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Octobre 2012 - N°32 SOMMAIRE SOMMAIRE ■ Las Editorial sourèques ..............................................1 de Yantét. ..... P. 2 ■ Adhésion 2010 ...............................2 Les langues : ça compte ! ..... P. 3 ■ Emissions en langue béarnaise sur la Voix du Béarn .....................3 La Bataille de Lescun ■ ou Conjuguer Valmy en en Béarn Béarnais ............... ................3 P. 4 ■ Nouveau site de l’IBG ...................3 L’Ausère ................................ P. 5 ■ Lou téms de la néu ........................4 ■ Le Cacaraca Béarn .............................................4 des Mousquetaires ................ P. 5 ■ Û die de plouye en estiu ..............5 ■ L’écologie Saunéys héns .............................. la paloumère.......5 P. 6 ■ Roger Lapassade Petite poète histoire béarnais des ....................6 Vicomtes et 7 qui ont fait le Béarn ............. P. 8 ■ Un aprentis countent ...................8 Lous Moulîs .......................... P. 8 ■ Que souy Gascoun… ....................8 ■ La rebénche dou courbach ........9 Un chirurgien à la campagne ....................... P. 9 ■ Publication d’une étude sur Jean-Baptiste Bégarie ...................9 Que y a dies ........................ P. 11 ■ Yocs Flouraux 2009 ...................10 ■ Le camp de Gurs (1939-1945) ...................................10 Que-m soubiéni…............... P. 12 ■ Frédéric Mistral et « Mireille » honorés à Bizanos .....................10 Le Conseil général partenaire de l’IBG La lettre de l’ Institut Béarnais & Gascon MJC du Laü - 81 avenue du Loup - BP 60580 - 64010 Pau Cédex Tél. 05 59 14 15 00 E-mail : contact@languebearnaise.com - Site internet : languegasconne.com LE CONSEIL BEARNAIS SCIENTIFIQUE ET GASCON, RECONNAISSANCE OU REHABILITATION ? Par Maurice Triep-Capdeville Une région forte par sa langue et sa culture doit s’ouvrir aux autres et s’enrichir des spécificités de chacune dans la mesure où elle préserve et valorise les siennes. Dans la lettre 30, notre président vous avait informé de la constitution d’un comité scientifique conformément à l’article 13 de nos statuts. Ce conseil, composé d’universitaires éminents, apporte ses connaissances et aide à l’orientation des actions de l’IBG. Notre lettre 31 de son côté a consacré une place importante au Manifeste signé par 21 universitaires de toute la France, linguistes, sociolinguistes et historiens demandant que soient inscrits séparément le béarnais et le gascon dans la liste des langues de France où ils ne figurent pas. Seule est portée pour le sud de la Loire la mention « langue d’oc occitan ». Cette inscription s’avère importante dans la perspective de la probable ratification par l’Assemblée nationale de la Charte Européenne des Langues Régionales, non encore signée par la France. Modèles Linguistiques initiateur du Manifeste, a estimé que pour légitimer le contenu de celui-ci et en retirer le bénéfice jusqu’au plus haut niveau, il fallait obtenir en sa faveur l’appui du plus grand nombre d’élus possible. J’ai été chargé de coordonner cette démarche avec le concours de l’IBG et de Biarn Toustem. Ce sont une soixantaine de députés, conseillers généraux et maires qui ont à ce jour signé un manifeste de soutien. Si certains d’entre eux l’on fait, c’est également pour répondre aux polémiques et dissiper les malentendus quant au choix de l’identité de nos langues et de leur graphie. De leur côté, les parlementaires signataires ont décidé de soutenir la cause du béarnais et du gascon lors du débat qui ne manquera pas d’avoir lieu à l’Assemblée Nationale au moment du vote sur la ratification. Le contenu du Manifeste devrait peser en notre faveur lors de ce débat. Il est important d’affirmer ici qu’il ne peut y avoir une ratification de la Charte Européenne des Langues Régionales que si celle-ci respecte notre constitution qui dans son article 75 prévoit la reconnaissance de toutes les langues régionales y compris celles qui seraient minoritaires. Elles ne sont considérées comme telles que par l’idéologie occitane qui veut usurper leur identité à son seul profit. Le Manifeste devrait interpeller particulièrement l’Education Nationale qui depuis plus de trente ans contourne et interprète la loi et applique des textes (suite page 2)

Octobre 2012 - N°32<br />

SOMMAIRE<br />

SOMMAIRE<br />

■ Las Editorial sourèques ..............................................1<br />

de Yantét. ..... P. 2<br />

■ Adhésion 2010 ...............................2<br />

Les langues : ça compte ! ..... P. 3<br />

■ Emissions en langue béarnaise<br />

sur la Voix du Béarn .....................3<br />

La Bataille de Lescun<br />

■ ou Conjuguer Valmy en en Béarn <strong>Béarnais</strong> ............... ................3 P. 4<br />

■ Nouveau site de l’IBG ...................3<br />

L’Ausère ................................ P. 5<br />

■ Lou téms de la néu ........................4<br />

■ Le Cacaraca Béarn .............................................4<br />

des Mousquetaires ................ P. 5<br />

■ Û die de plouye en estiu ..............5<br />

■ L’écologie Saunéys héns .............................. la paloumère.......5 P. 6<br />

■ Roger Lapassade<br />

Petite poète histoire béarnais des ....................6 Vicomtes et 7<br />

qui ont fait le Béarn ............. P. 8<br />

■ Un aprentis countent ...................8<br />

Lous Moulîs .......................... P. 8<br />

■ Que souy Gascoun… ....................8<br />

■ La rebénche dou courbach ........9<br />

Un chirurgien<br />

à la campagne ....................... P. 9<br />

■ Publication d’une étude sur<br />

Jean-Baptiste Bégarie ...................9<br />

Que y a dies ........................ P. 11<br />

■ Yocs Flouraux 2009 ...................10<br />

■ Le camp de Gurs<br />

(1939-1945) ...................................10<br />

Que-m soubiéni…............... P. 12<br />

■ Frédéric Mistral et « Mireille »<br />

honorés à Bizanos .....................10<br />

Le Conseil général partenaire de l’IBG<br />

La lettre de l’<br />

<strong>Institut</strong> <strong>Béarnais</strong><br />

& <strong>Gascon</strong><br />

MJC du Laü - 81 avenue du Loup - BP 60580 - 64010 Pau Cédex Tél. 05 59 14 15 00<br />

E-mail : contact@languebearnaise.com - Site internet : languegasconne.com<br />

LE CONSEIL BEARNAIS SCIENTIFIQUE<br />

ET GASCON,<br />

RECONNAISSANCE OU REHABILITATION ?<br />

Par Maurice Triep-Capdeville<br />

Une région forte par sa langue et sa culture doit s’ouvrir aux autres<br />

et s’enrichir des spécificités de chacune dans la mesure où elle<br />

préserve et valorise les siennes.<br />

Dans la lettre 30, notre président<br />

vous avait informé de la<br />

constitution d’un comité<br />

scientifique conformément à l’article<br />

13 de nos statuts. Ce conseil, composé<br />

d’universitaires éminents, apporte ses<br />

connaissances et aide à l’orientation des<br />

actions de l’IBG.<br />

Notre lettre 31 de son côté a consacré<br />

une place importante au Manifeste signé<br />

par 21 universitaires de toute la France,<br />

linguistes, sociolinguistes et historiens<br />

demandant que soient inscrits séparément<br />

le béarnais et le gascon dans la liste des<br />

langues de France où ils ne figurent pas.<br />

Seule est portée pour le sud de la Loire<br />

la mention « langue d’oc occitan ».<br />

Cette inscription s’avère importante<br />

dans la perspective de la probable<br />

ratification par l’Assemblée nationale<br />

de la Charte Européenne des Langues<br />

Régionales, non encore signée par la<br />

France.<br />

Modèles Linguistiques initiateur du<br />

Manifeste, a estimé que pour légitimer<br />

le contenu de celui-ci et en retirer le<br />

bénéfice jusqu’au plus haut niveau, il<br />

fallait obtenir en sa faveur l’appui du<br />

plus grand nombre d’élus possible.<br />

J’ai été chargé de coordonner cette<br />

démarche avec le concours de l’IBG et<br />

de Biarn Toustem.<br />

Ce sont une soixantaine de députés,<br />

conseillers généraux et maires qui ont à<br />

ce jour signé un manifeste de soutien.<br />

Si certains d’entre eux l’on fait, c’est<br />

également pour répondre aux polémiques<br />

et dissiper les malentendus quant au<br />

choix de l’identité de nos langues et de<br />

leur graphie.<br />

De leur côté, les parlementaires<br />

signataires ont décidé de soutenir la<br />

cause du béarnais et du gascon lors du<br />

débat qui ne manquera pas d’avoir lieu<br />

à l’Assemblée Nationale au moment du<br />

vote sur la ratification.<br />

Le contenu du Manifeste devrait peser<br />

en notre faveur lors de ce débat.<br />

Il est important d’affirmer ici qu’il ne<br />

peut y avoir une ratification de la Charte<br />

Européenne des Langues Régionales<br />

que si celle-ci respecte notre constitution<br />

qui dans son article 75 prévoit la<br />

reconnaissance de toutes les langues<br />

régionales y compris celles qui seraient<br />

minoritaires.<br />

Elles ne sont considérées comme telles<br />

que par l’idéologie occitane qui veut<br />

usurper leur identité à son seul profit.<br />

Le Manifeste devrait interpeller<br />

particulièrement l’Education Nationale<br />

qui depuis plus de trente ans contourne<br />

et interprète la loi et applique des textes<br />

(suite page 2)


2<br />

La vie de l’<strong>Institut</strong> <strong>Béarnais</strong> et <strong>Gascon</strong><br />

ADHESION 2010<br />

LAS SOURèqUES dE YANTéT<br />

Vous êtes en train de lire le - L’IBG a tenu son Assemblée un représentant de l’IBG que vous<br />

numéro 21 de la « lettre « de Générale le 13 juin à Bidos. Beau- connaissez<br />

Lous paysâs qu’an toustém passat per esta endarrerats e Yusèp qui bienè d’entra dap ûe pâ de boutélhes de bî à cade<br />

l’<strong>Institut</strong> <strong>Béarnais</strong> et <strong>Gascon</strong>. coup d’entre vous y ont par- 2) en parlant de l’IBG à vos pa-<br />

ignouréns aus oélhs dou géntou de la bile.<br />

mâ que digou à Yantét : « abise-t’y «Capitaine» aquéts céps<br />

C’est la première de l’année 2010. ticipé activement. Maurice Triep- rents et connaissances (parfois<br />

Lou C’est Yusèp donc qu’abè le moment û amic de qui vous ère hort Capdeville, acapurat ancien héns<br />

que-s Maire apèren de Nay, sourèques a des e nou enfants soun pas partis boûs loin ! Si bos du abé Béarn, mau<br />

l’Administracioû. souhaiter «Bonne Que Année» l’abè counegut «Boune au Serbìci été porté militàri, à la ét Présidence. de béntẹ que bas esta serbit parfois ! » des amis qui découvrent la<br />

sìmplẹ anade sourdat, 2010» l’àutẹ et.... plâ de gradat. penser Yantét à que-s • aperabe. L’IBG a participé Yantét à l’organisa- que-u respoungou richesse : « Pràubẹ de notre de tu, langue lous céps et de que-us nos<br />

renouveler votre cotisation à tion de conférences, notamment à traditions etc.). Si chacun d’entre<br />

Trés l’IBG. ou Son quoàtẹ montant cops per reste an inchangé à la sasoû dou Casteide-Doat, passàdyẹ de las<br />

counéchi touts e aquéts que-s apèren «clitocyhe nebularis» en<br />

village natal de nous recrute un ou plusieurs ad-<br />

becades, à 8 Euros. qu’ère imbitat enço de Yusèp. Que Simin bienè Palay chéns nade<br />

latî ! Que-n èy l’aygue à la bouque en pensan que-m en bau<br />

et à Lasseubétat. hérents, nous serons de plus en<br />

bergougne Si vous lou avez dissàttẹ adhéré e lou à diményẹ l’IBG, segu d’abé • Le la site méy de bère<br />

arregoula ! - Doungues Anète hè-us y còsẹ. Més ne bouy pas<br />

l’IBG a été revu. Cha- plus nombreux et donc, écoutés.<br />

crampe c’est que enta vous droumi partagez e soegnat ses coum ana- û curè per que la adhérent daune Anète recevra<br />

qu’arrés<br />

un<br />

en<br />

mot<br />

méy<br />

de<br />

qu’en mìndye<br />

3) en<br />

! »<br />

n’hésitant pas à vous<br />

qui lyses, sabè ses ha dap idées, ço de son case ambition. ûe cousine Il de las passe. peludes. Le blog «hique-t’y Que parlèn sau en !» seguin y adresser d’àutẹ cause (écrire) e lou à soupa vos élus, que-s passè pour<br />

est donc nécessaire de vous dire apporte le piment nécessaire. leur dire que vous êtes «béarnais»<br />

Aquét quelques dissàttẹ mots brèspẹ de Yantét son activité qu’ère partit en dap • l’aynat L’IBG Bernat édite e<br />

plâ. Quoan lous céps estoun près Anète que-us serbi héns ûe<br />

des œuvres de vul- et que vous souhaitez qu’ils dé-<br />

dus 2009. « épagneuls » ta coùrrẹ lous arrècs e lous garisation talhis. Yusèp de nou<br />

beroye siéte e Yantét qui-s abè goardat û cor de boéyt que-s<br />

la langue. Elle fait fendent les objectifs de l’<strong>Institut</strong>.<br />

boulè • L’IBG, pas méy par segui ses représentants, lous cassadous a permou des que-s émissions troubabe<br />

plégue bìstẹ hèyt toute la paderade.<br />

radio sur La voix Trop d’élus, soumis à la pression<br />

pacan été un e interlocuteur mau encamat. « actif Si biéni et efficace que-p bau ha du puchèu Béarn, » ci tient disè! une « chronique Que m’estoune heb- de tu, des ci disè occitans à Yusèp, hésitent més que cau à prendre que siat<br />

« au Tira-p Conseil en las Général, idées(1) que-s notamment bederam tau sé, domadaire enta soupa dans ! » les ignouréns journaux enta lodecha<br />

position. pèrdẹ tresau Des de la questions gastronomie écrites coum<br />

lorsqu’il s’est agi de signalétique caux et publie trimestriellement la au gouvernement ont cependant<br />

Lou brespau que-s passè més la lue n’ère pas boune e lous dus<br />

aco ! Més enfî ne-m plàgni pas, atau que n’èy abut méy ! »<br />

pour les communes. La menace modeste revue que vous avez en été posées par deux Députés : un<br />

cassàyrẹs d’une occitanisation nou poudoun pas générale lheba la est méndre main. bèque !<br />

De cap ta miéye-noéyt, des après P.A., û hourup un des d’aygue Hautes de Pyrénées bite, tout<br />

En pour arriban l’instant tout écartée. proche de case, héns û bousquét Cette de liste, rèchous très incomplète, lou moùndẹ que des partin et tau un lhéyt Sénateur chéns tarda du méy. Puy de Dôme,<br />

Yantét • L’IBG que a troubè mis en û gran place cérclẹ des de cours céps blancs actions qui abèn menées hère par Û l’IBG pâ d’ores est des- après que alors y abou que û gran les langues batahòri à régionales la crambe<br />

bère de béarnais mustre. Que dans soun plusieurs boûs assegurabe com- Yantét tinée à Bernat vous montrer qui de que Yantét votre : « co- Ayude ! sont Ayude «inscrites ! Que-m dans bau mouri la Constitu- ! Ça-biét<br />

munes du département : Nay, tisation a été bien utilisée dans le tion comme éléments constitutifs<br />

boulè dìsẹ que soû pay ne-us amassabe pas. Qu’emplièn bìstẹ! »<br />

Gan, Pau, Pontacq, Gelos, Oloron, cadre et pour les objectifs de l’Ins- de notre patrimoine».<br />

dounc la bèste qui-s abè tirat lou gouyat e herits de coùrrẹ e<br />

Arzarcq... D’autres sont envisagés. titut qui continuera, Anète si vous que-s le lhebè lui e à gran 4) en renfort osant de lancer camise un de « adichat noéyt e de »<br />

de<br />

Il s’agit,<br />

haudréc(2)<br />

bien<br />

que-s<br />

entendu,<br />

descaussèn<br />

du<br />

debat<br />

béar-<br />

dou balét<br />

permettez,<br />

abans d’entra<br />

à défendre raube le de trésor crambe que qu’anè ou bédẹ un ço « qui-s quin y passabe. te ba ? Yantét » dans qu’abè un<br />

enta nais dehéns. authentique que l’on parle constituent notre langue hicat lou béarnaise cap à la hièstre groupe dou soulè ou e une que gatilhabe3 réunion ! tout Vous ço se- qui<br />

La encore cousine dans qu’ère nos caute communes, e que y nos abè pourét et les y méy traditions boû au qui poudè. s’y rattachent. « Que-m bau rez mouri surpris ci disè de entér la réaction dus arrauts. positive Anat-<br />

menu vallées ! Ço et de dont permè, les Yantét écrits que laissés digou à Anète : « Que-m bas me cerca û medecî ! » que Après vous abé provoquerez demandat counsélh car l’attente à Yusèp<br />

ha<br />

par<br />

còsẹ<br />

de<br />

lous<br />

grands<br />

céps qui<br />

auteurs<br />

abém troubat<br />

comme<br />

! Que-s en<br />

C’est<br />

hè ahide<br />

donc,<br />

de-us<br />

bien,<br />

qui<br />

pour<br />

n’abè<br />

vous,<br />

pas mautat<br />

le est<br />

dou<br />

grande<br />

soû lhéyt,<br />

chez<br />

qu’estou<br />

beaucoup<br />

decidat<br />

de<br />

de<br />

nos<br />

ha<br />

Lespy, Palay et plus récemment moment de renouveler votre co- concitoyens exaspérés par cette<br />

gousta ! »<br />

bébẹ au malau ûe tasse de lèyt. Miéye-òre après, l’òmi que-s<br />

Lapassade, Peyroutet témoignent tisation pour 2010 et même de invasion occitane qu’ils refusent.<br />

de la richesse et du trésor qu’il re- devenir un adhérent<br />

adroumi<br />

actif.<br />

coum û frés badut.<br />

L’IBG est là pour les accueillir...<br />

Suite présente. de la page 1<br />

Il ne vous est pas Lendematî demandé Yusèp d’as- qu’esdeyoabe 5) si vous après faites abé partie tirat la d’une lèyt à as- las<br />

• L’IBG organise des «cantères» sister à des réunions, loin de chez sociation à la recherche d’anima-<br />

abrogés depuis plusieurs années. Il est pourtant officiellement baques quoan Yandét que debarè de la crambe. Que parechcou<br />

où les chansons béarnaises de vous ou à des débats souvent peu tions, suggérez à vos dirigeants<br />

recommandé aux rectorats de favoriser l’enseignement des à la porte tout pàllẹ, lous oélhs lagagnous e la raube de crampe<br />

toujours<br />

reprennent<br />

vie<br />

grâce<br />

à productifs mais de saisir toutes d’organiser une conférence sur le<br />

langues<br />

Jean-Luc<br />

régionales<br />

Mongaugé.<br />

telles<br />

Marilis<br />

qu’elles<br />

Orio-<br />

sont parlées<br />

les occasions<br />

et écrites plapade<br />

pour parler de l’IBG, Béarn.... L’IBG, par ses conféren-<br />

sur naa, chacun pour des sa territoires part, créée où elles de nou- sont en usage. pour le Elles faire sont connaître. Yusèp Ainsi, que l’espiè votre d’û àyrẹ ciers trufandèc de qualité, e que pourra digou : « répondre e doungues à<br />

ignorées velles compositions au profit du seul qui occitan sont et de de son idéologie «action» politico- pourrait être èren bounes guidée las par sourèques vos ». souhaits.<br />

commerciale.<br />

plus en plus appréciées, parfois les points suivants :<br />

Joseph de Paysaas<br />

bien au-delà du Béarn.<br />

1) payer votre cotisation en rem- A nous tous, maintenant, de par-<br />

Dans le pays des droits de l’homme où la diversité est gage<br />

• L’IBG est présent dans la pluplissant (ou en recopiant) ___________ le bulleticiper à la «reconquête de notre<br />

de richesse culturelle, comment accepter pareil nivellement<br />

part des salons du livre de la rétin d’adhésion inséré à la dernière patrimoine» comme l’écrivait no-<br />

linguistique.<br />

ESPLICS :<br />

gion.<br />

page de cette «lettre» et en le rentre nouveau Président dans son<br />

Voilà • L’IBG pourquoi organise nous depuis affirmons pluque<br />

ce voyant n’est accompagné pas la (1) Idées d’un : sous-entendu chèque : envies premier éditorial, dans la « lettre »<br />

reconnaissance sieurs années du les béarnais «Yocs et du Floraus» gascon que de nous 8 demandons Euros à : (2) Haudréc : boue, humidité de l’IBG.<br />

mais et les leur meilleurs réhabilitation. auteurs ont été INSTITUT BEARNAIS ET<br />

(3) Gatilha : vomir<br />

récompensés le 21 novembre der- GASCON, 29 rue Emile Guichenné SOYONS CE QUE NOUS<br />

nier (lire par ailleurs).<br />

64000 Pierre PAU Bidau ou en vous adressant à<br />

SOMMES !<br />

Vice-président de l’<strong>Institut</strong> <strong>Béarnais</strong> et <strong>Gascon</strong>


« PARLÉM BIARNÉS »<br />

Dimanche 22h30<br />

Mardi 21h<br />

Jeudi 8h30<br />

15h30<br />

18h40<br />

« PASSEYADES e BATALÈRES »<br />

(par quinzaine)<br />

Dimanche 21h00<br />

Mardi 15h30<br />

Mercredi 21h00<br />

« MATIADES »<br />

Jeudi 9h15 à 10h00.<br />

Emission préparée et présentée<br />

par la Voix du Béarn.<br />

Radio VOIX du BEARN : 95.10 FM<br />

Il est possible d’écouter également<br />

la radio sur internet :<br />

radio-voixdubearn.info<br />

Océane BROZOU<br />

Journaliste-Directrice d’Antenne<br />

et des Programmes<br />

Radio VOIX DU BEARN<br />

28 rue Henri FAISANS<br />

BP 814<br />

64008 PAU Cedex<br />

05 59 13 60 75<br />

La vie de l’<strong>Institut</strong> <strong>Béarnais</strong> et <strong>Gascon</strong> 3<br />

UNESCO<br />

Les Langues : ça comPte !<br />

Boune Anade<br />

Langues en danger<br />

CONJUGUER EN BÉARNAIS<br />

EMISSIONS<br />

http://www.unesco.org/new/fr/culture/themes/endangered-languages/<br />

EN LANGUE<br />

BÉARNAISE atlas interactif unesco des langues en danger dans le monde<br />

SUR LA VOIX<br />

http://www.unesco.org/culture/languages-atlas/fr/atlasmap.html<br />

DU BÉARN :<br />

Si, à l’instar du gascon du sud, le béarnais se distingue des autres langues romanes par<br />

quelque chose, c’est bien par son verbe. Celui-ci joue en effet un rôle tout particulier dans<br />

l’expressivité béarnaise à tel point que les locuteurs naturels le préfèrent bien souvent aux<br />

noms savants et abstraits qui rendent nos langues nationales insipides et stéréotypées.<br />

Particularité supplémentaire, sur le plan strictement grammatical, le verbe béarnais est précédé<br />

d’une particule verbale, petit mot qui lui colle à la peau comme l’article au nom : c’est<br />

entre autres ce fameux « QUÉ » qui charpente et pimente les discussions, discours et écrits<br />

béarnais si savoureux.<br />

Tout en étant bien plus régulière qu’en français la conjugaison béarnaise nécessite toutefois<br />

un apprentissage assidu et un outil adéquat. Pour vous aider, le manuel Conjuguer en béarnais<br />

vous propose une quarantaine de pages d’explications grammaticales relatives aux<br />

temps, aux modes et à la structure<br />

du verbe béarnais ; 56 verbes<br />

modèles conjugués intégralement<br />

sous forme de tableau ; 3300 verbes<br />

béarnais répertoriés en fonction<br />

de leur conjugaison.<br />

André Mariette, co-fondateur du<br />

Festival de Siros, nous a fait l’honneur<br />

de préfacer cet ouvrage dans<br />

la mesure où celui-ci perpétue<br />

l'esprit créatif de la langue béarnaise<br />

qui souffle encore et nous inspire<br />

toujours, depuis le fameux<br />

Prouclan de Siros de 1973.<br />

2010<br />

« On estime que, si rien n’est fait, la moitié des quelques 6 000 langues parlées aujourd’hui disparaîtront d’ici la fin du siècle.<br />

Avec la disparition de langues non écrites et non documentées, l’humanité perdrait non seulement une richesse culturelle, mais<br />

aussi d’importantes connaissances ancestrales, contenues en particulier dans les langues indigènes».<br />

Sur son site Internet, L’Unesco met en ligne un Atlas interactif des langues en danger dans le monde. Pour la France, l’organisation<br />

a inventorié 26 langues qui sont classées suivant 6 niveaux de « vitalité » : sûre, vulnérable, en danger, sérieusement en danger,<br />

en situation critique, éteinte. Parmi les 9 facteurs d’évaluation, le plus important est celui de : « la transmission de la langue<br />

d’une génération à l’autre ».<br />

Pour les régions méridionales du domaine d’oc de la France métropolitaine, l’Atlas dénombre dans sa légende les langues<br />

suivantes : provençal alpin, auvergnat, gascon, languedocien, limousin, provençal. Toutes ces langues sont classifiées comme:<br />

« sérieusement en danger ». Seuls le provençal alpin et le gascon, localisé avec une épingle de couleur jaune sur la région de<br />

Pontacq entre Béarn et Bigorre, sont classés: « en danger ».<br />

Un absent de taille, l’occitan. Le nom devenu presque officiel d’une certaine langue romane parlée depuis le Moyen-Âge par<br />

« AU NOÙSTE . LIBIÈ »<br />

les fameux troubadours occitans ! Mais sur l’Atlas, cette langue n’est pas référencée en tant que langue propre. Mais c’est en<br />

Mardi 17h00<br />

cliquant Mercredi plus 20h45précisément<br />

sur les langues en péril que le mot occitan apparaît comme un « nom alternatif ». Ainsi : occitan<br />

auvergnat Vendredi 15h45 ou occitan languedocien. Pour le cas qui nous intéresse, le gascon, on peut lire ceci:<br />

Nom d’origine : gascon. Nom de la langue : gascon. Noms alternatifs : occitan gascon ; local name in Catalonia : Aranese ;<br />

dialect : béarnais. Nombre de locuteurs 250 000. Localisation(s) : the departments of Landes, Gers, and Hautes-Pyrénées, the<br />

eastern parts of Pyrénées-Atlantiques, the western parts of Haute-Garonne and Ariège, and the southern and western parts of<br />

Prix : 18,95 euros<br />

Gironde, France; the Aran Valley, northwestern Catalonia, Spain.<br />

Cependant, la fiche de renseignements précise: « the original ISO code [gsc] for <strong>Gascon</strong> has been retired on false grounds ».<br />

Le code ISO-639-gsc original qui existait a été remplacé NOUVEAU par celui de ISO-639-3-oci, SITE oci DE pour occitan. L’IBGEt<br />

voilà le nom originel,<br />

Pour envoyer vos messages, vos<br />

d’une langue remplacée au niveau mondial par une norme ISO alternative. Car mondialisation rime aussi avec normalisation,<br />

communiqués, annonces de mani-<br />

ISO Le nouveau site de l’<strong>Institut</strong> <strong>Béarnais</strong> et <strong>Gascon</strong> est dorénavant accessible à<br />

festations signifiant ou autres, : International notre adresse Organization for Standardization (Organisation Internationale de Normalisation).<br />

e-mail :<br />

tous. Avec une moyenne de 50 visites journalières c’est une réussite supé-<br />

radio.voixdubearn@wanadoo.fr rieure à toutes nos ambitions. Agréable, fonctionnel, moderne, il se veut<br />

Une fois de plus, le générique est substituable à l’authentique.<br />

l’image de notre <strong>Institut</strong> : tourné vers l’avenir.<br />

N° de téléphone : 05 59 13 60 75<br />

Les informations, les évènements, les publications, un espace réservé aux<br />

Possibilité de laisser le message<br />

Eth Baretounés.<br />

sur répondeur.<br />

adhérents où sont accessibles nos dernières Lettres et la méthode d’apprentissage<br />

du béarnais. Un lieu d’échange et de discussion. La possibilité<br />

d’achat de livres, d’adhérer… le tout bien présenté.<br />

U.N.E.S.C.O = United Nations Educational, Nous vous Scientific recommandons and Cultural Organization de le visiter soit régulièrement. L’Organisation Faites-le des Nations connaître Unies pour<br />

l’éducation, la science et la culture. à Organisation vos amis et fondée à toutes sous l’égide les personnes de l’O.N.U. qui dont s’intéressent le siège est à Paris. à l’avenir de notre<br />

langue régionale.<br />

http://www.unesco.org/new/fr/unesco/<br />

www.languegasconne.com<br />

www.languebearnaise.com


4<br />

Legut dap plasé<br />

LA BATAILLE dE LESCUN<br />

OU<br />

Par Léon SAYOUS<br />

VALMY EN BEARN<br />

Lou téms de la néu<br />

Quoan èri chin en la petite es- en mourgagnan, dap la pòu au bénte . Que-m hiquèy à camina de cap<br />

cole, lou téms d’ibèr que-ns de-s ha crida per la may.<br />

à l’escole. Lou panteloû lounc « de<br />

enteressabe, sustout desem- Que-m soubiéni qu’ûe anade, à la golf » qu’empechabe drin la néu<br />

puch<br />

La France<br />

la fî dou<br />

célèbre<br />

més<br />

la<br />

mourt<br />

victoire<br />

dinqu’au<br />

de Valmy<br />

fî<br />

du<br />

de<br />

20/09/1792.<br />

1941 ou au cap de 42, la néu d’entra héns lous esclops. Quin plasé<br />

Mais<br />

darrè<br />

qui<br />

die<br />

se<br />

de<br />

souvient<br />

las bacances<br />

de la bataille<br />

de Nadau.<br />

de Lescun<br />

qu’ère<br />

?<br />

cadude à bourroulhs pendén d’esta tout soulét : nat òmi, ni hémne,<br />

Lous dies d’escole, quoan lou cèu la noéyt. Lou matî, de cap à sèt ores, nat souldat aleman tapoc (qu’èren à<br />

Le 7 mars 1793, La République déclare la guerre à<br />

ère beroy gris dap û petit bén plâ quoan mama e passè daban la mie Sén Yausèp de Nay) nou-s passeya-<br />

L’Espagne. Les Gardes Nationaux du 5<br />

fresquét, touts lous maynats de l’es- crambe que nse digou : « Que y a ben. De quoan en quoan, patacs<br />

cole que-s pensaben « e<br />

dus pams de néu ». Que de néu que cadèn dous téyts dap û<br />

ba neba ? » Û termomè-<br />

sautèy dou lhéyt coum û brut escanat. Qu’èri countén de-m<br />

tre qu’ère penut dehore<br />

crepaut. Autalèu quilhat, en esta amaneyat enta esta miéye-ore<br />

au ras de la porte d’en-<br />

dus bire-coudéts, qu’es- abans à l’escole. Lou pourtau qu’ère<br />

trade. Que y abè toustém<br />

touy bestit. À la taule de ubèrt, qu’èri lou permè. Sus la par-<br />

û malî, toutes las dèts<br />

la cousine, à grans mousguîe de recreacioû, nade mèrque de<br />

minutes, ta demanda au<br />

sècs, que minyèy û talhuc passàdye . d’òmi ou de câ. La soule<br />

reyén de poùde . ana pi-<br />

de pâ dap drin d’arrasi- bite qui bedouy, qu’ère dus mèrlous<br />

cha. Û cop sourtit, qu’esmat<br />

dessus qui boussabe ahamiats qui hourucaben debat û<br />

piabe en ana e tourna<br />

lous hourats dou pâ, e, per banc. Tout aquét blanc linçòu qu’ère<br />

oun ère lou petit array blu. Debat dessus, dues petites culherades de enta you. Qu’èri lou permè. Esbi-<br />

zero ou capsus quoàte . , n’ère pas créste de lèyt bouride. En dus grans saglat per la blancou de la néu qui<br />

boû. Trop rét ou trop caut nou poudè gourrups, lou cafè de chicoréye dap lusibe dap lous permès arrays dou<br />

neba. Au cap d’û moumén, gn’àute .<br />

qu’abè ûe hàmi de picha « météorologique<br />

» e que mirabe l’utis. Dap<br />

lèyt qu’esté fenit. Lou màntou e lou sou, que trauquèy la parguîe ta ana<br />

berrét en cap, qu’èri prèst. Que ne- béde . lou gàbe . . À cade pas, la néu<br />

buchabe à petits plumalhs e que ca- que cricabe debat lous esclops. Ad<br />

lous dits de la mâ ensegnats beroy lou prega mama de-m decha parti. aquét téms qu’èri prim, ni espallut ni<br />

haut, que sabèm touts autalèu lou Que passèy la porte dou magasî, hort, e drin pauruc, permou d’aco e<br />

rét de dehore. Trop rét que disèm<br />

« Si-s adoucéch, que ba neba. » Dap<br />

lou sacot d’escole sus las espalles.<br />

Nat brut dehore, lou màntou de néu<br />

d’àute . s causes, n’èri pas lou purmè<br />

de la classe. Més, per û cop, qu’èri<br />

û téms atau, qu’èrem coum boussaloûs<br />

en cuyole. Lou reyén que tru-<br />

qu’aprigabe la carrère. Û poutoû à tout urous d’esta lou purmè à trauca<br />

mama, û cop d’oélh capbat la gran dus cops – ana e tourna – aquét becabe<br />

dap la soûe règle sus la taule place : moussu curè que y passabe, roy linçòu de néu. E bedét ? nou cau<br />

enta-ns ha escouta. Pensat-pe be- pressat.<br />

pas gran cause enta esta urous !<br />

roy, qu’èrem deya gahats dou cap<br />

per ço qui anàbem ha en sourtin de CACARACA<br />

l’escole. À la permère peluse, û crit :<br />

Quoan la noéyt e s’acabe,<br />

« Que nébe ! » Labéts qu’ère la hou-<br />

Quoan s’estégn lou lugrâ,<br />

lie dinque l’ore de parti.<br />

E quoan l’aube e puntéye,<br />

À la sourtide, lou pourtau passat,<br />

Qu’éy lou crit dou hasâ :<br />

que gahàbem lou trot enta cerca<br />

En estiran lou cot, en se quilhan la halhe,<br />

néu, oun s’ère drin amassade, sus la<br />

Plâ pitat sus lous pès, desbélhe la pouralhe.<br />

yèrbe ou las murralhes baches. Que<br />

En France, noùste . ausèt que hique tout soun co<br />

hasèm boles de néu beroy sarrades<br />

Ta canta blu, blanc, rouy, que hè COCORICO !<br />

e la peléye que coumençabe. Que<br />

En Espagne, lou gàlhou qu’a lou caquét méy fî :<br />

n’y abè d’adréts de loégn enla, més<br />

Qu’aprime hort lou bèc, que hè quiquiriqui.<br />

d’àute . s que cercaben à touca darrè<br />

Lou hasâ biarnés que-s déu de plâ canta :<br />

lou cot enta ha entra û pugn de néu<br />

Coum û cop de claroû, qu’éy û CACARACA.<br />

sus la pèt de l’arrée, de que refresqui<br />

l’ardou guerrière. Après aco, plâ<br />

chaupit dinque-u houns dous curroûs,<br />

que se-n calè tourna ta case<br />

ème Au col de Pau les <strong>Béarnais</strong> essayent de couper toute fuite<br />

aux Espagnols. La nuit tombe et l’épuisement des Aspois<br />

facilite la fuite des dernières troupes espagnoles vers les<br />

vallées d’Anso et d’Hecho. Les envahisseurs laissent 900<br />

Bataillon des tués contre une centaine pour les défenseurs. Près de 450<br />

Basses-Pyrénées doivent défendre la frontière. Ils restaurent prisonniers sont pris en charge par les Gardes Nationaux<br />

le vieux poste du Portalet et établissent de nombreux postes pour échapper à la fureur de la population qui déplore la<br />

de surveillance près des cols et dans le cirque de Lescun. destruction de nombreuses bordes. Le 5ème Bataillon des<br />

Basses-Pyrénées est cité à l’ordre du jour de l’Armée des<br />

Pyrénées Occidentales pour sa victoire du 7 septembre<br />

1793 à Lescun. L’un des héros, le Capitaine Laclède, finira<br />

sa carrière militaire avec le grade de Colonel et trouvera la<br />

mort lors du second siège de Saragosse en 1808 à l’âge de<br />

35 ans (1).<br />

J-M. CASAMAYOU<br />

(1) La Bataille de Lescun par le Lieutenant Schmuckel du 18è R.-I.<br />

Editions PyréMonde - Princi Negue.<br />

Réédition de l’ouvrage de 1900.<br />

En feuilletant le PALAY :<br />

abé; v. – Avoir, posséder, atteindre ; tirer une chose<br />

d’où elle était ; lasser, mettre sur les dents, maîtriser<br />

L’armée espagnole établie à Hecho, en Aragon, est dirigée réduire à l’impuissance. Abé sét, avoir soif ; abé caloù,<br />

par le comte de Castel Franco aux ordres de Charles IV. avoir chaud ; abé de-qué, avoir de quoi, posséder ;<br />

La division forte de 9000 hommes se met en marche le 6 abé dequés, avoir des biens des terres, de la fortune ;<br />

septembre au soir et atteint les premiers postes français. abé-n de cla en avoir du net, du clair, du disponible ;<br />

L’armée ennemie est accrochée par les Aspois près du col<br />

n’ayàt pas pòu, n’ayez pas peur ; noû n’èy pas, je<br />

de Pau, de Larraille et de Lacouarde. Mais elle réussit à<br />

n’en ai point ; abét hàmi ? avez-vous faim ? Qu’en<br />

descendre sur Lescun et Lhers. Les combats sont vifs. Le<br />

chef de bataillon Guipouy dispose de 950 soldats organisés<br />

aberàt, vous en aurez ; qu’en èy abùt, j’en ai eu ; e<br />

en 8 compagnies dirigées par leurs capitaines : Laclède de lou dròlle, en a ? Et l’enfant en a-t-il ? Atendiàt qu’en<br />

Bedous, Minvielle d’Accous, Anchou d’Aramits, Troussilh àyẹ, attendez qu’il en ait ; qu’en aberà, il en aura ;<br />

d’Etsaut, Minvielle d’Arette, Ferrandou d’Aramits, Pélissié que bam abé plouje, nous allons avoir de la pluie ;<br />

et Castaing du Gers.<br />

as lou sac ? As-tu le sac ? Que l’èy, je l’ai ; aquére<br />

lèbẹ, que la bau abé, ce lièvre, je vais l’atteindre ;<br />

Devant une telle résistance, l’armée espagnole surprise ne à tu, que t’aberèy, toi, je t’aurai, je te réduirai, je te<br />

peut concentrer ses forces et ses arrières sont harcelés par vaincrai ; aquére poume, en m’estirà que l’aberèy,<br />

les Aspois. Coupée de ses arrières et encerclée, les troupes cette pomme, en faisant effort, je l’atteindrai.<br />

ennemies reçoivent de leur chef l’ordre de la retraite.


Û die de plouye en estiu<br />

L’AUSèRE<br />

Qu’èy birat lou cap quoan l’èy biste arriba.<br />

Soun Lou port Yan de princésse dou Plantè déns qu’a sa raube parlat flourade dou paysâ qui<br />

Que-m hè dé bìbe coum . lou û tesic moùnde ; moun . dap co lou que soû s’embala. tribalh, ço<br />

Qu’estouy qui y eslugarnat a de méy per beroy la bère e de maynade. méy gran dou soû<br />

mestié. Qu’éy lou réy de la tèrre.<br />

Qu’èy Lou mé gausat paysâ da-u qu’éy de cap, lou û sé, medich, qu’èrem més de hèste.<br />

Que qu’éy l’èy déns hèyte las dansa, coéntes l’èy qui panat l’arriben û poutoû tout<br />

B’èri die oun fièr éy de-m la diferénce. senti « lou qui arré n’arrèste »<br />

Més<br />

Lous<br />

n’èri<br />

dies<br />

arré<br />

que-s<br />

méy que<br />

toquen,<br />

feau serbidou.<br />

més nou-s<br />

sémblen pas. Aquéste . matî lou die qu’éy<br />

tout bach, tout embrumat. Pas û pét<br />

Que s’a nidat lou cap mantû cop coùntrẹ you.<br />

d’èr, las garîes que soun demourades à<br />

Mantû cop ce m’a miat per las bies dou cèu.<br />

la pouralhère, lou hasâ ne dits pas arré,<br />

Chéns que poudoùssẹ bén, tounèrre ou nèu,<br />

lou câ qu’éy demourat s’ou palhat, las<br />

Biénẹ-m desliura de sa tan douce presoû.<br />

auringles, s’ous hius electriques que-s<br />

soun alignades e sarrades, birades de cap au me-<br />

O, chan qu’èy téms. birat Lou lou die cap, ne-s enta pot nou pas pas esclari, la bédẹ, que-s as-<br />

Ana-s soupéch en û purmè matî, leuyère que de-s coum lheba. yaméy.<br />

En « guise Que-s d’adichat y prepare qu’abè quauqu’arré, barrat la cléde, que ba plàbe . , »<br />

E ce-s lou digou camî qu’ère lou paysâ. nut quoan Qu’éy m’arrebirèy. p’ou tour de dèts ores<br />

qui lou téms e-s descide.<br />

Lou Assedut cap déns debat las mâs la clacassère, audourénques à l’endos, encoèrelou<br />

paysâ<br />

D’aquét qu’espiabe aram càde tan . boû la plouye. qui y abè Que dechat cadè ; dréte, sar-<br />

Estros, rade, que n’abi hasè sabut esquires apribausa en arriban l’ausère, per terre. « Aciu<br />

Sedut que-n s’ou y a p’ou pourtalè, die » de ce-s rauye pensa. qu’èy Qu’ère plourat. plâ, que-s<br />

hica en pensades e que-s trouba urous. Aquéste .<br />

Qu’èy téms qu’arribabe relhebat lou à cap, prepaus, fresqueyat coum moun calè. bisàdyẹ, En se gra-<br />

… ta lou « Haut cap, en ne aban poudou Yantét pas ! Hera ha die dou douma ménch ! que de<br />

Aném pensa garçoû, : ço qui bè-t arranye en loégn lous d’aci-tour ûs que poudè ! Biadye desranya !... »<br />

Alabéts lous àute souy . s e aquéste partit enta-m . téms la n’ère desbroumba. pas boû enta touts.<br />

Aquéths pràube . s bacanciès qu’abèn lou nas à la<br />

Qu’èy frinèste dat de de l’oustau, cap las biles birats ; passat de cap ribères. à la ma. Cadû<br />

Més<br />

las soûes<br />

troubat<br />

coéntes,<br />

trop soubén<br />

e coéntes<br />

maynàdyẹs<br />

que-n<br />

ahamiats,<br />

abè lou pràube .<br />

Trop<br />

paysâ,<br />

de<br />

méy<br />

familhes<br />

que<br />

murtrides<br />

d’escuts.<br />

per<br />

Més<br />

las<br />

qui<br />

guèrres,<br />

aberé pensat à<br />

plàgne . û paysâ pendén las bacances ?<br />

Tan de malaus chéns soégns, de touts abandounats.<br />

N’abè pas besougn d’esta plagnut. Lou téms tad<br />

éth n’éy pas ûe coénte, que sap bìbe . dap éth. Que<br />

De tan de malurous nou poudém ha mistèri,<br />

prén lou lasé d’espia, senti, escouta. Que la cou-<br />

Quoan soun per la noùstẹ tèrre ? Diu soul at sap.<br />

néch tan plâ la soûe tèrre que yaméy nou hera cau-<br />

Luce,<br />

ses qui<br />

Yan<br />

ne<br />

e<br />

cau<br />

tu Bernat.<br />

pas : la<br />

«<br />

tèrre<br />

Per Sénte<br />

soûe<br />

Quiteyrie<br />

que l’a aprés<br />

» ;<br />

hère<br />

Secourim de causes. lous ! Ne poudém pas bira lou cap.<br />

- à bouya quoan ère lou moumén ta que l’esplingou<br />

nou cùri pas lou milhoc û cop Yan semiat. dé Lagourgue<br />

- lou boû moumén ta planta las patates, ta que la<br />

lue rousse ne las brùsli pas dap las tourrades.<br />

- la sesoû de coupa lou boy ta que brùsli dap ûe<br />

eslame clare e caute e chéns hum.<br />

- ta basti, que counechè la lue ta coupa lou bèr,<br />

ço qui hasè qu’ère autan hort que lou càssou.<br />

- tòrse . lou bencilh d’agrouagnère (coudrier) en lue<br />

nabe, e lou bencilh de càssou en lue biélhe.<br />

Legut dap plasé<br />

Par Laurent CAMGUILHEM (Pomps)<br />

LE BéARN<br />

dES MOUSqUETAIRES<br />

- ha tisane de cascabèt (rhinante) ta soegna las<br />

Tout le monde s’est approprié ces Mousquetaires<br />

couliques dous boéus à la sesoû dou gran tribalh.<br />

de<br />

Qu’abè<br />

la légende,<br />

aprés<br />

ils<br />

tabé<br />

sont<br />

que<br />

universellement<br />

ta-s at bira que<br />

connus,<br />

calè ha<br />

mais<br />

de<br />

il manque tout. une Que documentation semiabe milhoc, sur la roumén, réalité cibade. de ces<br />

héros Ils S’ous sort régulièrement trés que-n y une abè nouvelle toustem adaptation û ou dus<br />

cinématographique sus qui poudèn sur ce counta. sujet, on Û y casau fait référence dap pataà<br />

toute occasion. tes, toumates, cauléts, mounyétes, habes<br />

grosses. Tout ço qui calè ta bìbe . . Û porc à<br />

la sout ta la pelère, ûe galère (galése) dap<br />

lous bitoûs. Quoan abèn besougn de mounéde<br />

qu’ous anaben béne . au marcat de<br />

Pau. Tout aco amassat que hasè que-s at<br />

biraben à puch près plâ.<br />

Tout aco n’at abè pas aprés héns lou lìbe . s,<br />

nou, qu’ère lou pay qui at abè aprés dou soû pay,<br />

qui at abè aprés dou soû pay… e qu’anabe hère<br />

loégn en darrè. Se lou soû hilh boulè esta paysâ e<br />

countinua à ha ço qui hasè eth, au soû tour qu’ou<br />

hesoùre . counéche . touts aquéths petits secréts qui<br />

û boû paysâ… més ne-n èm pas encoère aquiu.<br />

Que countinuabe à plàbe . , mieydie n’ère pas loégn.<br />

Lou cap estabanit de pensades que-s apoudya<br />

de cap ta la garbure.<br />

Saunéys héns la paloumère<br />

Soulét au miéy deu cassourra<br />

Quoan lou bén desglare la hoélhe<br />

Dab la héus au pugn de-s tourra<br />

Lous glans que-m plouren à l’aurélhe…<br />

Mais en dehors de d’Artagnan dont on a tout dit et écrit,<br />

que connaît-on Apourricat des autres sus u qui secalh, étaient béarnais ? Joseph<br />

Miqueu a entrepris Lou réy-petit une étude que-s approfondie, esganurre… tout d’abord<br />

du capitaine, Lous le Comte courbachs de Tréville en û bèth dans ahoalh une biographie,<br />

sortie en 2008 Qu’an par coacat les éditions per dessus du C.H.A.R. la cure…<br />

Aujourd’hui, Û esquiròu et avec tout l’aide esbarjat de nombreux passionnés<br />

d’histoire Qu’a régionale, garrapat il sort sus la un cassourre, nouveau livre sur le<br />

contexte local Darrè de d’û ce branc 17me s’éy siècle, estujatet<br />

grâce à toutes<br />

sortes de documents<br />

En s’esliupan<br />

notariés<br />

au méy<br />

anciens<br />

à coùrre<br />

et . autres,<br />

…<br />

il sépare<br />

la réalité de Atau la légende houléyen qui en entoure pinnan ces personnages.<br />

De plus, et<br />

Coussirats<br />

tant qu’il y<br />

dab<br />

était,<br />

lou<br />

il a<br />

bén<br />

rajouté<br />

qui passe<br />

des chapitres sur<br />

Lous saunéys d’û pràube . escriban<br />

d’autres militaires béarnais qui se sont fait remarquer à<br />

Héns deu cabanot de la casse…<br />

la même époque, comme le Maréchal de Gassion, le<br />

Baron de Saint-Castin, Las paloumes etc… héns deu cèu blu<br />

Truquen à hoéc cap à l’Espagne ;<br />

Voilà un ouvrage qui vient à point pour valoriser le<br />

Més autalèu qu’éy noéyt-escu :<br />

patrimoine<br />

Lou<br />

immatériel<br />

guèhus miaule<br />

béarnais,<br />

sa coumpagne…<br />

à l’heure où on veut<br />

être « Pays d’Art et d’Histoire ».<br />

Yantin deu Chapelot<br />

5


6<br />

Quin aymabe léyẹ, lou Pierrin de la Castagnère,<br />

assegut au pè d’û castagn, à decha lou tribalh cade cop<br />

qui-s troubabe daban û lìbẹ. Aco n’ère pas trop dou gous<br />

dous de case e que-s troubabe tranquìlẹ quoan anabe<br />

goarda las baques. Més qu’èren toustém lous mèmes<br />

lìbẹs qui tringaleyabe en lou sacot dou bresperoû :<br />

la bite dous sénts ! Que-u hasè bisca de léyẹ aquéres<br />

beroyes istoères oun lou moùndẹ hasèn tout de plâ,<br />

chéns se-n bédẹ. Si boulèn à case que-s semblèssẹ ad<br />

aquét moùndẹ, ne-n gahabe pas lou camî !<br />

Qu’arribèn lous estùdis, que calou ana-se-n de case.<br />

Aco n’ère pas lou màyẹ degrèu permou qu’éy lou pèys<br />

oun s’y pot léyẹ e aprénẹ. E qu’aprengou,<br />

dinque anglés e latî, engoè que dou latî, en<br />

estan serbidou, que-n counechè quàuquẹs<br />

patèr-nòstẹs. Més, quoan arribaben las<br />

bacances, la cansoû que cambiabe. Fièr de<br />

tout ço qui abè aprés que hartabe toute la<br />

familhe dap lou soû latî. Per, bèt die, pénsi<br />

lou cap plé de ço qui n’ère entad ét que fouterioles, soû<br />

pay que-u demandè :<br />

- Quin se dits en latî : la mâ ? - Manus, si respounou<br />

lou Pierrin<br />

- E la hourque ? – Horcus.<br />

- E lou héms ? – Humus.<br />

- E lou car ? – Carrus.<br />

- E lou cam ? – Campus.<br />

- E doungues, que bas gaha la hourcus dap la manus,<br />

que bas carga lou humus sus lou carrus e que-u bas<br />

espàrzẹ en lou campus ! »<br />

Aco que-s apère passa de la teorie à la pratique !<br />

Atau que passè lou téms e qu’arribè lou moumén<br />

oun calou ana-se-n drin méy loégn, dinqu’à Toulouse.<br />

Estudia enta esta paysâ ! Ûe nabère mode ! E méy, si-s<br />

poudè ; perqué pas engeniur ?<br />

Be soun beroys lous diplòmẹs, sustout si, héns lou<br />

besiàdyẹ e y a ûe gouyate enta-us espia dap oélhs<br />

amourous ! E, per quin hasar ? Que se-n’y troubabe ûe,<br />

que-s aperabe Serafine. Lous besîs que disèn : « Fine que<br />

sera ». La may que-s aperabe Josefine, quàsi ûe mèrque<br />

de fabrique. La maysoû oun bibè la familhe d’aquéste<br />

eretère que-s aperabe « Lous Arrebiréts », e tout lou<br />

moùndẹ à l’entour que disè : « Ben-y si n’as besougn,<br />

sinoû, tire de l’àutẹ part ! » Beroye reputacioû !<br />

Dap la prouprietat qui toucabe quàsi la dou Pierrin,<br />

L’ECOLOGIE<br />

serafine<br />

que-s aperabe,<br />

serafine que<br />

demourabe.<br />

que pensat ço qui arribè. Lous permès téms que calou<br />

sauta barats e trauca sègues enta ha besite ; en seguin,<br />

que-s y hasou û passadé. Enta feni, ni sègues ni passadé.<br />

Tout lis ! Atau que-s en abiengoun e la gouyate que-s<br />

atrassè lou diplomate à case. Moussu lou màyrẹ e<br />

moussu curè que hasoun cadû lou lou predic, e lou<br />

Crèdit Agricole la benediccioû finale. Tout aco daban<br />

lous oélhs abisats dou mèstẹ de ceremounie : la bèlemay.<br />

Que-s ère gahade au gouyat coum û bioc sus la<br />

pèt d’û câ ! N’anabe pas decha escapa û tan beroy aha.<br />

Que-s abè dechat parti lou soû òmi… que l’y abè aydat<br />

prou plâ en lou han tribalha à noû méy poudé-n. Dinque<br />

qu’ét nou bedoùssẹ pas méy qu’û endrét oun poudoùssẹ<br />

repausa-s en pats !<br />

Adare, daune, que hasè coumèrce,<br />

à la soûe fayçou, segu. Qu’éy à dìsẹ<br />

qu’escarrabe tout ço qui cadè e qu’at<br />

benè. Qu’arribè atau que, per bèt die, que<br />

cayou de la borde en escouban quàuquẹs<br />

escarradis. Quin malur ! Lous besîs qu’anèn aberti lou<br />

yéndrẹ, e noùstẹ bràbẹ gouyat qu’arribè en coùrrẹn.<br />

« Nou-t abourrésques pas atau, ci-u digoun, que y éy<br />

lou medecî ! » - « E qu’éy permou d’aco qui coùrri,<br />

ci respounou, que la mé ba sauba ! » E qu’éy ço qui<br />

arriba. Beyat quin la medecine a hèyt prougrès ! De<br />

malìci, lou yéndrẹ que hasou paga la Securitat Sociale<br />

dinqu’au darrè so.<br />

Desempuch aquét téms, de guèrlẹ (1) qui ère deya, la<br />

bèle-may que-n debiengou drin méy, si-s poudè. Tout<br />

ço qui bedè de drét, qu’at hicabe de trubès, e que-s y<br />

brounibe hort à la maysoû. E la hémne qu’ère soubén<br />

dou coustat de la soûe may. Per bounur, que y abè place<br />

per dehore e prou de qué ha enta cambia-s las idées.<br />

Atau qu’anabe lou menàdyẹ, cadû de soun coustat.<br />

Que-s abèn partadyat lou tribalh : l’òmi de cap au<br />

benedou de materièl agricole, la hémne de cap au Crèdit<br />

Agricole. Lous sos qui l’ûe apielabe, l’àutẹ que-us hasè<br />

brouni. Enta-u ha plasé, û die, lou Pierrin que-s hasou<br />

segui la Serafine enço d’û benedou de materièl. Quoan<br />

countè la besite, la Serafine que hasou arrìdẹ tout lou<br />

pèys, à-s en escana : « E sabét quin éy counegut lou mé<br />

òmi ? ci disè. Quoan arribe, las portes que-s aubréchin<br />

toutes soules ! » Serafine que-s aperabe, Serafine que<br />

demourabe.<br />

Nou mancabe pas d’arrougagna cade cop qui Pierrin<br />

e boulè croumpa û nabèt utis. Més, de sabé que lous


esîs espièssẹn aco dap oélhs drin yelous, de-us ha<br />

bisca que-u hasè debèrzẹ la facture. Permou d’aco, que<br />

demandabe tout ço qui-s poudè sabé sus la mecanique :<br />

ta qué serbéch, quin tribalhe, quoan de téms e hè gagna,<br />

sustout quoan coste. E que-s en empliabe<br />

lou cap. Nou pas enta aprénẹ, més enta-s<br />

en poùdẹ perbàlẹ daban lous besîs, e<br />

sustout las besîes. Qu’éy ço qui arribabe :<br />

Quoan lou Pierrin e sourtibe p’ou permè<br />

cop, tout lou parsâ qu’espiabe, e la hémne<br />

que hasè lou soû predic, quilhade coum<br />

ûe pouloye. A cade sourtide, qu’ère la<br />

mème istoère. Las hémnes, hartes d’aquét<br />

cinema, que hasoun lou lou. Au loc de-s<br />

presenta toutes amasse, qu’arribaben l’ûe au darrè de<br />

l’àutẹ, en aténdẹn cadûe que la de daban aboùssẹ acabat<br />

d’at enténẹ tout. Tout lou bilàdyẹ que-s en arridè ! Per<br />

la fî, la hémne que-s en apercebou e que dechè de sourti<br />

quoan lou soû òmi e passeyabe ûe nabère atrune. Més<br />

lou machantè que-u gahabe toustém lou dessus, e nou<br />

boulou pas que lou soû òmi anèssẹ tribalha enço dous<br />

besîs, mème en estan pagat.<br />

Moùndẹ charman, coum at poudét bédẹ ! Més, besîs,<br />

que-n abè de tout oùrdi. Sustout û qui-s en arridè de-u<br />

bédẹ passeya ûe courdiole d’utis de toute coulou. Mantû<br />

cop, en l’espian à passa, que disè : « Tè, lou Pierrin que<br />

partéch en pelerinàdyẹ ». E lous àudẹs que-s en arridèn.<br />

Que cau dìsẹ qu’aquét qu’ère méy abisat enta-s trufa<br />

de ço qui bedè que enta tribalha lous cams. Quoan abè<br />

acabat de semia lou milhoc, que barrabe la cléde en<br />

disén : « Qu’èy hèyt lou mé tribalh. Que lou Boun Diu<br />

hàcie lou soû ! » Qu’éy de crédẹ que lou Boun Diu<br />

n’aberé pas leyut touts lous lìbẹs d’agriculture.<br />

Segu que la fayçou de tribalha dou Pierrin, dap utis qui<br />

proubasseyaben en toute sasoû, n’ère pas dou gous de<br />

touts. Sustout d’û, nabèt coumbertit ad aquére mode de<br />

l’ecologie. Cade cop qui-u poudè gaha en trî d’espàrzẹ<br />

quàuquẹ nabèt engrèch ou poutingue pudénte, que-u hasè<br />

lou soû catechìsmẹ, més pas prou enta-u bira lou cap.<br />

Que boulét ? L’û que passeyabe catabes granes coum<br />

otobus cargades de sacs d’engrèch, e l’àudẹ en aquét<br />

moumén que miabe û herrat dap ûe gahe enta engrecha<br />

lous pechedés. Que cau crédẹ que coumbienè au bestia<br />

permou que lou beterinàri e lou marchan d’engrèch ne<br />

counechèn qu’ûe direccioû : la dou Pierrin. E lou besî<br />

nou mancabe pas de-s en perbàlẹ. Lou Pierrin, estirat<br />

de touts coustats, à case per la hémne e la bèle-may,<br />

dehore per lous benedous de tout oùrdi qui hasèn la<br />

coude daban lou pourtau, que coumençabe de-n abé<br />

hartère. Passe engoè l’arrougagnadis de case, que-s y<br />

e la hémne<br />

que hasè lou<br />

soû predic,<br />

quilhade coum<br />

ûe pouloye<br />

ère hèyt, e ta nou pas l’enténẹ que gahabe soubén de<br />

l’àudẹ part. Lous qui èren enteressats p’ous sos de la<br />

maysoû qu’abèn û gn’àutẹ discours, tout dous, quàsi<br />

coum méu. Més dap lou téms, lou Pierrin qu’abè pergut<br />

tout plasé enta-u gousta e que-s en bedè<br />

de méy en méy enta-u debèrzẹ, permou<br />

que n’abè que chic de bertadè.<br />

E adare qu’arribabe aquét busoc de besî<br />

dap lou soû nabèt chapìtrẹ sus l’agriculture<br />

chéns engrèch, chéns pousoû, ni drogue de<br />

tout oùrdi. Nou sabè parla que dou respèc<br />

de la nature, de la santat dou bestia, dous<br />

pastouris, de la pouralhe e de las abélhes.<br />

E dou desoùrdi qui mie la fayçou de tribalha chéns<br />

tiénẹ coùntẹ de tout aco. Si abè abut tout ço qui hasè la<br />

soûe bite à l’entour d’ét, lou Pierrin que seré estat aysit<br />

à cambia d’abis, e de fayçoû de ha. Més aco que seré<br />

gn’àutẹ istoère !<br />

Per bèt die d’estiu, die de grane calou, de caumas, oun<br />

touts aletaben en cercan drin de frescure, oun lou bestia<br />

mousqueyabe, oun tout brounibe de mau-esta, lous dus<br />

besîs que-s troubèn quàsi nas à nas au cap d’û camî. Be<br />

pensat ço qui arriba : û bounyour drin eschuc, permou<br />

de la calou… e l’ataque dou besî : « E bédẹs quin éy<br />

debiengut lou téms ? Trop de calou d’û cop ! N’éy pas<br />

normal ! La nature ne pot pas supourta tout ço qui hèm<br />

chéns tiénẹ nat coùntẹ d’ére. Que-s y cau hica touts,<br />

enta que las causes e càmbiẹn déns lou boû séns ». E<br />

que-n embiè lou mout magique, lou qui recitabe coum<br />

qui prègue dap û chapelét : « Que cau segui ço qui-ns<br />

aprén l’ecologie… »<br />

N’abou pas lou téms d’ana dinqu’au cap de la soûe<br />

frase. Au mout d’ecologie, lou Pierrin que-u se quilhe<br />

daban e que-u te lance ; « Puch qu’aymes tan lou<br />

naturèl, que-t boy dìsẹ ûe cause : que-m hès ca… dap la<br />

toûe ecologie ! De toute fayçoû, que-t pouch dìsẹ : you<br />

que-n èy méy que tu, de l’ecologie !<br />

- Aco que bouleri sabé quin ?<br />

- Que-t at bouy dìsẹ. A noùstẹ, à case, quoan la hémne<br />

e cride – entad ére qu’éy ûe abitude – la bèle-may<br />

que-s y hique autalèu darrè e que hè “l’echo”.<br />

Qu’éy « l’écho au logis » toute la semmane ! »<br />

Que boulét respoùnẹ ad aco ?<br />

__________<br />

Guèrlẹ : maladroite<br />

7<br />

Maynat


8<br />

PETITE HISTOIRE<br />

dES VICOMTES dU BéARN<br />

De 820 à 1620 soit approximativement durant huit<br />

siècles, les vicomtes de Béarn ont façonné ce petit<br />

territoire d’à peine plus de 4000 km2.<br />

Ces obscurs vicomtes ont su pourtant, à force de<br />

ténacité, d’entêtement et d’ambition, bâtir un étatmodèle,<br />

conserver contre vents, marées et grandes<br />

puissances l’indépendance du Béarn, réussir (pour peu<br />

de temps, hélas !) à asseoir un état transpyrénéen entre<br />

France et Espagne, pour finir, au terme d’une histoire<br />

prestigieuse, par conquérir la couronne de France avec<br />

Henri-IV.<br />

Racontée simplement et pour le plus grand nombre,<br />

voici une petite histoire du Béarn, à travers ses vicomtes<br />

souverains, enfin à la portée de tous.<br />

_______________<br />

Pierre Barneteix est né le 4 juillet 1938. Sa famille,<br />

paternelle et maternelle, est originaire d’Arudy. Il est<br />

le secrétaire général du RÉVEIL BASCO-BÉARNAIS,<br />

association qui a pour vocation la promotion du<br />

Pays Basque et du Béarn ainsi que le maintien et<br />

l’approfondissement de leurs valeurs culturelles<br />

respectives. Il a déjà publié de nombreux ouvrages sur<br />

le Béarn et son histoire :<br />

- Petite histoire d’Arudy<br />

- Marguerite d’Angoulême, Reine de Navarre<br />

- Gérard Roussel, évêque d’Oloron<br />

LOUS MOULîS<br />

Àutẹs-cops e dinque las anades mile nau céns cinquante<br />

à pus près, lous noùstẹs moulîs de campagne qu’abèn û<br />

ròllẹ impourtén. Cade paysâ que hasè biénẹ lou grâ ta<br />

neuri familhe e pastouris. Cade maysoû qu’abè û hour,<br />

que hasè ûe hournade de pâ per semmane, en prénẹ<br />

soégn de goarda lou bouridé de û cop à l’àutẹ ! Déns<br />

aquéstẹ parsâ lous moulîs qu’èren en cantère dou Lées,<br />

soùnquẹ à Anoye que-n y abè û sus l’arriu.<br />

Abans guèrre, la requisicioû nou-s abè pas encoère<br />

tirat las mountures, lous mouliès que hasèn tournades,<br />

qu’amassaben lou grâ e que tournaben harîe, rése,<br />

e brén. Lou couliè de la mule ou dou chibau cargat<br />

d’esquiroûs, lou passàdyẹ de la carréte dou mouliè que<br />

tirabe lou moùndẹ de dehéns !<br />

Toutû quàuquẹs pratiques ne mancaben pas ûe<br />

aucasioû d’ana au moulî. Abans de hica lou grâ à moùlẹ,<br />

lou mouliè qu’ou pesabe e que fixabe lou pés à tourna<br />

en tiénẹ coùntẹ de la pugnère : la pugnère qu’ère lou<br />

pagamén dou mouliè !<br />

De quoan en quoan, û estabanit que-s presentabe au<br />

darrè moumén e que-s atendè la harîe tout en discuti<br />

dap lou mouliè de las darrères benalèyes, en lheban la<br />

bouts au dessus dou tic-tac de la moule e dou bataclam<br />

de la barite, e tabé de bébẹ û cop ! Lou boulan de<br />

harîe qu’assecabe la ganurre, lou barricot de bî n’ère<br />

yamés hère esloegnat de las moules. Soubén l’òmi que<br />

sourtibe de la potche û sacot en estofe blangue balhat<br />

per la soûe hémne, ta prénẹ drin d’eslou de harîe de<br />

blat, ta ha crespères, coques ou boulies !<br />

Lous moulîs que biraben à plé regìmẹ tan qui l’aygue<br />

ère aboundouse. L’estiu quoan lou briu dou Lées e-s<br />

achicabe, que calè estaubia l’aygue, e à bèts cops aténdẹ<br />

l’esclause ta ha bira la moule ! La barite que la calè bira<br />

à la mâ e tiénẹ lou boû rìtmẹ, sinoû lou tribalh ne-s hasè<br />

pas plâ. Dehéns la barite en permè que cayè l’eslou, la<br />

harîe la méy fine, en segoun la harîe, puch la rése e en<br />

fî, lou brén.<br />

Per téms de sequère, lou baniu boéyt, la tempourade<br />

qu’ère mauayside, més en fî plabiengude. Lous mouliès<br />

que-n proufitaben ta lheba e pica las moules. Lheba<br />

e pica la pèyre-moule qu’ère û sabé-ha tout à feyt<br />

especiau. Suite à la page 10


La chronique ci-dessous a été publié<br />

dans le Cahier N° 10 (1 er semestre 2012)<br />

de l’association « Histoire et mémoire d’ossau » (1)<br />

C’est avec leur aimable autorisation que nous l’insérons dans notre bulletin.<br />

un chirurgien à la campagne<br />

Récit d’Albert Mouluquet :<br />

Un épisode de la vie en vallée d’Ossau dans les années<br />

trente.<br />

Né à Bielle le 6 juin 1928, Albert Mouluquet a fréquenté<br />

l’école de Bielle et a eu comme instituteurs Monsieur et<br />

Madame Gay. <strong>Institut</strong>eur lui-même, une fois à la retraite,<br />

il a réalisé un recueil de ses souvenirs pour ses petitsenfants.<br />

_____________<br />

Extrait :<br />

J’avais sept - huit ans.<br />

Un jeudi de février, je m’étais levé assez tôt comme<br />

d’habitude pour profiter de ma journée. En m’habillant<br />

je me demandais : « que vas-tu faire aujourd’hui ? »<br />

Descendu à la cuisine, je fus surpris d’y trouver<br />

quelqu’un attablé avec mon grand-père. Ils discutaient<br />

du temps autour d’un verre de vin.<br />

« Qui c’est maman ? Qui c’est ?<br />

C’est Jean-Baptiste Bezincq, de Bilhères. Il vient pour<br />

les cochons ».<br />

Elle ne m’en dit pas davantage et se mit à faire la<br />

vaisselle. Et moi j’attaquais mon petit déjeûner.<br />

Nous avions en effet une portée de jeunes cochons. Il<br />

y en avait huit, déjà grandets, dans une loge, séparés de<br />

leur mère qui n’avait plus de lait.<br />

Chez nous, vu que nous avions un moulin, nous faisions<br />

ce petit élevage. Il y avait trois loges, dans la basse-cour,<br />

près du poulailler, au pied de la maison.<br />

Quand ces petits cochons étaient nés, j’allais tous les<br />

jours leur rendre visite, surtout sans ouvrir la porte. Leur<br />

mère, la truie n’était pas commode et ne voulait pas être<br />

dérangée. Je profitais de la tétée que ces petits diables<br />

prenaient en commun pêle-mêle, contre la mère couchée<br />

sur le flanc. Ils se piétinaient les uns les autres, chacun<br />

empoignant une grosse tétine et avalant jusqu’à s’étouffer<br />

le bon lait nourrissant.<br />

Touts petits, ils étaient si mignons que c’en était<br />

attendrissant. A cet âge là, il ne fallait surtout pas que la<br />

mère en écrase un en se couchant. Pardi, c’était une bête<br />

qui faisait bien 200 kilos. C’aurait été dommage.<br />

Les deux buveurs se levèrent enfin et je les suivis dans la<br />

basse-cour. Jean-Baptiste avait dans les mains une trousse<br />

noire qu’il posa sur une pierre devant la porcherie. Il prit<br />

ses lunettes et ouvrit la trousse. J’eus le temps d’y voir<br />

une grosse aiguille, à la pointe recourbée, déjà enfilée de<br />

fil blanc, une grande fiole pleine de liquide et un joli petit<br />

couteau à manche court, à la lame tranchante, de forme<br />

arrondie.<br />

Mon grand-père ouvrit la loge des petits et vite, en saisit<br />

un par la pate de derrière, d’une poigne vigoureuse. On<br />

entendit aussitôt des cris perçants qui retentirent dans<br />

tout le quartier. Il le passa à Jean-Baptiste en lui disant :<br />

« c’est un mâle ».<br />

Jean-Baptiste, aussi sec, renversa le goret sur le flanc<br />

gauche et brutalement le maintint plaqué au sol sous son<br />

sabot. Malgré les cris du pauvre petit, d’un geste vif de<br />

sa lancette, il lui fit une entaille au creux du flanc droit,<br />

plongea deux doigts dans ses entrailles et sortit une<br />

glande grosse comme un noyau de pêche, la fendit avec<br />

son couteau, la vida et jeta au loin son contenu. Un vieux<br />

canard passant par là n’en fit qu’une bouchée. Ce n’était<br />

pourtant pas bien appétissant.<br />

Sans perdre un instant, notre chirurgien retira une<br />

seconde glande du ventre du petit et fit de même. Et le<br />

canard, encore lui, en fit profit. Tandis que le goret<br />

hurlait toujours, le temps de s’essuyer les doigts, il saisit<br />

l’aiguille toute enfilée, prête à servir et, en deux temps<br />

trois mouvements, il fit trois gros points sur la boutonnière<br />

béante. Un nœud pour arrêter le fil, un peu de liquide de<br />

la fiole vite ouverte et voilà le travail.<br />

L’homme leva le pied ; le porcelet se mit debout, tout<br />

dolent, assommé d’avoir tant souffert et, tout autant<br />

d’avoir tant crié. Moi aussi, j’avais souffert devant tant<br />

de brutalité mais j’avais serré les dents. C’était nouveau<br />

et je voulais voir la suite.<br />

9


10<br />

C’est ainsi que j’assistais à toutes les interventions avec<br />

cette différence que, quand c’était une jeune truie, notre<br />

« boucher » chirurgien prélevait dans les tripes, un joli<br />

bout de boyau rose et tendre où, délicatement il faisait un<br />

petit nœud bien serré. Le surplus du boyau était tranché et<br />

jeté aux poules plus rapides cette fois-ci que les canards<br />

et tout aussi voraces.<br />

Jean-Baptiste TRÉSARIEU-BESINQ vers 1950 avec<br />

son fils Eugène et sa fille Joséphine.<br />

Pendant les jours suivants nos jeunes pensionnaires<br />

furent mis à la diète. J’allais les voir quand ils sortaient.<br />

Je ne pouvais détacher mon regard de cette vilaine<br />

cicatrice que chacun portait à son flanc. Elle était rouge<br />

et enflammée et je vous assure qu’aucun d’eux ne faisaient<br />

des galipettes après les poules. Ils marchaient tous dans<br />

la cour avec beaucoup de précautions, comme sur des<br />

œufs.<br />

Les jours passèrent et tout rentra dans l’ordre, ce n’était<br />

plus qu’un mauvais souvenir.<br />

____________<br />

Les derniers « crestadous » bilhèrois<br />

Le mot hongreur (en béarnais crestadous) dérive de «<br />

hongre », cheval castré. Initialement ceux qui exerçaient<br />

cette spécialité étaient aussi appelé « châtreurs ». Les<br />

Ossalois, qui avaient acquis une grande dextérité dans<br />

cette spécialité, se la transmettaient de génération<br />

en génération. Les hongreurs apportaient un revenu<br />

complémentaire très substantiel et leurs familles étaient<br />

parmi les plus aisées de la vallée et avaient les plus belles<br />

maisons. Ils castraient surtout les chevaux, taureaux, ânes<br />

mais également les autres animaux domestiques porcs,<br />

poulets, chats.<br />

Comme chaque commune avait son territoire en Espagne<br />

ou au Portugal. Grâce à leur savoir faire, ils faisaient<br />

face aux autres concurrents, notamment les gitans et les<br />

ouvriers agricoles qui tentaient d’exercer cette activité.<br />

Ils avaient acquis la confiance des propriétaires ibériques.<br />

Ils ont résisté jusqu’à la guerre de 1914 et même un peu<br />

après à la concurrence des vétérinaires de plus en plus<br />

nombreux et attirés par cette activité lucrative.<br />

(1) HISTOIRE ET MÉMOIRE D’OSSAU<br />

adresse postale : Maison Souverbie<br />

Quartier de Ourdos<br />

64260 BILHÈRES<br />

Site internet : www.bilheres.com<br />

Suite de la page 8<br />

Lous moulîs qu’abèn dûes moules, l’ûe tau blat e<br />

l’àutẹ tau milhoc e àutẹs grâs. A la sesoû dous péleporcs<br />

que calè harîe de milhoc passade au sedas ta ha<br />

miques e escautoû. L’escautoû que-s minyabe caut<br />

dap salat ou rét en gourmantè roustit dap sùcrẹ.<br />

Lou mestié de mouliè, coum tan d’àutẹs mestiés<br />

qui hasèn lou cimén de la poupulacioû, qu’an<br />

desparescut chic à chic au proufit d’ûe fayçoû de<br />

bìbẹ diferénte.<br />

Denise Plandé – Hilhe de mouliè


Que-m souy maridade que y a cinquante ans. Que souy<br />

de la darrère generacioû de gouyates qui ne boulèn pas<br />

méy demoura à la campagne, ta nou pas bìbẹ coum las<br />

loues mays. La bile qu’ère û loc qui atirabe la yoenésse.<br />

De’quéth téms, lou certificat d’estùdi qu’ère lou soul<br />

diplòmẹ qui abi. Que calè qu’anèssi ha aulhou ? Ne<br />

counechi pas arré sus la countabilitat, e gestioû ne<br />

s’en y parlabe pas, qu’enteni soubén dìsẹ : Ta qué sabé<br />

méy, ta ha ûe paysane que-n sàbẹn toustém prou ». Que<br />

bibèm dap lous paréns, dounc qu’èren<br />

éths qui coumandaben, qui at miaben<br />

tout, e à nousauts de ha ço qui calè.<br />

Qu’ère quàuqu’arré qui pesabe û drin.<br />

Û bèth die, que troubèy s’ou<br />

yournau ûe hoélhe d’inscripcioû, qui<br />

proupousabe û estàdyẹ de fourmacioû<br />

au mestiè de paysane, d’ûe durade de<br />

200 ores. Que hiquèy aquére hoélhe<br />

de coustat e ni pensèy pas méy. Û die<br />

au marcat d’Ortès, que rencountrèy ûe<br />

amigue e que parlèm d’aquéth estàdyẹ,<br />

ére que-u hasè. Que-m digou qu’ère<br />

hère interessén. Tournade à case, e dap<br />

l’abis dou mé òmi ; que-m descidèy e<br />

que parti enta d’aquét estàdyẹ.<br />

Que-m troubèy dap 18 yoénes<br />

paysanes à Piéts. Que boulèm counéchẹ e aprénẹ<br />

àutẹ cause que d’apastura pouralhe ou lapîs. Que-s<br />

troubàbem toutes semmanes, e aco pendén quoàtẹ més.<br />

Quoàtẹ més ? Quin at ban prénẹ à case ?<br />

Lou purmè die qu’esté de prou mau ha e hère<br />

lounc, que-m semblabe esta tournade à l’escole. Lou<br />

proufessou n’arrestabe pas de parla : estatistiques,<br />

bilans, perspectives, rendeméns, ne sabi pas qu’existabe<br />

tout aco. Ne-m enteressabe pas dehèt. Que-m semblabe<br />

pèrdẹ téms. Lou noùstẹ formatou qu’ère pacién, hère<br />

coumòdẹ e coumpetén. Û gran merite qui a abut, qu’éy<br />

d’arriba a-s ha coumprénẹ toutes aquéres leçoûs dap<br />

lou sourire. Qu’éy û hort boû soubenì d’aquéth òmi.<br />

Per mouméns, que-ns arribabe d’esta û drin distrèytes,<br />

que pensàbem au tribalh de case, aus maynàdyẹs qui<br />

èren sus la surbelhénse de la bèle-may, à l’òmi qui hasè<br />

chéns nousàutẹs. Maugrat lous àdyẹs diferéns, que-s en<br />

entenèm plâ amasses. N’abèm pas qu’ûe idée au cap :<br />

coumprénẹ ço qui anabe debiénẹ ûe exploitacioû enta<br />

poùdẹ ayda lous noùstẹs òmis, p’ou mouyén de ço qui<br />

Que Y a DIes…<br />

Û bèth die, que<br />

troubèy s’ou<br />

yournau ûe<br />

hoélhe<br />

d’inscripcioû,<br />

qui proupousabe<br />

û estàdyẹ de<br />

fourmacioû<br />

au mestiè de<br />

paysane…<br />

aprenèm. Que coumprenèm que quàuqu’arré qu’ère en<br />

trî de cambia déns lou mestiè de paysâ, e que, û die,<br />

la noùstẹ ayude qu’estérẹ utìlẹ. Que seguìbi lous cours<br />

regulieremén. Que-n parlaben soubén à taule enta que<br />

touts qu’estéssẹn au courén. Dinc’aquiu lou bèu-pay<br />

n’abè pas dit arré, més quoan bi que preni plasé à ço<br />

qui hasi, e que continuàbi à ana taus cours, que sabouy<br />

de la manière qui-m at digou que n’ère pas d’acor :<br />

Labéts qu’éy tu qui bas coumanda,<br />

qui bas ha marcha l’endrét, aucupa-t<br />

dous engrèchs, adare aci ?<br />

Que coumpreni que troubèssẹ lou<br />

cambiamén drin hort, you, ûe hémne<br />

passa deban l’òmi, més que sabi que<br />

l’òmi e la bèle-may qu’èren d’acor de<br />

ço qui hasi, labéts que dechèy dìsẹ, e<br />

que hasouy semblans de nou pas abé<br />

entenut. Ço qui ère demandat en ûe<br />

hémne qu’ère la mediche cause despuch<br />

generacioûs, ha la cousine, tribalha, ha<br />

e eslheba lous maynàdyẹs. N’ère pas<br />

à la hémne d’ana segui las reunioûs,<br />

abança-s à descida ço qui sembleré plâ<br />

enta la familhe. La bèle-may que-m<br />

disè qu’ère toustém estade ûe gouye.<br />

You n’at preni pas atau. Que bouli que<br />

y aboùssẹ û cambiamén, e qui éy estat, en ha miélhẹ. Si<br />

ne debisàbi pas dou mé estàdyẹ, n’éy pas lou bèu-pay<br />

qui-m pausabe questioûs.<br />

Que prenouy ahide à ço qui hasi, e que bi bìstẹ que<br />

l’estàdyẹ qui abi hèyt, n’ère pas téms pergut. Qu’èri<br />

abituade à tribalha, que countinuèy. Més que-m<br />

rendouy hort utìlẹ déns ço qui abèn l’abitude d’apera<br />

la paperasserie. Qu’éy atau qui abém toustém marchat<br />

amasses dap lou mé òmi, tau bê de touts.<br />

Poùdẹ parti de case pendén û die per semmane<br />

qu’esté ûe tirade en daban tarrìblẹ déns las fayçoûs de<br />

ha de la yoenésse qui arribabe. Qu’éy estat û bounur<br />

ta you. Que-m arribe encoère de-s tourna trouba entér<br />

« stagières », que-ns abém toutes goardat û soubenis<br />

qui ne-s desbroumbera pas yaméy.<br />

11<br />

Sylviane CAMGUILHEM


12<br />

Que-m souBIénI…<br />

Que-m soubiéni dou bal oun estés aban-hèyte,<br />

Permou d’abé cregut qu’abi lou co pesan,<br />

D’abitude pourtan qu’ères purmè retrèyte,<br />

Més aquét sé l’amou que-t baylabe en passan...<br />

Tu qu’abès héns lous oélhs coum ûe gourgue blue...<br />

Si n’abi hèyt repè, que m’y seri negat…<br />

Permou qu’èri deya lou pescàyrẹ de lue<br />

E lou drin auruguè qui souy toustém estat…<br />

Lhèu qu’abi sus lou froun quàuquẹ crum de tristèsse ?<br />

Lhèu qu’abi l’èr d’esta quàuquẹ drin estranyè ?<br />

Tu labéts que rebès que dab drin de tendrèsse,<br />

Que-m poudès counsoula dou moùndẹ mensounyè…<br />

Qu’ères tout coùntrẹ you, à mieytat susmetude,<br />

Prèste à-m proumétẹ tout chéns passa per l’auta…<br />

Més you, de-m pèrdẹ loégn qu’abi prés l’abitude,<br />

Quoan cén mile saunéys e-m bienèn empounta…<br />

Pourtan, b’ères beroye en la toûe inoucénce !<br />

Que-t bedi coum la flou dou lìri qui s’ourbéch…<br />

E lou co partadyat d’ûe estrànyẹ doulénce<br />

Que-m disè : « Qu’as lou choès : Demoure-t ou partéch ! »<br />

Tu, que m’aurés ploumat enta debiénẹ sàyẹ<br />

Ou qu’aberés sayat… Més quin trouba la pats<br />

Quoan se soun palherats à l’abenture màyẹ,<br />

E quoan se crédin hèyts enta d’àutẹs coumbats… ?<br />

E l’ausèt blu, aurés poudut que nou-m reguèssẹ ?<br />

Lou saunéy d’û gouyat, e-s pot encayoula ?<br />

E lou mé co, b’aurés soufèrt que s’en anèssẹ,<br />

Adescops loégn de tu, loégn de tout, per dela…<br />

Que m’an toustém yumpat las cantes las méy holes,<br />

E n’èy poudut au gran yaméy, ha-les cara !<br />

E s’abès debinat las mies ninaroles,<br />

Que souy segu que t’aberén hèyte ploura…<br />

E d’abé pressentit d’abance aquéres larmes<br />

N’èy pas boulut de tu, counéchẹ arré de méy,<br />

E que m’en souy anat, arnesat d’àutẹs armes,<br />

Sus lou camî pergut d’oun nou tournen yaméy.<br />

E pourtan, empensat drin méy à cade die,<br />

Quoan lou sourélh s’abache à plasé sus la bat,<br />

Chéns tesic ni degrèu, presqu’au cap de la bie,<br />

Ço qui-m boulès balha, n’at èy pas desbroumbat…<br />

Alexis<br />

Lou bin e cinc d’Aoust 2012, à Moumas.<br />

Reprise des cours pour<br />

apprendre le gascon / béarnais<br />

COURS dE GASCON<br />

PARIS : Maison de l’Aquitaine, 21 rue des Pyramides,<br />

Métro Pyramides, le mardi de 17 h 30 (début de rencontre) ou<br />

18 h (début du cours proprement dit) à 19 h 30, à partir du 16<br />

octobre; renseignements au 01.47.02.03.20.<br />

__________<br />

COURS dE BéARNAIS<br />

OLORON : tous les mercredis de 17 à 19 h<br />

(débutants à 17 h et confirmés à 18 h)<br />

à la salle n° 3 du Centre Municipal d’Animation de Notre<br />

Dame,<br />

rue de Sègues.<br />

Contact : 06 85 18 10 54<br />

GAN : tous les jeudis à la zone artisanale de la tuilerie,<br />

salle N° 3 ou salle bleu, de 18 h 30 à 20 h.<br />

Contact : 06 83 96 56 22<br />

NAVARRENX tous les jeudis de 17 h 30 à 19 h 00 à la salle<br />

n°5 de la mairie.<br />

Contact : 05 59 66 01 81<br />

PAU tous les jeudis de 18 h. à 19 h. 30<br />

à la MJC du Laü – avenue du Loup – 64 Pau<br />

Contact : 05.59.14.15.00<br />

ARZACQ : tous les lundis de 20 h à 21 h. 30<br />

à la Maison des formations.<br />

LEMBEYE : un jeudi sur deux de 20 h à 21 h 30<br />

au Presbytère<br />

PONTACQ : tous les vendredis de 18 h à 19 h 30<br />

à la Maison Rey<br />

NAY : tous les mardis de 18 h à 19 h 30 (confirmés)<br />

tous les mercredis de 18 h à 19 h 30 (perfectionnement)<br />

________<br />

dANSES BéARNAISES<br />

OLORON : un lundi sur deux, de 20 h 30 à 22 h<br />

à la salle n° 3 du Centre Municipal d’Animation de Notre<br />

Dame, rue de Sègues.<br />

Contact : 06 85 18 10 54<br />

__________<br />

CHANTS TRAdITIONNELS BéARNAIS<br />

OLORON un lundi sur deux, de 20 h 30 à 22 h<br />

à la salle de spectacle du Centre Social « La Haut »<br />

25 place Saint-Pierre - 64400 Oloron.<br />

Contact : 06 85 18 10 54

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