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Le père des pauvres

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14 <strong>Le</strong> <strong>père</strong> <strong>des</strong> <strong>pauvres</strong> L’ascension d’une famille du Gâtinais sous l’Ancien Régime 15<br />

Deux ans et quelques mois plus tard, naissait un autre<br />

Paul Dubé (acte du 18 décembre 1602) 14 , fils <strong>des</strong> mêmes<br />

parents qu’Estiennette; le parrain est « Jehan Dubé, avocat au<br />

Parlement à Paris »; la marraine, Jacqueline Dubé. Ce Jehan<br />

Dubé est probablement le frère 15 du <strong>père</strong>. Quant à Jacqueline,<br />

c’est peut-être celle qui est née en 1588 16 , mais qui était la<br />

fille ou la sœur de Paul I. – On ne peut savoir. Celui qui reçut<br />

le baptême n’est pas notre médecin 17 , parce que de celui-ci<br />

toutes les mentions que nous avons rencontrées affirment<br />

qu’il avait quatre-vingt-six ans au moment de sa mort,<br />

laquelle eut lieu en juillet 1698; il serait donc né en 1612 18 .<br />

<strong>Le</strong> prieur de Blancafort, mentionné plus haut, avait<br />

été parrain à Bléneau en 1587 19 . Blancafort est une petite<br />

agglomération située non loin de Gien (à l’ouest de Bléneau),<br />

de l’autre côté de la Loire.<br />

Il y a donc lieu de supposer (ce n’est pas une certitude<br />

absolue) que les cinq personnes ici mentionnées sont frères et<br />

sœurs, parce que les liens entre eux semblent étroits. Dans le<br />

tableau généalogique (Annexe I) nous avons indiqué : « lien<br />

probable » entre eux.<br />

Il nous faut faire maintenant une brève étude du statut<br />

social de la génération qui a précédé celle du docteur Paul<br />

Dubé 20 .<br />

Paul I Dubé était marchand tanneur. Suivant le<br />

Dictionnaire de Pierre Richelet 21 , un tanneur, c’est<br />

celui qui ayant pris une peau du boucher, la met boire<br />

un certain temps a la riviere, la rabat ou la jette dans les<br />

pleins [« Plein » : « espece de cuve pour mettre les cuirs »],<br />

en ote le poil, l’écharne, la quasse. C’est-à-dire la netteïe,<br />

lui donne le tan, la met à l’essui et la met en état de passer<br />

entre les mains du corroieur.<br />

Ce métier se pratiquait, à l’époque, là où il y avait <strong>des</strong> cours<br />

d’eau. C’était le cas à Bléneau où passait le Loing. Comme<br />

notre personnage porte en plus le titre de marchand, c’est<br />

qu’il dirige une entreprise qui lui permet de faire travailler<br />

<strong>des</strong> artisans et d’assurer la vente de ses produits. Nous<br />

n’avons aucune précision sur l’ampleur de cet établissement,<br />

mais il semble bien avoir une certaine envergure : on voit<br />

son propriétaire, par exemple, réaliser quelques contrats,<br />

en accord avec son gendre, Pierre Collesson 22 , qui a les<br />

mêmes titres que lui. Quant à son niveau de fortune, on<br />

doit le supposer un peu au-<strong>des</strong>sus de la moyenne. Pour<br />

les années 1638 à 1641 23 – rien n’est disponible avant ces<br />

dates –, il participe à quelques transactions, achats de terres<br />

ou d’immeubles. <strong>Le</strong> 15 novembre 1639, il loue, avec son<br />

gendre, d’un Parisien l’office de visiteur et marqueur de croix<br />

en la ville et les faubourgs de Bléneau.<br />

Ces années pour lesquelles nous avons eu <strong>des</strong> documents<br />

sont sans doute représentatives du reste de sa vie; rappelons<br />

encore une transaction qu’il fit avec la veuve d’un bourgeois<br />

de Paris le 3 juillet 1629 24 , concernant un arpent de vigne situé<br />

dans la paroisse de Bléneau 25 .<br />

Paul Dubé avait donc un certain dynamisme et entretenait<br />

<strong>des</strong> relations avec Paris; il eut assez de moyens pour faire<br />

étudier son fils à Paris, puis à Montpellier.<br />

Sur les familles de ses deux épouses, nous n’avons<br />

malheureusement retrouvé aucun renseignement. La première<br />

s’appelait Perrette Silvestre; la deuxième, Edmée Girard.<br />

Une seule chose à noter – mais elle apporte peu à notre<br />

propos –, les familles Silvestre et Girard étaient alliées, un<br />

acte du 8 avril 1639 26 nous apprend que Paul Dubé est le<br />

tuteur de Perrette Silvestre, qui est la fille d’Edmée Girard, à<br />

présent sa femme, laquelle avait épousé auparavant Quentin<br />

Silvestre, dont était née cette deuxième Perrette Silvestre.<br />

Mais revenons aux Dubé. Paul avait deux frères, à ce<br />

qu’il semble : Jehan, on l’a vu, était avocat; l’autre Paul,<br />

membre du clergé. Sur ces deux personnes bien peu nous<br />

est parvenu. Il y a lieu toutefois de se demander si ce sont<br />

eux ou leurs frères ou leurs cousins, qu’on retrouve dans la<br />

liste récemment publiée <strong>des</strong> possesseurs d’incunables dans

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