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Untitled - The Canadian Association of Gastroenterology

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Le foie 565<br />

2.1.2 ICTÈRE<br />

L’ictère, cette caractéristique cardinale des hépatopathies, est un signe<br />

d’hyperbilirubinémie. La bilirubine provient essentiellement de la dégradation<br />

physiologique des globules rouges sénescents, avec un apport mineur d’autres<br />

sources de l’hème. Insoluble dans l’eau, elle doit être transportée dans le sang<br />

liée à l’albumine. Cette forme du pigment, appelée « bilirubine non conjuguée<br />

», est ensuite captée par les hépatocytes et conjuguée dans des microsomes<br />

avec l’acide glucuronique. La réaction est catalysée par une enzyme, la<br />

glycuronyl-transférase. D’autres conjugués mineurs, dont on ignore l’importance<br />

clinique, sont également formés.<br />

La bilirubine transformée est ensuite sécrétée dans le canalicule biliaire avec<br />

les autres constituants de la bile. Une petite quantité passe normalement dans<br />

le sang sous forme de bilirubine conjuguée. Contrairement à la nonconjuguée,<br />

la bilirubine conjuguée est soluble dans l’eau et excrétée dans l’urine. Les<br />

mesures standard de la bilirubine ne fournissent que la bilirubine totale, c’està-dire<br />

les formes non conjuguée et conjuguée. La composante « directe » est la<br />

bilirubine conjuguée. La différence représente la bilirubine non conjuguée.<br />

Après avoir atteint l’intestin par l’arbre biliaire, la bilirubine est dégradée<br />

par les bactéries intestinales en produits pigmentés appelés collectivement<br />

urobilinogènes. Ces produits confèrent aux matières fécales leur couleur<br />

brune normale. Par conséquent, lorsque la sécrétion biliaire diminue<br />

(cholestase), les matière fécales deviennent souvent pâles, mais il s’agit d’une<br />

observation peu précise, à laquelle on ne peut guère se fier. Une partie des<br />

urobilinogènes est absorbée par l’intestin et recyclée dans le foie (le cycle<br />

entéro-hépatique) et le reste est excrété dans l’urine.<br />

Diverses perturbations des étapes métaboliques ci-dessus peuvent<br />

produire un ictère. Une augmentation de la charge de bilirubine due à une<br />

hémolyse peut déborder la capacité de conjugaison du foie et produire une<br />

hyperbilirubinémie non conjuguée. Cette affection est légère, à moins<br />

qu’elle ne soit associée à des anomalies hépatiques fonctionnelles. On<br />

observe également une forme isolée d’hyperbilirubinémie non conjuguée en<br />

présence de certaines anomalies spécifiques du métabolisme de la bilirubine,<br />

bien que ces troubles soient rares, à l’exception de la cholémie simple familiale<br />

ou maladie de Gilbert (voir section 5).<br />

Dans l’immense majorité des cas, l’ictère est dû à une maladie hépatocellulaire<br />

ou à une obstruction biliaire. Dans les deux maladies, on observe<br />

des anomalies multiples dans la voie du métabolisme de la bilirubine, en<br />

particulier : diminution du captage et du transport hépatocellulaires, conjugaison<br />

défectueuse, diminution de la sécrétion canaliculaire et « fuite » de bilirubine<br />

conjuguée dans la circulation. L’hyperbilirubinémie résultante est un mélange<br />

de pigments non conjugués et conjugués. En général, les pigments conjugués

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