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Le Nord

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4 DÉCENTRALISATION & GOUVERNANCE LOCALE<br />

Bonne gouvernance locale et développement<br />

Pour une société civile dynamique.<br />

Une cinquantaine de personnes issues d'organisations de la société civile (OSC) au Yatenga ont participé<br />

du 19 au 21 avril 2011 à un atelier d'échanges sur la bonne gouvernance et le développement.<br />

L'objectif de cet atelier organisé par le Mécanisme africain d'évaluation par les pairs(MAEP) avec<br />

l'appui de la Fondation Hanns Seidel, est d'éclairer les acteurs de la société civile au Yatenga sur<br />

la place qu'ils doivent occuper et le rôle qu'ils peuvent jouer dans la promotion de la bonne gouvernance.<br />

Dans l'entretien qui suit le Secrétaire permanent du MAEP, Jean-Baptiste Natama apprécie<br />

l'action de la société civile dans la promotion de la bonne gouvernance, la crise que traverse notre<br />

pays. <strong>Le</strong> coordonnateur de la Fondation Hanns Seidel Pascal Thombiano, lui présente sa structure<br />

et ses domaines d'intervention.<br />

Que vise le MAEP en<br />

organisant une formation<br />

sur la bonne gouvernance<br />

et le développement<br />

au profit des<br />

organisations de la<br />

société civile de la<br />

région du <strong>Nord</strong> ?<br />

<strong>Le</strong> déficit de la bonne<br />

gouvernance ralentit les<br />

efforts que les uns et les<br />

autres déploient pour son propre épanouissement<br />

et le développement du pays. En clair, l'objectif visé<br />

par le MAEP est d'amener la société civile à jouer<br />

sa partition dans la construction d'une société paisible<br />

et stable. Cela implique la mise en place de<br />

mécanismes pour assurer le respect des droits de<br />

l'homme, la séparation des pouvoirs, l'efficacité et<br />

l'équité dans la délivrance du service publique.<br />

Qu'est-ce qui caractérise la bonne gouvernance<br />

?<br />

Succinctement, je dirai que la bonne gouvernance<br />

pourrait se définir comme l'ensemble des mesures<br />

mises en œuvre pour assurer et optimiser la gestion<br />

des affaires publiques sur le plan économique, politique,<br />

social et administratif. Elle se fonde sur la<br />

participation des citoyens aux prises de décision, et<br />

leur implication pour une gestion transparente, efficace,<br />

efficiente et d'équité des affaires de la cité<br />

Comment appréciez -vous les actions des<br />

OSC de la société civile de nos jours ?<br />

Disons que la société civile elle-même est confrontée<br />

à des déficits de bonne gouvernance. Elle a<br />

besoin d'être mieux structurée, mieux formée avec<br />

à sa tête des dirigeants consciencieux et engagés.<br />

Sur le terrain, le MAEP conduit des activités de<br />

sensibilisation ,d'information et de formations à<br />

travers des conférences et des ateliers pour permettre<br />

aux différentes couches sociales de s'approprier<br />

les enjeux et les avantages liés à la bonne gouvernance.<br />

D'autres organisations travaillent également<br />

pour donner plus de dynamisme aux actions de la<br />

société civile. L'idéal c'est de parvenir à une union<br />

des forces, à une synergie d'actions. <strong>Le</strong> travail de la<br />

promotion de la bonne gouvernance exige l'émergence<br />

d'une attitude, d'un nouveau comportement.<br />

<strong>Le</strong>s actions individuelles conduites par telle ou telle<br />

structure ne sont pas à négliger, mais c'est quand les<br />

actions seront vraiment élargies et étendues de<br />

façon verticale et horizontale que les populations<br />

vont pouvoir elles-mêmes adopter les valeurs qui<br />

sont celles de la bonne gouvernance. Pour relever<br />

le déficit de la bonne gouvernance, il faut des<br />

citoyens actifs et non des sujets passifs qui subissent<br />

des modes de gouvernances conduites en solitaire<br />

par les décideurs.<br />

Quelle lecture faites-vous de la crise qui secoue<br />

le Burkina Faso depuis le mois de février 2011 ?<br />

<strong>Le</strong> déficit du dialogue social a favorisé l'exacerbation<br />

de cette crise. Je pense que le Chef de l'Etat et<br />

son nouveau gouvernement ont rapidement pris la<br />

mesure de la situation. Il y a d'abord les rencontres<br />

organisées par le Chef de l'Etat pour recueillir les<br />

préoccupations des citoyens et ensuite celles tenues<br />

par les membres du gouvernement. C'est ce que le<br />

MAEP avait perçu à travers son rapport en soulignant<br />

que les cadres de dialogue devraient être<br />

renforcés. La réaction du gouvernement dans la<br />

mise en œuvre de cette recommandation a été un<br />

peu lente et la cocotte minute à fini par sauter.<br />

Maintenant que le gouvernement a compris la<br />

nécessité de ce dialogue là, il faut qu'il travaille à le<br />

pérenniser en créant des cadres. Tout le monde doit<br />

se sentir concerné par la vie de la cité. Pour la<br />

conduite des affaires de la cité, il est difficile de parvenir<br />

à l'unanimité dans les choix, mais on peut<br />

parvenir au consensus. Ce consensus là, ne peut<br />

être obtenu qu'à travers le dialogue<br />

Pascal Thombiano, coordonnateur de la<br />

Fondation Hanns<br />

Seidel pour le Burkina.<br />

Pouvez-vous nous présenter<br />

la fondation<br />

dont vous assurez la<br />

coordination au<br />

Burkina Faso ?<br />

La fondation Hanns<br />

Seidel est une ONG allemande<br />

qui est arrimée a<br />

un parti politique et qui tire principalement ses ressources<br />

du Budget allemand. Cette fondation est<br />

née après la deuxième guerre mondiale précisément<br />

dans les années 1960. A l'époque les alliés ont<br />

vu la nécessité pour le peuple Allemand de promouvoir<br />

le civisme au sein de leurs communautés.<br />

C'est dans ce sens que des fonds ont été dégagés<br />

pour susciter la naissance des fondations pour que<br />

chaque parti politique allemand puisse promouvoir<br />

le civisme. L'expérience a été très concluante et les<br />

allemands ont décidé de la partager avec d'autres<br />

pays à travers le monde. De nos jours la Fondation<br />

Hanns Seidel est présente dans 70 pays issus de plusieurs<br />

continents. Pour ce qui concerne l'Afrique de<br />

l'Ouest, le siège de la Fondation est à Accra avec<br />

une représentation au Burkina dont je suis le<br />

Coordonnateur. Au Burkina, la Fondation travaille<br />

avec trois partenaires. Il s'agit du Mécanisme<br />

Africain d'évaluation par les pairs (le MAEP) qui a<br />

pour domaine d'action la promotion de la bonne<br />

gouvernance, le Réseau d'initiative des journalistes<br />

(RIJ) qui œuvre pour l'ancrage d'un journalisme<br />

professionnel et de développement. Notre troisième<br />

partenaire est la commune de Yako avec<br />

laquelle, nous mettons en exécution un projet pilote<br />

sur le civisme fiscal. J'insiste pour dire que les résultats<br />

de ce projet -pilote avec la commune de Yako,<br />

nous donnent des satisfactions. De nos jours, les<br />

citoyens de Yako ont compris la nécessité pour eux<br />

de payer les taxes parce qu'ils savent à quoi elles<br />

sont destinées. Si vous jetez un coup d'œil sur les<br />

statistiques du taux de recouvrement à Yako, les<br />

indicateurs sont en hausse.<br />

Concrètement, quels types d'accompagnements<br />

vous accordez à ces trois partenaires ?<br />

Notre accompagnement est technique et financier.<br />

En début d'année, chaque partenaire élabore un<br />

programme d'activités annuel et nous leur apportons<br />

les fonds nécessaires pour la mise en œuvre.<br />

Nous les assistons aussi techniquement pour permettre<br />

une meilleure exécution du programme d'activités.<br />

Avez-vous en projet de soutenir d'autres structures<br />

?<br />

Nous réfléchissons sur les conditions d'élargissement<br />

du nombre des partenaires. Nous avons<br />

entrepris des démarches avec certains ministères<br />

notamment le ministère de la Fonction publique, la<br />

Justice et l'Administration territoriale avec lesquels<br />

nous envisageons travailler toujours avec une forte<br />

implication de la société civile comme actrice d'exécution<br />

et de promotion des activités sur le terrain<br />

Propos recueillis par Jules Zongo.<br />

l<br />

E n<br />

<strong>Le</strong> <strong>Nord</strong> - du 16 Juillet au 16 Août1- N°15<br />

Coopérations décentralisées France-Burkina Faso<br />

La coopération Chambéry-Ouahigouya citée comme exemple<br />

La célébration du 20ème anniversaire de la Coopération décentralisée Chambéry-Ouahigouya a<br />

été marquée par la tenue les 24, 25 juin 2011 du forum des coopérations décentralisées engagées<br />

entre la France et le Burkina Faso. Plusieurs communes françaises et burkinabés ont pris part<br />

aux échanges.<br />

nombre de partenariat<br />

avec les villes<br />

françaises, le Burkina<br />

Faso avec 180 partenariats<br />

occupe la tête de<br />

peloton dans le pôle<br />

Afrique Subsaharienne<br />

regroupant 8 " groupes<br />

pays " : le Benin, le<br />

Burkina Faso, le Mali, la<br />

Mauritanie, le Niger, le<br />

Sénégal, le Togo et<br />

Madagascar. A entendre<br />

Nicolas Vernon, le président<br />

de l'association<br />

Chambéry-Ouahigouya<br />

le ministre délégué chargé des collectivités territoriales<br />

du Burkina, Toussaint Abel Coulibaly, la<br />

mobilisation financière à travers les différentes coopérations<br />

avec son pays se chiffre à 108 milliards de<br />

francs CFA entre 2007 et 2009. Pour le représentant<br />

des Cités Unies France Stéphane Valli, la coopération<br />

entre Chambéry et Ouahigouya est un partenariat<br />

particulier dans le groupe pays et même au<br />

sein de l'association Cités Unies France. " C'est un<br />

partenariat mythique, une référence pour nombre de coopération,<br />

un exemple pour ceux qui souhaitent s'engager sur la<br />

voie de la coopération décentralisée " a-t-il témoigné. Nicolas<br />

Vernon, le président de l'association Chambéry-<br />

Ouahigouya, dévoile le secret de la réussite de cette coopération<br />

" Ne pas faire de l'humanitaire mais coopérer sur des<br />

projets autour desquels se retrouvent les populations des deux<br />

territoires ". En plus de l'appui accordé aux différents<br />

services de la mairie, de nombreuses structures<br />

bénéficient des retombées de cette coopération. Il y<br />

a la coopération hospitalière entre le Centre hospitalier<br />

régional de Ouahigouya et celui de Chambéry,<br />

marquée par des missions chirurgicales et des<br />

échanges entre médecins, pharmaciens, laborantins,<br />

élèves infirmiers et infirmières, personnel administratif.<br />

Dans le milieu associatif, l'association Etre<br />

comme les autres ECLA a été l'un des premiers<br />

acteurs de cette coopération, avec le projet " vélos<br />

pour Ouahigouya ". Plus de 6000 vélos collectés à<br />

Chambéry ont été envoyés à Ouahigouya et revendus<br />

à un prix social. ECLA a également conduit un<br />

projet d'épargne et de crédit. <strong>Le</strong> partenariat avec<br />

l'association Appui moral, matériel et intellectuel à<br />

l'enfant AMMIE s'est soldé par la mise en place<br />

d'une librairie papeterie communautaire et d'un<br />

Centre d'information, de prévention et de prise en<br />

charge du VIH/SIDA. L'association des femmes<br />

burkinabés de Ouahigouya(AFBO) a conduit le<br />

projet de lutte contre la malnutrition et la revue "<br />

Regard de femmes " coécrite par des femmes du Sud et<br />

du <strong>Nord</strong>. Quant à l'association pour le soutien des<br />

enfants déshérités, elle est bénéficiaire d'un appui<br />

pour la prise en charge des enfants déshérités et<br />

pour la construction d'un centre d'accueil. D'autres<br />

L'adjoint au maire de la commune de Ouahigouya<br />

Amidou Ouédraogo et le responsable de l'équipe<br />

technique de la coopération Chambéry -Ouahigouya<br />

Issaka Sawadogo sont revenus de Chambéry avec de<br />

bonnes nouvelles. Il s'agit de cinq(5) conventions<br />

signées, sur la base du programme 2011-2012.<br />

Nous vous proposons l'intitulé. " Conformément au protocole<br />

de coopération pluriannuel qui prévoit " l'élaboration des<br />

conventions techniques opérationnelles régissant les modalités de<br />

fonctionnement et d'organisation de toutes les actions engagées dans<br />

le cadre de la coopération et sur la base du programme 2011-<br />

2012, les conventions sont élaborées et signées par les différentes<br />

parties prenantes. "<br />

1 Convention sur le " renforcement des capacités du Conseil<br />

municipal de la commune de Ouahigouya " entre la Mairie de<br />

Ouahigouya , la ville de Chambéry et l'association<br />

Chambéry Ouahigouya,<br />

2 .convention sur le renforcement de la coordination<br />

générale et des directions de la mairie de Ouahigouya "<br />

entre la mairie de Ouahigouya, la ville de Chambéry et<br />

associations comme AVM, AEFAC, conduisent des<br />

activités soutenues par cette coopération. Celle-ci<br />

se ressource surtout à travers le festival lafi bala<br />

organisé chaque deux ans à Chambéry, alliant festivités,<br />

intérêts économiques et mobilisation<br />

citoyenne. <strong>Le</strong> président de l'association Chambéry-<br />

Ouahigouya, Nicolas Vernon précisera qu'au sortir<br />

de l'édition 2009 du festival Lafi Bala, les artistes<br />

burkinabés ont engrangé une somme d'environ 39<br />

millions de Francs CFA. L'un des projets phares en<br />

cours actuellement et qui fait beaucoup plus d'attention<br />

est celui de l'accès à l'eau potable devant<br />

rapprocher le liquide précieux à 25000 personnes<br />

des 37 villages rattachés à la ville de Ouahigouya.<br />

Sans tomber dans l'autosatisfaction, le maire de la<br />

<strong>Le</strong> Maire de Chambery à côté du ministre<br />

Toussaint Abel COULIBALY<br />

ville de Chambéry, Bernadette Laclais, relève qu'il y<br />

a toujours des efforts à faire. " Il faut que nous sachions<br />

nous adapter à la nouvelle situation. En vingt ans, beaucoup<br />

de choses ont changé. Quand nous avons démarré notre coopération,<br />

nous pensions que notre système économique était<br />

solide. Nous sous- estimions aussi le problème de changement<br />

climatique. Aujourd'hui, c'est aussi au Sud que les conséquences<br />

sont les plus catastrophiques. <strong>Le</strong> message que nous<br />

devons faire passer est que la solidarité avec le Sud est une<br />

exigence " se convainc, le maire de la ville de<br />

Chambéry. Et Véronique Moreira Vice-présidente<br />

Région Rhône Alpes, déléguée aux solidarités internationales<br />

de renchérir " près de un milliard d'êtres<br />

humains ne mangent pas à leur faim, le plus souvent des femmes.<br />

Près de deux milliards de personnes vivent dans l'extrême<br />

pauvreté et subissent la privation de leurs droits. La<br />

coopération décentralisée n'a pas de sens si la volonté politique<br />

internationale ne s'exerce pas à la mesure des catastrophes<br />

éthiques et écologiques en cours et à venir " avant de<br />

plaider pour l'émergence d'une " Citoyenneté monde,<br />

dans une société monde ". Pour faire face à ces défis,<br />

les participants ont orienté les débats sur la valorisation<br />

de la coopération décentralisée et son intérêt<br />

local, la culture comme facteur de développement,<br />

l'appui à la maîtrise d'ouvrage, la coopération au<br />

service de la mobilisation du territoire et des<br />

citoyens, la mutualisation des actions.<br />

BHO<br />

Cinq nouvelles conventions signées.<br />

l'association Chambéry -Ouahigouya.<br />

3. convention sur " l'appui à la mise en œuvre de projets de<br />

services " entre la mairie de Ouahigouya, la ville de<br />

Chambéry et l'association Chambéry Ouahigouya.<br />

4. convention sur " l'appui à la mise en œuvre de la politique<br />

culturelle de la commune de Ouahigouya " entre la mairie de<br />

Ouahigouya, la ville de Chambéry et l'association<br />

Chambéry-Ouahigouya.<br />

5 Convention sur la mise en œuvre du PCD/AEPA de<br />

la commune de Ouahigouya.<br />

3. Conventions de financement entre la mairie de<br />

Ouahigouya et chacune des associations dont le projet a<br />

été retenu suite à l'appel à projet<br />

4. Convention sur " l'appui aux initiatives dans le secteur économique<br />

" entre la mairie de Ouahigouya , la ville de<br />

Chambéry et l'association Chambéry-Ouahigouya.<br />

5. conventions de financement entre la mairie de<br />

Ouahigouya et chacun des porteurs de projets économiques.

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