Sénologie – Cancers infra-centimétriques - Cabinet Dr.Goumot
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Mise au point<br />
Feuillets de Radiologie, 2001, 41, n° 6, 473-485<br />
© Masson, Paris 2001<br />
<strong>Sénologie</strong> <strong>–</strong> <strong>Cancers</strong> <strong>infra</strong>-<strong>centimétriques</strong><br />
Présentations cliniques, mammographiques<br />
et échographiques des cancers du sein<br />
<strong>infra</strong>-<strong>centimétriques</strong> : corrélations histologiques<br />
B. MESUROLLE (1, 2), F. MIGNON (1), M. ARICHE-COHEN (1, 2), P.-A. GOUMOT (2)<br />
Summary: Clinical, mammographic and ultrasonographic presentation of small-sized breast cancers (< 1cm): histological<br />
correlations.<br />
Breast carcinoma takes about ten years to reach 10mm in size. Minimal breast cancer should be diagnosis between<br />
3mm, the first level of mamographic diagnosis, and 10mm. Based on our experience, we selected cases of small-sized breast<br />
carcinomas (
474 B. MESUROLLE ET COLLABORATEURS<br />
et T1b (entre 5 et 10 mm). Ce travail est illustré à partir de 63<br />
dossiers cliniques et radiologiques colligés sur deux années.<br />
Quelques caractéristiques ont été déterminées rétrospectivement<br />
à partir de ces 63 dossiers de patientes chez qui<br />
a été diagnostiqué un carcinome mammaire centimétrique<br />
ou <strong>infra</strong> centimétrique (tableau I, II, III).<br />
CLINIQUE<br />
Cancer <strong>infra</strong>-centimétrique : cancer <strong>infra</strong>-clinique ?<br />
Les cancers <strong>infra</strong>-<strong>centimétriques</strong> sont souvent — à tort<br />
— assimilés à des cancers <strong>infra</strong>-cliniques. Si cela est vrai<br />
pour la majorité d’entre eux, dans cette série de patientes,<br />
33 % des cancers du sein <strong>infra</strong>-<strong>centimétriques</strong> découverts<br />
dans ce travail ont une traduction clinique, pour autant<br />
qu’on la recherche. Il s’agit le plus souvent de signes indirects,<br />
nécessitant la réalisation d’un examen dynamique<br />
(méplat cutané provoqué, freinage…) (fig. 2, 4, 6-11).<br />
La taille à partir de laquelle on considère habituellement<br />
qu’un cancer du sein peut être cliniquement détectable<br />
est de 5 mm [3]. Pour Blamey, environ 40 % des cancers du<br />
sein détectés en dépistage mammographique sont cliniquement<br />
détectables avant d’avoir pris connaissance des résultats<br />
de l’imagerie : nombre d’entre eux sont visibles dès<br />
l’inspection sous forme d’un discret méplat cutané [4]<br />
(fig. 7, 11). Le pourcentage est bien sûr plus important après<br />
connaissance des résultats de l’imagerie.<br />
Inversement, sur une population de patientes ayant une<br />
masse cliniquement maligne, 14 % de ces cancers sont <strong>infra</strong><strong>centimétriques</strong><br />
[5]. La proportion n’est donc pas négligeable.<br />
IMAGERIE<br />
Mammographie<br />
Outre la formation et l’expérience du radiologue, les<br />
conditions nécessaires pour une lecture mammographique<br />
Tableau I. — Densité mammaire.<br />
Densité de type 2 16 %<br />
Densité de type 3 47 %<br />
Densité de type 4 37 %<br />
Tableau II. — Histologie définitive.<br />
Carcinome canalaire infiltrant 63 %<br />
Carcinome lobulaire infiltrant 12 %<br />
Carcinome intra-canalaire 25 %<br />
Tableau III. — Signaux mammographiques.<br />
Image stellaire, désorganisation 16 %<br />
Opacité 21 %<br />
Microcalcifications 43 %<br />
Opacité et microcalcifications 16 %<br />
Absence d’anomalie 4 %<br />
A<br />
B<br />
C<br />
Fig. 1. — Patiente de 68 ans. Examen clinique normal. A : Découverte<br />
fortuite d’une petite opacité spiculée des quadrants supérieurs droits (cliché<br />
localisé agrandi numérique). B :L’échographie haute résolution<br />
révèle la présence d’une petite atténuation isolée, sans syndrome de<br />
masse. C : Histologie : carcinome canalaire infiltrant de 6 mm.
A<br />
B<br />
C<br />
Fig. 2. — Patiente de 75 ans. Examen clinique normal. A : Cliché<br />
localisé agrandi de face du sein gauche montrant une petite opacité<br />
stellaire dans les quadrants externes. B : Échographie : petit élément<br />
solide avec forte atténuation postérieure. C : Coupe histologique révélant<br />
un petit carcinome canalaire infiltrant de 5 mm (H et E, × 25).<br />
CANCERS DU SEIN INFRA-CENTIMÉTRIQUES 475<br />
Fig. 3. — Découverte fortuite chez une patiente de 65 ans d’une opacité<br />
spiculée des quadrants externes droits. Carcinome canalaire infiltrant<br />
de 10 mm. Rétrospectivement, mise en évidence d’un méplat<br />
cutané lors des manœuvres dynamiques.<br />
optimale sont [6] : négatoscopes adaptés [7] avec possibilité<br />
de lire au moins deux dossiers, utilisation du spot, environnement<br />
calme pour se concentrer, avoir du temps, étude<br />
comparative des différentes incidences pratiquées droitegauche<br />
(lecture en miroir), étude comparative des mêmes<br />
incidences à quelques mois ou années d’intervalle.<br />
LES PRINCIPAUX SIGNAUX MAMMOGRAPHIQUES À RECHERCHER<br />
— Asymétrie sur les vues obliques en sachant que 3 à<br />
5 % des patientes ont une asymétrie physiologique [8]<br />
(fig. 4), en sachant que 60 % des cancers sont localisés dans<br />
les quadrants supéro-externes ;<br />
— Recherche d’une image stellaire, d’une désorganisation,<br />
d’une opacité arrondie (fig. 9) ;<br />
— Recherche de microcalcifications (fig. 15, 16).<br />
Enfin, il est nécessaire de réaliser en permanence un<br />
travail de l’image : cliché tourné en externe, tiré en interne,<br />
profil externe ou interne, cliché localisé et agrandi, numérisation<br />
directe et indirecte avec possibilité de réaliser des<br />
zooms, d’inverser les contrastes à la recherche des microcalcifications,<br />
systèmes experts.<br />
DENSITÉ MAMMAIRE<br />
Le type de densité mammaire est un élément majeur<br />
dans la reconnaissance des petits cancers [9]. Les seins denses<br />
(classes 3 et 4 de l’ACR : trame fibro-glandulaire occupant<br />
plus de 75 % du volume mammaire) représentent une<br />
proportion importante des seins mammographiés (fig. 5, 10,<br />
13), ce vraisemblablement en raison de l’utilisation plus<br />
répandue du traitement hormonal substitutif [10]. Les petits<br />
cancers seraient plus fréquemment observés dans des seins<br />
peu denses classe 1 et 2 (fig. 1, 2, 6), au contraire des plus<br />
gros cancers que l’on retrouve plus fréquemment dans les<br />
seins denses (classes 3 et 4) [10].<br />
Les principales caractéristiques des petits cancers<br />
« non vus » sont les cancers visualisés sur une incidence
476 B. MESUROLLE ET COLLABORATEURS<br />
A C<br />
B D<br />
A B<br />
Fig. 4. — Patiente de 47 ans. Nodosité axillaire gauche. A : Mammographie : incidences obliques comparatives. Discrète asymétrie<br />
de densité au bénéfice du QSEG. B : Cliché localisé de face : surcroît de densité discrètement irrégulier. C : Échographie haute résolution<br />
: masse hypoéchogène discrètement irrégulière avec halo hyperéchogène et atténuation postérieure. D : Histologie : carcinome<br />
lobulaire infiltrant (H et E, × 50).<br />
Fig. 5. — Patiente de 48 ans. Examen clinique normal. A : L’échographie des quadrants supéro-externes du sein gauche révèle une petite<br />
masse hypoéchogène de 6 mm. B : Le cliché oblique et localisé agrandi (numérique direct en petit champ) ne révèle aucune anomalie en<br />
dehors d’un surcroît de densité non spécifique sans masse circonscrite. Histologie : carcinome lobulaire infiltrant.
seulement, de faible densité relative et difficile à visualiser<br />
en l’absence de contraste suffisant, et localisés dans la<br />
région rétro-aréolaire et axillaire [11] (fig. 8, 11).<br />
Certains petits cancers sont « vus » mais mal analysés.<br />
Il s’agit le plus souvent d’opacités bien limitées apparemment<br />
bénignes (fig. 6, 9), d’asymétrie de densité « normale<br />
» (fig. 4) et de calcifications non spécifiques.<br />
LES IMAGES STELLAIRES<br />
Elles réalisent l’aspect classique du cancer du sein. Il est<br />
intéressant de noter que dans les campagnes de dépistage,<br />
50 % des images stellaires détectées correspondent à des cicatrices<br />
radiaires [12], 17 % d’entre elles avec un CIC associé.<br />
LES MICROCALCIFICATIONS (fig. 15, 16)<br />
Elles sont un signal majeur dans la détection des petits<br />
cancers (60 % dans ce travail). La proportion de cancers<br />
<strong>infra</strong>-<strong>centimétriques</strong> qu’elles révèlent est en augmentation<br />
[2] : 70 % des « minimal carcinomas » sont révélés par des<br />
microcalcifications seules [14].<br />
Échographie<br />
L’échographie est le complément indispensable. Elle a<br />
un rôle majeur dans la caractérisation des lésions et dans la<br />
découverte de petits cancers occultes [15], ce d’autant que<br />
l’on utilise des sondes de haute fréquence (fig. 17). Si certains<br />
n’échographient que des zones « ciblées », il est, à<br />
notre avis, indispensable que l’examen soit complet [16],<br />
incluant des régions peu accessibles à la mammographie :<br />
zones latéro-sternales (quadrants internes), le sillon sousmammaire<br />
(fig. 6) et la périphérie des quadrants supérieurs.<br />
En fait, de plus en plus, l’échographie peut être considérée<br />
comme un prolongement de l’examen clinique, certaines<br />
équipes parlant « d’écho-palpation » (fig. 4, 6, 8, 9-11).<br />
Caractérisation d’une lésion maligne<br />
Un seul signe échographique de malignité exclut la<br />
bénignité. Les critères de malignité sont [17, 18] (fig. 17) les<br />
limites irrégulières, spiculées ; une forme irrégulière,<br />
notamment un grand axe sagittal (pour tumeurs < 15 mm) ;<br />
des microlobulations nombreuses (> 3) et petites (1-2 mm,<br />
au contraire des macrolobulations rencontrées dans les<br />
fibro-adénomes) ; la présence d’un halo hyperéchogène ;<br />
l’extension ductale et l’aspect « branché ». L’atténuation<br />
acoustique postérieure n’est pas un critère fiable, de même<br />
que l’analyse de l’échostructure interne.<br />
Le halo hyperéchogène peut être difficile à apprécier<br />
pour les petites tumeurs, dans un environnement glandulaire<br />
hyperéchogène [19] (fig. 4).<br />
L’écho seule peut-elle découvrir des cancers <strong>infra</strong>cliniques<br />
et <strong>infra</strong>-mammographiques ? Quelques travaux mentionnent des<br />
découvertes épisodiques de cancers mammographiquement et<br />
cliniquement occultes. Leur prévalence est faible, estimée à<br />
0,30 % (11 cancers chez 3 626 patientes asymptomatiques<br />
avec seins denses) [19, 16] (fig. 17). Cependant, on peut<br />
espérer qu’avec une pratique plus importante, l’expérience<br />
aidant, il deviendra de plus en plus fréquent de retrouver de<br />
petits cancers sur la seule échographie. En fait, la découverte<br />
d’une anomalie échographique doit inciter le radiologue à<br />
réexaminer la patiente et à réaliser des clichés complémentai-<br />
A<br />
B<br />
C<br />
CANCERS DU SEIN INFRA-CENTIMÉTRIQUES 477<br />
Fig. 6. — Patiente de 60 ans. Mamelon surnuméraire inférieur droit.<br />
Petite nodosité dure à la palpation. A : Cliché localisé de profil : surcroît<br />
de densité mal défini <strong>infra</strong>-centimétrique associé à quelques<br />
microcalcifications. B : L’échographie haute résolution montre un<br />
kyste et un petit nodule solide adjacent avec atténuation postérieure.<br />
C : Histologie : carcinome infiltrant de 6 mm associé à une composante<br />
intra-canalaire.
478 B. MESUROLLE ET COLLABORATEURS<br />
Fig. 7. — Intérêt d’un examen dynamique. Mise en évidence d’un<br />
méplat des quadrants internes lors des manœuvres dynamiques : signe<br />
fréquemment retrouvé lorsqu’il est recherché.<br />
res et dans nombre de cas, un signal clinique ou mammographique<br />
sera mis en évidence [20].<br />
Les microcalcifications peuvent être visualisées en échographie,<br />
sous forme de spots hyperéchogènes sans atténuation<br />
postérieure. Cela est particulièrement vrai dans une atmosphère<br />
graisseuse (« twinkling stars in a dark sky »). [21].<br />
Lorsqu’elles sont localisées au sein de tissu échogène, de<br />
glande, elles peuvent être difficiles à visualiser. En fait, l’échographie<br />
n’a d’intérêt ni dans leur recherche ni dans le but de<br />
les caractériser. Seule est intéressante la recherche d’une anomalie<br />
associée, comme une distorsion architecturale (fig. 16)<br />
en échographie ou un syndrome de masse associé [22].<br />
Dans ce travail, nous avons remarqué plusieurs éléments<br />
intéressants. Les microlobulations semblent rencontrées dans<br />
les tumeurs plus volumineuses. Ce signe est plus rarement rencontré<br />
dans les petites tumeurs (fig. 17). Par contre, le grand<br />
axe sagittal est un signe de grande valeur dans les petits cancers<br />
(fig. 17) [17]. Un très petit cancer dans une atmosphère<br />
lipomateuse peut n’être visualisé que grâce à l’atténuation<br />
qu’il engendre. Enfin, l’atténuation n’est pas un signe fiable,<br />
mais il peut constituer un signe d’appel en échotomographie<br />
haute fréquence, qui incitera le radiologue à travailler l’image<br />
(incidences complémentaires et cliché localisé-agrandi).<br />
PARTICULARITÉS<br />
Pronostic<br />
La taille (< 10 mm) et l’atteinte ganglionnaire sont les<br />
deux facteurs pronostiques principaux. La notion de grade a<br />
moins d’importance pour les petits cancers.<br />
A<br />
B<br />
C<br />
Fig. 8. — Patiente de 63 ans. Nodosité clinique. A : Mammographie :<br />
incidences obliques comparatives. Absence d’anomalie. B : Cliché<br />
localisé numérique : absence d’opacité. C : Échographie haute résolution<br />
: nodule solide à grand axe sagittal, aux contours irréguliers.<br />
Notez la voussure cutanée (écho-palpation). Histologie : Carcinome<br />
canalaire micro-invasif associé à une papillomatose floride.
A<br />
B<br />
C<br />
Fig. 9. — Patiente de 55 ans. Nodule d’apparition récente à la jonction<br />
des quadrants externes gauches. La mammographie n’objective<br />
pas d’anomalie. A : Seul le cliché localisé révèle une surcroît de densité<br />
ovalaire avec quelques microcalcifications. B : Échographie haute<br />
résolution : nodule avec lobulation supérieure, hypoéchogène. Notez la<br />
petite voussure cutanée (écho-palpation). C : Histologie : carcinome<br />
canalaire infiltrant de 9 mm.<br />
A<br />
B<br />
C<br />
CANCERS DU SEIN INFRA-CENTIMÉTRIQUES 479<br />
Fig. 10. — Patiente de 41 ans. Petite nodosité des quadrants inférieurs<br />
droit. A : Mamographie : clichés comparatifs de profil : absence<br />
d’anomalie. B : Échographie haute résolution : nodule solide hypoéchogène,<br />
bien limité. Notez une discrète voussure cutanée (écho-palpation).<br />
C : Histologie : carcinome canalaire infiltrant de 10 mm (H et<br />
E, × 50) (<strong>Dr</strong> Balaton, ACP Bièvres).
A<br />
B<br />
480 B. MESUROLLE ET COLLABORATEURS<br />
Fig. 11. — Patiente de 62 ans. L’attention est attirée cliniquement par<br />
une discrète rupture du galbe à la jonction des quadrants externes gauches.<br />
A : Mammographie. Incidences obliques comparatives : absence<br />
d’anomalie. B : Échographie haute résolution : petite lacune très atténuante.<br />
Histologie : carcinome canalaire infiltrant sur 7 mm.<br />
CANCER INFRA-CENTIMÉTRIQUE<br />
ET ENVAHISSEMENT GANGLIONNAIRE<br />
Le centimètre est la taille limite « acceptée » en deçà de<br />
laquelle le pronostic est conservé, pour les cancers lobulaires<br />
et canalaires [23]. Les cancers du sein T1a et T1b ont un taux<br />
de métastases axillaires estimé entre 10 et 15 % [24]. Sur<br />
cette série, 4 % des patientes présentaient des métastases ganglionnaires<br />
axillaires. Certaines équipes ont voulu dégager<br />
des éléments pronostiques à partir de l’imagerie : si le pronostic<br />
des T1a et T1b est dans l’ensemble excellent, les T1 se<br />
présentant sous forme d’opacités associées à des microcalcifications<br />
auraient un moins bon pronostic [25].<br />
RÉCIDIVE<br />
Le risque cumulatif de cancer controlatéral est de 15 à<br />
20 %. Le taux de récurrence des T1a, b, N0, M0 est plus bas,<br />
mesuré à 8 % sur une période moyenne de 8 ans [26].<br />
<strong>Cancers</strong> et prothèses mammaires<br />
Le diagnostic mammographique précoce peut-être difficile,<br />
les implants masquant en partie le contenu du sein<br />
(jusqu’à 40 %) [27]. Dans ce cas l’examen clinique et<br />
A<br />
B<br />
C<br />
Fig. 12. — Patiente de 71 ans. Examen clinique normal. A : Mammographie<br />
(repérage, face et profil) : petit surcroît de densité <strong>infra</strong>-centimétrique<br />
profondément situé. B : L’échographie haute résolution<br />
révèle une nodule solide arrondi discrètement atténuant de 7 mm. Histologie<br />
: carcinome tubuleux de 9 mm (H et E, × 50).<br />
l’échographie sont prépondérants (écho-palpation) : 8 des<br />
22 (36 %) patientes symptomatiques de la série de Tristant<br />
ont une tumeur de 1 cm ou moins [28].
A C<br />
B D<br />
CANCERS DU SEIN INFRA-CENTIMÉTRIQUES 481<br />
Fig. 13. — Patiente de 55 ans. Examen clinique normal. A : Clichés mammographiques comparatifs : discret surcroît de densité inférieur<br />
gauche, confirmé sur le cliché numérique localisé (B). C : Échographie haute résolution : nodule hypoéchogène irrégulier avec atténuation<br />
postérieure. D : Histologie : carcinome canalaire infiltrant de 9 mm (H et E, × 25).<br />
A B<br />
Fig. 14. — Patiente de 48 ans. Examen clinique normal. A : Incidence<br />
de profil droit agrandie : surcroît de densité aux contours<br />
discrètement irrégulier localisé dans les quadrants inféro-externes.<br />
B : L’échographie révèle un nodule hypoéchogène avec atténuation<br />
postérieure. Histologie : carcinome tubuleux de 10 mm.
A<br />
B<br />
C<br />
482 B. MESUROLLE ET COLLABORATEURS<br />
Fig. 15. — Patiente de 55 ans. A : Mise en évidence de microcalcifications<br />
groupées sur le cliché localisé de profil. B : Importante atténuation<br />
postérieure sur l’échographie haute résolution. C ; Histologie : carcinome<br />
intra-canalaire sur le mode cribriforme sur 4 mm (H et E, × 50 mm).<br />
Particularités liées au type histologique<br />
L’imagerie ne peut se substituer à l’histologie. Cependant<br />
certaines particularités méritent d’être notées.<br />
A<br />
B<br />
Fig. 16. — Patiente de 52 ans. A : Mise en évidence d’un foyer<br />
de microcalcifications polymorphes associées à un discret surcroît<br />
de densité. B : Échographie : discrète déstructuration des échos<br />
sans syndrome de masse. Histologie : carcinome intra-canalaire<br />
sur 6 mm.<br />
LES CANCERS TUBULEUX :<br />
PETITS, SPICULÉS, NON PALPABLES<br />
ET ATTÉNUANTS<br />
C’est une forme différenciée du carcinome canalaire<br />
infiltrant (entre 0,7 et 10,3 % des cancers du sein [27]) Ils<br />
ont souvent une petite taille de l’ordre du centimètre. C’est<br />
habituellement la mammographie qui les détecte, l’examen<br />
clinique étant le plus souvent normal. Leur présentation<br />
mammographique est caractéristique sous forme d’une<br />
opacité spiculée. L’aspect échographique est classique,<br />
avec une atténuation postérieure quasi constante [29]<br />
(fig. 12, 14). Dans 12 % ils sont détectés sur la seule échographie<br />
[30].
A D<br />
B E<br />
C<br />
F<br />
LES CANCERS LOBULAIRES :<br />
PETITS, INTÉRÊT DE L’ÉCHOGRAPHIE HAUTE RÉSOLUTION<br />
Il représentent 5 à 10 % des cancers. Dans 5 à 20 % des<br />
cas la mammographie peut être faussement rassurante, ou ne<br />
révéler que des signes indirects à type d’asymétrie de densité<br />
(fig. 4, 5). Ils sont difficiles à détecter petits.<br />
CANCERS DU SEIN INFRA-CENTIMÉTRIQUES 483<br />
Fig. 17. — Échographies haute résolution de petits carcinomes canalaires infiltrants de 4 à 8 mm. A-E : Notez le grand axe sagittal<br />
au plan cutané de ces lésions. Les deux plus petits carcinomes (A et D) sont des découvertes fortuites de l’échographie (mammographie<br />
et examen clinique normaux). F : Notez les microlobulations de ce cancer centimétrique.<br />
Au contraire des notions classiques [31], des travaux<br />
récents tendent à démontrer l’intérêt de l’échographie haute<br />
résolution dans ces cas [17, 32] : elle atteint une sensibilité<br />
de 93 %. Il faut noter aussi la fréquence du halo hyperéchogène<br />
et de l’atténuation du faisceau ultrasonore<br />
comme seul signe d’appel [33] en cas de petits cancers<br />
lobulaires infiltrants.
484 B. MESUROLLE ET COLLABORATEURS<br />
CONCLUSION<br />
Quelques certitudes doivent nous guider :<br />
— Plus petite est la tumeur, plus facile est la guérison.<br />
— La recherche du cancer du sein reste clinique, échographique<br />
et mammographique.<br />
— Les performances de l’imagerie permettent de<br />
détecter des signaux de plus en plus petits. La tâche du<br />
radiologue n’en est pas plus facile : au contraire, le travail<br />
de l’image devient plus nécessaire que jamais (temps « lecture<br />
» augmenté).<br />
— Certains cancers restent invisibles en imagerie : une<br />
bonne connaissance clinique est nécessaire.<br />
— L’échographie doit détecter, mais aussi caractériser<br />
de manière rigoureuse un élément solide (forme, grand axe,<br />
contours, tissu avoisinant).<br />
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TEST DE FORMATION MÉDICALE CONTINUE<br />
CANCERS DU SEIN INFRA-CENTIMÉTRIQUES 485<br />
Présentations cliniques, mammographiques et échographiques des cancers du sein <strong>infra</strong>-centimétrique : corrélations histologiques<br />
1. Concernant la croissance tumorale<br />
A : Le cancer du sein met environ 20 ans pour atteindre<br />
la taille d’un centimètre ;<br />
B : Le cancer du sein met environ 10 ans pour atteindre<br />
la taille d’un centimètre ;<br />
C : Le cancer du sein met environ 3 ans pour atteindre<br />
la taille d’un centimètre ;<br />
D : Le cancer du sein met environ 1 an pour atteindre<br />
la taille d’un centimètre.<br />
Réponse(s) :<br />
2. Le cancer du sein :<br />
A : Est plus souvent localisé dans les quadrants supéroexternes<br />
;<br />
B : Au temps de doublement de 100 jours environ ;<br />
C : Na jamais de traduction clinique lorsqu’il est <strong>infra</strong>centimétrique<br />
;<br />
D : Est de meilleur pronostic lorsqu’il est <strong>infra</strong>-centimétrique<br />
;<br />
Réponse(s) :<br />
Réponses : p. 541<br />
B. MESUROLLE, F. MIGNON, M. ARICHE-COHEN, P.-A. GOUMOT<br />
Le pronostic du cancer du sein :<br />
A : Est meilleur pour les petites tumeurs (T1a et T1b) ;<br />
B : Le grade est l’élément pronostique le plus important<br />
en cas de petit cancer ;<br />
C : Les cancers du sein T1a et T1b ont un taux de<br />
métastases axillaires voisin de 0 % ;<br />
D : Les cancers sans atténuation postérieure en échographie<br />
sont de meilleur pronostic.<br />
Réponse(s) :<br />
4. Apport de l’échographie dans le diagnostic des<br />
petits cancers du sein :<br />
A : Les microcalcifications peuvent être visualisées en<br />
échographie haute résolution ;<br />
B : Les microcalcifications peuvent être caractérisées<br />
en échographie haute résolution ;<br />
C : L’atténuation postérieure du faisceau ultrasonore<br />
est un élément caractéristique des lésions malignes<br />
;<br />
D : Le grand axe vertical est un signe très prédictif de<br />
malignité.<br />
Réponse(s) :