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SOUVENIRS

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été pliés toute leur vie au joug de l'obéissance, étaient peu disposés à se montrer doux et<br />

compatissants envers ceux sur lesquels ils avaient autorité; mais du moment où la traite fut<br />

défendue, un noir devint précieux et sa position changea tout-à-fait.<br />

Les améliorations commencées par sir Robert, encouragées par les gouverneurs qui<br />

marchèrent sur ses traces, avaient porté leurs fruits, et, au temps des Protecteurs, l'état des<br />

esclaves ne ressemblait nullement à ce qu'il était en 1814. Certes, il y a des monstres partout:<br />

mais quarante-cinq ans de séjour à Maurice à une époque où la sûreté coloniale était menacée<br />

et où les noirs étaient, pour ainsi dire gouvernés par la crainte, attendu que, malgré les<br />

ordonnances, l'impunité était présente au maître, quarante-cinq ans, disons nous, nous ont<br />

appris que Maurice, mène au sein d'une population hétérogène, a rarement présenté; dans le<br />

cours d'une aussi longtemps en période, de ces vengeances et de ces cris que l'état de société<br />

coloniale devait pourtant faire redouter. Ce n'est que lorsque les lieu ont été et pour des<br />

maîtres mis en doute, qu'ont apparut avoir quelques traits de barbarie dont, au reste, l'opinion et<br />

les tribunaux ont fait justice.<br />

Venu à l'époque de ce remaniement d'intérêts, de ce passage d'un ancien ordre de choses<br />

sanctionné par les lois et les temps, à une autre état que la société actuelle appelait de toutes ses<br />

forces, sir Charles Colville s'est trouvé dans une position embarrassante. Il lui fallait céder d'un<br />

côté, restreindre de l'autre; obéir aux ordres qu'il recevait et peut-être agir contrairement à sa<br />

propre conviction. Voilà ce qui dut nécessairement imprimer à son conseil et à ses<br />

déterminations un caractère de tâtonnements, d'incertitude, et c'est ce qui explique comment,<br />

plus tard, cette hésitation fut cause des évènements de 1832. Un non! A la demande qui lui fut<br />

faite de s'armer, pouvait tout arrêter, tout éviter; ce non ne fut pas prononcé. Trompé par les<br />

chefs de l'émeute qui avaient eu soin de s'entourer, pour la forme, de quelques hommes<br />

recommandables, dupes eux-mêmes des projets que l'on formait, il se laissa aller à quelques<br />

concessions, et le peu de permit, servit d'arme à la faction pour s'emparer de tout. Jamais, il faut<br />

en convenir, position ne fut aussi critique ni aussi pénible pour un gouverneur. Les chefs du<br />

mouvement inspiraient des craintes pour l'intérieur, et leurs complices, dans les quartiers, ne<br />

manquaient pas, dans leurs correspondances dictées par le comité directeur, de signaler, comme<br />

immédiate, une insurrection que le déploiement d'une grande force était seul capable de<br />

prévenir. Les commissaires civils eux-mêmes se virent contraints, pour avoir la tranquillité et<br />

conserver leurs places, de feindre, (quelques-uns du moins) de partager l'opinion qu'on les<br />

forçait d'embrasser. Un seul, et il faut le nommer: c'est celui des Pamplemousses, M. Prieur,<br />

qui fut plusieurs fois trompé relativement à des amas d'armes dans son district, refusa de se<br />

rendre aux pressantes sollicitations des chefs de parti qui voulaient trouver les noirs coupables

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