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SOUVENIRS

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leurs fonctions, aussi difficiles à remplir qu'elles sont importantes, et ils justifièrent pleinement<br />

le choix de l'assemblée par les élèves qu'ils formèrent et dont quelques-uns encore occupe des<br />

emplois où le savoir et la capacité est indispensable.<br />

Vers le 10 septembre de la même année, il fut convenu que, puisque l'Ile avait retrouvé<br />

le calme et la tranquillité, les compagnies de l'artillerie et de la marine reprendraient leur<br />

service; car depuis l'affaire de brumaire, les Sans-Culottes seuls occupaient les postes. En<br />

conséquence, les compagnies reçurent l'ordre secret de doubler la garde ordinaire, ce qui fut<br />

exécuté dans les derniers jours des Sans-Culottides. Le 1er vendémiaire (24 septembre), qui<br />

était le premier jour de l'an, les postes ne furent pas relevés. En pleine sécurité chez eux, les<br />

Sans-Culottes ne s'attendaient pas au coup qui les menaçait. Dans la journée, une soixantaine<br />

d'entre eux furent arrêtés et mis sous bonne et sûre garde.<br />

Pour celui qui s'est imposé la tâche de retracer les évènements arrivés à l'Ile-de-<br />

France, la mesure hardie dont nous venons de parler seront toujours un fait historique<br />

difficile à éclaircir, à cause du mystère qui, même alors, sembla l'envelopper. Les craintes<br />

sur l'intérieur avaient depuis longtemps cessé, la révolution avait ralenti sa marche et ses<br />

partisans eux-mêmes s'étaient attachés au pouvoir qui gouvernait la France. Nul signe de<br />

mécontentement n'avait éclaté à l’île-de-France, depuis le 14 brumaire (4 novembre 1798),<br />

et la paix paraissait cimentée pour longtemps entre les partis, lorsque le coup d'autorité qui<br />

vint frapper soixante individus, presque tous pères de famille, jeta de nouveau le trouble<br />

dans les esprits. L'assemblée avait été réinstallée, comme nous l'avons dit, moins<br />

nombreuse, à la vérité, mais pourvue de la même autorité, de la même influence<br />

qu'auparavant. Plusieurs chefs des Sans-Culottes en étaient membres; mais aucun, dans<br />

l'exercice de ses fonctions, n'avait mérité de reproche, si ce n'est celui d'une opposition,<br />

assez forte contre la majorité qui faisait la loi. Pourquoi donc remettre la colonie en danger?<br />

Pourquoi, si l'on croyait que les Guion, les Litray, les Dauvin, les Revol et quelques autres<br />

que nous ne nommerons pas, eussent trop d'influence sur la population, ne bornait-on pas<br />

au renvoi de ces sept ou huit personnes, comme lors du renvoi des Servientes, des Macé et<br />

des Albin, le sacrifice que réclamait impérieusement, disait-on, la tranquillité publique?<br />

Pourquoi mêler à la liste de proscription des hommes nécessaires au pays, des hommes<br />

dont quelques-uns ignoraient le motif de leur condamnation, dont plusieurs autres étaient<br />

recommandables par leur rang, leur fortune et leur mérite personnel?<br />

Voilà ce que l'on se demandait tout bas au milieu des groupes et sur la place.<br />

L'assemblée en eut connaissance; aussi le rapport qui devait être rédigé sur les détenus ne

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