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SOUVENIRS

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1832, elle se montra sous le masque du patriotisme, et elle se disait toute française ; mais si elle<br />

obéissait à des inspirations funestes au pays, du moins elle était de bonne foi et n'ambitionnait<br />

comme but de ses efforts, ni les places, ni les honneurs. Suivant certaines probabilités dont<br />

on exagérait la consistance, et qui prenaient leur source dans les évènements, Maurice<br />

pouvait devenir encore une fois l'I1e-de-France et alors, mais seulement alors, l'opposition<br />

comptait tirer avantage des sentiments extérieurs qu'elle manifestait est elle qui accueillait et<br />

accréditait dans tous les quartiers de l'Ile les bonnes et les mauvaises nouvelles; quelquefois<br />

même elle en inventait, afin d'entretenir parmi les siens ce qu'elle appelait l'amour de la<br />

patrie, et sous ce vain prétexte, elle nourrissait au sein de l'île un ferment de troubles qui<br />

devait éclater en 1832 et amener les tristes évènements dont nous avons été témoins.<br />

Sur ces entrefaites, Maurice reçut la visite d'un des seigneurs les plus honorables de<br />

notre époque, et se chargea de lui payer le tribut de reconnaissance qu'elle lui devait, en<br />

l'accueillant non comme un noble pair, ami de son Roi, mais comme le bienfaiteur des<br />

Français que le sort des armes avait rendus prisonniers. Dans les démonstrations d'un accueil<br />

extraordinaire auxquelles donna lieu l'arrivée de lord Moira, l'opposition que nous avons<br />

signalée, fit cause commune avec la généralité des habitants, et le noble lord put s'apercevoir<br />

que si les couleurs britanniques et françaises se confondaient, artistement mêlées, au milieu<br />

de la salle où il fut reçu, les sentiments s'unissaient aussi pour le proclamer, par un triple<br />

vivat, le plus grand et le plus généreux des hommes. La Maçonnerie, dont il était un des<br />

grands-maîtres, ne se montra pas non plus insensible à ses bienfaits: la Loge de la Paix vota<br />

l'acquisition de son portrait, et acquitta en partie de cette manière la dette de la Maçonnerie<br />

française. Nous verrons plus tard comment cet accueil, préparé par les véritables amis du<br />

pays, influa sur ses destinées.<br />

Nous avons dit que la banque du gouvernement avait liquidé en 1812, d'après ce<br />

motif que les bénéfices d'un pareil établissement, an profit du gouvernement, n'avaient pas<br />

reçu l'approbation de S. M. qui, du reste, était disposée à donner son adhésion à une banque<br />

formée par des actionnaires pris dans la communauté. En conséquence de cette dépêche, la<br />

Banque de Maurice, Bourbon et dépendances fut légalement et provisoirement établie, pour<br />

cinq années, par une proclamation de sir Robert Farquhar, datée de décembre 1813. Une<br />

seconde proclamation du même mois créa aussi une chambre d'assurances, dont le capital<br />

assez élevé formait non une banque à l'égal de celle de Maurice, mais rendait le nouvel<br />

établissement à la fois chambre d'assurances et d'escompte.

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