DRACULA WALTZ - Marcel Kervan
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MATHILDE – Je me sens différente cette nuit, comme engourdie. C’est ta faute : tu me<br />
regardes avec des yeux si sérieux.<br />
LE COMTE – Ses lèvres frémissaient, gonflées d’un désir que je découvrais.<br />
MATHILDE – Prends-moi dans tes bras.<br />
LE COMTE – Elle attendait mes caresses, mes mots d’amour.<br />
MATHILDE – Il y a si longtemps que j’attends ce moment.<br />
LE COMTE – Je me suis penché sur son corps alangui. Doucement. Doucement.<br />
MATHILDE – Je t’aime, si tu savais comme je t’aime.<br />
La lumière, derrière le tulle, s’éteint brutalement. Les éclairages de la crypte effacent le<br />
rêve.<br />
LE COMTE, après un long silence – Je me suis enfui.<br />
LE FILS – Toi ?<br />
LE COMTE – Oui… Et pourtant, je l’aimais. Je l’aimais assez pour en faire ma femme. Je ne<br />
voulais pas la voir vieillir,…mourir. Je voulais lui épargner son destin.<br />
LE FILS – Pourquoi ne l’as-tu pas fait ?<br />
LE COMTE – Je ne sais pas… La peur de son éternité peut-être…<br />
LE FILS – Mais tu l’as gardée ici, avec toi. Tu lui as tout dévoilé.<br />
LE COMTE – Et elle a tout accepté. Elle m’aimait. Elle est restée.<br />
LE FILS – Mais moi, elle me méprise. Parce que je ne te ressemble pas. Tous les deux, vous<br />
croyez que je suis malade. Ce n’est pas vrai. Il faut que tu comprennes : je suis différent,<br />
différent.<br />
LE COMTE - Différent ? Mais de qui ?<br />
LE FILS – De toi. Des autres.<br />
LE COMTE – Les autres ne comptent pas.<br />
LE FILS – Tu ne veux pas comprendre !<br />
LE COMTE – Ne t’énerve pas. (Il va ouvrir le tombeau.) Viens…Viens te coucher.<br />
Jean-Sébastien obéit.<br />
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