29.06.2013 Views

SOUVENIRS

SOUVENIRS

SOUVENIRS

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

le même aspect. Milady, les enfants, les aides-de-camp, les secrétaires avaient ce caractère de<br />

bonté que le général semblait avoir communiqué à tout ce qui l'entourait. Quant à Milady, nous<br />

en appelons, pour tracer son éloge, aux dames de la colonie, aux mères de famille qui ont eu<br />

l'honneur de l'approcher; elles nous diront s'il est possible de porter plus loin que lady Francis<br />

les vertus de son sexe et celles qui sont d'ordinaire l'apanage d'une haute naissance.<br />

Pourvu d'une Adresse signée des principaux chefs de l'émeute de 1832, le général<br />

Darling quitta la colonie. Dans cette adresse on le remerciait du bien qu'il avait fait an pays.<br />

Une chose vraiment singulière, c'est que les mêmes hommes avaient refusé de prendre part à<br />

celle qui avait été rédigée pour sir Robert. Il serait à désirer, pour l'instruction des colons et<br />

comme moyen de les mettre en état de connaître et d'apprécier ceux des gouverneurs qui ont<br />

réellement été attachés à leurs intérêts, qu'on publiât leur correspondance. S'il en était ainsi,<br />

nous verrions, dans les dépêches de sir Lowry-Cole, la même franchise, la même sincérité que<br />

nous remarquions dans son caractère. On devait le croire sur ses écrits, comme nous le<br />

croyions sur sa parole, et il devait produire sur les ministres, à Londres, le même effet qu'il<br />

produisait à Maurice sur les habitants. C'est à ses efforts, secondés par sir Robert, alors membre<br />

du Parlement, que nous devons l'introduction de nos sucres à la consommation, en Angleterre,<br />

et si une foule d'autres bienfaits dont nous lui sommes redevables, ne parlaient pas en sa<br />

faveur, celui-là seul devrait le rendre cher aux colons. Pourtant, il faut le dire, la faction qui<br />

nous gouverne depuis 1832, et qui, dès lors, commençait à préluder à ses saturnales, lui fit<br />

boire un calice bien amer avant son départ. Un hôte qu'il avait reçu, un militaire que les<br />

hasards de la mer avaient conduit à Maurice, fut insulté publiquement et courut même le<br />

risque de perdre la vie, parce qu'il avait gouverné Ste- Hélène. Cette quasi-émeute,<br />

provoquée par d'anciens souvenirs, était dirigée par un Anglais de naissance qui avait fait<br />

partie de l'armée anglaise et qui, dans cette circonstance, fut soutenu par les mêmes hommes<br />

que nous avons toujours vus à la tête de nos factions désorganisatrices. Le gouvernement<br />

actuel l'a gratifié d'une place de confiance.<br />

Cette espèce d'échauffourée fut suivie d'une autre scène portant une atteinte non<br />

moins grave au caractère national. L'uniforme anglais fut insulté en plein théâtre, et l'acteur,<br />

obligé d'en revêtir un d'une couleur différente. Eh bien! qui vit-on au théâtre ce jour-là? Les<br />

mêmes hommes que l'on avait vus sur le Port, ceux que nautile voyons en place et que le<br />

gouvernement actuel caresse et récompense! Il y a dans ce déplorable systême de quoi<br />

décourager la vertu la plus éprouvée. Marcher avec une minorité audacieuse et câble de tout,<br />

c'est donner à penser qu'on serait capable de marcher avec les brigands, s'ils parvenaient à<br />

s'entendre et à devenir forts en réunissant leurs moyens d'action. Quoiqu'il en soit, les deux

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!