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Géographie / FGS Livret n°1 : "Localiser et situer à ... - SeGEC

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avenue E. Mounier 100 - 1200 BRUXELLES<br />

<strong>Géographie</strong> / <strong>FGS</strong><br />

<strong>Livr<strong>et</strong></strong> <strong>n°1</strong> :<br />

"<strong>Localiser</strong> <strong>et</strong> <strong>situer</strong> <strong>à</strong> différentes<br />

échelles"<br />

D2 - D3<br />

D/2009/7362/3/16


avenue E. Mounier 100 - 1200 BRUXELLES<br />

<strong>Géographie</strong> / <strong>FGS</strong><br />

<strong>Livr<strong>et</strong></strong> <strong>n°1</strong> :<br />

"<strong>Localiser</strong> <strong>et</strong> <strong>situer</strong> <strong>à</strong> différentes<br />

échelles"<br />

D2 - D3<br />

D/2009/7362/3/16


Avertissement<br />

C<strong>et</strong> outil, adapté aux prescriptions du programme (Réf. D/2008/7362/3/37), est principalement destiné<br />

aux professeurs non-géographes qui sont amenés <strong>à</strong> enseigner le cours de géographie/<strong>FGS</strong> alors que<br />

leur formation initiale les oriente vers d’autres branches. Bien évidemment, il peut aussi aider les<br />

géographes ou les professeurs de sciences humaines (Humanités professionnelles <strong>et</strong> techniques) qui<br />

pourront, entre autres, y puiser des suggestions d’exercices apportant du sens aux activités qui<br />

installent des références spatiales 1 .<br />

1 Une Base de données gérée par les conseillers pédagogiques de la FESeC en Sciences Humaines (EDM - histoire -<br />

géographie <strong>et</strong> <strong>FGS</strong> - sciences humaines <strong>et</strong> sciences sociales) est accessible sur www.scienceshumaines.be. Le professeur y<br />

trouvera un grand nombre de ressources diverses <strong>et</strong> des renseignements pratiques <strong>et</strong> concr<strong>et</strong>s : bibliographie, sites Intern<strong>et</strong>,<br />

exemples ou suggestions de mise en œuvre des programmes, <strong>et</strong>c.<br />

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Table des matières<br />

Introduction ............................................................................................................................................... 7<br />

1. Qu’entend-on par « localiser <strong>et</strong> <strong>situer</strong> » au cours de géographie/<strong>FGS</strong> ? .................................... 9<br />

2. Ancrer les localisations sur des repères spatiaux : pourquoi, lesquels <strong>et</strong> comment ? .............. 11<br />

2.1. Pourquoi doit-on connaître des repères spatiaux ? .............................................................. 11<br />

2.2. Quels repères spatiaux ? ...................................................................................................... 12<br />

2.3. Comment m<strong>et</strong>tre en place les repères spatiaux ? ................................................................ 14<br />

2.4. Quels supports cartographiques employer ? ........................................................................ 15<br />

3. Quelle(s) démarche(s) choisir pour localiser <strong>et</strong> <strong>situer</strong> un lieu ? ................................................ 17<br />

4. Exercices dans le cadre d’une séquence en 3 ème année .......................................................... 21<br />

4.1. Découvrir le nom de la ville dont nous allons étudier l’organisation du territoire .................. 21<br />

4.2. Associer quelques métropoles européennes <strong>à</strong> des repères naturels ................................... 23<br />

4.3. Rédiger un texte pour décrire la situation d’un territoire ....................................................... 26<br />

4.4. Réaliser une carte thématique des régions les plus peuplées du monde ............................ 27<br />

4.5. <strong>Localiser</strong> les extrêmes de la nature. ..................................................................................... 29<br />

5. Exercices dans le cadre d’une séquence en 4 ème année .......................................................... 31<br />

5.1. Rédiger un texte afin de localiser une ville ........................................................................... 31<br />

5.2. S’approprier des grands repères .......................................................................................... 32<br />

5.3. Associer quelques destinations touristiques connues <strong>à</strong> d’autres repères spatiaux ............. 33<br />

6. Exercices dans le cadre d’une séquence au 3 ème degré ........................................................... 35<br />

6.1. Identifier la limite Nord-Sud <strong>à</strong> partir d’indicateurs de développement .................................. 35<br />

6.2. Représenter des flux : le tour du monde d’un dîner de Noël ................................................ 37<br />

6.3. Identifier les paramètres géographiques d’un conflit. ........................................................... 40<br />

7. Pour aller plus loin : "localiser <strong>et</strong> <strong>situer</strong>" .................................................................................... 41<br />

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Introduction<br />

« Les exercices de localisation, ça ne sert <strong>à</strong> rien » se plaignent souvent les élèves. « Ils confondent<br />

latitude <strong>et</strong> longitude » se plaignent continuellement les professeurs. Et pourtant, les cours de<br />

géographie sont fréquemment remplis de cartes <strong>et</strong> d’exercices de localisation !<br />

Les professeurs sont-ils de plus en plus confrontés <strong>à</strong> une inculture géographique <strong>et</strong> <strong>à</strong> des difficultés<br />

de mémorisation chez leurs élèves ?<br />

Alors, localiser <strong>et</strong> <strong>situer</strong> <strong>à</strong> différentes échelles ? Oui, cent fois oui, mais en dégageant de manière<br />

consciente les apports pédagogiques de nos pratiques devenues routinières, en variant les<br />

procédures, en pourvoyant nos élèves de véritables outils de visualisation spatiale.<br />

Pratiquée intelligemment, la localisation perm<strong>et</strong> d’entraîner tout le vol<strong>et</strong> spatial du développement<br />

intellectuel, négligé dans la plupart des disciplines scolaires, <strong>et</strong> apporte aux élèves des éléments<br />

indispensables de compréhension du monde.<br />

Ce document tente modestement de lancer des pistes de réflexion pour mieux pratiquer c<strong>et</strong>te activité<br />

géographique.<br />

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1. Qu’entend-on par « localiser <strong>et</strong> <strong>situer</strong> » au cours<br />

de géographie/<strong>FGS</strong> ?<br />

Quand je présente une personne, je peux en donner l’identité : nom, prénom, date <strong>et</strong> lieu de<br />

naissance. Avec ces éléments, tout bon fichier administratif la r<strong>et</strong>rouvera. Mais ce qui me perm<strong>et</strong>tra<br />

de mieux « <strong>situer</strong> » c<strong>et</strong>te personne, c’est de la replacer dans une famille, de dire qui sont ses amis,<br />

ses hobbies ou son métier. Suivant le public <strong>et</strong> le type de personne, c’est l’un ou l’autre élément qui<br />

perm<strong>et</strong>tra au mieux c<strong>et</strong>te identification « relative ».<br />

Pour un lieu, c’est pareil : je peux donner sa localisation absolue, c'est-<strong>à</strong>-dire les coordonnées<br />

géographiques (latitude, longitude, altitude) <strong>et</strong> sa localisation relative qui dépend du contexte dans<br />

lequel on en parle. On ne localise pas la Thaïlande de la même façon si on y part en vacances ou si<br />

on veut comprendre les mécanismes du tsunami provoqué fin décembre 2004 par le tremblement de<br />

terre dont l’épicentre se situe <strong>à</strong> proximité de Banda Aceh en Indonésie !<br />

Parmi les éléments innombrables de la localisation relative, certains seront plus importants <strong>à</strong> m<strong>et</strong>tre<br />

en évidence selon que j’étudie, dans ce lieu, une problématique humaine, environnementale,<br />

économique ou géopolitique.<br />

Localisation absolue<br />

<strong>Localiser</strong> le lieu en 3 dimensions :<br />

altitude<br />

latitude<br />

longitude<br />

<strong>Localiser</strong> un lieu<br />

au cours de géographie/<strong>FGS</strong>,<br />

c’est :<br />

des grands repères<br />

spatiaux connus de tous<br />

(échelle, forme, taille...)<br />

localisables entre eux<br />

Localisation relative<br />

ou<br />

situation géographique<br />

Situer par rapport <strong>à</strong><br />

d’autres lieux<br />

avec lesquels le lieu est<br />

en relation<br />

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2. Ancrer les localisations sur des repères spatiaux :<br />

pourquoi, lesquels <strong>et</strong> comment ?<br />

Longtemps, savoir localiser les repères spatiaux est apparu comme une évidence pour les<br />

professeurs de géographie au point qu’aujourd’hui encore, nombre de parents d’élèves n’ont comme<br />

unique souvenir de la géographie scolaire que des litanies de lieux <strong>à</strong> placer sur des cartes mu<strong>et</strong>tes.<br />

Malgré l’investissement lourd de leurs professeurs en termes de localisation, les mêmes parents ont<br />

besoin d’un GPS pour se rendre dans la ville voisine <strong>et</strong> partent en club de vacances dans des lieux<br />

non identifiés quelque part au Sud de l’Europe, au Nord de l’Afrique ou <strong>à</strong> l’Ouest de l’Asie.<br />

Aujourd’hui, dans nos classes, la connaissance des grands repères spatiaux listés dans le<br />

programme se fait souvent en début ou en toute fin d’année, comme pour s’en débarrasser, <strong>et</strong> se<br />

réduit le plus souvent <strong>à</strong> une liste de noms sur un planisphère mu<strong>et</strong>. Hors contexte utile, c<strong>et</strong>te liste<br />

reste pour nos élèves comme pour leurs parents, de pures abstractions. L’Atlantique est représenté<br />

en bleu entre le continent américain <strong>et</strong> l’Afrique. De l<strong>à</strong>, <strong>à</strong> savoir que l’on se baigne <strong>à</strong> Rio de Janeiro<br />

comme <strong>à</strong> Dakar ?<br />

2.1. Pourquoi doit-on connaitre des repères spatiaux ?<br />

À l’heure d’Intern<strong>et</strong> <strong>et</strong> du GPS, nos élèves nous interpellent souvent sur le sens de ce type de savoirs.<br />

Nous devons sans cesse justifier l’acquisition de ces références spatiales. Un détour par le<br />

« pourquoi » est utile pour « motiver les troupes ».<br />

• Repères spatiaux, sources d’identité.<br />

Comme pour les repères historiques, les<br />

repères spatiaux aident l’élève <strong>à</strong> se<br />

construire une identité plus vaste, ancrée<br />

<strong>et</strong> ouverte : moi dans ma ville, ma région,<br />

mon pays, mon continent, le monde.<br />

• Repères spatiaux, structure de base de<br />

l’espace. Ils sont des bornes dans<br />

l’espace. Sans repères, l’espace est<br />

informe, déstructuré. Bien sûr, pour<br />

comprendre le monde, bien d’autres<br />

connaissances <strong>et</strong> compétences sont<br />

nécessaires, mais les repères spatiaux en<br />

constituent les premiers jalons. Ce n’est<br />

pas un hasard si les cours de géographie<br />

commencent généralement par la<br />

question « où ? ». Mais si c<strong>et</strong>te question<br />

a du sens pour nous professeurs,<br />

sommes-nous sûrs qu’elle en a pour nos<br />

élèves s’ils sont dépourvus de repères ?<br />

• Repères spatiaux, instruments de communication. Pour <strong>situer</strong> un nouveau lieu <strong>et</strong> pour<br />

communiquer <strong>à</strong> son suj<strong>et</strong>, nous avons besoin de le positionner par rapport <strong>à</strong> des références qui<br />

ont un sens commun, une certaine universalité. Le repère est ce qui peut servir de base <strong>à</strong> la<br />

communication parce qu’il est une connaissance partagée.<br />

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2.2. Quels repères spatiaux ?<br />

• Des repères invariants listés précisément dans le programme (p.19-22).<br />

• Des repères choisis. Le programme précise que « L’actualité ou les questions de recherche<br />

travaillées peuvent justifier la maîtrise d’autres repères ». De la troisième <strong>à</strong> la sixième, les repères<br />

sont entr<strong>et</strong>enus <strong>et</strong> étoffés.<br />

• Des repères culturels en lien avec notre histoire. Certains lieux sont des repères pour les<br />

Européens, pas pour les Chinois. Pour bien structurer l’espace de nos élèves, les repères seront<br />

plus denses dans notre espace proche (la Wallonie, Bruxelles, la Flandre, la Belgique, l’Europe).<br />

• Des repères quantitatifs, des échelles de valeur. Un lieu est également porteur de repères par des<br />

données quantifiables.<br />

o Des distances repères : Bruxelles-Marseille : 850 km, Bruxelles-Berlin : 650 km !<br />

o La taille : combien, même parmi les géographes, auraient ainsi « couvert » l’Europe du<br />

Brésil ?<br />

D’après http://www.sciences-po.fr/cartographie/dossiers/bresil2005/31_03.jpg<br />

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o Ou l’Europe de la Chine ?<br />

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2.3. Comment m<strong>et</strong>tre en place les repères spatiaux ?<br />

• Ce n’est pas une opération anodine. Pensons <strong>à</strong> associer les références spatiales entre elles, <strong>à</strong><br />

faire localiser une référence spatiale par rapport <strong>à</strong> une autre ; une date en histoire n’a de sens<br />

que dans une chronologie, un lieu n’a de sens que dans un contexte <strong>et</strong> par rapport aux autres.<br />

Ainsi, par exemple, localiser <strong>et</strong> <strong>situer</strong> les USA n’implique pas seulement de les r<strong>et</strong>rouver sur<br />

n’importe quel type de carte, mais de pouvoir comparer superficie, position en latitude par rapport<br />

<strong>à</strong> l’UE, la Russie ou la Chine…<br />

• Exerçons nos élèves <strong>à</strong> « faire dire » une référence <strong>à</strong> l’aide d’un texte ou <strong>à</strong> faire r<strong>et</strong>rouver le nom<br />

d’une référence spatiale <strong>à</strong> partir d’un texte. L’exemple recueilli sur un site officiel français est<br />

particulièrement éclairant : comment le Ministère [français] des Affaires étrangères localise-t-il le<br />

Mali ?<br />

Situation <strong>et</strong> localisation<br />

La République du Mali est située au<br />

cœur de l’Afrique occidentale, ayant<br />

hérité de la colonisation, selon l’image<br />

d’un historien, « la forme d’un papillon<br />

aux ailes asymétriques ». Le Mali<br />

s’étend du plein cœur du Sahara au<br />

nord, jusqu’<strong>à</strong> la limite de la zone des<br />

grandes savanes au sud. Pays de<br />

1.240.190 km² (deux fois <strong>et</strong> demie la<br />

France), le Mali partage 7.420 km de<br />

frontière avec sept États voisins :<br />

l’Algérie au nord, le Niger <strong>à</strong> l’est, le<br />

Burkina Faso, la Côte d’Ivoire <strong>et</strong> la<br />

Guinée au sud, le Sénégal <strong>et</strong> la<br />

Mauritanie <strong>à</strong> l’Ouest. Le Mali ne<br />

dispose d’aucun accès <strong>à</strong> la mer <strong>et</strong> les<br />

ports de Dakar <strong>et</strong> d’Abidjan, par où<br />

passe l’essentiel de son trafic<br />

international, sont distants de 1.200 km<br />

environ de Bamako.<br />

http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/pays-zones-geo 833/mali 350/presentation-du-mali 996/geographie 8698.html<br />

Ce texte illustre <strong>à</strong> la fois le côté systématique<br />

de la localisation d’un pays (zoom, notion de<br />

surfaces, échelles de distance, pays<br />

frontaliers, accès <strong>à</strong> la mer…) mais aussi la<br />

part de « non-systématique » : contour<br />

simplifié sous la forme de papillon, référence<br />

<strong>à</strong> la colonisation, insistance sur le trafic<br />

international. Tous ces ajouts particuliers sont<br />

révélateurs d’un certain parti-pris de la part de<br />

ce site officiel.<br />

• Cent fois sur le métier, rem<strong>et</strong>tre son ouvrage. Au cours de l’année, veiller <strong>à</strong> raccrocher le plus<br />

souvent possible nouveaux lieux <strong>et</strong> paysages aux repères principaux. Entr<strong>et</strong>enir ce va-<strong>et</strong>-vient<br />

qui va véritablement faire sortir de l’abstraction les grands repères. Les planisphères de synthèse<br />

construits au fil de l’année sont un excellent moyen de revenir régulièrement sur l’acquis en y<br />

plaçant au fur <strong>et</strong> <strong>à</strong> mesure climats, paysages ou lieux étudiés. Veillons <strong>à</strong> fournir aux élèves des<br />

cartes mu<strong>et</strong>tes qui pourront être complétées au fur <strong>et</strong> <strong>à</strong> mesure des activités d’apprentissage.<br />

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• « Vous l’avez pourtant tous appris <strong>à</strong> l’école primaire ». De la troisième <strong>à</strong> la sixième, réactivons<br />

les connaissances précédentes. Montrons la continuité <strong>et</strong> l’utilité des acquis antérieurs. <strong>Localiser</strong>,<br />

sur une carte hydrographique, la capitale de la Wallonie semblera peut-être difficile pour un élève<br />

s’il ne rappelle plus qu’elle se situe au confluent de la Sambre <strong>et</strong> de la Meuse.<br />

2.4. Quels supports cartographiques employer ?<br />

Une carte n’équivaut pas <strong>à</strong> une autre carte. Certaines sont plus complexes. En troisième puis en<br />

quatrième, les élèves doivent s’habituer progressivement <strong>à</strong> manipuler pour une même localisation,<br />

des cartes d’échelle, de centre ou de thème variés.<br />

Cf. les exercices infra, p.26 (<strong>Localiser</strong> le bassin du Mékong) <strong>et</strong> p.31 (<strong>Localiser</strong> le Caire).<br />

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3. Quelle(s) démarche(s) choisir pour localiser <strong>et</strong><br />

<strong>situer</strong> un lieu ?<br />

On ne localise pas pour localiser, mais dans une intention donnée <strong>et</strong> notamment par rapport <strong>à</strong> la<br />

question de recherche dans le territoire étudié. Suivant celle-ci, ce sont tels ou tels éléments de la<br />

situation du lieu qui prendront de l’importance. Faire localiser <strong>et</strong> <strong>situer</strong> : bien moins évident qu’il n’y<br />

paraît !<br />

• Quel dossier de cartes sélectionner ? Selon que le professeur sélectionne lui-même un dossier<br />

de cartes ou qu’il propose une recherche totalement libre dans un atlas ou sur Intern<strong>et</strong>, il doit<br />

s’attendre <strong>à</strong> des productions tout-<strong>à</strong>-fait différentes en termes de diversité <strong>et</strong> de rigueur. En outre,<br />

sans consignes précises, le professeur recueillera un joyeux désordre, depuis les fiches de<br />

géographie les plus précises <strong>et</strong> ennuyeusement encyclopédiques de certains jusqu’aux<br />

approximations les plus floues.<br />

• Quelle logique choisir ? Pour obtenir un résultat structuré, le respect d’une logique s’impose. La<br />

technique du ZOOM est utile car elle correspond <strong>à</strong> une démarche inhérente de la géographie qui<br />

consiste <strong>à</strong> varier les niveaux d’analyse 2 . Affiner progressivement les informations sur un lieu en<br />

allant du général au particulier (zoom avant) ou replacer un lieu dans un cadre général (zoom<br />

arrière), deux logiques qui seront choisies en fonction de l’objectif.<br />

.<br />

D’après B. MÉRENNE, Didactique de la géographie, Bruxelles, De Boeck, 2005, p. 86.<br />

• Quels sont les niveaux d’analyse ? Pour obtenir un « eff<strong>et</strong> de zoom » judicieux, il paraît<br />

nécessaire de travailler avec au minimum trois niveaux d’analyse. À l’inverse, trop de niveaux<br />

complexifient inutilement la tâche surtout pour les plus jeunes élèves. Suivant l’objectif de la<br />

localisation, les niveaux d’analyse pourront être tout <strong>à</strong> fait différents. Pour repérer le bassin de<br />

l’Amazone, on choisira le niveau mondial, continental <strong>et</strong> national, tandis que les niveaux régional<br />

<strong>et</strong> local seront davantage adaptés pour décrire la situation d’une commune en Belgique.<br />

2 Ou « échelle d’analyse ».<br />

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À titre d’exemple, les niveaux d’analyse r<strong>et</strong>enus par Y. Lacoste.<br />

Les huit ordres de grandeur des ensembles spatiaux<br />

Dimensions Exemples<br />

Mètres<br />

Haies d’un bocage, diverses constructions, ravinements d’un<br />

versant<br />

Dizaines de mètres Pâté de maisons, hameau, bois, gros rocher<br />

Centaines de mètres Quartier, village<br />

Kilomètres Grande ville, terroir d’un village<br />

Dizaines de kilomètres<br />

Massif du Vercors dans les Alpes, grande agglomération urbaine<br />

comme Paris ou Los Angeles<br />

Centaines de kilomètres Bassin parisien, Alpes, France<br />

Milliers de kilomètres Bouclier canadien, mer Méditerranée, États-Unis, Chine, Canada<br />

Dizaines de milliers de<br />

kilomètres<br />

Continents, océans, très grandes chaînes de montagnes comme<br />

les Andes, Russie<br />

D’après Y. LACOSTE, Les différents niveaux d’analyse du raisonnement géographique <strong>et</strong> stratégique, dans<br />

Hérodote, <strong>n°1</strong>8, 1980, p. 3-15.<br />

• Faut-il imposer une grille d’analyse préconstruite pour la localisation ? Suivant les cas, il<br />

pourra être intéressant d’imposer des niveaux d’analyse ou de laisser la liberté aux élèves. Si le<br />

professeur veut que les élèves obtiennent rapidement des informations plus pertinentes, il<br />

choisira d’établir la liste 3 des éléments <strong>à</strong> rechercher pour chaque niveau en fonction du pourquoi<br />

de la localisation. Si par contre, davantage de liberté est accordée aux élèves, les productions<br />

seront plus variées, ce qui laisse une plus grande part <strong>à</strong> la créativité des élèves.<br />

L’expérience de textes partant dans tous les sens <strong>et</strong> difficilement corrigeables amène souvent les<br />

professeurs <strong>à</strong> réaliser une grille-type de localisation qui a le mérite de standardiser les<br />

productions. Quel est l’intérêt pour les élèves d’utiliser une grille de localisation ? Surtout au<br />

deuxième degré, parce qu’elle formalise la démarche, elle organise les apprentissages, structure<br />

les informations <strong>et</strong> facilite les transferts. De plus, elle renforce l’autonomie des élèves. Mais, estce<br />

vraiment intéressant, pédagogiquement, de procéder de la sorte ? Une seule <strong>et</strong> unique grille<br />

d’analyse pour toutes les localisations peut s’avérer un choix certes sécurisant mais parfois<br />

inapproprié car trop rigide. La démarche la plus adéquate paraît d’alterner exercices cadrés <strong>et</strong><br />

moins cadrés tout en étant bien conscient que notre niveau d’attente doit être modulé <strong>et</strong> est moins<br />

strict en l’absence de cadres.<br />

• Les interrogations des professeurs. Comment les élèves apprennent-ils <strong>à</strong> mémoriser des<br />

repères spatiaux ? Comment apprennent-ils <strong>à</strong> changer d’échelle <strong>et</strong> de projection ? Comment se<br />

débrouillent-ils pour localiser relativement un nouveau lieu ? Qu’oublient-ils quand ils n’y<br />

parviennent pas ? Il existe peu de recherches sur c<strong>et</strong>te question.<br />

3 Cf. « Grille d’analyse des paramètres géographiques d'un conflit », p. 40.<br />

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• Les pratiques pédagogiques actuelles. La démarche suivie le plus communément par les<br />

enseignants pour « <strong>Localiser</strong> <strong>et</strong> <strong>situer</strong> <strong>à</strong> différentes échelles » consiste, outre l’apprentissage de la<br />

localisation absolue (latitude, longitude, altitude), <strong>à</strong> faire apprendre les repères spatiaux précisés<br />

dans le programme. Les élèves disposent ainsi de points d’appui pour toute nouvelle localisation.<br />

Une étape de vérification de la connaissance de ces savoirs est quasiment toujours réalisée.<br />

Ensuite, lors de l’étude de tout nouveau lieu ou espace, il est demandé aux élèves de le localiser<br />

en faisant référence <strong>à</strong> ces grands repères étudiés ainsi que par rapport <strong>à</strong> d’autres lieux ou<br />

espaces. Mais ces pratiques même si elles rencontrent un consensus assez fort chez les<br />

enseignants, laissent souvent ceux-ci bien démunis lorsque cela « coince » : elles n’éclairent pas<br />

les mécanismes profonds mis en jeu lorsque les élèves localisent. Le professeur est vite tenté par<br />

des analyses un peu caricaturales : « Ils ne veulent pas étudier ; ce n’est pourtant pas difficile. »<br />

• Des pistes <strong>à</strong> creuser pour mémoriser les repères spatiaux. L’objectif <strong>à</strong> atteindre est de savoir<br />

localiser un repère. Ce qui suppose progressivement s’entraîner <strong>à</strong> savoir le localiser sur une autre<br />

carte qui diffère par son centre, son thème, sa projection, son échelle…<br />

Pour doter les élèves d’outils personnels de mémorisation visio-spatiale, le professeur peut<br />

proposer la démarche suivante au départ d’une carte mu<strong>et</strong>te :<br />

1. Commencer par noter ce qui est connu.<br />

2. Choisir une activité parmi celles qui sont proposées ci-dessous.<br />

3. Pour les localisations difficiles, celles pour lesquelles l’élève éprouve plus de difficultés, on<br />

pourra combiner plusieurs techniques.<br />

4. Faire <strong>et</strong> refaire… jusqu’<strong>à</strong> ce que tout soit bien acquis.<br />

Ou s’inspirer des intelligences multiples :<br />

o Au départ de l’observation de la carte du continent (ou d’une partie du continent),<br />

r<strong>et</strong>rouver une forme géométrique proche de la forme générale de chaque pays. La<br />

découper (en respectant plus ou moins une échelle de grandeur) <strong>et</strong> noter en grand la 1 ère<br />

l<strong>et</strong>tre du nom du pays ; ensuite recomposer le continent. Refaire l’exercice de<br />

positionnement jusqu’<strong>à</strong> ce que les localisations soient mémorisées.<br />

o Ecrire un slogan, des rimes, un court texte amusant, des mots nouveaux ou insolites qui<br />

donnent des indications sur la localisation de chaque pays.<br />

o Travail personnel : noter sur la carte toutes les localisations connues, vérifier <strong>et</strong> compléter<br />

ses connaissances en recherchant dans ses centres d’intérêt personnel un lien entre les<br />

pays méconnus <strong>et</strong> soi-même.<br />

o Jeu de cartes où les cartes sont constituées des noms de pays : tirer les cartes une <strong>à</strong><br />

une. <strong>Localiser</strong> le pays indiqué sur une carte mu<strong>et</strong>te. Si la localisation est correcte, placer<br />

la carte sur le tas « ok », si la localisation est erronée, placer la carte sur le tas « <strong>à</strong><br />

revoir ». Reprendre toutes les cartes du tas « <strong>à</strong> revoir » <strong>et</strong> recommencer l’exercice <strong>et</strong> cela<br />

jusqu’<strong>à</strong> ce que toutes les localisations soient réussies. Reprendre toutes les cartes <strong>et</strong><br />

vérifier <strong>à</strong> nouveau l’ensemble.<br />

o Travail en équipe : au départ de l’observation d’une carte en dimension A4, r<strong>et</strong>rouver la<br />

localisation correcte de chacun des pays sur une carte géante, par exemple dessinée au<br />

sol. À tour de rôle, se positionner correctement sur ce tracé géant en nommant <strong>à</strong> haute<br />

voix le pays arpenté. Refaire plusieurs fois l’exercice pour occuper tous les<br />

emplacements.<br />

o Trouver un animal, une plante caractéristique de chacun des pays <strong>et</strong> l’y placer.<br />

o Ecrire une phrase ou un court texte dont la 1 ère l<strong>et</strong>tre de chaque mot reprend la 1 ère l<strong>et</strong>tre<br />

de chaque pays - respecter l’ordre des localisations.<br />

o Dessiner une carte simplifiée du continent, schématiser l’emplacement de chacun des<br />

pays. Refaire plusieurs fois l’exercice…<br />

o En duo : chacun explique <strong>à</strong> l’autre différents moyens pour <strong>situer</strong> les pays (par ex. ce qu’il<br />

connaît <strong>à</strong> propos du pays, une particularité, <strong>et</strong>c.)<br />

D’après H. GARDNER, Les Intelligences multiples, « Coll. P<strong>et</strong>it Forum », R<strong>et</strong>z, 2004.<br />

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• Et quand vient le moment d’évaluer<br />

o Une évaluation est réalisée avec la carte mu<strong>et</strong>te qui a servi <strong>à</strong> la mémorisation.<br />

o Une deuxième interrogation peut être réalisée sur une carte différente.<br />

o En classe, le professeur débat avec ses élèves sur les difficultés de la mémorisation.<br />

Pourquoi est-ce beaucoup plus difficile sur une carte différente ? Ensemble, ils m<strong>et</strong>tront<br />

en évidence la nécessité impérative de prendre des repères multiples.<br />

o Faire <strong>et</strong> refaire… jusqu’<strong>à</strong> ce que tout soit bien acquis en veillant <strong>à</strong> varier les stratégies<br />

d’apprentissage.<br />

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4. Exercices dans le cadre d’une séquence en 3 ème<br />

année<br />

4.1. Découvrir le nom de la ville dont nous allons étudier<br />

l’organisation du territoire<br />

D’après Luc GODELAINE<br />

Les 20 premières agglomérations urbaines mondiales<br />

Nom de la ville Pays<br />

Population de<br />

l’agglomération<br />

urbaine<br />

Tokyo Japon 1 33 413 000<br />

New York États-Unis 2 24 112 176<br />

Mexico Mexique 3 22 414 319<br />

Séoul Corée du Sud 4 22 173 711<br />

Sao Paulo Brésil 5 19 357 485<br />

Los Angeles États-Unis 6 18 425 713<br />

Djakarta Indonésie 7 18 206 700<br />

Osaka - Kyoto - Kobé Japon 8 17 646 900<br />

Delhi Inde 9 17 367 300<br />

Bombay (Mumbai) Inde 10 17 340 900<br />

Le Caire Egypte 11 16 244 700<br />

Shanghai Chine 12 14 871 156<br />

Moscou Russie 13 14 435 176<br />

Calcutta Inde 14 14 362 546<br />

Buenos Aires Argentine 15 14 235 106<br />

Manille Philippines 16 14 140 000<br />

Téhéran Iran 17 12 183 682<br />

Dacca Bangladesh 18 11 918 442<br />

Rio de Janeiro Brésil 19 11 826 609<br />

Paris France 20 11 818 503<br />

D’après http://www.populationdata.n<strong>et</strong>/palmaresvilles.php<br />

1. Place les noms des 10 agglomérations les plus peuplées sur la carte mu<strong>et</strong>te ci-jointe.<br />

2. L’agglomération que nous allons étudier se situe dans l’hémisphère nord.<br />

- Représente l’équateur.<br />

- Quelle(s) agglomération(s) ne répond(ent) pas <strong>à</strong> c<strong>et</strong>te situation ?<br />

3. C’est une agglomération portuaire, située en bordure d’une mer ou d’un océan.<br />

Quelle(s) agglomération(s) restantes ne correspond(ent) pas <strong>à</strong> c<strong>et</strong>te situation ?<br />

4. Elle n’est pas la capitale d’un pays.<br />

Quelle(s) agglomération(s) restantes ne répond(ent) pas <strong>à</strong> c<strong>et</strong>te situation ?<br />

5. Elle est située <strong>à</strong> l’Ouest du méridien de Greenwich (<strong>à</strong> dessiner sur ta carte).<br />

Quelle(s) agglomération(s) restantes ne répond(ent) pas <strong>à</strong> c<strong>et</strong>te situation ?<br />

6. Le soleil « s’y couche » 6 heures plus tard qu’en Belgique.<br />

Quelle(s) agglomération(s) restantes ne répond(ent) pas <strong>à</strong> c<strong>et</strong>te situation ?<br />

La ville <strong>à</strong> découvrir est :<br />

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4.2. Associer quelques métropoles européennes <strong>à</strong> des repères<br />

naturels<br />

C<strong>et</strong> exercice perm<strong>et</strong> de :<br />

• fixer la situation de quelques métropoles européennes par rapport <strong>à</strong> d’autres repères spatiaux, <strong>et</strong><br />

notamment les principaux fleuves européens.<br />

• mémoriser la position relative par rapport <strong>à</strong> Bruxelles.<br />

• faire prendre conscience de la différence entre la distance perçue <strong>et</strong> la distance réelle.<br />

Première étape : vrai ou faux ?<br />

Affirmation Vrai Faux<br />

Marseille est plus proche de Bruxelles que Berlin<br />

La distance Lisbonne-Bruxelles est plus courte que Bruxelles-Reykjavik<br />

Londres est plus proche de Bruxelles que Paris<br />

Athènes est plus loin de Bruxelles qu’Helsinki<br />

Deuxième étape :<br />

Sur un fond de carte hydrographique d’Europe (sans repères politiques ou administratifs), positionne<br />

quelques villes. Complète le tableau ci-dessous en y indiquant le repère naturel qui t’a servi de<br />

référence<br />

Ville Repère naturel (fleuve, mer...)<br />

Londres Estuaire de la Tamise<br />

Paris Seine<br />

Rome Tibre<br />

Reykjavik Golfe du Danemark<br />

Lisbonne Estuaire de l’Ebre<br />

Amsterdam En bordure sud de l’Ijsselmeer<br />

Helsinki En bordure du Golfe de Finlande<br />

Athènes En bordure de la Mer Egée<br />

Marseille Estuaire du Rhône<br />

Berlin Ligne de partage des eaux entre l’Elbe <strong>et</strong> l’Oder<br />

Madrid Ligne de partage des eaux entre le<br />

Varsovie Vistule<br />

Moscou<br />

Etc.<br />

Moskova (affluent de la Volga)<br />

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Ne<br />

sait<br />

pas


http://histgeo.ac-aix-marseille.fr<br />

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Troisième étape :<br />

Sur un transparent ou un calque, chaque ville est positionnée <strong>à</strong> l’extrémité d’un trait partant de<br />

Bruxelles. La longueur de la flèche représente approximativement le kilométrage mis <strong>à</strong> l’échelle. Pour<br />

quelques-unes d’entre elles, l’élève mesure la distance approximative 4 au départ de Bruxelles. Par<br />

exemple : Bruxelles-Lisbonne, Bruxelles-Reykjavik, Bruxelles-Berlin.<br />

4 L’approximation est bien entendu liée <strong>à</strong> la précision <strong>et</strong> au type de projection de la carte.<br />

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4.3. Rédiger un texte pour décrire la situation d’un territoire<br />

Rédige un texte de cinq lignes afin de localiser le bassin du Mékong.<br />

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4.4. Réaliser une carte thématique des régions les plus peuplées<br />

du monde<br />

C<strong>et</strong> exercice perm<strong>et</strong> de m<strong>et</strong>tre en évidence la répartition des hommes sur la Terre, les vides <strong>et</strong> les<br />

pleins.<br />

Projection de Fuller<br />

1. Entoure les affirmations exactes :<br />

o sur la carte, l’observateur est placé au dessus :<br />

o du pôle Sud de l’équateur du pôle Nord<br />

o quand on s’approche de l’équateur :<br />

la latitude augmente la latitude diminue<br />

o Les continents sont situés essentiellement dans l’hémisphère Nord <strong>et</strong> aux hautes <strong>et</strong><br />

moyennes latitudes<br />

Vrai Faux <br />

2. Sur la carte,<br />

o repasse en rouge l’équateur<br />

o repasse en bleu le cercle polaire<br />

o repasse en jaune les tropiques<br />

o repasse en vert le méridien de Greenwich<br />

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3. Sur la carte,<br />

o indique le nom des continents dans les rectangles<br />

o indique le nom des océans sur les pointillés<br />

4. Sur la carte, colorie en rouge les 10 régions les plus peuplées <strong>et</strong> reporte, avec l’aide de l’atlas si<br />

nécessaire, les numéros correspondant aux foyers de peuplement suivants :<br />

1 Californie<br />

2 Nord-Est de l’Amérique du Nord<br />

3 Afrique Centrale<br />

4 Extrême-Orient<br />

5 Europe<br />

6 Vallée du Nil<br />

7 Sous-continent indien<br />

8 Littoral atlantique de l’Amérique du Sud<br />

9 Asie du Sud-Est<br />

Japon<br />

5. Donne un titre <strong>et</strong> une légende <strong>à</strong> ta carte.<br />

6. Quels figurés cartographiques 5 as-tu utilisés ?<br />

5 Les figurés cartographiques : les types de points, de lignes, de surfaces utilisés. Voir F. MINET, Le nouveau programme de<br />

géographie - <strong>FGS</strong>. Pistes d’exploitation <strong>et</strong> réflexions didactiques, FESeC, D/2005/7362/3/060, principalement p. 32 ; voir aussi<br />

p.29, 31, 46 <strong>et</strong> 51.<br />

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4.5. <strong>Localiser</strong> les extrêmes de la nature.<br />

C<strong>et</strong> exercice perm<strong>et</strong> la manipulation de l’atlas (utilisation de la table des matières <strong>et</strong>/ou de l’index) <strong>et</strong><br />

la recherche de coordonnées géographiques. Il donne également des repères quantitatifs.<br />

Complète le tableau ci-dessous <strong>à</strong> partir de l’atlas.<br />

Le record<br />

<strong>et</strong> sa valeur<br />

Le somm<strong>et</strong> le plus élevé de<br />

la planète : 8848m<br />

La fosse océanique la plus<br />

profonde : -11033m<br />

Le plateau le plus élevé :<br />

4800m d’altitude moyenne<br />

Le fleuve le plus puissant :<br />

débit moyen d’environ<br />

150 000m 3 /sec<br />

Le nom du lieu<br />

Continent/océan<br />

où il se situe<br />

… … … … … … … … … … … …<br />

La fosse des<br />

Mariannes<br />

Le Tib<strong>et</strong><br />

… … … … … …<br />

… … … … … …<br />

… … … … … … … … … … … …<br />

Le lieu le plus froid : -89,2°C Vostok … … … … … …<br />

Le lieu le plus chaud : +57°C<br />

<strong>à</strong> l’ombre<br />

Le lieu le plus pluvieux :<br />

11770mm/an<br />

Le lieu le plus sec :<br />

0,4mm/an<br />

El Azizia (Libye) … … … … … …<br />

Tutunendo<br />

(Colombie)<br />

Positionne les numéros sur la carte ci-jointe.<br />

… … … … … …<br />

Antofagasta(Chili) … … … … … …<br />

Coordonnées<br />

géographiques<br />

Lat. 28°N<br />

Long. 87°E<br />

Lat. 11°N<br />

Long. 142°E<br />

Lat. 32°N<br />

Long. 88°E<br />

Lat. 03°S<br />

Long. 60°W<br />

Lat. 78°S<br />

Long. 106°E<br />

Lat. 32°N<br />

Long. 13°E<br />

Lat. 06°N<br />

Long. 76°W<br />

Lat. 23°S<br />

Long. 70°W<br />

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N°<br />

1<br />

2<br />

3<br />

4<br />

5<br />

6<br />

7<br />

8


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5. Exercices dans le cadre d’une séquence en 4 ème<br />

année<br />

5.1. Rédiger un texte afin de localiser une ville<br />

Consigne : rédige un texte afin de localiser « Le Caire »<br />

Possibilité d’extension : sur base de Goggle Earth 6 , montrer l’extension urbaine du Caire <strong>à</strong> partir du<br />

site initial de la ville.<br />

6 Un mode d’emploi du logiciel est proposé <strong>à</strong> l’adresse http://earth.google.com/userguide/v4/tutorials/index.html<br />

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5.2. S’approprier des grands repères<br />

Objectif : perm<strong>et</strong>tre <strong>à</strong> l’élève de s’approprier les grands repères de l’Afrique.<br />

DEVINE<br />

1. Je suis le pays des pyramides.<br />

R : … … … … … …<br />

2. Je suis le fleuve qui traverse ce pays.<br />

R : … … … … … …<br />

3. Je suis le plus grand désert du monde traversé par ce fleuve. R : … … … … … …<br />

4. Je suis un pays réputé pour mes parcs nationaux <strong>et</strong> pour mes safaris. R : … … … … … …<br />

5. Je suis un grand lac qui porte le nom d’une reine anglaise. R : … … … … … …<br />

6. Je suis le point culminant d’Afrique situé en Tanzanie. R : … … … … … …<br />

7. Je suis le pays le plus riche d’Afrique; pendant longtemps j’ai aussi été le plus raciste, mais<br />

depuis Nelson Mandela la situation s’est améliorée. R : … … … … … …<br />

8. Je suis le plus grand pays d’Afrique centrale. Tintin m’a visité mais je ne portais pas tout <strong>à</strong> fait le<br />

même nom qu’aujourd’hui. R : … … … … … …<br />

9. Je suis le pays africain le plus peuplé, ma capitale se nomme Lagos. R : … … … … … …<br />

10. Je suis le plus grand pays du Maghreb. R : … … … … … …<br />

11. Propose ci-dessous une autre énigme : … … … … … …<br />

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5.3. Associer quelques destinations touristiques connues <strong>à</strong><br />

d’autres repères spatiaux<br />

• Voici une liste de destinations touristiques. Pour chaque lieu, complète la seconde colonne du<br />

tableau en précisant s’il s’agit d’une destination de tourisme balnéaire, <strong>à</strong> vocation culturelle ou<br />

de montagne. Effectue une recherche 7 si nécessaire. Un lieu peut avoir plusieurs vocations<br />

touristiques.<br />

• Avec l’aide de l’atlas si nécessaire, associe chaque destination touristique <strong>à</strong> la référence<br />

spatiale qui lui correspond (une seule réponse possible).<br />

• Références spatiales : Alpes, Bosphore, Corse, Crête, Ebre, Gibraltar, Mer Egée, Mer Noire,<br />

Nil, Plaine du Pô, Mer Adriatique, Pyrénées, Rhône, Sardaigne, Sicile, Sierra Nevada, Tage,<br />

Tibre, Tunisie, Turquie.<br />

Destinations touristiques Type de tourisme Références spatiales<br />

Avignon Rhône<br />

Hammam<strong>et</strong> Tunisie<br />

Syracuse Sicile<br />

Gavarnie Pyrénées<br />

L’Alhambra de Grenade Sierra Nevada<br />

Saragosse Ebre<br />

Lisbonne Tage<br />

Venise Mer Adriatique<br />

Aoste Alpes<br />

Istanbul Bosphore<br />

Héraklion Crête<br />

Assouan Nil<br />

Odessa Mer Noire<br />

Athènes Athènes<br />

Bastia Corse<br />

Cap Carbonara Sardaigne<br />

Rome Tibre<br />

Torremolinos Gibraltar<br />

7 C<strong>et</strong> exercice est réalisable avec la planche 53 "Europe Tourisme" de "Le grand Atlas", 12 e édition, De Boeck, 2006.<br />

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6. Exercices dans le cadre d’une séquence au 3 ème<br />

degré<br />

6.1. Identifier la limite Nord-Sud <strong>à</strong> partir d’indicateurs de<br />

développement<br />

L’objectif est de m<strong>et</strong>tre en évidence les disparités <strong>et</strong> d’identifier la limite Nord-Sud en termes de<br />

développement.<br />

Voici une liste d’États qui possèdent des caractéristiques humaines <strong>et</strong> économiques extrêmes :<br />

Myanmar, Colombie, Oman, Espagne, Japon, Nigéria, Luxembourg, Sierra Leone, Niger, Zambie,<br />

Islande.<br />

Complète le tableau, puis localise ces États sur la carte <strong>à</strong> l’aide du numéro correspondant.<br />

N° État Caractéristique remarquable Indice complémentaire<br />

1<br />

2<br />

3<br />

4<br />

5<br />

6<br />

7<br />

8<br />

9<br />

10<br />

11<br />

Corrigé :<br />

Population la plus féconde :<br />

7,4 enfants par femme en 2005<br />

Population la moins féconde :<br />

1,29 enfant par femme en 2007<br />

Espérance de vie la plus élevée :<br />

82,3 ans en 2005<br />

Espérance de vie la plus basse :<br />

40,5 ans en 2005<br />

Taux d’homicide le plus élevé pour<br />

100.000 hab. en 2005 :<br />

Taux d’homicide le plus faible pour<br />

100.000 hab. en 2005<br />

Emission de CO2 par habitant la<br />

plus élevée : 25 t CO2/hab./an en<br />

2004<br />

Indice de développement humain le<br />

plus faible : 0,336 en 2005<br />

Indice de développement humain le<br />

plus élevé en 2007 : 0.968<br />

Population vivant avec moins de 1€<br />

par jour en 2005 : 70,8<br />

Part du PNB consacrée aux<br />

dépenses militaires : 11,8%<br />

Un fleuve porte le nom de<br />

ce pays<br />

Un État de la Péninsule<br />

ibérique.<br />

Un puissant État d’Asie<br />

Un État d’Afrique dont la<br />

capitale est Lusaka<br />

Un État d’Amérique du<br />

sud<br />

Pays situé <strong>à</strong> l’ouest de la<br />

Thaïlande<br />

Un p<strong>et</strong>it État de l’Union<br />

européenne<br />

Un État d’Afrique<br />

occidentale<br />

Un État situé sur le cercle<br />

polaire arctique<br />

Un État en bordure du<br />

golfe de Guinée<br />

Son nom est aussi celui<br />

d’un golfe<br />

Pays du<br />

Nord ou<br />

du Sud ?<br />

D’après http ://hdrstats.undp.org/countries/country_fact_she<strong>et</strong>s/cty_fs_BEL.html <strong>et</strong> http://www.populationdata.n<strong>et</strong>/<br />

1 Niger 7 Luxembourg<br />

2 Espagne 8 Sierra Leone<br />

3 Japon 9 Islande<br />

4 Zambie 10 Nigéria<br />

5 Colombie 11 Oman<br />

6 Myanmar<br />

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6.2. Représenter des flux : le tour du monde d’un dîner de Noël<br />

L’objectif est de repérer l’origine des produits du Nord ou du Sud, de s’interroger sur les distances<br />

parcourues par les aliments avant d’arriver dans notre assi<strong>et</strong>te <strong>et</strong> sur les alternatives en termes de<br />

mode de consommation.<br />

Consignes :<br />

• Tu disposes d’un planisphère mu<strong>et</strong>. Repère les pays d’origine des marchandises (<strong>et</strong><br />

éventuellement les traj<strong>et</strong>s effectués) de ces produits avant de parvenir dans notre assi<strong>et</strong>te.<br />

• Représente de manière symbolique par une flèche le traj<strong>et</strong> entre le producteur <strong>et</strong> notre assi<strong>et</strong>te.<br />

• En vue de limiter les transports (<strong>et</strong> les émissions de CO2), quels aliments pouvons-nous produire<br />

localement ? Identifie les flux concernés sur la carte.<br />

Pierre OZER <strong>et</strong> Dominique PERRIN,<br />

Le dîner de Noël <strong>à</strong> 15 litres de pétrole<br />

En c<strong>et</strong>te semaine de Noël, <strong>et</strong> alors que le réchauffement climatique <strong>et</strong> la concentration en dioxyde<br />

de carbone (CO2) occupent une place croissante dans le débat politique <strong>et</strong> la préoccupation des<br />

citoyens, nous avons décortiqué les publicités de notre hypermarché le plus proche pour préparer le<br />

repas familial tant attendu.<br />

Et voici ce que nous avons pu concocter pour huit personnes avec, entre parenthèses, les kilomètres<br />

parcourus entre le pays de production <strong>et</strong> la Belgique (car, oui, la Belgique existe encore) ainsi que<br />

les kilogrammes de CO2 émis uniquement pour le transport aérien intercontinental de ces produits<br />

ach<strong>et</strong>és. L’analyse se focalise sur le transport par voie aérienne puisque celui-ci ém<strong>et</strong>, en moyenne,<br />

soixante fois plus de CO2 que le transport par voie maritime.<br />

D’abord, pour faire joli, faisons trôner un magnifique bouqu<strong>et</strong> de vingt roses au centre de la table<br />

des grands jours. La provenance de ces magnifiques fleurs est kenyane <strong>et</strong> le mode de transport est<br />

aérien (6 550 km, 5,2 kg de CO2).<br />

Le décorum bien planté, commençons par un velouté d’asperges aux langoustines. Le légume vert<br />

nous vient directement du Pérou par avion (10 500 km, 12,5 kg de CO2) <strong>et</strong> les langoustines ont été<br />

acheminées, une fois décortiquées <strong>et</strong> congelées, par bateau depuis l’Indonésie (14 000 km).<br />

Remarquez que, du point de vue des émissions de CO2, il est encore préférable d’ach<strong>et</strong>er des<br />

langoustines élevées en Asie du sud-est plutôt que ce même crustacé pêché en Ecosse - quel<br />

paradoxe ! En eff<strong>et</strong>, ce dernier, une fois attrapé dans les eaux européennes, va faire un périple<br />

extraordinaire par bateau jusqu’en Thaïlande d’où, une fois décortiqué, il r<strong>et</strong>ournera sur le marché<br />

européen (33 000 km). Une délocalisation due au fait que nous préférons, en c<strong>et</strong>te veille de Noël<br />

tout comme les 364 autres jours de l’année, ach<strong>et</strong>er des crustacés décortiqués. Et comme 70 % des<br />

consommateurs européens ont opté pour ce gain de temps…<br />

Après deux bonnes bouteilles de Sauvignon blanc chilien (11 900 km) <strong>à</strong> la robe jaune pâle,<br />

attaquons le plat de consistance.<br />

Bien décidés <strong>à</strong> offrir un m<strong>et</strong>s « exotique » <strong>à</strong> nos chers convives, nous avons longtemps hésité entre<br />

le springbok - c<strong>et</strong>te belle antilope - de Namibie (8 300 km), le kangourou australien (16 700 km),<br />

l’autruche d’Afrique du Sud (8 900 km), la biche ou l’agneau de Nouvelle-Zélande (18 700 km), le<br />

bison canadien (5 600 km) ou le simple râble de lièvre d’Argentine (11 300 km). Un peu perdus,<br />

nous nous sommes finalement engagés <strong>à</strong> faire un simple steak-frites-salade bien belge.<br />

Sous le titre « on en a pour son argentin », notre hypermarché nous offre, en eff<strong>et</strong>, un steak de<br />

bœuf argentin venu par avion (11 300 km, 14,5 kg de CO2) <strong>à</strong> un prix 30 % inférieur <strong>à</strong> celui bien de<br />

chez nous, élevé dans nos prairies ardennaises… Comment résister ? Pour les frites faites maison,<br />

nous ach<strong>et</strong>ons des pommes de terre labellisées « bio » qui viennent du sud de la France par camion.<br />

Quant <strong>à</strong> la salade, elle vient d’Espagne. Alors, l’espace d’un instant, je m’interroge… Pourquoi diton<br />

que c’est le plat traditionnel belge par excellence ? Mais ce questionnement futile se dissipe<br />

rapidement car je dois penser rapidement <strong>à</strong> ouvrir les bouteilles de cabern<strong>et</strong> sauvignon californien<br />

(8 900 km), une vraie merveille dont l’attaque en bouche est ronde <strong>et</strong> corsée. Et c’est mon épouse<br />

qui se chargera du dessert tant attendu.<br />

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Une salade de fruits réalisée exclusivement avec les fruits frais en promotion trouvés au magasin.<br />

Tenez-vous bien, il s’agit de poires nashi de Corée-du-Sud, de mangues, papayes, figues <strong>et</strong> melons<br />

charentais du Brésil, de fruits de la passion de Colombie, de grenades des Etats-Unis, de fraises<br />

d’Israël, d’ananas du Costa Rica, de cerises d’Argentine <strong>et</strong> de caramboles de Malaisie. Elle décide<br />

d’y ajouter deux kiwis de Nouvelle-Zélande, une orange d’Afrique du Sud <strong>et</strong> une pomme belge pour<br />

que tous les continents soient représentés dans le même récipient.<br />

Evidemment, alors que nous approcherons de Noël <strong>et</strong> que, peut-être, comme l’année dernière, il<br />

fera toujours 10°C dehors <strong>et</strong> que nos jeunes bambins s’inquiéteront <strong>à</strong> l’idée de ne pas avoir matière<br />

<strong>à</strong> faire une seule boule de neige, un tel dessert a un coût : une distance cumulée de 126<br />

000 kilomètres <strong>et</strong> une facture approximative de 9 kg de CO2 émis. L<strong>à</strong>-dessus, nous déboucherons<br />

une bouteille de mousseux blanc de Tasmanie, une île au sud de l’Australie (17 100 km).<br />

In fine, fleurs <strong>et</strong> vins compris, la distance totale parcourue par tous ces produits est de 209<br />

000 kilomètres, plus de cinq tours du monde, avec les émissions de 41,3 kg de CO2. Cela équivaut<br />

aux émissions de dioxyde de carbone d’un véhicule ordinaire parcourant la distance de<br />

258 kilomètres, soit approximativement 15 litres d’essence pour moins de six kilogrammes de<br />

nourriture ! Pourtant, avec un joli bouqu<strong>et</strong> de houx au centre de la table, une délicieuse soupe au<br />

potiron en entrée, suivie du même steak-frites-salade <strong>à</strong> base de produits locaux, une salade de<br />

fruits - sans fraises, cerises… venues par avion - <strong>et</strong> des vins français nous perm<strong>et</strong>traient de diminuer<br />

de plus de 80 % les émissions de CO2 dues au transport. Veiller <strong>à</strong> ce que nous m<strong>et</strong>tons dans notre<br />

assi<strong>et</strong>te fait partie des multiples p<strong>et</strong>its actes citoyens que nous pouvons poser pour diminuer notre<br />

empreinte écologique.<br />

Le transport de marchandises par voie aérienne était de deux milliards de tonnes kilomètres<br />

transportées en 1960. En 2006, ce chiffre est passé <strong>à</strong> 150 milliards. Et la part des émissions de CO2<br />

due aux transports aériens s’accroît chaque année.<br />

En Belgique, comme ailleurs en Europe, un supermarché scande « Vivez comme vous voulez », un<br />

autre clame « Et tout devient possible ». Nous en sommes intimement convaincus. Et si nous,<br />

consommateurs, n’ach<strong>et</strong>ons plus de cerises d’Argentine, de fraises d’Israël ou de myrtilles du Chili<br />

en hiver, ils n’en proposeront plus.<br />

Ensemble, nous pouvons forcer le changement. Et tout cela sans réellement perdre de notre<br />

confortable qualité de vie. Mais pour que le consommateur s’y r<strong>et</strong>rouve, il faut l’aider <strong>à</strong> faire son<br />

choix en connaissance de cause.<br />

Avant que le laborieux étiqu<strong>et</strong>age CO2 promis par tant de supermarchés soit opérationnel, nous en<br />

appelons aux autorités européennes pour qu’elles légifèrent en la matière <strong>et</strong> imposent aux<br />

distributeurs l’application de logos (rouge pour l’avion <strong>et</strong> bleu pour le bateau, par exemple)<br />

indiquant, en plus du pays de provenance, systématiquement <strong>et</strong> clairement le mode de transport<br />

utilisé pour le transport intercontinental de ces marchandises. Le logo « maison verte » pouvant<br />

indiquer une provenance « locale » d’un aliment.<br />

Libération, le 25 décembre 2007<br />

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Projection de Fuller<br />

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6.3. Identifier les paramètres géographiques d’un conflit.<br />

Quels sont les paramètres géographiques d’un conflit ? Quels éléments de la localisation relative<br />

d’une zone conflictuelle peuvent jouer un rôle pour percevoir les enjeux ou les phases de son<br />

déroulement ?<br />

La grille proposée ci-dessous perm<strong>et</strong>tra de structurer un texte de localisation des paramètres d’un<br />

conflit. C<strong>et</strong>te grille devra être appliquée souplement. La Russie par exemple, est-elle considérée <strong>à</strong><br />

l’échelle nationale ou continentale ? Se poser c<strong>et</strong>te question lors de l’identification des paramètres du<br />

conflit m<strong>et</strong> immédiatement en évidence le caractère asymétrique du conflit russo-tchétchène : David<br />

contre Goliath !<br />

D’autres paramètres géographiques seront peut-être <strong>à</strong> prendre en considération pour certains conflits.<br />

Et certains paramètres qui sont listés ici seront peut-être inutiles.<br />

Du général<br />

au particulier<br />

ZOOM<br />

Grille d’analyse des paramètres géographiques d’un conflit<br />

Les échelles de<br />

la localisation<br />

L’échelle mondiale<br />

L’échelle continentale<br />

Ex. l’Eurasie<br />

L’échelle souscontinentale<br />

Ex. la région du<br />

Caucase<br />

L’échelle nationale<br />

Ex. la Russie<br />

L’échelle régionale<br />

Ex. la république<br />

autonome de<br />

Tchétchénie<br />

Exemples de paramètres identifiables<br />

aux différentes échelles<br />

- Situation dans une aire culturelle, géopolitique ?<br />

- Pays du Nord ou du Sud ?<br />

- Centre ou frontière d’une zone ?<br />

- Grande zone de relief ?<br />

- Proximité de la mer ou enclavement ?<br />

- Situation par rapport aux ressources énergétiques <strong>et</strong><br />

matières premières ?<br />

- Situation par rapport aux grands axes de<br />

communication, aux grands centres de décision<br />

économiques ou politiques ?<br />

- Situation par rapport aux grandes puissances ou aux<br />

puissances continentales ?<br />

- Situation par rapport <strong>à</strong> d’autres zones de conflits ?<br />

- Analyse plus fine du relief, de l’enclavement, de la<br />

situation par rapport aux voies de communication<br />

- Morcellement ou homogénéité politique, religieuse,<br />

linguistique de la zone ?<br />

- Fonctionnement politique ?<br />

- Correspondance ou pas du découpage politique avec<br />

les découpages <strong>et</strong>hniques <strong>et</strong> culturels ?<br />

- Ressources économiques du pays ?<br />

- Situation politique <strong>et</strong> économique des pays voisins ?<br />

- Relations diplomatiques avec les voisins ?<br />

- Fonctionnement politique régional ?<br />

- Découpage culturel, <strong>et</strong>hnique, linguistique ?<br />

- Hétérogénéité ou homogénéité économique ?<br />

- Hétérogénéité ou homogénéité du milieu physique ?<br />

- Clivage important entre populations (opposition villes -<br />

campagnes ; centre développé, r<strong>et</strong>ard dans certaines<br />

zones…) ?<br />

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7. Pour aller plus loin : "localiser <strong>et</strong> <strong>situer</strong>"<br />

LOCALISER, c’est déterminer la position d’un lieu ou d’un obj<strong>et</strong> existant dans un système de<br />

coordonnées. Ce n’est donc pas un terme réservé aux géographes. En mathématiques, on peut<br />

localiser un point sur un plan dans un système <strong>à</strong> deux axes. Le point aura une coordonnée en X <strong>et</strong> en<br />

Y, (x1, y1) par exemple.<br />

En géographie, le terme « localisation » désigne en premier lieu la position d´un obj<strong>et</strong> sur la surface<br />

de la terre <strong>à</strong> l’aide d’un système de référence explicite, qui est souvent celui des coordonnées<br />

géographiques. C<strong>et</strong>te localisation statique par les coordonnées géographiques est aussi appelée<br />

localisation absolue. Elle est invariable tant que le système de coordonnées ne change pas, bien<br />

sûr !<br />

La notion de localisation relative est plus riche. Elle définit la position d´un lieu par rapport <strong>à</strong> celle<br />

d´autres lieux de nature semblable, <strong>et</strong> dans des réseaux. L´évaluation d´une localisation relative<br />

mobilise un ensemble de mesures de distance <strong>et</strong> d´accessibilité aux lieux choisis comme référence.<br />

La localisation relative est une notion dynamique. Elle doit être redéfinie en permanence en tenant<br />

compte des évolutions <strong>à</strong> la fois, des autres lieux considérés comme référence <strong>et</strong> des accessibilités qui<br />

sont toujours mesurées dans un rapport espace temps particulier. À titre d’exemple, le TGV en<br />

France a « rapproché » la ville d’Orléans de Paris.<br />

Dans le langage courant, SITUER un obj<strong>et</strong> <strong>à</strong> la surface de la terre équivaut <strong>à</strong> le positionner. Dans<br />

l'usage quotidien les deux termes « situation <strong>et</strong> position » sont utilisés l'un pour l'autre. Dans le<br />

discours géographique, la situation définit une localisation relative dans l'espace. On qualifiera une<br />

situation de centrale ou de périphérique, de situation de contact, de passage, de situation enclavée,<br />

<strong>et</strong>c.<br />

On distingue également la situation du site qui est l'emplacement, l'assise locale d'un habitat, d'une<br />

activité ou d'une ville. Par exemple, le site originel d’une ville comme Rouen peut être défini comme<br />

un site de fond de cuv<strong>et</strong>te sur un méandre entre le fleuve <strong>et</strong> l'escarpement de rive concave.<br />

Le terme localisation désigne aussi le résultat de l´action qui consiste <strong>à</strong> choisir de localiser un obj<strong>et</strong><br />

en un lieu, compte tenu des avantages relatifs que la position de ce lieu représente. L´acteur<br />

responsable de la localisation doit répondre <strong>à</strong> la question « où ? ».<br />

• Où habiter dans le cas du ménage confronté au choix d´une localisation résidentielle ?<br />

• Où implanter la production d´un bien ou d´un service dans le cas d´une entreprise ?<br />

• Où placer un équipement collectif dans le cas de la puissance publique avec l´assurance que,<br />

compte tenu des objectifs qu´elle s´est donnés, la localisation r<strong>et</strong>enue sera la plus<br />

avantageuse ?<br />

Concrètement, la réflexion qui précède un tel choix suppose la mobilisation d´une grande variété de<br />

facteurs parmi lesquels certains ont une dimension spatiale explicite.<br />

• Pour les entreprises, on tiendra particulièrement compte de la localisation <strong>et</strong> des coûts de<br />

transport des ressources (matérielles <strong>et</strong> immatérielles) nécessaires <strong>à</strong> la production (intrants),<br />

de la localisation des concurrents, ou encore par exemple de la localisation des marchés <strong>et</strong><br />

des coûts de transport engendrés par l’acheminement de ces biens ou services sur ces<br />

marchés.<br />

• Pour la localisation résidentielle optimale, on considérera plus particulièrement par exemple,<br />

les localisations du travail, les coûts fonciers, <strong>et</strong> les coûts de transport entre le lieu de<br />

résidence <strong>et</strong> le lieu de travail.<br />

• On pourra aussi tenir compte de dimensions moins objectives liées aux représentations<br />

spatiales qu’ont les acteurs de ces localisations relatives.<br />

Pourtant, observés sur un grand nombre, les paramètres qui semblent intervenir systématiquement<br />

dans ces choix apparaissent <strong>à</strong> la fois en nombre limité <strong>et</strong> relativement stables.<br />

D’après http://www.cybergeo.presse.fr/libergeo/hypergeo.htm<br />

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