29.06.2013 Views

Le sentier écologique de la réserve de M'Bour Sénégal - IRD

Le sentier écologique de la réserve de M'Bour Sénégal - IRD

Le sentier écologique de la réserve de M'Bour Sénégal - IRD

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Coordination: Philippe MATHIEU<br />

Valérie ROTIVAL<br />

Conception - maquette: Go<strong>de</strong>froy LUONG<br />

Illustrateur <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>nches <strong>de</strong>s oiseaux: Daniel MARCHESANI<br />

Illustrateur <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>nches mammifères: Minh LUONG<br />

Photo <strong>de</strong> couverture: Pierre REYNAUD (Vue générale du marigot <strong>de</strong> Mbaling)<br />

Tracé du <strong>sentier</strong> <strong>écologique</strong>: Michel GROUZIS,<br />

Bernard TRECA,<br />

Pierre REYNAUD<br />

Contacts pour visiter le <strong>sentier</strong> <strong>écologique</strong>:<br />

... Gerse<br />

Groupe d'étu<strong>de</strong>s el <strong>de</strong> réalisation pour <strong>la</strong> sauvegar<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'environnement ­<br />

BP SI - Mbour - <strong>Sénégal</strong><br />

Tél. : (22\) 57 10 32 / Fax: (221) 57 23 84<br />

... DPNS<br />

Direction <strong>de</strong>s parcs nationaux du <strong>Sénégal</strong> - Point E - Tour <strong>de</strong> l' œuf - BP<br />

5135 - Dakar - <strong>Sénégal</strong><br />

Tél. : (221) 25 05 40<br />

... Orstom<br />

L'Institut français <strong>de</strong> recherche scientifique pour le développement en<br />

coopération - Route <strong>de</strong>s Pères Maristes - BP 1386 - Dakar - <strong>Sénégal</strong><br />

Tél.: (221) 323480 - Fax: (221) 324307<br />

... UICN<br />

Union mondiale pour <strong>la</strong> nature - Avenue Bourguiba X rue 3 - BP 2014 ­<br />

Dakar - <strong>Sénégal</strong><br />

Tél. : (221) 24 OS 45 - Fax: (221) 24 92 46<br />

ISBN 2-70


,<br />

LE SENTIER ECOLOGIQUE<br />

,<br />

DE LA RESERVE DE MBOUR<br />

<strong>Sénégal</strong><br />

Michel GROUZIS, Bernard TRÉ'CA, Anh GALAT-LUONG, El Hadji FAYE<br />

1


Table <strong>de</strong>s matières<br />

La <strong>réserve</strong> <strong>écologique</strong> expérimentale <strong>de</strong> Mbour 3<br />

<strong>Le</strong> <strong>sentier</strong> <strong>écologique</strong> 4<br />

<strong>Le</strong>s espèces végétales du <strong>sentier</strong> <strong>écologique</strong> 7<br />

Quelques oiseaux du <strong>sentier</strong> <strong>écologique</strong> <strong>de</strong> Mbour 25<br />

<strong>Le</strong>s mammifères <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>réserve</strong> 37<br />

Pour en savoir plus (quelques références bibliographiques utiles) 46<br />

2


(Daniel<strong>la</strong>, Afzelia, Burkea, De<strong>la</strong>riuln...), et aux espèces herbacées pérennes<br />

(Andropogon ... ).<br />

Outre les perturbations naturelles, <strong>de</strong>puis plus <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux décennies les<br />

milieux naturels sénéga<strong>la</strong>is subissent <strong>de</strong>s pelturbations liées aux activités<br />

humaines.<br />

D'une palt une sécheresse, reconnue par les spécialistes comme intense,<br />

permanente et généralisée, s'est installée <strong>de</strong>puis <strong>la</strong> fin <strong>de</strong>s années soixante:<br />

certains auteurs ont même parlé d'aridification du milieu. D'autre part, l'une<br />

<strong>de</strong>s croissances démographiques les plus élevées du mon<strong>de</strong> (2,8 % l'an), associée<br />

à <strong>de</strong>s techniques agricoles évoluant peu, engendre l'extension <strong>de</strong>s<br />

champs par déforestation et mise en culture <strong>de</strong>s zones sensibles à l'érosion.<br />

De plus. le caractère permanent <strong>de</strong>s cultures entraîne <strong>la</strong> diminution <strong>de</strong>s<br />

jachères. voire leur disparition.<br />

1400 PrécipItations annuelles (!:!.f!I)<br />

1200<br />

1000<br />

600<br />

600<br />

200<br />

Evolution interannuelle <strong>de</strong>s précipitations annuelles 1<br />

à <strong>la</strong> station météorologique<br />

Moyenne (1932-1992) = 671 mm<br />

1930 1940 1950 1960 1971) .960 1990 2000<br />

Ce sont là <strong>de</strong>s conditions défavorables au maintien <strong>de</strong> l'équilibre <strong>de</strong>s écosystèmes.<br />

Elles sont à l'origine <strong>de</strong> <strong>la</strong> dégradation <strong>de</strong>s terres et provoquent L1ne<br />

pelte <strong>de</strong> biodiversité.<br />

On assiste simultanément à une érosion du savoir traditionnel sur le milieu<br />

et son utilisation.<br />

Dans ce contexte, <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce d'aires protégées, d'une importance<br />

particulière sur le p<strong>la</strong>n biologique ou <strong>de</strong>s paysages, <strong>de</strong>vient une nécessité, non<br />

seulement pour protéger et valoriser <strong>la</strong> diversité biologique qui est une riches-<br />

5


se nationale, mais encore pour sensibiliser les popu<strong>la</strong>tions et les déci<strong>de</strong>urs aux<br />

problèmes <strong>de</strong> conservation et <strong>de</strong> sauvegar<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'environnement.<br />

La <strong>réserve</strong> <strong>écologique</strong> expérimentale <strong>de</strong> Mbour offre, dans un espace limité.<br />

une gran<strong>de</strong> diversité <strong>de</strong> milieux <strong>écologique</strong>s : côte sableuse. savane<br />

arbustive, <strong>la</strong>gune littorale, mangrove. Elle constitue un îlot <strong>de</strong> verdure dans un<br />

environnement fortement humanisé.<br />

Un <strong>sentier</strong> <strong>écologique</strong> y a été imp<strong>la</strong>nté afin d'éduquer, informer et sensibiliser<br />

le public le plus <strong>la</strong>rge aux problèmes <strong>de</strong> l'environnement. <strong>Le</strong> <strong>sentier</strong><br />

s'étend sur un kilomètre et <strong>de</strong>mi. On y rencontre un certain nombre d'espèces<br />

végétales et animales.<br />

Parmi les végétaux, nous avons retenu principalement <strong>de</strong>s espèces qui<br />

développent <strong>de</strong>s dispositifs ou mécanismes particuliers pour s'adapter aux<br />

conditions défavorables <strong>de</strong>s habitats: secs, salés, pauvres en éléments fertilisants.<br />

instables, asphyxiants. <strong>Le</strong>s milieux concernés étant soumis à <strong>de</strong> fortes<br />

variations saisonnières, on n' y trouvera pendant une bonne partie <strong>de</strong> l'année<br />

(novembre à juillet) que les espèces végétales pérennes, notamment les arbres<br />

et les arbustes. Il faudra alors parcourir le <strong>sentier</strong> en saison <strong>de</strong>s pluies (août à<br />

octobre) pour y découvrir toute <strong>la</strong> richesse biologique.<br />

Certaines espèces d'oiseaux rencontrées sur le site sont migratrices (jusqu'en<br />

Europe) et ne sont présentes au <strong>Sénégal</strong> que <strong>de</strong> septembre à mars.<br />

D'autres espèces se dép<strong>la</strong>cent plus au sud pendant celle pério<strong>de</strong> et ne reviennent<br />

qu'en mars-avril. <strong>Le</strong>s plumages <strong>de</strong>s oiseaux sé<strong>de</strong>ntaires diffèrent selon<br />

les saisons: plumage nuptial, souvent plus coloré, et plumage d'éclipse, plus<br />

terne. <strong>Le</strong>ur i<strong>de</strong>ntification, même avec une paire <strong>de</strong> jumelles (indispensables),<br />

n'est pas aisée selon le type <strong>de</strong> plumage.<br />

Des collections actuellement constituées d'espèces végétales (environ<br />

1000 spécimens) et <strong>de</strong> peaux d'oiseaux (près <strong>de</strong> 3000 pièces) sont accessibles<br />

aux spécialistes.<br />

6


<strong>Le</strong>s espèces végétales du <strong>sentier</strong> <strong>écologique</strong><br />

par Michel GROUZIS el El Hadji FAYE<br />

Ba<strong>la</strong>nites aegyptiaca Del.<br />

Famille <strong>de</strong>s BALANnACÉES<br />

Français: Dattier sauvage<br />

Serer : Modèl Wolof: Soump<br />

C'est un arbre <strong>de</strong> 6 à 8 m <strong>de</strong> hauteur, très commun dans le Sahel et les<br />

savanes soudano-sahéliennes et qui présente une gran<strong>de</strong> amplitu<strong>de</strong> <strong>écologique</strong><br />

(100 à 1000 mm <strong>de</strong> pluies annuelles). Cette espèce, peu exigeante sur<br />

le p<strong>la</strong>n éd


Grewia bieD/or Juss<br />

Famille <strong>de</strong>s TILIACÉES<br />

Serer: Ngal Wolof: Kel Pou<strong>la</strong>r : Keli<br />

Cet arbre <strong>de</strong> 10-15 m <strong>de</strong> hauteur <strong>de</strong>s savanes soudaniennes à sahélo-soudaniennes<br />

(400-900 mm <strong>de</strong> précipitations annuelles) présente généralement<br />

<strong>de</strong> nombreux rejets et est souvent associé aux termitières.<br />

<strong>Le</strong>s feuilles constituent un bon fourrage. <strong>Le</strong>s fruits sont comestibles; ils<br />

sont par ailleurs consommés par les oiseaux.<br />

Cette espèce donne un bon bois <strong>de</strong> feu. Elle est utilisée pour <strong>la</strong> fabrication<br />

<strong>de</strong> nombreux ustensiles, notamment les manches d'outils et le célèbre bâton<br />

<strong>de</strong>s bergers peul.<br />

Son écorce soigne les inf<strong>la</strong>mmations intestinales.<br />

Combretum aeu/eatum Vent<br />

Famille <strong>de</strong>s COMBRETACÉES<br />

Serer : Ne<strong>la</strong>fum Wolof: Sawat<br />

Cette espèce buissonnante, sarmenteuse,<br />

à rameaux épineux, appartient à <strong>la</strong><br />

fami Ile <strong>de</strong>s Combretaceae qui caractérise<br />

les savanes soudaniennes. C'est l'espèce<br />

<strong>la</strong> plus septentrionale <strong>de</strong>s Combre/um<br />

africains. En zone sahélienne sensu s/ricto<br />

(200 à 400 mm <strong>de</strong> précipitations<br />

annuelles), elle colonise souvent les zones<br />

dépressionnaires à sols lourds.<br />

11 ne faut pas <strong>la</strong> confondre avec le<br />

Devi/!.m<br />

Combre/um micron/hum, célèbre kinkéliba<br />

que nous rencontrerons ultérieurement.<br />

<strong>Le</strong>s fruits ailées (5 ailes pour cette<br />

espèce) sont disséminés par le vent. <strong>Le</strong>s<br />

graines (aman<strong>de</strong>s) sont comestibles.<br />

Cette espèce est fortement broutée par<br />

les animaux, ce qui lui donne souvent un port rabougri.<br />

Elle présente <strong>de</strong> nombreux usages pharmaceutiques. La décoction <strong>de</strong>s<br />

rameaux facilite notamment <strong>la</strong> <strong>de</strong>ntition <strong>de</strong>s enfants.<br />

Prosopis ehi/ensis [Mol.) Stuntz.<br />

Famille <strong>de</strong>s MIMOSACÉES<br />

Syn : Prosopis juliflora OC<br />

Français: Prosopis Wolof: Dakhar toubab<br />

Originaire d'Amérique, Prosopis chilensis a été <strong>la</strong>rgement introduit sous<br />

les tropiques. Au <strong>Sénégal</strong>, cet arbre <strong>de</strong> 12 à 15 m <strong>de</strong> hauteur, se propage facilement<br />

grâce à sa dissémination par le petit bétail. <strong>Le</strong> passage <strong>de</strong>s semences<br />

8


dans le tube digestif facilite <strong>la</strong> germination <strong>de</strong> ses graines qui présentent <strong>de</strong>s<br />

téguments séminaux épais.<br />

Cette espèce semble tolérer les zones salées grâce notamment au développement<br />

<strong>de</strong> son système racinaire re<strong>la</strong>tivement profond.<br />

Elle est aussi connue pour les symbioses racinaires qu'elle développe avec<br />

<strong>de</strong>s champignons fi<strong>la</strong>menteux (mycorhizes) ou avec <strong>de</strong>s bactéries et qui lui<br />

permettent respectivement d'absorber plus facilement l'eau et les éléments<br />

minéraux du sol (notamment le phosphore) et <strong>de</strong> fixer l'azote atmosphérique<br />

<strong>de</strong> l'air. Ces associations symbiotiques autorisent une meilleure croissance.<br />

Ses fruits et ses feuilles sont consommés par les animaux.<br />

L'écorce macérée sel1 en mé<strong>de</strong>cine traditionnelle contre les ulcères.<br />

C'est une p<strong>la</strong>nte <strong>la</strong>rgement utilisée dans l'aménagement <strong>de</strong> haies vives et<br />

<strong>la</strong> fixation <strong>de</strong>s dunes.<br />

Acacia ni<strong>la</strong>tica (L) Willd ex Del. var adansonii [Gui II. et<br />

Perr.) O. Ktze<br />

Famille <strong>de</strong>s MIMOSACÉES<br />

Français: Nèb-Nèb<br />

Peul: Gaoudi Serer : Nefnef Wolof: Nèb-Nèb<br />

Arbre atteignant 20 m <strong>de</strong> hauteur et que l'on trouve sur les sols profonds<br />

sablo-limoneux <strong>de</strong>s zones sahélo-soudaniennes.<br />

<strong>Le</strong>s Oeurs forment <strong>de</strong>s boules jaunes d'or, ce qui permet <strong>de</strong> le distinguer<br />

aisément <strong>de</strong> Acacia IOr/ilis subsp. raddiana qui porte <strong>de</strong>s Oeurs b<strong>la</strong>nches.<br />

Cette p<strong>la</strong>nte a <strong>de</strong> nombreuses utilisations. Déjà du temps <strong>de</strong> l'Égypte<br />

ancienne. son bois dur, d'une gran<strong>de</strong> valeur était exporté pour <strong>la</strong> construction<br />

<strong>de</strong>s poutres <strong>de</strong>s maisons. À cette époque, le bois <strong>de</strong> cette espèce imperméable<br />

et imputrescible servait aussi à construire les bateaux. De nos jours, il sert<br />

encore comme bois d'œuvre mais il a un peu perdu <strong>de</strong> son prestige puisqu'il<br />

est aussi employé dans <strong>la</strong> fabrication du charbon <strong>de</strong> bois.<br />

<strong>Le</strong>s feuilles et les jeunes rameaux sont consommés par les chèvres et les<br />

moutons. Ce feuil<strong>la</strong>ge augmenterait <strong>la</strong> production et <strong>la</strong> qualité du <strong>la</strong>it.<br />

<strong>Le</strong>s fruits et l'écorce sont riches en tanins et sont très utilisés dans le Sahel<br />

pour le tannage <strong>de</strong>s peaux.<br />

Cardia sinensis La m.<br />

Famille <strong>de</strong>s BORRAGINACÉES<br />

Syn : Cardia ro/hii Lam.<br />

Serer: Sub duam Wolof: Nèhnèh<br />

C'est un arbre à cime étalée peu commun <strong>de</strong>s zones sahéJo-soudaniennes.<br />

<strong>Le</strong> tronc exu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> gomme. De l'écorce, on tire <strong>de</strong>s cor<strong>de</strong>s.<br />

En pharmacopée, l'écorce astringente est employée en gargarisme.<br />

9


Boscia senegalensis [Pers.) Lam. ex Pair<br />

Famille <strong>de</strong>s CAPPARIDACÉES<br />

Serer : Mbanà Wolof: Ndândam Peul: Djigili<br />

Cet arbuste buissonnant <strong>de</strong> 3 m <strong>de</strong> hauteur, à feuil<strong>la</strong>ge persistant, est<br />

caractérisé par une <strong>la</strong>rge répartition sahélo-soudanienne. Cette espèce possè<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>s capacités d'adaptation aux sévères conditions <strong>de</strong> sécheresse <strong>de</strong>s<br />

régions où elle se développe.<br />

Sa dissémination est assurée par divers oiseaux. Citons, entre autres,<br />

l'étourneau à ventre roux, le merle métallique commun, l'alecto à bec b<strong>la</strong>nc<br />

ou encore le coliou huppé. De plus, l'ingestion <strong>de</strong>s fruits <strong>de</strong> cette espèce par<br />

les oiseaux augmente sensiblement <strong>la</strong> capacité <strong>de</strong> germination <strong>de</strong> ses graines.<br />

Dans les jeunes sta<strong>de</strong>s <strong>de</strong> son développement, cette espèce se trouve fréquemment<br />

sous les arbres, amenant certains auteurs à <strong>la</strong> caractériser comme<br />

une espèce ombrophile. Cependant, en raison <strong>de</strong> ses caractères d'adaptation à<br />

l'aridité, cette espèce colonise les espaces dégradés, à sols squelettiques où<br />

elle forme <strong>de</strong> vastes peuplements monospécifiques.<br />

En pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> disette, les popu<strong>la</strong>tions sahéliennes effectuent <strong>de</strong> véritables<br />

campagnes <strong>de</strong> récolte <strong>de</strong> cette espèce, dont les graines séchées et broyées donnent<br />

une farine. <strong>Le</strong>s graines grillées sont utilisées comme substitut du café.<br />

Cette p<strong>la</strong>nte est aussi employée dans <strong>la</strong> mé<strong>de</strong>cine traditionnelle : les<br />

feuilles contre les coliques, les racines en vermifuge.<br />

Acacia seyal Del.<br />

Famille <strong>de</strong>s MIMOSACÉES<br />

Français: Mimosa épineux<br />

Serer : Ndomb Wolof: Surur<br />

Acacia seyal est un arbre épineux <strong>de</strong> 6-12 m <strong>de</strong> hauteur, à cime étalée, en<br />

forme <strong>de</strong> parasol et facilement reconnaissable à <strong>la</strong> couleur <strong>de</strong> son écorce lisse,<br />

jaunâtre, verdâtre ou encore rouille.<br />

<strong>Le</strong>s fleurs d'un jaune d'or pmfument l'atmosphère au cours <strong>de</strong> <strong>la</strong> pério<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> floraison qui s'étale <strong>de</strong> janvier à juin.<br />

C'est une p<strong>la</strong>nte <strong>de</strong>s régions sahéliennes et soudaniennes (250 à 1000 mm<br />

<strong>de</strong> pluies annuelles), constituant très fréquemment <strong>de</strong>s peuplements purs et<br />

<strong>de</strong>nses dans les dépressions à inondation temporaire et à sols lourds argi leux.<br />

<strong>Le</strong>s feuilles, les fruits et l'écorce <strong>de</strong> cette espèce procurent un fourrage <strong>de</strong><br />

bonne qualité. Ces qualités fourragères constituent une menace pour sa préservation.<br />

En effet, en saison sèche, défavorable à <strong>la</strong> végétation herbacée, les<br />

pasteurs peuls <strong>la</strong> surexploitent en cassant les branches (voire en abattant<br />

l'arbre) pour mettre le feuil<strong>la</strong>ge à <strong>la</strong> disposition du bétail.<br />

La p<strong>la</strong>nte produit une gomme <strong>de</strong> moins bonne qualité que celle <strong>de</strong> Acacia<br />

senegal et serait aphrodisiaque. Elle n'est pas exploitée au <strong>Sénégal</strong>, mais<br />

constituerait une bonne partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> production du Soudan.<br />

L'écorce en décoction est un remè<strong>de</strong> contre <strong>la</strong> dysenterie et <strong>la</strong> lèpre. On<br />

l'utilise aussi pour soigner les douleurs gastro-intestinales.<br />

10


Ziziphus mauritiana Lam.<br />

Famille <strong>de</strong>s RHANACÉES<br />

Français: Jujubier<br />

Serer : Ngit Wolof: Sédèm Peul : Barkewi<br />

Petit arbre ou arbuste buissonnant <strong>de</strong> 4 à 5 m <strong>de</strong> hauteur, épineux, à cime<br />

arrondie qui est originaire d'Asie Centrale et répandu autour <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

Méditerranée et dans les savanes sahéliennes (150 à 600 mm <strong>de</strong> précipitations<br />

annuelles). Des variétés <strong>de</strong> celle espèce sont cultivées dans le sud <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

France, en Afrique du Nord, aux In<strong>de</strong>s et aux États-Unis (Californie, Flori<strong>de</strong>).<br />

<strong>Le</strong> fruit, qui est une baie sphérique, rouge brun d'environ 1 cm <strong>de</strong> diamètre,<br />

est comestible. Il sert à préparer <strong>de</strong> nombreuses spécialités culinaires.<br />

La pulpe macérée dans <strong>de</strong> l'eau fournit une boisson rafraîchissante. On prépare<br />

<strong>de</strong>s gâteaux à partir <strong>de</strong> <strong>la</strong> pulpe séchée et fermentée. <strong>Le</strong>s fruits séchés,<br />

pilés et vannés donnent une farine permettant <strong>la</strong> fabrication d'une sorte <strong>de</strong><br />

pain.<br />

<strong>Le</strong> bois est <strong>de</strong> bonne qualité malgré ses mo<strong>de</strong>stes dimensions. On l'utilise<br />

pour confectionner divers ustensiles ménagers.<br />

Cette espèce est p<strong>la</strong>ntée en haies vives.<br />

Gossypium barba<strong>de</strong>nse L.<br />

Famille <strong>de</strong>s MALVACÉES<br />

Français: Coton<br />

Serer : Falit Wolof: Vitèn<br />

Originaire <strong>de</strong>s In<strong>de</strong>s, c'est l'une <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ntes industrielles les plus importantes<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> zone soudanienne et guinéenne. Elle est cultivée à <strong>la</strong> fois pour <strong>la</strong><br />

fibre qui entoure ses graines et pour l'huile contenue dans celles-ci.<br />

L'industrie du coton en Afrique est ancienne, Des habits en coton ont été<br />

importés <strong>de</strong> <strong>la</strong> côte guinéenne en Angleterre au 16e siècle. Kano a été l'un <strong>de</strong>s<br />

marchés du coton <strong>de</strong>puis le ge siècle. La métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> tissage pré-is<strong>la</strong>mique<br />

aurait été introduite en Afrique à partir <strong>de</strong>s In<strong>de</strong>s, à travers l'Afrique <strong>de</strong> l'Est.<br />

Signalons que <strong>de</strong> récentes recherches ont permis <strong>de</strong> créer <strong>de</strong>s variétés dont<br />

<strong>la</strong> fibre est naturellement colorée.<br />

Faidherbia albida (Del.) A. Chev.<br />

Famille <strong>de</strong>s MIMOSACÉES<br />

Syn : Acacia albida Del.<br />

Français: Cad<br />

Serer : Sas Wolof: Kad Peul: Tchaiki<br />

Acocia ou Faidherbio ?<br />

Il ne fait plus aucun doute que cet arbre <strong>de</strong> 15 à 25 m cie hauteur, au tronc<br />

noueux, au feuil<strong>la</strong>ge vert g<strong>la</strong>uque. appartienne au genre Faidherbia, dédié à<br />

Faidherbe, général français, gouverneur du <strong>Sénégal</strong> (1854-1861 ; 1863-1865)<br />

et créateur du port <strong>de</strong> Dakar en 1857.<br />

11


Cette espèce que l'on trouve dans toute l'Afrique, du Sud algérien au<br />

Transvaal et du <strong>Sénégal</strong> à <strong>la</strong> Somalie, s'étend jusqu'au Proche Orient. En<br />

Afrique, elle est régulièrement associée aux terroirs les plus intensément cultivés<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> zone sahélo-soudanienne à soudanienne (400-900 mm <strong>de</strong> pluies par<br />

an) et constitue le système agroforestier type. Sa gran<strong>de</strong> p<strong>la</strong>sticité lui permet<br />

<strong>de</strong> progresser encore dans les zones méridionales recevant jusqu'à 1800 mm<br />

<strong>de</strong> précipitations annuelles.<br />

Ses racines profon<strong>de</strong>s, qui lui permettent d'accé<strong>de</strong>r à <strong>la</strong> nappe phréatique,<br />

<strong>la</strong> libèrent <strong>de</strong>s contraintes pluviométriques et expliquent certainement son<br />

comportement singulier: Faidherbia porte ses feuilles et ses fruits pendant <strong>la</strong><br />

saison sèche défavorable à <strong>la</strong> végétation.<br />

Quelle aubaine alors pour le bétail qui trouve dans son abondant feuil<strong>la</strong>ge<br />

et sa production fruitière (estimée à 150 kg/an/arbre adulte) une riche nourriture<br />

que ne lui procure plus les herbes <strong>de</strong>sséchées. A titre <strong>de</strong> réciprocité,<br />

l'animal assure sa diffusion en facilitant par ingestion <strong>la</strong> germination <strong>de</strong>s<br />

semences protégées par <strong>de</strong>s téguments épais et coriaces.<br />

Faidherbia albida présente un intérêt agronomique en améliorant <strong>la</strong> fertilité<br />

<strong>de</strong>s sols. <strong>Le</strong>s symbioses qu'elle développe avec <strong>la</strong> bactérie du genre<br />

Bradyrhiz.obium lui confèrent <strong>la</strong> capacité <strong>de</strong> fixer l'azote atmosphérique:<br />

environ 25 kg d'azote/hectare/an pour un peuplement <strong>de</strong> 16 000<br />

individus/hectare âgé <strong>de</strong> 15 mois.<br />

Faidherbia albida est un exemple type d'arbre à usages multiples. Outre<br />

ses usages agronomiques, l'espèce est utilisée pour <strong>la</strong> confection <strong>de</strong> mortiers<br />

et ustensiles domestiques divers et en mé<strong>de</strong>cine traditionnelle pour soigner<br />

rhume, grippe, maux <strong>de</strong> <strong>de</strong>nts...<br />

Comme nous le rappelle P. Pélissier, <strong>la</strong> connaissance <strong>de</strong> <strong>la</strong> végétation ne<br />

rend pas seulement compte d'une <strong>de</strong>s composantes essentielles du paysage<br />

mais donne aussi <strong>de</strong>s informations particulières sur <strong>la</strong> nature <strong>de</strong>s sociétés<br />

rurales et sur <strong>la</strong> différenciation <strong>de</strong> l'espace qu'elles ont réalisé. À cet égard, le<br />

parc à Faidherbia albida révèle une civilisation agraire reposant sur l'association<br />

arbre/céréaliculture pluviale/élevage. Il est partout associé à " <strong>de</strong>s<br />

sociétés relevant d'un modèle commun, historiquement fondé sur le refus <strong>de</strong><br />

loute structure sociale ou politique contraignante, l'organisationlignagère et<br />

l'arbitrage concerté, l'égalitarisme et <strong>la</strong> passion <strong>de</strong> <strong>la</strong> liberté ".<br />

(pélissier (P.) - 1980 - Cah. OrSIOII1, sér. Sci. Hum.. (17), N°]-4).<br />

Celtis toka [Forssk,) Hepper & Wood<br />

Famille <strong>de</strong>s ULMACÉES<br />

Syn. : Celtis integrifolia Lam.<br />

Français: Micocoulier d'Afrique<br />

Serer : Ngan Wolof: Mbul<br />

Ce grand arbre à cime étalée peut atteindre 25 m <strong>de</strong> hauteur. L'écorce est<br />

grisâtre. On le trouve en Afrique au nord <strong>de</strong> l'Équateur entre les <strong>la</strong>titu<strong>de</strong>s 3°<br />

et 16°N. Cette espèce à tendance soudanienne (500-700 mm <strong>de</strong> pluies<br />

annuelles) recherche les lieux frais et humi<strong>de</strong>s à sols profonds bien drainés.<br />

12


<strong>Le</strong> fruil est comestible. <strong>Le</strong>s feuilles mé<strong>la</strong>ngées à celles du baobab sont utilisées<br />

c<strong>la</strong>ns <strong>la</strong> préparation <strong>de</strong> soupes. <strong>Le</strong>s jeunes feuilles, associées à <strong>de</strong><br />

l'arachi<strong>de</strong>, sont servies en sa<strong>la</strong><strong>de</strong>s.<br />

Ces feuilles constituent par ailleurs un bon fourrage <strong>de</strong> saison sèche. lJ<br />

n'est pas rare <strong>de</strong> voir <strong>de</strong>s formes mutilées <strong>de</strong> cette espèce en raison <strong>de</strong>s émondages<br />

répétés qu'elle subit.<br />

Piliostigma reticu<strong>la</strong>tum [OC) Hochst.<br />

Famille <strong>de</strong>s CESALPINIACÉES<br />

Serer: Ngayoh Wolof: Ngigis Peul: Barkei<br />

Arbuste à petit arbre sahélo-soudanien <strong>de</strong> 1 à 3 m <strong>de</strong> hauteur, il est très<br />

fréquent dans les jachères ou les stations à sols lourds mal drainés, à inondation<br />

périodique, où il peut <strong>de</strong>venir un gros arbre au tronc tortueux.<br />

<strong>Le</strong>s feuilles et les gousses constituent un bon fourrage.<br />

L'écorce sert à faire <strong>de</strong>s cor<strong>de</strong>s. Elle est aussi utilisée dans le tannage <strong>de</strong>s<br />

peaux. On tire <strong>de</strong>s racines pilées une teinture rouge, et <strong>de</strong>s graines et <strong>de</strong>s<br />

gousses, une teinture bleue.<br />

<strong>Le</strong> bois rougeâtre, <strong>de</strong>nse et lourd, est utilisé dans <strong>la</strong> fabrication <strong>de</strong><br />

manches d'outils, d'ustensiles ménagers. Il est aussi employé comme bois <strong>de</strong><br />

chauffe.<br />

Pi/ios/igma re/icufa/um a <strong>de</strong> nombreuses applications thérapeutiques<br />

(rhumes, bronchites, névralgies, rhumatismes... ).<br />

Chez les ashanti du Ghana, cette p<strong>la</strong>nte est l'une <strong>de</strong> celles supposées possé<strong>de</strong>r<br />

un esprit. Elle est <strong>de</strong> ce fait utilisée dans <strong>de</strong> nombreux rites.<br />

Euphorbia balsamifera Ait.<br />

FamilJe <strong>de</strong>s EUPHORBIACÉES<br />

Serer: Ndamol Wolof: Sa<strong>la</strong>n Peul: Badacavidie<br />

Cet arbuste <strong>de</strong> 5 m <strong>de</strong> hauteur, à rameaux succulents chargés <strong>de</strong> <strong>la</strong>tex<br />

b<strong>la</strong>nc, que l'on trouve <strong>de</strong> <strong>la</strong> côte Ouest africaine jusqu'au nord du Nigeria et<br />

au <strong>la</strong>c Tchad, est originaire <strong>de</strong>s îles Canaries. C'est une p<strong>la</strong>nte <strong>de</strong>s milieux<br />

sableux.<br />

Son <strong>la</strong>tex est toxique et sert <strong>de</strong> poison pour les poissons, d'insectici<strong>de</strong> et<br />

d'antiseptique.<br />

Cette espèce n'est pas broutée par le bétail mais les pasteurs peul en donnent<br />

aux vaches pour accroître leur fertilité el <strong>la</strong> production <strong>de</strong> <strong>la</strong>it.<br />

Elle est <strong>la</strong>rgement p<strong>la</strong>ntée en haies vives pour marquer les limites <strong>de</strong>s<br />

champs. Elle se bouture facilement.<br />

On peut noter, que dans les vil<strong>la</strong>ges, on prête souvent à <strong>la</strong> haie un pouvoir<br />

magique, censé filtrer les actions et effets surnaturels qui s'exercent à l'extérieur.<br />

13


Acacia ataxacantha OC.<br />

Famille <strong>de</strong>s MIMOSACÉES<br />

Serer : Ngol Wolof: Ded Peu] : Gubidaney<br />

C'est un arbuste sarmenteux, buissonnant, épineux qui est très commun au<br />

<strong>Sénégal</strong>, dans les savanes sur sols <strong>la</strong>téritiques. Il peut constituer <strong>de</strong>s fourrés<br />

épais, impénétrables. Un adage prétend que cette espèce est si épineuse qu'elle<br />

fait ramper le singe.<br />

Acacia araxacanrha est connu pour être un végétal <strong>la</strong>rgement utilisé dans<br />

les systèmes <strong>de</strong> défense <strong>de</strong>s champs et vil<strong>la</strong>ges dans toute <strong>la</strong> zone sahélienne.<br />

Elle est souvent associée à Acacia campy/acaflrha, COl11miphora a{ricana qui<br />

lui servent <strong>de</strong> support.<br />

Maytenus senegalensis [Lam.) Exell.<br />

Famille <strong>de</strong>s CELASTRACÉES<br />

Serer: Ndafar Wolof: Génamdèk Peul: Yengotehi<br />

Arbuste <strong>de</strong>s régions semi-ari<strong>de</strong>s d'Afrique et d'Asie, atteignant 6 m <strong>de</strong><br />

hauteur, que l'on trouve dans les savanes dégradées recevant environ 800 mm<br />

<strong>de</strong> précipitations annuelles.<br />

Sur les dunes côtières du <strong>Sénégal</strong>, l'espèce constitue <strong>de</strong>s fourrés, difficilement<br />

accessibles, en raison <strong>de</strong> ses rameaux épineux agressifs.<br />

<strong>Le</strong> fruit est comestible. On tire <strong>de</strong>s cendres <strong>de</strong> <strong>la</strong> feuille, et du bois, du sel<br />

<strong>de</strong> cuisine.<br />

<strong>Le</strong> bois est dur, à grain fin, mais son emploi est limité au bois <strong>de</strong> feu et à<br />

<strong>la</strong> fabrication <strong>de</strong> charbon car sa taille est limitée.<br />

Mayrenus senegalensis a <strong>de</strong> nombreuses utilisations en mé<strong>de</strong>cine traditionnelle:<br />

vermifuges, morsures <strong>de</strong> serpents, troubles gastro-intestinaux dont<br />

<strong>la</strong> dysenterie.<br />

Azadirachta indica A. Juss.<br />

Famille <strong>de</strong>s MELlACÉES<br />

Français: Neem<br />

Peul : Nim Serer : Neem Wolof: Neem<br />

Arbre à feuil<strong>la</strong>ge persistant atteignant 20 m <strong>de</strong> hauteur qui est originaire<br />

<strong>de</strong>s In<strong>de</strong>s. Son nom viendrait <strong>de</strong> arishra (sou<strong>la</strong>ge les ma<strong>la</strong>dies) et <strong>de</strong> pichumarda<br />

(qui guérit <strong>la</strong> lèpre).<br />

Elle s'est <strong>la</strong>rgement naturalisée dans les zones sahélo-soudaniennes recevant<br />

entre 400-800 mm <strong>de</strong> pluies par an. De plus, elle est cultivée comme<br />

arbre d'ombrage, d'alignement, et comme p<strong>la</strong>nte <strong>de</strong> couverture dans certains<br />

systèmes agroforestiers.<br />

Son bois sert <strong>de</strong> combustible et <strong>de</strong> bois <strong>de</strong> service. On extrait <strong>de</strong> ces<br />

graines une huile utilisée pour fabriquer du savon. <strong>Le</strong>s tourteaux constituent<br />

<strong>de</strong>s engrais qui <strong>de</strong> plus ont un effet insectici<strong>de</strong> et nématici<strong>de</strong> car cette p<strong>la</strong>nte<br />

contient <strong>de</strong> l'azadirachtine, insectici<strong>de</strong> aussi puissant que le DDT, mais sans<br />

14


effets secondaires.<br />

On reconnaît à celte espèce <strong>de</strong> nombreuses vertus, déjà signalées dans les<br />

anciens manuscrits sanscrits. Elle est utilisée contre <strong>la</strong> lèpre, les ma<strong>la</strong>dies <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> peau, les vers...<br />

Crataeva adansonii OC.<br />

Famille <strong>de</strong>s CAPPARIDACÉES<br />

Syn. : Cra<strong>la</strong>eva religiosa Sieber<br />

Serer : lngorel Wolof: Kulel Peul: Bani<br />

C'est un grand arbre pouvant atteindre <strong>de</strong> 10 à J6 m <strong>de</strong> hauteur, très commun<br />

<strong>de</strong> toute <strong>la</strong> zone sahélo-soudanienne, que l'on trouve sur les sols frais et<br />

humi<strong>de</strong>s.<br />

<strong>Le</strong>s feuilles donnent un légume et un condiment: les fruits sont occasionnellement<br />

consommés.<br />

<strong>Le</strong> bois léger est utilisé pour les ustensiles <strong>de</strong> cuisine (mortiers), les outils<br />

aratoires et pour <strong>la</strong> carbonisation.<br />

<strong>Le</strong>s rameaux et les feuilles sont émondés pour teindre en jaune les tissus.<br />

<strong>Le</strong>s racines sont utilisées contre <strong>la</strong> fièvre. <strong>Le</strong>s feuilles sont efficaces contre<br />

les migraines et différentes ma<strong>la</strong>dies <strong>de</strong>s yeux, <strong>la</strong> fièvre jaune. <strong>la</strong> stérilité<br />

féminine. <strong>Le</strong>s extraits d'écorce sont efficaces contre les troubles gastriques,<br />

<strong>la</strong> lèpre.<br />

Guiera senegalensis J.F. Gmel<br />

Famille <strong>de</strong>s COMBRETACÉES<br />

Français: Nger<br />

Serer : Ngud Wolof: Ngèr Peul: Gelohi<br />

Arbuste sahélo-soudanien <strong>de</strong> 3 m <strong>de</strong> hauteur (300- 1200 mm <strong>de</strong> pluies<br />

annuelles) <strong>de</strong>s sols sableux, qui constitue souvent au Sahel, au sens strict, <strong>de</strong>s<br />

peuplements fournis autour <strong>de</strong>s petites mares temporaires. Ailleurs, l'espèce<br />

est très fréquente dans les jachères. Cette p<strong>la</strong>nte indique les terrains dégradés<br />

à sols épuisés. De par son agressivité, Guiera senegalensis est l'une <strong>de</strong>s<br />

espèces pionnières caractéristiques <strong>de</strong>s premiers sta<strong>de</strong>s <strong>de</strong> <strong>la</strong> reconstitution<br />

<strong>de</strong>s milieux.<br />

C'est une p<strong>la</strong>nte appétée par les dromadaires et les petits ruminants qui<br />

assurent sa dissémination.<br />

<strong>Le</strong> bois sert <strong>de</strong> combustible. <strong>Le</strong>s longs rameaux souples fournissent Je<br />

matériau nécessaire à <strong>la</strong> fabrication <strong>de</strong> literie et <strong>de</strong> petits meubles, et au tressage<br />

<strong>de</strong>s clôtures, <strong>de</strong>s toitures.<br />

Cette espèce a <strong>de</strong> très nombreux usages thérapeutiques. L'infusion <strong>de</strong>s<br />

feuilles constitue un fortifiant, un diurétique et un stimu<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>la</strong>ctation.<br />

En mé<strong>de</strong>cine vétérinaire, on l'utilise pour réguler <strong>la</strong> digestion et favoriser<br />

<strong>la</strong> <strong>la</strong>ctation.<br />

15


Stereospermum kunthianum Cham.<br />

Famille <strong>de</strong>s BIGNONIACÉES<br />

Serer : Mâmb Wolof: Et i <strong>de</strong>ma Peul: Golombi<br />

C'est un petit arbre <strong>de</strong> 12 m <strong>de</strong> hauteur, à cime arrondie et à feuil<strong>la</strong>ge<br />

caduque dont l'écorce gris mauve est couverte <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s écailles minces. Il<br />

pOlte en pleine saison sèche <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s panicules terminales <strong>de</strong> belles fleurs<br />

rose-li<strong>la</strong>s, odorantes. C'est un arbre <strong>de</strong>s savanes soudano-guinéennes se distribuant<br />

<strong>de</strong> [' Afrique <strong>de</strong> l'Ouest à J'Afrique Centrale (Zaïre) et Orientale.<br />

De très nombreuses superstitions sont liées à ce bel arbre ornemental.<br />

L'écorce protègerait contre <strong>la</strong> sorcellerie. Certaines popu<strong>la</strong>tions p<strong>la</strong>cent <strong>la</strong><br />

tige <strong>de</strong> cette espèce au travers <strong>de</strong> J'entrée <strong>de</strong>s cases pour se protéger contre les<br />

voleurs.<br />

<strong>Le</strong>s jeunes filles mâchent l'écorce jeune pour colorer leurs lèvres en<br />

rouge-brun.<br />

Boscia angustifolia A. Rich.<br />

Famille <strong>de</strong>s CAPPARIDACÉES<br />

Serer : Ndèyis Wolof: Nus Peul: Amzagi<br />

Arbuste atteignant 8 m <strong>de</strong> hauteur, à écorce lisse <strong>de</strong>s savanes soudanosahéliennes<br />

(600-1200 mm <strong>de</strong> pluies annuelles), <strong>de</strong>s sols squelettiques<br />

(éboulis) et <strong>la</strong>téritiques que l'on trouve aussi en Arabie et en Afrique Orientale<br />

et Australe.<br />

<strong>Le</strong> bois dur fournit un bon charbon.<br />

<strong>Le</strong>s fruits, au goût amer, ainsi que les graines sont comestibles. L'écorce<br />

râpée, mé<strong>la</strong>ngée à du mil, est consommée en soupe.<br />

<strong>Le</strong>s fruits pilés sont <strong>la</strong>xatifs. L'infusion <strong>de</strong> racines calme les douleurs thoraciques.<br />

En art vétérinaire, les feuilles hachées sont utilisées comme fortifiants<br />

pour les chevaux et les dromadaires.<br />

Cadaba farinosa Forsk.<br />

Famille <strong>de</strong>s CAPPARIDACÉES<br />

Serer: Ndégarèk Wolof: Ndébargé Peul: Bagahi<br />

C'est un arbuste sarmenteux, sempervirent <strong>de</strong>s zones sahéliennes, atteignant<br />

parfois 5 m <strong>de</strong> hauteur, <strong>la</strong>rgement distribué du <strong>Sénégal</strong> à <strong>la</strong> Somal ie. On<br />

le troLlve aussi en Arabie et aux In<strong>de</strong>s. Son écologie est variable.<br />

L'espèce est fréquente à l'ombre d'autres espèces, ce qui témoigne <strong>de</strong> sa<br />

dissémination par les oiseaux. C'est une espèce qui constitue un bon re<strong>la</strong>is<br />

fourrager aux pâturages herbacés en saison sèche.<br />

Elle fournit du bois <strong>de</strong> feu.<br />

<strong>Le</strong>s feuilles sont utilisées comme légume dans le couscous.<br />

Elle possè<strong>de</strong> <strong>de</strong> nombreuses utilisations médicinales contre <strong>la</strong> toux, le<br />

rhume, <strong>la</strong> dysenterie.<br />

16


Tapinanthus bangwensis [Engl. & Krause] Danser<br />

Famille <strong>de</strong>s LÜRANTHACÉES<br />

Serer: Ndondand Wolof: Tob<br />

Cette p<strong>la</strong>nte, comme le gui, appartient à <strong>la</strong> famille <strong>de</strong>s Loranthacées qui<br />

sont <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ntes parasites. Elle développe <strong>de</strong>s suceurs qui pénètrent dans les<br />

tissus du bois et <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nte hôte afin <strong>de</strong> détourner à son profil une partie <strong>de</strong>s<br />

éléments nutritifs. Ce parasitisme nuit au développement <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nte hôte et<br />

peut réduire sensiblement <strong>la</strong> production <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ntes utiles (café, agrumes,<br />

goyave... ).<br />

La pollinisation <strong>de</strong>s fleurs rouge vif <strong>de</strong> cette espèce, comme celles<br />

d'autres Loranthacées, est assurée par <strong>de</strong>s oiseaux <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille <strong>de</strong>s<br />

Nectarinii<strong>de</strong>ae (soui-mangas). Ce sont <strong>de</strong> petits oiseaux butineurs. à bec effilé.<br />

courbe, adapté à <strong>la</strong> corolle tubu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> ces espèces. La dispersion est aussi<br />

assurée par les oiseaux.<br />

Cette espèce parasite indifféremment les Acacia. Terminalia, Combrelum<br />

et diverses agrumes.<br />

La valeur médicinale <strong>de</strong>s Loranthacées varie en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nte<br />

hôte. Cette espèce est utilisée contre le rhume, J'asthme.<br />

Elle est considérée comme un porte-bonheur lorsqu'elle se développe sur<br />

le Slereospennum kunlhianum, petit arbre aux feuilles caduques, vert foncé,<br />

qui atteint 12 à 15 m <strong>de</strong> hauteur.<br />

Abrus precatorius L.<br />

Famille <strong>de</strong>s FABACÉES<br />

Serer: Ngubé Wolof: Bet i dan<br />

Cette p<strong>la</strong>nte volubile<br />

<strong>de</strong>s galeries forestières et<br />

<strong>de</strong>s lieux humi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> nombreux<br />

pays tropicaux est<br />

très attractive lorsque les<br />

gousses, s'ouvrent et <strong>la</strong>issent<br />

apparaître <strong>de</strong>s graines<br />

ovoï<strong>de</strong>s rouge vif, munies<br />

d'une <strong>la</strong>rge tache noire<br />

autour du hile.<br />

Ces graines contiennent<br />

une phytotoxine, l' abri ne,<br />

qui provoque l'agglutina­<br />

Devillers<br />

tion <strong>de</strong>s globules rouges et<br />

constitue donc un poison<br />

violent. Elles perdraient cette toxicité par ébullition. C'est ce qui expliquerait<br />

leur utilisation dans l'alimentation par les Égyptiens.<br />

<strong>Le</strong>s graines. dont on fait <strong>de</strong>s chapelets (d'où le nom <strong>de</strong> precalorius, re<strong>la</strong>tif<br />

à <strong>la</strong> prière), ont jadis servi <strong>de</strong> poids-étalon dans <strong>de</strong> nombreuses popu<strong>la</strong>tions<br />

17


africaines.<br />

De nombreuses croyances popu<strong>la</strong>ires sont liées à cette espèce. La tache<br />

noire autour du hile <strong>de</strong>s graines suggère <strong>la</strong> pupille <strong>de</strong>s yeux et conduit à utiliser<br />

cet élément dans <strong>de</strong>s fétiches assurant l'invisibilité. <strong>Le</strong>s graines sont aussi<br />

utilisées au Sierra <strong>Le</strong>one dans <strong>de</strong>s cérémonials se rapportant à <strong>la</strong> puberté <strong>de</strong>s<br />

jeunes filles.<br />

Elle a <strong>de</strong> nombreuses applications thérapeutiques. Signalons que les<br />

feui Iles sont mastiquées par les chanteurs pour se faire <strong>la</strong> voix. Elles sont aussi<br />

utilisées contre les morsures <strong>de</strong> serpents.<br />

Adansonia digitata L<br />

Famille <strong>de</strong>s BOMBACACÉES<br />

Français: Baobab<br />

Serer : Bâk Wolof: Gui Peul: Bobbe<br />

Cette espèce a été dédiée à Michel Adanson, grand naturaliste français qui<br />

effectua une mission d'exploration au <strong>Sénégal</strong> <strong>de</strong> 1749 à 1754. Il publia <strong>de</strong><br />

nombreux ouvrages dont L' histoire naturelle du <strong>Sénégal</strong>.<br />

La répartition géographique <strong>de</strong> Adansonia est disjointe puisque, sur les<br />

huit espèces que compte ce genre, six sont endémiques <strong>de</strong> Madagascar, une<br />

du nord-ouest <strong>de</strong> l'Austral ie et <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière <strong>de</strong> l'Afrique.<br />

Cette espèce à <strong>la</strong> lour<strong>de</strong> silhouette (hauteur: 25 à 30 m ; diamètre: 3 à 6<br />

m) est très commune dans les zones recevant 250 à 1500 mm <strong>de</strong> précipitations<br />

annuelles. Elle est associée aux vil<strong>la</strong>ges où l'homme <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nte, puis, l'entretient<br />

et l'exploite.<br />

<strong>Le</strong> baobab offre quelques particu<strong>la</strong>rismes biologiques. Grâce à son bois<br />

spongieux contenant une énorme quantité d'eau Uusqu' à 10000 1itres pour un<br />

gros individu), cette espèce est capable <strong>de</strong> supporter <strong>la</strong> longue saison sèche (7<br />

à 9 mois) <strong>de</strong>s contrées où elle se développe. Ses gran<strong>de</strong>s fleurs nocturnes sont<br />

pollinisées par les chauve-souris, attirées par leur parfum. <strong>Le</strong>s graines sont<br />

18


protégées par <strong>de</strong>s téguments si épais qu'il faut sept à dix minutes d'eau<br />

bouil<strong>la</strong>nte ou six à douze heures d'aci<strong>de</strong> sulphurique concentré pour traiter<br />

artificiellement les semences afin d'obtenir <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> germination atteignant<br />

90 0/0, Dans <strong>la</strong> nature, c'est le passage dans le tube digestif <strong>de</strong>s animaux,<br />

notamment <strong>de</strong>s éléphants, qui assure <strong>la</strong> levée <strong>de</strong> l'inhibition tégumentaire,<br />

<strong>Le</strong> baobab est un exemple d'arbre à usages multiples <strong>de</strong>s zones soudanosahéliennes,<br />

On en consomme les jeunes pousses, les feuilles et les fruits,<br />

L'écorce sert à fabriquer <strong>de</strong>s cor<strong>de</strong>s. De nombreuses parties <strong>de</strong> cette espèce<br />

sont utilisées dans <strong>la</strong> mé<strong>de</strong>cine traditionnelle contre les fièvres, les fi<strong>la</strong>ires, les<br />

ma<strong>la</strong>dies intestinales.. De plus, cette espèce contient <strong>de</strong> l'adansonine, un<br />

antidote <strong>de</strong> <strong>la</strong> strophantine. puissant tonique cardiaque.<br />

Deux types <strong>de</strong> stratégies sont mises en oeuvre pour l'exploitation <strong>de</strong> cette<br />

espèce :<br />

- une alternance <strong>de</strong> phases d'exploitation <strong>de</strong>s feuilles et <strong>de</strong>s fruits et <strong>de</strong><br />

phases <strong>de</strong> reconstitution <strong>de</strong>s organes végétaux, sur un cycle <strong>de</strong> trois années.<br />

La première année est consacrée à <strong>la</strong> récolte <strong>de</strong>s jeunes pousses et <strong>de</strong>s feuilles<br />

et à J'exploitation <strong>de</strong> l'écorce à <strong>la</strong> base du tronc. <strong>Le</strong> feuil<strong>la</strong>ge et les branches<br />

fructifères se reconstituent au cours <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième année, qui est l'année <strong>de</strong><br />

repos. <strong>Le</strong>s fieurs et les fruits sont récoltés pendant <strong>la</strong> troisième année;<br />

- une exploitation polyvalente extensive qui consiste en un prélèvement<br />

constant mais modéré <strong>de</strong> tous les organes,<br />

Lantana camara var, mista L,<br />

Famille <strong>de</strong>s VERBENACÉES<br />

Arbuste dressé, buissonnant qui est<br />

originaire d'Amérique tropicale, Cette<br />

espèce a été introduite dans les pays<br />

tropicaux du mon<strong>de</strong> entier où elle s'est<br />

<strong>la</strong>rgement répandue,<br />

Dans certaines îles du Pacifique, à<br />

Madagascar et en Afrique <strong>de</strong> l'Est, elle<br />

s'est naturalisée et est <strong>de</strong>venue envahissante,<br />

Elle est p<strong>la</strong>ntée dans les jardins<br />

comme haie vive. Il existe <strong>de</strong>s variétés<br />

horticoles,<br />

Combretum micrantum G. Don,<br />

Famille <strong>de</strong>s COMBRETACÉES<br />

Français: Kinkéliba<br />

Serer : Ndag Wolof: Séhèv Peul: Dooki<br />

Arbuste sarmenteux, atteignant 4 m <strong>de</strong> hauteur, <strong>de</strong>s savanes sahélo-soudaniennes<br />

qui constitue souvent <strong>de</strong>s foulTés monospécifiques. Cette espèce<br />

19


indique les sols gravillonnaires, voire squelettiques peu favorables à <strong>la</strong> culture.<br />

C'est une espèce résistante à <strong>la</strong> sécheresse et au feu.<br />

<strong>Le</strong>s rameaux souples sont utilisés dans <strong>la</strong> construction, le tressage <strong>de</strong><br />

paniers, <strong>la</strong> confection <strong>de</strong> palissa<strong>de</strong>. <strong>Le</strong> bois dur sert à <strong>la</strong> fabrication <strong>de</strong> charbon.<br />

C'est une p<strong>la</strong>nte très connue car les feuilles utilisées comme thé ou infusion,<br />

font l'objet d'un commerce (kinkéliba). Cette espèce a d'ailleurs <strong>de</strong>s<br />

propriétés diurétiques.<br />

Albizzia lebbeck Benth.<br />

Famille <strong>de</strong>s MIMOSACÉES<br />

Français: Acacia <strong>la</strong>ngue <strong>de</strong> femme, Bois noir Peul: Nemaari<br />

C'est un petit arbre <strong>de</strong> 6 m <strong>de</strong> hauteur, importé du Bengale dont il est originaire.<br />

On l'utilise comme arbre d'ornement dans les avenues et les parcs.<br />

Cette espèce s'est naturalisée dans les zones soudano-sahéliennes à soudaniennes<br />

(400-1200 mm <strong>de</strong> pluies annuelles), sur les terrasses alluviales et<br />

les stations humi<strong>de</strong>s.<br />

<strong>Le</strong> bois brun noir est susceptible d'un beau poli.<br />

<strong>Le</strong>s racines fines sont employées comme liens dans <strong>la</strong> réparation <strong>de</strong> calebasses.<br />

Commiphora africana (A. Rich.) Engl.<br />

Famille <strong>de</strong>s BURSERACÉES<br />

Français: Bé<strong>de</strong>llium d'Afrique<br />

Serer : Sag'h Wolof: Ngôtôt<br />

Petit arbre <strong>de</strong> 3 à 6 m <strong>de</strong> hauteur, à cime arrondie, à feuil<strong>la</strong>ge caduc, <strong>de</strong>s<br />

savanes sahéliennes à soudano-sahéliennes (200 à 900 mm <strong>de</strong> précipitations<br />

annuelles), qui colonise divers milieux mais <strong>de</strong> préférence les sols légers.<br />

Cene espèce fourragère, dont le bois sert à confectionner les cadres <strong>de</strong> lit,<br />

est connue pour sa résine (myrrhe du <strong>Sénégal</strong>) qui, en se consumant, dégage<br />

une o<strong>de</strong>ur agréable, utilisée pour parfumer les habits et les habitations.<br />

Certaines popu<strong>la</strong>tions préten<strong>de</strong>nt que Commiphora africana possè<strong>de</strong><br />

<strong>Le</strong> sari, défense Kenga. C. Seignobos in «L'arbre en Afrique Tropicale. <strong>la</strong> fonction el le signe",<br />

Cah. Or.\lOII/ : série sci. Hum., Il. ,,°3_4. 1980: 204<br />

20


"sept vies" carelle ne dépérit pas lorsqu'on l'abat. C'est pourquoi cette espèce<br />

est utilisée pour constituer <strong>de</strong>s haies, soit seule (exemple <strong>de</strong> <strong>la</strong> défense<br />

Kenga), soit en association avec d'autres espèces (Euphorbia unispina au<br />

nord Cameroun), soit encore en complément <strong>de</strong> murailles <strong>de</strong> pierres.<br />

Il est vrai que cette p<strong>la</strong>nte se bouture facilement et que son port sinueux<br />

associé à ses rameaux épineux contribuent à l'efficacité <strong>de</strong>s haies.<br />

Cette espèce est vénérée par les touaregs qui <strong>la</strong> considérent comme le<br />

symbole <strong>de</strong> l'immortalité, et <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nte à proximité <strong>de</strong>s tombes.<br />

Rhizophora racemosa G.F.W. Meyer<br />

Famille <strong>de</strong>s RHIZOPHORACÉES<br />

Français: Palétuvier<br />

Serer : Ndas Wolof: Mangli<br />

C'est une <strong>de</strong>s espèces caractéristiques <strong>de</strong>s mangroves,<br />

formations ligneuses couvrant les p<strong>la</strong>ines<br />

côtières et les estuaires <strong>de</strong>s régions tropicales.<br />

Cette espèce présente <strong>de</strong>s adaptations aux<br />

fonds vaseux instables où elle vit. Des racines<br />

échasses soutiennent le lronc. <strong>Le</strong>s racines<br />

aériennes qui partent <strong>de</strong>s rameaux viennent renforcer<br />

<strong>la</strong> fixation dans <strong>la</strong> vase.<br />

Elle est aussi caractérisée par une véritable"<br />

viviparité ". La p<strong>la</strong>ntule se développe sur l'arbre<br />

par germination <strong>de</strong> <strong>la</strong> graine dans le fruit qui produit<br />

une racine d'environ 20 à 2S cm <strong>de</strong> longueur,<br />

très lour<strong>de</strong>, en forme <strong>de</strong> pieu, qui en tombant dans<br />

<strong>la</strong> vase permet à l'ensemble un ancrage immédiat.<br />

<strong>Le</strong> calice tombe alors et <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ntule se développe<br />

et ne peut plus être entraînée par les marées.<br />

<strong>Le</strong> bois est dur et <strong>de</strong>nse et résisterait aux termites.<br />

C'est pourquoi le bois <strong>de</strong> palétuvier est<br />

recherché pour <strong>la</strong> construction <strong>de</strong> poteaux téléphoniques,<br />

<strong>de</strong> mines, <strong>de</strong>s ponts... <strong>Le</strong>s passages <strong>de</strong>s<br />

accès à <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce du Carrousel à Paris étaient jadis<br />

pavés avec du bois <strong>de</strong> palétuvier importé <strong>de</strong><br />

Nouvelle Calédonie. <strong>Le</strong>s popu<strong>la</strong>tions locales utilisent<br />

le bois <strong>de</strong> palétuviers pour construire <strong>de</strong>s<br />

maisons.<br />

<strong>Le</strong> bois <strong>de</strong> cette espèce a un pouvoir calorifique<br />

élevé. L'écorce qui contient 30 à 40 % <strong>de</strong><br />

tanins est utilisée pour le tannage <strong>de</strong>s peaux mais<br />

a l'inconvénient <strong>de</strong> les colorer.<br />

Cette écorce sert aussi dans <strong>la</strong> thérapeutique<br />

traditionnelle, notamment pour soigner les diarrhées.<br />

''b<br />

Devillers<br />

21


Tamarix senegalensis OC.<br />

Famille <strong>de</strong>s TAMARICACÉES<br />

Français: Tamarix du <strong>Sénégal</strong><br />

Serer : Mburndu Wolof: Ngèd<br />

Cet arbuste grégaire <strong>de</strong> 2 à 3 m <strong>de</strong> hauteur, <strong>de</strong>s terrains salés (tanns) du<br />

Sahel et du Sahara est très résistant à <strong>la</strong> sécheresse et à <strong>la</strong> salinité. <strong>Le</strong>s feuilles<br />

<strong>de</strong> cette espèce, très petites voire écailleuses, réduisent <strong>la</strong> transpiration. La<br />

p<strong>la</strong>nte possè<strong>de</strong> aussi <strong>de</strong>s dispositifs anatomiques pour se libérer <strong>de</strong> l'excès <strong>de</strong><br />

sel dans ses tissus.<br />

Chez les serer, cette p<strong>la</strong>nte a valeur <strong>de</strong> fétiche.<br />

<strong>Le</strong>s fruits macérés sont un bon remè<strong>de</strong> contre le rhume. <strong>Le</strong>s rameaux<br />

feuillés sont utilisés en cas <strong>de</strong> conjonctivite.<br />

Avicennia africana P. Beav.<br />

Famille <strong>de</strong>s AVICENNIACÉES<br />

Serer : Mbugànd Wolof: Samar<br />

L'Avicennia est une autre espèce <strong>de</strong> mangroves qui présente <strong>de</strong>s adaptations<br />

aux fonds vaseux asphyxiants et à <strong>la</strong> salinité. Elle possè<strong>de</strong> <strong>de</strong>s racines,<br />

appelées pneumatophores, qui croissent verticalement hors <strong>de</strong> <strong>la</strong> vase (géotropisme<br />

négatif) et dont une partie émerge. Ces pneumatophores ont un rôle<br />

respiratoire. <strong>Le</strong>s feuilles sont pourvues <strong>de</strong> g<strong>la</strong>n<strong>de</strong>s sécrétrices qui permettent<br />

d'éliminer le surplus <strong>de</strong> sel absorbé par les racines. Ces propriétés sont<br />

exploitées par les popu<strong>la</strong>tions qui extraient du sel <strong>de</strong> ces organes.<br />

<strong>Le</strong> bois est dur, inattaquable par les termites. Il sert à <strong>la</strong> construction <strong>de</strong>s<br />

pirogues, <strong>de</strong>s cases, <strong>de</strong>s crosses <strong>de</strong> fusil, au chauffage et à <strong>la</strong> fabrication du<br />

charbon.<br />

En cas <strong>de</strong> famine, certaines popu<strong>la</strong>tions <strong>de</strong>s îles <strong>de</strong> l'Ouest africain<br />

consommeraient <strong>de</strong>s graines germées cuites. Crues et non préparées, celles-ci<br />

seraient toxiques. L'écorce contient du tannin (12,5 %) et traite les ma<strong>la</strong>dies<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> peau, les démangeaisons. <strong>Le</strong> décocté d'écorce et <strong>de</strong> rameaux feuillés est<br />

utilisé en boisson, ou en bain pour faciliter l'expulsion du p<strong>la</strong>centa lors <strong>de</strong>s<br />

accouchements.<br />

Calotropis procera [Ait.) Ait.<br />

Famille <strong>de</strong>s ASCLEPIADACÉES<br />

Français: Arbre à soie du <strong>Sénégal</strong>, Pomme <strong>de</strong> Sodome<br />

Serer: Mbodafot Wolof: Faftan Peul: Badadi<br />

C'est un arbuste, <strong>de</strong> 3 à 6 m <strong>de</strong> hauteur, <strong>de</strong>s régions sahéliennes et sahariennes<br />

mais qu'on retrouve aussi en Arabie et en In<strong>de</strong>. L'espèce, favorisée<br />

par <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> l'homme, est très commune à proximité <strong>de</strong>s vil<strong>la</strong>ges, dans<br />

les jachères.<br />

Dans les zones où Je bois fait défaut elle est employée spécialement<br />

comme perche dans <strong>la</strong> construction <strong>de</strong>s toits légers.<br />

22


Cette p<strong>la</strong>nte contient un <strong>la</strong>tex b<strong>la</strong>nc très caustique renfermant <strong>de</strong> <strong>la</strong> calotropine,<br />

dont les puissants effets sur le cœur sont comparables à ceux <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

digitaline. Ce <strong>la</strong>tex sert aussi bien à fabriquer le poison <strong>de</strong> tlèches qu'à faire<br />

cailler le <strong>la</strong>it. <strong>Le</strong> bois et l'écorce augmenteraient <strong>la</strong> <strong>la</strong>ctation <strong>de</strong>s vaches.<br />

Sur le p<strong>la</strong>n médicinal, <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nte est utilisée contre <strong>la</strong> lèpre, le ver <strong>de</strong><br />

Guinée.<br />

23


26<br />

Poicep/fÙ/llS SCIlf..'gl1/US<br />

Poicephalus senegalus<br />

(Linné)<br />

Famille <strong>de</strong>s PSITTACIDÉS<br />

Français: Youyou<br />

Wolof : Sékou<br />

Pou<strong>la</strong>r : Sotiourou<br />

Serer : Sigoye<br />

Taille : 23 cm<br />

C'est un perroquet bien connu<br />

comme oiseau <strong>de</strong> cage. Grégaire et<br />

bruyant, il se montre cependant assez<br />

méfiant. Son fort bec crochu lui permet<br />

<strong>de</strong> broyer les fruits durs (pain <strong>de</strong><br />

singe du baobab, par exemple), dont<br />

il fait gran<strong>de</strong> consommation et lui<br />

sert aussi à agripper les branches. Il<br />

peut parfois s'attaquer aux épis <strong>de</strong><br />

milou <strong>de</strong> maïs. Il niche dans les<br />

cavités <strong>de</strong>s grands arbres. Commun<br />

et répandu au <strong>Sénégal</strong>, le youyou est<br />

cependant menacé par <strong>la</strong> <strong>de</strong>struction<br />

<strong>de</strong> son habitat et par les dénichages<br />

pratiqués pour sa commercialisation.<br />

Streptopelia senegalensis<br />

(Linné)<br />

Famille <strong>de</strong>s COLUMBrDÉS<br />

Français: Tourterelle maillée<br />

Wolof : Petak Mariama<br />

Pou<strong>la</strong>r : Foondou<br />

Serer : Kodorogne<br />

Taille : 27 cm<br />

Très commune et répandue au<br />

<strong>Sénégal</strong>, cette tourterelle est familière<br />

et se <strong>la</strong>isse bien observer. <strong>Le</strong> cri<br />

est un roucoulement caractéristique.<br />

<strong>Le</strong> nid est un amas rudimentaire <strong>de</strong><br />

quelques branchettes, à <strong>la</strong> fourche<br />

d'une branche. La tourterelle maillée<br />

niche quel que soit le mois <strong>de</strong> l'année.<br />

<strong>Le</strong>s anciens Almamys du Fouta<br />

Djalon en défendaient <strong>la</strong> chasse sous<br />

peine <strong>de</strong> châtiments sévères.


Tockus erythrorhynchus<br />

(Temminck)<br />

Famille <strong>de</strong>s BUCÉROTIDÉS<br />

Français: Petit ca<strong>la</strong>o à bec rouge<br />

Wolof : Tokr<br />

Pou<strong>la</strong>r : Daakal<br />

Serer : Colircok, Tokhokho',<br />

Taille : 45 cm<br />

Grand consommateur <strong>de</strong> criquets<br />

et <strong>de</strong> sauterelles, cet oiseau au bec<br />

démesuré consomme également <strong>de</strong>s<br />

fruits, <strong>de</strong>s arachi<strong>de</strong>s. C'est un omnivore.<br />

La femelle construit son nid en<br />

milieu <strong>de</strong> saison <strong>de</strong>s pluies dans IJ<br />

cavité d'un vieil arbre el en bouche<br />

l'entrée avec <strong>de</strong> <strong>la</strong> boue. Elle ne <strong>la</strong>isse<br />

qu'une petite fente par <strong>la</strong>quelle le<br />

mâle lui apporte <strong>la</strong> nourriture pendant<br />

les <strong>de</strong>ux mois gue dure sa<br />

c<strong>la</strong>ustration. <strong>Le</strong>s nichoirs artificiels<br />

peuvent très avantageusement remp<strong>la</strong>eer<br />

les cavités naturelles et ceux<br />

installés sur <strong>la</strong> <strong>réserve</strong> ont souvent<br />

été occupés par les ca<strong>la</strong>os,<br />

Lamprotornis caudatus<br />

(Müller)<br />

Famille <strong>de</strong>s STURNIDÉS<br />

Français: Merle métallique à<br />

Wolof<br />

Pou<strong>la</strong>r<br />

Serer<br />

Taille<br />

longue queue<br />

: OJakhol<br />

: Yei yumu sodi <strong>la</strong>tje<br />

. Khoulé<br />

: 51 cm dolll J2 ClI/ ('fI/CI/l')<br />

De <strong>la</strong> famille <strong>de</strong>s étourneaux et<br />

non pas <strong>de</strong>s merles vrais, ces oiseaux<br />

au plumage bleu sombre à rellets<br />

métalliques, souvent grégaires sont<br />

bruyants el ont un cri désagréable.<br />

<strong>Le</strong>s peuls appellent cet oiseau" Il a<br />

vendu sa mère et s'est acheté une<br />

queue" ,<br />

Toci?lIs el)'lhrorhYI/c1111'<br />

LllllprolOmis el1I1Jaflls<br />

27


28<br />

Pa"dio" i<strong>la</strong>/iaclUs<br />

Crinifer piscator<br />

(Boddaert)<br />

Famille <strong>de</strong>s MUSOPHAGIDÉS<br />

Français: Touraco gris<br />

Pou<strong>la</strong>r : Mourmourondou<br />

Serer : Bakakaak<br />

Wolof : Wassard<br />

Taille : 48 cm<br />

<strong>Le</strong>s touracos, que l'on ne trouve<br />

qu'en Afrique, sont une famille <strong>de</strong><br />

grands oiseaux voyants, frugivores,<br />

<strong>de</strong> forêt ou <strong>de</strong> savane. Ils se dép<strong>la</strong>cent<br />

agilement parmi les branches en<br />

sautant ou en courant. <strong>Le</strong> touraco<br />

gris est une espèce bruyante, facile à<br />

observer, qui affectionne les parcs et<br />

les jardins. Il se nourrit <strong>de</strong> fruits sauvages<br />

ou cultivés comme les<br />

goyaves, les figues, les mangues, les<br />

sapotilles, les dattes, les fruits du<br />

palmier à huile, etc...<br />

Pandion haliaetus<br />

(Linné)<br />

Famille <strong>de</strong>s ACCIPITRIDÉS<br />

Français: Balbuzard pêcheur<br />

Wolof : Bolumba<br />

Pou<strong>la</strong>r : Tchital<br />

Bambara: Kou<strong>la</strong>dian<br />

Taille : 55 cm<br />

Migrateur re<strong>la</strong>ti vement commun,<br />

provenant <strong>de</strong>s pays scandinaves surtout<br />

et <strong>de</strong> Gran<strong>de</strong> Bretagne, cet aigle<br />

se nourrit <strong>de</strong> poissons qu'il pêche en<br />

plongeant. Il perche longuement sur<br />

un arbre mort, ou à défaut sur le sol<br />

nu clu marigot sec. <strong>Le</strong>s poissons qu'il<br />

capture pèsent habituellement entre<br />

200 et 500 g, mais peuvent atteindre<br />

3 kg ou plus. <strong>Le</strong>s pêcheurs lébous<br />

disent que lorsqu'ils voient un balbuzard<br />

avec un poisson dans les serres,<br />

<strong>la</strong> pêche sera bonne. Des acci<strong>de</strong>nts<br />

avec les avions <strong>de</strong> ligne Ont été<br />

signalés sur l'aéroport <strong>de</strong> Dakar.


Merops pusillus<br />

(Müller)<br />

Famille <strong>de</strong>s MÉROPlDÉS<br />

Français: Guêpier nain<br />

Pou<strong>la</strong>r : Oubbo<br />

Wolof Karwallé<br />

Serer : Sidiam<br />

Taille : 15 cm<br />

Ce bel oiseau niche c<strong>la</strong>ns <strong>de</strong>s terriers<br />

creusés dans les berges <strong>de</strong><br />

rivières ou <strong>de</strong> canaux <strong>de</strong> drainage.<br />

En terrain dégagé, mais jamais loin<br />

<strong>de</strong> l'eau, il consomme <strong>de</strong>s insectes<br />

vo<strong>la</strong>nts, principalement <strong>de</strong>s hyménoptères<br />

comme les abeilles, les<br />

guêpes, les fourmis. et aussi <strong>de</strong>s<br />

papillons, <strong>de</strong>s criquets et <strong>de</strong>s libellules,<br />

qu'il guette <strong>de</strong>puis un perchoir.<br />

Vanellus spinosus<br />

(Linné)<br />

Famille <strong>de</strong>s CHARADRIIDÉS<br />

Français: Vanneau armé<br />

Wolof : Wetwet<br />

Pou<strong>la</strong>r : Keleo<br />

Serer : Wetawet<br />

TaiUe : 26 cm<br />

On trouve cet oiseau souvent en<br />

ban<strong>de</strong>s bruyantes près du marigot. ;lU<br />

bord <strong>de</strong> l'eau. C'est un oiseau familier,<br />

toujours prêt il protester contre<br />

celui qui passe sur son territoire. Il<br />

escorte l'intrus en vo<strong>la</strong>nt en cercle et<br />

en criant. <strong>Le</strong>s noms wolof et serer<br />

resscmblent très fort il son cri. <strong>Le</strong>s<br />

poussins sont nidifuges, c'est à dire<br />

qu'ils quittent le nid (juste une petite<br />

cuvette dans le sable. avec quelques<br />

cailloux) dès leur naissance. Au<br />

moindre danger, sign;llé par les<br />

parents. ils s'ap<strong>la</strong>tissent sur le sol en<br />

profitant <strong>de</strong> <strong>la</strong> moindre anfractuosité<br />

ou d'une touffe d'herbe, et leur<br />

mimétisme est tel qu'on ne les<br />

remarque pas.<br />

)\;fcrops pmilills<br />

1'a/ldlm spi/lo5l/s<br />

29


30<br />

llimlldo SellCR,dclIsis<br />

Hirundo senegalensis<br />

Linné<br />

Famille <strong>de</strong>s HrRUNDINlDÉS<br />

Français: Gran<strong>de</strong> hiron<strong>de</strong>lle à<br />

ventre roux<br />

Pou<strong>la</strong>r<br />

Serer<br />

Wolof<br />

Taille<br />

: Dialel Al<strong>la</strong>h<br />

: E<strong>la</strong>khrogo<br />

: Keller bët<br />

: 21 cm<br />

C'est une très grosse hiron<strong>de</strong>lle<br />

au vol lourd que [' on peut observer<br />

au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> <strong>la</strong> savane. À distance<br />

elle peut être confondue avec un faucon.<br />

Cette hiron<strong>de</strong>lle niche dans <strong>de</strong>s<br />

trous d'arbre (souvent <strong>de</strong>s baobabs),<br />

sous les auvents <strong>de</strong>s maisons, parfois<br />

dans les berges <strong>de</strong> ri vière ou dans <strong>de</strong><br />

vieilles termitières. <strong>Le</strong>s hiron<strong>de</strong>lles<br />

consomment <strong>de</strong> nombreux petits<br />

insectes (dont les moustiques)<br />

qu'elles caplUrenl au vol. On dit que<br />

les hiron<strong>de</strong>lles annoncent <strong>la</strong> pluie<br />

quand elles volent plus bas que d'habitu<strong>de</strong>.<br />

En fair. lorsque l'humidité <strong>de</strong><br />

l'air augmente, les ailes <strong>de</strong>s insectes<br />

s'alourdissent, ils volent bas et les<br />

hiron<strong>de</strong>lles les chassent là où ils se<br />

trouvent.<br />

Tchagra senega<strong>la</strong><br />

(Linné)<br />

Famille <strong>de</strong>s LANIIDÉS<br />

Français: Téléphone tchagra<br />

Wol.of : Dialeal<br />

Serer : Obout" ndao<br />

Bambara: Diakalo<br />

Taille : 22 cm<br />

C'est une pie-grièche brune, à <strong>la</strong><br />

<strong>la</strong>rge queue en éventail, qui vit surtout<br />

sur le sol en savane. EUe sautille<br />

sur le sol, olt elle se nourrit d'jnsectes,<br />

ou vole bas c1'un buisson à<br />

l'autre, dans les régions broussailleuses<br />

ou à <strong>la</strong> lisière <strong>de</strong>s cultures.


Ar<strong>de</strong>a cmerea<br />

Linné<br />

Famille <strong>de</strong>s ARDÉIDÉS<br />

Françnis : Héron cendré<br />

Wolof : Khoddu balt<br />

Pou<strong>la</strong>r : Kaatial<br />

Serer : Tiangue<br />

Taille : 90 cm<br />

<strong>Le</strong> héron cendré est l'un <strong>de</strong>s<br />

oiseaux que l'on pellt observer régu­<br />

1ièrement sur le marigot près <strong>de</strong><br />

l'eau. Il peut aussi se percher sur les<br />

arbres. Son long cou et son bec en<br />

forme <strong>de</strong> poignard lui permettent <strong>de</strong><br />

transpercer ses proies qu ï 1 attend<br />

patiemment dans l'eau pell profon<strong>de</strong>.<br />

<strong>Le</strong>s hérons consomment <strong>de</strong>s cr'lbes.<br />

<strong>de</strong>s grenouilles, <strong>de</strong>s petits poissons<br />

et divers insectes. La plupart <strong>de</strong>s<br />

hérons cendrés sont originaires<br />

d'Europe où ils nichent en colonies<br />

appelées héronnières. D'autres<br />

espèces nichent au <strong>Sénégal</strong> comme<br />

le héron mé<strong>la</strong>nocéphale, le héron<br />

pourpré et Je héron gal iath.<br />

Phoenicopterus ruber<br />

Linné<br />

Famille <strong>de</strong>s PHOENICOPTÉRIDÉS<br />

Français: F<strong>la</strong>mant rose<br />

Wolof : Ôrane<br />

Pou<strong>la</strong>r : Bongyal<br />

Serer : Kare<br />

Taille 130 cm<br />

C'est un très grand échassier qui,<br />

<strong>de</strong> loin, apparaît b<strong>la</strong>nc et rose. Son<br />

gros bec recourbé pourvu <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong>melles lui permet <strong>de</strong> se nourrir.<br />

dans les eaux saumâtres. <strong>de</strong>s nombreuses<br />

petites proies aquatiques qui<br />

y vivent. Souvent très grégaire, il est<br />

rare sur le marigot. Au nord du<br />

<strong>Sénégal</strong>. au Parc national <strong>de</strong>s<br />

oiseaux du Djoudj. on peut en rencontrer<br />

<strong>de</strong>s milliers.<br />

PllOClliwp/cl1lS l'liber<br />

31


Ploceus cucul/atus<br />

[Müller)<br />

Famille <strong>de</strong>s PLOCÉIDÉS<br />

Français: Tisserin gendarme<br />

Wolof : Khare<br />

Pou<strong>la</strong>r : Lorou<br />

Serer : Katchié<br />

Taille : 17 cm<br />

Oiseaux grégaires, bruyants,<br />

polygames, ces tisserins sont remarquables<br />

par leurs colonies <strong>de</strong> nids<br />

tissés avec <strong>de</strong>s herbes ou <strong>de</strong>s morceaux<br />

cie feuil.les <strong>de</strong> palmiers.<br />

Comme on dit qu'ils portent chance,<br />

Jes habitants <strong>de</strong>s vil<strong>la</strong>ges où ils se<br />

sont installés ne les dénichent pas<br />

malgré les dégâts qu'ils peuvent causer<br />

aux cultures. La para<strong>de</strong> nuptiale<br />

est spectacu<strong>la</strong>ire. les mâles se suspen<strong>de</strong>nt<br />

sous le nid par les griffes. <strong>la</strong><br />

tête en bas et battent <strong>de</strong>s ai les pour<br />

attirer l'attention <strong>de</strong>s femelles.<br />

Centropus senegalensis<br />

[Linné)<br />

Famille <strong>de</strong>s CUCULIDÉS<br />

Français: Coucal du <strong>Sénégal</strong><br />

Wolof : Goutout<br />

Pou<strong>la</strong>r : Bounal<br />

Serer : Koud<br />

Taille : 40 cm<br />

C'est un gros oiseau facile à i<strong>de</strong>nti<br />

fier. car il a une longue queue<br />

noire, un dos roux et le ventre b<strong>la</strong>nc.<br />

Son voJ est lourd et lent. coupé <strong>de</strong><br />

glissa<strong>de</strong>s. Il perche ma<strong>la</strong>droitement.<br />

Il est souvent trouvé à terre où il<br />

chasse les sauterelles et <strong>de</strong>s petits<br />

vertébrés. Des légen<strong>de</strong>s circulent sur<br />

cet oiseau dont les œufs (difficiles ;1<br />

trouver) permettraient (mais à condition<br />

cie ne pas avoir été touchés avec<br />

<strong>la</strong> main 1) <strong>de</strong> trouver <strong>de</strong>s diamants.<br />

Plocclls CIIClillOl/lS<br />

33


P/tr","alis sqtra/aw<strong>la</strong><br />

Pluvialis squataro<strong>la</strong><br />

[Linné)<br />

Français: Pluvier argenté<br />

Taille : 27 cm<br />

Tringa g<strong>la</strong>reo<strong>la</strong><br />

Linné<br />

Français: Chevalier sylvain<br />

Taille : 20 cm<br />

Arenaria interpres<br />

[Linné)<br />

Franç


."ieopfJI'OIl 111011(.1(11115<br />

Neophron monachus<br />

(Temminck]<br />

Famille <strong>de</strong>s ACCIPITRIDÉS<br />

Français: Vautour percnoptère<br />

Wolof : Tanne<br />

Pou<strong>la</strong>r : Djiga<br />

Serer : Touddou<br />

Taille : 65 cm<br />

Upupa epops (Linné]<br />

Famille <strong>de</strong>s UPUPIDÉS<br />

Français: Huppe fasciée<br />

Wolof: Sambadioubou<br />

Pou<strong>la</strong>r : Moussa dioubouguel<br />

Serer : Sambadiougou<br />

Taille : 28 cm<br />

Comme tous les vautours, le percnoptère se<br />

nourrit cie cadavres. C'est un oiseau anthropophile<br />

et urbain qui fréquente les abattoirs et les<br />

décharges. Son rôle <strong>de</strong> nettoyeur est important<br />

dans les villes. TI peut aussi manger <strong>de</strong>s œufs<br />

d'oiseaux. <strong>de</strong>s termites. <strong>de</strong>s petits mollusques.<br />

Tous les vautours. qui peuvent p<strong>la</strong>ner très haut<br />

et très longtemps en utilisant les courants<br />

ascendants. ont une vue excellente qui leur<br />

permet <strong>de</strong> repérer, même à une grancle distance.<br />

les cadavres dont ils vont se repaître.<br />

Upllpa cpops<br />

La huppe est unique. avec sa crête <strong>de</strong><br />

plumes et son corps bariolé noir et b<strong>la</strong>nc. C'est<br />

un oiseau insectivore, répandu en savane c<strong>la</strong>ire.<br />

qui se nourrit au sol. Certaines espèces sont<br />

rési<strong>de</strong>ntes, cI'autres viennent d'Europe. <strong>Le</strong>s<br />

nids. sans aucune garniture, sont une simple<br />

cavité dans un arbre. un mur <strong>de</strong> pierres sèches<br />

ou même <strong>la</strong> base d'une termitière.<br />

35


Ar<strong>de</strong>o<strong>la</strong> ibis<br />

(Linné)<br />

Famille <strong>de</strong>s ARDÉIDÉS<br />

Français: Héron gar<strong>de</strong>-bœuf<br />

Wolof : Tortor<br />

Pou<strong>la</strong>r : Nial<strong>la</strong>l poural<br />

Serer : Tanao<br />

Taille : 50 cm<br />

Laniarus barbarus<br />

(Linné)<br />

Famille <strong>de</strong>s LANllDÉS<br />

Français: Gonolek <strong>de</strong> Barbarie<br />

Wo.lot- : M'Belti Mbëlet<br />

Pou<strong>la</strong>r : Lagua diédou<br />

Serer : Mbax-nguol<br />

Taille : 23 cm<br />

36<br />

/1r<strong>de</strong>o<strong>la</strong> ibis<br />

C'est un petit héron qui, à distance, paraît<br />

tout b<strong>la</strong>nc. Grégaire et familier, il suit souvent<br />

le bétai 1ou les grands ongulés et se perche parfois<br />

sur Je dos d'un buffle. li les débarrasse <strong>de</strong>s<br />

tiques et autres parasites qui les tourmentent.<br />

C'est aussi un grand consommateur <strong>de</strong> criquets<br />

et <strong>de</strong> sauterelles. Certaines familles peul le<br />

considèrent comme un oiseau sacré (totem).<br />

Ce très bel oiseau, rouge écar<strong>la</strong>te <strong>de</strong>ssous,<br />

noir <strong>de</strong> jais <strong>de</strong>ssus, et dont le haut <strong>de</strong> <strong>la</strong> tête est<br />

jaune, n'est pas toujours facile il observer car il<br />

a un comportement assez discret. On peut parfois<br />

le voir dans cie bonnes conditions dans un<br />

arbre ou un buisson. Son chant en cluo est<br />

caractéristique. Comme les autres piesgrièches,<br />

cet oiseau est surtout insectivore.


<strong>Le</strong>s mammifères <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>réserve</strong><br />

pur AI/Ii Caiai-LI/olig<br />

Plus d'une lrentaine <strong>de</strong> maml11lfères Olll élé recensés el jouenr leur rôle dans<br />

l'écosyslèrne <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>réserve</strong>. Ils malllfesœlli <strong>de</strong>s CVl11pOrlemems <strong>de</strong> dissinlllialion,<br />

Clypliques el ami prédaleurs, qui les ren<strong>de</strong>m plus dijjïcilemem visibles que les aUlres<br />

animaux. <strong>Le</strong>s plus grands (singes, chacal, civelle) am <strong>de</strong> vaSleS domaines vùaux,<br />

supérieurs à <strong>la</strong> surface <strong>de</strong> <strong>la</strong> sralion, el ne fOI1l d01/e que lraverser le sùe lrès<br />

occasionnellemeJll. <strong>Le</strong> pariage <strong>de</strong>s niches ècologiques conduù une palLie <strong>de</strong>s<br />

mammifères à exploùer les ressources <strong>de</strong> leur habùal <strong>de</strong> jour, l'aulre panie <strong>de</strong> nuù.<br />

<strong>Le</strong>s rnaml1ufères nOClUmes se signalem <strong>la</strong> ni/il par leurs yeux refléchissam <strong>la</strong> lumière<br />

d 'une IOrche.<br />

Seules les espèces dom <strong>la</strong> <strong>la</strong>ille eSI au moins celle d'un écureuil som décrùes ici.<br />

Plus d'une quinzaine d'aUlres espèces <strong>de</strong> irès pelùs mammifères, rongeurs, Gliridès<br />

(loir), Gerbilùdés (gerbilles), A1uridès, Dendromuridés el CricelOmyidés (rais el<br />

souris), d'aUlres espèces <strong>de</strong> Cheiroplères (molosses), el plusieurs espèces<br />

d'inseclivores Érinacéidé (hérisson) el Sonâdés (musaraignes) vive11l égaleme11l<br />

dans <strong>la</strong> <strong>réserve</strong>.<br />

<strong>Le</strong>s jeunes musaraignes effecwenlles premières exploral/ons <strong>de</strong> leur habi<strong>la</strong>l en<br />

jile indienne, chacun pinçanr avec les <strong>de</strong>l1ls <strong>la</strong> croupe <strong>de</strong> l'individu à l'mure.<br />

37


Erythrocebus patas<br />

[Schreber)<br />

F


Cac PII!tt'Cln d. 1/ 'ops sdba I/S<br />

39


Genetta genetta<br />

(L. ]<br />

Famille <strong>de</strong>s VIVERRlDÉS<br />

Français: Genette commune<br />

Wolof: Sikhore<br />

Pou<strong>la</strong>r: Koturu<br />

Carnivore, nocturne.<br />

Arboricole et terrestre, elle se<br />

distingue <strong>de</strong>s autres genettes par<br />

une crête bien visible le long du dos<br />

et une queue avec neuf à dix<br />

anneaux noirs et à l'extrémité généralement<br />

b<strong>la</strong>nche. Elle a <strong>la</strong> taille et<br />

les mœurs voisines du chat mais<br />

chasse également les insectes et<br />

mange <strong>de</strong>s fruits.<br />

Très agile, elle grimpe dans les<br />

arbres ou sous les toits. Elle passe<br />

<strong>la</strong> journée dans un arbre creux ou<br />

au repos sur une grosse branche.<br />

Ichneumia albicauda<br />

(G. Cuvier)<br />

Famille <strong>de</strong>s VlVERRIDÉS<br />

Français: Mangouste à<br />

queue b<strong>la</strong>nche<br />

Carnivore, nocturne.<br />

Malgré son nom, <strong>la</strong> mangouste<br />

à queue b<strong>la</strong>nche peut avoir aussi <strong>la</strong><br />

queue sombre.<br />

Chassant peu, elle se nourrit <strong>de</strong><br />

petits vertébrés et <strong>de</strong> fruits et surtout<br />

d'œufs, <strong>de</strong> mollusques, <strong>de</strong><br />

crabes et d'arthropo<strong>de</strong>s qu'elle<br />

brise en les <strong>la</strong>nçant entre ses pattes<br />

sur une pierre et dont on retrouve<br />

les coquilles et les carapaces dans<br />

les fèces.<br />

Viverra civetta<br />

(Schreber]<br />

Famille <strong>de</strong>s VIVERRlDÉS<br />

Français: Civette<br />

Mandingue: Sunkane<br />

Pou<strong>la</strong>r : Sunka<br />

Carnivore, nocturne.<br />

La civette est le plus grand <strong>de</strong>s<br />

carnivores du site. Omnivore<br />

opportuniste, elle consomme égaIement<br />

<strong>de</strong>s végétaux et <strong>de</strong>s fruits,<br />

quelques invertébrés, <strong>de</strong> petits vertébrés<br />

et <strong>de</strong>s charognes.<br />

La civette marque les arbres<br />

avec une forte sécrétion provenant<br />

cie ses g<strong>la</strong>n<strong>de</strong>s anales. Ce musc sert<br />

en cosmétologie à <strong>la</strong> fabrication <strong>de</strong><br />

grands parfums. Elle dépose ses<br />

fèces sur cles sites préférentiels qui<br />

trahissent sa présence.<br />

Canis aureus<br />

(L.]<br />

Famille <strong>de</strong>s CANIDÉS<br />

Français: Chacal commun ou doré<br />

Wolof Khadj all<br />

Mandingue: Kunkou wouloo<br />

Pou<strong>la</strong>r : Boy<br />

Carnivore, nocturne<br />

et crépuscu<strong>la</strong>ire.<br />

De <strong>la</strong> taille d'un chien <strong>de</strong> 9 kg<br />

et <strong>de</strong> couleur fauve. le chacal commun<br />

est un carnivore terrestre.<br />

JI vit seul. par couples ou en<br />

petits groupes. Il se nourrit <strong>de</strong> rongeurs,<br />

<strong>de</strong> vo<strong>la</strong>illes, d'insectes, <strong>de</strong><br />

fruits et nettoie les carcasses <strong>de</strong>s<br />

animaux morts. On le voit fréquemment<br />

aux abords <strong>de</strong>s vil<strong>la</strong>ges.<br />

41


fctonyx striatus (Perry)<br />

Famille <strong>de</strong>s MUSTÉLIDÉS<br />

Français: Zorille Wolof: Wexen PouJar : Kerro<br />

Carnivore, nocturne.<br />

<strong>Le</strong> zorille est paré <strong>de</strong> couleurs<br />

d'avertissement, noir avec <strong>de</strong>s taches<br />

b<strong>la</strong>nches sur <strong>la</strong> tête et quatre ban<strong>de</strong>s<br />

b<strong>la</strong>nches contrastées <strong>de</strong> <strong>la</strong> nuque à <strong>la</strong><br />

queue. Il est opportuniste, traque et<br />

consomme les invertébrés et les vertébrés<br />

jusqu'à <strong>la</strong> taille d'un lièvre ou<br />

d'un serpent, préférant toutefois chasser<br />

les insectes. Face à un prédateur,<br />

il hérisse ses longs poils, relève <strong>la</strong><br />

queue, tourne le dos à son agresseur<br />

et lui projette un liqui<strong>de</strong> musqué nauséabond<br />

provenant <strong>de</strong> g<strong>la</strong>n<strong>de</strong>s<br />

périnéales qUJ rend l'importunt<br />

momentanément aveugle et incapable<br />

<strong>de</strong> se servir <strong>de</strong> son odorat.<br />

Atifax pafudinosus (G. Cuvier)<br />

Famille <strong>de</strong>s VIVERRIDÉS<br />

Français: Mangouste <strong>de</strong>s marais<br />

Mandingue: Solijajé, Totané Pou<strong>la</strong>r: Gas-dombal<br />

Carnivore, nocturne.<br />

Excellente nageuse, <strong>la</strong> mangouste <strong>de</strong>s marais vit près <strong>de</strong>s points d'eau,<br />

mais s'adapte à presque toures les conditions. Elle chasse les crustacés. les<br />

mollusques, les poissons et les insectes aquatiques en tâtonnant sous les<br />

pierres et dans <strong>la</strong> boue. À <strong>la</strong> différence <strong>de</strong>s autres mangoustes, elle ne casse<br />

pas les œufs et les moules en les <strong>la</strong>nçant entre les pattes, mais les jette contre<br />

un rocher en position dressée sur les membres postérieurs. Elle suit régulièrement<br />

les mêmes parcours et il est aisé <strong>de</strong> reconnaître ses <strong>la</strong>trines à <strong>la</strong> présence<br />

<strong>de</strong>s coquilles et <strong>de</strong>s carapaces.


Xerus erythrapus [Hemprich, Ehrenberg)<br />

Famille <strong>de</strong>s SCIURIDÉS<br />

Français: Écureuil fouisseur ou terrestre<br />

Mandingue: Dougouma quérin<br />

Wolof: Diakhare<br />

Pou<strong>la</strong>r : Jiiré<br />

Rongeur, diurne.<br />

Appelé à tort rat palmiste (ce n'est pas un rat, il n'est pas arboricole},<br />

l'écureuil fouisseur est reconnaissable à <strong>la</strong> ban<strong>de</strong> b<strong>la</strong>nche sur le f<strong>la</strong>nc et à <strong>la</strong><br />

queue striée noir et b<strong>la</strong>nc, qu'il tient généralement arquée au <strong>de</strong>ssus du dos.<br />

Essentiellement terrestre, il glimpe très rarement aux arbres et préfère les<br />

milieux ouverts.<br />

Il se nourrit <strong>de</strong> <strong>la</strong> plupart<br />

<strong>de</strong>s végétaux mais il est connu<br />

pour déterrer les racines et les<br />

bulbes qu'il consomme égaIement.<br />

Il met à l'abri une<br />

<strong>réserve</strong> <strong>de</strong> provisions pendant<br />

l'hivernage pour <strong>la</strong> consommer<br />

en saison sèche.<br />

Heliasciurus gambianus [Ogilby)<br />

Famille <strong>de</strong>s SCIURIDÉS<br />

Français: Écureuil <strong>de</strong> Gambie<br />

Mandingue: Santo quérin<br />

Wolof: Rojon<br />

Pou<strong>la</strong>r : Joldu<br />

Rongeur, diurne.<br />

Plus petit que l'écureuil fouisseur, <strong>de</strong> couleur grise unie et à <strong>la</strong> queue<br />

annelée, l'écureuil <strong>de</strong> Gambie est le seul écureuil arboricole trouvé en savane.<br />

Il est généralement repéré dans les arbres ou sous les toits <strong>de</strong>s bâtiments.<br />

Il ne <strong>de</strong>scend au sol que très occasionnellement pour chercher <strong>la</strong> nourriture. Il<br />

se nourrit <strong>de</strong> fruits, <strong>de</strong> feuilles et <strong>de</strong> jeunes pousses. Peu carnivore, il mange<br />

parfois <strong>de</strong>s lézards,<br />

<strong>de</strong>s insectes et même<br />

<strong>de</strong>s petits oiseaux.<br />

Parfois, l'écureuil <strong>de</strong><br />

Gambie ronge <strong>de</strong>s<br />

objets durs comme les<br />

noix ou même J'ivoire,<br />

probablement pour<br />

s'user les <strong>de</strong>nts dont <strong>la</strong><br />

croissance est continue.<br />

44


Eidolon helvum (Kerr)<br />

Famille <strong>de</strong>s PTÉROPODIDÉS<br />

Français: Roussette<br />

Wolof: Gaudéen Mandingue: Tonsoo<br />

Chiroptère, crépuscu<strong>la</strong>ire et nocturne.<br />

Re<strong>la</strong>tivement gran<strong>de</strong>, frugivore, grégaire, <strong>la</strong> roussette a le pe<strong>la</strong>ge couleur<br />

paille et une tête semb<strong>la</strong>be à celle d'un renard.<br />

Elle pollinise les fleurs du baobab que l'on trouve sur le <strong>sentier</strong> et constitue<br />

ainsi un cas <strong>de</strong> zoochorie (chiroptérochorie).<br />

D'une manière générale. les différentes espèces <strong>de</strong> chauves-souris sont<br />

difficiles à repérer <strong>de</strong> jour. Elles dorment, suspendues tête en bas, dans <strong>de</strong>s<br />

cavités ou dans les arbres où elles se confon<strong>de</strong>nt avec les feuilles. Cel1ains<br />

rassemblements peuvent toutefois compter une centaine d'individus sous les<br />

toits <strong>de</strong>s bâtiments <strong>de</strong> <strong>la</strong> station. C'est à <strong>la</strong> tombée <strong>de</strong> <strong>la</strong> nuit, que leur vol<br />

rasant et leurs cris attirent l'attention.<br />

45


Pour en savoir plus :<br />

quelques références bibliographiques utiles<br />

BERHAUT (1.) - 1971-1988<br />

Flore illustrée du <strong>Sénégal</strong><br />

Tome l, Il, III, IV, V, VI, IX, C<strong>la</strong>irafrique, Dakar<br />

BROWN (L.H.), URBAN (E.K.), NEWMAN (K.) - 1982<br />

The birds ofAfrica<br />

Vol 1., Aca<strong>de</strong>mie Press, London. 521 p.<br />

DALZIEL (lM.) - 1948<br />

The useful p<strong>la</strong>nts of West Tropical Africa<br />

The Crown Agents For The Colonies, Londres, 612 p.<br />

DORST (1.), DANDELOT (P) - 1972<br />

Gui<strong>de</strong> <strong>de</strong>s grands mammifères d'Afrique<br />

De<strong>la</strong>chaux et Niestlé, Neuchatel, 286 p.<br />

FRY (CH.), KEITH (S.),URBAN (E.K.) - 1988<br />

The birds of Africa<br />

Vol Ill. Aca<strong>de</strong>mie Press, London, 611 p.<br />

HEINZEL (H.), FlTTER (R.), PARSLOW (l) - 1992<br />

Oiseaux d'Europe, d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient<br />

De<strong>la</strong>chaux & Niestlé Ed., Neuchâtel, Paris, 320 p.<br />

KEITH (S.), URBAN (E.K.), FRY (CH.) - 1992<br />

The birds of Africa<br />

Vol. IV. , Aca<strong>de</strong>mie Press. London, 609 p.<br />

KERHARO (l), ADAM (1.G.) - 1974<br />

La pharmacopée sénéga<strong>la</strong>ise traditionnelle: p<strong>la</strong>ntes médicinales et toxiques<br />

Vigot Frères, Paris, 1011 p.<br />

LEBRUN (lP.) - J973<br />

Énumération <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ntes vascu<strong>la</strong>ires dit <strong>Sénégal</strong><br />

IEMVT, Maisons-Alfort, 209 p. (Ét. Bol. 2)<br />

ORSTOM - 1980<br />

L'arbre en Afrique tropicale: <strong>la</strong> fonction et le signe<br />

In: Cah. Orstom, série Sciences Humaines, vol. XVII, nO 3-4: 321<br />

MOREL (G.J.), MOREL (MY) - 1990<br />

<strong>Le</strong>s oiseaux <strong>de</strong> Sénégambie<br />

Orstom éditions, Paris, 178 p. (Collection Didactiques)<br />

SERLE (W.), MOREL (G.1.) - 1988<br />

<strong>Le</strong>s oiseaux <strong>de</strong> l'Ouest Africain<br />

De<strong>la</strong>chaux & Niestlé Ed., Paris, 331 p.<br />

URBAN (E.K.), FRY (CH.), KEITH (S.) - 1986<br />

The birds ofAfrica<br />

Vol Il. Aca<strong>de</strong>mie Press, London, 552 p.<br />

46


Notes<br />

47


Notes<br />

----- -----------------<br />

48


- Route<br />

\<br />

'\<br />

\<br />

\<br />

J<br />

1<br />

\<br />

\<br />

\<br />

1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

Carte du <strong>sentier</strong> <strong>écologique</strong><br />

- - - - .... - -<br />

Senlier <strong>écologique</strong> Eco musée Penle dunaire à Maylenus<br />

Bassin Ou ne stable il Ba<strong>la</strong>nite<br />

Piste principale Pépiniére Haie <strong>de</strong> Prosapis<br />

Pisle secondaire Baobab Savane arbullive<br />

Raccourci Passage <strong>de</strong> <strong>la</strong> dune Savone boisée<br />

'1 Enlrée principale· parking Sanctuaire El Hadi Omar Zone inondable à Tamarix<br />

Cio/ure Vision mer·marigal Zone inondable à Avicennia<br />

Barriére Observa<strong>la</strong>ire Zone inondable à Rhizophore<br />

Aire <strong>de</strong> repas Mirador Zone inondée, marigot<br />

B%ni/el oegvphora<br />

Cr%evo<br />

Surface salée nue<br />

[ardiu Sfereuspermum kunfionum Rhizophoro rocemoso<br />

Ce/fis infegl/folio Bos(io ol/gushfo/io Tomorix senegolensis<br />

Euphorbio bolsomtfero [ombIelum miuonJum Avicennio ofrirano<br />

Acocio oloxoranlho Monlonio digilolo [olOllopil procelO<br />

"


La <strong>réserve</strong> <strong>de</strong> Mbour a été créée en 1946 pour<br />

accueillir un observatoire géophysique. Une aire<br />

<strong>de</strong> protection a été aménagée autour <strong>de</strong> cet observatoire<br />

afin <strong>de</strong> protéger les appareils d'enregistrements<br />

ultra-sensibles.<br />

<strong>Le</strong>s activités se sont par <strong>la</strong> suite diversifiées dans<br />

le domaine <strong>de</strong> l'écologie.<br />

La <strong>réserve</strong> accueille une importante collection<br />

scientifique <strong>de</strong> peaux d'oiseaux (près <strong>de</strong> 3000<br />

pièces), un <strong>la</strong>boratoire d'Ornithologie ai nsi qu'un<br />

espace <strong>de</strong> travail pour <strong>de</strong>s scientitïques du <strong>Sénégal</strong><br />

ou <strong>de</strong> l'étranger qui souhaitent réaliser <strong>de</strong>s observations<br />

et <strong>de</strong>s expérimentations sur le sile, ou y<br />

organiser <strong>de</strong>s ateliers.<br />

Elle accueille également une station météorologique<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> Direction <strong>de</strong> <strong>la</strong> météorologie nationale.<br />

• <strong>Le</strong> site est entièrement protégé et il a été décidé<br />

<strong>de</strong> l'ériger en <strong>réserve</strong> <strong>écologique</strong> expérimentale, en<br />

partenariat avec <strong>la</strong> Direction <strong>de</strong>s parcs nationaux<br />

du <strong>Sénégal</strong> (DPNS)<br />

Avec le soutien <strong>de</strong> l'Union mondiale pour <strong>la</strong><br />

nature (UICN). un <strong>sentier</strong> <strong>écologique</strong> a été aménagé<br />

pour J'accueil <strong>de</strong>s visiteurs, jeunes et adultes,<br />

qui ouhaitent se familiariser avec les différentes<br />

composantes <strong>de</strong> l'écosystème (p<strong>la</strong>ntes. animaux et<br />

plus particulièrement oiseaux) dont cette p<strong>la</strong>quelte<br />

donne un <strong>de</strong>scriptif sommaire.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!