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SOUVENIRS

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Révolution; qu'ils veuillent bien observer encore que, les hostilités continuant nos relations<br />

avec l'Europe devaient nécessairement s'en ressentir, tandis que celles que nous entretenions<br />

avec l'Inde se soutenaient comme en pleine paix. D’ailleurs, Maurice, sous une capitulation,<br />

pouvait, par un concours d'évènements imprévus, changer de situation et redevenir française.<br />

Dans cette incertitude, que pouvaient retirer les maisons anglaises d'Europe, si prévoyantes en<br />

fait de commerce, d'un pays qui n'avait que peu à leur offrir en échange? Le gouvernement seul,<br />

en protégeant les opérations par les traites qu'il tenait à la disposition des commerçants,<br />

maintenait, pour ses besoins particuliers, une certaine activité dans nos rapports avec l'Inde. Ils<br />

continuèrent, et l'on sait que, plus tard, lorsque nos produits augmentèrent, il s'établit, comme<br />

aujourd'hui, entre le commerce d'Angleterre et celui de l'Inde, une liaison intime dont le but, en<br />

dernier résultat, avait Maurice pour objet. Sir Robert avait pressenti ce favorable état de choses,<br />

et c'est en vue d'aplanir les difficultés de la route qui devait nous y conduire, qu'il encourageait<br />

et provoquait de tout son pouvoir nos relations avec les possessions britanniques de l'Inde qui<br />

fournissaient à nos besoins et prenaient en échange les traites et nos gérofles. Ce mode de<br />

procéder n'existe plus, comme on sait, et c'est au moyen de nos sucres que nous obtenons des riz<br />

et des toiles. Nous payons à Londres ce que nous recevons de Calenta, tandis qu'autrefois c'était<br />

directement à Calcuta que s'opérait la transaction. Les traites étaient donc le seul élément<br />

commercial auquel ont pût avoir recours, et encore le seul système financier applicable dans<br />

la circonstance, puisque la colonie n'offrait que peu de moyens d'échange avec l'extérieur.<br />

Mais ces traites comment se plaçaient-elles dans le commerce? A l'aide des produits de<br />

notre consommation intérieure. Les rhums pour les troupes, la viande, les grains, le bois et<br />

tous les objets nécessaires aux départements du commissaire-général et du génie civil; les<br />

appointements des employés qui, à cette époque, étaient fortement rétribués et dépensaient<br />

tout: telles étaient nos ressources, ressources qui paraissent bien minimes aujourd'hui que<br />

nous expédions soixante-dix millions de sucre, mais qui, alors, si elles n'enrichissaient pas<br />

tout-à-coup, étaient du moins assurées, et n'entraînaient aucune de ces chances désastreuses<br />

dont nous avons été les témoins et les victimes.<br />

On aurait tort de croire, cependant, que les autres revenus fussent nuls. La culture de<br />

la canne prenait de l'extension, et, chaque année, en voyait augmenter les produits. Si les<br />

sucres n'étaient pas d'un prix très - élevé ( 1 à 5 piastres), ils étaient d'un placement, certain 1<br />

et de plus nous avions les cotons, les cafés et les gérofles de Bourbon, dont Maurice était<br />

l'entrepôt. Enfin, les dépenses du gouvernement constituaient encore un revenu colonial d'autant<br />

plus sûr, que c'était le gouvernement d'Europe qui payait ces dépenses. Citons, en passant, un<br />

fait qui paraîtra peut-être incroyable et qui pourtant est vrai de tout point. Nous avons payé,<br />

nous qui écrivons ces lignes, pour compte d'un haut fonctionnaire, un compte de 3000 piastres

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