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SOUVENIRS

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l'avaient précédé, comme ceux qui l'ont suivi, n'ignorait pas cela, et, pour arriver à son but, il<br />

se servait avec habileté des éléments de succès que lui offrait l'aveugle confiance des masses.<br />

Nous touchions à la fin de septembre (vendémiaire), époque des Sans-Culottides. Ce sont les<br />

dernières de ces fêtes que nous ayons vues célébrer à Maurice. Elles furent brillantes par<br />

l'appareil dont on eut soin de les environner et par la tenue militaire des Sans-Culottes. Le<br />

mois d'octobre s'écoula dans une tranquillité parfaite; on eût dit que les solennités avaient<br />

épuisé la fougue révolutionnaire. La Marseillaise, le ça ira! ne retentissaient plus dans les<br />

rues et les promenades en corps avaient cessé, et la ville jouissait d'un calme profond si<br />

vivement désiré des amis de l'ordre, lorsque le 4 novembre, à huit heures du matin, la générale<br />

se fit entendre simultanément dans la rue Royale et dans le faubourg du côté de la rue de<br />

Moka. Les tambours étaient conduits par deux des chefs du parti. Tous les Sans-Culottes<br />

furent en un instant sous les armes; ils se rendirent maîtres des postes, occupés ce jour-là par<br />

leurs affidés et les doublèrent tous. L'artillerie des jeunes gens, plus alerte, s'était rendue à ses<br />

pièces; mais cernée dans l'emplacement du Contrôle, où il n'y avait qu'une issue donnant sur<br />

la place, elle se vit bientôt exposée au péril le plus imminent. Toutefois, malgré la position<br />

difficile où elle se trouvait, malgré les blessures que plusieurs des siens, Lejeune, Auffray,<br />

Jersey, oncle, et Jackson reçurent dans cette circonstance, les canons ne furent point enlevés,<br />

mais rendus sur l'ordre du général.<br />

L'assemblée ayant été dissoute, tous les pouvoirs furent remis entre les mains du<br />

gouverneur qui, par le seul ascendant de ses vertus inspirait une égale confiance à tous les<br />

partis. Peut-être eût-on bien fait d'en rester là: l'assemblée avait rempli sa mission, en<br />

garantissant, par ses premiers actes, la colonie d'une anarchie complète engendrée par les partis<br />

qui en seraient venus à se déclarer une guerre à mort et à s'envoyer mutuellement à l'échafaud.<br />

On n'en jugea pas ainsi, et, dès le lendemain des mesures furent prises pour sa réinstallation,<br />

qui eut lieu le 2l décembre 1798. Seulement l'assemblée fut réduite à vingt-un membres.<br />

Au commencement de 1799, les fêtes du Wauxhall cessèrent et l'on en acheta<br />

l'emplacement au nom de la colonie, pour y établir un collège colonial. Déjà il existait deux<br />

pensionnats assez florissants: l'un, rue de l'Arsenal, était dirigé par M. Michelet, démocrate et<br />

membre de l'assemblée; l'autre était tenu par M. Boyer, dans la maison qu'occupe en ce<br />

moment M. Virieux, ancien procureur général. Mais ces deux établissements ne suffisaient ni à<br />

la population ni à l'élan que prenait la colonie vers l'instruction. Le Wauxhall fut laissé à peu<br />

près dans l'état où il se trouvait à l'époque des fêtes, et il se rouvrit comme collège vers le mois<br />

de Juin 1799. On y admit comme professeurs des hommes habiles, sortis pour la plupart des<br />

rangs militaires, où ils avaient été fourriers et sergents. Ils ne restèrent point au-dessous de

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