La Féodalité et le Corporatisme dans le Droit hongrois ... - Adatbank

les droits, en accomplit toutes les obligations et peut même la passer
à d'autres. Ceci correspond au droit bénéficiaire occidental et justifierait
le nom de fief, si un rapport de suzerain à vassal s'y attachait.
Mais ici ce n'est pas le cas. Tout de même l'emploi du nom de fief
— feudum — pour une propriété prise à bail, ou pour un fermage
dans la langue juridique du droit hongrois, était correct, en tant que
le droit de propriété limité — général à l'étranger, — s'est introduit
chez nous surtout dans l'institution du bail ecclésiastique. Chez nous
la vassalité et le bénéfice se sont réalisés séparément. Nous les trouvons
liés seulement dans le droit croato-slavon. Donc de tous les
territoires du droit hongrois, c'est celui-ci a réalisé le plus purement
les relations dans l'institution de la noblesse prédiale.
Mais feudum (fief) était aussi le nom de la terre cédée à un
serf. La classe des serfs unifiée du XP7-e siècle s'est recrutée chez
les francs appauvris et dans les couches ascendantes des serviteurs.
Les serviteurs de la „familia" et du comitat royal de différentes fonctions
et professions, les artisans et agriculteurs des domaines esclésiastiques,
les sujets des grands seigneurs et des „servientes" du roi
se sont graduellement fondus en un seul groupe, qui a pris le nom
du plus distingué d'entre eux, le nom de „serf". Par cette évolution
la société hongroise subit une transformation fondamentale. Jusqu'
alors la société hongroise était divisée en deux parties, avec „la liberté"
pour ligne de démarcation. Depuis les lois de saint Étienne,
différent était le droit des hommes libres, différent celui des esclaves.
Entre eux le groupe des affranchis, qui ne sont plus esclaves, mais
pas encore libres. Ils sont tenus à certaines prestations, ne peuvent
quitter leur maitre et sont même vendables. Mais au cours du XIII-e
siècle à mesure que la servitude s'éteint, le signe différentiel de la
„liberté" est remplacé par le „privilège". Les serfs sont libres, mais
ne participent pas aux privilèges des classes supérieures; ils sont
placés sous l'autorité de leurs seigneurs. La transformation sociale
du siècle apporte donc un grand essor aux classes servantes des anciennes
„familiales". Roi, Église, grande propriété, même la noblesse
moyenne se trouvent en face d'une situation nouvelle. Au cours du
règlement de cette nouvelle situation ou par suite de la coutume,
des relations sont constituées qui portent l'un ou l'autre signe de la
féodalité.
Les serfs sont-ils vassaux? Dans le rapport entre propriétaire
et serf la relation personnelle manque. Le serf naît dans sa condition
et la transmet à ses héritiers. Il est considéré comme accessoire