Untitled - The Canadian Association of Gastroenterology
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Le foie 641<br />
GGT pour déceler les excès d’alcool. L’aggravation de la maladie s’accompagne<br />
parfois d’un allongement du temps de prothrombine. Une hypertension<br />
portale provoque un hypersplénisme qui aboutit à une thrombocytopénie, à<br />
une anémie et à une leucopénie. Il se produit d’autres altérations sériques non<br />
spécifiques chez les alcooliques aigus ou chroniques : hausse de l’acide<br />
urique, des lactates et des triglycérides et baisse du glucose, du potassium, du<br />
phosphate et du magnésium.<br />
Le pronostic de la cirrhose alcoolique dépend de la capacité du patient à<br />
renoncer à l’alcool et, par conséquent, du soutien et des ressources financières<br />
de sa famille et de son statut socio-économique. La présence d’une hépatite<br />
assombrit aussi le pronostic. Le taux de survie à cinq ans est de 60 % à 70 %<br />
pour les patients qui renoncent à l’alcool, mais tombe à 40 % pour ceux qui<br />
continuent de consommer de l’alcool. La durée de survie est plus courte pour<br />
les femmes. D’autres indicateurs assombrissent le pronostic : albumine sérique<br />
basse, allongement du temps de prothrombine, hémoglobine basse,<br />
encéphalopathie, ictère persistant et azotémie. Une fibrose de la zone 3 et une<br />
sclérose périveinulaire sont aussi des facteurs défavorables. Il se peut que<br />
l’abstinence totale n’améliore pas le pronostic si l’hypertension portale est<br />
sévère, bien que, aux premiers stades de la cirrhose, l’abstinence puisse<br />
s’accompagner d’une chute de la pression portale. Un cancer hépatocellulaire<br />
apparaît chez 10 % des cirrhotiques stables, avec une incidence plus grande<br />
chez les patients infectés par le VHC. Le cancer apparaît habituellement après<br />
une période d’abstinence, au stade de la cirrhose macronodulaire. Détecté<br />
suffisamment tôt, il est possible d’adopter certaines stratégies de traitement<br />
(voir ci-après). Il est donc conseillé d’instaurer un suivi à long terme, avec un<br />
dépistage périodique.<br />
8.4 Traitement<br />
Il est indispensable de reconnaître l’alcoolisme au plus tôt. Un tableau<br />
d’anorexie, de nausées, de diarrhée, de sensibilité de l’hypochondre droit et<br />
d’élévation de la GGT doit éveiller immédiatement les soupçons du médecin.<br />
La mesure thérapeutique la plus importante est l’abstinence totale. La participation<br />
du patient à un groupe de soutien et un contrôle régulier peuvent aider<br />
à renforcer dans son esprit la nécessité de renoncer totalement à l’alcool. Les<br />
symptômes de privation devraient être traités par une benzodiazépine à action<br />
courte. Il convient alors d’instituer une alimentation nourrissante, bien équilibrée,<br />
avec des suppléments vitaminiques. La stéatose hépatique alcoolique<br />
répond à l’arrêt de l’alcool et à une alimentation nourrissante. Les patients<br />
présentant une hépatite alcoolique grave doivent être hospitalisés et on doit<br />
traiter de manière appropriée les complications de l’insuffisance hépatique. Le<br />
traitement spécifique de l’hépatite alcoolique comprend l’administration d’un