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SOUVENIRS

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l'estime des anciens colons, justes appréciateurs de leur dévouement sans bornes aux intérêts<br />

du pays.<br />

En donnant un aperçu de la révolution de 1789, à l'Ile-de-France, notre dessein n'est<br />

pas de dire par quels moyens l'honorable Compagnie des Indes est devenue maîtresse de la<br />

totalité de la Presqu'Île: nous ne parlerons de la guerre de Tippoo-Saëb que pour montrer<br />

que notre île ne fut pas étrangère à la catastrophe qui précipita ce prince du trône de ses<br />

aïeux.<br />

Quelques corsaires et d'autres marins fréquentaient avec leurs bâtiments le port de<br />

Mangalor, sur la côte Malabar. M. Pierre Monneron, sorti d'une famille distinguée dans le<br />

commerce et dans la banque, et dont la vie et les courses fourniraient plus d'un épisode à<br />

une histoire intéressante, après avoir essuyé de grands malheurs, ainsi que ses autres frères,<br />

Louis, Janvier et Augustin, arriva dans l'Inde à la même époque par la Caravane. Soit qu'il<br />

eût conféré avec le Sultan ou avec ses ministres, soit que, par quelque agent, il eût fait part<br />

de ses idées sur les chances probables d'une guerre dans l'Inde, il arriva à Maurice avec un<br />

petit bâtiment chargé de toiles bleues sous le pavillon de Tippoo. On sait que, depuis, il<br />

périt dans la mer Rouge, au moment où il projetait une grande opération commerciale, qui<br />

peut être eût relevé la maison des Monneron frères, maison qui avait jeté un si grand éclat<br />

peu avant la révolution de France. Un jour donc, en 1797, nous ne pouvons préciser l'époque<br />

d'une manière plus rigoureuse, arrive un agent secret de Tippoo qui, trompé sur nos<br />

ressources par les corsaires républicains, peut-être par Monsieur Monneron lui-même,<br />

propose au général Malartic alliance offensive et défensive avec la République française.<br />

Infortuné prince! Il avait tellement ajouté foi aux rapports exagérés qu'on lui avait transmis,<br />

et il éprouvait un si grand besoin de détourner l'orage qui se formait contre lui, il avait une si<br />

grande confiance dans les Français républicains- Sans-cullottes qui l'approchaient, et dont<br />

quelques-uns avaient déjà pris du service dans ses armées, qu'il leur permit d'avoir, dans sa<br />

capitale, une Chaumière ou lieu de rassemblement, pour tenir leurs séances et vociférer<br />

contre les rois !<br />

Un marin, bien connu parmi nous et mort depuis la prise, en fut nommé président. Cet<br />

homme, exalté dans ses opinions, brave de sa personne, et marin expérimenté, n'avait point le<br />

génie nécessaire pour diriger et exécuter une entreprise aussi vaste que celle de résister aux<br />

forces anglaises avec les faibles moyens auxiliaires que le malheureux Tippoo-Saëb était en<br />

état de leur opposer. Cependant, dans ses relations avec les ministres du prince ou avec le<br />

prince lui-même, il avait exagéré à ses yeux les ressources de l'Ile-de-France et le, secours

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