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DRACULA WALTZ - Marcel Kervan

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nouée. Et alors, je la vis, là, devant moi. Elle traversait la contrée pour aller rejoindre un<br />

fiancé qu’elle n’avait jamais vu.<br />

MATHILDE – Mon cocher s’est égaré.<br />

LE COMTE – Et elle me demandait, timidement, l’hospitalité pour la nuit.<br />

LA GOUVERNANTE – Et pour mes domestiques.<br />

LE COMTE – Je lui servis un repas léger.<br />

MATHILDE – Je tombe de sommeil.<br />

LE COMTE – Elle s’endormit tout aussitôt … Et le lendemain…<br />

MATHILDE – J’ai dormi presque vingt-quatre heures ?<br />

LE COMTE – Le soporifique était efficace.<br />

MATHILDE – Où est ma femme de chambre ? Et mon cocher ?<br />

LE COMTE – Ils avaient disparu.<br />

MATHILDE – Ils m’ont abandonnée ?<br />

LE COMTE – Elle apprit à vivre la nuit, comme moi, avec moi.<br />

MATHILDE – Je ne comprends pas ce qui m’arrive. Je dors toute la journée.<br />

LE COMTE – Nous bavardions. Nous pianotions. A quatre mains. Nous dévorions des<br />

romans. Nous en discutions des heures…<br />

MATHILDE – Dis-moi encore un de tes poèmes. Ils sont si beaux. Pourquoi tu te fais<br />

toujours prier ?<br />

LE COMTE – J’étais redevenu un adolescent.<br />

MATHILDE – Voilà des semaines que j’ai écrit à mes parents, je n’ai toujours pas reçu de<br />

réponse. Tu as beau essayer de me rassurer, je sens qu’ils m’en veulent. Je vais écrire à mon<br />

confesseur, il saura les amadouer.<br />

LE COMTE – Je brûlais ses lettres… Nous faisions de longues promenades pour respirer le<br />

sommeil de la forêt… Les nuits, les semaines passaient…<br />

MATHILDE – Je suis heureuse.<br />

LE COMTE – Moi aussi, j’étais heureux. Comme jamais je ne l’avais été. Ca ne pouvait pas<br />

durer… Je l’ai compris cette nuit-là. Une nuit gorgée des bruissements de l’automne… Des<br />

nuées fuyantes voilaient les fenêtres. Le vent zézayait dans les chênes roussis. Les loups au<br />

loin hurlaient leur fringale… Elle était là, près de moi. Tout près…<br />

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