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SOUVENIRS

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et qui faisaient chorus avec cette bande de propagandistes qui, sortis des bancs de l’école,<br />

croyaient avoir reçu mission de régénérer la colonie. Nous n'avons pas caché les fautes du<br />

gouvernement local : sa faiblesse depuis 1830 n'a pas d'excuse. Nous avons dit sa faiblesse; c'est<br />

son injustice que nous aurions dû dire, dans la répartition de ses faveurs; car il en a comblé tous<br />

ceux qui, aux jours du danger, seraient encore les premiers à briser le lien des serments et à<br />

étouffer dans leurs cœurs le sentiment de la reconnaissance.<br />

Cette injustice du gouvernement local n'a pas seulement atteint les anciens colons<br />

demeurés fidèles à leurs serments. Ses propres employés ont été frappés des mêmes mesures: la<br />

défaveur et l'insulte sont venues les trouver comme récompense de leur zèle, de leur exactitude<br />

à remplir leurs devoirs. On les faisait croire à longs traits le calme et aller de l'oubli, quand ils<br />

n'ont pas été punis du crime d'être restés purs et dévoués à l'honneur de leur pays, et plus d'un,<br />

témoin des honneurs et des récompenses accordés à des imbéciles dont l'ineptie constituait le<br />

mérite, a expié ce tort par une espèce d'exil. Il est vrai qu'on les vit, ces gens, portés sur le<br />

piédestal de la faveur, exciter, animer l'émeute en 1830 et 1832, sur le port, au théâtre et sur la<br />

place publique, se liguer avec ceux qui couvraient de la boue de l'insulte l'habit du soldat et les<br />

couleurs nationales, voulaient noyer un lieutenant-général anglais, forçaient sir Charles<br />

Colville à s'entourer de canons pour sa sûreté personnelle, et repoussaient, en mettant dix fois<br />

par jour sa vie en danger, l'homme dont S. M. avait fait choix pour la place de procureur et<br />

d'avocat général. Cette conduite indigne et déshonorante leur a valu la position confortable<br />

où ils se trouvent tous placés, tandis que les hommes de talent et de fidélité végètent sur le<br />

qui-vive, certains que la plus légère faute, le moindre oubli dans leurs devoirs, les réduisait à<br />

la mendicité. Indulgence pour les félons, sévérité pour les nobles cœurs, telle est la marche<br />

suivie depuis 1830, pour ramener les esprits égarés qui ne reviendront pas, et pour éloigner<br />

les hommes d'honneur qui, malgré tout, ne s'écarteront pas de la ligne de leurs devoirs.<br />

Encourager les méchants, décourager les bons, c'est ainsi que l'on prépare l'avenir de la<br />

colonie, avenir qui se montre gros d'orages et d'accusations terribles contre le gouvernement<br />

actuel. D'ailleurs, nous l'avons assez fait comprendre et nous le répétons: depuis 1830 il y a<br />

eu complète immoralité dans les principes et dans les actes. Les auteurs de nos troubles ont<br />

bien ou mal fait: si nous en jugeons d'après les dépêches concernant la veuve Cooper et les<br />

expressions dont les ministres de Sa Majesté se servent en lui accordant la pension justement<br />

acquise par le courage, le zèle et la fidélité de son mari, nul doute que ces ministres sont<br />

convaincus que nos meneurs étaient grandement coupables; mais si nous considérons, ,d'un<br />

autre côté, les égards et les récompense dont on les accable ici, force nous est de conclure<br />

qu'ils ont bien mérité du pays par leur conduite. - Se sont-ils amendés pour cela? Non, certes:<br />

ils ont continué à se faire craindre, à exploiter fructueusement pour eux la colonie et à

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