la voie respiratoire et ses principaux mécanismes de défense

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copyright 2.0 France Paternité - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification Vous êtes libres : de reproduire, distribuer et communiquer cette création au public Selon les conditions suivantes : Paternité. Vous devez citer le nom de l'auteur original Pas d'Utilisation Commerciale. Vous n'avez pas le droit d'utiliser cette création à des fins commerciales. Pas de Modification. Vous n'avez pas le droit de modifier, de transformer ou d'adapter cette création À chaque réutilisation ou distribution, vous devez faire apparaître clairement aux autres les conditions contractuelles de mise à disposition de cette création Chacune de ces conditions peut être levée si vous obtenez l'autorisation du titulaire des droits Ce qui précède n'affecte en rien vos droits en tant qu'utilisateur (exceptions au droit d'auteur : copies réservées à l'usage privé du copiste, courtes citations) Bibliothèque numérique de la littérature scientifique ARTUR-FC Archive des Travaux Universitaires et de la Recherche Université de Franche-Comté Actes des 15 e JIREC : Sécurité et protection de l’environnement dans l’enseignement de la chimie Actes en ligne des 15 e JIREC : Gaz et particules minérales : la voie respiratoire et ses principaux mécanismes de défense Claude Lesné * & André Picot ** CNRS * Département de Santé Publique, Faculté dedecine, Université de Rennes 1, 2 avenue du Professeur Léon Bernard, 35043 Rennes Cedex ** Institut de Chimie des Substances Naturelles (ICSN), CNRS 91198 Gif-sur-Yvette. "Sécurité et protection de l'environnement dans l'enseignement de la chimie" 15 e Journées de l'innovation et de la recherche dans l'éducation en chimie (JIREC 1998) publication : Besançon 26-29 mai 1998 Grimep et Équipe pédagogique Département chimie – IUT – Besançon contact : Michel Rebetez ou Bernard Montfort Division Enseignement Société Chimique de France 250 rue Saint Jacques 75005 Paris

copyright<br />

2.0 France<br />

Paternité -<br />

Pas d'Utilisation Commerciale -<br />

Pas <strong>de</strong> Modification<br />

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<strong>de</strong> reproduire, distribuer <strong>et</strong> communiquer<br />

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<strong>de</strong> l'auteur original<br />

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<strong>de</strong>vez faire apparaître c<strong>la</strong>irement aux autres<br />

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<strong>de</strong> <strong>la</strong> littérature scientifique<br />

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Archive<br />

<strong>de</strong>s Travaux Universitaires<br />

<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Recherche<br />

Université <strong>de</strong> Franche-Comté<br />

Actes <strong>de</strong>s 15 e JIREC : Sécurité <strong>et</strong> protection <strong>de</strong> l’environnement dans l’enseignement <strong>de</strong> <strong>la</strong> chimie<br />

Actes en ligne <strong>de</strong>s 15 e JIREC :<br />

Gaz <strong>et</strong> particules minérales :<br />

<strong>la</strong> <strong>voie</strong> <strong>respiratoire</strong> <strong>et</strong> <strong>ses</strong><br />

<strong>principaux</strong> <strong>mécanismes</strong> <strong>de</strong> <strong>défense</strong><br />

C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Lesné * & André Picot **<br />

CNRS<br />

* Département <strong>de</strong> Santé Publique,<br />

Faculté <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cine, Université <strong>de</strong> Rennes 1,<br />

2 avenue du Professeur Léon Bernard, 35043 Rennes Ce<strong>de</strong>x<br />

** Institut <strong>de</strong> Chimie <strong>de</strong>s Substances Naturelles (ICSN),<br />

CNRS 91198 Gif-sur-Yv<strong>et</strong>te.<br />

"Sécurité <strong>et</strong> protection <strong>de</strong> l'environnement<br />

dans l'enseignement <strong>de</strong> <strong>la</strong> chimie"<br />

15 e Journées <strong>de</strong> l'innovation <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> recherche dans<br />

l'éducation en chimie (JIREC 1998)<br />

publication :<br />

Besançon 26-29 mai 1998<br />

Grimep <strong>et</strong> Équipe pédagogique<br />

Département chimie – IUT – Besançon<br />

contact : Michel Reb<strong>et</strong>ez ou Bernard Montfort<br />

Division Enseignement<br />

Société Chimique <strong>de</strong> France<br />

250 rue Saint Jacques<br />

75005 Paris


Actes <strong>de</strong>s 15 e JIREC : Sécurité <strong>et</strong> protection <strong>de</strong> l’environnement dans l’enseignement <strong>de</strong> <strong>la</strong> chimie<br />

Parrainées par l'UNESCO, les 15 e Journées <strong>de</strong> l'Innovation <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Recherche dans l'Éducation en<br />

Chimie (JIREC) ont été organisées par le Groupe <strong>de</strong> Recherche <strong>et</strong> d’Innovation en Méthodologie <strong>de</strong><br />

l’Enseignement Professionnalisé (GRIMEP) <strong>et</strong> l'Équipe pédagogique du département chimie <strong>de</strong> l'Institut<br />

Universitaire <strong>de</strong> Technologie <strong>de</strong> Besançon-Vesoul. Elles font parties <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong> <strong>la</strong> Division<br />

Enseignement <strong>de</strong> Société Chimique <strong>de</strong> France (anciennement Société Française <strong>de</strong> Chimie).<br />

Soutenues par le Ministère Affaires Étrangères, l'Union <strong>de</strong>s Professeurs <strong>de</strong> Physique <strong>et</strong> <strong>de</strong> Chimie, l'Institut<br />

National <strong>de</strong> Recherche sur <strong>la</strong> Sécurité (INRS), <strong>la</strong> Caisse Régionale d'Assurance Ma<strong>la</strong>die Bourgogne<br />

Franche-Comté, l'Agence <strong>de</strong> l'Eau Rhône Méditerranée Corse, <strong>la</strong> Fondation MAIF <strong>et</strong> <strong>la</strong> Société V33,<br />

ellesn'auraient pu être réalisées sans le concours <strong>de</strong> <strong>la</strong> Ville <strong>de</strong> Besançon <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Région <strong>de</strong> Franche-Comté<br />

qui se sont pleinement associées à ce proj<strong>et</strong>.<br />

Elles se sont déroulées du mardi 26 au vendredi 29 mai 1998 à Besançon au Kursaal, avec <strong>de</strong>s<br />

délocalisations à l'IUT, à <strong>la</strong> faculté <strong>de</strong> L<strong>et</strong>tres, <strong>et</strong> pour certains ateliers, en collèges ou en école maternelle.<br />

Une gran<strong>de</strong> diversité professionnelle complétée par une diversité géographique <strong>de</strong> 14 nationalités ont<br />

apporté une gran<strong>de</strong> richesse aux débats. Plus <strong>de</strong> 200 congressistes ont été réunis, <strong>la</strong> moitié provenant <strong>de</strong><br />

l'enseignement supérieur <strong>et</strong> l'autre moitié venant <strong>de</strong> l'industrie, d'organismes <strong>de</strong> recherche, d'administrations<br />

<strong>et</strong> <strong>de</strong> l'enseignement secondaire.<br />

La thématique principale <strong>de</strong> ces 15 e JIREC est :<br />

“Sécurité <strong>et</strong> protection <strong>de</strong> l’environnement dans l’enseignement <strong>de</strong> <strong>la</strong> Chimie”.<br />

Les <strong>principaux</strong> thèmes abordés sont les suivants :<br />

A - Inci<strong>de</strong>nce <strong>et</strong> perception <strong>de</strong>s réglementations en matière <strong>de</strong> sécurité<br />

dans l'enseignement<br />

B - La chimie comme outil dans <strong>la</strong> formation <strong>de</strong> l'homme du XXI e siècle en matière <strong>de</strong><br />

sécurité <strong>et</strong> <strong>de</strong> protection <strong>de</strong> l'environnement<br />

C - Laboratoires d'enseignement <strong>et</strong> risque chimique. Quels besoins pour les<br />

enseignants en travaux pratiques ?<br />

1 - Démarche pédagogique <strong>et</strong> respect <strong>de</strong>s consignes <strong>de</strong> sécurité en TP<br />

2 - Démarche pédagogique <strong>et</strong> protection <strong>de</strong> l'environnement en en TP<br />

3 - Formation au risque chimique à <strong>de</strong>stination <strong>de</strong>s enseignants<br />

D - Formation à <strong>la</strong> sécurité dans les filières professionnalisantes<br />

E - Information scientifique <strong>et</strong> HSE à <strong>de</strong>stination <strong>de</strong> l'enseignement<br />

Ces journées, au contenu très <strong>de</strong>nse ont permis <strong>de</strong> nombreux échanges individuels dans une<br />

convivialité toujours présente. Les organisateurs profitent <strong>de</strong> l'édition <strong>de</strong> ces actes en ligne pour remercier<br />

tous les participants qui, par leur motivation <strong>et</strong> leur intérêt, ont assuré <strong>la</strong> réussite <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te manifestation.<br />

Bernard Montfort, Michel Reb<strong>et</strong>ez<br />

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<strong>de</strong> <strong>la</strong> littérature scientifique<br />

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<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Recherche<br />

Université <strong>de</strong> Franche-Comté


Actes <strong>de</strong>s 15 e JIREC : Sécurité <strong>et</strong> protection <strong>de</strong> l’environnement dans l’enseignement <strong>de</strong> <strong>la</strong> chimie<br />

SCF/DEF – UFC/IUT dpt.Chimie<br />

Besançon, 26-29 mai 1998 - BM/MR –<br />

Gaz <strong>et</strong> particules minérales :<br />

<strong>la</strong> <strong>voie</strong> <strong>respiratoire</strong> <strong>et</strong> <strong>ses</strong> <strong>principaux</strong><br />

<strong>mécanismes</strong> <strong>de</strong> <strong>défense</strong><br />

C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Lesné * & André Picot **<br />

CNRS,<br />

* Département <strong>de</strong> Santé Publique,<br />

Faculté <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cine, Université <strong>de</strong> Rennes 1,<br />

2 avenue du Professeur Léon Bernard, 35043 Rennes Ce<strong>de</strong>x<br />

** Institut <strong>de</strong> Chimie <strong>de</strong>s Substances Naturelles (ICSN), CNRS<br />

91198 Gif-sur-Yv<strong>et</strong>te.<br />

Résumé<br />

L’appareil <strong>respiratoire</strong> assure les échanges gazeux indispensables à <strong>la</strong> vie <strong>et</strong> se trouve en contact intime <strong>et</strong><br />

permanent avec l’air ambiant <strong>de</strong> notre environnement extérieur. Il constitue ainsi <strong>la</strong> principale porte<br />

d’entrée dans l’organisme <strong>de</strong>s polluants présents dans l’air, sous forme <strong>de</strong> gaz, <strong>de</strong> vapeurs, <strong>de</strong> fumées,<br />

d’aérosols liqui<strong>de</strong>s ou particu<strong>la</strong>ires...<br />

Pour assurer son intégrité, l’appareil <strong>respiratoire</strong> m<strong>et</strong> en œuvre <strong>de</strong> multiples barrières <strong>de</strong> <strong>défense</strong> qui<br />

peuvent être très sophistiquées comme par exemple <strong>la</strong> filtration bronchique, l’épuration muco-ciliaire <strong>et</strong><br />

alvéo<strong>la</strong>ire… Mais ces barrières peuvent être débordées, en particulier quand l’agression est importante ou<br />

quand elle survient sur un organisme dont les moyens physiologiques <strong>de</strong> <strong>défense</strong> sont encore peu développés<br />

ou sont déjà altérés. Elles peuvent aussi être mi<strong>ses</strong> en défaut : c’est le cas avec certains polluants,<br />

notamment avec les fibres minérales - <strong>de</strong> taille microscopique - qui pénètrent facilement <strong>et</strong> souvent très<br />

profondément dans les <strong>voie</strong>s <strong>respiratoire</strong>s, avec l’air inspiré.<br />

La compréhension du mécanisme d’action toxique <strong>de</strong>s gaz <strong>et</strong> <strong>de</strong>s particules minérales nécessite d’analyser<br />

leur cheminement dans <strong>la</strong> profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong>s <strong>voie</strong>s <strong>respiratoire</strong>s, leur traversée <strong>de</strong>s parois <strong>respiratoire</strong>s <strong>et</strong> leur<br />

absorption dans l’organisme, leur rétention dans l’appareil pulmonaire ou leur migration éventuelle vers<br />

d’autres tissus <strong>et</strong> organes. C’est le franchissement <strong>de</strong> ces différentes étapes qui perm<strong>et</strong> aux gaz <strong>et</strong> aux<br />

particules minérales d’atteindre un site d’action donné où <strong>de</strong>s <strong>mécanismes</strong> cellu<strong>la</strong>ires <strong>et</strong> molécu<strong>la</strong>ires<br />

déclencheront – éventuellement - un processus pathologique.<br />

Mots clés<br />

chimie - enseignement - sécurité - 15 e JIREC 1998 - polluants aériens - gaz toxiques - particules minérales -<br />

fibres d’amiante - <strong>mécanismes</strong> <strong>de</strong> <strong>défense</strong> <strong>de</strong> l'appareil <strong>respiratoire</strong> - filtration bronchique - épuration mucociliaire<br />

- épuration alvéo<strong>la</strong>ire - phagocytose - macrophage - toxicologie par inha<strong>la</strong>tion - <strong>voie</strong> <strong>respiratoire</strong><br />

Abstract<br />

The respiratory system ensures the gas exchanges that are essential for life, so it is in permanent and<br />

intimate contact with ambient air from the general environment. The respiratory tract is the main route<br />

through which air pollutants enter the organism in different forms: gas, vapor, fume, liquid or solid<br />

aerosol…<br />

To protect its integrity, the respiratory tract u<strong>ses</strong> various <strong>de</strong>fense mechanisms such as bronchial filtration,<br />

mucociliary and alveo<strong>la</strong>r clearance… These barriers may be overwhelmed, especially when the pollutant<br />

attack is too important, also when physiological <strong>de</strong>fense mechanisms are not compl<strong>et</strong>ely <strong>de</strong>veloped or are<br />

already altered. These barriers may as well be in <strong>de</strong>fault: some pollutants, for example the microscopic<br />

mineral fibers, enter the conducting airways very easily and often profoundly with the inhaled air. The<br />

un<strong>de</strong>rstanding of mechanisms of the ga<strong>ses</strong> and mineral particle toxic action needs an analysis of their<br />

pathway in the <strong>de</strong>pth of the respiratory airways, their crossing of the airway walls and their absorption into<br />

the organism, their r<strong>et</strong>ention in the respiratory tissues or their eventual migration towards other tissues or<br />

organs. The overstepping of these different stages permits some ga<strong>ses</strong> or particles to reach a site of action<br />

where cellu<strong>la</strong>r and molecu<strong>la</strong>r mechanisms will eventually start a pathological process.<br />

C. Lesné<br />

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Actes <strong>de</strong>s 15 e JIREC : Sécurité <strong>et</strong> protection <strong>de</strong> l’environnement dans l’enseignement <strong>de</strong> <strong>la</strong> chimie<br />

Keywords<br />

chemistry - education -saf<strong>et</strong>y - 15 e JIREC 1998 - air pollutants - toxic ga<strong>ses</strong> - inorganic particles - asbestos<br />

fibers - mechanisms of the respiratory tract <strong>de</strong>fense - bronchial filtration - muco-ciliary clearance - alveo<strong>la</strong>r<br />

clearance - phagocytosis - macrophage - inha<strong>la</strong>tion toxicology - respiratory tract<br />

Introduction<br />

L’appareil <strong>respiratoire</strong> assure les échanges gazeux indispensables à <strong>la</strong> vie <strong>et</strong> se trouve ainsi<br />

en contact intime <strong>et</strong> permanent avec l’air ambiant <strong>de</strong> notre environnement extérieur. Il est donc<br />

susceptible d’être affecté par les nombreu<strong>ses</strong> modifications <strong>de</strong> c<strong>et</strong> air ambiant qui interviennent à<br />

l'occasion d'activités professionnelles, surtout celles <strong>de</strong> production industrielle <strong>et</strong> agricole, <strong>et</strong> aussi<br />

à l'occasion d’activités domestiques ou encore - <strong>et</strong> <strong>de</strong> plus en plus souvent - à l’occasion<br />

d’épiso<strong>de</strong>s <strong>de</strong> pollution générale.<br />

L’appareil <strong>respiratoire</strong> constitue <strong>de</strong> fait <strong>la</strong> principale porte d’entrée dans l’organisme <strong>de</strong> très<br />

nombreux polluants - plus ou moins nocifs pour l’espèce humaine - présents dans l’air sous forme<br />

<strong>de</strong> gaz, <strong>de</strong> vapeurs, fumées, aérosols liqui<strong>de</strong>s ou particu<strong>la</strong>ires... La pénétration <strong>de</strong> produits nocifs,<br />

dans les <strong>voie</strong>s aériennes, peut déclencher <strong>de</strong>s troubles ou <strong>de</strong>s ma<strong>la</strong>dies <strong>de</strong> l’appareil <strong>respiratoire</strong>, <strong>et</strong><br />

aussi <strong>de</strong>s atteintes à distance d’autres tissus <strong>et</strong> organes (sang <strong>et</strong> moëlle osseuse, rein, cerveau…).<br />

Pour assurer son intégrité, face à ces polluants aériens, l’appareil <strong>respiratoire</strong> m<strong>et</strong> en oeuvre<br />

<strong>de</strong>s barrières <strong>de</strong> <strong>défense</strong>, multiples <strong>et</strong> très sophistiquées. Ces barrières <strong>de</strong> <strong>défense</strong> peuvent<br />

cependant être débordées, en particulier quand l’agression est importante ou quand elle survient<br />

sur un organisme dont les moyens <strong>de</strong> <strong>défense</strong> physiologiques sont encore peu développés (jeunes<br />

enfants …) ou déjà altérés (personnes âgées, asthmatiques…). Elles peuvent aussi être mi<strong>ses</strong> en<br />

défaut : c’est le cas avec certains polluants, notamment avec les fibres minérales, <strong>de</strong> tailles<br />

microscopiques, qui pénètrent facilement <strong>et</strong> souvent très profondément dans les <strong>voie</strong>s<br />

<strong>respiratoire</strong>s, avec l’air inspiré.<br />

La compréhension du mécanisme d’action toxique <strong>de</strong>s gaz <strong>et</strong> <strong>de</strong>s particules minérales<br />

nécessite d’analyser<br />

• leur cheminement dans <strong>la</strong> profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong>s <strong>voie</strong>s <strong>respiratoire</strong>s, à travers les processus <strong>de</strong><br />

filtration <strong>et</strong> d’épuration,<br />

• leur traversée <strong>de</strong>s parois <strong>respiratoire</strong>s <strong>et</strong> leur absorption dans l’organisme,<br />

• leur rétention dans l’appareil pulmonaire ou leur migration éventuelle vers d’autres<br />

tissus <strong>et</strong> organes.<br />

C’est le franchissement <strong>de</strong> ces différentes étapes qui perm<strong>et</strong> aux gaz <strong>et</strong> aux particules<br />

minérales d’atteindre un site d’action donné où <strong>de</strong>s <strong>mécanismes</strong> cellu<strong>la</strong>ires <strong>et</strong> molécu<strong>la</strong>ires<br />

déclencheront – éventuellement - un processus pathologique.<br />

1. La Fonction Respiratoire<br />

1.1. Fonctions pulmonaires<br />

L’appareil <strong>respiratoire</strong> assume <strong>de</strong>ux fonctions principales : une fonction d’échanges gazeux<br />

entre l’organisme <strong>et</strong> l’air ambiant, c’est <strong>la</strong> fonction <strong>respiratoire</strong>, <strong>et</strong> une fonction <strong>de</strong> <strong>défense</strong> <strong>de</strong><br />

l’organisme, surtout contre les polluants présents dans l’air inhalé, susceptibles d’agresser<br />

l’organisme <strong>et</strong> en premier l’appareil <strong>respiratoire</strong>.<br />

La respiration consiste à absorber le dioxygène <strong>de</strong> l’air (O2) <strong>et</strong> à rej<strong>et</strong>er du dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

carbone (CO2). Chez l’Homme, c<strong>et</strong>te fonction vitale est assurée par les poumons. La respiration<br />

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Besançon, 26-29 mai 1998 - BM/MR –<br />

C. Lesné<br />

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Actes <strong>de</strong>s 15 e JIREC : Sécurité <strong>et</strong> protection <strong>de</strong> l’environnement dans l’enseignement <strong>de</strong> <strong>la</strong> chimie<br />

est une activité automatique <strong>et</strong> ininterrompue, commandée par le système nerveux central (centre<br />

bulbaire).<br />

L’appareil <strong>respiratoire</strong> dispose <strong>de</strong> barrières <strong>de</strong> <strong>défense</strong> contre les divers polluants <strong>de</strong> l’air<br />

ambiant : microorganismes, polluants biologiques végétaux (pollens…) ou animaux (poils…),<br />

agents chimiques (organiques <strong>et</strong> minéraux) <strong>et</strong> radiations. Ces barrières <strong>de</strong> <strong>défense</strong>, bien qu’elles<br />

soient multiples <strong>et</strong> très sophistiquées, ne sont pas infranchissables. Elles peuvent être détériorées,<br />

débordées en cas d’agression massive, voire déjouées par <strong>de</strong> nombreux polluants aériens.<br />

1.2. Respiration pulmonaire <strong>et</strong> respiration cellu<strong>la</strong>ire<br />

Chez l’Homme, comme chez les autres animaux munis <strong>de</strong> poumons, les mouvements<br />

<strong>respiratoire</strong>s assurent les échanges gazeux entre l’air extérieur <strong>et</strong> le flux sanguin <strong>de</strong> <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>tion<br />

pulmonaire. Les échanges gazeux, entre l’air <strong>et</strong> le sang, se font au niveau du poumon profond,<br />

dans les alvéoles pulmonaires.<br />

Les cellules humaines respirent, comme toutes les cellules aérobies, c’est à dire toutes les<br />

cellules animales, végétales <strong>et</strong> les organismes unicellu<strong>la</strong>ires : bactéries, algues, protozoaires<br />

(amibes…). Le sang oxygéné dans les poumons, apporte son dioxygène à tous les tissus <strong>de</strong><br />

l’organisme par <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>tion sanguine. Dans chaque cellule, l’oxydation <strong>de</strong>s composants<br />

biologiques (lipi<strong>de</strong>s, gluci<strong>de</strong>s, protéines <strong>et</strong> aci<strong>de</strong>s nucléiques…) aboutit à <strong>la</strong> production d’eau <strong>et</strong> <strong>de</strong><br />

dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> carbone (CO2) qui est rej<strong>et</strong>é <strong>et</strong> évacué dans <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>tion sanguine. L’énergie dégagée<br />

par les réactions d’oxydation est utilisée par <strong>la</strong> cellule pour entr<strong>et</strong>enir son existence, se développer,<br />

se diviser, communiquer…<br />

1.3. Air atmosphérique<br />

L’air pur est un mé<strong>la</strong>nge <strong>de</strong> gaz qui contient (en volume) 78 % <strong>de</strong> diazote (N2), 21 % <strong>de</strong><br />

dioxygène (O2), 0,9 % d’argon (Ar) <strong>et</strong> 0,03 % <strong>de</strong> dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> carbone (CO2). Il contient également<br />

d’autres gaz, en quantités plus faibles (hélium, néon, krypton, xénon <strong>et</strong> dihydrogène) ou à l’état <strong>de</strong><br />

traces (ozone <strong>et</strong> radon). Le diazote <strong>et</strong> le dioxygène représentent donc à eux seuls 99 % <strong>de</strong>s gaz<br />

présents dans l’air “ pur ”.<br />

Le diazote est un gaz incolore, inodore, peu réactif <strong>et</strong> peu soluble dans l’eau.<br />

Le dioxygène est aussi un gaz incolore <strong>et</strong> inodore. Par contre il est assez réactif, <strong>et</strong> peut se<br />

combiner avec presque tous les éléments (sauf l’hélium, le néon, l’argon <strong>et</strong> le krypton). Il est peu<br />

soluble dans l’eau : environ 30 cm 3 par litre, à 20°C.<br />

L’air atmosphérique n’est jamais “pur”. Il contient généralement d’autres composants, en<br />

quantités très variables suivant les lieux : <strong>de</strong> <strong>la</strong> vapeur d’eau, (entre 40 <strong>et</strong> 50 %, dans les pays<br />

tempérés) <strong>et</strong> divers polluants, c’est à dire d’autres gaz (dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> soufre SO2, dioxy<strong>de</strong> d’azote<br />

NO2, ozone O3 ...), <strong>de</strong>s poussières, minérales ou organiques <strong>et</strong> <strong>de</strong>s microorganismes.<br />

1.4. Les échanges gazeux <strong>respiratoire</strong>s<br />

Chez l’Homme, les mouvements <strong>respiratoire</strong>s sont caractérisés par <strong>de</strong>ux temps.<br />

L’inspiration est un temps actif, durant lequel l’air atmosphérique pénètre dans l’appareil<br />

<strong>respiratoire</strong> jusqu’aux alvéoles du tissu pulmonaire <strong>et</strong> y apporte son dioxygène (O2). L’expiration<br />

est un temps passif, où l’air alvéo<strong>la</strong>ire, enrichi du dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> carbone (CO2) apporté par <strong>la</strong><br />

circu<strong>la</strong>tion sanguine, est expulsé <strong>de</strong>s poumons.<br />

Les échanges gazeux, entre l’air <strong>et</strong> le sang, se réalisent par diffusion à travers <strong>la</strong> paroi<br />

alvéolo-capil<strong>la</strong>ire, formée par les parois <strong>de</strong>s alvéoles pulmonaires <strong>et</strong> <strong>de</strong>s capil<strong>la</strong>ires sanguins.<br />

Le dioxygène inspiré diffuse <strong>de</strong>s alvéoles vers les capil<strong>la</strong>ires ; il parvient au sang où il se<br />

combine, pour l’essentiel, à l’hémoglobine <strong>de</strong>s globules rouges <strong>et</strong> forme ainsi l’oxyhémoglobine,<br />

donnant au sang une coloration rouge vif ; c’est le phénomène <strong>de</strong> l’hématose. Le sang rechargé en<br />

dioxygène r<strong>et</strong>ourne au cœur par <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>tion pulmonaire d’où il est distribué dans tout<br />

l’organisme. Parvenu aux différents tissus <strong>de</strong> l’organisme, le sang abandonne son dioxygène <strong>et</strong> se<br />

charge en dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> carbone. Le dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> carbone, dissous dans le sang, diffuse très<br />

facilement à travers <strong>la</strong> paroi endothéliale <strong>de</strong>s capil<strong>la</strong>ires pulmonaires vers les alvéoles d’où il est<br />

rej<strong>et</strong>é vers l’extérieur avec l’air expiré.<br />

SCF/DEF – UFC/IUT dpt.Chimie<br />

Besançon, 26-29 mai 1998 - BM/MR –<br />

C. Lesné<br />

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air expiré<br />

CO 2<br />

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Besançon, 26-29 mai 1998 - BM/MR –<br />

paroi<br />

alvéolo-capil<strong>la</strong>ire<br />

air inspiré<br />

C. Lesné<br />

O 2<br />

circu<strong>la</strong>tion pulmonaire<br />

copyright<br />

circu<strong>la</strong>tion générale<br />

Figure 1. Les échanges gazeux <strong>respiratoire</strong>s<br />

cœur<br />

1.5. Venti<strong>la</strong>tion pulmonaire<br />

Au repos, l’air alvéo<strong>la</strong>ire est renouvelé rythmiquement, <strong>de</strong> 8 à 12 fois par minute. Le<br />

volume d’air mobilisé à chaque mouvement <strong>respiratoire</strong> est d’environ 500 mL (volume courant ou<br />

VC). Le débit <strong>respiratoire</strong> est donc d’environ 6 litres par minute, ce qui représente environ 10 m 3<br />

d’air par jour.<br />

DÉBIT RESPIRATOIRE, EN LITRES par mn pour 8 h<br />

(x 480 mn)<br />

pour 24 h<br />

(x 1 440 mn)<br />

au repos ( f. <strong>respiratoire</strong> : 12 / mn) 6 2 880 8 640<br />

effort moyen : x 3 à 5 18 - 30 8 640 - 14 400 ——<br />

effort intense : x 10 60 —— ——<br />

Tableau 2. Variations du débit <strong>respiratoire</strong>, au repos <strong>et</strong> à l’effort<br />

Le débit <strong>respiratoire</strong> augmente considérablement à l’effort, à <strong>la</strong> fois par augmentation du<br />

volume mobilisé à chaque mouvement <strong>respiratoire</strong> <strong>et</strong> par augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong>s<br />

mouvements. A l’occasion d’un effort d’intensité moyenne, il est multiplié par 3 à 5, ce qui<br />

représente un débit d’environ 10 m 3 , pour une journée <strong>de</strong> travail <strong>de</strong> 8 heures. Lorsque l’effort est<br />

plus intense, <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong>s mouvements <strong>respiratoire</strong>s peut atteindre 40/mn <strong>et</strong> le débit<br />

<strong>respiratoire</strong> peut être multiplié par un facteur supérieur à 10, pendant une durée limitée à quelques<br />

minutes.<br />

1.6. Surface d'échanges alvéo<strong>la</strong>ires<br />

La surface <strong>de</strong>s alvéoles pulmonaires a été estimée à 140 m 2 , en moyenne [1]. Elle peut<br />

augmenter <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 50 %, à l’inspiration forcée.<br />

Au repos, <strong>la</strong> surface développée par les alvéoles pour réaliser les échanges gazeux peut être<br />

évaluée à 1680 m 2 par minute, ce qui représente, pour reprendre une comparaison souvent utilisée,<br />

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Actes <strong>de</strong>s 15 e JIREC : Sécurité <strong>et</strong> protection <strong>de</strong> l’environnement dans l’enseignement <strong>de</strong> <strong>la</strong> chimie<br />

<strong>la</strong> surface <strong>de</strong> près d’une dizaine <strong>de</strong> terrains <strong>de</strong> tennis. En une journée, <strong>la</strong> surface d’échanges<br />

développée est énorme <strong>et</strong> correspond donc à 2,5.10 6 m 2 (14 400 terrains <strong>de</strong> tennis).<br />

SURFACE D'ÉCHANGES ALVÉOLAIRES pour 1 mn pour 8 H pour 24 H<br />

au repos (fréq. <strong>respiratoire</strong> = 12 / mn) 1 680 m2 806 400 m2 2 419 200 m2<br />

à l’effort (x 3 à 5)<br />

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C. Lesné<br />

5 à 8 000 m2 2 500 000 m2<br />

à 4 000 000 m2<br />

Tableau 3. Estimation <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface d’échanges développée par les alvéoles<br />

pulmonaires, en fonction <strong>de</strong> l’activité physique.<br />

À l’effort, <strong>la</strong> surface d'échanges développée par les alvéoles augmente <strong>et</strong> peut être<br />

multipliée par un coefficient <strong>de</strong> 3 à 5, résultant <strong>de</strong> l’augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface alvéo<strong>la</strong>ire <strong>et</strong> <strong>de</strong><br />

l’augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquence venti<strong>la</strong>toire.<br />

1.7. comparaison <strong>de</strong>s surfaces d’échanges<br />

<strong>de</strong> l’organisme humain avec le milieu extérieur<br />

La comparaison <strong>de</strong>s différentes surfaces d’échanges <strong>de</strong> l’organisme humain montre que <strong>la</strong><br />

surface alvéo<strong>la</strong>ire (140 - 210 m 2 ) est environ cent fois supérieure à <strong>la</strong> surface <strong>de</strong> <strong>la</strong> peau (1,75 m 2 ).<br />

Elle l’est davantage encore, dans les situations les plus courantes où l’exposition au milieu<br />

extérieur concerne habituellement une faible partie du corps, le plus souvent <strong>la</strong> tête <strong>et</strong> les mains<br />

seulement. En outre <strong>la</strong> peau fonctionne davantage comme une barrière <strong>de</strong> protection contre le<br />

milieu externe que comme une surface d’échange. La peau peut cependant <strong>de</strong>venir une <strong>voie</strong> <strong>de</strong><br />

pénétration dans l’organisme très importante dans certaines conditions, en particulier lors <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

manipu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s produits lipophiles qui traversent très facilement le revêtement cutané.<br />

Surface cutanée 1,75<br />

Surface intestinale 250<br />

Surface alvéo<strong>la</strong>ire<br />

copyright<br />

en m 2<br />

140 - 210<br />

Tableau 4. Les dimensions <strong>de</strong>s principales surfaces d’échanges<br />

<strong>de</strong> l’organisme humain (d’après [1]).<br />

La surface alvéo<strong>la</strong>ire est un peu inférieure à <strong>la</strong> surface intestinale (250 m 2 ) mais<br />

l’exposition <strong>de</strong> l’organisme par c<strong>et</strong>te <strong>voie</strong> est plus intermittente <strong>et</strong> concerne beaucoup moins les<br />

polluants aériens.<br />

Le poumon est ainsi l’organe interne qui a le contact le plus intime <strong>et</strong> le plus intense avec le<br />

milieu environnant <strong>et</strong> qui a donc une exposition très directe avec <strong>ses</strong> polluants aériens éventuels.<br />

——<br />

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Actes <strong>de</strong>s 15 e JIREC : Sécurité <strong>et</strong> protection <strong>de</strong> l’environnement dans l’enseignement <strong>de</strong> <strong>la</strong> chimie<br />

1.8. Perfusion du tissu pulmonaire<br />

Le poumon est extrêmement vascu<strong>la</strong>risé. Le réseau <strong>de</strong>s capil<strong>la</strong>ires pulmonaires est le plus<br />

vaste <strong>de</strong>s réseaux capil<strong>la</strong>ires <strong>de</strong> l’organisme humain. Sa longueur a été évaluée à environ 2 000 km<br />

<strong>et</strong> sa surface à environ 126 m 2 , soit à peu près 90% <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface alvéo<strong>la</strong>ire.<br />

Ce réseau capil<strong>la</strong>ire est parcouru habituellement environ 70 fois par minute, par le volume<br />

sanguin, émis par chaque battement cardiaque : 70-80 cc [1]. Le débit sanguin dans les poumons<br />

est d’environ 5 litres par minute, soit à peu près <strong>la</strong> totalité du volume sanguin, chez l’Homme<br />

(4 - 5 l ).<br />

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BATTEMENTS CARDIAQUES PERFUSION PULMONAIRE<br />

Volume sanguin Fréquence : nombre / mn Débit en l / mn<br />

70-80 cc 70 # 5 l<br />

Tableau 5. Perfusion sanguine <strong>de</strong>s poumons, par minute<br />

Ainsi, dans un temps extrêmement bref, <strong>la</strong> totalité du sang circu<strong>la</strong>nt peut être mis en<br />

contact avec un polluant <strong>de</strong> l’air ambiant qui a pénétré dans <strong>la</strong> profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> l’appareil<br />

<strong>respiratoire</strong> <strong>et</strong> diffusé à travers <strong>la</strong> paroi alvéolo-capil<strong>la</strong>ire. La circu<strong>la</strong>tion sanguine distribue ensuite<br />

immédiatement ce xénobiotique à tous les organes.<br />

1.9. L’interface alvéolo-capil<strong>la</strong>ire<br />

La paroi alvéolo-capil<strong>la</strong>ire est <strong>la</strong> structure d’interface, au niveau <strong>de</strong>s alvéoles pulmonaires,<br />

entre l’air ambiant qui a été inhalé <strong>et</strong> le tissu sanguin. Elle assure les échanges entre les <strong>de</strong>ux<br />

grands ensembles alvéo<strong>la</strong>ires <strong>et</strong> capil<strong>la</strong>ires, dont <strong>la</strong> surface est à peu près équivalente : le réseau<br />

<strong>de</strong>s capil<strong>la</strong>ires pulmonaires est en contact étroit avec <strong>la</strong> quasi totalité <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface alvéo<strong>la</strong>ire<br />

(90 %).<br />

ALVEOLES CAPILLAIRES PULMONAIRES<br />

300 millions d’alvéoles 2 000 Km <strong>de</strong> capil<strong>la</strong>ires.<br />

S = 140 m 2 Surface = 126 m 2<br />

débit au repos :<br />

6 l air / mn<br />

<br />

PAROI<br />

ALVEOLO-CAPILLAIRE<br />

paroi mince:<br />

0,3 à 0,6 µm<br />

paroi épaisse:15 µm<br />

C. Lesné<br />

copyright<br />

débit au repos :<br />

5 l sang / mn<br />

Figure 2. L’interface alvéolo-capil<strong>la</strong>ire, chez l’Homme adulte.<br />

Dans c<strong>et</strong>te zone, <strong>la</strong> paroi alvéolo-capil<strong>la</strong>ire, particulièrement mince, ne mesure que<br />

quelques dixièmes <strong>de</strong> micromètre : 0,3 à 0,6 µm [2]. Elle ne comporte plus que <strong>de</strong>ux couches<br />

cellu<strong>la</strong>ires, séparées par une seule membrane basale.<br />

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Actes <strong>de</strong>s 15 e JIREC : Sécurité <strong>et</strong> protection <strong>de</strong> l’environnement dans l’enseignement <strong>de</strong> <strong>la</strong> chimie<br />

1.10. Distribution par <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>tion sanguine<br />

<strong>de</strong>s polluants absorbés par <strong>la</strong> <strong>voie</strong> pulmonaire<br />

Les polluants inhalés qui ont traversé <strong>la</strong> paroi alvéolo-capil<strong>la</strong>ire diffusent immédiatement<br />

dans tout l’organisme, d’abord dans <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>tion pulmonaire, puis dans le cœur gauche <strong>et</strong> <strong>la</strong><br />

circu<strong>la</strong>tion générale. Ils sont ainsi distribués directement à tous les organes <strong>et</strong> tissus, sans passer au<br />

préa<strong>la</strong>ble par le foie, principal centre <strong>de</strong> détoxication <strong>de</strong> l’organisme.<br />

C’est là une <strong>de</strong>s différences fondamentales avec <strong>la</strong> <strong>voie</strong> digestive <strong>de</strong> pénétration dans<br />

l’organisme : dans ce cas, les xénobiotiques, après leur absorption, gagnent immédiatement le foie<br />

<strong>et</strong> sont en général soumis à une métabolisation, préa<strong>la</strong>ble à leur distribution dans le reste <strong>de</strong><br />

l’organisme.<br />

VOIE RESPIRATOIRE VOIE DIGESTIVE<br />

<br />

<br />

<br />

INTESTIN<br />

V. porte<br />

FOIE V. cave<br />

COEUR DROIT<br />

A. pulmonaire<br />

POUMON POUMON V. pulmonaire V. pulmonaire<br />

COEUR GAUCHE COEUR GAUCHE<br />

A. aorte A. aorte<br />

distribution DIRECTE<br />

aux ORGANES ET TISSUS,<br />

dont FOIE <strong>et</strong> à nouveau POUMON<br />

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C. Lesné<br />

distribution aux<br />

ORGANES ET TISSUS,<br />

dont à nouveau FOIE <strong>et</strong> POUMON<br />

Figure 3. Distribution <strong>de</strong>s xénobiotiques par <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>tion sanguine,<br />

selon <strong>la</strong> <strong>voie</strong> <strong>de</strong> pénétration dans l’organisme<br />

2. Les COMPARTIMENTS RESPIRATOIRES<br />

2.1. les différents compartiments<br />

L’appareil <strong>respiratoire</strong> comporte <strong>de</strong>ux grands compartiments : les <strong>voie</strong>s <strong>de</strong> conduction<br />

aériennes <strong>et</strong> <strong>la</strong> zone d'échanges gazeux.<br />

Les <strong>voie</strong>s <strong>de</strong> conduction aériennes comportent schématiquement <strong>de</strong>ux segments : les <strong>voie</strong>s<br />

aériennes supérieures (naso <strong>et</strong> oropharynx, <strong>la</strong>rynx) <strong>et</strong> l'arbre trachéobronchique (trachée, bronches<br />

<strong>et</strong> bronchioles). Elles perm<strong>et</strong>tent <strong>la</strong> pénétration <strong>et</strong> <strong>la</strong> diffusion <strong>de</strong> l’air inhalé jusqu’aux alvéoles<br />

pulmonaires.<br />

La zone d'échanges gazeux est <strong>la</strong> zone ultime <strong>de</strong> pénétration <strong>de</strong> l’air dans l’appareil<br />

<strong>respiratoire</strong>, c’est celle <strong>de</strong>s alvéoles pulmonaires. Le tissu pulmonaire y est organisé<br />

physiologiquement pour faciliter les échanges gazeux <strong>de</strong> l’organisme avec le milieu extérieur (O2,<br />

CO2). C’est ici que s’effectue <strong>la</strong> respiration pulmonaire proprement dite. Elle représente une zone<br />

très étendue <strong>de</strong> contact avec les toxiques <strong>de</strong> l’air ambiant, lorsqu’ils ont pu parcourir l’intégralité<br />

<strong>de</strong>s <strong>voie</strong>s <strong>de</strong> conduction.<br />

copyright<br />

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C. Lesné<br />

VOIES DE CONDUCTION AÉRIENNES<br />

1. <strong>voie</strong>s aériennes supérieures<br />

2. Arbre trachéo-bronchique<br />

ZONE D’ÉCHANGES GAZEUX<br />

1. Bronchioles <strong>respiratoire</strong>s<br />

2. Alvéoles pulmonaires<br />

Figure 4. Les compartiments <strong>respiratoire</strong>s<br />

2.2. les <strong>voie</strong>s <strong>de</strong> conduction aériennes<br />

2.2.1. Les <strong>voie</strong>s aériennes supérieures<br />

La respiration, dans l’espèce humaine, s’effectue habituellement par <strong>la</strong> <strong>voie</strong> nasale. L’air<br />

inhalé pénètre par les orifices narinaires qui constituent, par leur diamètre <strong>et</strong> leur orientation, un<br />

premier élément <strong>de</strong> filtration <strong>de</strong>s polluants particu<strong>la</strong>ires en suspension dans leur proximité<br />

immédiate, filtration surtout efficace pour les particules <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s dimensions.<br />

Cavité<br />

nasale<br />

orifice<br />

narinaire<br />

épithélium olfactif : les fibres <strong>de</strong>s cellules nerveu<strong>ses</strong><br />

se rassemblent dans les bulbes olfactifs<br />

Figure 5. Cavité nasale <strong>et</strong> zone olfactive<br />

copyright<br />

Nerf olfactif :<br />

Transm<strong>et</strong> les sensations<br />

Olfactives au cerveau<br />

Dans les cavités nasales, l’air inhalé subit <strong>de</strong>s changements <strong>de</strong> direction <strong>et</strong> impacte ainsi les<br />

parois. C<strong>et</strong>te impaction favorise <strong>la</strong> déposition <strong>de</strong>s particules, surtout celle <strong>de</strong>s plus volumineu<strong>ses</strong>.<br />

En outre l’air se réchauffe pour se rapprocher <strong>de</strong> 37°C <strong>et</strong> commence à être humidifié. Les<br />

polluants hydrosolubles - gaz, vapeurs <strong>et</strong> particules - interagissent alors avec <strong>la</strong> muqueuse<br />

<strong>respiratoire</strong> qui recouvre <strong>la</strong> majeure partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> paroi <strong>de</strong>s cavités nasales. Les plus hydrosolubles<br />

d’entre eux peuvent être immédiatement absorbés. Les cavités nasales sont en outre en<br />

communication directe avec les sinus, ce qui peut perm<strong>et</strong>tre une <strong>la</strong>rge diffusion <strong>de</strong>s polluants dans<br />

<strong>la</strong> sphère ORL (nez, gorge, oreilles). Une fraction <strong>de</strong> l’air inhalé entre en contact avec une zone<br />

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particulière <strong>de</strong>s cavités nasales, située à leur partie supérieure <strong>et</strong> tapissée <strong>de</strong>s cellules nerveu<strong>ses</strong> <strong>de</strong><br />

l’odorat : l’épithélium olfactif.<br />

Chez l’Homme, contrairement à d’autres espèces animales, en particulier les rongeurs très<br />

utilisés en expérimentation animale, <strong>la</strong> respiration peut également s’effectuer en utilisant <strong>la</strong> <strong>voie</strong><br />

orale. C’est généralement le cas à l’occasion d’un effort physique, surtout lorsqu’il est intense ;<br />

les systèmes <strong>de</strong> <strong>défense</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> cavité nasale sont alors littéralement court-circuités.<br />

2.2.2. L’ARBRE TRACHÉO-BRONCHIQUE<br />

La trachée se divise en <strong>de</strong>ux bronches souches ; puis les <strong>voie</strong>s bronchiques se divisent<br />

systématiquement par <strong>de</strong>ux (dichotomie), formant <strong>de</strong>s ramifications arborescentes <strong>de</strong> plus en plus<br />

fines qui lui ont valu le nom d’arbre bronchique. C<strong>et</strong>te division dichotomique est symétrique, chez<br />

l’Homme. Chez les rongeurs, elle est par contre asymétrique <strong>et</strong> les conditions <strong>de</strong> pénétration du<br />

flux aérien <strong>et</strong> <strong>de</strong> déposition <strong>de</strong>s particules dans l’arbre bronchique se trouvent modifiées.<br />

Le plus court chemin qui mène <strong>de</strong> <strong>la</strong> carène – située à <strong>la</strong> naissance <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux bronches<br />

souches – à <strong>la</strong> zone alvéo<strong>la</strong>ire est <strong>de</strong> 7 ordres <strong>de</strong> division bronchique (7,7 cm), alors que le plus<br />

long est <strong>de</strong> 25 ordres <strong>de</strong> division (23 cm). Les bronchioles terminales sont en moyenne p<strong>la</strong>cées au<br />

16ème ordre <strong>de</strong> division (2 16 = 65 536) [2]. Au fur <strong>et</strong> à mesure <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te division, le calibre <strong>de</strong>s<br />

<strong>voie</strong>s <strong>de</strong> conduction diminue. Le diamètre <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières bronchioles lobu<strong>la</strong>ires est <strong>de</strong> 1 mm. Celui<br />

<strong>de</strong>s bronchiole terminales est voisin <strong>de</strong> 0,6 mm [2]. Ces bifurcations <strong>et</strong> le calibre <strong>de</strong> plus en plus<br />

fin <strong>de</strong>s <strong>voie</strong>s <strong>de</strong> conduction jouent un rôle mécanique <strong>de</strong> filtre, surtout pour les particules soli<strong>de</strong>s<br />

insolubles qui ont atteint l’arbre bronchique. C<strong>et</strong> énorme appareil <strong>de</strong> filtration peut encore être<br />

renforcé lorsque l’organisme m<strong>et</strong> en jeu <strong>ses</strong> moyens <strong>de</strong> <strong>défense</strong>, par exemple sa capacité réflexe à<br />

réduire le calibre <strong>de</strong>s bronches <strong>et</strong> <strong>de</strong>s bronchioles <strong>et</strong> à augmenter <strong>la</strong> production du mucus -<br />

visqueux - qui recouvre les parois <strong>de</strong>s <strong>voie</strong>s <strong>respiratoire</strong>s.<br />

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Besançon, 26-29 mai 1998 - BM/MR –<br />

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3<br />

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4<br />

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5<br />

5<br />

à<br />

à<br />

16<br />

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17<br />

17<br />

18<br />

18<br />

19<br />

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C. Lesné<br />

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trachée<br />

bronches<br />

bronchioles<br />

bronchioles<br />

terminales<br />

bronchioles<br />

<strong>respiratoire</strong>s<br />

canaux<br />

alvéo<strong>la</strong>ires<br />

sacs<br />

alvéo<strong>la</strong>ires<br />

Figure 6. Schéma du mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> division <strong>de</strong>s <strong>voie</strong>s aériennes <strong>de</strong> l’appareil<br />

<strong>respiratoire</strong> humain (d’après [3]).<br />

Voies <strong>de</strong> conduction aérienne<br />

Zone d’échanges gazeux gazeux<br />

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2.3. <strong>la</strong> zone d'échanges gazeux (zone alvéo<strong>la</strong>ire)<br />

Les <strong>voie</strong>s <strong>de</strong> conduction aboutissent aux acinus pulmonaires qui constituent les unités<br />

terminales <strong>de</strong> l’appareil <strong>respiratoire</strong>.<br />

L’acinus est <strong>de</strong>sservi par une bronchiole terminale qui se divise en 2 à 5 bronchioles<br />

<strong>respiratoire</strong>s, <strong>voie</strong>s aériennes dont <strong>la</strong> paroi est parsemée d’alvéoles. Ces bronchioles <strong>respiratoire</strong>s<br />

donnent naissance à <strong>de</strong>s canaux alvéo<strong>la</strong>ires situés au cœur <strong>de</strong> véritables “ grappes ” <strong>de</strong> 10 à 16<br />

alvéoles, les sacs alvéo<strong>la</strong>ires. Le nombre total <strong>de</strong>s alvéoles est estimé à 300 millions, chez<br />

l’Homme à l’âge adulte.<br />

Ce nombre est beaucoup plus faible chez le jeune enfant. De 30 millions au moment <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

naissance, il va croître rapi<strong>de</strong>ment, jusque vers l’âge <strong>de</strong> dix ans, accompagnant le développement<br />

<strong>de</strong> l’appareil <strong>respiratoire</strong>. Ce développement nécessaire <strong>de</strong> l’appareil <strong>respiratoire</strong> explique <strong>la</strong><br />

vulnérabilité particulière <strong>de</strong>s jeunes enfants aux agressions aériennes. Les expositions nocives à<br />

<strong>de</strong>s polluants aériens, à c<strong>et</strong>te pério<strong>de</strong> critique <strong>de</strong> leur vie, ont <strong>de</strong>s conséquences définitives sur leur<br />

fonction <strong>respiratoire</strong>.<br />

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Besançon, 26-29 mai 1998 - BM/MR –<br />

Figure 7 non diffusable en ligne,<br />

merci <strong>de</strong> nous contacter à<br />

grimep@univ-fcomte.fr<br />

Figure 7. La zone d’échanges gazeux [4]<br />

C. Lesné<br />

copyright<br />

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3. Les Parois <strong>de</strong>s Voies <strong>de</strong> Conduction<br />

Les parois <strong>de</strong>s <strong>voie</strong>s aériennes <strong>de</strong> l’appareil <strong>respiratoire</strong> présentent <strong>de</strong>s caractéristiques<br />

différentes au niveau <strong>de</strong>s <strong>voie</strong>s <strong>de</strong> conduction <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone alvéo<strong>la</strong>ire.<br />

La paroi <strong>de</strong>s <strong>voie</strong>s <strong>de</strong> conduction est essentiellement organisée pour canaliser le<br />

cheminement <strong>de</strong> l’air inhalé vers <strong>la</strong> partie « profon<strong>de</strong> » du poumon <strong>et</strong> le débarrasser <strong>de</strong>s polluants<br />

dont il pouvait être vecteur, constituant ainsi une barrière <strong>de</strong> protection contre les agressions,<br />

provenant <strong>de</strong> l’air ambiant, susceptibles d’altérer l’appareil <strong>respiratoire</strong> <strong>et</strong> spécialement les<br />

cellules alvéo<strong>la</strong>ires du tissu pulmonaire.<br />

Au contraire, <strong>la</strong> paroi <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone alvéo<strong>la</strong>ire d’échanges gazeux, dans <strong>la</strong> partie « profon<strong>de</strong> »<br />

du poumon, est très perméable <strong>et</strong> organisée pour faciliter au maximum les échanges <strong>de</strong><br />

l’organisme avec l’air parvenant dans les alvéoles.<br />

Depuis les fos<strong>ses</strong> nasales jusqu’aux bronchioles terminales, les parois <strong>de</strong>s <strong>voie</strong>s <strong>de</strong><br />

conduction aérienne sont constituées, pour l’essentiel, d’une muqueuse dite “ <strong>respiratoire</strong> ” dont<br />

les principales caractéristiques varient peu ; elle est composée d’une seule couche <strong>de</strong> cellules<br />

épithéliales, recouvertes d’un flui<strong>de</strong> visqueux <strong>et</strong> é<strong>la</strong>stique, le mucus. Ces cellules épithéliales sont<br />

<strong>de</strong>s cellules dites “ ciliées ”- cellules bordées <strong>de</strong> nombreux cils du côté <strong>de</strong> <strong>la</strong> lumière <strong>de</strong>s <strong>voie</strong>s<br />

aériennes - dans leur gran<strong>de</strong> majorité <strong>et</strong> aussi <strong>de</strong> nombreu<strong>ses</strong> cellules sécrétrices du mucus. La<br />

sécrétion <strong>de</strong> mucus est surtout abondante dans les <strong>voie</strong>s <strong>de</strong> conduction <strong>de</strong> gros calibre <strong>et</strong> assure un<br />

recouvrement intégral <strong>de</strong> <strong>la</strong> paroi exposée à l’air.<br />

Les parois <strong>de</strong>s <strong>voie</strong>s <strong>de</strong> conduction présentent néanmoins quelques particu<strong>la</strong>rités, propres à<br />

leurs différents segments, tant dans les <strong>voie</strong>s aériennes supérieures que dans l’arbre trachéobronchique.<br />

3.1. La paroi <strong>de</strong>s <strong>voie</strong>s aériennes supérieures<br />

Lorsqu’il pénètre par les narines, l’air entre en contact avec les trois types différents<br />

d’épithélium <strong>de</strong> <strong>la</strong> parois <strong>de</strong>s cavités nasales :<br />

• l’épithélium <strong>de</strong> type épi<strong>de</strong>rmique qui tapisse <strong>la</strong> partie antérieure <strong>de</strong>s cavités nasales,<br />

• l’épithélium muco-cilié, commun à l’ensemble <strong>de</strong>s <strong>voie</strong>s <strong>de</strong> conduction <strong>respiratoire</strong>,<br />

• l’épithélium olfactif, composé <strong>de</strong>s cellules neuro-sensorielles <strong>de</strong> l’odorat.<br />

Les cavités sinusiennes communiquent directement avec les cavités nasales <strong>et</strong> sont<br />

tapissées d’un muqueuse <strong>de</strong> type <strong>respiratoire</strong>.<br />

Lors <strong>de</strong>s situations particulières où <strong>la</strong> respiration s’effectue par <strong>la</strong> bouche - le plus souvent<br />

lors d’un effort physique intense -, l’air est au contact d’une paroi très différente, ayant<br />

principalement <strong>de</strong>s fonctions digestives <strong>et</strong> gustatives, tapissée par <strong>la</strong> muqueuse buccale, lubrifiée<br />

par les secrétions salivaires.<br />

3.2. l’épithélium olfactif<br />

L’épithélium olfactif comprend trois types <strong>de</strong> cellules : les neurones olfactifs, les cellules<br />

<strong>de</strong> soutien <strong>et</strong> les cellules basales.<br />

Les cellules basales sont <strong>de</strong>s cellules souches ; elles se divisent <strong>et</strong> se différencient en<br />

neurones olfactifs qui remp<strong>la</strong>cent les neurones en p<strong>la</strong>ce, après environ un mois chez les<br />

mammifères. C<strong>et</strong>te propriété est spécifique <strong>de</strong>s neurones olfactifs qui ont une durée <strong>de</strong> vie limitée<br />

<strong>et</strong> ne sont donc pas, comme les autres neurones, <strong>de</strong>s cellules permanentes.<br />

Les neurones olfactifs sont les récepteurs <strong>de</strong> l’odorat. Ce sont <strong>de</strong>s cellules ciliées, ayant six<br />

à huit cils, du coté <strong>de</strong> <strong>la</strong> cavité nasale. À l’autre extrémité <strong>de</strong> ces neurones, les fibres nerveu<strong>ses</strong> -<br />

les axones - traversent l’os <strong>et</strong>hmoï<strong>de</strong>, à <strong>la</strong> base du crâne, <strong>et</strong> se rassemblent dans les bulbes<br />

olfactifs. Ceux-ci vont former les nerfs olfactifs qui conduisent les sensations jusqu’aux centres<br />

cérébraux <strong>de</strong> l’olfaction.<br />

C<strong>et</strong> épithélium olfactif est ainsi en communication directe avec le système nerveux central,<br />

par l’intermédiaire <strong>de</strong>s bulbes olfactifs. Plusieurs étu<strong>de</strong>s expérimentales, chez l’animal, montrent<br />

que <strong>la</strong> cavité nasale peut ainsi constituer, pour certains métaux, toxiques pour le système nerveux<br />

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central (Cd, Mn, Al, Hg), une porte d’entrée directe vers le cerveau, “ shuntant ” les barrières <strong>de</strong><br />

<strong>défense</strong> habituelles <strong>et</strong> en particulier <strong>la</strong> barrière hémato-encéphalique [5-6].<br />

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cil olfactif<br />

cellule cellule <strong>de</strong> soutien<br />

neurone olfactif<br />

cellule basale<br />

axone<br />

(vers les bulbes olfactifs olfactifs<br />

<strong>et</strong> le cerveau) cerveau)<br />

Figure 8. Schéma <strong>de</strong> l’épithélium olfactif<br />

L’odorat peut être l’obj<strong>et</strong> <strong>de</strong> troubles divers, en particulier à l’occasion <strong>de</strong> l’inha<strong>la</strong>tion <strong>de</strong><br />

produits toxiques, surtout gazeux. L’anosmie est <strong>la</strong> perte <strong>de</strong> l’odorat, elle peut être totale ou<br />

partielle, temporaire ou non, <strong>et</strong> survient très facilement à l’occasion d’un état inf<strong>la</strong>mmatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

muqueuse nasale. Les dysosmies sont <strong>de</strong>s sensations anormales <strong>de</strong> l’odorat. Des hallucinations<br />

olfactives sont également possibles.<br />

3.3. La paroi <strong>de</strong>s bronches <strong>et</strong> <strong>de</strong>s bronchioles<br />

Elle se compose d’une muqueuse ciliée qui repose sur un chorion dont <strong>la</strong> constitution est<br />

différente. On distingue schématiquement <strong>de</strong>ux étages : celui <strong>de</strong>s bronches carti<strong>la</strong>gineu<strong>ses</strong> <strong>et</strong> celui<br />

<strong>de</strong>s bronchioles lobu<strong>la</strong>ires <strong>et</strong> autres bronchioles.<br />

Les bronches carti<strong>la</strong>gineu<strong>ses</strong>, comportent une armature semi-rigi<strong>de</strong> <strong>de</strong> pièces <strong>de</strong> carti<strong>la</strong>ge <strong>et</strong><br />

<strong>de</strong> nombreu<strong>ses</strong> g<strong>la</strong>n<strong>de</strong>s sécrétrices du mucus. La muqueuse ciliée est un épithélium cylindrique,<br />

cilié, mucipare, pseudostratifié, reposant sur une membrane basale régulière. Le chorion<br />

bronchique comprend <strong>de</strong>s <strong>la</strong>mes é<strong>la</strong>stiques, une musculeuse circu<strong>la</strong>ire, <strong>de</strong>s g<strong>la</strong>n<strong>de</strong>s bronchiques,<br />

<strong>de</strong>s terminaisons nerveu<strong>ses</strong>, au sein d'un tissu conjonctif (col<strong>la</strong>gène, é<strong>la</strong>stine, matrice<br />

mucopolysaccharique <strong>et</strong> microfibril<strong>la</strong>ire).<br />

Les bronchioles lobu<strong>la</strong>ires <strong>et</strong> autres bronchioles (à l’exception <strong>de</strong>s bronchioles<br />

<strong>respiratoire</strong>s) sont caractérisées principalement par <strong>la</strong> disparition <strong>de</strong>s pièces carti<strong>la</strong>gineu<strong>ses</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong>s<br />

g<strong>la</strong>n<strong>de</strong>s bronchiques. Les cellules à mucus se raréfient dans les bronchioles lobu<strong>la</strong>ires, sauf en cas<br />

<strong>de</strong> stimulus irritatif chronique (par ex : <strong>la</strong> fumée <strong>de</strong> tabac). Les fibres é<strong>la</strong>stiques hélicoïdales, sont<br />

en continuité avec celles <strong>de</strong> l'alvéole.<br />

3.4. L’épithélium bronchique<br />

L’épithélium bronchique comporte au moins 8 types <strong>de</strong> cellules différentes, toutes<br />

originaires d’une cellule souche <strong>de</strong> réserve : <strong>la</strong> cellule basale [7].<br />

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Parmi les principales, on peut relever les suivantes :<br />

• les cellules ciliées, ce sont les plus fréquentes. Leur pôle apical est bordé par <strong>de</strong>s cils (40 à<br />

50 cils par cellule). Elles sont présentes jusqu’aux bronchioles terminales. Ces cellules sont<br />

particulièrement sensibles aux agressions toxiques.<br />

• les cellules à mucus sont les cellules sécrétrices du mucus (avec les g<strong>la</strong>n<strong>de</strong>s bronchiques).<br />

Leur nombre diminue progressivement jusqu’aux bronchioles.<br />

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Figure 9 non diffusable en ligne,<br />

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Figure 9. Les principales cellules <strong>de</strong> l’épithélium <strong>de</strong><br />

l’arbre trachéo-bronchique [4]<br />

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• les cellules basales sont les cellules souches <strong>de</strong> réserve <strong>de</strong> l’épithélium bronchique. Elles<br />

régénèrent normalement le tissu épithélial <strong>et</strong> le reconstituent lorsqu’il a été lésé. Ces cellules<br />

pluripotentes se multiplient <strong>et</strong> se différencient pour donner naissance aux autres cellules <strong>de</strong><br />

l’épithélium bronchique, en particulier les cellules ciliées <strong>et</strong> les cellules à mucus.<br />

• les cellules <strong>de</strong> C<strong>la</strong>ra apparaissent au niveau <strong>de</strong>s bronchioles <strong>et</strong> sont surtout présentes dans les<br />

bronchioles terminales <strong>et</strong> <strong>respiratoire</strong>s, au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone <strong>de</strong> transition entre les <strong>voie</strong>s <strong>de</strong><br />

conduction <strong>et</strong> <strong>la</strong> zone alvéo<strong>la</strong>ire où elles remp<strong>la</strong>cent les cellules à mucus. Elles ont pour<br />

fonctions principales <strong>la</strong> métabolisation <strong>de</strong>s xénobiotiques, en particulier grâce à leur richesse<br />

en enzymes (monooxygéna<strong>ses</strong> à cytochromes P 450, cata<strong>la</strong><strong>ses</strong>…), <strong>et</strong> <strong>la</strong> sécrétion <strong>de</strong> protéines<br />

du surfactant (SP-A <strong>et</strong> SP-B). En outre elles sont capables <strong>de</strong> division <strong>et</strong> peuvent ainsi<br />

participer à <strong>la</strong> régénération <strong>de</strong> l’épithélium.<br />

3.5. Le mucus <strong>respiratoire</strong><br />

Le mucus couvre <strong>la</strong> surface <strong>de</strong> l’épithélium <strong>respiratoire</strong> <strong>et</strong> englobe les cils.<br />

C’est un gel, essentiellement composé d’eau (95 à 97 %). Il contient aussi <strong>de</strong>s<br />

glycoprotéines, les mucines (1 %) <strong>et</strong> <strong>de</strong>s lipi<strong>de</strong>s [8-9].<br />

Les mucines sont <strong>de</strong> volumineu<strong>ses</strong> glycoprotéines, <strong>de</strong> très haut poids molécu<strong>la</strong>ire (<strong>de</strong><br />

l’ordre <strong>de</strong> 106 daltons), composées d’un squel<strong>et</strong>te polypeptidique sur lequel sont embranchés <strong>de</strong><br />

nombreu<strong>ses</strong> chaînes glucidiques (glycanes). Ce sont les mucines qui confèrent au mucus <strong>ses</strong><br />

propriétés rhéologiques : viscoé<strong>la</strong>sticité <strong>et</strong> fi<strong>la</strong>nce.<br />

Schématiquement, le mucus a une composition biphasique complexe, formée d’un<br />

gradient <strong>de</strong> glycoprotéines :<br />

• phase sol : très flui<strong>de</strong>, contenant peu <strong>de</strong> glycoprotéines, à <strong>la</strong> base <strong>de</strong>s cils, au contact <strong>de</strong>s<br />

cellules épithéliales.<br />

• phase gel : <strong>de</strong>nse, viscoé<strong>la</strong>stique, riche en glycoprotéines, prédominant vers <strong>la</strong> lumière <strong>de</strong>s<br />

<strong>voie</strong>s <strong>respiratoire</strong>s.<br />

Sa synthèse est effectuée par les cellules caliciformes <strong>de</strong> <strong>la</strong> muqueuse <strong>de</strong>s <strong>voie</strong>s<br />

<strong>respiratoire</strong>s supérieures <strong>et</strong> trachéobronchiques, <strong>et</strong> surtout par les g<strong>la</strong>n<strong>de</strong>s péribronchiques dont<br />

les canaux "débouchent" sur <strong>la</strong> paroi bronchique, entre les cellules épithéliales.<br />

Des <strong>mécanismes</strong> humoraux <strong>et</strong> neurovégétatifs complexes, très sensibles aux agressions<br />

environnementales, régulent <strong>la</strong> quantité <strong>et</strong> <strong>la</strong> fluidité du mucus secrété. À l’état normal, le mucus<br />

forme un tapis continu à <strong>la</strong> surface <strong>de</strong> l’épithélium <strong>respiratoire</strong>. Il constitue ainsi une barrière entre<br />

l’air inhalé <strong>et</strong> les cellules du tissu épithélial <strong>de</strong>s <strong>voie</strong>s <strong>de</strong> conduction. Le rôle protecteur <strong>de</strong> ce film<br />

<strong>de</strong> mucus, notamment contre l'agression <strong>de</strong>s aérocontaminants insolubles, peut être rapporté à<br />

trois <strong>mécanismes</strong> <strong>principaux</strong> :<br />

• purement mécanique : revêtement <strong>de</strong> l'épithélium <strong>respiratoire</strong> <strong>et</strong> élément essentiel <strong>de</strong><br />

l'évacuation <strong>de</strong>s particules par l'esca<strong>la</strong>tor mucociliaire ;<br />

• chimique <strong>et</strong> biochimique, notamment par l'action <strong>de</strong>s protéa<strong>ses</strong>, <strong>de</strong> <strong>la</strong> transferrine <strong>et</strong> du<br />

lysozyme ;<br />

• immunologique par l'action <strong>de</strong>s immunoglobulines Ig A <strong>et</strong> aussi par <strong>la</strong> présence en son<br />

sein <strong>de</strong> cellules effectrices <strong>de</strong> l'immunité, telles que les mastocytes.<br />

3.6. le système mucociliaire <strong>respiratoire</strong><br />

Le film <strong>de</strong> mucus est propulsé par le battement <strong>de</strong>s cellules ciliées <strong>et</strong> par <strong>la</strong> toux.<br />

Les cils battent les uns après les autres, <strong>de</strong> manière coordonnée. Ils forment <strong>de</strong>s vagues<br />

(on<strong>de</strong>s métachrones) à <strong>la</strong> surface <strong>de</strong> l’épithélium <strong>respiratoire</strong> <strong>et</strong> propulsent ainsi le mucus. Le<br />

battement <strong>de</strong>s cellules ciliées est <strong>de</strong> 10 à 20 cycles par secon<strong>de</strong>. Il propulse le film <strong>de</strong> mucus à une<br />

vitesse croissante <strong>de</strong>puis les p<strong>et</strong>ites bronches (2 à 5 mm/mn) jusqu’à <strong>la</strong> trachée (10-15 mm/mn) ; il<br />

remonte les particules déposées en quelques dizaines <strong>de</strong> minutes Une particule déposée dans les<br />

gros troncs bronchiques m<strong>et</strong>tra en moyenne 30 mn pour être rej<strong>et</strong>ée [8-9]. Le tapis mucociliaire<br />

bronchique est ainsi un véritable tapis mécanique, l'"esca<strong>la</strong>tor mucociliaire" qui perm<strong>et</strong><br />

normalement, d'évacuer <strong>de</strong>s <strong>voie</strong>s <strong>respiratoire</strong>s <strong>la</strong> majeure partie <strong>de</strong>s particules soli<strong>de</strong>s insolubles,<br />

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inhalées en permanence. C<strong>et</strong>te évacuation est réalisée par expectoration avec <strong>la</strong> toux ou plus<br />

habituellement par déglutition ; dans ce cas, les particules ne sont pas immédiatement éliminées <strong>de</strong><br />

l’organisme : elles sont transférées dans le système digestif où elles sont à nouveau susceptibles<br />

d’être absorbées <strong>et</strong> d’exercer sur l’organisme d’éventuels eff<strong>et</strong>s nocifs (ex : les particules <strong>de</strong><br />

plomb).<br />

Le battement ciliaire comprend une<br />

phase efficace (a) puis une phase <strong>de</strong><br />

r<strong>et</strong>our (b). Les pointillés montrent le<br />

traj<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> pointe ciliaire.<br />

Figure 10. Le battement ciliaire <strong>et</strong> <strong>la</strong> propulsion du mucus [10]<br />

Le système mucociliaire constitue l’une <strong>de</strong>s principales barrières physiologiques <strong>de</strong> <strong>défense</strong><br />

<strong>de</strong>s <strong>voie</strong>s <strong>respiratoire</strong>s contre les agressions <strong>de</strong>s contaminants aériens.<br />

L’épuration mucociliaire est altérée dans <strong>de</strong> nombreu<strong>ses</strong> affections, acqui<strong>ses</strong> ou<br />

héréditaires (bronchite chronique, mucoviscidose…). L’agression aiguë ou chronique <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

muqueuse <strong>respiratoire</strong> par <strong>de</strong>s agents toxiques, infectieux ou allergiques, entraîne <strong>de</strong>s<br />

modifications structurelles <strong>et</strong> fonctionnelles <strong>de</strong>s cils (paralysie ou <strong>de</strong>struction, par exemple) <strong>et</strong>/ou<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> sécrétion <strong>de</strong> mucus (augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> production, modification <strong>de</strong> <strong>la</strong> viscosité…).<br />

L’altération <strong>de</strong> ces <strong>mécanismes</strong> <strong>de</strong> <strong>défense</strong> <strong>et</strong> <strong>la</strong> stase <strong>de</strong>s secrétions participent à l’apparition <strong>de</strong>s<br />

signes cliniques (toux, crachats, dyspnée…).<br />

L’exposition chronique à <strong>la</strong> fumée <strong>de</strong> tabac déprime <strong>la</strong> clearance mucociliaire. C<strong>et</strong>te<br />

dépression est réversible, après plusieurs mois d’arrêt du tabagisme, au moins si une bronchite<br />

chronique ne s’est pas installée.<br />

Les polluants gazeux <strong>de</strong> l’air environnant - SO2, NO2, O3 – ont également <strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s sur<br />

l’épuration mucociliaire, eff<strong>et</strong>s variables <strong>et</strong> contradictoires selon leur concentration <strong>et</strong> <strong>la</strong> durée <strong>de</strong><br />

l’exposition : transitoirement, un eff<strong>et</strong> simu<strong>la</strong>nt si l’exposition n’est pas très intense ; à terme,<br />

dysfonctionnement mucociliaire à l’origine d’affections bronchopulmonaires chroniques.<br />

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Schéma montrant <strong>la</strong> propulsion du mucus<br />

(m) sur <strong>de</strong>s zones d’épithélium cilié (e).<br />

Durant <strong>la</strong> phase efficace <strong>de</strong> leur battement,<br />

les cils (c) soulèvent un peu le mucus,<br />

faisant apparaître <strong>de</strong>s zones séparées <strong>de</strong><br />

propulsion (p) du mucus. Sur c<strong>et</strong>te figure, le<br />

mucus avance dans <strong>la</strong> direction <strong>de</strong>s flèches<br />

continues grâce à <strong>la</strong> phase efficace <strong>de</strong>s<br />

battements. Les on<strong>de</strong>s métachrones dues à<br />

<strong>la</strong> coordination ciliaire se dép<strong>la</strong>cent dans <strong>la</strong><br />

direction <strong>de</strong>s flèches en pointillé.<br />

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4. Les Unités Respiratoires : Les Acinus Pulmonaires<br />

4.1. Les <strong>principaux</strong> composants <strong>de</strong> l’alvéole pulmonaire<br />

Au terme <strong>de</strong> son cheminement dans les <strong>voie</strong>s <strong>de</strong> conduction, l’air pénètre dans <strong>la</strong> zone<br />

alvéo<strong>la</strong>ire, fonctionnellement organisée pour faciliter les échanges gazeux entre l’organisme <strong>et</strong> le<br />

milieu extérieur.<br />

L’alvéole est une cavité aérienne, tapissée par une paroi épithéliale mince <strong>et</strong> perméable,<br />

très différente <strong>de</strong> <strong>la</strong> paroi <strong>de</strong>s <strong>voie</strong>s <strong>de</strong> conduction. C<strong>et</strong>te cavité est maintenue “ouverte” par<br />

l’action d’un film lipidique tensioactif, le surfactant, qui lui sert d’armature <strong>et</strong> en comble les pores.<br />

L’épithélium alvéo<strong>la</strong>ire est au contact <strong>de</strong>s capil<strong>la</strong>ires pulmonaires, sur <strong>la</strong> majeure partie <strong>de</strong><br />

sa surface. Ailleurs il repose sur un tissu interstitiel, composé <strong>de</strong> col<strong>la</strong>gène, <strong>de</strong> fines fibres<br />

é<strong>la</strong>stiques <strong>et</strong> <strong>de</strong> diver<strong>ses</strong> cellules, surtout conjonctives (fibrob<strong>la</strong>stes, myofibrob<strong>la</strong>stes,<br />

lymphocytes…)<br />

La paroi alvéolo-capil<strong>la</strong>ire comporte le plus souvent une cellule alvéo<strong>la</strong>ire mince <strong>et</strong> une<br />

cellule endothéliale, reposant toutes <strong>de</strong>ux sur une membrane basale qui leur est commune. C<strong>et</strong>te<br />

paroi, d’une extrême minceur, ne dépasse pas quelques dixièmes <strong>de</strong> micromètres <strong>et</strong> perm<strong>et</strong> une<br />

diffusion extrêmement rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s gaz.<br />

Sur <strong>la</strong> face externe <strong>de</strong> <strong>la</strong> paroi <strong>de</strong> chaque alvéole, une volumineuse cellule est postée - le<br />

macrophage alvéo<strong>la</strong>ire - assumant <strong>de</strong>s fonctions <strong>de</strong> <strong>défense</strong> immédiate <strong>et</strong> d’alerte par rapport à<br />

l’irruption <strong>de</strong> corps étrangers indésirables, particules diver<strong>ses</strong>, vivantes ou non, organiques ou<br />

minérales.<br />

4.2. l’épithélium alvéo<strong>la</strong>ire<br />

C<strong>et</strong> épithélium est très différent <strong>de</strong> l’épithélium bronchique : il est mince, ne porte pas <strong>de</strong><br />

cil <strong>et</strong> secrète un flui<strong>de</strong> lipidique principal constituant du surfactant.<br />

L’épithélium alvéo<strong>la</strong>ire est constitué <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux types cellu<strong>la</strong>ires : cellules <strong>de</strong> type I <strong>et</strong> <strong>de</strong><br />

type II, aussi appelés pneumocytes I <strong>et</strong> II [7].<br />

Les pneumocytes I sont <strong>de</strong>s cellules <strong>la</strong>rges, très ap<strong>la</strong>ties, endothéliformes, dont le diamètre<br />

est d’environ 50 µm <strong>et</strong> l’épaisseur <strong>de</strong> 0,1 à 0,3 µm ; Elles couvrent plus <strong>de</strong> 90 % <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface<br />

alvéo<strong>la</strong>ire. Ce sont <strong>de</strong>s cellules terminales, incapables <strong>de</strong> se diviser. Elles sont très sensibles aux<br />

agressions <strong>et</strong> aux toxiques qui provoquent leur <strong>de</strong>struction. Elles représentent environ 40% <strong>de</strong>s<br />

cellules alvéo<strong>la</strong>ires.<br />

Les pneumocytes II sont <strong>de</strong>s cellules cuboïdales, plus p<strong>et</strong>ites, dont le diamètre est d’environ<br />

15 µm. Elles couvrent seulement quelques % <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface alvéo<strong>la</strong>ire mais représentent <strong>la</strong> majorité<br />

<strong>de</strong> <strong>ses</strong> cellules, environ 60%. Elles sont capables <strong>de</strong> se diviser <strong>et</strong> <strong>de</strong> se différencier pour former <strong>de</strong>s<br />

cellules <strong>de</strong> type I, jouant ainsi un rôle essentiel dans <strong>la</strong> régénération <strong>de</strong> l’épithélium alvéo<strong>la</strong>ire<br />

lorsqu‘il a été lésé. Elles ont une fonction sécrétoire importante <strong>et</strong> produisent <strong>la</strong> dipalmitoyllecithine,<br />

composant principal du surfactant. Elles sont également dotées <strong>de</strong> propriétés<br />

métaboliques importantes qui jouent un rôle dans <strong>la</strong> biotransformation <strong>de</strong>s substances étrangères.<br />

Enfin elles participent au transport d’électrolytes <strong>et</strong> à l’évacuation <strong>de</strong> l’eau <strong>de</strong>s alvéoles.<br />

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Figure 11. Le tissu alvéo<strong>la</strong>ire pulmonaire [4]<br />

Les cellules cibles<br />

<strong>de</strong>s cancers broncho-pulmonaires<br />

L’arbre <strong>respiratoire</strong>, <strong>de</strong>puis les bronches jusqu’aux alvéoles, ne<br />

comporte que trois types <strong>de</strong> cellules capables <strong>de</strong> division <strong>et</strong> donc<br />

susceptibles d’être à l’origine du développement d’un clone <strong>de</strong><br />

cellules cancéreu<strong>ses</strong> :<br />

• les cellules basales <strong>de</strong> l’épithélium bronchique ;<br />

• les cellules <strong>de</strong> C<strong>la</strong>ra <strong>de</strong> l’épithélium bronchio<strong>la</strong>ire ;<br />

• les pneumocytes <strong>de</strong> type II <strong>de</strong> l’épithélium alvéo<strong>la</strong>ire.<br />

En pratique, les cancers bronchiolo-alvéo<strong>la</strong>ires, développés à partir<br />

<strong>de</strong>s pneumocytes alvéo<strong>la</strong>ires sont rares chez l’Homme.<br />

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4.3. le surfactant<br />

Le surfactant est un film “lipidique” qui recouvre <strong>la</strong> paroi <strong>de</strong>s alvéoles. Il est composé<br />

principalement <strong>de</strong> lipi<strong>de</strong>s, environ 90 %, dont <strong>la</strong> majorité sont <strong>de</strong>s phospholipi<strong>de</strong>s. Une fraction<br />

importante est représentée par <strong>de</strong>s phosphatidylcholine à aci<strong>de</strong>s gras insaturés (25 %). Les autres<br />

constituants sont <strong>de</strong>s protéines (environ 8 %), dont on a individualisé quatre composants<br />

spécifiques (SP- A, SP- B , SP- C, SP- D ), <strong>et</strong> <strong>de</strong>s gluci<strong>de</strong>s (environ 2%) [11].<br />

Lipi<strong>de</strong>s 90 % dont - phosphatidylcholine (saturée) 45 %<br />

- phosphatidylcholine (insaturée) 25 %<br />

Protéines 8 %<br />

Gluci<strong>de</strong>s 2 %<br />

Tableau 6. Composition du surfactant pulmonaire (d’après [11]).<br />

La sécrétion du surfactant est assurée essentiellement par les pneumocytes II. Les cellules<br />

<strong>de</strong> C<strong>la</strong>ra y participent aussi, en produisant également quelques composants protéiques (SP-A,<br />

SP-B). Le surfactant se renouvelle rapi<strong>de</strong>ment, en quelques heures (3 à 11 h), principalement par<br />

l’intermédiaire <strong>de</strong>s pneumocytes II.<br />

La fonction principale du surfactant est d’assurer le maintien <strong>de</strong> <strong>la</strong> tension <strong>de</strong> surface<br />

alvéo<strong>la</strong>ire, empêchant l’effondrement <strong>de</strong> l’alvéole à l’expiration. Sa dégradation<br />

lipoperoxydasique, par l’agression oxydante due par exemple à NO2 <strong>et</strong> O3, entraîne un col<strong>la</strong>psus<br />

alvéo<strong>la</strong>ire. Le surfactant intervient aussi dans les fonctions <strong>de</strong> <strong>défense</strong> pulmonaire en favorisant <strong>la</strong><br />

fonction phagocytaire <strong>de</strong>s macrophages. Il semble également que le surfactant puisse avoir une<br />

action antibactérienne directe.<br />

4.4. Les macrophages alvéo<strong>la</strong>ires<br />

Les macrophages sont <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s cellules (12 à 40 µm), mobiles, postées sur <strong>la</strong> paroi<br />

alvéo<strong>la</strong>ire <strong>et</strong> qui “ rô<strong>de</strong>nt ” à sa surface, phagocytant tous les corps étrangers qui se présentent :<br />

microorganismes <strong>et</strong> débris organiques, particules minérales soli<strong>de</strong>s, granuleu<strong>ses</strong> ou fibreu<strong>ses</strong>… Ce<br />

sont <strong>de</strong>s cellules d’origine médul<strong>la</strong>ire, dérivées <strong>de</strong>s monocytes sanguins circu<strong>la</strong>nts, qui migrent<br />

dans le tissu pulmonaire. Les macrophages ont un <strong>la</strong>rge cytop<strong>la</strong>sme, riche en lysosomes, contenant<br />

<strong>de</strong> nombreu<strong>ses</strong> <strong>et</strong> puissantes enzymes protéolytiques, essentielles pour dégra<strong>de</strong>r normalement le<br />

matériel étranger qu’ils incorporent.<br />

Le macrophage est par excellence <strong>la</strong> cellule <strong>de</strong> <strong>défense</strong> du tissu pulmonaire. Il joue un rôle<br />

essentiel dans le maintien <strong>de</strong> <strong>la</strong> stérilité <strong>de</strong>s <strong>voie</strong>s <strong>respiratoire</strong>s, en phagocytant <strong>et</strong> en détruisant les<br />

microorganismes infectieux, tels que les bactéries. Il épure aussi les particules étrangères, les<br />

débris cellu<strong>la</strong>ires qui se déposent dans le poumon profond <strong>et</strong> s’efforce <strong>de</strong> les dégra<strong>de</strong>r à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

<strong>ses</strong> enzymes <strong>et</strong> en produisant <strong>de</strong>s espèces réactives du dioxygène.<br />

Les macrophages sont capables <strong>de</strong> générer <strong>et</strong> <strong>de</strong> libérer un nombre important <strong>de</strong> substances<br />

chimiques susceptibles <strong>de</strong> moduler les réactions <strong>de</strong> <strong>défense</strong> <strong>de</strong> l’appareil <strong>respiratoire</strong> <strong>et</strong> aussi <strong>de</strong><br />

produire <strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s nocifs en perpétuant les phénomènes inf<strong>la</strong>mmatoires [12] :<br />

• cytokines pro-inf<strong>la</strong>mmatoires (TNF α, IL –1, IL- 6 …),<br />

• médiateurs vasoactifs, dérivés du métabolisme <strong>de</strong> l’aci<strong>de</strong> arachidonique (PGE-1, PGE-2… ),<br />

• enzymes protéolytiques <strong>et</strong> espèces réactives du dioxygène, à l’origine directe <strong>de</strong> lésions<br />

tissu<strong>la</strong>ires.<br />

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membrane cellu<strong>la</strong>ire<br />

au contact <strong>de</strong>s fibres<br />

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formation du<br />

phagolysosome<br />

réingestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> fibre<br />

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rupture <strong>de</strong> <strong>la</strong> membrane<br />

du phagolysosome<br />

lente dissolution<br />

mort cellu<strong>la</strong>ire <strong>et</strong><br />

libération <strong>de</strong> <strong>la</strong> fibre<br />

épuration<br />

Figure 12. Les différentes étapes <strong>de</strong> <strong>la</strong> phagocytose <strong>de</strong>s fibres minérales,<br />

par les macrophages alvéo<strong>la</strong>ires.<br />

Les macrophages participent aussi à <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> <strong>défense</strong> immunitaire, en agissant comme<br />

<strong>de</strong>s cellules présentatrices <strong>de</strong> l’antigène aux lymphocytes T.<br />

Phagocytose, pinocytose <strong>et</strong> endocytose<br />

Ce sont trois termes qui perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong> désigner les modalités d’internalisation par<br />

les cellules, le plus souvent <strong>de</strong>s macrophages, <strong>de</strong>s matériaux étrangers, présents<br />

dans l’organisme.<br />

Phagocytose désigne l’incorporation <strong>de</strong> particules soli<strong>de</strong>s.<br />

Pinocytose désigne l’incorporation <strong>de</strong> gouttel<strong>et</strong>tes liqui<strong>de</strong>s.<br />

Endocytose s’emploie pour l’ensemble <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux phénomènes.<br />

4.5. Épuration muco-ciliaire <strong>et</strong> épuration alvéo<strong>la</strong>ire<br />

L’épuration <strong>de</strong>s particules inhalées qui se déposent dans l’appareil <strong>respiratoire</strong> s’effectue<br />

donc selon <strong>de</strong>ux mo<strong>de</strong>s <strong>principaux</strong> : l’un, au niveau <strong>de</strong>s <strong>voie</strong>s <strong>de</strong> conduction, repose<br />

principalement sur le système muco-ciliaire, l’autre, au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone d’échanges gazeux, est<br />

réalisé principalement par les macrophages alvéo<strong>la</strong>ires.<br />

Les courbes d’épuration, réalisées à l’ai<strong>de</strong> d’aérosols marqués, montrent <strong>de</strong>ux pha<strong>ses</strong> dans<br />

ce processus [9]. La première, rapi<strong>de</strong>, en quelques heures (<strong>de</strong>mi-vie <strong>de</strong> 8 - 9 heures) correspond à<br />

l’épuration muco-ciliaire <strong>de</strong>s particules déposées sur l’épithélium cilié. Elle est d’autant plus<br />

rapi<strong>de</strong> que les particules se déposent au niveau <strong>de</strong>s <strong>voie</strong>s aériennes <strong>de</strong> plus gros calibre où <strong>la</strong><br />

distance à parcourir est plus courte <strong>et</strong> <strong>la</strong> vitesse du transport plus rapi<strong>de</strong>. La secon<strong>de</strong> est lente, sa<br />

durée se compte en jours (<strong>de</strong>mi-vie <strong>de</strong> 60 à 100 jours). Elle correspond à l’épuration alvéo<strong>la</strong>ire.<br />

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pourcentage du dépôt<br />

radioactif pulmonaire initial<br />

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100<br />

0<br />

phase<br />

rapi<strong>de</strong><br />

24e 24 heure e 24 heure e heure<br />

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phase lente<br />

dépôt<br />

trachéobronchique<br />

dépôt alvéo<strong>la</strong>ire<br />

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C<strong>la</strong>irance mucociliaire (%)<br />

A B<br />

100<br />

75<br />

50<br />

25<br />

copyright<br />

site dépôt aérosol<br />

Proximal<br />

Distal<br />

0<br />

0 1 2 3 4 5 6<br />

temps après inha<strong>la</strong>tion (heure)<br />

Figure 13. Épuration muco-ciliaire <strong>et</strong> épuration alvéo<strong>la</strong>ire.<br />

A. Courbe <strong>de</strong> c<strong>la</strong>irance pulmonaire avec sa phase initiale, trachéobronchique <strong>et</strong> sa phase<br />

lente alvéo<strong>la</strong>ire. B. Exemples <strong>de</strong> courbes <strong>de</strong> c<strong>la</strong>irance mucociliaire après inha<strong>la</strong>tion d’un<br />

aérosol radiomarqué. La c<strong>la</strong>irance mucociliaire est plus rapi<strong>de</strong> lorsque le dépôt est proximal<br />

(d’après [13]).<br />

5. La Plèvre<br />

La plèvre est une fine membrane qui enveloppe les poumons <strong>et</strong> tapisse l’intérieur <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

paroi thoracique. Elle comporte <strong>de</strong>ux feuill<strong>et</strong>s : le feuill<strong>et</strong> qui recouvre <strong>la</strong> surface <strong>de</strong>s poumons,<br />

appelé plèvre viscérale, <strong>et</strong> celui qui tapisse <strong>la</strong> face interne <strong>de</strong> <strong>la</strong> paroi thoracique, appelé plèvre<br />

pariétale. Entre ces <strong>de</strong>ux feuill<strong>et</strong>s se trouve un espace quasi virtuel, occupé par une mince couche<br />

<strong>de</strong> liqui<strong>de</strong>, <strong>de</strong> dix à vingt microns d’épaisseur [14] <strong>et</strong> espace pleural est, chez l’Homme, scindé en<br />

<strong>de</strong>ux cavités, non communicantes, correspondant aux poumons droit <strong>et</strong> gauche ; il est unique au<br />

contraire dans certaines espèces animales très utilisées en expérimentation, comme le Rat.<br />

La plèvre est une membrane séreuse, constituée d’un épithélium simple, c’est à dire d’une<br />

seule couche <strong>de</strong> cellules jointives, les cellules mésothéliales, imp<strong>la</strong>ntées sur une membrane basale.<br />

On connaît ainsi aujourd’hui <strong>de</strong>ux fonctions principales <strong>de</strong> <strong>la</strong> plèvre :<br />

• une fonction mécanique : les <strong>de</strong>ux feuill<strong>et</strong>s pleuraux facilitent le glissement <strong>de</strong>s poumons<br />

contre <strong>la</strong> paroi thoracique, lors <strong>de</strong>s mouvements <strong>respiratoire</strong>s ;<br />

• une fonction d’échanges <strong>et</strong> <strong>de</strong> transport <strong>de</strong> liqui<strong>de</strong>s, <strong>de</strong> cellules <strong>et</strong> <strong>de</strong> particules. Chez les<br />

grands mammifères, à plèvre épaisse, les gros<strong>ses</strong> molécules protéiques <strong>et</strong> les particules soli<strong>de</strong>s<br />

(cellules, particules minérales…), présentes dans <strong>la</strong> cavité pleurale, sont aspirées par les pores<br />

lymphatiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> plèvre pariétale <strong>et</strong> sont épurées par les vaisseaux lymphatiques.<br />

La plèvre peut être le siège <strong>de</strong> manifestations pathologiques, dont les plus sévères, en<br />

particulier les cancers (mésothéliomes), étaient extrêmement rares jusqu’à une époque récente<br />

(années 60). Elle <strong>de</strong>meure jusqu’à aujourd’hui une structure re<strong>la</strong>tivement peu étudiée, connue<br />

surtout par <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s expérimentales chez l’animal <strong>et</strong> <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s in vitro sur <strong>de</strong>s cultures <strong>de</strong><br />

cellules mésothéliales. Chez l’Homme, le mésothéliome pleural débute le plus souvent au niveau<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> plèvre pariétale [14].<br />

Les cellules mésothéliales sont <strong>de</strong>s cellules grossièrement cubiques dont le diamètre varie<br />

entre 16 <strong>et</strong> 40 µm, <strong>et</strong> l’épaisseur entre 1 <strong>et</strong> 4 µm.<br />

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Les cellules mésothéliales peuvent être altérées à l’occasion <strong>de</strong> tous types d’agression.<br />

Elles <strong>de</strong>squament facilement dans <strong>la</strong> cavité pleurale. Leur renouvellement est estimé à 33 jours<br />

chez le Rat. On observe seulement une mitose sur 10 000 cellules au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> plèvre humaine.<br />

Les cellules mésothéliales sont capables d’internaliser <strong>de</strong>s particules <strong>de</strong> diamètre inférieur à<br />

1 µm. La phagocytose <strong>de</strong>s plus gros<strong>ses</strong> particules, observée avec les cellules mésothéliales en<br />

culture, n’a pratiquement pas été mise en évi<strong>de</strong>nce chez l’Homme in situ [14]. Les cellules<br />

mésothéliales, en culture, peuvent internaliser les fibres minérales dans <strong>de</strong>s vacuoles d’endocytose<br />

qui fusionnent ensuite avec les lysosomes. C<strong>et</strong>te phagocytose s’accompagne à court terme <strong>de</strong><br />

l’apparition d’anomalies chromosomiques, puis à long terme <strong>de</strong> transformation néop<strong>la</strong>sique [14].<br />

Les fibres d’amiante sont également responsables <strong>de</strong> <strong>la</strong> production d’espèces activées <strong>de</strong><br />

l’oxygène <strong>et</strong> <strong>de</strong> cytokines (IL4, IL8) par les cellules mésothéliales [14].<br />

Les cellules mésothéliales jouent un rôle important dans les processus inf<strong>la</strong>mmatoires <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

plèvre, en particulier par leur capacité à recruter <strong>de</strong>s cellules compétentes <strong>et</strong> à produire <strong>de</strong>s<br />

facteurs favorisant <strong>la</strong> cicatrisation. Le processus <strong>de</strong> réparation peut conduire à une réparation<br />

complète sans séquelle ou à un remo<strong>de</strong><strong>la</strong>ge comme il est observé dans certaines pathologies<br />

pleurales. Les cellules mésothéliales ont <strong>la</strong> capacité “ in vitro ” <strong>de</strong> secréter les éléments du tissu<br />

conjonctif pleural : fibres <strong>de</strong> col<strong>la</strong>gène <strong>et</strong> fibres é<strong>la</strong>stiques.<br />

Les étu<strong>de</strong>s du caryotype <strong>de</strong>s lignées <strong>de</strong> cellules mésothéliales tumorales montrent une<br />

hétérogénéité : certaines lignées étant proches <strong>de</strong> <strong>la</strong> diploïdie, d’autres al<strong>la</strong>nt jusqu’à une<br />

hyperploïdie très marquée. Des anomalies chromosomiques variées ont été décrites dans les<br />

mésothéliomes malins, Les étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> biologie molécu<strong>la</strong>ire n’ont pas montré à ce jour <strong>de</strong> re<strong>la</strong>tion<br />

entre <strong>la</strong> transformation maligne <strong>de</strong>s cellules mésothéliales <strong>et</strong> l’activation d’un oncogène spécifique<br />

ou <strong>la</strong> mutation d’un gène suppresseur <strong>de</strong> tumeur [14].<br />

6. Conclusion : Les <strong>principaux</strong> Mécanismes <strong>de</strong> Défense <strong>et</strong> leurs<br />

variations<br />

6.1. Les différents moyens <strong>de</strong> <strong>défense</strong><br />

L’organisme dispose donc, au niveau <strong>de</strong> l’appareil <strong>respiratoire</strong>, <strong>de</strong> moyens <strong>de</strong> <strong>défense</strong> très<br />

diversifiés contre les agressions <strong>de</strong>s gaz <strong>et</strong> <strong>de</strong>s particules minérales <strong>de</strong> l’air ambiant. Pour résumer,<br />

schématiquement, ces moyens peuvent être regroupés en trois gran<strong>de</strong>s catégories :<br />

1. Moyens mécaniques qui concernent surtout les <strong>voie</strong>s <strong>de</strong> conduction aériennes :<br />

• Disposition anatomique <strong>de</strong>s <strong>voie</strong>s aériennes <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’arbre trachéobronchique qui favorise <strong>la</strong><br />

déposition <strong>de</strong>s particules,<br />

• Filtration aérodynamique nasopharyngée <strong>et</strong> trachéobronchique,<br />

• Evacuation mécanique par le tapis mucociliaire ;<br />

2. Moyens physico-chimiques qui concernent toutes les surfaces <strong>de</strong> contact avec l’air inhalé :<br />

• Revêtements <strong>de</strong> protection <strong>de</strong>s parois (mucus <strong>de</strong>s <strong>voie</strong>s <strong>de</strong> conduction, surfactant alvéo<strong>la</strong>ire),<br />

• Membranes cellu<strong>la</strong>ires lipidiques ;<br />

3. Moyens cellu<strong>la</strong>ires qui jouent un rôle majeur dans <strong>la</strong> zone alvéo<strong>la</strong>ire :<br />

• Phagocytose, surtout par les macrophages alvéo<strong>la</strong>ires (cellules à “poussières”),<br />

• Défense immunitaire par les lymphocytes <strong>et</strong> les macrophages<br />

Ces différents moyens constituent un ensemble <strong>de</strong> barrières <strong>de</strong> <strong>défense</strong> très sophistiqué, <strong>et</strong><br />

d’autant plus complexe qu’il est <strong>la</strong>rgement modu<strong>la</strong>ble.<br />

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6.2. Les modu<strong>la</strong>tions physiologiques<br />

Les modu<strong>la</strong>tions physiologiques <strong>de</strong>s réactions <strong>de</strong> <strong>défense</strong> <strong>de</strong> l’appareil <strong>respiratoire</strong> en<br />

réponse aux agressions <strong>de</strong>s polluants aériens sont extrêmement nombreu<strong>ses</strong> <strong>et</strong> portent sur <strong>la</strong><br />

majorité <strong>de</strong>s moyens <strong>de</strong> <strong>défense</strong>, par exemple :<br />

• variations <strong>de</strong> diamètre <strong>de</strong>s <strong>voie</strong>s <strong>de</strong> conduction : il peut être diminué (bronchoconstriction) ou<br />

augmenté (broncho-di<strong>la</strong>tation). La bronchoconstriction, par exemple, augmente l’impaction<br />

<strong>de</strong>s particules sur les éperons bronchiques <strong>et</strong> l’interception <strong>de</strong>s particules fibreu<strong>ses</strong> ;<br />

• variations <strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquence <strong>respiratoire</strong> ;<br />

• variation <strong>de</strong>s secrétions <strong>de</strong> mucus <strong>et</strong> <strong>de</strong> surfactant. L’augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécrétion <strong>de</strong> mucus ,<br />

généralement accompagnée d’une broncho-di<strong>la</strong>tation, favorise l’épuration muco-ciliaire <strong>de</strong>s<br />

particules ;<br />

• expulsions réflexes : toux <strong>et</strong> éternuement ;<br />

• activation <strong>de</strong>s moyens cellu<strong>la</strong>ires : phagocytose par les macrophages, réaction immune<br />

(lymphocytes, mastocytes <strong>et</strong> cellules présentatrices <strong>de</strong> l’antigène).<br />

En règle générale, ces réactions défensives ten<strong>de</strong>nt :<br />

• à empêcher <strong>la</strong> pénétration d’un polluant dans <strong>la</strong> profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong>s <strong>voie</strong>s <strong>de</strong> conduction aérienne<br />

(par exemple pour les gaz irritants, les poussières…) ;<br />

• à accélérer l’épuration <strong>de</strong>s polluants particu<strong>la</strong>ires déposés sur les parois <strong>de</strong>s <strong>voie</strong>s <strong>de</strong><br />

conduction.<br />

Dans certains cas, les réactions <strong>de</strong> l’appareil <strong>respiratoire</strong> sont beaucoup moins favorables.<br />

C’est le cas en particulier lorsque l’agression est importante ou lorsqu’elle est prolongée : une<br />

hypersécrétion <strong>de</strong> mucus peut encombrer les <strong>voie</strong>s <strong>respiratoire</strong>s, une inf<strong>la</strong>mmation chronique peut<br />

déclencher un processus <strong>de</strong> fibrose … Ces réactions défensives peuvent aussi être débordées par<br />

l’ampleur <strong>de</strong> l’agression, par exemple en cas d’exposition massive à <strong>de</strong>s poussières.<br />

Enfin, il faut gar<strong>de</strong>r présent à l’esprit que certains polluants peuvent déjouer les systèmes<br />

<strong>de</strong> <strong>défense</strong> en pénétrant l’appareil <strong>respiratoire</strong> sans y provoquer <strong>la</strong> moindre réaction. C’est par<br />

exemple le cas habituel <strong>de</strong>s vapeurs <strong>de</strong> mercure <strong>et</strong> aussi <strong>de</strong> certains gaz asphyxiants,<br />

particulièrement traîtres, comme le monoxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> carbone.<br />

6.3. Variations <strong>de</strong>s caractéristiques <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions exposées<br />

Les variations <strong>de</strong>s réactions <strong>de</strong> <strong>défense</strong> <strong>de</strong> l’appareil <strong>respiratoire</strong> ne tiennent pas seulement<br />

aux modu<strong>la</strong>tions physiologiques que l’on peut observer chez l’adulte en pleine santé. Elles<br />

dépen<strong>de</strong>nt aussi <strong>de</strong>s caractéristiques <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions exposées, au moment particulier où c<strong>et</strong>te<br />

exposition intervient.<br />

Les réactions <strong>de</strong> <strong>défense</strong> vont dépendre également, <strong>et</strong> souvent <strong>de</strong> façon primordiale :<br />

• <strong>de</strong>s variations entre les individus, qu’elles tiennent par exemple au sexe ou à leur susceptibilité<br />

génétique ;<br />

• <strong>de</strong>s différents niveaux d’activité ; lors d’un effort intense par exemple, <strong>la</strong> venti<strong>la</strong>tion <strong>et</strong> <strong>la</strong><br />

perfusion pulmonaire seront considérablement augmentées <strong>et</strong> peuvent multiplier par 10 le<br />

niveau d’exposition du suj<strong>et</strong> ;<br />

• <strong>de</strong>s variations <strong>de</strong>s caractéristiques <strong>de</strong> l’individu exposé, qu’elles soient physiologiques ou liées<br />

à une modification <strong>de</strong> son état <strong>de</strong> santé .<br />

6.4. Variations <strong>de</strong>s caractéristiques individuelles <strong>de</strong>s suj<strong>et</strong>s exposés<br />

Des variations importantes <strong>et</strong> physiologiques <strong>de</strong>s réactions <strong>de</strong> <strong>défense</strong> sont observées, chez<br />

le suj<strong>et</strong> en bonne santé, en fonction <strong>de</strong> son âge (enfant, adulte, vieil<strong>la</strong>rd), <strong>de</strong>s différents rythmes<br />

biologiques, <strong>de</strong> l’activité reproductrice chez <strong>la</strong> femme …<br />

Des variations également importantes peuvent intervenir à l’occasion <strong>de</strong> modifications <strong>de</strong><br />

l’état général ou <strong>de</strong> l’appareil <strong>respiratoire</strong>, qu’elles soient liées à <strong>la</strong> fatigue, au surmenage, au<br />

vieillissement, à <strong>de</strong>s déficiences (par ex : malnutrition ou dénutrition), à <strong>de</strong>s altérations<br />

fonctionnelles ou à <strong>de</strong>s pathologies déjà installées.<br />

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Acknowledgements<br />

Nous tenons à remercier Dem<strong>et</strong>ri PAVIA pour l’autorisation <strong>de</strong> publication <strong>de</strong> <strong>la</strong> figure 13,<br />

ainsi que Michael A. SLEIGH pour celle <strong>de</strong> <strong>la</strong> figure 10.<br />

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[13] PAVIA D., communication personnelle, 2000.<br />

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