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Le père des pauvres

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28 <strong>Le</strong> <strong>père</strong> <strong>des</strong> <strong>pauvres</strong> L’ascension d’une famille du Gâtinais sous l’Ancien Régime 29<br />

Dubé : La Borde, dont il a été question déjà; Fresnoy, située<br />

à Mormant-sur-Venisson; La Brosse, près de Chevillon – les<br />

deux dernières sont en banlieue de Montargis. Plusieurs<br />

rentes sont aussi mentionnées dans le document.<br />

On peut voir comment sa vie s’insère bien dans les<br />

traditions familiales : Montargis et les environs, fidélité<br />

donc au choix géographique; une fortune assez considérable;<br />

<strong>des</strong> postes dans l’administration régionale. Il faut toutefois<br />

signaler une chose qui diffère; s’il y a eu <strong>des</strong> garçons parmi<br />

ses enfants, ils n’ont pas survécu; l’inventaire de ses biens fut<br />

réalisé à la requête de sa veuve et de ses deux filles : Victoire<br />

Dubé de La Borde, épouse de M r m e Estienne Aubépin,<br />

conseiller du roi, son procureur au bailliage et siège présidial<br />

de Montargis, et D lle Marie Dubé de La Borde, fille majeure.<br />

Une étude plus poussée nous permettrait peut-être de savoir<br />

si c’est la fin de la branche <strong>des</strong> Dubé inaugurée par le<br />

marchand tanneur de Bléneau.<br />

Mais il importe, croyons-nous, avant de conclure ce court<br />

exposé, de citer ici la notice nécrologique qui fut consacrée<br />

à Pierre III peu après son décès, et à laquelle nous faisions<br />

allusion au début de ce chapitre 100 .<br />

La perte de ce magistrat est un <strong>des</strong> plus malheureux<br />

evenements que cette ville ait éprouvé cette année.<br />

Generalement estimé Monsieur de La Borde s’était concilié<br />

la confiance universelle, en remplissant les fonctions <strong>des</strong><br />

places dont il était pourvu avec toutes les qualités qui<br />

rendent precieux à la patrie les travaux d’un citoyen<br />

qui lui etoit dévoué sans reserve. Juge intègre, homme<br />

public sans partialité, patriote sage, qui ne connut ni les<br />

ecarts dangereux d’un zèle inconsidéré, ni les souplesses<br />

coupables que la fausseté colore du beau nom de respect<br />

humain. Tout à tous, tendre au sein de sa famille dont ses<br />

vertus faisoient l’exemple et le bonheur; fidèle à ses amis.<br />

Travaillant à l’avantage de ses concitoyens.<br />

Il y a lieu de reproduire plus amblement le témoignage<br />

que les ursulines avaient laissé à la mort du médecin<br />

Paul Dubé en 1698 101 , et auquel nous faisions allusion<br />

dans l’introduction de notre livre. On peut y déceler une<br />

remarquable coïncidence entre deux <strong>des</strong>tins bien différents<br />

l’un de l’autre.<br />

C’etoit un homme aussi parfait dans la spiritualité<br />

qu’il étoit estimé sçavant dans l’art de son ministere, il<br />

etoit consulté de toutes parts : attiré aux consultations<br />

importantes; traitoit toute la Noblesse de la Province<br />

dans leurs maladies. Mademoiselle de Montpensier eut<br />

bien voulu l’avoir pour son médecin, mais il pria son<br />

Altesse de trouver bon qu’il achevat sa vie comme il<br />

l’avoit commencé, c’est a dire dans l’exercice d’une charité<br />

continuelle. Il étoit le pere <strong>des</strong> <strong>pauvres</strong>. Il <strong>des</strong>tinoit à ses<br />

aumones, particulierement ses dernières années, ce qu’il<br />

gagnoit dans son Ministere, et à l’erection d’un hopital<br />

general dont il avoit procuré l’établissement en cette ville.<br />

Il étoit honnête, obligeant, éloquent sur toutes sortes<br />

de sujets.<br />

On peut donc dire que la ville de Montargis et la<br />

région environnante ont été marquées par la présence de<br />

cette famille : du médecin qui y arrive vers 1637 et s’y fait<br />

une solide réputation, au magistrat qui meurt, en 1771,<br />

grandement apprécié de ses « concitoyens », sans oublier<br />

Pierre I, qui, à la suite de son <strong>père</strong>, dirigea plusieurs années<br />

l’hôpital général et Pierre II, qui fut maire de la ville et<br />

subdélégué de l’intendant d’Orléans.<br />

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