Untitled - The Canadian Association of Gastroenterology
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700 PRINCIPES FONDAMENTAUX DE GASTRO-ENTÉROLOGIE<br />
dans la pathogenèse de l’EH sont la dérivation du sang veineux porte à<br />
l’extérieur du foie dans la circulation générale et la présence d’un dysfonctionnement<br />
hépatocellulaire. L’encéphalopathie résulte probablement d’une<br />
variété de mécanismes faisant intervenir, entre autres, un ou plusieurs produits<br />
toxiques d’origine intestinale, normalement métabolisés par le foie, mais<br />
passant dans la circulation générale et atteignant le cerveau. Les anomalies du<br />
métabolisme de l’ammoniac sont très fréquemment impliquées dans la<br />
physiopathologie de l’EH. La flore intestinale normale produit une enzyme,<br />
l’uréase, qui sépare le groupe NH3 des protéines dans la lumière intestinale.<br />
L’ammoniac extrait par les bactéries dans le côlon et provenant de la désamination<br />
de la glutamine dans l’intestin grêle est absorbé dans la circulation<br />
porte. Le foie intact élimine pratiquement tout l’ammoniac de la veine porte,<br />
le transforme en glutamine et l’empêche de passer dans la circulation<br />
générale. Lors d’une hépatopathie grave, l’ammoniac passe dans la circulation<br />
générale en raison des shunts vasculaires spontanés établis dans les hépatocytes<br />
et autour et du fait de l’incapacité du foie à le métaboliser. Une<br />
augmentation de la perméabilité de la barrière hémato-encéphalique facilite<br />
probablement le passage de l’ammoniac et d’autres métabolites toxiques dans<br />
le cerveau. Il en résulte un gonflement des astrocytes et un œdème. Il y a<br />
d’autres hypothèses relatives aux toxines produites par l’intestin, en particulier<br />
celle de la production endogène de substances analogues aux benzodiazépines,<br />
activant la transmission GABAergique et la production d’acides gras<br />
neurotoxiques à courte chaîne, de phénols et de mercaptans pouvant<br />
potentialiser la toxicité de l’ammoniac. Selon une autre hypothèse, une<br />
augmentation des acides gras à courte chaîne et des acides aminés aromatiques,<br />
associée à une diminution des acides aminés à chaîne ramifiée,<br />
causerait la production de faux neurotransmetteurs. En outre, le taux du principal<br />
neurotransmetteur neuro-inhibiteur, l’acide -aminobutyrique (GABA),<br />
augmente dans l’encéphalopathie. La présence de faux neurotransmetteurs, en<br />
particulier un modulateur endogène des récepteurs du GABA, suggère que le<br />
complexe de récepteurs GABA-diazépam intervient dans la pathogenèse de<br />
l’EH. Par conséquent, l’action synergique de l’ammoniac et d’autres toxines<br />
explique les nombreuses anomalies de l’insuffisance hépatique, telles les<br />
altérations dans le transport des précurseurs des neurotransmetteurs entre le<br />
sang et le cerveau, dans le métabolisme des acides aminés neurotransmetteurs<br />
et dans l’oxydation du glucose cérébral. Ces altérations peuvent se traduire<br />
par l’activation des neurotransmetteurs inhibiteurs (GABA, sérotonine) et par<br />
le blocage des neurotransmetteurs excitateurs (glutamate, catécholamines), se<br />
traduisant par une inhibition neurale accrue et une encéphalopathie hépatique.<br />
Il n’y a pas de test diagnostique spécifique pour l’encéphalopathie hépatique.<br />
L’anamnèse et l’examen clinique, en particulier un examen de l’état mental et