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DRACULA WALTZ - Marcel Kervan

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LE FACTOTUM, sans aucunement réfléchir, il se précipite pour la chasser – Ouste ! Fous le<br />

camp sale bête !<br />

Et il tombe nez à nez avec le comte.<br />

LE COMTE – Pardon ?<br />

LE FACTOTUM, perdant les pédales – Je… je chassais une… Comment elle s’appelle<br />

encore cette bestiole ? Ah oui ! Un vampire !<br />

LOUISE, effrayée – Un vampire ?<br />

Le comte a un mouvement de fureur vite réprimé.<br />

LE COMTE – N’ayez pas peur. Ce n’est qu’une chauve-souris. Ce sont les paysans de chez<br />

nous qui l’appellent vampire. Sait-on seulement pourquoi ?<br />

SIGMUND – Mais parce qu’elle suce le sang des autres animaux.<br />

Le comte, instinctivement, a dégainé ses canines. Il est obligé de vite se détourner pour se<br />

recomposer un visage serein.<br />

LE COMTE – On brode, on fabule. L’humain est ainsi fait. Ce qu’il ne comprend pas<br />

l’inquiète. Ce qui l’inquiète lui fait peur. Et il aime avoir peur. Peut-être parce que l’angoisse,<br />

si minime soit-elle, exprime la vie. Cette vie dans laquelle vous passez, enchaînés dans une<br />

commune banalité… (Il s’aperçoit que ses invités le dévisagent, interloqués.) Mais je badine.<br />

(A Louise.) Gardez vos délicieuses frayeurs pour quelque chose, ou quelqu’un… qui en vaille<br />

la peine. Pas pour une chauve-souris. Surtout depuis que monsieur Strauss l’a mise en<br />

musique. (Pour détendre l’atmosphère, il chantonne quelques paroles de l’opérette « La<br />

Chauve-souris.») O chauve-souris, ô chauve-souris Laisse enfin s’échapper ta victime Le<br />

pauvre homme Est en trop fâcheuse posture (A Charlotte qui, flagorneuse, d’une voix<br />

médiocre, a chanté avec lui.) Vous êtes Charlotte Schneider, la pianiste.<br />

CHARLOTTE – Comment avez-vous deviné ?<br />

Le comte se contente de sourire et se tourne vers Louise.<br />

LE COMTE – Et voici Louise Schneider. (Il lui baise la main avec ferveur.) Vous êtes<br />

charmante, tout à fait charmante. (Charlotte toussote, il se retourne vers elle et lui baise la<br />

main également, mais avec dirions-nous un peu moins de fougue.) Toutes les deux. (Il<br />

regarde Sigmund.) Et monsieur est votre imprésario ?<br />

SIGMUND – Moi ?<br />

CHARLOTTE – Non. Monsieur est un ami, un ami dévoué. Qui a eu la gentillesse de nous<br />

accompagner. Un aussi long voyage. Dans un pays lointain.<br />

LE COMTE, à Sigmund, par souci de politesse – Vous êtes musicien ?<br />

SIGMUND – Non. Je suis médecin.<br />

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