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SOUVENIRS

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officiellement a transmis les noms des membres cet aréopage, qui doit régler et diriger<br />

l'instruction publique; ils sont bien connus du public et des élèves. Eh bien ! Nous le<br />

demandons, était-ce, en conscience, dans ces rangs que l'autorité devait, porter son choix<br />

? Est-il un écolier de douze ans qui ne sache qu'en 1832, les mêmes hommes faisaient<br />

partie de cet autre aréopage, rue de Paris, où l'on mettait en question si la ville serait<br />

brûlée, ou si l'on se bornerait à s'en rendre maître? Ignore si quelqu’un préparait chez lui<br />

des cartouches ou l'autre broyait le soufre et le salpêtre, que celui-ci parcourait les<br />

campagnes pour les soulever et les porter à la révolte que celui-là rédigeait des lois, en cas<br />

de réussite, et la défense des accusés, si l'entreprise échouait; qu'un autre enfin préparait en<br />

anglais le manifeste de l'indépendance? Qui sait si les mêmes individus n'élaborent pas peut-<br />

être en ce moment une convention, le jugement par jury- et la liberté de la presse pour le<br />

collège! Ainsi vont les choses à Maurice, depuis l'impunité que disons-nous, depuis les<br />

récompenses qu'ont trouvées l'affaire du port et l'échauffourée de 1830; depuis l'émeute et la<br />

prise d'armes de 1832. On dirait que les chefs ont peur, lorsqu'un seul mot de leur part<br />

pourrait mettre un terme à ce qui se passe sous nos yeux, s'ils avaient la force de le<br />

prononcer. Laissons-les marcher à tâtons dans le sentier inextricable où ils se sont engagés,<br />

et reprenons la suite des évènements.<br />

Nous sommes en 1815, et nous avons négligé jusqu'ici de mentionner et de faire<br />

connaître deux hommes qui ont été les dignes collaborateurs de sir Robert, et qui, morts à<br />

Maurice, avant l'âge, ont laissé parmi nous de précieux souvenirs. Tous deux de mœurs<br />

douces et en harmonie avec celles des colons, se rallièrent au pouvoir et secondèrent ses<br />

vues d'améliorations générales et particulières. Le colonel Barry, connu avant la Prise,<br />

comme prisonnier de guerre, a été, moins quelques absences, près de vingt années<br />

secrétaire du gouvernement, et il est mort ne laissant rien autre chose à sa famille, qui est<br />

créole, qu'un nom honorable et une réputation sans tache. Élevé à l'école de lord Minto,<br />

gouverneur-général de l'Inde, il marchait appuyé sur des principes bien arrêtés et sur une<br />

volonté ferme. Hostile à tout système de despotisme de la part du gouvernement, comme à<br />

toute anarchie populaire, il se montrait toutefois plutôt libéral que royaliste. Les droits de<br />

tous étaient sa règle. Il n'aurait certes pas marché avec les hommes de 1832, pas plus<br />

qu'avec le général Hall, et il eût empêché les excès de 1818 comme ceux de 1832, s'il lui eût<br />

été possible de le faire. Après avoir occupé, pendant un grand nombre d'années, la première<br />

place de l'administration, il mourut, ainsi que nous l'avons dit, sans rien laisser à sa veuve,<br />

créole de Maurice, qui n'a pu jusqu'à présent obtenir une faible pension à laquelle lui don-<br />

nent droit les longs services de son époux.

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