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SOUVENIRS

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par la déportation de plus de cent individus dont nous ferons mention à mesure que les<br />

évènements vont se dérouler.<br />

Si ceux qui soulèvent les peuples, qui les appellent à la révolte contre le pouvoir<br />

établi, au lieu de fixer sans cesse les yeux sur le but où ils veulent arriver, jetaient parfois<br />

un regard en arrière, pour apprécier la valeur des gens qui les poussent et qui veulent se<br />

servir de leur corps comme d'un marchepied pour s'élever à la puissance, nous n'aurions pas<br />

vu, depuis quarante-cinq ans, tant de crimes et tant de scandales ; l'avenir ne serait pas gros<br />

de révolutions, tandis que le mouvement actuel des peuples, au lieu de se ralentir, devient de<br />

plus en plus rapide et plus menaçant, semblable à un corps lancé dans l'espace qui redouble<br />

de vitesse en approchant de son centre de gravité. Y aurait-il là présage d'une dissolution<br />

prochaine des éléments sociaux, ou plutôt cette perpétuelle agitation, ces ébranlements<br />

successifs seraient-ils une condition que les décrets éternels auraient imposée à la société,<br />

avant de lui assurer la conquête du repos et du bonheur?<br />

Nous avons fait connaître en partie les principaux propriétaires des biens ruraux à<br />

l'époque de la révolution. Notre tâche maintenant est de jeter un coup-d'œil sur la population<br />

de la ville, et d'indiquer en même temps les ressources qui alimentaient son commerce et son<br />

industrie.<br />

L'île-de-France était la relâche presque obligée de tous les bâtiments qui allaient dans<br />

l'Inde, et le lieu de station des vaisseaux du Roi. Elle était l'entrepôt des produits de Bourbon,<br />

de Pondichéry, de la côte Malabar et du Bengale. Les objets de Chine y étaient admis aussi,<br />

depuis la rétrocession faite au Roi du commerce des deux Iles.<br />

Qu'on ne s'étonne donc pas trop aujourd'hui des avantages que retiraient les<br />

campagnes, même alors qu'elles ne se livraient pas à la fabrication du sucre; car il est facile<br />

de comprendre que l'avitaillement de tant de vaisseaux et celui des troupes devaient, à la fin<br />

de l'année, constituer des bénéfices considérables et répandre l'aisance et le bien-être parmi<br />

les populations rurales. Ce n'est pas tout: on possédait de l'indigo d'une assez belle qualité,<br />

du coton supérieur et même un peu de sucre. L'économie, d'ailleurs, était si grande alors, et<br />

les mesures de prévoyance si bien entendues, que le peu de produits que l'Ile-de-France<br />

livrait à l'exportation, joints aux ressources alimentaires dont elle était redevable à son sol,<br />

et qu'elle ne tirait qu'en très petite quantité du dehors, suffisaient pour la faire prospérer à<br />

vue d’œil sans troubles et sans secousses.

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