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SOUVENIRS

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donner à l'enseignement. Il faut le dire ici, (car si nous flétrissons les abus et les vices, nous<br />

devons avec la même franchise reconnaître le mérite et les bienfaits des grandes et généreuses<br />

pensées,) depuis les puissants protecteurs du collège de Maurice, à commencer par l'auguste<br />

prince qui gouvernait alors les trois Royaumes, jusqu'au dernier employé, tous méritaient, au<br />

plus haut point, l'estime et la considération dont ils étaient environnés. Lord Bathurst, dont le<br />

souvenir est inséparable des améliorations que la colonie a reçues pendant le cours de son long<br />

et bienfaisant ministère, s'était déclaré le protecteur, et, pour ainsi dire, le collaborateur Sir<br />

Robert pour tout ce qui regardait particulièrement Maurice, et ce dernier, dans ses hantes<br />

déterminations pour le bien de notre pays, était toujours sûr d'avance d'être approuvé. Les<br />

proviseurs, les professeurs, les membres du comité d'instruction, tous, à l'envi les uns des autres,<br />

consacraient leurs talents, les uns à dresser un plan d'études et de discipline à l'instar des<br />

meilleurs établissements de ce genre, les autres à appliquer avec zèle les résultats de leur<br />

expérience et de leurs fortes études. Bourbon et l'Inde nous envoyaient des élèves, et plusieurs<br />

d'entre eux, malgré la différence des mœurs, des habitudes et du langage, sont sortis de notre<br />

établissement pourvus d'une instruction solide et aptes à occuper avec honneur toute espèce<br />

d'emplois.<br />

On nous dit qu'il n'en est pas tout à fait ainsi de nos jours, bien que les études et la<br />

discipline n'aient pas changé, et depuis 1830, on cherche vainement à s'expliquer d'où peut<br />

venir la chute de l'établissement collégial. Beaucoup d'anciens professeurs y sont encore, et<br />

certes, dans le cours de leur longue et honorable carrière, bien loin d'avoir perdu, ils n'ont pu<br />

qu'acquérir. Personne n'est en droit de refuser justice aux proviseurs et aux autres chefs de<br />

l'établissement: ce sont tous des hommes de cœur et de savoir. Eh bien, malgré tout, on se<br />

plaint du peu de succès des élèves. Plusieurs causes ont dut contribuer ensemble à ce<br />

changement déplorable que le gouvernement lui-même a jugé digne de toute son attention. Il<br />

est bien vrai que les pensionnats , dont quelques-uns sont dignes d'éloges et se recommandent<br />

aux familles par la manière dont ils sont tenus et par l'habileté des professeurs qui en dirigent<br />

les études, ont dû, par leur concurrence, porter un coup funeste au collège royal; mais ce n'est<br />

pas là seulement qu'il faut chercher le mal qui attaque à sa racine l'éducation coloniale; ce n'est<br />

pas au matériel des établissements scolastiques qu'il s'agit d'appliquer un système de réforme,<br />

si l'on veut rendre encore une fois les études fortes et salutaires, et si l'on désire surtout former<br />

des hommes qui, un jour, fassent honneur à la société. Ce sont les principes nouveaux dont il<br />

faut relever le culte, les saines doctrines qu'il faut enseigner, les mœurs pures qu'il importe de<br />

faire refleurir. Que l'enfant sortant du collège ait des règles de conduite bien arrêtées;<br />

qu'affermi par la conscience de ses devoirs, il ne chancelle point dans sa marche, qu'il soit à<br />

l'abri des atteintes pernicieuses et des désordres du monde au milieu duquel il va se trouver :

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