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Le père des pauvres

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22 <strong>Le</strong> <strong>père</strong> <strong>des</strong> <strong>pauvres</strong> L’ascension d’une famille du Gâtinais sous l’Ancien Régime 23<br />

avons signalées : le droit et la théologie, par exemple, et<br />

l’administration; mais la médecine disparaît.<br />

3. LA DESCENDANCE DU DOCTEUR<br />

PAUL DUBÉ<br />

La promotion sociale déjà amorcée dans la génération<br />

de Paul I, amplifiée par celle de Paul II, devient, dans la<br />

<strong>des</strong>cendance de celui-ci, une réalité bien établie. Il n’y a<br />

plus d’artisans, de marchands; on fait dans la magistrature<br />

et l’administration; le clergé est présent : une religieuse<br />

bénédictine; deux chanoines, Paul III et son neveu,<br />

Jacques-Philippe; la particule commence à être utilisée; un<br />

allié, le sieur Lhermitte, fait partie de la noblesse.<br />

Il faut d’abord dire un mot sur les deux chanoines et sur<br />

la religieuse; puis sur le sieur Lhermitte et sa famille; nous<br />

aborderons ensuite François Dubé de La Comté et nous<br />

arrêterons plus longuement sur la carrière intéressante de<br />

Pierre I ; nous terminerons en présentant brièvement ceux<br />

qui suivirent, Pierre II et Pierre III.<br />

Concernant les membres du clergé, les documents<br />

n’abondent pas. Geneviève Dubé fut quelques fois marraine<br />

à Montargis, entre 1659 et 1665 53 ; dans un acte de 1665 54 ,<br />

elle est ainsi désignée : « Lhoneste personne Demoiselle<br />

Genevieve Dubé ». Elle entre ensuite dans une congrégation<br />

religieuse; dans son testament 55 , Paul Dubé parle de « la<br />

donation [de 300 livres] que Seur Genevieve Dubé, dite de<br />

St Benoist, ma fille religieuse benedictine à Sens, a fait avant<br />

sa profession », en faveur <strong>des</strong> <strong>pauvres</strong> de Montargis 56 .<br />

Sur le prêtre Paul III, nous avons un peu plus de<br />

détails. Il est né en 1643 57 . En 1659 58 on le retrouve parrain à<br />

Montargis. <strong>Le</strong> 10 juin 1665 59 , au moment de l’inventaire qu’il<br />

fallut faire après la mort de Jeanne Déry, il est dit « escolier<br />

etudiant en theollogie a Paris ». Quand on le retrouve en<br />

1673 dans le registre paroissial, il est parrain sous le nom<br />

de « Mons r Paul Dubé prestre » 60 . Or l’année suivante, le<br />

18 septembre, il devient chanoine « par la nomination de<br />

M r de Gondrin [l’archevêque de Sens], qui le nomma, la<br />

veille de sa mort, à la considération de M r Dubé son <strong>père</strong>,<br />

fameux medecin à Montargis et qui était auprès de lui » 61 .<br />

Il se démit de cette fonction le 3 avril 1700 en faveur de son<br />

neveu, Jacques-Philippe Dubé, fils de Pierre I. Rien ne nous<br />

est parvenu sur le rôle que le chanoine Paul Dubé a pu jouer<br />

dans le diocèse, si ce n’est ce témoignage qui n’a pas de<br />

quoi nous surprendre : « Son caractère était d’une grande<br />

simplicité et [il avait] une grande charité envers les <strong>pauvres</strong>. »<br />

Il avait donc bien assimilé les leçons reçues de son <strong>père</strong>.<br />

<strong>Le</strong>ur sœur Anne, née en 1639 62 , était marraine, en 1658 63 ,<br />

de la fille d’un serrurier, et, détail fort intéressant, elle est<br />

dite prenant « la place de tres vertueuse religieuse madame<br />

Elisabeth de Courtenay »; il s’agit peut-être de la fille du<br />

seigneur de Bléneau, Gaspard de Courtenay. Elle épousa<br />

« Noble homme Mille L’Hermitte, escuier, prévot de la<br />

maréchaussée de Sens » 64 . <strong>Le</strong> prévôt <strong>des</strong> maréchaux était<br />

un officier chargé de faire respecter l’ordre dans une région;<br />

ces fonctionnaires avaient à leur disposition <strong>des</strong> archers et<br />

pouvaient juger, sans appel, plusieurs délits. Une charge<br />

donc relativement importante, et qui apportait sans doute à la<br />

famille d’Anne Dubé un certain prestige, tout comme devait<br />

le faire aussi le titre d’écuyer – s’il n’était pas, dans son cas,<br />

une fausse prétention.<br />

Passons maintenant aux deux fils de Paul Dubé, François<br />

et Pierre I.<br />

François, né en 1655 65 , étudie d’abord le droit; il vient<br />

ensuite s’installer à Montargis, où, en 1680 66 , il est dit « avocat<br />

en parlement et au bailliage et siège présidial de Montargis ».<br />

<strong>Le</strong> 18 janvier 1684 67 il épouse Anne Collesson, d’une famille<br />

déjà alliée aux Dubé, et dont le <strong>père</strong>, Edme Collesson, est à<br />

cette date, « avocat en parlement, substitut du procureur du<br />

roi à Montargis ». François Dubé aurait même été, quelques<br />

mois tout au moins 68 « prévot <strong>des</strong> mareschaux de Sens »,<br />

promotion due sans doute à l’influence de son beau-frère,

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