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imagerie des manifestations thoraciques de l'exposition a l'amiante

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IMAGERIE DES MANIFESTATIONS<br />

THORACIQUES DE L’EXPOSITION<br />

A L'AMIANTE<br />

M. Coulomb, M. Rodière, N. Hohn, G. Ferretti<br />

Grenoble - France


Protocoles d’exploration<br />

Conférence <strong>de</strong> consensus 1999<br />

Bilan <strong>de</strong> référence<br />

Radiographie thoracique<br />

En début d'activité professionnelle<br />

Bilan <strong>de</strong> surveillance<br />

Radiographie et/ou scanner<br />

Exposition forte à l’amiante<br />

Exposition intermédiaire


En cas d’exposition forte<br />

TDM 10 ans après le début <strong>de</strong> l’exposition<br />

TDM répétée tous les 6 ans<br />

Dans l’intervalle, RT annuelle<br />

En cas d’exposition intermédiaire<br />

TDM 20 ans après le début <strong>de</strong> l’exposition<br />

TDM répétée tous les 10 ans<br />

Dans l’intervalle, RT tous les 2 ans


Acquisition <strong><strong>de</strong>s</strong> images<br />

1/ Radiographie thoracique (numérique)<br />

140 kVp ; < 40 ms - Grille 10 : 1<br />

Equivalent He : 0,1 mSv<br />

Détecteur plan


En ce qui concerne les<br />

<strong>de</strong>ux types d'images le<br />

plus souvent évoqués,<br />

plaques pleurales et<br />

signes d'asbestose, voici<br />

les chiffres <strong>de</strong> sensibilité<br />

et <strong>de</strong> spécificité attribués<br />

à la RT.<br />

Plaques pleurales<br />

Lorsque les critères <strong>de</strong> diagnostic sont<br />

stricts , les étu<strong><strong>de</strong>s</strong> autopsiques ont montré<br />

que 12,5 % <strong><strong>de</strong>s</strong> plaques seulement sont<br />

détectés ; les faux positifs sont rares.<br />

Avec <strong><strong>de</strong>s</strong> critères plus souples, ce<br />

pourcentage atteint 46 % mais il existe<br />

alors 56 % <strong>de</strong> faux positifs. Ces chiffres<br />

ne sont pas forcément améliorés par la<br />

connaissance préalable du risque<br />

d'exposition à <strong>l'amiante</strong> (perception<br />

psycho-visuelle).<br />

Asbestose (fibrose)<br />

10 à 20 % <strong><strong>de</strong>s</strong> patients avec preuve<br />

histologique d'asbestose ont une RT<br />

normale !<br />

Le pourcentage <strong>de</strong> cas où la TDM-HR<br />

révèle <strong><strong>de</strong>s</strong> anomalies significatives alors<br />

que la RT est normale varie entre 5 et<br />

20% selon différents auteurs .


2/ Nous recommandons <strong>de</strong> pratiquer la TDM<br />

selon les normes suivantes :<br />

-Patient en procubitus (gravito-dépendance)<br />

-Acquisition hélicoïdale HR avec <strong><strong>de</strong>s</strong> coupes natives <strong>de</strong><br />

1.2 mm à 1.5 mm et en faible dose.<br />

-Reconstruction chevauchée avec filtres médiastinal et<br />

pulmonaire (avec si nécessaire coupes coronales/sagittales)<br />

-Reformation systématique en mo<strong>de</strong> MIP transverse<br />

-Pas d’opacification sauf si : épanchement pleural,<br />

mésothéliome ou cancer bronchique


Pathologies liées à l’amiante<br />

Pathologie non tumorale<br />

Plaques pleurales<br />

Fibrose pleurale diffuse<br />

Pleurésie bénigne<br />

Atélectasie par enroulement (non spécifique)<br />

Fibrose pulmonaire (asbestose)<br />

Pathologie tumorale maligne<br />

Mésothéliome (plèvre, péritoine, péricar<strong>de</strong>)<br />

Cancer bronchique


Facteurs<br />

du développement<br />

Nature <strong><strong>de</strong>s</strong> poussières responsables<br />

Une ou plusieurs associées<br />

Dimensions et pouvoir fibrogène <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

particules<br />

Durée et importance <strong>de</strong> l ’exposition<br />

Seuil <strong>de</strong> risque cumulatif<br />

Temps écoulé à partir <strong>de</strong> la première<br />

exposition<br />

En pério<strong>de</strong> d’activité professionnelle<br />

En pério<strong>de</strong> post-professionnelle<br />

Susceptibilité immunologique<br />

Paramètre individuel<br />

Longueur entre 5 et 20 µm ; diamètre < 1 µm<br />

Corps ferrugineux dans une cellule géante multi nuclée


Voies <strong>de</strong> migration <strong><strong>de</strong>s</strong> fibres d’amiante<br />

Les fibres qui ont échappé à la clairance muco-ciliaire se<br />

déposent dans les bronchioles terminales et respiratoires,<br />

au centre du lobule secondaire. L’effet fibrogène est lié à<br />

leur biopersistance dans le tissu pulmonaire.<br />

A partir <strong>de</strong> ce site bronchiolaire, les fibres peuvent être<br />

transportées jusqu’à <strong><strong>de</strong>s</strong> organes cibles où elles exercent<br />

leur pouvoir fibrogène et/ou cancérigène :<br />

Plèvre viscérale.<br />

Plèvre pariétale.<br />

Ganglions.<br />

Etage sous-diaphragmatique.


Organisation lobulaire du poumon<br />

D’après Félix, chaque lobe est constitué par une<br />

zone périphérique et une zone centrale.<br />

La zone périphérique, ou manteau, est composée<br />

<strong>de</strong> plusieurs assises <strong>de</strong> lobules secondaires. La<br />

base <strong>de</strong> chaque lobule est tournée vers la surface<br />

pleurale et son sommet est dirigé vers le hile.<br />

La zone centrale, ou médullaire, est riche en<br />

structures <strong>de</strong> conduction bronchique et<br />

vasculaire <strong>de</strong> gros calibre. Les lobules y ont donc<br />

une forme plus irrégulière et leur dimension<br />

diminue car ils s’encastrent entre les bronches et<br />

les vaisseaux.<br />

2<br />

D’après W. Webb, N. Müller et D. Naidich<br />

1<br />

3<br />

Légen<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> la figure ci-contre<br />

1 – Bronchioles et artérioles lobulaires<br />

2 – Septa inter lobulaires<br />

3 – Veinules péri lobulaires<br />

Schéma <strong>de</strong> Félix<br />

Migration physiologique <strong><strong>de</strong>s</strong> fibres


Dimensions du lobule<br />

10 à 25 mm<br />

Artériole terminale<br />

d = 1 mm<br />

Bronchiole terminale<br />

d = 0,6 mm<br />

Septum interlobulaire<br />

e = 0,1 mm<br />

Alvéole pulmonaire<br />

d = 0,1 à 0,2 mm<br />

Paroi alvéolaire<br />

e = 15 à 50 µm<br />

Le lobule secondaire


Plaques fibro hyalines<br />

Les plaques siègent au niveau <strong>de</strong> la plèvre<br />

pariétale. Ce sont <strong><strong>de</strong>s</strong> plages circonscrites <strong>de</strong><br />

tissus conjonctif riche en collagène et pauvre<br />

en cellules, recouvertes par une couche <strong>de</strong><br />

cellules mésothéliales normales<br />

Le temps <strong>de</strong> latence est en moyenne <strong>de</strong> 30<br />

ans. On a montré que les fibres, après<br />

leur migration, s’accumulent au niveau<br />

<strong>de</strong> la plèvre pariétale, à proximité <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

vaisseaux lymphatiques. Il n’existe<br />

aucune preuve <strong>de</strong> filiation avec le<br />

mésothéliome.<br />

Histologie : la plaque pleurale fibreuse est<br />

composée <strong>de</strong> couches <strong>de</strong>nses <strong>de</strong> collagène<br />

Plaques calcifiées


Les plaques sont le plus souvent<br />

bilatérales, plus ou moins symétriques et<br />

siègent avec prédilection entre la 3ème<br />

et la 8ème côte ainsi que sur le<br />

compartiment diaphragmatique.<br />

Les plaques sont d'i<strong>de</strong>ntification plus<br />

facile en RT lorsqu'elles sont calcifiées.<br />

Plaques Calcifiées


Fenêtre pulmonaire Plaques pleurales<br />

Fenêtre médiastinale


3D <strong>de</strong> surface<br />

TDM-HR


L'épaississement graisseux …<br />

une cause fréquente d'erreur sur la radiographie thoracique !


Fibrose pleurale diffuse "Pieds <strong>de</strong> corneille"<br />

Ben miled<br />

Procubitus<br />

Calcification


12/11/88<br />

Fibrose pleurale diffuse<br />

Pleurésie bénigne<br />

04/11/89<br />

28/02/92


Pleurésie bénigne asbestosique<br />

Etu<strong>de</strong> en procubitus


Fibrose pleurale diffuse<br />

Atélectasie par enroulement<br />

Collapsus à forme ron<strong>de</strong>


Atélectasie par enroulement<br />

Opacité arrondie périphérique, bronchogramme aérien, épaississement pleural,<br />

incurvations broncho-vasculaires.


Atélectasie<br />

par<br />

enroulement<br />

épaississement<br />

pleural<br />

incurvation


Signes d’asbestose<br />

en TDM HR<br />

Prédominance basale et postérieure<br />

Indices <strong>de</strong> fibrose<br />

Réticulation intra lobulaire<br />

Rayon <strong>de</strong> miel<br />

Bronchiololectasie<br />

Septa épaissis et irréguliers<br />

Verre dépoli (rare)<br />

Micronodule centro-lobulaire<br />

Signes d'accompagnement<br />

Ligne courbe sous-pleurale<br />

Ligne transpulmonaire<br />

"pied <strong>de</strong> corneille"<br />

Epaississement / plaques pleurales<br />

Procubitus et haute résolution


Gold standard<br />

Histologie<br />

Fibrose interstitielle inflammatoire<br />

à prédominance péri bronchiolaire<br />

Corps asbestosiques<br />

En pratique …<br />

On se fon<strong>de</strong> sur un faisceau <strong>de</strong><br />

critères cliniques, radiologiques<br />

et fonctionnels<br />

Antécé<strong>de</strong>nts réels d'exposition à <strong>l'amiante</strong><br />

Intervalle <strong>de</strong> temps suffisant<br />

Crépitants inspiratoires bilatéraux<br />

Signes radiographiques (gui<strong>de</strong> du BIT)<br />

TDM-HR plus sensible et plus spécifique<br />

Trouble fonctionnel restrictif avec DLCO


Asbestose


Décubitus dorsal<br />

Procubitus<br />

Asbestose et<br />

gravito-dépendance


Images <strong>de</strong> gravito-dépendance<br />

On observe, chez près <strong>de</strong> 30 % <strong><strong>de</strong>s</strong> sujets<br />

normaux examinés en décubitus dorsal, la<br />

présence d’une hyper<strong>de</strong>nsité en dépoli ou d’une<br />

con<strong>de</strong>nsation, d’épaisseur variable, qui souligne la<br />

partie déclive <strong><strong>de</strong>s</strong> poumons.<br />

Lorsque le sujet est placé en procubitus, ces<br />

images disparaissent complètement.<br />

L’explication repose sur <strong>de</strong>ux principes<br />

physiologiques : les gradients <strong>de</strong> perfusion et <strong>de</strong><br />

ventilation pulmonaire, et le volume pulmonaire <strong>de</strong><br />

fermeture.<br />

-Gradient <strong>de</strong> perfusion pulmonaire : en décubitus<br />

dorsal , il existe un gradient linéaire <strong>de</strong> perfusion<br />

dû aux différences <strong>de</strong> pression hydro statique. Le<br />

flux sanguin est multiplié par 5 dans les territoires<br />

postérieurs, par rapport aux territoires antérieurs.<br />

- Gradient <strong>de</strong> ventilation pulmonaire : à capacité<br />

résiduelle fonctionnelle, les alvéoles ont un<br />

diamètre plus petit dans les zones déclives que<br />

dans les zones supérieures.<br />

- Le volume pulmonaire <strong>de</strong> fermeture : il<br />

correspond au volume auquel les zones<br />

pulmonaires déclives ne sont plus ventilées en<br />

raison <strong>de</strong> la fermeture <strong><strong>de</strong>s</strong> petites voies<br />

respiratoires.<br />

Décubitus<br />

Procubitus<br />

Facteurs aggravants<br />

Augmentation pathologique du poids du poumon<br />

Diminution <strong>de</strong> l’élasticité pulmonaire due à l’âge<br />

Diminution pathologique <strong>de</strong> l’élasticité pulmonaire<br />

Hypoventilation alvéolaire, notamment chez l’obèse<br />

Obstruction bronchiolaire du fumeur


Plaques pleurales<br />

Lignes courbes sous-pleurales<br />

Exposition à l’amiante


Mésothéliome<br />

Localisation péritonéale


Mésothéliome pleural<br />

Aspect obtenu après thoracoscopie


Mésothéliome pleural<br />

Histologie<br />

Le mésothéliome est composé <strong>de</strong><br />

cellules fusiformes et/ou arrondies<br />

à configuration glandulaire.<br />

On distingue 3 types : épithélial<br />

(50-60 % <strong><strong>de</strong>s</strong> cas),<br />

sarcomateux<br />

mixte et<br />

Le diagnostic est fondé sur<br />

l'immunomarquage. Les cellules<br />

mésothéliales carcinomateuses<br />

expriment la vimentine<br />

cytokératine.<br />

et la


Coronal Sagittal gauche<br />

Mésothéliome pleural


Conclusion : le rôle du radiologue<br />

Radiologue témoin préoccupé par la dose X<br />

Radiologue témoin privilégié du dommage<br />

Radiologue témoin concerné (législation)<br />

Radiologue témoin circonstanciel<br />

Surveillance d’une pneumoconiose reconnue<br />

Bilan <strong>de</strong> référence / surveillance (sujet exposé)<br />

Détection d’anomalies (début d’enquête)

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