29.06.2013 Views

n° 123 - Janv. - Fév. 2010 - 3 euros - La Guilde Européenne du Raid

n° 123 - Janv. - Fév. 2010 - 3 euros - La Guilde Européenne du Raid

n° 123 - Janv. - Fév. 2010 - 3 euros - La Guilde Européenne du Raid

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

© D.R.<br />

Comment lutter efficacement<br />

contre la faim ?<br />

Le développement est la meilleure arme contre la faim.<br />

Il entraîne en effet une élévation généralisée <strong>du</strong> niveau de vie,<br />

qui permet de ré<strong>du</strong>ire le nombre de pauvres donc de malnutris.<br />

<strong>La</strong> faim a ainsi considérablement diminué en Asie orientale, et<br />

notamment en Chine. Mais l’accroissement des inégalités dans les<br />

villes et la paupérisation des campagnes, longtemps délaissés<br />

dans les choix économiques de l’Inde et de la Chine, font que la<br />

faim progresse à nouveau, notamment dans les villes, après avoir<br />

longtemps diminué : aujourd’hui, elle affecte 925 millions de<br />

personnes dans le monde, dont plus de 30 millions de personnes<br />

dans les pays développés.<br />

Des programmes ciblés vers ceux qui sont les premières<br />

victimes de la faim obtiennent des résultats rapides.<br />

Bien que la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de<br />

1948 reconnaisse l’existence d’un droit à l’alimentation (dans ses<br />

articles 2 et 25), celui-ci est loin d’être une réalité dans les faits.<br />

Les malnutris sont des citoyens de seconde zone. Pourtant, en<br />

deux ans, on peut faire chuter de moitié, voire des deux tiers, le<br />

taux de malnutrition d’une région pauvre, à condition de bien<br />

identifier les populations qui souffrent de la faim et de concevoir<br />

à leur intention des programmes ciblés de nutrition, d’é<strong>du</strong>cation<br />

alimentaire, de développement agricole et de création d’emplois.<br />

Ils obtiennent d’excellents résultats, rapidement, et avec des<br />

coûts limités. Certains pays tels le Brésil, le Bangla Desh ou le<br />

Malawi font aujourd’hui de la lutte contre la faim une priorité.<br />

En cas de carence gouvernementale, il appartient aux ONG et<br />

à l’ONU, avec notamment la FAO et le PAM, de s’en charger,<br />

mais leur action ne peut être que ponctuelle et ciblée sur les<br />

populations à risque.<br />

L’aide alimentaire doit être réservée<br />

aux situations d’urgence et de courte <strong>du</strong>rée.<br />

Si l’aide alimentaire permet de faire face aux situations d’urgence,<br />

elle décourage l’agriculture locale lorsqu’elle se prolonge, car elle<br />

entraîne une baisse des prix et empêche de vendre les récoltes.<br />

De même, la distribution de repas en milieu scolaire favorise<br />

certes la scolarisation des enfants, mais présente des effets<br />

pervers dans les familles très pauvres, qui considèrent que l’enfant<br />

a déjà été nourri à l’école. Voilà pourquoi toutes les réponses<br />

consistant à distribuer de la nourriture doivent être très ciblées et<br />

leur impact réexaminé en permanence.<br />

Agir sur les femmes,<br />

et notamment sur les mères de famille, est essentiel.<br />

Le statut de la femme, particulièrement son niveau é<strong>du</strong>catif, a<br />

une influence directe sur la situation nutritionnelle de ses enfants.<br />

Il existe une corrélation mathématique entre le nombre d’années<br />

de scolarité suivies par les mères et le nombre d’enfants qu’elles<br />

mettent au monde, ainsi que le taux de mortalité infantile de<br />

ces derniers.<br />

Un pic très important de mortalité s’observe notamment vers<br />

15-18 mois, au moment <strong>du</strong> sevrage de l’enfant : mal informées,<br />

les mères les passent directement de l’allaitement maternel au<br />

plat familial, à base de riz en Asie, de mil, de sorgho ou de<br />

manioc en Afrique, de maïs ou de blé en Amérique latine, ce<br />

qui a des conséquences parfois dramatiques pour les enfants<br />

(diarrhée, amaigrissement, carences en vitamines et protéines,<br />

kwashiorkor et malnutrition protéino-énergétique…).<br />

Mais les femmes qui ne sont pas allées à l’école peuvent cependant<br />

donner à leurs enfants une bonne alimentation lorsqu’elles ont<br />

reçu une formation spécifique. Les ONG attachent ainsi une<br />

importance particulière aux programmes de protection maternelle<br />

et infantile, à la formation de sages-femmes, à la réalisation<br />

de programmes s’adressant aux femmes. De même, leur donner<br />

accès à une eau potable près de chez elles, par un captage<br />

de source ou le creusement d’un puits, leur permet de se libérer<br />

de la corvée d’eau et de pouvoir consacrer ainsi plus de temps<br />

à leur famille.<br />

AVENTURE <strong>n°</strong><strong>123</strong> 33

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!