Untitled - The Canadian Association of Gastroenterology
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cette réaction à un médicament n’est pas prévisible, n’a aucun rapport avec la<br />
dose et n’atteint que de rares sujets exposés au médicament. Les raisons de<br />
cette idiosyncrasie sont obscures. De nombreux agents peuvent déclencher ce<br />
type de réaction, dont le méthyldopa, l’isoniazide et l’halothane sont des<br />
exemples classiques. L’halothane, un anesthésique, ne produit habituellement<br />
de lésion hépatique qu’après une exposition répétée. Entre autres exemples<br />
relativement fréquents, citons le propylthiouracile, la phénytoïne, les sulfamides<br />
et divers anti-inflammatoires non stéroïdiens. Avec l’isoniazide ou le<br />
dicl<strong>of</strong>énac, il arrive occasionnellement que l’hépatite aiguë ne se déclare<br />
qu’après plusieurs mois de traitement. Comme il s’agit d’une exception à la<br />
règle de la relation temporelle, l’association risque de passer inaperçue.<br />
10.2 Cholestase<br />
La cholestase se présente aussi sous deux formes distinctes, au moins.<br />
Le foie 653<br />
10.2.1 CHOLESTASE INFLAMMATOIRE<br />
La chlorpromazine et d’autres phénothiazines, la carbamazépine, la chlorpropamide,<br />
l’estolate d’érythromycine, l’association amoxicilline-acide<br />
clavulinique et beaucoup d’autres médicaments peuvent provoquer une réaction<br />
nécro-inflammatoire périportale aiguë. Des points de vue clinique et biochimique,<br />
cette réaction est caractérisée par un trouble cholestatique prédominant avec<br />
divers symptômes d’inflammation hépatocellulaire concomitante. Il peut falloir<br />
faire la distinction avec une obstruction biliaire extrahépatique.<br />
10.2.2 CHOLESTASE PURE<br />
Certains médicaments hormonaux stéroïdiens, en particulier les contraceptifs<br />
oraux et la méthyltestostérone, peuvent provoquer un arrêt simple de<br />
l’écoulement biliaire, avec peu ou pas du tout d’atteinte hépatocellulaire<br />
(cholestase pure). Cette cholestase semble due à une exagération idiosyncrasique<br />
de l’effet physiologique des hormones sexuelles sur le transport<br />
canaliculaire de la bile et pourrait faire intervenir des facteurs génétiques. On<br />
observe chez le patient une démangeaison progressive insidieuse, des urines<br />
foncées et un ictère sans symptômes généraux. Les tests de laboratoire montrent<br />
une élévation de la phosphatase alcaline, avec des taux d’ALAT et d’ASAT<br />
normaux ou légèrement élevés. La biopsie hépatique ne révèle aucune particularité,<br />
si ce n’est une histologie de cholestase. Les femmes qui réagissent ainsi<br />
aux contraceptifs oraux sont prédisposées à la cholestase gravidique, dont la<br />
pathogenèse semble être similaire ou identique (section 20).<br />
Il existe d’autres réactions hépato-biliaires aux contraceptifs oraux, moins<br />
fréquentes, présentées dans le tableau 33.