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SOUVENIRS

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les affaires du gouvernement. Arrivés dans la colonie dix ans après la passe, élevés en partie<br />

aux frais du gouvernement sous l'administration de sir Robert, ils devaient un jour déchirer le<br />

sein de leur mère, préparer le plomb meurtrier contre des fidèles sujets de S. M. qui avaient<br />

payé le prix de leur éducation, rédiger une feuille contre le pouvoir et contre tous les hommes<br />

qui lui étaient restés attachés, et aux étrangers, a la tête d’une opposition qui se disait l'organe<br />

de la colonie. Membres influents d'un Barreau dont ils n'auraient pas dû faire partie, proches<br />

parents du chef du Parquet et du député, pauvres et aimant le luxe et la dépense, ce n'était certes<br />

pas avec de la modération qu'ils pouvaient répondre à la confiance de leur parti, ni arracher au<br />

gouvernement des faveurs pour eux et pour leurs amis. Aussi ont-ils pris une autre route qui les<br />

a conduits au succès, à la fortune. Que sont-ils aujourd'hui? Les Mauriciens par excellence, les<br />

chefs avoués du parti, les ennemis du gouvernement qui non seulement les emploie, mais les<br />

craint. Et ce sont pourtant deux étrangers! Au reste, leur histoire est à peu de chose près celle de<br />

plusieurs membres du Barreau. Les sans fortune, orgueilleux et vains, avides de briller, rapaces<br />

comme des procureurs, jaloux des citoyens qui s'élevaient au-dessus d'eux par la richesse, et<br />

prêts à se porter à tous les excès pour assouvie des besoins que naguère ils ne connaissaient pas,<br />

on les a vus, dans l'espace de quelques années, laisser loin derrière eux et repousser le<br />

commerce dont ils étaient jadis les serviteurs, et se dire les seuls représentants du pays, eux qui<br />

jamais ne firent partie d'aucune assemblée avant 1830.<br />

Ici tout passe inaperçu. Le gouvernement n'a jamais porté son œil investigateur sur la<br />

généralité des matières qui entrent dans le domaine de ses devoirs; sa surveillance, purement<br />

passive, ne va pas jusqu'à s'enquérir d'où provient, dans les cabinets de quelques avoués et<br />

dans les études de quelques notaires, cet aliment d'une dépense effrénée. Si élevé que soit le<br />

tarif des honoraires de ces messieurs, jamais ils ne pourraient, dans la règle commune et<br />

légale, enfanter ce miracle et subvenir aux exigences du faste que nous avons sous les yeux.<br />

Cependant un gouvernement qui avait présenté à son Conseil la loi rejetée du vagabondage,<br />

d'après laquelle chacun était tenu de déclarer où il prenait les six sous et les trois sous de riz<br />

et de brèdes nécessaires à son existence, aurait bien pu aussi demander d'où provenaient les<br />

vingt- cinq ou trente mille piastres qu'un cabinet on une étude réalisait, chaque année, porter<br />

un examen sérieux sur les comptes de frais, sur les formes de procédures suivies, sur les<br />

inventaires, sur les partages, sur les ordres qui, réunis aux antres frais, s'élèvent, et cela nous<br />

pouvons l'assurer, à une somme presque égale à celle des impôts payés par la colonie.<br />

Comme dans tout ce qui s'écrit contre la faction perturbatrice on noircit la pensée dés<br />

auteurs, nous déclarons que, dans cet écrit, nous n'avons prétendu confondre ni tous les hommes<br />

de loi, ni tous les notaires, ni tous les débiteurs. Il en est plusieurs qui, fidèles à leurs devoirs et<br />

aux principes de leur institution, n'ont pas dévié de la route de l'honneur et de l'équité. Ils ont

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