Couverture2 rapp - Observatoire du Sahara et du Sahel
Couverture2 rapp - Observatoire du Sahara et du Sahel
Couverture2 rapp - Observatoire du Sahara et du Sahel
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
RAPPORT<br />
ETAT DE RÉFÉRENCE DES OBSERVATOIRES DU<br />
DISPOSITIF NATIONAL DE SURVEILLANCE<br />
ENVIRONNEMENTALE AU MALI<br />
DNSE/MALI
I. INTRODUCTION<br />
La gestion rationnelle des milieux <strong>et</strong> des ressources naturelles prônée par les Conventions<br />
internationales sur l’environnement, passe nécessairement par l’amélioration des<br />
connaissances des mécanismes de dégradation des terres con<strong>du</strong>isant à la désertification.<br />
Assimilée à tort, à l’origine à l’avancée <strong>du</strong> désert, la désertification désigne aujourd’hui plus<br />
largement la dégradation <strong>du</strong> potentiel biologique des terres <strong>et</strong> de leur capacité à répondre aux<br />
besoins des populations qui y vivent (Corn<strong>et</strong> , 2002 ; Genin <strong>et</strong> al, 2006). La définition<br />
privilégiée adoptée fut celle de Dregne (1977). Celle ci donne une vision locale <strong>et</strong> plus<br />
détaillée des problèmes liés à la désertification, en particulier de la dynamique interactive<br />
spatiale <strong>et</strong> temporelle entre les ressources, les usages <strong>et</strong> les aléas climatiques à l’échelle<br />
locale. Il souligne que «la désertification est l’appauvrissement d’écosystèmes arides, semi-<br />
arides ou sub-humides sous les eff<strong>et</strong>s combinés des activités humaines <strong>et</strong> de la sécheresse. Le<br />
changement dans ces écosystèmes peut être mesuré en terme de baisse de la pro<strong>du</strong>ctivité des<br />
cultures, d’altération de la biomasse <strong>et</strong> <strong>du</strong> changement dans la diversité des espèces végétales<br />
<strong>et</strong> animales, d’une accélération de la dégradation des sols <strong>et</strong> de risque accrus pour l’existence<br />
des populations».<br />
Dans les pays sahéliens, l’agriculture <strong>et</strong> l’élevage demeurent comme les principales activités<br />
socio-économiques fondées sur l’exploitation des ressources naturelles renouvelables. Ces<br />
activités contribuent de manière déterminante à la satisfaction des besoins essentiels d’une<br />
grande partie des populations notamment en milieu rural où elles sont exercées par plus de<br />
90% des personnes qui y vivent. Fréquemment, la satisfaction des besoins pressants à court<br />
terme associée, avec les crises climatiques, démographiques <strong>et</strong> économiques imprévues,<br />
débouchent sur des pratiques néfastes d’utilisation des ressources naturelles con<strong>du</strong>isant à la<br />
désertification. De ce fait, la surexploitation des ressources naturelles <strong>et</strong> la perte <strong>du</strong> potentiel<br />
pro<strong>du</strong>ctif des terres constituent un obstacle important au développement de ces pays, pouvant<br />
aboutir à des catastrophes majeures difficilement réversibles : famine, abandon des terres,<br />
migrations forcées.<br />
Il est admis que le climat sahélien se caractérise par des écarts pluviométriques interannuels<br />
importants <strong>et</strong> par des successions d’années sèches. Les pays sahéliens après une période<br />
relativement pluvieuse de 1950 à 1967 sont entrés dans une phase climatique plus aride qui se<br />
poursuit malgré des années exceptionnelles de pluviométrie favorable enregistrées. Cela a<br />
provoqué un glissement général des isohyètes vers le sud <strong>et</strong> une modification des conditions
écologiques des grandes zones bioclimatiques à l’intérieur de ces pays. Ce glissement ou recul<br />
des isohyètes vers le sud est de l’ordre de 200 à 300 km environ (Leroux, 1995).<br />
C<strong>et</strong>te longue période de sécheresse, marquée par deux années particulièrment désastreuses<br />
(1974 <strong>et</strong> 1984) a « atteint une intensité, une extension <strong>et</strong> une <strong>du</strong>rée sans équivalence depuis<br />
l’origine des mesures pluviométriques » (Rognon, 1991, 1989).<br />
Il est évident que ce phénomène de changement climatique a eu d’importantes répercussions<br />
sur l’environnement <strong>et</strong> le milieu humain. Au niveau <strong>du</strong> secteur primaire, ces répercussions ont<br />
profondément affecté les différents systèmes <strong>et</strong> leur fonctionnement con<strong>du</strong>isant à la création<br />
de nouvelles stratégies d’adaptation (Jahiel, 1993).<br />
Les répercussions de ces perturbations climatiques sur le plan environnemental se sont<br />
soldées par une baisse généralisée <strong>du</strong> niveau des nappes phréatiques <strong>et</strong> une ré<strong>du</strong>ction <strong>et</strong>/ou<br />
modification de la composition floristique des écosystèmes pastoraux. Sur le plan agricole,<br />
elles ont entraîné une diminution au nord <strong>et</strong> une augmentation au sud des surfaces cultivées<br />
aux dépens des surfaces pastorales, une surexploitation des surfaces agricoles dans les zones<br />
de replis avec arrêt de jachères con<strong>du</strong>isant à un appauvrissement voir à une stérilisation des<br />
sols (Jahiel, op. cit ; Camara, 2007 <strong>et</strong> Koné, 2007).<br />
Sur le plan humain, les modifications de l’environnement suite au changement climatique,<br />
progressives mais souvent irréversibles, ont eu sur les populations des nombreuses<br />
conséquences. De ce fait, les populations pastorales possédant encore des troupeaux ont migré<br />
vers les pâturages <strong>du</strong> sud, tandis que les plus appauvries, incapables de reconstituer un<br />
troupeau, ont rejoint les agglomérations (Lazarev, 1989 .1993 ; Lazarev <strong>et</strong> Arab, 2002).<br />
Certaines tribus nomades se sont sédentarisées totalement ou partiellement autour des points<br />
d’eau <strong>et</strong> se sont reconverties dans l’agriculture ou le commerce de bétail. Au Mali, ce<br />
phénomène est très perceptible dans les zones nord <strong>et</strong> dans le bassin <strong>du</strong> fleuve Sénégal<br />
(Falmata, 2008). Des agriculteurs se sont reconvertis vers des pratiques agricoles <strong>et</strong> des<br />
cultures plus adaptées. La population active <strong>du</strong> secteur primaire s’est expatriée de façon<br />
temporaire (exode rurale) ou définitive vers les centres urbains en Afrique ou en Europe.<br />
Les pays sahéliens dont l’économie est dominée par le secteur primaire, ne peuvent réussir<br />
leur développement qu’en exploitant rationnellement leurs ressources naturelles (sols, eaux,<br />
faune <strong>et</strong> flore) afin d’améliorer la pro<strong>du</strong>ctivité des forêts, de l’agriculture, de la pisciculture,<br />
de l’élevage, la pro<strong>du</strong>ctivité étant un des principaux facteurs de la croissance.
En tout état de cause, selon Genin <strong>et</strong> al. (op. cit.), les sociétés rurales actuelles, leurs activités<br />
<strong>et</strong> les caractéristiques de leurs milieux contemporains sont le résultat d’une co-évolution qu’il<br />
y a lieu de comprendre pour dégager des éléments pertinents d’évaluation de la situation,<br />
identifier les seuils de rupture éventuels <strong>et</strong> envisager des trajectoires futures. Il s’agit donc<br />
« de rechercher comment les dynamiques sociales (pratiques familiales, culturelles,<br />
économiques) interfèrent sur les attributs vitaux (paramètres de structure ou de<br />
fonctionnement) des systèmes écologiques <strong>et</strong> inversement comment ceux-ci peuvent<br />
déterminer des changements sociaux <strong>et</strong> pro<strong>du</strong>ctifs » (Corn<strong>et</strong>, op ; cit. ; ROSELT/OSS, 2005,<br />
2004, 1997 <strong>et</strong> 1995).<br />
Le <strong>Sahara</strong>, le <strong>Sahel</strong> occidental <strong>et</strong> le <strong>Sahel</strong> oriental sont, parmi les régions <strong>du</strong> monde, les plus<br />
touchées <strong>et</strong> les plus vulnérables à la sécheresse <strong>et</strong> à la désertification (Flor<strong>et</strong> <strong>et</strong> Pontanier,<br />
1984). Elles forment ensemble l’espace circum-saharien (OSS, 2007).<br />
Face au phénomène, des engagements ont été pris au cours <strong>et</strong> après la Conférence des Nations<br />
Unies sur l’Environnement <strong>et</strong> le Développement (CNUED, 1992). Ils définissent les mesures<br />
à m<strong>et</strong>tre en place qui sont : l’Action 21, les Conventions internationales sur les Changement<br />
Climatiques Globaux <strong>et</strong> la Biodiversité, <strong>et</strong> la Convention Internationale sur la Désertification.<br />
Ces Conventions ne peuvent être appliquées qu’avec une bonne connaissance scientifique <strong>et</strong><br />
technique de l’évolution des systèmes écologiques <strong>et</strong> agro-écologiques. C’est dans c<strong>et</strong>te<br />
perspective que l’<strong>Observatoire</strong> <strong>du</strong> <strong>Sahara</strong> <strong>et</strong> <strong>Sahel</strong> (OSS) a lancé une série d’études <strong>et</strong> de<br />
consultations devant définir <strong>et</strong> m<strong>et</strong>tre en place un dispositif visant à :<br />
- mieux cerner l’ampleur <strong>et</strong> suivre l’évolution de la désertification <strong>et</strong> de la dégradation<br />
des terres dans les pays circum-sahariens ;<br />
- collecter les informations nécessaires pour approfondir l’analyse des causes <strong>et</strong> des<br />
eff<strong>et</strong>s des différents processus de dégradation <strong>du</strong> milieu ;<br />
- identifier des solutions perm<strong>et</strong>tant de faire face à ces problèmes <strong>et</strong>, fournir ainsi aux<br />
gestionnaires (décideurs politiques <strong>et</strong> utilisateurs) des éléments pertinents pour la prise<br />
de décision en vue d’assurer une gestion rationnelle des ressources naturelles pour un<br />
développement <strong>du</strong>rable.<br />
Ces études <strong>et</strong> consultations ont con<strong>du</strong>it à la création d’un Réseau d’<strong>Observatoire</strong>s de<br />
Surveillance Ecologique à Long Terme (ROSELT). Sur la base de l’expérience de ROSELT,<br />
l’OSS propose la mise en place progressive <strong>du</strong> « Dispositif National de Surveillance<br />
Environnementale » (DNSE) au niveau des pays en vue d’améliorer les connaissances en
question. A c<strong>et</strong> égard, il a pu mobiliser des moyens nécessaires à la mise en œuvre des DNSE<br />
dans quatre pays : Algérie, Mali, Niger <strong>et</strong> Tunisie.<br />
Le DNSE est composé d’observatoires légers de surveillance environnementale, représentatifs<br />
des principaux écosystèmes <strong>et</strong> agrosystèmes de chaque pays. Ce dispositif perm<strong>et</strong> d’évaluer<br />
régulièrement les facteurs moteurs <strong>et</strong> les pressions qui agissent sur les ressources naturelles. Il<br />
perm<strong>et</strong> ainsi d’alimenter les stratégies nationales de gestion des ressources naturelles. La<br />
surveillance environnementale sera faite à travers l’élaboration d’indicateurs identifiés<br />
notamment à partir <strong>du</strong> kit minimum de données ROSELT <strong>et</strong> dont l’extrapolation facilitera<br />
l’analyse de l’état de l’environnement à l’échelle locale <strong>et</strong> nationale. Ces observatoires légers<br />
<strong>du</strong> DNSE perm<strong>et</strong>tront d’alimenter en informations la mise en œuvre des plans d’actions des<br />
« Accords Multilatéraux sur l’Environnement » à travers le programme fédérateur « DOSE »,<br />
composé de la surveillance environnementale, l’alerte précoce <strong>et</strong> le suivi évaluation.<br />
La présente étude sur l’état de référence des observatoires s’inscrit dans la mise en œuvre <strong>du</strong><br />
DNSE au Mali <strong>et</strong> concerne 4 observatoires à savoir : Bourem – Baoulé – Delta <strong>du</strong> Niger -<br />
Sikasso. Elle est con<strong>du</strong>ite dans le cadre de la Convention n°306 signée entre l’OSS <strong>et</strong> le<br />
Ministère de l’Environnement <strong>et</strong> de l’Assainissement <strong>du</strong> Mali. C’est dans c<strong>et</strong>te dynamique<br />
que se situe le présent <strong>rapp</strong>ort. Il est structuré en 9 parties. Après la présente intro<strong>du</strong>ction, la<br />
deuxième partie présente les objectifs de l’étude suivie de la présentation générale <strong>du</strong> Mali<br />
dans la troisième partie. La quatrième partie traite les motivations <strong>du</strong> choix des sites <strong>et</strong> la<br />
cinquième partie la photograhie complète <strong>et</strong> actualisée des observatoires DNSE. La<br />
construction d’une base de données fait l’obj<strong>et</strong> de la sixième partie suivi <strong>du</strong> cadre<br />
institutionnel <strong>et</strong> organisationnel de la mise en œuvre des observatoires en septième partie. La<br />
huitième partie porte sur la numérisation des données cartographiques suivie de la conclusion<br />
générale dans la neuvième partie.<br />
II. OBJECTIFS<br />
L’objectif principal <strong>du</strong> travail est de réaliser une photographie la plus complète possible des<br />
observatoires aux plans agro-écologique, climatique <strong>et</strong> socio-économique <strong>et</strong> ce, en utilisant<br />
toutes les études réalisées par le passé <strong>et</strong> toutes les bases de données existantes. En eff<strong>et</strong>, ceci<br />
doit perm<strong>et</strong>tre, par comparaison diachronique, d’analyser l’évolution des écosystèmes <strong>et</strong> des<br />
populations humaines <strong>et</strong> de leurs stratégies d’utilisation des ressources naturelles. C<strong>et</strong>te<br />
analyse doit aussi perm<strong>et</strong>tre de confirmer la pertinence des données à collecter <strong>et</strong> des<br />
indicateurs à calculer régulièrement pour le suivi/surveillance des ressources naturelles <strong>et</strong> des
populations dans le futur. La mise en place des protocoles de terrain dépend ainsi <strong>du</strong> choix des<br />
données <strong>et</strong> indicateurs qui seront proposés dans le cadre de c<strong>et</strong>te étude.<br />
L’état de référence doit également perm<strong>et</strong>tre la construction d’une base de données qui<br />
facilitera par la suite l’organisation de la collecte des données pour le traitement <strong>et</strong> le calcul<br />
des indicateurs. C<strong>et</strong>te base de données est indispensable pour une surveillance efficace <strong>et</strong> à<br />
long terme à l’échelle nationale. En eff<strong>et</strong>, le travail demandé doit préparer l’exercice de<br />
collecte régulière des données. En ce sens, les informations collectées pour c<strong>et</strong> état doivent :<br />
- perm<strong>et</strong>tre de replacer les données issues <strong>du</strong> suivi régulier de l’environnement dans un<br />
cadre global <strong>et</strong> cohérent pour la mise en œuvre des différents AME ;<br />
- être proposées sous la forme d’une base de données. Ce format inclut donc la<br />
codification de certaines observations <strong>et</strong> informations recueillies.<br />
Pour atteindre l’objectif de l’étude, il a été procédé par une revue bibliographique sur les<br />
caractéristiques agro-écologiques, climatiques <strong>et</strong> socio-économiques suivie d’une capitalisation des<br />
acquis <strong>du</strong> ROSELT <strong>et</strong> <strong>du</strong> RNSE dans les observatoires de Bourem <strong>et</strong> <strong>du</strong> Baoulé.<br />
III. PRESENTATION GENERALE DU MALI<br />
A l’instar des autres pays membre <strong>du</strong> CILSS, le Mali est soumis depuis les années 1970 à une<br />
baisse marquée <strong>et</strong> récurrente de la pluviométrie <strong>et</strong> sa mauvaise répartition dans le temps <strong>et</strong><br />
dans l’espace. Les eff<strong>et</strong>s de ce changement climatique conjugués à l’intensité de plus en plus<br />
croissante de la pression humaine sur les ressources naturelles ont engendré de graves<br />
mutations sur les systèmes- écologiques <strong>et</strong> les agrosystèmes. Ces mutations se tra<strong>du</strong>isent entre<br />
autres par la désertification, l’érosion de la diversité biologique, l’insécurité alimentaire <strong>et</strong><br />
l’immigration des populations.<br />
Face à c<strong>et</strong>te situation, le Mali a inscrit dans son agenda comme priorité de tous processus de<br />
développement <strong>du</strong>rable, la lutte contre la désertification, le changement climatique <strong>et</strong> la<br />
conservation de la diversité biologique. Pour ce faire, il a ratifié dans l’ordre la Convention<br />
Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (UNCCCC) le 28/12/1994, la<br />
Convention sur la Diversité Biologique (CDB) le 29/09/1995 <strong>et</strong> la Convention de Nations<br />
Unies sur la lutte Contre la Désertification (UNCCD) le 31 /10/1995. Les dates d’adoption, de<br />
signature <strong>et</strong> de ratification des ces Conventions par le Mali sont <strong>rapp</strong>ortées dans le tableau 1<br />
en Annexe. Pour la mise en œuvre de ces Conventions, le Mali a élaboré des Plans d’Actions<br />
Nationales dans cadre desquels s’inscrivent les activités <strong>du</strong> Réseau d’<strong>Observatoire</strong>s de<br />
Surveillance Ecologiques à Long Terme (ROSELT/OSS) <strong>et</strong> <strong>du</strong> Dispositif National de<br />
Surveillance Ecologique (DNSE).
La création des observatoires de surveillances écologiques dans un pays nécessite une<br />
procé<strong>du</strong>re de Labellisation qui exige la caractérisation <strong>du</strong> pays sur le plan localisation<br />
géographique, bioclimatique, géomorphologique <strong>et</strong> agro écologique (OSS/ROSELT, 1997 ;<br />
1995).<br />
3.1. Localisation <strong>et</strong> organisations administrative <strong>du</strong> Mali<br />
Le Mali, situé entre les latitudes 10° <strong>et</strong> 25° Nord <strong>et</strong> entre les longitudes 4° Est <strong>et</strong> 12° Ouest,<br />
couvre une superficie de 1.241.138 km 2 dont les deux tiers sont occupés par les zones arides<br />
(MEATEU, 2000 ; Diarra, 1993). C<strong>et</strong>te situation fait <strong>du</strong> Mali un pays sahélien <strong>et</strong> justifie son<br />
intégration au sein <strong>du</strong> Comité Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse au <strong>Sahel</strong> (CILSS).<br />
Administrativement, le Mali est subdivisé en régions, cercles, arrondissement, communes,<br />
villages <strong>et</strong> fractions. De ce fait, il comporte 8 régions administratives, un District, 46 cercles<br />
<strong>et</strong> 703 communes dont 19 urbaines (DNSI, 2007). Bamako est la capitale administrative. Les<br />
observatoires <strong>du</strong> Dispositif National de Surveillance Environnementale (DNSE) sont localisés<br />
sur la carte administrative <strong>du</strong> Mali (Figure 1).<br />
Figure 1 : Localisation des observatoires sur la carte administrative <strong>du</strong> Mali
3.2 Caractéristiques bioclimatiques<br />
Dans son ensemble, le Mali présente un climat <strong>du</strong> type tropical sec. Les deux tiers <strong>du</strong><br />
territoire sont situés en zones arides. Composé d’une saison pluvieuse <strong>et</strong> d’une saison sèche,<br />
au Mali, le climat <strong>du</strong> nord au sud est respectivement de type saharien, sahélien, soudanien <strong>et</strong><br />
soudano-guinéen (PIRT, 1983 ; Aubreville, 1949, 1950). L’amplitude thermique entre la nuit<br />
<strong>et</strong> le jour est assez élevée au nord, <strong>et</strong> moins marquée au sud. Les précipitations rares au nord<br />
deviennent abondantes au sud. La pluviométrie varie de 150 à 1500 mm par an. Chacune de<br />
ces zones bioclimatiques correspond un macro- écosystème. A ces 4 macro- écosystèmes<br />
s’ajoute le Delta intérieur <strong>du</strong> Niger qui est une entité particulière à cause de son statut zone<br />
humide. La figure 2 présente la carte des zones bioclimatiques <strong>du</strong> Mali <strong>et</strong> le Delta intérieur <strong>du</strong><br />
Niger.<br />
Les caractéristiques des zones bioclimatiques <strong>du</strong> Mali sont présentées dans le Tableau 1.<br />
Tableau 1 : Caractéristiques des zones bioclimatiques <strong>du</strong> Mali<br />
Zone<br />
bioclimatique<br />
Type<br />
climatique<br />
Figure 2 : Carte bioclimatique <strong>du</strong> Mali<br />
Précipitation<br />
moyenne<br />
Indice<br />
d’aridité<br />
Mois sec <strong>et</strong><br />
mois<br />
Commentaire
Subsaharienne<br />
Sahélienne<br />
Soudanienne<br />
Soudano<br />
Guinéenne<br />
Hyperaride<br />
Aride<br />
Semi-aride à<br />
Sub-humide<br />
Sub-humide<br />
annuelle<br />
(mm)<br />
50-150<br />
150-550<br />
550-1100<br />
>1100<br />
0,75<br />
pluvieux/an<br />
Tous les<br />
mois sont<br />
secs<br />
9-11 mois<br />
secs<br />
1-3 mois<br />
pluvieux<br />
5-9 mois<br />
secs<br />
3-5 mois<br />
pluvieux<br />
Couvre environ 57<br />
% <strong>du</strong> Mali<br />
Limite nordique<br />
des cultures à 350<br />
mm<br />
de pluies; couvre<br />
environ 18 % <strong>du</strong><br />
Mali<br />
Couvre environ 14<br />
% <strong>du</strong> Mali;<br />
présence de<br />
savanes arbustives<br />
<strong>et</strong><br />
arborées<br />
Couvre environ 11<br />
% <strong>du</strong> Mali;<br />
Présence de<br />
savanes boisées <strong>et</strong><br />
des forêts claires<br />
Les paramètres climatiques comme la pluviométrie <strong>et</strong> la température perm<strong>et</strong>tent d’établir le<br />
profil météorologique à partir des données stations. De fait, il ressort de l’analyse de ce profil,<br />
au Mali, que dans les localités de Tessalit, Menaka <strong>et</strong> Tombouctou situées en zone sub-<br />
saharienne, le nombre de mois pluvieux n’excède pas trois. Aussi, la température <strong>et</strong><br />
l’évapotranspiration sont très élevées (Figure 3). L’une des principales contraintes de ces<br />
zones est l’impossibilité de mener l’agriculture pluviale. En zone sahélienne, dans les localités<br />
de Mopti <strong>et</strong> Nioro <strong>du</strong> sahel, le nombre de mois pluvieux est compris ente 4 <strong>et</strong> 5. En revanche<br />
dans la localité de Bougouni, située en zone soudano-guinéenne, le nombre de mois pluvieux<br />
varie entre 6 <strong>et</strong> 7. C<strong>et</strong>te zone ne présente aucune contrainte majeure pour l’agriculture pluviale<br />
<strong>et</strong> constitue de fait la zone agricole par excellence.
Figure 3 : Profil météorologique <strong>du</strong> Mali<br />
Pour une meilleure planification des activités agricoles, il a été établi la carte <strong>du</strong> gradient de la<br />
<strong>du</strong>rée de la saison de pluie exprimée en nombre de jours. C<strong>et</strong>te carte perm<strong>et</strong> de distinguer 7<br />
zones agro-climatiques. Entre deux zones agro-climatiques le pas de temps est de 30 jours<br />
pluvieux (Figure 4).<br />
.
3.3. Caractéristiques géologiques <strong>et</strong> géomorphologiques<br />
Les caractéristiques géomorphologiques <strong>du</strong> Mali ont été décrites par plusieurs auteurs entre<br />
autres (DNH, 2006 ; Keïta, 2006; BGS, 2002 ; Picou<strong>et</strong>, 1999 ; Quensière, 1994). Selon ces<br />
auteurs, le socle rocheux (socle Birrimien) <strong>du</strong> Mali appartient au craton de l'ouest africain,<br />
vieux de 2,1 milliards d’années <strong>et</strong> stabilisé depuis l'orogenèse éburnéenne (Picou<strong>et</strong>, op. cit.).<br />
En fait, ce craton correspond plus précisément au bouclier éburnéo-libérien qui est constitué<br />
de formations granitiques archéennes <strong>et</strong> de roches métamorphiques pro<strong>du</strong>ites lors de<br />
l’orogenèse éburnéenne. En général, les roches granitiques n'affleurent qu'au sud de Bamako<br />
<strong>et</strong> près de la frontière avec le Sénégal, qu'à la limite nord <strong>du</strong> Mali ainsi qu'au nordest de Gao<br />
sous forme d'une bande étroite d'orientation nord-sud (zone axiale de l'Adrar des Iforas). Les<br />
massifs métamorphiques affleurent surtout au sud-ouest de Gao, tel que présenté sur la figure<br />
5. Les formations <strong>du</strong> socle Birrimien sont granitiques intrusives ou volcano-sédimentaires.
Une gamme variée de roches sont observables, soit des "schistes, grauwackes, conglomérats<br />
<strong>et</strong> quartzites, des faciès de granites à biotite, des diorites quartziques <strong>et</strong> des granodiorites, des<br />
jaspes, des basaltes, des gabbros, des dolérites <strong>et</strong> des tufs" (DNH, op. cit.).<br />
Une épaisse couche de strates sédimentaires recouvre le socle Birrimien entre les<br />
affleurements granitiques <strong>et</strong> métamorphiques. C<strong>et</strong> ensemble est reconnu sous le vocable de<br />
"bassin de Taoudenni". Ce bassin intra-cratonique a été soulevé au cours des périodes<br />
d'ajustements tectoniques associées à l'ouverture de l'Atlantique, <strong>du</strong>rant le Mésozoïque puis<br />
au Tertiaire (Picou<strong>et</strong>, op. cit). Le centre <strong>du</strong> bassin se situe près de la ville de Taoudenni au<br />
nord de Tombouctou. Les strates sont généralement peu déformées <strong>et</strong> leur épaisseur peut<br />
dépasser 10 km par endroits. Les massifs sédimentaires les plus exondés ont été entaillés par<br />
le réseau hydrographique, formant ainsi les plateaux de Tambaoura, Manding, <strong>et</strong> Dogon.<br />
Ailleurs, c'est plutôt une subsidence qui a affecté le bassin de Taoudenni, formant entre autres<br />
la région dénommée "fosse de Nara" qui contient le delta intérieur (Quensière, op. cit), ainsi<br />
que le graben de Gao qui s'étend entre Taoussa <strong>et</strong> Ansongo, <strong>et</strong> le bassin de Tamesna-<br />
Lullemenden au sud-est <strong>du</strong> Mali.<br />
Les premières formations de la séquence sédimentaire qui recouvrent le craton date <strong>du</strong><br />
Précambrien supérieur (i.e. système Protérozoïque) ainsi que des systèmes Cambrien <strong>et</strong><br />
Ordovicien <strong>du</strong> Paléozoïque (Paléozoïque). Ces formations sont surtout visibles dans la moitié<br />
sud <strong>du</strong> pays, particulièrement dans le Gourma. En général, ce sont des grès de granulométrie<br />
variable, ainsi que des schistes. Des séquences pélitiques sont présentes, de même que des<br />
intercalations dolomitiques. L'étage sédimentaire inférieur est représenté par les formations <strong>du</strong><br />
Précambrien. Le faciès le plus connu est certainement celui qu’on r<strong>et</strong>rouve dans les collines<br />
de Hombori-Douentza, au Centre-sud <strong>du</strong> Mali. Le faciès des ces formations est constitué de<br />
grès quartzitiques à passé conglomératique avec des inclusions de dolomies <strong>et</strong> de shales. Il<br />
existe aussi une bande de sédiments Précambriens qui se distingue au nord de Tombouctou.<br />
C<strong>et</strong>te bande se dirige vers le nord-est <strong>et</strong> contient des bancs calcaires, plus précisément de la<br />
craie (al-hor), qui est extraite comme matériel de construction pour les édifices majeurs à<br />
Tombouctou. Un faciès passablement différent est observé dans le bassin <strong>du</strong> Gourma car des<br />
formations schisteuses <strong>et</strong> argileuses avec des intercalations gréseuses quartziques dominent en<br />
plusieurs endroits (DNH, op. cit ). La présence des schistes s'explique par les actions<br />
métamorphiques qui ont affecté le matériel sédimentaire. Ainsi, la région près de Gao, qui se<br />
caractérise par une dominance de schistes a été classée dans le groupe <strong>du</strong> Précambrien<br />
métamorphique plissé. Certains auteurs étendent c<strong>et</strong>te région à l'ensemble <strong>du</strong> Gourma.
Le second étage de roches sédimentaires qui masquent le craton provient <strong>du</strong> Cambrien <strong>et</strong> <strong>du</strong><br />
Paléozoïque. Ces formations se concentrent à l'ouest <strong>du</strong> Mali, le long de la frontière avec la<br />
Mauritanie, <strong>et</strong> dans la pointe nord qui touche la Mauritanie <strong>et</strong> l'Algérie. Les strates<br />
cambriennes sont composées de tillites, de calcaires <strong>et</strong> de jaspes. La partie supérieure peut<br />
comporter des pélites qui appartiennent à l'Ordovicien (ère Paléozoïque). La formation <strong>du</strong><br />
Paléozoïque <strong>du</strong> nord <strong>du</strong> Mali présente une séquence plus élaborée. En eff<strong>et</strong>, c<strong>et</strong>te portion nord<br />
<strong>du</strong> bassin de Taoudenni débute par des pélites qui deviennent gréseuses dans la partie<br />
supérieure. Apparaissent ensuite des calcaires, des marnes <strong>et</strong> des argiles avec des niveaux de<br />
gypse. C<strong>et</strong>te formation appartient plus précisément au Dévonien, tandis que la couche qui la<br />
surmonte provient <strong>du</strong> Carbonifère. C<strong>et</strong>te dernière formation est d'origine marine <strong>et</strong> elle est<br />
constituée de calcaires, d'argiles avec des niveaux de gypse ainsi que d'horizons gypsifères<br />
(DNH, op. cit.).<br />
La région Est <strong>du</strong> Mali se caractérise par l'existence d'un socle sédimentaire plus récent, à<br />
l'exception de la formation granitique archéenne de l'Adrar des Iforas, tel que mentionné au<br />
début de la présente section. Les formations sédimentaires de l'Est <strong>du</strong> Mali appartiennent à<br />
l'ère Mésozoïque (i.e. Secondaire). Plus précisément, ce sont des formations de type<br />
Continental intercalaire (mi-Jurassique à mi-Éocène), ainsi que des roches <strong>du</strong> Crétacé<br />
supérieur marin dans les parties hautes. Les formations <strong>du</strong> continental intercalaires se<br />
concentrent au sud-est de l'Adrar des Iforas, ainsi qu'en bor<strong>du</strong>re des massifs <strong>du</strong> Primaire qui<br />
comblent la pointe nord <strong>du</strong> Mali. Les formations plus récentes <strong>du</strong> Crétacé s'étendent depuis le<br />
sud de c<strong>et</strong>te pointe jusqu'à la frontière sud-est <strong>du</strong> pays en bordant le massif de l'Adrar des<br />
Iforas <strong>et</strong> son enclave de Continental intercalaire. La formation <strong>du</strong> Continental intercalaire au<br />
nord <strong>du</strong> Mali est constituée de grès quartzites surmontés de grès sableux <strong>et</strong> d'argiles. Par<br />
contre, des alternances de sables, de grès <strong>et</strong> d'argiles sont observées dans la fosse de Nara qui<br />
s'étend de Ségou à Tombouctou. Il est à remarquer que c<strong>et</strong>te zone de subsidence englobe la<br />
majorité <strong>du</strong> delta intérieur <strong>du</strong> Niger. Plus à l'Est, les strates <strong>du</strong> Continental intercalaires sont<br />
surtout constituées de grès <strong>et</strong> de conglomérats. Les conglomérats font place aux argiles au sud<br />
de l'Adrar des Iforas, dans la région <strong>du</strong> bassin de Tamesna-Lullemenden (Keïta, op. cit; BGS,<br />
op. cit.). Finalement, en ce qui concerne les formations plus récentes <strong>du</strong> Crétacé marin, elles<br />
sont constituées d'une séquence de grès argileux, de calcaires, de marnes <strong>et</strong> de schistes. Le<br />
troisième étage <strong>du</strong> bassin sédimentaire provient de l'ère Cénozoïque (i.e. Tertiaire), plus<br />
précisément des sous-systèmes de l'Éocène, <strong>du</strong> Miocène <strong>et</strong> <strong>du</strong> Pliocène. La formation la plus<br />
inférieure, soit celle de l'Éocène, affleure sous forme d'une mince bande schisteuse en bor<strong>du</strong>re
des formations <strong>du</strong> Crétacé marin, à l'est de Gao. Les formations <strong>du</strong> Miocène <strong>et</strong> <strong>du</strong> Pliocène<br />
appartiennent au Continental terminal. Ce sont essentiellement des strates gréseuses <strong>et</strong><br />
argileuses. Elles dominent tout le centre <strong>du</strong> Mali, depuis Ségou jusqu'à Taoussa. Ensuite elles<br />
s'étendent sous forme d'une large bande depuis l'ouest de Tessalit jusqu'à la frontière avec le<br />
Niger. Le graben de Gao est englobé dans c<strong>et</strong>te zone <strong>et</strong> s'étend depuis les environs de<br />
Taoussa, jusqu'à Ansongo. Finalement, une troisième enclave de grande éten<strong>du</strong>e se localise au<br />
sud-est <strong>du</strong> plateau Dogon. Il est à remarquer que la région centrale qui est traversée par le<br />
fleuve <strong>du</strong> Niger, particulièrement la zone <strong>du</strong> delta intérieur, est ensevelie sous une importante<br />
couche d'alluvions actuelles <strong>et</strong> anciennes, de même que de <strong>du</strong>nes de l'ère Quaternaire. C<strong>et</strong>te<br />
zone fait partir de la "fosse de Nara" qui se termine au lac Faguibine près de Tombouctou. La<br />
région au nord <strong>du</strong> Fleuve est, elle aussi, recouverte d'une épaisseur importante de matériaux<br />
<strong>du</strong> Quaternaire, essentiellement <strong>du</strong> sable éolien. Ces sables masquent généralement les<br />
formations <strong>du</strong> Continental terminal (Cénozoïque), au moins dans la région centrale <strong>du</strong> Mali.<br />
Plus au nord, ce sont probablement, des éten<strong>du</strong>es plus anciennes <strong>du</strong> Continental intercalaires<br />
(Mésozoïque) qui sont ensevelies.<br />
La géologie <strong>et</strong> la géomorphologie sont des éléments déterminants dans le zonage agro<br />
écologique. Au Mali, en 1986, il a été réalisé par le Proj<strong>et</strong> Inventaire des Ressources<br />
Terrestres Figure (PIRT), 5 : Carte un géologique zonage agro <strong>du</strong> écologique Mali (source, couvrant Keita, 2006)<br />
l’ensemble <strong>du</strong> territoire national.
3.4. Zonage agro écologique<br />
L’approche adoptée pour réaliser le zonage agroécologique <strong>du</strong> Mali a été de subdiviser le<br />
pays en deux types de zones à savoir les zones écologiques <strong>et</strong> les zones agro -climatiques<br />
(PIRT, 1986).<br />
Les zones écologiques sont des entités homogènes <strong>du</strong> point de vue géologie, géomorphologie,<br />
sol <strong>et</strong> végétation. Quant aux zones agro-climatiques, elles sont des entités homogènes <strong>du</strong> point<br />
de vue <strong>du</strong> régime d’humidité <strong>du</strong> sol <strong>et</strong> de la température d’une part <strong>et</strong> de la longueur de la<br />
saison agricole d’autre part. C’est la combinaison de ces deux types de zone qui constitue les<br />
zones agro-écologiques. Le Mali compte 14 régions naturelles, 6 zones agro-climatiques <strong>et</strong> 49<br />
zones agro écologiques. Ces 49 zones agro écologiques sont illustrées par la figure 6.<br />
Les régions naturelles, leurs symboles <strong>et</strong> nombre de zones agro-écologiques qu’elles<br />
comportent sont <strong>rapp</strong>ortées dans le tableau 2.<br />
Tableau 2 : Régions naturelles <strong>et</strong> zones agro écologiques au Mali.<br />
Régions naturelles Symboles des régions Nombre de zones<br />
naturelles<br />
agro écologiques<br />
Guidimagha G 2<br />
Falemé F 2<br />
Haut Bani Niger HBN 4<br />
Plateau Mandingue PM 7<br />
Plateau de Koutiala PK 4<br />
Plateau de Bandiangara BH 3<br />
Gourma GR 3<br />
Adrar Tim<strong>et</strong>rines AT 2<br />
Hodh H 7<br />
Gondo Mondoro GM 4<br />
Tilemsi T 3<br />
Delta D 4<br />
Akle Azaouad AKA 2<br />
Azaouk AZ 2<br />
Total 14 49
Figure 6 : Localisation des observatoires DNSE sur la carte des zones agro-écologiques <strong>du</strong> Mali
IV. MOTIVATIONS DU CHOIX DES OBSERVATOIRES<br />
La mise en œuvre des plans d’actions des accords multilatéraux sur l’environnement, signés<br />
par chaque pays à travers les différentes conventions, passe nécessairement par l’amélioration<br />
des connaissances <strong>et</strong> une meilleure compréhension <strong>du</strong> processus de dégradation des terres en<br />
vue d’une gestion rationnelle des milieux <strong>et</strong> de leurs ressources naturelles. Pour atteindre c<strong>et</strong><br />
objectif, il est indispensable de m<strong>et</strong>tre en place un Dispositif d’<strong>Observatoire</strong>s de Surveillance<br />
Environnementale (DOSE) auquel l’OSS (<strong>Observatoire</strong> <strong>du</strong> <strong>Sahara</strong> <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>Sahel</strong>) a accordé une<br />
importance particulière depuis son lancement. C’est dans ce cadre qu’il a été r<strong>et</strong>enu au Mali 4<br />
observatoires qui constitueront le nouveau Dispositif National de Surveillance<br />
Environnementale (DNSE). Les motivations qui ont prévalu au choix des ces observatoires<br />
sont de trois ordres :<br />
- intérêt écologique ;<br />
- intérêt socio-économique ;<br />
- les missions qui leur sont dévolues.<br />
Outre ces trois motivations, ces observatoires <strong>du</strong> DNSE Mali sont représentatifs des<br />
principaux écosystèmes <strong>et</strong> agro-systèmes nationaux.<br />
4.1 <strong>Observatoire</strong> de Bourem<br />
Les motivations <strong>du</strong> choix de l’observatoire de Bourem sont décrites ci-dessous.<br />
4.1.1. Intérêts écologiques<br />
L’intérêt écologique <strong>du</strong> choix <strong>du</strong> secteur de Bourem comme observatoire se justifie par sa<br />
situation bioclimatique en zone sahélo saharienne donc aride, caractérisée par la fragilité de<br />
ses écosystèmes. C<strong>et</strong>te fragilité des écosystèmes s’explique par la forte variabilité climatique<br />
d’une part <strong>et</strong> la dégradation accrue des terres <strong>et</strong> l’ensablement d’autre part (Dembélé &<br />
Karembé, 2006, Dembélé & al., 2006). Aussi faut–il le <strong>rapp</strong>eler que le cercle de Bourem est<br />
situé à l’entrée <strong>du</strong> <strong>Sahara</strong> ; ce qui constitue une menace, avec son phénomène d’ensablement,<br />
pour l’avenir <strong>du</strong> fleuve Niger se présentant comme l’artère nourricière des zones nord <strong>du</strong><br />
Mali. L’une des caractéristiques des zones arides est aussi la régression croissante de la<br />
biodiversité.
4.1.2. Intérêts socio-économiques<br />
A cause <strong>du</strong> niveau très faible de la pluviométrie <strong>et</strong> de sa mauvaise répartition dans le temps <strong>et</strong><br />
dans l’espace, de même que les niveaux très élevés de la température <strong>et</strong> de<br />
l’évapotranspiration, il est impossible de pratiquer dans le secteur l’agriculture pluviale. De<br />
ce fait, l’élevage demeure la principale activité socio-économique auquel s’ajoute la<br />
riziculture par submersion non contrôlée dans la vallée <strong>du</strong> fleuve Niger. Ces qui sont des<br />
plaines inondable pendant la crue sont de plus en plus menacées de disparition par le<br />
phénomène d’ensablement. Dans le secteur de Bourem, 80% de la population vivent de<br />
l’élevage <strong>et</strong> abritent au bord <strong>du</strong> fleuve.<br />
4.1.3. Missions de I’observatoire de Bourem<br />
La principale mission de c<strong>et</strong> observatoire est de mieux cerner les phénomènes de la<br />
désertification <strong>et</strong> de l’ensablement afin de déterminer leurs principales causes <strong>et</strong> eff<strong>et</strong>s sur les<br />
ressources naturelles <strong>et</strong> les populations. Les informations collectées au niveau local doivent<br />
être représentatives à l’échelle régionale c'est-à-dire à l’échelle des écosystèmes subsaharien<br />
<strong>et</strong> saharien qui représentent 57% <strong>du</strong> territoire national.<br />
4.2. <strong>Observatoire</strong> <strong>du</strong> Baoulé<br />
Le choix de l’<strong>Observatoire</strong> <strong>du</strong> Baoulé est motivé par des intérêts ci-dessous décrits :<br />
4.2.1. Intérêts écologiques<br />
L’intérêt écologique qui a motivé le choix <strong>du</strong> Baoulé comme <strong>Observatoire</strong> se justifie par son<br />
statut particulier de Réserve de Biosphère de l’UNESCO MAB. Outre ce statut, il est le seul<br />
parc national de conservation de la biodiversité faunique au Mali. Du point de vue bioclimat,<br />
la Réserve <strong>du</strong> Baoulé est a cheval sur le sahélien <strong>et</strong> le soudanien.<br />
L’intérêt écologique de c<strong>et</strong>te boucle <strong>du</strong> Baoulé, affluent <strong>du</strong> fleuve Sénégal, fut révélé depuis<br />
1926 par l’administration coloniale qui la classée par un arrêté général comme réserve de<br />
chasse.<br />
Le Baoulé couvre une superficie de 2 500 000 ha dont 533,037 ha d’aires intégralement<br />
protégée. Comme son nom l’indique, la Réserve est constituée d’une multitude de mares <strong>et</strong> de<br />
réseau de cours d’eau qui constitue une Boucle dans le bassin <strong>du</strong> fleuve Sénégal au Mali.<br />
Dans le cadre des activités scientifiques de l’UNESCO MAB, toutes les réserves de biosphère<br />
doivent faire l’obj<strong>et</strong> de suivi écologique ; ce qui cadre parfaitement avec l’objectif général de<br />
l’OSS.
4.2.2. Intérêts soci-économiques<br />
Dans cadre de l’UNESCO MAB, un des critères pour ériger une zone en Réserve de<br />
Biosphère (RB) est de remplir les conditionnalités <strong>du</strong> zonage qu sont :<br />
- l’existence d’une zone de transition où toutes les activités socio-économiques sont<br />
permises ;<br />
- l’existence d’une zone tampon où le ramassage de bois morts, la pâture limitée, le<br />
tourisme <strong>et</strong> l’é<strong>du</strong>cation environnementale sont permis ;<br />
- l’existence d’une aire centrale réservée exclusivement au monitoring dans le cadre de<br />
la recherche.<br />
Dans le cadre de la Réserve de la Boucle <strong>du</strong> Baoulé, les activités socio économiques, comme<br />
l’agriculture, l’élevage <strong>et</strong> la pêche sont pratiquées dans la zone de transition. C<strong>et</strong>te possibilité<br />
d’exploitation de la zone transition, potentiellement riche en ressources pastorales a permis<br />
l’établissement un accord de transhumance transfrontalier entre le Mali <strong>et</strong> la Mauritanie. C<strong>et</strong>te<br />
Réserve de Biosphère comprenant 64 villages <strong>et</strong> hameaux avec 13 350 habitants (Proj<strong>et</strong> MLI<br />
PNUD, 1997), regorge de nombreux attraits touristiques riches <strong>et</strong> variés. La mise en valeur de<br />
ce potentiel peut constituer la base d’un tourisme de découverte de la région<br />
4.2.3. Missions de I’observatoire <strong>du</strong> Baoulé<br />
Les principales missions de l’observatoire sont :<br />
- Préserver la diversité des communautés végétales <strong>et</strong> animales <strong>et</strong> leurs habitats en vue<br />
de leur utilisation présente <strong>et</strong> futur ;<br />
- Effectuer le suivi écologique dans les trois entités (Transition, Tampon <strong>et</strong> Aires<br />
centrales) constituant la Réserve.<br />
- Assurer le développement <strong>du</strong>rable dans les zones de transition.<br />
4.3. <strong>Observatoire</strong> de sikasso<br />
Les motivations qui ont prévalu le choix de la région de Sikasso comme observatoire<br />
sont d’ordre écologiques <strong>et</strong> socio-économiques.<br />
4.3.1. Intérêts écologiques<br />
L’observatoire de Sikasso est le seul parmi les 4 observatoires <strong>du</strong> Mali qui est situé dans le<br />
bioclimat soudanien <strong>et</strong> soudano guinéen. De ce fait il constitue la zone la plus arrosée <strong>du</strong> Mali<br />
avec une pluviométrie moyenne annuelle qui varie entre 1000 <strong>et</strong> 1500 mm. Sur le plan de la<br />
diversité des formations végétales, il regorge tous les types de formations savanicoles (savane<br />
arbustive, savane arborée, savane boisée <strong>et</strong> forêts claires).L’observatoire de Sikasso est l’une<br />
des zones où sont rencontrés les espèces reliques <strong>du</strong> bioclimat pré guinéen. A cause de la<br />
surexploitation agricole, <strong>et</strong> l’utilisation intensive des intrants chimiques, il est menacé de la
désertification notamment dans le vieux bassin cotonnier (dégradation des terres, saturation de<br />
l’espace, érosion de la biodiversité, <strong>et</strong>c.).<br />
4.3.2. Intérêts socio économiques<br />
Les conditions agro-écologiques plus favorables confèrent à la Région de Sikasso de grandes<br />
potentialités agro-sylvo-pastorales. L’Assemblée Régionale de Sikasso <strong>rapp</strong>orte que le secteur<br />
primaire (ensemble des filières agro-sylvo-pastorales) a apporté 53 milliards de FCFA à la<br />
Pro<strong>du</strong>ction Locale Brute en 2000. Elle est la principale zone de pro<strong>du</strong>ction de coton au Mali.<br />
Elle est la région la plus peuplée avec une estimation de 2 189 074 habitants <strong>et</strong> une densité de<br />
31,3 habitants/km2 en 2006. La population est en majorité rurale avec 89% (Berthé, 1997 ;<br />
Koné, op cit.). Avec l’intensification de la culture <strong>du</strong> coton par endroit, 80% des terres arables<br />
de la région sont sous culture de façon permanente.<br />
4.3.3. Missions de I’observatoire de Sikasso<br />
La principale mission de c<strong>et</strong> observatoire est d’effectuer le suivi de l’évolution de<br />
l’occupation des terres <strong>et</strong> de leur utilisation afin de fournir constamment des indicateurs<br />
pertinents en terme de disponibilité <strong>et</strong> d’usage des ressources naturelles. Dans c<strong>et</strong>te mission,<br />
une importance particulière sera réservée à l’évolution des reliques de formations végétales<br />
encore vierges de la zone pré-guinéenne.<br />
4.4. <strong>Observatoire</strong> <strong>du</strong> Delta Central <strong>du</strong> Niger<br />
Les motivations pour le choix <strong>du</strong> Delta Intérieur <strong>du</strong> Niger comme observatoire <strong>du</strong> DNSE Mali<br />
se justifient par des intérêts écologiques <strong>et</strong> socio-économiques.<br />
4.4.1. Intérêts écologiques<br />
Avec une superficie de 4 119 500 ha, le Delta Intérieur <strong>du</strong> Niger est le troisième plus grand<br />
site Ramsar au monde. C’est une vaste plaine inondable, située au cœur <strong>du</strong> bioclimat sahélien,<br />
riche en ressources naturelles <strong>et</strong> présente des écosystèmes variés (lacs, plaines forêts<br />
inondables, bourgoutières). C'est la plus vaste zone humide continentale d'Afrique de l'Ouest,<br />
<strong>et</strong> par sa taille la seconde pour l'Afrique après le delta de l'Okavango au Botswana. Espace<br />
original au cœur <strong>du</strong> <strong>Sahel</strong>, le delta intérieur <strong>du</strong> Niger est un écosystème d'une grande<br />
importance écologique.<br />
Il constitue un espace privilégié pour la biodiversité. A c<strong>et</strong> eff<strong>et</strong>, il rassemble un nombre<br />
important d'espèces animales <strong>et</strong> de plantes aquatiques. C'est un écosystème de refuge pour de<br />
nombreux oiseaux migrateurs avec plus de 350 espèces. Il accueillerait chaque année plus de<br />
1 milliard d'oiseaux provenant de plus de 80 pays. Dans le Delta Intérieur <strong>du</strong> Niger, il existe
plusieurs sites aquatiques qui sont indispensables pour la survie de nombreux reptiles tels que<br />
le python de Sebae (Python sebae), le varan <strong>du</strong> Nil (Varanus niloticus), les cobras (Naja sp),<br />
des vipères (Bitis arientens) <strong>et</strong> aussi des amphibiens. En ce qui concerne les mammifères,<br />
l'hippopotame (Hippopotamus amphibius) <strong>et</strong> le lamantin (Trichechus senegalensis) subsistent<br />
encore dans le Delta, bien qu’inscrits sur la liste rouge des espèces menacées d'extinction de<br />
l'IUCN.<br />
La richesse <strong>du</strong> delta en ichtyofaune est très importante, il a été dénombré 138 espèces <strong>et</strong> sous-<br />
espèces de poissons parmi lesquelles 24 espèces sont endémiques (leur distribution mondiale<br />
se limite au delta) (Dag<strong>et</strong>, 1954 ; Dag<strong>et</strong> <strong>et</strong> Durand, 1981 ; Greenwood, 1976).<br />
4.4.2. Intérêts socioéconomiques<br />
Le Delta Intérieur <strong>du</strong> Niger, outre ses intérêts écologiques, est un site d’une grande<br />
importance socio-économique <strong>et</strong> culturelle.<br />
Près d'un million de personnes vivent aux dépens des ressources de l'écosystème <strong>du</strong> delta.<br />
C'est un espace de concentration des activités humaines : agriculture, élevage, pêche,<br />
cueill<strong>et</strong>te, navigation, tourisme, <strong>et</strong>c. Des centaines de milliers de bovins, d'ovins <strong>et</strong> de caprins<br />
vivent dans les pâturages frais <strong>du</strong> delta. Ainsi le delta peut jouer un rôle très important dans la<br />
résolution des grands problèmes de développement <strong>du</strong> Mali comme l'autosuffisance<br />
alimentaire, la maîtrise de l'eau <strong>et</strong> le désenclavement intérieur (Ramsar, 2004). Plus de 80 000<br />
pêcheurs exploitent les ressources halieutiques <strong>du</strong> Delta qui peuvent atteindre jusqu’à 130 000<br />
tonnes de poissons par an. Le Delta accueillait 100 000 touristes en 2001 avec un chiffre<br />
d’affaire de 50 milliards de francs CFA. Le trafic nautique sur le Delta est estimé à 15 000<br />
passagers <strong>et</strong> 15 000 tonnes de marchandise par an.<br />
Par ailleurs, le Delta est un lieu de culture par excellence. Plusieurs manifestations culturelles<br />
sont pratiquées par les populations. Ce sont entre autres : la course des pirogues appelées "<br />
longal " dans la zone de Téninkou, les battues dans les zones de Dia <strong>et</strong> Djenné, la pêche<br />
collective dans la plupart des mares <strong>et</strong> lacs <strong>du</strong> delta (zones de Djenné, Dia <strong>et</strong> Tombouctou).<br />
L'une des plus grandes manifestations <strong>du</strong> delta est le Dégal, fête de la descente des troupeaux<br />
dans les bourgoutières <strong>du</strong> Débo Walado. Elle constitue aussi l'une des grandes attractions<br />
touristiques de la zone.<br />
4.4.3. Missions de I’observatoire <strong>du</strong> Delta Intérieur <strong>du</strong> Niger<br />
La principale mission de l’observatoire <strong>du</strong> Delta est de fournir des informations à travers un<br />
suivi écologique des ressources naturelles <strong>et</strong> leurs usages afin de maintenir l’équilibre<br />
écologique pour le développement <strong>du</strong>rable.
Après les motivations ont prévalu au choix des 4 observatoires <strong>du</strong> DNSE <strong>du</strong> Mali, il sera<br />
présenté la caractérisation de complète des observatoires.<br />
V. PHOTOGRAPHIE COMPLETE ET ACTUALISEE DES<br />
OBSERVATOIRES<br />
La photographie complète des observatoires consiste à faire une caractérisation <strong>du</strong> point de<br />
vue biophysique <strong>et</strong> socio-économique.<br />
5.1 <strong>Observatoire</strong> de Bourem<br />
5.1.1. Situation géographique <strong>et</strong> administrative<br />
L’observatoire de Bourem correspond au cercle de Bourem qui administrativement relève de<br />
la région de Gao, sixième région administrative <strong>du</strong> Mali. Géographiquement il est situé entre<br />
les latitudes 16 <strong>et</strong> 20° N <strong>et</strong> les longitudes 2° W <strong>et</strong> -2° E.<br />
Le cercle de Bourem comprend 5 communes qui sont : Bamba, Bourem, Temera, Taboye, <strong>et</strong><br />
Tarkint. Sur les cinq communes, l’observatoire couvre les trois premières.<br />
5.1.2. Climat<br />
L’observatoire de Bourem appartient au bioclimat Saharo-sahélien qui correspond au<br />
bioclimat Sahélien nord selon la classification <strong>du</strong> PIRT (1983). Le bioclimat Sahélien nord est<br />
caractérisé par une pluviométrie moyenne annuelle comprise entre 350 <strong>et</strong> 150 mm. La<br />
longueur de la saison agricole varie entre 25 <strong>et</strong> 45 jours. Ces caractéristiques font de<br />
l’observatoire une zone impropre à l’agriculture pluviale.<br />
Les données climatiques disponibles pour l’observatoire de Bourem sont : la pluviométrie, la<br />
température <strong>et</strong> le vent. Aussi faut-il le <strong>rapp</strong>eler que la station de Gao est seule de référence<br />
dans la zone. De ce fait, elle est la seule où tous les principaux paramètres climatiques sont<br />
disponibles.<br />
5.1.2.1. Evolution de la pluviométrie dans l’observatoire de Bourem<br />
Les données pluviométriques pour caractériser l’observatoire de Bourem sont celles obtenues<br />
au niveau de la station météorologique de Gao sur une période 87 ans (1920-2006) <strong>et</strong> de<br />
Bourem sur 44 ans (1951-2004). L’évolution de la pluviométrie dans ces deux localités est<br />
illustrée par les figures 7 <strong>et</strong> 8.<br />
Pour mieux cerner c<strong>et</strong>te évolution de la pluviométrie, il a été comparé les cumuls annuels à la<br />
moyenne des 30 premières années considérées comme période relativement favorable.
Hauteur de pluie en mm<br />
Hauteur de pluie en mm<br />
500<br />
400<br />
300<br />
200<br />
100<br />
0<br />
400<br />
300<br />
200<br />
100<br />
1929<br />
1930<br />
1932<br />
1954<br />
1952<br />
1950<br />
1948<br />
1946<br />
1944<br />
1942<br />
1940<br />
1938<br />
1936<br />
1934<br />
1932<br />
1930<br />
1928<br />
1926<br />
1924<br />
1922<br />
1920<br />
0<br />
1953<br />
1970<br />
1968<br />
1966<br />
1964<br />
1962<br />
1960<br />
1958<br />
1956<br />
Annees<br />
Pluviom<strong>et</strong>rie<br />
moyenne 30 ans<br />
1974<br />
1980<br />
1987<br />
1999<br />
2000<br />
2006<br />
2004<br />
2002<br />
2000<br />
1998<br />
1996<br />
1994<br />
1992<br />
1990<br />
1988<br />
1986<br />
1984<br />
1982<br />
1980<br />
1978<br />
1976<br />
1974<br />
1972<br />
Figure 7 : Evolution de la pluviométrie entre 1920 <strong>et</strong> 2006 à la station de Gao<br />
1955<br />
1953<br />
1951<br />
1961<br />
1959<br />
1957<br />
1965<br />
1963<br />
1971<br />
1969<br />
1967<br />
1977<br />
1975<br />
1973<br />
Années<br />
1981<br />
1979<br />
Pluviom<strong>et</strong>rie<br />
moyenne 30 ans<br />
2003<br />
2001<br />
1991<br />
1987<br />
1985<br />
1983<br />
Figure 8 : Evolution de la pluviométrie entre 1951 <strong>et</strong> 2004 à la station de Bourem
L’évolution de la pluviométrie sur la station de Gao sur 87 ans, se présentant en dent de scie,<br />
peut être subdivisée en deux grandes périodes dont l’une favorable <strong>et</strong> l’autre déficitaire. La<br />
période relativement favorable se situe entre 19920 à 1970 soit 51 ans. Au cours de c<strong>et</strong>te<br />
période, la pluviométrie annuelle a été au dessus de moyenne pendant 33 ans <strong>et</strong> en dessous<br />
pendant 18 ans. Quant à la période déficitaire, elle va de 1971 à 2006 soit 36 ans. Au cours de<br />
c<strong>et</strong>te période, la pluviométrie annuelle a été au dessus de la moyenne pour seulement 6 ans <strong>et</strong><br />
en dessous pendant 30 ans.<br />
L’évolution de la pluviométrie à Bourem sur 44 ans (1951 à 2004) est marquée par une<br />
période favorable allant de 1951 à 1971 <strong>et</strong> une autre non favorable comprise entre 1971 <strong>et</strong><br />
2004. Au cours de la période favorable (21 ans), le cumul annuel est supérieur à la moyenne<br />
pendant 14 ans <strong>et</strong> inférieur à c<strong>et</strong>te valeur pendant 7 ans. Quant à la période non favorable qui<br />
s’étale sur 23 ans seuls 2 ans sont marqués par une pluviométrie supérieure à la moyenne<br />
contre 21 ans.<br />
5.1.2.2. Les données de température<br />
Les données disponibles sur les températures couvrent la période allant de 1950 à 2006 soit 57<br />
ans. La figure 9 illustre l’évolution de la température moyenne annuelle à la station de<br />
référence de Gao. C<strong>et</strong>te évolution est marquée par deux périodes. La première période va de<br />
1950 à 1967 où la température moyenne annuelle est quasiment en dessous de moyenne<br />
calculée sur les 30 premières années. La seconde période allant de 1968 à 2006 est marquée<br />
par une augmentation progressive <strong>du</strong> niveau de la température. Pendant c<strong>et</strong>te période, les<br />
températures moyennes annuelles sont n<strong>et</strong>tement au dessus de la moyenne de référence c'est-<br />
à-dire celle des 30 premières années. C<strong>et</strong>te augmentation progressive <strong>du</strong> niveau de la<br />
température est un indicateur de réchauffement climatique. Comme la température moyenne<br />
annuelle, celles des maxima <strong>et</strong> minima connaissent une augmentation significative pendant la<br />
même période. La figure 10 illustre l’évolution de la température maxi à la station de Gao<br />
entre 1950 <strong>et</strong> 2007. L’évolution de la température maxi est caractérisée par une fluctuation<br />
autour de la moyenne entre 1950 à 1976. Au-delà de c<strong>et</strong>te date la tendance est globalement à<br />
la hausse.
Temperature en C o<br />
33,0<br />
32,0<br />
31,0<br />
30,0<br />
29,0<br />
28,0<br />
27,0<br />
26,0<br />
Temperature en C o<br />
2007<br />
2004<br />
2002<br />
2000<br />
1998<br />
1996<br />
1994<br />
1992<br />
1990<br />
1988<br />
1986<br />
1984<br />
1982<br />
1980<br />
1978<br />
1976<br />
1974<br />
1972<br />
1970<br />
1968<br />
1966<br />
1964<br />
1962<br />
1960<br />
1958<br />
1956<br />
1954<br />
1952<br />
1950<br />
39<br />
38<br />
37<br />
36<br />
35<br />
34<br />
Temp Moy<br />
Moy 30 ans<br />
Années<br />
Figure 9 : Evolution de la temperature moyenne entre 1950 <strong>et</strong> 2007 à la station de Gao<br />
2007<br />
2004<br />
2002<br />
2000<br />
1998<br />
1996<br />
1994<br />
1992<br />
1990<br />
1988<br />
1986<br />
1984<br />
1982<br />
1980<br />
1978<br />
1976<br />
1974<br />
1972<br />
1970<br />
1968<br />
1966<br />
1964<br />
1962<br />
1960<br />
1958<br />
1956<br />
1954<br />
1952<br />
1950<br />
5.1.2.3. L’aridité dans l’observatoire de Bourem<br />
Années<br />
T Maxi<br />
Il résulte de l’évolution de la pluviométrie <strong>et</strong> de la température dans l’observatoire de<br />
Bourem, un phénomène de changement climatique critique à partir des années 70. Ce<br />
changement climatique, selon les données météorologiques, se tra<strong>du</strong>it dans les pays au sud <strong>du</strong><br />
<strong>Sahara</strong> par un recul des isohyètes sur environ 200 km vers le sud.<br />
Moy maxi 30 ans<br />
Figure 10 : Evolution de la temperature moyenne Maxi entre 1950 <strong>et</strong> 2007 à la station de Gao
L’un des indicateurs de ce changement climatique est illustré par l’évolution de l’indice<br />
d’aridité de De Martonne de la Station de Gao de 1950 à 2006. L’indice a été calculé à l’aide<br />
des données climatiques, telles que la précipitation <strong>et</strong> la température moyenne annuelle<br />
collectées à ladite station. La température moyenne annuelle est calculée à partir des<br />
températures maxi <strong>et</strong> mini.<br />
La formule de c<strong>et</strong> indice est la suivante :<br />
I = P/(T+10)<br />
I : Indice de Martonne,<br />
P : Hauteur annuelle des précipitations en mm,<br />
T : Température moyenne annuelle en degrés centigrades.<br />
A partir de c<strong>et</strong> indice, les différents climats se classent comme suit :<br />
- climat hyper aride ou désertique : I < 5 ;<br />
- climat aride ou steppique : 5< I
vitesse <strong>du</strong> vent dans l’observatoire pourrait s’expliquer par une ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> couvert végétal<br />
notamment ligneux qui constitue le premier obstacle à ce facteur.<br />
Les conséquences d’une telle situation sont l’érosion éolienne, l’ensablement <strong>et</strong> le<br />
comblement <strong>et</strong> assèchement des points d’eau (cf ; photos <strong>du</strong>nes arbres déracinés).<br />
Indice Martone<br />
15,00<br />
10,00<br />
5,00<br />
-<br />
2007<br />
2004<br />
2002<br />
2000<br />
1998<br />
1996<br />
1994<br />
1992<br />
1990<br />
1988<br />
1986<br />
1984<br />
1982<br />
1980<br />
1978<br />
1976<br />
1974<br />
1972<br />
1970<br />
1968<br />
1966<br />
1964<br />
1962<br />
1960<br />
1958<br />
1956<br />
1954<br />
1952<br />
1950<br />
Apperçu de l’eff<strong>et</strong> de l’érosion éolienne sur les arbres dans l’observatoire<br />
de Bourem (cas de Balanites aegyptiaca dans la zone de Bamba)<br />
Indice Martone<br />
Indice 5<br />
Indice 10<br />
Annees<br />
Figure 11 : Evolution de l’indice d’aridité de Martone entre 1950 <strong>et</strong> 2007 à la station de Gao
Vitesse vent en m/s<br />
6<br />
5<br />
4<br />
3<br />
2<br />
1<br />
0<br />
1950<br />
5.1.3. Caractéristiques agro écologiques<br />
L’observatoire de Bourem se situe dans 4 zones agro écologiques (PIRT, 1983) qui sont :<br />
- le Ganderas noté (GR-1) ;<br />
- le Kounta noté (T-3) ;<br />
- le Minkiri noté (AKa-1) ;<br />
- le Berabich noté (AKa-2).<br />
5.1.3.1. La zone agro écologique de Ganderas (GR- 1)<br />
La zone agro écologique <strong>du</strong> Ganderas (GR-1) se situe dans la région naturelle <strong>du</strong> Gourma<br />
(PIRT, 1983 op. cit.). Le Gourma est une vaste pédiplaine découpée par des Oueds <strong>et</strong> se<br />
divise <strong>du</strong> point de vue géologique en Gourma Occidental <strong>et</strong> Central (avec schistes, grès,<br />
quartzites, dolomies <strong>et</strong> calcaire) d’une part, <strong>et</strong> Gourma Oriental (schistes verts de Labezanga,<br />
quarzites d’Ansongo) <strong>et</strong> Gourma Septentrional (largement ensablé sous des cordons <strong>du</strong>naires)<br />
d’autre part.<br />
1953<br />
La pluviométrie varie de 250 mm au Nord à 500 mm au Sud. La végétation est <strong>du</strong> type<br />
steppique à Acacia spp. Les sols sont essentiellement d’origine <strong>du</strong>naire.<br />
La zone agro écologique <strong>du</strong> Ganderas est située au sud de la boucle <strong>du</strong> Niger en pleine zone<br />
sahélienne Nord.<br />
1956<br />
1959<br />
1962<br />
1965<br />
1968<br />
1971<br />
1974<br />
1977<br />
1980<br />
Années<br />
1983<br />
1986<br />
1989<br />
1992<br />
1995<br />
1998<br />
MOY<br />
Moy 30 ans<br />
Figure 12 : Evolution de vitesse moyenne <strong>du</strong> vent entre 1950 <strong>et</strong> 2007 à la station de Gao<br />
2001<br />
2004
Du point de vue ressource en sol, il n’existe pas de terres arable dans le Ganderas mais les<br />
terres non arables couvrent 82% de la zone <strong>et</strong> se compose pour l’essentielle des terres<br />
humides <strong>et</strong> des autres terres non arables limitées par la brièv<strong>et</strong>é de la saison agricoles <strong>et</strong> un<br />
drainage excessif. Les reste <strong>du</strong> Ganderas (affleurement de roches <strong>et</strong> sable des <strong>du</strong>nes actives)<br />
est totalement inapte à toute forme de pro<strong>du</strong>ction agricole.<br />
Concernant les ressources végétales, les zones <strong>du</strong> Ganderas sont caractérisées par une<br />
formation steppique à Acacia raddiana avec un tapis herbacé à Cenchrus biflorus. Sur<br />
certaines autres parties <strong>du</strong>naires sont rencontrés Acacia ehrembergiana, Boscia senegalensis,<br />
Acacia senegal <strong>et</strong> Comiphora africana. Avec une faible pro<strong>du</strong>ction fourragère mais nanti d’un<br />
taux d’azote très élevé, le Ganderas possède au total un potentiel fourrager élevé.<br />
Comme ressource en eau, le Ganderas est drainé par les eaux <strong>du</strong> Niger qui constitue sa limite<br />
septentrionale <strong>et</strong> orientale. En outre, il abrite de nombreuses mares temporaires dont Tin<br />
Echeric, Tiguirokora, Doro, Oussadja, <strong>et</strong>c. Dans les formations précambrienne <strong>du</strong> Gourma<br />
constituées essentiellement par une alternance de schistes argileux, grès, quartzites, calcaire <strong>et</strong><br />
dolomites, les eaux souterraines sont localisées dans des fracturations <strong>et</strong> de ce fait ne<br />
connaissent pas d’extension continue. Annuellement, la recharge est d’environ 25 000 M 3 par<br />
km 2 .<br />
5.1.3.2. La zone agro écologique <strong>du</strong> Kounta (T-3)<br />
La zone agro écologique <strong>du</strong> Kounta (T-3) se situe dans la région naturelle <strong>du</strong> Tilemsi. Bordé<br />
au Nord <strong>et</strong> à l’Est par l’Adrar des Iforas, à l’Ouest par le Tim<strong>et</strong>rine <strong>et</strong> l’Azaouad <strong>et</strong> au sud par<br />
la vallée <strong>du</strong> Niger, la région <strong>du</strong> Tilemsi est une ancienne zone de subsidence remplie de<br />
sédiments datés <strong>du</strong> Continental terminal.<br />
Plus au Nord-est apparaît une bande <strong>du</strong> continental intercalaire (sable, argile, grès). Le<br />
Tilemsi présente un paysage de larges plaines bordées de bas plateaux disséqués.<br />
La végétation est dominée soit par des palmeraies, soit part des formations herbeuses ou<br />
arbustives. Les sols présentent une certaine variété selon que l’on soit dans la vallée<br />
proprement dite ou dans sa périphérie. Les parties sahariennes <strong>du</strong> Tilemsi ont une<br />
pluviométrie de 150 mm contre 200 à 350mm dans les zones sahéliennes Nord.<br />
La zone agro écologique <strong>du</strong> Kounta appartient au détroit Soudanais, à l’Ouest de la vallée <strong>du</strong><br />
Tilemsi.<br />
Il n’existe pas de terres arables dans le Kounta. Par contre les terres non arables y occupent<br />
62%. Ce sont des sols profonds présentant un bilan hydrique déficitaire à cause <strong>du</strong> drainage
excessif. La saison agricole y est aussi très courte. Les terres inaptes à tout usage agricole<br />
occupent 30% <strong>du</strong> Kounta, il s’agit des surfaces de déflation éolienne <strong>et</strong> des regs.<br />
Les regs <strong>du</strong> Kounta sont caractérisés par des formations végétales dominées par les Boscia<br />
senegalensis, Acacia erhenbergiana comme ligneux <strong>et</strong> Aristida spp. <strong>et</strong> Schoenefeldia gracilis<br />
pour les graminées. Les ergs sont le domaine des Acacia raddiana, Leptadenia pyrotchnica.<br />
Le couvert ligneux peu fourni domine un tapis herbacé composé de Panicum turgi<strong>du</strong>m. Dans<br />
la vallée <strong>du</strong> fleuve, on y rencontre les formations à Hyphaena Thebeca. La zone agro<br />
écologique <strong>du</strong> Kounta dispose d’un potentiel fourrager élevé.<br />
Le Kounta a comme source d’eau pérenne unique le fleuve Niger qui le limite au sud. Des<br />
mares temporaires existent en bor<strong>du</strong>re dont la plupart tarissent aussitôt après la pluie. Les<br />
eaux souterraines sont abondantes <strong>et</strong> captées à diverses profondeurs. Elles doivent leur<br />
recharge principalement au fleuve <strong>et</strong> dans une moindre mesure aux précipitations directes (0 à<br />
23 000 m3) par km² <strong>et</strong> par an.<br />
5.1.3.3. La zone agro écologique <strong>du</strong> Minkiri noté (AKa-1)<br />
Le Minkiri occupe la marge méridionale de l’Aklé Azaouad, de part <strong>et</strong> d’autre <strong>du</strong> fleuve <strong>du</strong><br />
fleuve Niger en zone sahélienne Nord.<br />
Les ressources en sol <strong>du</strong> Minkiri se limitent aux terres non arables qui représentent 97% <strong>et</strong><br />
aux terres inaptes à tout usage agricole (3%). Les sols constituant les catégories de terres non<br />
arables sont en général profond avec un mauvais drainage ou un drainage excessif. Ces terres<br />
possèdent une réserve en eau utile <strong>du</strong> sol très limitée. Les terres impropres à tout usage<br />
agricole sont constituées par les <strong>du</strong>nes vives.<br />
Il y a deux types de <strong>du</strong>nes au Minkiri qui se différentie par leur forme <strong>et</strong> leur composition<br />
floristique. Il s’agit des <strong>du</strong>nes fixes <strong>et</strong> des <strong>du</strong>nes arasées.<br />
Les ressources en végétation <strong>du</strong> Minkiri sont liées aux types de <strong>du</strong>nes. Les <strong>du</strong>nes fixes <strong>et</strong><br />
consolidées portent les espèces comme Acacia raddiana dans la strate ligneuse <strong>et</strong> Cenchrus<br />
biflorus, Aristida spp. <strong>et</strong> Dactyloctenium aegyptium dans le tapis herbacé. Les <strong>du</strong>nes arasées<br />
se distinguent par leur couverture à Acacia ehrenbergiana, Balanites aegyptiaca au niveau de<br />
la strate ligneuse alors que dans le tapis herbacé se trouve Panicum turgi<strong>du</strong>m <strong>et</strong> Cenchrus<br />
biflorus. Sur les terrains inondés le long <strong>du</strong> fleuve Niger, on rencontre Oryza longistaminata<br />
<strong>et</strong> V<strong>et</strong>iveria spp.<br />
La pro<strong>du</strong>ction fourragère dans le Minkiri est élevée pour les terrains humides mais elle est<br />
faible pour les terrains <strong>du</strong>naires. C<strong>et</strong>te situation entraîne un potentiel fourrager moyen pour<br />
l’ensemble de la zone agro écologique.
Le Minkiri est drainé par les eaux <strong>du</strong> fleuve Niger <strong>et</strong> comporte quelques mares, notamment<br />
aux alentours de Ber. Les eaux souterraines y sont captées à des profondeurs variables <strong>et</strong> leur<br />
alimentation à partir des précipitations directes est estimée annuellement de 0 à 25 000 m3 par<br />
Km².<br />
5.1.3.4. La zone agro écologique <strong>du</strong> Berabich noté (AKa-2)<br />
Le Berabich est la plus vaste des deux zones agro écologique de l’Aklé Azaouad. Il est limité<br />
à l’Est par l’Adrar de Tim<strong>et</strong>rine, au sud par le Minkiri <strong>et</strong> au Sud- Ouest par les Daounas. Le<br />
climat est <strong>du</strong> type Saharien.<br />
Du point de vue ressources en sols, il n’existe pas de terres arables dans le Berabich. Elles<br />
sont constituées essentiellement par les catégories de terres non arables (95%) représentées<br />
exclusivement par des sols <strong>du</strong>naires à drainage excessif. La rigueur <strong>du</strong> climat confère un<br />
caractère marginal à la pro<strong>du</strong>ction agricole <strong>du</strong> Berabich. Les terres inaptes à tout usage<br />
agricole (5%) sont représentées par des <strong>du</strong>nes vives.<br />
Du point de vue ressources en végétation, le Berabich est caractérisé par des arbustes<br />
rabougris constitués par des espèces comme Acacia raddiana, Boscia senegalensis,<br />
Euphorbia balsamifera <strong>et</strong> Leptadenia pyrotechnica. L’espèce Cenchrus biflorus, avec une très<br />
faible couverture, représente la végétation herbacée.<br />
Bien que possédant un taux d’azote élevé, la pro<strong>du</strong>ction fourragère <strong>du</strong> Berabich est faible<br />
d’où son potentiel fourrager moyen.<br />
Du point de vue ressources en eau, il existe des eaux <strong>et</strong> des eaux souterraines. Les eaux de<br />
surface se résument à quelques flaques d’eau stagnant dans les inters <strong>du</strong>nes après une forte<br />
pluie. Les eaux souterraines y sont abondantes même si elles sont salées par endroits <strong>et</strong><br />
profondes. La recharge en eau est principalement <strong>du</strong>e à un écoulement souterrain à partir <strong>du</strong><br />
fleuve Niger. La recharge <strong>du</strong>e aux précipitations varie annuellement de 0 à 25 000 m3 par<br />
Km² comme dans le Minkiri.<br />
Dans le chapitre suivant, il sera présenté les caractéristiques de la végétation dans<br />
l’observatoire de Bourem.<br />
5.1.4. Caractéristiques de la végétation<br />
Les caractéristiques ou paramètres de la végétation qui seront développés sont : types de<br />
formation végétale existants, la composition, richesse, diversité floristique, la pro<strong>du</strong>ction de la<br />
biomasse herbacée <strong>et</strong> la capacité de charge théorique <strong>et</strong> la structure de végétation ligneuse.<br />
Pour m<strong>et</strong>tre en évidence l’impact <strong>du</strong> degré d’anthropisation sur les ressources végétales, les
sites d’observation, en fonction de leur localisation par <strong>rapp</strong>ort au fleuve, ont été repartis en<br />
trois zones écologiques à savoir : la Zone Sud Haoussa (SH), le Centre Haoussa (CH) <strong>et</strong> le<br />
Nord Haoussa (NH). La zone Sud-Haoussa est constituée de sites situés environ sur une bande<br />
de 0-9 kilomètres au nord <strong>du</strong> fleuve Niger. Quant au Centre Haoussa, il s'agit des sites situés à<br />
9-18 kilomètres au nord <strong>du</strong> fleuve. Concernant la troisième zone, le Nord Haoussa, il s'agit<br />
des sites situés à plus de 18 kilomètres <strong>du</strong> fleuve.<br />
5.1.4.1. Les types de formations végétales de l’observatoire de Bourem<br />
Dans l’observatoire de Bourem, les types de formations végétales sont fonction de la diversité<br />
des zones agro écologiques <strong>et</strong> de la morpho pédologie. Toutefois, les formations végétales<br />
rencontrées sont <strong>du</strong> type steppique. Les steppes sont des formations herbeuses ouvertes,<br />
comportant des touffes disséminées <strong>et</strong> espacées de graminées <strong>et</strong> parfois quelques plantes<br />
ligneuses. Généralement, dans ces formations les feux sont absents <strong>et</strong> les graminées sont<br />
vivaces <strong>et</strong> ne dépassent pas 80 cm de hauteur en fin de saison de végétation. Ces graminées<br />
ont des feuilles étroites, enroulées ou pliées, principalement disposées à la base. Par endroit le<br />
tapis graminéen peut être dominé par des annuelles à cycle relativement court. Ainsi, on peut<br />
rencontrer des steppes arborées <strong>et</strong> ou arbustives, arbustives épineuses, buissonnantes,<br />
succulentes <strong>et</strong> herbacées <strong>et</strong> ou graminéennes.<br />
Dans l’observatoire de Bourem, les formations steppiques rencontrées <strong>et</strong> leurs caractéristiques<br />
(composition <strong>et</strong> richesse floristique, pro<strong>du</strong>ctions, diversité, structure <strong>et</strong> occupation) font<br />
l’obj<strong>et</strong> <strong>du</strong> chapitre suivant.<br />
Dans l’observatoire de Bourem la végétation est <strong>du</strong> type steppique. Les principales formations<br />
rencontrées sont :<br />
- les steppes à Acacia raddiana <strong>et</strong> Panicum turgi<strong>du</strong>m ou Cyperus jemenicus. Elles sont<br />
rencontrées sur les <strong>du</strong>nes fixes, les <strong>du</strong>nes arasées. Ces formations lorsqu’elles sont<br />
fortement anthropisées, leur tapis herbacé est cède la place à Colocynthus citrillus.<br />
- les steppes à Acacia raddiana <strong>et</strong> Aristida mutabilis <strong>et</strong> Cenchrus biflorus. Elles sont<br />
localisées dans les <strong>du</strong>nes arasées. Comme les formations précédentes, le tapis herbacé<br />
peut être dominé par Colocynthus citrillus en cas de forte pression humaine sur les<br />
ressources végétales.<br />
- les steppes à Balanites aegyptiaca <strong>et</strong> Aristida spp. Ces formations sont caractéristiques<br />
des inters <strong>du</strong>nes <strong>et</strong> vallées.<br />
- les steppes à Acacia ehrenbergiana, Boscia senegalensis <strong>et</strong> Panicum turgi<strong>du</strong>m ou<br />
Cenchrus biflorus. Ces formations sont rencontrées en général sur les regs.
- les steppes herbeuses à Panicum turgi<strong>du</strong>m, Cyperus jemenicus, Aristida mutabilis <strong>et</strong><br />
Cenchrus biflorus.<br />
Ces différentes formations steppiques sont illustrées par les photos ci-dessous.<br />
Des steppes à Acacia raddiana <strong>et</strong> Panicum<br />
turgi<strong>du</strong>m en période végétative <strong>et</strong> en fin<br />
saison pluvieuse dans l’observatoire de<br />
Bourem<br />
Un jeune Touarègue dans un campement<br />
proche d’une ouède<br />
5.1.4.2. Richesse, composition <strong>et</strong> diversité floristique dans l’observatoire de Bourem<br />
Dans l’observatoire de Bourem, il a été déterminé la richesse, la composition <strong>et</strong> la diversité<br />
floristique sur les différents sites d’observations <strong>et</strong> de mesures de la végétation. Ces<br />
paramètres ont été collectés pendant quatre (4) années successives. Les approches<br />
méthodologiques adoptées pour collecter ces données sont décrites dans le <strong>rapp</strong>ort final <strong>du</strong><br />
ROSELT/OSS Mali. Ce <strong>rapp</strong>ort est disponible sur le site Web de l’OSS ( MALI-<br />
http://www.oss-online.org/pdf/<strong>rapp</strong>_scientifiques/Mali/mali_<strong>rapp</strong>ortscientifique.pdf ).
• Composition <strong>et</strong> richesse floristique<br />
Le tableau 3 <strong>rapp</strong>orte la composition <strong>et</strong> la richesse floristique de l’observatoire ROSELT de<br />
Bourem en fonction des zones écologiques. Sur l’ensemble des sites d’observation <strong>et</strong> de<br />
surveillance de la végétation, il a été recensé au total 52 espèces. La flore est dominée<br />
essentiellement par les herbacées représentées par 42 taxons soit 81% de la flore. Quant au<br />
ligneux, ils sont moins représentés avec seulement 10 taxons soit 19% de la flore.<br />
La flore herbacée est composée de deux grands groupes, les graminées représentées par 16<br />
espèces <strong>et</strong> les phorbes ou divers plus dominants avec 26 espèces. Dans la végétation herbacée,<br />
il a été recensé seulement 2 légumineuses : Indigofera aspera <strong>et</strong> Tephrosia bracteolata. Dans<br />
la végétation ligneuse, sur 16 espèces recensées, les légumineuses sont représentées par 4<br />
espèces tous <strong>du</strong> genre acacia. Dans les zones Nord <strong>du</strong> Mali, les Acacias sont les plus<br />
dominants dans la végétation.<br />
Faut-il le <strong>rapp</strong>eler que l’observatoire est reparti en trois zones écologiques à partir <strong>du</strong> fleuve<br />
Niger vers le Nord, qui sont la zone Sud Haoussa, le Centre Haoussa <strong>et</strong> le Nord Haoussa. La<br />
zone Sud-Haoussa est constituée de sites situés environ sur une bande de 0-9 kilomètres au<br />
nord <strong>du</strong> fleuve Niger. Quant au Centre Haoussa, il s'agit des sites situés à 9-18 kilomètres au<br />
nord <strong>du</strong> fleuve. Concernant la troisième zone, le Nord Haoussa, il s'agit des sites situés à plus<br />
de18 kilomètres <strong>du</strong> fleuve.<br />
Du point de vue composition <strong>et</strong> richesse floristique par zone écologique, le Sud Haoussa est<br />
la plus riche avec 42 espèces, suivie <strong>du</strong> Nord Haoussa avec 37 espèces <strong>et</strong> le Centre Haoussa<br />
le plus pauvre avec 26 espèces. La flore est essentiellement dominée par les herbacées quelle<br />
que soit la zone écologique.<br />
Toutes les espèces ligneuses recensées se r<strong>et</strong>rouvent dans la zone Sud Haoussa. La seule<br />
caractéristique exclusive de c<strong>et</strong>te zone par <strong>rapp</strong>ort au centre <strong>et</strong> Nord Haoussa est Faidherbia<br />
albida rencontrée dans la vallée <strong>du</strong> fleuve Niger dans l’observatoire.<br />
Le nombre d’espèces plus élevé dans le Sud par <strong>rapp</strong>ort au Centre <strong>et</strong> Nord Haoussa pourrait<br />
s’expliquer par l’hétérogénéité <strong>du</strong> paysage <strong>et</strong> à la variation de la toposéquence d’une part, <strong>et</strong><br />
au passage régulier des troupeaux qui peuvent assurer la dissémination des graines d’autre<br />
part. Il est important de signaler que la diversité paysagère (<strong>du</strong>ne, plaine rizicole, replat<br />
<strong>du</strong>naire) engendre forcement une diversité des écosystèmes <strong>et</strong> en conséquence celle des<br />
espèces. En revanche, la pauvr<strong>et</strong>é de la flore dans le Centre Haoussa comparativement aux<br />
deux autres zones écologiques s’expliquerait par l’abondance-dominance des herbacées en
touffes qui sont pérennes. Ces touffes ne favorisent guère l’installation des annuelles <strong>et</strong> les<br />
phorbes dans la végétation lorsque leur densité est très élevée. Toutefois, les ratios de la flore<br />
herbacée <strong>et</strong> flore ligneuse sur la flore totale sont presque les mêmes dans toutes les zones<br />
écologiques. Ils sont respectivement de 77% <strong>et</strong> 23%.<br />
• Diversité spécifique de la strate herbacée (ou diversité alpha)<br />
Compte tenu de l’homogénéité <strong>et</strong> la pauvr<strong>et</strong>é de la flore ligneuse (au maximum 6 espèces dont<br />
3 principales dominantes), l’étude de la diversité spécifique a concerné seulement la<br />
végétation herbacée beaucoup plus riche en taxons avec plus de 30 espèces.<br />
Après 4 campagnes de surveillance de la végétation, il a été évalué la diversité spécifique de<br />
la strate herbacée. Pour ce faire, il a été utilisé les méthodes des calculs des indices de<br />
diversité de Shannon <strong>et</strong> Weather.<br />
La diversité spécifique de la végétation herbacée, après 4 ans de suivi dans l’observatoire<br />
ROSELT de Bourem, est fortement influencée par le gradient d’anthropisation <strong>et</strong> les<br />
variations pluviométriques.<br />
Il ressort <strong>du</strong> résultat de l’analyse des données que l’indice de diversité est plus élevé dans le<br />
Nord Haoussa suivi <strong>du</strong> Centre Haoussa <strong>et</strong> demeure très faible dans la zone Sud Haoussa <strong>et</strong> ce<br />
quelle que soit l’année (Fig 13). La variation de la diversité au cours des 4 années est<br />
caractérisée par une baisse remarquable à partir de 2002 jusqu’en 2004 dans le Centre <strong>et</strong> Nord<br />
Haoussa. En outre l’année 2005 a été marquée par une forte augmentation de la valeur<br />
indiciaire dans toutes les zones écologiques. Cependant force est de constater que la diversité<br />
spécifique herbacée demeure faible dans l’observatoire quelle que soit la zone écologique car<br />
elle n’atteint guère la valeur 3. Ce niveau faible de la valeur indiciaire de la diversité est<br />
critique dans le Sud Haoussa où elle reste en deçà de 1 <strong>du</strong>rant les 3 premières années de<br />
surveillance. En revanche, on observe en 2005 une augmentation spectaculaire de c<strong>et</strong> indice<br />
atteignant la valeur 2. La baisse marquée en général de l’indice de diversité au cours des 3<br />
premières années suivi d’une augmentation à la 4e année est proportionnelle à la variation<br />
pluviométrique. L’augmentation spectaculaire de la valeur indiciaire dans toutes les zones en<br />
2005 s’explique par l’abondance exceptionnelle de la pluviométrie avec un record de 213,3<br />
mm il y a plus de 20 ans. Par ailleurs, le niveau critique de l’indice de diversité dans la zone<br />
Sud Haoussa pourrait s’expliquer par l’eff<strong>et</strong> conjugué de la forte pression humaine <strong>et</strong> la<br />
variation de la pluviométrie.
Valeur indiciaire<br />
4<br />
3<br />
2<br />
1<br />
0<br />
1,325<br />
1,6375<br />
0,82<br />
1,27<br />
0,16<br />
1,3925<br />
1,22625<br />
0,444<br />
2002 2003 2004 2005<br />
A nnées<br />
N H<br />
C H<br />
S H<br />
2,8175<br />
2,47625<br />
Figure 13 : Evolution de l’indice de diversité de Shannon <strong>et</strong> Weaver de la strate herbacée dans<br />
l’observatoire de Bourem<br />
2
Tableau 3 : Composition <strong>et</strong> richesse floristique dans l’observatoire de Bourem<br />
Espèces Type<br />
biologique<br />
Sud Haoussa Centre Haoussa Nord Haoussa<br />
Aristida mutabilis (gr) 1 ++ 1 +++ 1 +++<br />
Panicum turgi<strong>du</strong>m (gr) 1 ++ 1 +++ 1 ++<br />
Boerhavia repens 1 + 1 +++ 1 +++<br />
Citrullus colocynthis 1 ++ 1 ++ 1 +++<br />
Jussiae repens 1 ++ 1 ++ 1 +<br />
Gisekia pharnacioides 1 + 1 ++ 1 ++<br />
Dactyloctenium aegyptium (gr) 1 + 1 + 1 +<br />
Heliotropium indicum 1 + 1 + 0 0<br />
Cenchrus biflorus (gr) 1 + 1 + 1 +<br />
Cenchrus prieuri (gr) 1 + 0 0 1 +<br />
Indigofera prieuri 1 + 1 + 1 +<br />
Boerhavia erecta 1 + 1 + 1 ++<br />
Cyperus jeminicus 1 + 1 + 1 +<br />
Aristida sieberiana (gr)<br />
Echinochloa colona (gr)<br />
Herbacées<br />
1<br />
0<br />
+<br />
0<br />
1<br />
0<br />
+<br />
0<br />
1<br />
1<br />
+<br />
++<br />
Eragrostis pilosa (gr) 1 + 0 0 1 +<br />
42<br />
Eragrostis tremula (gr) 1 + 0 0 0 0<br />
Corchorus tridens 1 + 0 0 1 +<br />
Aeschynomene sensitiva 0 0 0 0 1 +<br />
Tragus berteronianus (gr) 1 + 1 + 1 +<br />
Tribilus terrestris 1 + 1 + 1 +<br />
Tribilus longipelalus 0 0 1 + 1 +<br />
Schoenefeldia gracilis (gr) 1 + 1 + 1 +<br />
Euphorbia hirta 1 + 0 0 0 0<br />
Euphorbia aegyptiaca 0 0 0 0 1 +<br />
Euphorbia convolvuloides 0 0 1 + 0 0<br />
Mollugo cerviana 1 + 0 0 1 +<br />
Mollugo nudicaulis 1 + 0 0 0 0<br />
Indigofera aspera 1 + 0 0 1 +<br />
Chloris pilosa (gr) 1 + 0 0 0 0<br />
Chloris prieuri (gr) 1 + 0 0 0 0<br />
Sporobolus festivus (gr) 1 + 0 0 0 0<br />
Microchloa indica (gr) 1 + 0 0 0 0<br />
Portulaca oleracea 1 + 0 0 0 0<br />
Fars<strong>et</strong>ia ramosoïdes 0 0 0 0 1 +<br />
Ceratotheca sesamoïdes 0 0 0 0 1 +<br />
Tephrosia bracteolata 0 0 1 + 1 +<br />
Pennis<strong>et</strong>um violaceum (gr) 0 0 0 0 1 +<br />
Fagonia cr<strong>et</strong>ica 1 + 0 0 0 0<br />
Aerva lunata 1 ++ 1 + 1 ++<br />
Glinus lotioides 1 ++ 0 0 0 0<br />
Abutilon grandifolium<br />
1 + 0 0 0 0<br />
Total herbacée 33 20 31<br />
Acacia raddiana 1 + 1 + 1 +<br />
Balanites aegyptiaca 1 + 1 + 1 +<br />
Maerua crassifolia 1 + 1 + 1 +<br />
Leptadenia pyrotechnica 1 + 0 0 1 +<br />
Salvadora persica 1 + 1 + 0 0<br />
Acacia erhenbergina 1 + 1 + 1 +<br />
Zizyphus mauritiana<br />
Acacia albida<br />
10<br />
1<br />
1<br />
+<br />
+<br />
1<br />
0<br />
+<br />
0<br />
1<br />
0<br />
+<br />
0<br />
Acacia nilotica<br />
Ligneux<br />
1 + 0 0 1 +<br />
Total ligneux 10 6 6<br />
Nombre d'espèces 52 43 26 37
5.1.4.3. Pro<strong>du</strong>ction de la biomasse herbacée <strong>et</strong> capacité de charge théorique dans<br />
l’<strong>Observatoire</strong> de Bourem<br />
La figure 14 présente la variation sur 4 ans (2002-2005) de la pro<strong>du</strong>ction de la strate<br />
herbacée dans les trois zones écologiques dans l’observatoire. Il s’agit, de la pro<strong>du</strong>ction<br />
moyenne de la matière sèche de l’ensemble de sites appartenant à la même zone<br />
écologique exprimée en kg. ha -1 . La pro<strong>du</strong>ction de la biomasse sèche herbacée dans<br />
l’observatoire ROSELT de Bourem reste fortement tributaire de la pression anthropique<br />
<strong>et</strong> des aléas climatiques notamment la baisse de la pluviométrie. Aussi faut-il le <strong>rapp</strong>eler<br />
que le Sud Haoussa (SH) correspond à la zone bordière <strong>du</strong> fleuve Niger sur une bande de<br />
0-9 kilomètres tandis que le Centre Haoussa (CH) est la zone comprise entre 9 <strong>et</strong> 18 Km<br />
<strong>et</strong> la zone Nord Haoussa est celle située au delà de 18 Km au nord <strong>du</strong> fleuve.<br />
La pro<strong>du</strong>ction de la biomasse sèche demeure plus faible dans la zone écologique <strong>du</strong> Sud<br />
Haoussa (SH), suivi <strong>du</strong> Nord Haoussa <strong>et</strong> reste la plus importante dans le Centre Haoussa<br />
<strong>et</strong> ce quelle que soit l’année. Quelle que soit la zone, l’année 2004 fut la moins<br />
pro<strong>du</strong>ctrice avec 43,3 Kg.ha-1 dans le Sud Haoussa, 101,7 Kg.ha-1 dans le Nord Haoussa<br />
<strong>et</strong> 241,5 Kg.ha-1 dans le Nord Haoussa.<br />
Sur la base de la pro<strong>du</strong>ction annuelle de biomasse sèche herbacée, il a été calculé la<br />
capacité de charge théorique annuelle exprimée en Unité Bétail Tropical (UBT) par<br />
hectare (Figure 15). La capacité de charge dans l’observatoire est n<strong>et</strong>tement en deçà d’un<br />
UBT par hectare <strong>et</strong> par an, quelque soit l’année <strong>et</strong> la zone écologique. Ces résultats<br />
montrent le potentiel faible de pro<strong>du</strong>ction des parcours dans l’observatoire.<br />
L’élevage étant la principale activité socioéconomique dans la zone doit impérativement<br />
tenir compte de c<strong>et</strong>te charge dans une perspective de développement <strong>du</strong>rable. Cependant<br />
dans l’observatoire de Bourem, l’effectif <strong>du</strong> cheptel dépasse largement la capacité de<br />
charge des parcours.<br />
1
iomasse sèche en kg.ha -1<br />
600,0<br />
400,0<br />
200,0<br />
-<br />
2002 2003 2004 2005<br />
Années<br />
Figure 14 : Variation sur 4 ans de la pro<strong>du</strong>ction de biomasse herbacée en fonction des zones<br />
écologiques (gradient d’anthropisation) dans l’observatoire de Bourem<br />
0,4<br />
0,3<br />
0,2<br />
0,1<br />
-<br />
SH<br />
CH<br />
NH<br />
2002 2003 2004 2005<br />
Années<br />
Figure 15 : Variation sur 4 ans de la capacité de charge théorique en fonction des zones<br />
écologiques (gradient d’anthropisation) dans l’observatoire de Bourem<br />
SH<br />
CH<br />
NH<br />
2
5.1.4.4. La structure de végétation ligneuse<br />
Dans l’observatoire de Bourem, les données collectées sur la structure de la végétation<br />
ligneuse ont concerné la densité totale, densité de la régénération, la distribution en classe<br />
de circonférence des tiges ligneuses <strong>et</strong> la pression humaine sur les ressources ligneuses<br />
dans l’observatoire.<br />
Dans le cadre <strong>du</strong> suivi écologique, les sites d’observation dans la localité de Bamba ont<br />
été géoréférencés <strong>et</strong> ont fait l’obj<strong>et</strong> d’une carte (Figure 16).<br />
• Densité totale des tiges ligneuses<br />
Pour évaluer la densité totale à l’hectare des ligneux, dans les sites d’observation, il a été<br />
considéré comme régénération les tiges ou les brins de circonférence à la base inférieure<br />
à 15 cm. De ce fait, la densité totale de régénération regroupe l’ensemble des brins ou<br />
tiges de c<strong>et</strong>te catégorie issus de rej<strong>et</strong> de souche (noté RS) ou de régénération par semis<br />
naturel (noté RG). Quant à la densité totale, elle concerne toutes les tiges sans distinction<br />
de classes de circonférence. La figure 17 illustre la variation de la densité totale des tiges<br />
ligneuses dans les trois zones écologiques de l’observatoire. La densité totale des ligneux<br />
est beaucoup plus élevée dans la zone Sud Haoussa, suivi <strong>du</strong> Centre Haoussa <strong>et</strong> demeure<br />
faible dans le Nord Haoussa. De ce fait, la densité totale régresse suivant le gradient<br />
d’anthropisation qui va <strong>du</strong> Sud au Nord <strong>du</strong> Fleuve Niger.<br />
Dans la zone Nord Haoussa, la densité, selon le site, varie entre 49 <strong>et</strong> 7 tiges à l’hectare.<br />
Le site R5 se révèle la plus dense suivi de B5. En revanche, le site R7 est le moins fourni<br />
en tiges ligneuses. La différence de densités observées entre les sites semble être liée à<br />
leur proximité aux points d’eau <strong>et</strong> à leur situation topographique. En eff<strong>et</strong>, les sites R5 <strong>et</strong><br />
B5 de fortes densités, sont situés dans des replats <strong>du</strong>naires à faible pente <strong>et</strong> proches des<br />
points d’eau où la pression humaine est forte suite à l’exploitation. Ce qui favorise la<br />
forte émission des souches en brins. Aussi faut-il le <strong>rapp</strong>eler que les campements<br />
nomades sont situés dans un rayon de 1 à 2 km des points d’eau.<br />
Dans la zone Centre Haoussa, la densité est comprise entre 68 <strong>et</strong> 9 tiges à l’hectare. Les<br />
plus fortes densités sont observées dans les sites B11, A3 <strong>et</strong> B6. Ces sites sont localisés<br />
dans des dépressions ou des replats <strong>du</strong>naires. Ils sont aussi situés à proximités des puits<br />
pastoraux. Les sites R3, R8 <strong>et</strong> R9 ont la plus faible densité, soit 9 tiges à l’hectare.<br />
3
Dans la zone Sud Haoussa, excepté le site B8, la densité ligneuse est comprise entre<br />
4 024 <strong>et</strong> 239 tiges à l’hectare. Les sites R11 <strong>et</strong> R2, à fortes densités, sont situés à moins<br />
d’un kilomètre <strong>du</strong> fleuve Niger.<br />
Ces sites se caractérisent par une forte pression humaine sur les ressources ligneuses suite<br />
à leur proximité au village de Sobori (0,5 à 1 km) <strong>et</strong> aux campements quasi permanents<br />
le long <strong>du</strong> fleuve.<br />
Il faut r<strong>et</strong>enir que la densité totale des ligneux, dans la zone Sud Haoussa, est<br />
essentiellement constituée de brins de circonférence à la base inférieure à 15 cm <strong>et</strong> cela<br />
quel que soit le site. Ceci est un indicateur biophysique de dégradation <strong>du</strong> milieu suite à<br />
la forte pression humaine <strong>et</strong> animale sur les ligneux (coupe <strong>et</strong> surpâturage).<br />
Figure 16 : Localisation des sites d’observation de la végétation dans l’observatoire de Bourem<br />
4
Nombre de tiges.ha-1<br />
Nombre de tiges. ha-1<br />
Nombre de tiges.ha -1<br />
1 0 0<br />
7 5<br />
5 0<br />
2 5<br />
0<br />
1 0 0<br />
7 5<br />
5 0<br />
2 5<br />
0<br />
1 0 0 0<br />
7 5 0<br />
5 0 0<br />
2 5 0<br />
0<br />
6 8<br />
4 9<br />
• Densité de la régénération<br />
a : Z o n e n o r d H a o u s s a<br />
3 3<br />
R 5 B 5 R 6 R 7<br />
4 4<br />
4 0<br />
2 0<br />
S i t e s<br />
2 6<br />
b : Z o n e c e n t r e H a o u s s a<br />
1 2 9 9 9<br />
B 1 1 A 2 B 6 A 3 A 1 R 3 R 8 R 9<br />
S i t e s<br />
4 0 2 4<br />
4 6 3<br />
c : Z o n e s u d H a o u s s a<br />
2 9 7<br />
2 3 9<br />
R 1 1 R 2 B 1 3 R 1 0 B 8<br />
S i t e s<br />
1 1<br />
7<br />
D T<br />
N T > 1 5 c m<br />
N T < 1 5 c m<br />
D T<br />
N T > 1 5 c m<br />
N T < 1 5 c m<br />
D T<br />
N T > 1 5 c m<br />
N T < 1 5 c m<br />
DT = densité totale ; NT>15 cm = densité des tiges à circonférence basale supérieure à 15 cm ;<br />
NT
Pour une meilleure comparaison des sites d’observation concernant la régénération, il a<br />
été effectué une analyse de variance. Les résultats de c<strong>et</strong>te analyse ont montré une<br />
différence hautement significative au seuil de 5% entre les sites en ce qui concerne les<br />
densités de régénération issue de rej<strong>et</strong>s de souche <strong>et</strong> de germination naturelle. Après le<br />
test de Newman-Keuls, il a été observé 2 groupes homogènes concernant la densité des<br />
rej<strong>et</strong>s de souche (A <strong>et</strong> B) <strong>et</strong> 3 groupes (A, B <strong>et</strong> C) pour la densité de germination naturelle<br />
(cf. Tab. 4 ci dessous).<br />
La figure 18 représente la variation de la densité de la régénération des ligneux dans les<br />
sites d’observation. La densité de la régénération des ligneux est essentiellement<br />
constituée de rej<strong>et</strong>s de souche <strong>et</strong> cela indépendamment de la zone écologique <strong>et</strong> <strong>du</strong> site<br />
d’observation. En eff<strong>et</strong>, comme la densité totale des tiges ligneuses, celle de la<br />
régénération demeure plus importante dans la zone écologique <strong>du</strong> Sud Haoussa. Elle est<br />
moyenne dans le Nord Haoussa <strong>et</strong> reste assez faible dans le Centre Haoussa.<br />
Contrairement à la densité totale, celle de la régénération ne suit pas un gradient sud-<br />
nord.<br />
Quelle que soit la zone écologique, les plus fortes densités de régénération sont observées<br />
dans les sites R11 <strong>et</strong> R2. Cependant, la densité de la régénération issue de germination est<br />
plus élevée dans les sites R2 <strong>et</strong> B13. Les indivi<strong>du</strong>s issus de la germination naturelle sont<br />
constitués principalement de Balanites aegyptiaca. Ce ci s’explique par la présence de<br />
quelques pieds de semenciers de c<strong>et</strong>te espèce dans ces sites.<br />
• Contribution des espèces ligneuses à la densité totale <strong>et</strong> à la régénération<br />
La figure 19 illustre la contribution des espèces à la densité totale <strong>et</strong> à la régénération<br />
naturelle des ligneux dans les sites d’observation.<br />
Par <strong>rapp</strong>ort à la densité totale (Fig19 a), Acacia raddiana a la contribution la plus élevée<br />
dans 14 sites sur 17 au total. C<strong>et</strong>te contribution est comprise entre 100 <strong>et</strong> 53%. Sur les<br />
sites B8 <strong>et</strong> R5, Balanites eagyptiaca est l’espèce dominante avec respectivement 40 <strong>et</strong><br />
45% de contribution. En outre Maeuria crassifolia domine sur le site B11 avec une<br />
contribution de 66%. En référence aux contributions des espèces à la densité totale,<br />
Acacia raddiana se révèle comme l’espèce dominante dans la zone d’étude.<br />
6
Compte tenu de la similarité de la densité de la régénération par souche à celle de la<br />
densité totale, il ne sera présenté qu’ici la contribution des espèces à la densité de la<br />
régénération par germination (Fig. 19 b). La figure montre 4 groupes distincts en fonction<br />
de la flore <strong>et</strong> leur niveau de contribution. Dans le premier groupe constitué de 5 sites (A1,<br />
B6, A2, R8 <strong>et</strong> R9), la régénération par graine est représentée uniquement par Acacia<br />
raddiana avec une contribution de 100%. A ce groupe de sites peut s’ajouter R10 où la<br />
contribution de l’espèce est de 88%. Il se dégage un second groupe de sites où la<br />
régénération par germination est constituée de façon équitable par Acacia raddiana <strong>et</strong><br />
Balanites eagyptiaca. Il s’agit des sites R6, A3 <strong>et</strong> R5. En outre, le site B11 constitue un<br />
groupe à part où la régénération par graine est représentée par Balanites eagyptiaca <strong>et</strong><br />
Maerua crassifolia <strong>et</strong> cela de façon équitable. Le quatrième groupe est composé des sites<br />
R2, R11 <strong>et</strong> B13. Ces sites sont dominés respectivement par Acacia raddiana, Maerua<br />
crassifolia <strong>et</strong> Balanites eagyptiaca avec une contribution dans l’ordre de 60%, 50% <strong>et</strong> de<br />
80%. Ce groupe est le seul où la germination dans les sites est constituée de trois espèces<br />
contrairement aux autres qui ne disposent que d’une ou deux espèces. Le cinquième<br />
groupe constitué par les sites B5, R3, R7 <strong>et</strong> B8 présentent un taux nul de germination.<br />
La régénération par graine dominée exclusivement par Acacia raddiana (espèce<br />
fourragère par excellence dans la zone) dans le premier groupe pourrait s’expliquer par la<br />
dissémination de l’espèce par les animaux. Les sites de ce groupe sont beaucoup pâturés<br />
à cause de leur proximité des points d’eau <strong>et</strong> des campements. Toutefois, il est important<br />
d’indiquer que ces sites sont situés sur des replats <strong>du</strong>naires, zone de prédilection d’Acacia<br />
raddiana. Quant au second groupe, les sites se caractérisent par des replats <strong>du</strong>naires avec<br />
un microrelief on<strong>du</strong>lé. Au somm<strong>et</strong> des on<strong>du</strong>lations dominent Balanites aeyptiaca tandis<br />
que dans les dépressions c’est Acacia raddiana qui est dominant. Le troisième groupe,<br />
constitué par le seul site B11, est situé dans une dépression <strong>du</strong>naire où la flore ligneuse<br />
est dominée par Maerua crassifolia <strong>et</strong> Balanites aegyptiaca avec de gros pieds de<br />
semenciers. Les ligneux présents sur ce site semblent être apparemment moins exploités<br />
ce qui justifie la présence de gros pieds qui donnent des semences.<br />
7
.<br />
Tableau 4: Résultats d’analyse de variance sur les densités de la régénération ligneuse<br />
dans l’observatoire de Bourem.<br />
Variables<br />
Sites d’observation<br />
Densité totale<br />
ligneuse à l’hectare<br />
Densité de rej<strong>et</strong>s de<br />
souche.ha-1<br />
Densité de la<br />
régénération<br />
naturelle. ha-1<br />
A1 10,500 B 3,25 B 1,75 C<br />
A2 43,00 B 5,23 B 0,5 C<br />
A3 18,50 B 5,25 B 1,25 C<br />
B5 31,75 B 14,25 B 0,00 C<br />
B6 39,500 B 12,75 B 1,75 C<br />
B8 9,75 B 3,5 B 0,00 C<br />
B11 66,25 B 18,75 B 1,25 C<br />
B13 295,50 B 209,25 B 10 B<br />
R2 462,00 B 377,75 B 25,00 A<br />
R3 8,50 B 4,75 B 0,00 C<br />
R5 48,50 B 31,00 B 2,00 C<br />
R6 24,50 B 13,00 B 1,25 C<br />
R7 5,75 B 0,25 B 0,00 C<br />
R8 8,00 B 1,75 B 0,50 C<br />
R9 7,50 B 1,75 B 0,50 C<br />
R10 237,75 B 164,5 B 7,5 B<br />
R11 4022,50 A 3835,25 A 3,25 C<br />
Moyenne générale 314,10 277,06 7,24<br />
Ecart type (σ) 549,44 525,72 9,52<br />
Probabilité calculée<br />
Signification au<br />
0,0000 0,0000 0,0000<br />
seuil de 5%<br />
HS<br />
HS<br />
HS<br />
NB : Tous les sites suivis d’une même l<strong>et</strong>tre constitue un groupe statistiquement homogène suivant le test<br />
de Newman Keuls<br />
8
Nombre de tiges. ha-1<br />
Nombre de tiges.ha -1<br />
Nombre de tiges.ha -1<br />
5 0<br />
2 5<br />
0<br />
5 0<br />
2 5<br />
0<br />
1 0 0 0<br />
7 5 0<br />
5 0 0<br />
2 5 0<br />
0<br />
2 1<br />
3 3<br />
a : N o r d H a o u s s a<br />
1 5 1 5<br />
R 5 B 5 R 6 R 7<br />
S i t e s<br />
1 4<br />
1 5<br />
8<br />
B 1 1 A 2 B 6 A 3 A 1 R 3 R 8 R 9<br />
3 8 4 0<br />
b : Z o n e c e n t r e H a o u s s a<br />
S i t e s<br />
c : Z o n e s u d H a o u s s a<br />
4 0 3<br />
6<br />
2 2 0<br />
5<br />
D R T<br />
D R S<br />
D R G<br />
3<br />
1 7 3<br />
1<br />
3<br />
D R T<br />
D R S<br />
D R G<br />
R 1 1 R 2 B 1 3 R 1 0 B 8<br />
S ite s<br />
D R T<br />
D R S<br />
D R G<br />
DRT = densité totale de la régénération ; DRS = densité de la régénération par souche ;<br />
DRG = densité de la régénération par graine<br />
Figure 18 : Variation de la densité de la régénération de tiges ligneuses<br />
dans l’observatoire de Bourem.<br />
4<br />
9
Contribution en %<br />
contribution en %<br />
100%<br />
a : contribution des principales especes a la densite des peuplement ligeneux<br />
50%<br />
0%<br />
R3 B5 R11 R6 B6 R8 R7 B13 R10 R9 A1 A2 A3 R2 B8 R5 B11<br />
Sites<br />
b : contribution des principales espèces a la regeneration naturelle des ligneux<br />
100%<br />
50%<br />
0%<br />
A1 A2 R9 R2 A3 R11 B11 R3 B8<br />
Sites<br />
MC<br />
BE<br />
AR<br />
D/ rgn<br />
MC = Maeurria crassifolia ; BE= Balanites eagyptiaca ; AR = Acacia raddiana<br />
Figure 19 : Contribution des principales espèces aux densités de peuplement ligneux <strong>et</strong> de<br />
Régénération naturelle dans les sites d’observation de Bamba<br />
MC<br />
BE<br />
AR<br />
DT<br />
10
Les sites <strong>du</strong> quatrième groupe sont caractérisés par des replats <strong>du</strong>naires vifs situés non<br />
loin <strong>du</strong> fleuve Niger. Ils sont soumis tous à une forte pression pastorale ce qui explique la<br />
dissémination par zoochorie des espèces rencontrées. Le cinquième groupe constitué de<br />
sites à taux nul de germination, se caractérise par leur éloignement aux points d’eau, leur<br />
densité faible en ligneux <strong>et</strong> leur topographie. Les quelques rares pieds rencontrés<br />
souffrent apparemment d’un déficit hydrique qui ne favorise guère leur fructification <strong>et</strong> la<br />
germination en conséquence.<br />
• Distribution par classe de circonférence des tiges ligneuses<br />
Pour mieux évaluer l’impact de la pression humaine sur la structure des tiges ligneuses, il<br />
a été effectué une répartition de celles-ci par classe de circonférence à la base. La figure<br />
20 montre la distribution en classe de circonférence des tiges ligneuses (exprimée en %)<br />
des sites d’observation en fonction des zones écologiques. Pour ce faire, quatre classes de<br />
circonférence ont été r<strong>et</strong>enues avec une amplitude de 15 cm, il s’agit des classes 0-15 cm,<br />
15-30 cm, 30-45 cm <strong>et</strong> >à 45 cm.<br />
Dans l’observatoire de Bourem, la distribution des tiges ligneuses par classe de<br />
circonférence est caractérisée par une prédominance des indivi<strong>du</strong>s dans la classe 0-15 cm<br />
<strong>et</strong> cela quelle que soit la zone écologique. Ce-ci montre la dominance des tiges de p<strong>et</strong>its<br />
diamètres, dénommées brins. En revanche, la proportion de tiges de gros diamètres est<br />
plus importante dans la zone <strong>du</strong> centre Haoussa <strong>et</strong> faible dans les zones Nord <strong>et</strong> Sud<br />
Haoussa.<br />
Dans le Centre Haoussa, les sites les plus représentés dans ces classes de diamètres<br />
supérieurs sont R8, A2, A3 <strong>et</strong> A1. Dans la zone Nord Haoussa, c’est le site R7 qui est le<br />
plus représenté avec 43%. Cependant, dans le Sud Haoussa, en ce qui concerne ces tiges<br />
de gros diamètres, elles sont surtout rencontrées dans le site B8 avec une proportion de<br />
19%. Comme indiqué plus haut, le taux faible des indivi<strong>du</strong>s de gros diamètre dans la<br />
zone sud est lié à la forte pression anthropique qui s’exerce sur les ressources ligneuses.<br />
Elles sont exploitées pour la satisfaction des besoins en énergie domestiques (bois de<br />
chauffe, charbon), en bois de service (construction d’habitat, la confection des poulies,<br />
les ustensiles de cuisine, les manches des haches, dabas, couteaux, <strong>et</strong>c.).<br />
11
Fort est de constater qu’au niveau de l’observatoire, les gros pieds de Balanites<br />
aegyptiaca sont très recherchés par les nomades pour la confection des poulies. Ces<br />
poulies sont utilisées pour puiser de l’eau dans des puits dont la profondeur moyenne est<br />
d’environ 100 mètres. De même, l’espèce est utilisée comme fourche pour supporter les<br />
poulies (cf. photos). D’ailleurs le nombre de fourches autour d’un puits dans la zone<br />
pastorale est un indicateur de l’importance <strong>du</strong> débit de la nappe <strong>et</strong> en conséquence le<br />
nombre de campements nomades.<br />
Confection d’une poulie a base de Balanites aegyptiaca, à gauche en haut.<br />
Un puit à haut débit avec de fourches <strong>et</strong> poulies de Balanites pour tirer l’eau, en haut à droite<br />
Surcreusement d’un puit dans la zone pastorale de Bamba, en bas à gauche<br />
Une nouvelle poulie prête à être utilisée, en bas à droite<br />
12
nombre de tiges ha -1<br />
nombre de tige ha -1<br />
nombre de tiges ha -1<br />
1 0 0<br />
8 0<br />
6 0<br />
4 0<br />
2 0<br />
0<br />
1 0 0<br />
8 0<br />
6 0<br />
4 0<br />
2 0<br />
0<br />
1 0 0<br />
8 0<br />
6 0<br />
4 0<br />
2 0<br />
0<br />
7 4<br />
5 8<br />
4 5<br />
a : z o n e N o r d H a o u s s a<br />
1 9<br />
3 0 2 9<br />
1 8<br />
1 2 1 2<br />
0 - 1 5 c m 1 5 - 3 0 c m 3 0 - 4 5 c m > 4 5<br />
C l a s s e d e c i r c o n f e r e n c e<br />
b : z o n e C e n t r e H a o u s s a<br />
R 3 A 1 R 9 B 1 1<br />
A 3 B 6 A 2 R 8<br />
R 5 R 6<br />
B 5 R 7<br />
0 - 1 5 c m 1 5 - 3 0 c m 3 0 - 4 5 c m > 4 5<br />
C l a s s e s d e c i r c o n f e r e n c e<br />
3 6<br />
c : z o n e S u d H a o u s s a<br />
2 7<br />
0 - 1 5 c m 1 5 - 3 0 c m 3 0 - 4 5 c m > 4 5<br />
1 8<br />
C l a s s e s d e c i r c o n f e r e n c e<br />
4 3<br />
R 1 1 R 2<br />
B 1 3 R 1 0<br />
B 8<br />
Figure 20: Distribution par classes de circonférence à la base des tiges ligneuses<br />
dans l’observatoire de Bourem.<br />
1 9<br />
13
• Pression humaine sur les ressources ligneuses dans l’observatoire de Bourem<br />
Pour m<strong>et</strong>tre en évidence la forte pression humaine sur les ressources ligneuses, il a été<br />
dénombré sur l’ensemble des sites le nombre de pieds d’arbres coupés <strong>et</strong> <strong>rapp</strong>orté à<br />
l’hectare. La figure 21 montre la variation de l’intensité de coupe des tiges ligneuses dans<br />
les sites d’observation suivant les zones écologiques. La densité des tiges coupées est<br />
plus importante dans la zone Sud haoussa que dans les zones Nord <strong>et</strong> Centre Haoussa.<br />
Dans la zone Sud, les sites les plus exploités sont R11 <strong>et</strong> R2. Ces sites sont situés à 1 km<br />
environ <strong>du</strong> fleuve Niger, des campements <strong>et</strong> villages. De ce fait, ils sont d’accès facile.<br />
Dans c<strong>et</strong>te zone Sud haoussa, le sites B13 <strong>et</strong> B8 viennent au second rang concernant la<br />
densité de coupe. Ils sont aussi situés à environ de 5 km de Bamba <strong>et</strong> à 500 m des voies<br />
de communication. Le site B13 est à 1 km de la route nationale Gao-Tombouctou <strong>et</strong> le<br />
site B8 à 200 m environ de la piste Bamba-Imelach.<br />
Dans la zone Centre Haoussa la densité de coupe est observée sur deux sites notamment<br />
A2 <strong>et</strong> B6. Ils sont caractérisés par leur proximité au puits pastoral de Ynamankor <strong>et</strong> la<br />
piste reliant le villages de Bamba <strong>et</strong> la fraction d’Imelach ce qui justifie la densité élevée<br />
de coupes sur ces sites. Il est à signaler que dans la zone pastorale, les campements<br />
nomades sont à moins d’un kilomètre des puits.<br />
Quant à la zone Nord Haoussa, c’est sur le site R5 qu’il a été recensé la densité de coupes<br />
la plus élevée. Sur ce seul site, se trouve quatre (5) puits pastoraux distants les uns des<br />
autres de moins de 500 m. Dans c<strong>et</strong>te localité, à cause <strong>du</strong> nombre élevé de puits, les<br />
campements nomades sont permanents. Ce site se caractérise par la présence quasi<br />
permanente de l’espèce Colocynthis citrullus, une Cucurbitacée indicatrice des milieux<br />
fortement anthropisés.<br />
14
Nombre de tiges coupées à l'hectare<br />
Nombre de tiges coupées à l'hectare<br />
Nombre de tiges coupées à<br />
l'hectare<br />
2 0<br />
1 0<br />
0<br />
2 0<br />
1 0<br />
0<br />
5 0<br />
4 0<br />
3 0<br />
2 0<br />
1 0<br />
0<br />
1 5 1 5<br />
1 1 1 0<br />
a : Z o n e n o r d H a o u s s a<br />
D C T<br />
C P A<br />
C P R<br />
R 5 R 6 B 5 R 7<br />
S i t e s<br />
b : z o n e c e n t r e h a o u s s a<br />
A 2 B 1 1 A 3 A 1 R 3 B 6 R 8 R 9<br />
3 1<br />
2 9<br />
S it e s<br />
c : Z o n e s u d H a o u s s a<br />
1 1<br />
2<br />
9<br />
D C T<br />
C P A<br />
C P R<br />
R 1 1 R 2 B 1 3 B 8 R 1 0<br />
S it e s<br />
D C T<br />
C P A<br />
C P R<br />
DCT = densité totale de tiges coupées ; CPA = coupes anciennes ; CPR = coupes récentes<br />
Figure 21: Variation de la densité de coupe des tiges ligneuses en fonction<br />
des sites dans l’observatoire de Bourem<br />
4<br />
15
L’intensité de coupe des tiges ligneuses est fonction de l’accessibilité des sites. La figure<br />
22 détermine la corrélation qui existe entre la densité des tiges coupées <strong>et</strong> la distance des<br />
sites par <strong>rapp</strong>ort à une zone d’habitation (villages, campements) ou une voie de<br />
communication. La droite de régression montre que la densité de coupes des tiges<br />
ligneuses diminue plus on s’éloigne des lieux d’habitation (village, campement, points<br />
d’eau) <strong>et</strong> voie de communication (routes, pistes). Ceci est confirmé par le coefficient de<br />
détermination de la droite de régression (R 2 ) qui est de 0,89.<br />
• Capacité à rej<strong>et</strong>er de souche des principales espèces ligneuses rencontrées<br />
dans la zone d’étude<br />
Pour mieux comprendre les stratégies de multiplication par rej<strong>et</strong> de souche des espèces<br />
ligneuses dans l’observatoire, il a été évalué le nombre moyen de brins issus de rej<strong>et</strong>s de<br />
souche des principales espèces. Il s’agit de Acacia raddiana, Balanites eagyptiaca <strong>et</strong><br />
Maerua crassifolia (Fig. 23). Les résultats de l’étude montre que Acacia raddiana ém<strong>et</strong><br />
plus de brins à la souche que les deux autres espèces <strong>et</strong> cela sur l’ensemble des sites <strong>et</strong><br />
dans toutes les zones écologiques. Quant aux deux autres espèces (Balanites aegyptiaca<br />
<strong>et</strong> Maerua crassifolia), leur capacité à ém<strong>et</strong>tre des rej<strong>et</strong>s de souches est relativement<br />
faible ; elle varie entre 3 <strong>et</strong> 4 brins par souche (Fig. 23a). Cependant force est de constater<br />
que c<strong>et</strong>te capacité des espèces à rej<strong>et</strong>er de souches est fonction de la zone écologique. De<br />
ce fait, la capacité des espèces à ém<strong>et</strong>tre de brins à la souche est globalement plus élevée<br />
dans la zone Sud Haoussa <strong>et</strong> faible dans les zones Nord <strong>et</strong> Centre Haoussa (Fig. 23b).<br />
Dans la zone Sud Haoussa, Acacia raddiana est l’espèce qui ém<strong>et</strong> plus de brins à la<br />
souche avec 32 brins en moyenne par souche contre 1 <strong>et</strong> 2 brins respectivement dans le<br />
Centre <strong>et</strong> Nord Haoussa.<br />
La forte capacité des espèces à rej<strong>et</strong>er de souche dans la zone sud Haoussa pourrait<br />
s’expliquer par la forte pression humaine <strong>et</strong> animale qui s’y exerce. Quant à la forte<br />
capacité de l’espèce Acacia raddiana à ém<strong>et</strong>tre plus de brins par <strong>rapp</strong>ort aux autres<br />
espèces est l’une de ses stratégies d’adaptation pour assurer sa pérennité. La forte<br />
pression sur c<strong>et</strong>te espèce s‘explique certainement par ses usages multiples. Elle est<br />
beaucoup exploitée particulièrement le long <strong>du</strong> fleuve Niger par les populations pour<br />
confectionner, des enclos (parcs d’animaux) <strong>et</strong> des haies mortes dans les rizeries afin de<br />
limiter les dégâts des poissons sur les cultures. Comme l’espèce Acacia raddiana,<br />
16
Balanites aegyptiaca développe aussi la stratégie a rej<strong>et</strong>er beaucoup à la souche<br />
lorsqu’elle intensément pâturée.<br />
En ce qui concerne la végétation ligneuse dans la zone de Bamba, il a été mis en<br />
évidence quelques indicateurs de pression. Parmi ces indicateurs on peut citer entre<br />
autres, la diminution des indivi<strong>du</strong>s de gros diamètres, la densité élevée de souches<br />
coupées <strong>et</strong> la banalisation de la végétation ligneuse parla domination des indivi<strong>du</strong>s<br />
rabougris (brins issus de souche). (Cf. Photos)<br />
17<br />
- Image d’un pied de Balanites<br />
aegyptiaca rabougris, en haut à<br />
gauche ;<br />
- Image d’une végétation ligneuse<br />
surpâturée, en haut à droite ;<br />
- Image d’une végétation moins<br />
pâturée, en bas à gauche
Nombre de tiges.ha-1<br />
35<br />
30<br />
25<br />
20<br />
15<br />
10<br />
5<br />
0<br />
DCT<br />
DPE<br />
Linéaire (DCT)<br />
y = -7,4x + 39<br />
R 2 = 0,8995<br />
R11 R2 B13 B8 R10<br />
Sites<br />
Figure 22 : Corrélation entre l’intensité de coupe <strong>et</strong> distance des sites par <strong>rapp</strong>ort aux points<br />
d'eau<br />
6<br />
5<br />
4<br />
3<br />
2<br />
1<br />
0<br />
distance aux points d'eau<br />
18
nombre moyen de brins par souche<br />
Nombre de brins<br />
30<br />
20<br />
10<br />
0<br />
a : Nom bre m oyen de brins par souche des espèces tous<br />
sites confon<strong>du</strong>s<br />
21<br />
A.raddiana B.eagyptiaca M.crassifolia<br />
2 2<br />
1 3<br />
Figure 23 : Capacité à Figure rej<strong>et</strong>er 22 de souche : Corrélation des principales distance espèces <strong>et</strong> densité ligneuses de coupe dans l’observatoire de Bourem<br />
3<br />
Espèces<br />
b : N o m b r e m o ye n d e b r in s p a r s o u c h e d e s e s p è c e s e n fo n c tio n d e<br />
la z o n e é c o lo g iq u e<br />
4 0<br />
3 0<br />
2 0<br />
1 0<br />
0<br />
Z o n e n o rd<br />
H a o u s s a<br />
A .ra d d ia n a<br />
B .e a g yp tia c a<br />
M .c ra s s ifo lia<br />
1 1 1<br />
Z o n e c e n tre<br />
H a o u s s a<br />
Z o n e s é c o lo g iq u e s<br />
3 2<br />
4<br />
5<br />
Z o n e s u d<br />
H a o u s s a<br />
4<br />
19
• Etat de surface : recouvrement de la végétation <strong>et</strong> fréquence <strong>du</strong> sol nu<br />
En plus de la pro<strong>du</strong>ction de biomasse herbacée <strong>et</strong> de la structure de la végétation<br />
ligneuse, les états de surface comme le recouvrement de la végétation <strong>et</strong> <strong>du</strong> sol nu sont<br />
aussi des indicateurs biophysiques pertinents de la dégradation <strong>du</strong> milieu. De fait, ils<br />
constituent des paramètres importants à collecter dans la surveillance environnementale.<br />
Dans le cadre des activités <strong>du</strong> ROSELT, il a été évalué pendant 4 années successives, le<br />
recouvrement global de la végétation, le recouvrement de la strate herbacée <strong>et</strong> la<br />
fréquence <strong>du</strong> sol nu dans l’observatoire de Bourem (Figure 24).<br />
La figure 24a illustre l’évolution sur 4 ans le recouvrement global (herbacée plus ligneux)<br />
dans les trois zones écologiques de l’observatoire. A l’instar de la pro<strong>du</strong>ction de biomasse<br />
herbacée, le recouvrement global de la végétation est aussi lié à l’intensité de la pression<br />
anthropique <strong>et</strong> à la variation pluviométrique. Excepté l’année 2004, il demeure plus faible<br />
dans zone Sud Haoussa, suivi de Nord Haoussa <strong>et</strong> relativement élevé dans le Centre<br />
Haoussa. Dans la zone Sud Haoussa, il varie entre 26 <strong>et</strong> 30 % tandis que dans le Nord<br />
Haoussa, il est compris entre 21 <strong>et</strong> 49%. Quant au Centre Haoussa le recouvrement varie<br />
entre 24 <strong>et</strong> 58%. Quelle que soit la zone, l’année 2004 fut marquée par une n<strong>et</strong>te<br />
régression <strong>du</strong> couvert de la végétation. C<strong>et</strong>te situation s’explique par la baisse de la<br />
pluviométrie qui a beaucoup influencé l’installation de la strate herbacée qui contribue le<br />
plus à ce recouvrement. Le niveau faible <strong>du</strong> recouvrement global de la végétation dans le<br />
Sud Haoussa est lié à la haute pression anthropique notamment le surpâturage. La<br />
tendance linéaire <strong>du</strong> recouvrement global de la végétation dans le Sud Haoussa est <strong>du</strong>e au<br />
couvert de la strate ligneuse. Dans c<strong>et</strong>te zone le couvert global se résume à celui des<br />
ligneux car la strate herbacée est quasi-absente.<br />
Quant au recouvrement de la strate herbacée, elle est plus faible dans le sud Haoussa,<br />
suivi <strong>du</strong> Nord <strong>et</strong> <strong>du</strong> Centre Haoussa quelle que soit l’année (cf. Fig. 24b). Il varie entre 7<br />
<strong>et</strong> 20% dans le Sud Haoussa, 12 <strong>et</strong> 40% dans le Nord Haoussa, <strong>et</strong> 17 à 52% dans le<br />
Centre Haoussa. Il faut signaler que dans l’observatoire de Bourem, comme dans toute la<br />
zone sahélienne, c’est la strate herbacée qui contribue le plus au recouvrement global de<br />
la végétation.<br />
20
La figure 24c présente l’évolution sur 4 ans la fréquence <strong>du</strong> sol nu dans les trois zones<br />
écologiques de l’observatoire. La zone Sud Haoussa reste la plus dégradée avec une<br />
fréquence relative comprise entre 70 <strong>et</strong> 74%. Ce taux de recouvrement <strong>du</strong> sol nu varie<br />
entre 51 <strong>et</strong> 79% dans le Nord Haoussa tandis que dans le Centre Haoussa, il varie entre<br />
42 <strong>et</strong> 76%. L’année 2004 est marquée par le niveau le plus élevé <strong>du</strong> taux de sol nu<br />
quelque soit la zone écologique. Ce résultat confirme ceux relatifs à la pro<strong>du</strong>ction de<br />
biomasse <strong>et</strong> au recouvrement de la végétation qui ont mis en évidence la forte<br />
dégradation <strong>du</strong> milieu au niveau de la zone bordière <strong>du</strong> fleuve Niger.<br />
Faut-il le <strong>rapp</strong>eler que dans l’observatoire de Bourem, le cumul annuel de la pluviométrie<br />
enregistré en 2004 à la station automatique météorologique de ROSELT a été de 63 mm.<br />
Photo d’une station météorologique automatique Aperçu sur la gravité <strong>du</strong> phénomène<br />
dans l’observatoire de Bourem d’ensablement le long <strong>du</strong> fleuve Niger dans<br />
l’observatoire de Bourem<br />
21
Recouvrement en %<br />
Recouvrement en %<br />
1 0 0<br />
Recouvrement<br />
8 0<br />
6 0<br />
4 0<br />
2 0<br />
0<br />
1 0 0<br />
8 0<br />
6 0<br />
4 0<br />
2 0<br />
0<br />
1 0 0<br />
8 0<br />
6 0<br />
4 0<br />
2 0<br />
0<br />
a : r e c o u v r e m e n t g lo b a l d e la v é g é t a t io n<br />
N H<br />
C H<br />
S H<br />
2 0 0 2 2 0 0 3 2 0 0 4 2 0 0 5<br />
A n n é e s<br />
b : r e c o u v r e m e n t d e l a s t r a t e h e r b a c é e<br />
N H<br />
C H<br />
S H<br />
2 0 0 2 2 0 0 3 2 0 0 4 2 0 0 5<br />
A n n é e s<br />
c : s o l n u<br />
2 0 0 2 2 0 0 3 2 0 0 4 2 0 0 5<br />
A n n é e s<br />
Figure 24 : Variation sur 4 ans des recouvrements de la végétation <strong>et</strong> de la fréquence <strong>du</strong> sol nu en fonction<br />
des zones écologiques dans l’observatoire de Bourem<br />
N H<br />
C H<br />
S H<br />
22
5.1.5. Les caractéristiques <strong>du</strong> sol <strong>et</strong> les unités d’occupation<br />
Les caractéristiques édaphiques <strong>et</strong> l’occupation des sols sont décrites ci-dessous.<br />
5.1.5.1. Typologie des sols dans l’observatoire<br />
Dans l’observatoire de Bourem, les sols sableux à texture moyenne <strong>et</strong> grossière sont les<br />
plus dominants. Ils sont principalement constitués de <strong>du</strong>nes vives <strong>et</strong> de <strong>du</strong>nes arasées.<br />
Dans la vallée <strong>du</strong> fleuve, on rencontre des sols à texture argilo-limoneuse <strong>et</strong> limono-<br />
sableuse. A ces deux types de sols s’ajoutent des déflations éoliennes <strong>et</strong> les ergs. Dans le<br />
cadre de la présente étude, il a été établi une carte des sols de l’observatoire par le<br />
consultant spécialiste en télédétection/ SIG (cf. figure 25).<br />
Figure 25 : Carte des sols dans l’observatoire de Bourem<br />
23
5.1.5.2. Potentiel de pro<strong>du</strong>ction agricole<br />
Selon le PIRT (1986), les sols dans l’observatoire de Bourem sont classés dans la<br />
catégorie des sols à potentiel de pro<strong>du</strong>ction agricole très faible voir même nul. De ce fait,<br />
les terres non arables représentent en moyenne 84%. Ces sols non arables sont en général<br />
profonds avec un mauvais drainage ou un drainage excessif. Les terres sur lesquelles<br />
existent ces sols non arables possèdent une réserve en eau utile souterraine très limitée.<br />
Dans le cadre de l’étude d’impact <strong>du</strong> barrage de Taoussa, réalisée par le bureau d’étude<br />
TECSULT, il a été évalué le potentiel de pro<strong>du</strong>ction agricole des terres dans la vallée <strong>du</strong><br />
fleuve sur le tronçon Tombouctou <strong>et</strong> Gao. Ces informations sont <strong>rapp</strong>ortées dans les<br />
tableaux 5 <strong>et</strong> 6.<br />
Tableau 5 : Potentiel des terres pour l’agriculture <strong>et</strong> types de sols correspondant dans la<br />
zone d’étude (source TECSULT, 2008)<br />
Potentiel des terres<br />
Types de sols correspondants<br />
pour l’agriculture<br />
Très bon Le potentiel agricole des plaines inférieures argileuses ou vallons<br />
inférieurs argileux de même que des terrasses argileuses à casiers<br />
(aménagées) a été défini comme étant très bon.<br />
Bon Les autres unités de paysage dont la texture prédominante est<br />
argileuse ont été classées comme ayant un potentiel agricole bon.<br />
Moyen Un potentiel agricole moyen a été donné aux terrasses sablo<br />
limoneuses, aux levées alluviales argilo-sableuses ou sablo<br />
limoneuses, <strong>et</strong> aux zones ayant des sols de texture grossière (sable,<br />
limon) sur dépôt argileux.<br />
Faible Les différents types de plateaux éoliens, les paléo-vallées sableuses<br />
de même que les terrasses sableuses ont été classés comme<br />
possédant un potentiel agricole faible.<br />
Un potentiel agricole « nul » a été systématiquement attribué aux<br />
Nul zones urbanisées (milieu habité, aéroport) <strong>et</strong> aux secteurs<br />
d'affleurements rocheux (reg, roc, cuirasse) ou <strong>du</strong>nes actives ou<br />
quadrillées de palissades.<br />
Les superficies de plans d’eau, constitués par le lit <strong>du</strong> fleuve Niger,<br />
Plan d’eau de ses affluents <strong>et</strong> des mares (relativement permanentes), ont<br />
également été considérées comme n’ayant aucun potentiel agricole.<br />
24
Tableau 6 : Répartition <strong>du</strong> niveau de potentiel agricole des sols dans la zone d’étude.<br />
Potentiel agricole<br />
Superficie (ha)<br />
Pourcentage (%)<br />
Potentiel agricole<br />
Superficie (ha)<br />
Pourcentage (%)<br />
Potentiel agricole<br />
Superficie (ha)<br />
Pourcentage (%)<br />
Très bon 43 185,7 10,1<br />
Bon 61 057,3 14,2<br />
Moyen 91 506,9 21,3<br />
Faible 182 987,4 42,6<br />
Nul 22 378,9 5,2<br />
Plans 28 360,1 6,6<br />
Total 429 476,3 100,0<br />
5.1.5.3. Unités d’occupation des terres<br />
Dans l’observatoire de Bourem, il a été réalisé en 2009 par la Chaire UNESCO pour<br />
l’Environnement au Mali une étude sur le thème « Etude de la dynamique de la<br />
désertification sur le tronçon Tombouctou-Gao ». Dans ce cadre, il a été réalisé<br />
l’évolution de l’occupation des terres entre 1955 <strong>et</strong> 1975 dans les communes de Bamba <strong>et</strong><br />
de Taboye.<br />
La figure 26 illustre l’évolution de l’occupation des terres dans la commune de Bamba.<br />
Dans la commune de Bamba, entre 1955 <strong>et</strong> 1975, il a été observé un changement des<br />
unités cartographiées. L’unité <strong>du</strong>ne stabilisée qui était en deux entités distinctes en 1955<br />
s’est constituée en un seul bloc en 1975. Cependant, les <strong>du</strong>nes vives qui n’étaient<br />
observées en 1955 <strong>du</strong> côté Gourma, c'est-à-dire sur la rive droite <strong>du</strong> fleuve, sont apparues<br />
20 ans après sur la rive gauche <strong>et</strong> à l’intérieur des îles. Pour mieux cerner l’évolution des<br />
différentes unités cartographiées, il a été calculé leur superficie pour les deux dates <strong>et</strong><br />
<strong>rapp</strong>orté dans le tableau 7. Quelle que soit l’année, les replats <strong>du</strong>naires constituent la<br />
grande unité avec plus de 60% <strong>du</strong> terroir échantillon. C<strong>et</strong>te unité a connu une régression<br />
entre 1955 <strong>et</strong> 1975 avec un taux de 0,78%. Quant aux <strong>du</strong>nes vives, elles ont connu une<br />
forte augmentation en superficie avec un taux de 3,3%. Pour les plaines inondables, il y a<br />
eu une régression de superficie de l’ordre de 5%. La même régression en superficie est<br />
valable pour les <strong>du</strong>nes stabilisées avec un taux de 0,46%.<br />
25
Figure 26 : Evolution de l’occupation des terres dans la Commune de Bamba<br />
de 1955 (en haut) à 1975 (en bas) , observatoire de Bourem<br />
26
Tableau 7 : Evolution de la superficie en pourcentage des différentes unités d’occupation<br />
des terres d’une portion <strong>du</strong> terroir de Bamba de 1955 à 1975<br />
Unités d’occupation des<br />
terres 1955 1975 Evolution<br />
Replats <strong>du</strong>naires 60,81 60,04 -0,78<br />
Dunes vives 8,41 11,44 3,03<br />
Plaines inondables 8,32 3,13 -5,19<br />
Dunes stabilisées 17,19 16,73 -0,46<br />
Lit <strong>du</strong> fleuve 5,21 8,61 3,40<br />
Village 0,05 0,05 0,00<br />
Total 100,00 100,00 0,00<br />
Comme à Bamba, il a été réalisé dans la commune de Taboye, relevant tous de<br />
l’observatoire de Bourem, l’évolution de l’occupation des terres entre 1955 <strong>et</strong> 1975<br />
(figure 27). Dans c<strong>et</strong>te commune, il a été observé un changement de l’occupation de<br />
l’espace. Le fleuve a multiplié ses bras <strong>et</strong> s’est <strong>rapp</strong>roché davantage de la <strong>du</strong>ne stabilisée<br />
qui surplombe le village de Tondibi. L’unité <strong>du</strong>ne vive, qui était localisée en 1955 sur la<br />
rive droite <strong>du</strong> fleuve a aussi envahi les plaines inondables dans le lit <strong>du</strong> fleuve en 1975.<br />
Le tableau 8 <strong>rapp</strong>orte l’évolution des superficies de ces unités d’occupation des terres<br />
entre 1955 <strong>et</strong> 1975. Les données <strong>rapp</strong>ortées dans le tableau montrent une dynamique de<br />
toutes les unités cartographiées. Les replats <strong>du</strong>naires occupent plus de 50% de la zone<br />
d’étude. C<strong>et</strong>te unité a connu une augmentation de superficie de l’ordre de 1,72% entre<br />
1955 <strong>et</strong> 1975.<br />
Tableau 8 : Evolution de la superficie en pourcentage des différentes unités d’occupation<br />
dans la commune de Taboye entre 1955 <strong>et</strong> 1975<br />
Unités d’occupation 1955 1975 Evolution<br />
Replats <strong>du</strong>naires 54,28 56,00 1,72<br />
Dunes vives 5,32 5,00 -0,32<br />
Plaines inondables 19,00 16,00 -3,00<br />
Dunes stabilisées 13,00 12,00 -1,00<br />
Lit <strong>du</strong> fleuve 8,40 11,00 2,60<br />
Total 100,00 100,00 0,00<br />
27
A : Occupation en 1955<br />
B : Occupation en 1975<br />
Figure 27 : Evolution de l’occupation des terres dans l’observatoire de Bourem<br />
(commune de Taboye) entre 1955 <strong>et</strong> 1975<br />
28
A l’issue de ces résultats sur l’évolution de l’occupation des terres, il faut r<strong>et</strong>enir que dans<br />
l’observatoire de Bourem, les unités d’occupation ont connu une évolution significative<br />
dans le temps <strong>et</strong> dans l’espace. Elle se manifeste par une dégradation considérable des<br />
ressources naturelles (sol <strong>et</strong> végétation) suite aux eff<strong>et</strong>s conjugués de l’homme <strong>et</strong> <strong>du</strong><br />
climat. L’une des manifestations tangible <strong>et</strong> inquiétante de ce phénomène de dégradation<br />
est l’ensablement.<br />
5.1.5.4. Phénomène d’ensablement<br />
Dans le cadre des activités de ROSELT, un des vol<strong>et</strong>s importants des études réalisées fut<br />
le phénomène de l’ensablement très préoccupant dans l’observatoire notamment à<br />
Bamba. Pour ce faire, il a été étudié le mécanisme de l’ensablement <strong>et</strong> le flux sableux.<br />
• Etude <strong>du</strong> mécanisme global de l’ensablement<br />
Compte tenu de l’ampleur de l’ensablement dans la vallée <strong>du</strong> fleuve Niger <strong>et</strong> toute la<br />
menace qu’il constitue pour ce cours d’eau, il a été installé un dispositif <strong>du</strong> suivi de la<br />
vitesse d’avancée des <strong>du</strong>nes bordières. Pour ce faire, dans la zone de Bamba, il été<br />
effectué un zonage de l’espace en six compartiments. Ce zonage tient compte <strong>du</strong> sens de<br />
l’Harmattan <strong>et</strong> ne concerne que les massifs sableux ou <strong>du</strong>nes vives. Les compartiments<br />
sont numérotés de C1 à C6 (figure 28).<br />
Le compartiment C1 est celui qui alimente l’ensemble <strong>du</strong> système ; il est constitué par de<br />
vastes plateaux, recouverts de formations <strong>du</strong>naires, balayés par l’Harmttan qui transporte<br />
d’importants flux sableux.<br />
Le compartiment C2 correspond aux flancs de <strong>du</strong>ne descendant dans le fleuve qu’il<br />
alimente en pied de <strong>du</strong>ne par eff<strong>et</strong> d’avalanche <strong>et</strong> par érosion fluviale ; la pente <strong>du</strong> flanc<br />
de <strong>du</strong>ne est toujours proche de sa valeur d’équilibre.<br />
Le compartiment C3 est le fleuve lui-même (lit mineur) qui reçoit les sédiments des<br />
compartiments C1 <strong>et</strong> C2 par voie éolienne <strong>et</strong> des compartiments adjacents par érosion<br />
fluviale. Le charriage des sédiments par le fleuve <strong>et</strong> leur transfert d’une rive à l’autre<br />
reste à étudier.<br />
29
Le compartiment C4, côté Gourma, correspond aux terres exondées <strong>du</strong> lit majeur <strong>du</strong><br />
fleuve en période d’étiage <strong>et</strong> sur lesquels les sédiments peuvent se déposer avant d’être<br />
repris par la déflation éolienne <strong>et</strong> alimenter les <strong>du</strong>nes de la rive droite.<br />
Le compartiment C5 est sans doute celui dont le comportement est le plus complexe. Il<br />
correspond au flanc de <strong>du</strong>ne de la rive droite côté fleuve, alimenté en sable par le<br />
compartiment C4 <strong>et</strong> les compartiments de la rive gauche C1 <strong>et</strong> C2. Il alimente lui-même<br />
le fleuve par eff<strong>et</strong> d’avalanche de sable (la pente de <strong>du</strong>ne étant toujours proche de l’angle<br />
d’équilibre) <strong>et</strong> d’érosion fluviale. De plus, situé face à l’Harmattan, il est sous l’eff<strong>et</strong> de<br />
ce dernier <strong>et</strong> des vents secondaires, soumis à des mécanismes de transfert de sable<br />
complexes. La morphologie de ce compartiment est très variable dans le temps sur le plan<br />
inter annuel <strong>et</strong> au cours d’un cycle annuel (en fonction <strong>du</strong> régime des vents).<br />
Le compartiment C6, celui <strong>du</strong> flanc de <strong>du</strong>ne côté terre dans le Gourma, correspond à la<br />
sortie <strong>du</strong> sédiment <strong>du</strong> système global. Il en défini notamment les conditions aux limites.<br />
SW NE<br />
Gourma Sens de l’harmattan Haoussa<br />
C6 C5 C4 C3 C2 C1<br />
Flanc <strong>du</strong>ne Flanc <strong>du</strong>ne Terres Fleuve Flanc <strong>du</strong>ne Plateau <strong>et</strong> <strong>du</strong>nes amont<br />
Côté <strong>du</strong> Gourma Côté fleuve exondées (lit mineur)<br />
Figure 28 : Schéma <strong>du</strong> mécanisme global de l’ensablement dans la zone de Bamba<br />
30
Entre les différents compartiments, le transfert de sable peut se faire par plusieurs<br />
mécanismes de transport :<br />
- par saltation (<strong>et</strong> reptation) sous l’eff<strong>et</strong> <strong>du</strong> vent dominant, l’Harmattan, mais<br />
également des vents secondaires, on note (S) ce mécanisme ;<br />
- par suspension toujours sous l’eff<strong>et</strong> <strong>du</strong> vent que l’on note (s) ;<br />
- par gravitation sous forme de coulées <strong>et</strong> d’avalanches des flancs de <strong>du</strong>ne ; on note<br />
(g) ce mécanisme ;<br />
- par charriage des grains de sable par le fleuve, que l’on note (ch) ;<br />
- par érosion de pied de <strong>du</strong>ne par le fleuve, que l’on note (er) ;<br />
- par dépôt des sédiments charriés par le fleuve sur les zones exondées au moment<br />
de la décrue, soit (d).<br />
• Les flux sableux<br />
Les mesures de flux sableux ont été effectuées uniquement dans la direction de<br />
l’harmattan par des pièges à sable fixes confectionnés à base de matériaux locaux adaptés<br />
au terrain. La quantité de sable mesurée est celle qui transite par mètre linéaire<br />
perpendiculairement à l’harmattan. Les quantités mensuelles de sable piégées <strong>et</strong><br />
exprimées en m3 sont <strong>rapp</strong>ortées dans les tableaux 9 <strong>et</strong> 10. Elles concernent les résultats<br />
obtenus sur deux sites, l’un situé au nord de Bamba (coordonnées 17°02’97 / 1°22’ 21) <strong>et</strong><br />
l’autre au sud (coordonnées 17° 02’ 27 / 1° 24’ 52).<br />
Le piège situé au nord mesure le flux sableux sortant de la zone végétalisée ; celui situé<br />
au sud mesure le flux sableux sortant de la zone d’ensablement. La différence des<br />
mesures entre ces deux pièges donne le bilan sédimentaire de la zone d’ensablement en<br />
termes de flux.<br />
Ces valeurs sont voisines <strong>et</strong> faibles en 2002 (1,83 <strong>et</strong> 1,93 m3) ce qui correspond<br />
probablement à un harmattan de faible intensité moyenne (c<strong>et</strong>te hypothèse est corroborée<br />
par les informations recueillies auprès des populations locales) ; dans ces conditions la<br />
zone d’ensablement fonctionnerait à bilan sédimentaire nul.<br />
En 2003, ces valeurs sont plus importantes, probablement avec un harmattan plus actif, le<br />
flux sortant (6,02m3) étant le double <strong>du</strong> flux entrant (2,89 m3). La zone a un bilan<br />
sédimentaire négatif <strong>et</strong> évacue donc <strong>du</strong> sable vers le sud, par l’intermédiaire <strong>du</strong> fleuve,<br />
31
diminuant ainsi le stock de sédiment. Un tel fonctionnement s’il per<strong>du</strong>rait serait de nature<br />
à diminuer les dangers liés à l’ensablement.<br />
Tableau 9 : Volume (m3) de sable piégé sur le site Nord de Bamba<br />
Mois<br />
Quantité de sable piégée (m3)<br />
année 2002 année 2003<br />
Janvier - 0,54<br />
Février - 0,74<br />
Mars 0,25 0,25<br />
Avril 0,23 0,40<br />
Mai 0,23 0,44<br />
Juin 0,31 0,29<br />
Juill<strong>et</strong> 0,36 0,23<br />
Août 0,45 -<br />
Total 1,83 m3 2,89 m3<br />
Tableau 10 : Volume (m3) de sable piégé sur le site Sud de Bamba<br />
Mois (année 2002)<br />
Quantité de sable piégée<br />
année 2002 année 2003<br />
Janvier - 0,86<br />
Février - 0,94<br />
Mars 0,31 1,04<br />
Avril 0,27 1,05<br />
Mai 0,21 1,23<br />
Juin 0,45 0,66<br />
Juill<strong>et</strong> 0,30 0,24<br />
Août 0,39 -<br />
Total 1,93 m3 6,02 m3<br />
Le piège situé au nord mesure le flux sableux sortant de la zone végétalisée ; celui situé<br />
au sud mesure le flux sableux sortant de la zone d’ensablement. La différence des<br />
mesures entre ces deux pièges donne le bilan sédimentaire de la zone d’ensablement en<br />
termes de flux.<br />
Ces valeurs sont voisines <strong>et</strong> faibles en 2002 (1,83 <strong>et</strong> 1,93 m3) ce qui correspond<br />
probablement à un harmattan de faible intensité moyenne (c<strong>et</strong>te hypothèse est corroborée<br />
par les informations recueillies auprès des populations locales) ; dans ces conditions la<br />
zone d’ensablement fonctionnerait à bilan sédimentaire nul.<br />
32
En 2003, ces valeurs sont plus importantes, probablement avec un harmattan plus actif, le<br />
flux sortant (6,02m3) étant le double <strong>du</strong> flux entrant (2,89 m3). La zone a un bilan<br />
sédimentaire négatif <strong>et</strong> évacue donc <strong>du</strong> sable vers le sud, par l’intermédiaire <strong>du</strong> fleuve,<br />
diminuant ainsi le stock de sédiment. Un tel fonctionnement s’il per<strong>du</strong>rait serait de nature<br />
à diminuer les dangers liés à l’ensablement.<br />
L’installation de la station météorologique à Bamba en 2004 perm<strong>et</strong>tra de disposer des<br />
mesures de vitesse <strong>et</strong> de direction <strong>du</strong> vent <strong>et</strong> d’établir des corrélations avec les<br />
mouvements <strong>du</strong>naires.<br />
Dans le cadre de la surveillance environnementale à long terme, les ressources naturelles<br />
jouent un rôle déterminant dans la vie socioéconomique des populations. De ce fait, leur<br />
dynamique spatio-temporelle est sous-ten<strong>du</strong>e par les activités humaines <strong>et</strong> leurs<br />
intensités. L’analyse des données socioéconomiques de l’observatoire de Bourem fait<br />
l’obj<strong>et</strong> <strong>du</strong> chapitre suivant.<br />
5.1.6. Les caractéristiques socioéconomiques<br />
Les caractéristiques socioéconomiques de l’observatoire de Bourem qui sont présentées<br />
concernent la population, les activités socioéconomiques <strong>et</strong> les infrastructures.<br />
5.1.6.1. Les données population<br />
Les données de la population dans l’observatoire de Bourem sont relatives aux résultats<br />
des Recensements Globaux de la Population <strong>et</strong> de l’Habitat (RGPH) des années 1976,<br />
1987 <strong>et</strong> 1998. Il a été établi une carte de population <strong>du</strong> cercle de Bourem dans lequel se<br />
trouve l’observatoire (figure 29). Il s’agit de la carte de population de 1998. Le cercle de<br />
Bourem comporte au total cinq (5) communes dont trois (3) sont couvertes par<br />
l’observatoire (Bamba, Bourem <strong>et</strong> Temera). Il ressort de l’analyse de la carte que les<br />
communes de Bamba <strong>et</strong> de Bourem sont les plus peuplées avec respectivement 21 735<br />
habitants <strong>et</strong> 21 227 habitants. Dans l’observatoire, la commune de Temera reste la moins<br />
peuplée malgré sa plus grande superficie. C<strong>et</strong>te situation s’explique par la présence de la<br />
plus grande partie de son territoire dans la zone désertique <strong>et</strong> loin <strong>du</strong> fleuve. Il est<br />
important de signaler qu’au niveau <strong>du</strong> cercle, Tarkint est la seule commune qui n’a pas de<br />
débouché sur le fleuve Niger <strong>et</strong> demeure la moins peuplée.<br />
33
Les paramètres de population analysés pour les trois communes de l’observatoire sont<br />
<strong>rapp</strong>ortés dans le tableau 11.<br />
La population humaine dans les communes de Bamba <strong>et</strong> Temera a connu une régression<br />
de son effectif entre 1976 <strong>et</strong> 1987 contrairement à celle de Bourem où elle est en<br />
progression. Le taux d’accroissement annuel pour c<strong>et</strong>te période est de -1,1% pour la<br />
commune de Bamba <strong>et</strong> -2,4% pour la commune de Temera. La diminution de la<br />
population dans les deux communes pourrait s’expliquer par le phénomène de migration<br />
suite à la grande sècheresse des années 1984. En eff<strong>et</strong>, entre 1987 <strong>et</strong> 1998, on observe<br />
une augmentation de la population dans toutes les trois communes de l’observatoire.<br />
Concernant le Taux de Masculinité (TM), qui est le <strong>rapp</strong>ort entre l’effectif d’homme sur<br />
la population totale multiplié par cent, est inférieur à 50% quelque soit l’année <strong>et</strong> la<br />
localité ; ce qui sous entend un effectif de femmes supérieur à celui des hommes.<br />
Par <strong>rapp</strong>ort au nombre moyen de personnes par ménage, il est en progression dans toutes<br />
les communes <strong>et</strong> varie entre 4 <strong>et</strong> 6 personnes.<br />
Figure 29 : Carte de population de l’observatoire de Bourem<br />
34
Tableau 11 : Variation de la population <strong>et</strong> de l’habitat dans l’observatoire de Bourem de 1976 à 1998<br />
Commune<br />
Bamba Bourem Temera<br />
Années<br />
Nbre/Village-<br />
1976 1987 1998 1976 1987 1998 1976 1987 1998<br />
Fraction 24,0 27,0 26,0 14,0 19,0 20,0 20,0 30,0 23,0<br />
Homme 8 420,0 7 384,0 10 159,0 8 036,0 8 450,0 9 759,0 5 947,0 4 219,0 6 550,0<br />
Femme 10 967,0 9 606,0 11 576,0 9 247,0 10 134,0 11 488,0 6 765,0 5 160,0 7 342,0<br />
Pop Totale<br />
Taux<br />
acroissement<br />
19 387,0 16 990,0 21 735,0 17 283,0 18 584,0 21 247,0 12 712,0 9 379,0 13 892,0<br />
annuel - 1,1 1,8 0,7 1,3 - 2,4 4,4<br />
Nbre Menage<br />
Nbre<br />
5 179,0 3 773,0 3 421,0 3 881,0 3 760,0 3 879,0 2 611,0 1 892,0 2 453,0<br />
Concession 1 518,0 3 071,0 2 567,0 2 711,0 2 583,0 2 989,0 1 722,0 1 299,0 1 875,0<br />
TM 43,7 42,6 47,2 47,1 46,8 48,9 46,8 46,4 47,6<br />
RM<br />
Nbre Men/<br />
79,3 77,7 93,7 89,8 89,3 84,9 89,0 90,0 92,8<br />
Concession 4,2 1,4 1,7 1,4 2,4 1,3 1,5 1,7 1,3<br />
Nbre Pers/Men 3,8 4,7 6,1 4,4 4,7 6,3 5,1 5,3 5,8<br />
(Source : Direction Nationale de la Statistique <strong>et</strong> de l’Informatique)<br />
35
La répartition des populations par classe d’âge est un indicateur sociodémographique qui<br />
détermine le vieillissement ou rajeunissement de la population. Au Mali, seul le recensement de<br />
1998 qui a tenu compte de c<strong>et</strong> indicateur. La répartition par classe d’âge des populations des trois<br />
communes est illustrée par la figure 30.<br />
Les pyramides des âges dans les trois communes sont caractérisées par un élargissement à la base<br />
<strong>et</strong> un rétrécissement au somm<strong>et</strong>. Ceci indique que la population des trois localités est dominée en<br />
majorité par les jeunes. A Bamba, la population de moins de 50ans représente 85,57% tandis que<br />
à Temera <strong>et</strong> à Bourem ce taux est respectivement 88,28% <strong>et</strong> 87%. Concernant le taux de la<br />
tranche d’âge de moins de 25 ans, il est plus élevé à Temera suivi de Bourem <strong>et</strong> de Bamba<br />
65,65%, 62,80% <strong>et</strong> 58,60%.<br />
Dans l’observatoire de Bourem, la population est jeune avec une moyenne de 86,95% âgée de<br />
moins de 50 ans. Quant à la population très jeune (0-24 ans), la moyenne est de 62,35%. Par<br />
<strong>rapp</strong>ort à la population active (15-64 ans), elle représente en moyenne 46,19% de la population<br />
totale. Ce chiffre montre que plus de la moitié de la population de l’observatoire sont inactives.<br />
C<strong>et</strong> indicateur est beaucoup parlant car il serait difficile d’atteindre l’autosuffisance alimentaire<br />
dans une telle zone rurale où la pluviométrie ne favorise guère l’agriculture pluviale.<br />
36
Classe d'âge<br />
>80 a ns<br />
70- 79 a ns<br />
60- 69 a ns<br />
50- 59 a ns<br />
40- 49 a ns<br />
30- 39 a ns<br />
20- 29 a ns<br />
10- 19 a ns<br />
0 - 9 a ns<br />
a : C ommune de ba mba<br />
- 4 000 - 3 000 - 2 000 - 1 000 0 1 000 2 000 3 000 4 000 5 000<br />
>80 ans<br />
70-79 ans<br />
60-69 ans<br />
50-59 ans<br />
40-49 ans<br />
30-39 ans<br />
20-29 ans<br />
10-19 ans<br />
0-9 ans<br />
N o mb re d e p erso nnes<br />
b : C o mmune de B o urem<br />
Feminin<br />
M asculin<br />
-4000 -3000 -2000 -1000 0 1000 2000 3000 4000 5000<br />
Nombre de personne<br />
>8 0 ans<br />
70 - 79 ans<br />
6 0 - 6 9 ans<br />
50 - 59 ans<br />
4 0 - 4 9 ans<br />
3 0 - 3 9 ans<br />
2 0 - 2 9 ans<br />
10 - 19 ans<br />
0 - 9 ans<br />
c : C o mmune de T hemera<br />
Feminin<br />
Masculin<br />
Feminin<br />
Masculin<br />
- 4 0 0 0 - 3 0 0 0 - 2 0 0 0 - 10 0 0 0 10 0 0 2 0 0 0 3 0 0 0 4 0 0 0 50 0 0<br />
Figure 30 : Pyramides d’âges de la population dans les communes de Bamba, Bourem <strong>et</strong> Temera<br />
dans l’observatoire de Bourem<br />
37
5.1.6.2. Les activités socioéconomiques<br />
Dans ce <strong>rapp</strong>ort, pour établir l’état de référence, il a été collecté les informations relatives aux<br />
principales activités socioéconomiques auprès de la Direction Nationale de la Statistique <strong>et</strong> de<br />
l’Informatique (DNSI). Ces activités sont l’agriculture, l’élevage <strong>et</strong> la pêche.<br />
• Le secteur de l’agriculture<br />
Dans l’observatoire de Bourem, le secteur agricole se résume presque à la riziculture (tableau<br />
12). Quant aux autres cultures vivrières, elles sont quasiment absentes. Ceci s’explique le niveau<br />
faible de la pluviométrie mais aussi la <strong>du</strong>rée de la saison agricole qui est en fait inférieure à 25<br />
jours. Le système de riziculture pratiqué est l’irrigation par submersion non contrôlée <strong>et</strong><br />
contrôlée. Toutes ces deux pratiques dépendent de la crue de l’eau <strong>du</strong> fleuve. De ce fait, les<br />
années pendant lesquelles la crue est beaucoup plus importante ou très faible, la pro<strong>du</strong>ction peut<br />
être comprise <strong>et</strong> cela à cause de la non maîtrise totale de l’eau. C’est surtout les années de crue<br />
moyenne que la pro<strong>du</strong>ction agricole est importante. Le tableau 12 <strong>rapp</strong>orte l’évolution des<br />
superficies, de la pro<strong>du</strong>ction <strong>et</strong> <strong>du</strong> rendement <strong>du</strong> riz dans le cercle de Bourem pendant les<br />
campagnes agricoles sur 16 ans (1990/1991 à 2005/2006).<br />
La riziculture dans l’observatoire de Bourem pour c<strong>et</strong>te période est caractérisée par une variation<br />
des superficies cultivées, de la pro<strong>du</strong>ction <strong>et</strong> <strong>du</strong> rendement. Au cours des 16 ans, la superficie<br />
moyenne cultivée est de 5285 hectares. Le maximum de superficie cultivée a été réalisé pendant<br />
la campagne agricole 2001/2002 avec 8787 hectares. Le minimum de superficie a été réalisé<br />
pendant la campagne agricole de 1993/1994 avec seulement 2676 hectares.<br />
Concernant la pro<strong>du</strong>ction, la moyenne pendant 16 ans est de 6475 tonnes avec un maximum de<br />
12284 tonnes en 2005/2006 contre 2261 tonnes comme minimale en 19951996. Le rendement<br />
moyen obtenu est de 1,217 tonnes/ha. Le meilleur rendement pour la période des 16 ans est de<br />
2,034 tonnes/ha réalisé en 2005/2006 en revanche le plus bas faible rendement a été obtenu en<br />
1996/1997 avec 0,649 tonne/ha.<br />
Dans l’observatoire de Bourem, il est important de signaler que la non maîtrise totale de l’eau <strong>et</strong><br />
la disponibilité des intrants sont des facteurs limitants de la pro<strong>du</strong>ction agricole.<br />
38
Tableau 12 : Evolution de la superficie, de la pro<strong>du</strong>ction <strong>et</strong> <strong>du</strong> rendement de riz dans le cercle de<br />
Bourem de 1990 à 2006.<br />
Années<br />
Superficie<br />
(Ha)<br />
Riz Mil Sorgho Maïs Fonio Blé/orge<br />
Pro<strong>du</strong>ction<br />
(Tonne)<br />
Rendement<br />
(Kg/ha)<br />
Superficie<br />
(Ha)<br />
Superficie<br />
(Ha)<br />
Superficie<br />
(Ha)<br />
Superficie<br />
(Ha)<br />
1990/1991 4444 3917 881 - - - - -<br />
1991/1992 3830 5180 1352 - - - - -<br />
1992/1993 3217 4351 1352 - - - - -<br />
1993/1994 2676 3618 1352 - - - - -<br />
1994/1995 2843 2525 888 - - - - -<br />
1995/1996 3259 2261 694 - - - - -<br />
1996/1997 4789 3108 649 - - - - -<br />
1997/1998 7605 5837 768 - - - - -<br />
1998/1999 3251 5597 1721 - - - - -<br />
1999/2000 6680 5207 779 - - - - -<br />
2000/2001 7309 10294 1408 - - - - -<br />
2001/2002 8787 11805 1343 - - - - -<br />
2002/2003 6886 7776 1129 - - - - -<br />
2003/2004 5568 9821 1764 - - - - -<br />
2004/2005 7372 10025 1360 - - - - -<br />
2005/2006 6039 12284 2034<br />
- - - - -<br />
Moyenne 5285 6475 1217<br />
Maxi 8787 12284 2034<br />
Mini 2676 2261 649<br />
Ecart type 1994 3373 414<br />
CV (%) 38 52 34<br />
Superficie<br />
(Ha)<br />
Dans le cadre de l’étude d’impact environnemental <strong>et</strong> socioéconomique <strong>du</strong> barrage de Taoussa, il<br />
a été réalisé l’analyse des comptes d’exploitation agricole sur le tronçon Tombouctou-Gao par le<br />
bureau d’étude international TECSULT au Mali. C<strong>et</strong>te étude couvre l’observatoire de Bourem.<br />
Les données d’analyse sont <strong>rapp</strong>ortées dans le tableau 13. La culture irriguée <strong>du</strong> riz <strong>et</strong> <strong>du</strong> maïs<br />
dans les Périmètres Irrigués Villageois (PIV) perm<strong>et</strong> aux populations de réaliser une marge<br />
bénéficiaire non négligeable. Le bénéfice n<strong>et</strong> réalisé par hectare est de 64 331 francs CFA pour le<br />
riz contre 188451 francs pour le maïs. Il ressort de l’analyse <strong>du</strong> tableau que la culture <strong>du</strong><br />
Bourgou (Echinichloa stagina), graminée fourragère, <strong>rapp</strong>orte une marge bénéficiaire de 370 333<br />
francs CFA. Ces résultats confirment le constat ci-dessus noté selon lequel l’eau <strong>et</strong> les intrants<br />
constituent les facteurs limitants pour la pro<strong>du</strong>ction agricole dans l’observatoire.<br />
39
Tableau 13 : Exemple de compte d’exploitation de diverses cultures dans l’observatoire de Bourem <strong>et</strong> autres localités de la zone Nord <strong>du</strong> Mali<br />
<strong>Observatoire</strong><br />
Bourem<br />
<strong>Observatoire</strong><br />
Bourem<br />
Culture<br />
Mil<br />
pluvial 1<br />
Riz<br />
flotant 1 Bourgou Riz irrigue 3 Riz irrigue 4 Maïs irrigue 4 Maïs irrigue 4 Maraîchage( 4)(5)<br />
Maitrise<br />
irrigation<br />
totale PIV PIV PIV PIV<br />
Cercle Tombouctou Tombouctou Bourem Gao Bourem Gao<br />
village Kabara Bourem Inali Bo Tinsako Gouthine tondibi Djidara<br />
Sup.(ha) 1 1 30 87 27 10 20 5<br />
Charges (1)<br />
Semences 3 000 3 000 165 000 1 087 500 567 000 210 000 420 000 2 320 000<br />
Fumure organique 3 000 - - 200 000 100 000 200 000 250 000<br />
Engrais (urée, NPK) 2 500 27 000 - 5 220 000 1 620 000 90 000 90 000 -<br />
DAP 810 000 45 000 45 000 -<br />
Pro<strong>du</strong>its phytosanit. 50 000 30 000 50 000 -<br />
Gas-oil GMP 9 483 000 2 835 000 1 050 000 2 100 000 525 000<br />
Lubrifiants GMP 250 000 100 000 60 000 80 000 40 000<br />
Entr<strong>et</strong>ien GMP<br />
Amortissement<br />
250 000 125 000 75 000 100 000 50 000<br />
GMP 3 000 000 1 500 000 900 000 1 200 000 600 000<br />
Salaire pompiste 90 000 60 000 60 000 60 000 60 000<br />
Autre main d'oeuvre 26 000 60 000 1 800 000 8 204 000 2 546 069 942 989 1 885 977 1 475 000<br />
Frais divers - - 50 000 - - - - -<br />
Total des charges 34 500 90 000 2 015 000 27 584 500 10 413 069 3 562 989 6 230 977 5 320 000<br />
Charges par ha<br />
Rec<strong>et</strong>tes (2)<br />
34 500 90 000 67 167 317 063 385 669 356 299 311 549 1 064 000<br />
Vente 60 000 137 500 13 125 000 54 750 000 12 150 000 5 000 000 10 000 000 6 125 000<br />
Total des rec<strong>et</strong>tes 60 000 137 500 13 125 000 54 750 000 12 150 000 5 000 000 10 000 000 6 125 000<br />
Rec<strong>et</strong>tes par ha 60 000 137 500 437 500 629 310 450 000 500 000 500 000 1 225 000<br />
Marge bénéficiaire =<br />
(2) - (1) 25 500 47 500 11 110 000 27 165 500 1 736 931 1 437 011 3 769 023 805 000<br />
Marge bén.(CFA)/ ha 25 500 47 500 370 333 312 247 64 331 143 701 188 451 161 000<br />
1 Source: Tecsult, 2008. EIES - Aménagement de Kandadji, Phase 1 Volume 2 - ajusté aux conditions de la zone d’étude ; 2 Source: Coopérative agro-pastorale de Kabara ; 3 Source: Direction Régionale de<br />
l'Agriculture (DRA) de Tombouctou - ajusté par Tecsult ; 4 Source: Direction Régionale de l'Agriculture (DRA) de Gao - ajusté par Tecsult ; 5 Maraîchage : Laitue, carotte <strong>et</strong> b<strong>et</strong>terave.<br />
40
• Le secteur de l’élevage<br />
Compte tenu <strong>du</strong> niveau faible de la pluviométrie <strong>et</strong> la <strong>du</strong>rée de la saison agricole, dans les zones<br />
nord <strong>du</strong> Mali <strong>et</strong> dans l’observatoire en particulier, il est impossible de pratiquer l’agriculture<br />
pluviale. Cependant, il existe dans la zone de grandes éten<strong>du</strong>es pour le pâturage, des espèces de<br />
très bonne qualité fourragère <strong>et</strong> la présence <strong>du</strong> fleuve niger. Toutes ces conditions réunies font<br />
que l’élevage demeure la principale activité socioéconomique dans la zone. Les types d’animaux<br />
élevés sont : les ovins, les caprins, les bovins, les camelins, les asins <strong>et</strong> les équins (cf. Photo).<br />
Le tableau 14 <strong>rapp</strong>orte l’évolution de l’effectif de ces types d’animaux de 1991 à 2007. Ces<br />
données ont été collectées auprès de la Cellule de Planification <strong>et</strong> de Statistique (CPS) <strong>du</strong><br />
Ministère de l’agriculture.<br />
A la lecture <strong>du</strong> tableau 14, il ressort une augmentation de l’effectif de tous les types d’animaux<br />
recensés au cours <strong>du</strong> temps, excepté les équins qui sont en recule. Les ovins ont toujours été les<br />
plus nombreux suivi des caprins <strong>et</strong> des bovins. Ces types d’animaux sont suivis dans l’ordre par<br />
les camelins, les asins <strong>et</strong> les équins. Il est important de signaler que le porcin n’est pas élevé dans<br />
l’observatoire de Bourem. A la date <strong>du</strong> dernier recensement <strong>du</strong> cheptel de 2007, les ovins<br />
représentent 36,85% suivi des caprins avec 29,55% <strong>et</strong> les bovins avec 20,24% de l’effectif total<br />
<strong>du</strong> cheptel.<br />
Tableau 14 : Les types d’animaux élevés <strong>et</strong> l’évolution de leur effectif dans l’observatoire de<br />
Bourem de 1991 à 2007<br />
Année BOVINS OVINS CAPRINS CAMELINS ASINS EQUINS PORCINS Total<br />
1991 104881 229094 221926 5336 14547 1811 0 577595<br />
1992 110068 237701 227563 6447 15458 1778 0 599016<br />
1993 115512 246632 233342 7790 16427 1746 0 621449<br />
1994 121224 255899 239269 9412 17456 1714 0 644974<br />
1995 127220 265513 245346 11371 18550 1683 0 669683<br />
1996 133512 275489 251577 13739 19712 1652 0 695682<br />
1997 140115 285840 257967 16600 20947 1622 0 723091<br />
1998 147044 296579 264519 20057 22260 1593 0 752052<br />
1999 154317 307722 271237 24233 23655 1564 0 782728<br />
2000 161949 319284 278126 29280 25137 1535 0 815310<br />
2001 169958 331280 285190 35376 26712 1508 0 850024<br />
2002 178364 343727 292434 42743 28385 1480 0 887132<br />
2003 187185 356641 299861 51643 30164 1453 0 926947<br />
2004 196442 370041 307477 62397 32054 1427 0 969838<br />
2005 206158 383944 315287 75390 34062 1401 0 1016241<br />
2006 216354 398369 323294 91088 36196 1375 0 1066677<br />
2007 227054 413336 331506 110056 38464 1350 0 1121766<br />
Taux % 20,24 36,85 29,55 9,81 3,43 0,12 0 100<br />
41
A Bamba, dans l’observatoire de Bourem :<br />
Image de chèvres, dromadaires <strong>et</strong> d’ânes en haut à gauche<br />
Image de troupeau de dromadaire en repos en haut à droite<br />
Image de bovin en bas à gauche<br />
Image de moutons <strong>et</strong> dromadaires en bas à droite<br />
42
• Les ressources forestières<br />
Le potentiel des ressources forestières dans l’observatoire de Bourem se résume à la seule forêt<br />
classée de Baria (1 200 ha), près de Bourem, <strong>et</strong> quelques plantations de Prosopis juliflora <strong>et</strong><br />
d’Eucalyptus camal<strong>du</strong>lensis, réalisées dans le cadre des proj<strong>et</strong>s de lutte contre l’ensablement. Il<br />
est important de signaler au niveau de l’observatoire, la dégradation voir la disparition des<br />
formations végétale à Hypheana tebaica. (cf. photo).<br />
Un peuplement Hypheana tebaica<br />
disparu suite à la désertification<br />
43<br />
Un peuplement Hypheana<br />
tebaica en bon état
• Les ressources fauniques<br />
En ce qui concerne la faune sauvage dans l’observatoire de Bourem, il existe très peu<br />
d’information sur l’effectif <strong>et</strong> les espèces. Ceci s’explique par la décimation de la faune sauvage<br />
suite au braconnage <strong>et</strong> au manque d’eau. Les mammifères aquatiques rencontrés sont<br />
l’hippopotame (Hippopotamus amphibius) <strong>et</strong> le lamantin (Trichechus senegalensis) <strong>et</strong> cela dans<br />
les eaux plus profondes. Selon TECSULT (2008), le fleuve Niger abrite une population<br />
d’hippopotames dont les effectifs ne sont pas connus. En mars 2008, une vingtaine d’indivi<strong>du</strong>s,<br />
répartis en 7 groupes ont été observés entre Tombouctou <strong>et</strong> Gao. Les groupes les plus souvent<br />
observés sont composés d’un mâle accompagné de 3 ou 4 femelles. Les hippopotames, qui se<br />
nourrissent principalement la nuit, causent fréquemment des dommages aux cultures<br />
(principalement les champs de riz) <strong>et</strong> détruisent occasionnellement les engins de pêche, entravent<br />
la navigation <strong>et</strong> agressent le bétail.<br />
Dans les zones d’accès difficile, on rencontre quelques gazelles. La taille des troupeaux de<br />
gazelles dama (Gazella dama) <strong>et</strong> gazelles dorcas (Gazella dorcas) observée avant la grande<br />
sécheresse au <strong>Sahel</strong> variait de 10 à 50 indivi<strong>du</strong>s. Quelquefois, de grands regroupements pouvaient<br />
atteindre un effectif de 200 indivi<strong>du</strong>s. La gazelle dorcas peut être considérée comme l’espèce la<br />
mieux représentée de tous les ongulés de la zone subdésertique. L’évolution des populations de<br />
gazelles <strong>et</strong> autres mammifères sahéliens n’a pas fait l’obj<strong>et</strong> d’études approfondies dans<br />
l’observatoire. L’absence d’aires totalement protégées rend peu disponible les renseignements<br />
historiques sur ces populations. Les troupeaux de gazelles encore importants dans les zones Nord<br />
<strong>du</strong> Mali sont rencontrés dans la zone Tamissina à Ménaka, à la frontière avec la République <strong>du</strong><br />
Niger.<br />
Les p<strong>et</strong>its animaux sauvages couramment rencontrés sont les chacals (Canis spp.), les chats<br />
(Felis margarita), les lièvres (Lepus europaeus), les fennecs (Canis fennecus), les écureuils<br />
(Heliosciurus sp), les reptiles <strong>et</strong> les p<strong>et</strong>its rongeurs. Les grands reptiles signalés dans l’aire<br />
d’étude sont le crocodile <strong>du</strong> Nil (Crocodilus niloticus), le varan <strong>du</strong> Nil (Varanus niloticus), le<br />
varan des steppes (Varanus exanthematicus), le python de Seba (Python sebae) <strong>et</strong> le cobra<br />
cracheur (Naja nigricolis).<br />
44
Parmi les reptiles rencontrés dans l’observatoire, il faut m<strong>et</strong>tre un accent particulier sur la<br />
présence <strong>du</strong> fou<strong>et</strong>te-queue qui comprend deux espèces dans la zone : Uromastyx maliensis <strong>et</strong><br />
Uromastyx geyri. Ce sont des lézards particulièrement adaptés aux terrains<br />
Sablonneux de la zone sahélienne. L’espèce Uromastyx maliensis est endémique dont l’aire de<br />
distribution s’étend de Bourem à Téméra. Son effectif actuel n’est pas connu. Il fait l’obj<strong>et</strong> de<br />
captures commerciales par les exploitants de faune.<br />
Par ailleurs, il faut souligner l’existence d’un grand troupeau d’éléphants (Loxodonta africana)<br />
évalué à environ 400 indivi<strong>du</strong>s. Ce troupeau présent dans le Gourma migre entre le Mali <strong>et</strong> le<br />
Burkina Faso.<br />
• Les ressources halieutiques<br />
Les informations relatives aux ressources halieutiques ont été obtenues à travers la recherche<br />
bibliographique (Dag<strong>et</strong>, 1954 ; Quensière, 1994 ; Tecsult, 2008). Le fleuve Niger abrite une<br />
faune piscicole abondante <strong>et</strong> diversifiée. Pour le Niger comme pour les autres grands fleuves de<br />
la zone soudano-sahélienne, l’alternance des crues <strong>et</strong> des périodes sèches favorise le stockage des<br />
limons, nutriments <strong>et</strong> particules organiques apportés par les eaux de crue. Ces derniers favorisent<br />
une croissance végétale considérable (pro<strong>du</strong>ction annuelle pouvant atteindre 30 tonnes de matière<br />
sèche à l’hectare), qui sert alors de support <strong>et</strong>/ou de ressource alimentaire à une faune <strong>et</strong> une flore<br />
diversifiée. Ainsi, les poissons peuvent se nourrir de végétaux supérieurs, d’algues planctoniques,<br />
de zooplanctons, de détritus végétaux <strong>et</strong> animaux, de stades larvaires benthiques, de mollusques<br />
<strong>et</strong> de crustacés, d’insectes de surface, d’autres poissons, <strong>et</strong>c. La majorité des espèces de poissons<br />
<strong>du</strong> Niger ont ajusté leur rythme biologique au rythme hydrologique fluvial.<br />
Depuis Dag<strong>et</strong> (1954), aucune étude d’inventaire systématique de poissons n’a été réalisée dans la<br />
partie malienne <strong>du</strong> bassin <strong>du</strong> fleuve Niger. C<strong>et</strong> auteur a répertorié 137 espèces de poissons dont<br />
24 espèces endémiques pour l’ensemble <strong>du</strong> bassin. Les informations détaillées sur les poissons<br />
seront fournies dans l’état de référence de l’observatoire <strong>du</strong> Delta Intérieur <strong>du</strong> Niger qui est une<br />
partie intégrante <strong>du</strong> présent <strong>rapp</strong>ort.<br />
En ce qui concerne les mines, il faut noter la présence de la mine d’exploitation <strong>du</strong> phosphate<br />
naturel <strong>du</strong> Tilemsi dans le cercle de Bourem. L’exploitation de la mine connaît présentement un<br />
arrêt temporaire.<br />
45
5.1.6.3. Les infrastructures<br />
Dans l’observatoire de Bourem, les infrastructures existantes sont réparties en général entre les<br />
domaines de l’hydraulique, de santé <strong>et</strong> scolaire.<br />
• Les infrastructures de l’hydraulique<br />
L’observatoire de Bourem vue sa situation géographique en zone aride, connaît d’énormes<br />
contraintes pour la satisfaction des besoins en eau potable des populations. C’est dans ce cadre<br />
que le service de l’hydraulique a réalisé des forages <strong>et</strong> puits dans c<strong>et</strong>te localité. Ces différentes<br />
réalisations sont <strong>rapp</strong>ortées dans les tableaux 15 <strong>et</strong> 16. Il a été réalisé 40 forages dans<br />
l’observatoire dont 35 positifs <strong>et</strong> 5 négatifs. Les forages positifs sont ceux qui contiennent de<br />
l’eau en permanence tandis que les forages négatifs sont ceux qui n’ont pas abouti à l’eau. La<br />
commune de Bourem est la plus dotée avec 19 forages fonctionnels suivi de Bamba <strong>et</strong> Temera<br />
avec respectivement 9 <strong>et</strong> 7. Les forages sont plus profonds dans la commune Temera suivi de<br />
Bamba <strong>et</strong> Bourem. La profondeur moyenne est de 99,6 mètres à Temera, 96,4 mètres à Bamba <strong>et</strong><br />
76,5 mètres à Bourem. Concernant le débit des forages, on note une différence significative entre<br />
les trois localités. Le débit moyen demeure plus élevé à Bamba avec 28,9 m3/h suivi de Bourem<br />
avec 9,8m3/h <strong>et</strong> reste très faible à Temera avec 4,2m3/h.<br />
Par <strong>rapp</strong>ort aux puits, il a été recensé 128 réalisations 121 permanents <strong>et</strong> 7 temporaires. La<br />
commune de Bamba est la fournie avec 67 puis contre 31 à Bourem <strong>et</strong> 30 à Temera.<br />
Comparativement aux forages les puits sont moins profonds avec en moyenne 17,3 mètres. Les<br />
puits demeurent plus profonds à Temera que dans les deux autres communes.<br />
Tableau 15 : Nombre <strong>et</strong> caractéristiques de puits dans les trois commune de l’observatoire de<br />
Bourem<br />
Communes<br />
Type de puits Nombre de puits <strong>et</strong> profondeur<br />
moyenne<br />
Permanent Temporaire Nombre Mètre<br />
Bamba 63 4 67 17<br />
Bourem 29 2 31 16,8<br />
Temera 29 1 30 18,1<br />
Total 121 7 128 17,3<br />
46
Communes<br />
Bourem Central<br />
Bamba<br />
Temera<br />
Total<br />
Tableau 16 : Nombre <strong>et</strong> caractéristiques des forages dans les trois communes de l’observatoire de Bourem<br />
Forages Profondeur Débit moyen Classes de débit<br />
Positifs<br />
19<br />
9<br />
7<br />
35<br />
Négatifs<br />
4<br />
0<br />
1<br />
5<br />
Nombre<br />
23<br />
9<br />
8<br />
40<br />
Mètres<br />
76,5<br />
96,4<br />
99,6<br />
90,8<br />
Nombre<br />
19<br />
9<br />
7<br />
35<br />
m 3 /h<br />
9,8<br />
28,9<br />
4,2<br />
14,3<br />
0-5m 3 /h<br />
5<br />
0<br />
5<br />
10<br />
5-10 m 3 /h<br />
7<br />
2<br />
1<br />
10<br />
>10<br />
m 3 /h<br />
7<br />
7<br />
1<br />
15<br />
47
• Les infrastructures sanitaires, scolaires <strong>et</strong> autres<br />
Le tableau 17 <strong>rapp</strong>orte la répartition des différentes infrastructures dans les trois communes de<br />
l’observatoire. A la lecture <strong>du</strong> tableau le nombre de mosquées est le plus élevé avec un total de<br />
66, soit 48,18% des infrastructures existantes. Elles sont suivies des écoles qui représentent<br />
22,63%, puis les Medersa avec 8,76%. Les parcs de vaccination <strong>et</strong> les centres de santé<br />
représentent respectivement 6,57 <strong>et</strong> 5,11%. Quant aux autres infrastructures, elles sont moins<br />
représentées avec moins de 3%.<br />
Par <strong>rapp</strong>ort aux infrastructures scolaires, la commune de Bamba dispose plus d’écoles avec 15,<br />
suivi de Temera avec 13 <strong>et</strong> de Bourem avec seulement 3 établissements scolaires malgré son<br />
statut de chef lieu de Cercle. Les communes de Bourem <strong>et</strong> de Temera ne dispose chacune qu’un<br />
seul Centre de Santé contrairement à Bamba qui en dispose 5. Ces chiffres des infrastructures<br />
sanitaires indiquent une insuffisance de couvertures sanitaire dans l’observatoire. Le nombre de<br />
centre de vaccinations des animaux plus important que celui de centres de santé humaine m<strong>et</strong> en<br />
évidence la place qu’occupe l’élevage dans la vie socio-économique des populations de<br />
l’observatoire.<br />
A l’issu de l’analyse des résultats obtenus dans le cadre des activités des proj<strong>et</strong>s ROSELT,<br />
CSFD, des données statistiques des différents services techniques opérant dans la zone, les<br />
<strong>rapp</strong>orts de consultation disponibles (GEDAT, TECSULT, AGEFOR), l’observatoire de Bourem<br />
est soumis à une véritable menace de la désertification. C<strong>et</strong>te menace se tra<strong>du</strong>it par la régression<br />
de la capacité des systèmes écologiques à se régénérer d’une part <strong>et</strong> l’augmentation progressive<br />
des effectifs de la population humaine <strong>et</strong> de son cheptel d’autre part. L’ensablement des plaines<br />
agricoles <strong>et</strong> <strong>du</strong> lit <strong>du</strong> fleuve constituent une préoccupation majeure pour les autorités <strong>et</strong> les<br />
populations cibles. Toutes ces informations constituent un outil d’aide à la décision pour<br />
élaborer des stratégies perm<strong>et</strong>tant de concilier la satisfaction des besoins des populations <strong>et</strong> la<br />
capacité des ressources à se régénérer <strong>et</strong> cela dans une vision globale de développement<br />
<strong>du</strong>rable.<br />
48
Tableau 17 : Répartition des infrastructures sanitaires <strong>et</strong> scolaires dans les trois communes de l’observatoire de Bourem<br />
Communes<br />
Bamba<br />
Bourem<br />
Temera<br />
Total<br />
Taux (%)<br />
Mosquées Centre<br />
de<br />
Santé<br />
21<br />
12<br />
33<br />
66<br />
48,18<br />
5<br />
1<br />
1<br />
7<br />
5,11<br />
Pharmacie Ecoles Medersas Centre<br />
d’alphabétis<br />
ation<br />
2<br />
1<br />
1<br />
4<br />
2,92<br />
15<br />
3<br />
13<br />
31<br />
22,63<br />
1<br />
0<br />
11<br />
12<br />
8,76<br />
0<br />
0<br />
4<br />
4<br />
2,92<br />
Banques de<br />
céréales<br />
0<br />
0<br />
2<br />
2<br />
1,46<br />
Parc de<br />
vaccination<br />
4<br />
0<br />
5<br />
9<br />
6,57<br />
Abattoir/Marché<br />
bétail<br />
1<br />
0<br />
1<br />
2<br />
1,46<br />
49
5.2 <strong>Observatoire</strong> <strong>du</strong> Baoulé<br />
5.2.1. Situation géographique <strong>et</strong> administrative<br />
L’observatoire <strong>du</strong> Baoulé se résume à la Réserve de Biosphère de la Boucle <strong>du</strong> Baoulé. Il est<br />
situé dans la partie Ouest <strong>du</strong> Mali à cheval sur les régions administratives de Koulikoro <strong>et</strong> de<br />
Kayes, entre 13° 10’<strong>et</strong> 14°30’ de latitude nord <strong>et</strong> 8°25’ <strong>et</strong> 9°50’ de longitude ouest. Il couvre une<br />
superficie de 2 500 000 hectares avec 533 037 hectares d’aires protégées. Le Baoulé est la seule<br />
Réserve de Biosphère qui existe au Mali.<br />
La Réserve <strong>du</strong> Baoulé couvre au total 25 communes. L’observatoire <strong>du</strong> Baoulé dans le cadre <strong>du</strong><br />
nouveau dispositif national de surveillance environnemental couvre trois communes qui sont : la<br />
commune de Sébécoro I dans le cercle de Kolokani <strong>et</strong> les communes de Kotouba <strong>et</strong> Madina dans<br />
le cercle de Kita (figure 31).<br />
Figure 31 : Carte communale de l’observatoire <strong>du</strong> Baoulé
5.2.2. Historique de la Réserve de Biosphère <strong>du</strong> Baoulé<br />
L’historique de la Réserve ou Complexe <strong>du</strong> Baoulé remonte à la période coloniale. Ce complexe<br />
a été classé depuis 1926 en réserve de chasse par un arrêté général. Les différentes<br />
restructurations qu’a connues la Réserve sont décrites ci-dessous :<br />
• Août 1954, la Réserve totale de la faune de la Boucle <strong>du</strong> Baoulé est classée Parc National ;<br />
• Août 1959, les Réserves Partielles de Faune de Talikourou, de Fina <strong>et</strong> de Kéniébaoulé<br />
deviennent Réserves Totales de Faune ;<br />
• A partir de 1960, la gestion des Aires Protégées est mise sous la responsabilité de la<br />
Division Chasse <strong>du</strong> Service des Eaux <strong>et</strong> Forêts ;<br />
• En 1972, l’Etat Malien, soucieux de conserver le patrimoine faunique de son pays, a créé<br />
une structure autonome dénommée Opération Aménagement <strong>du</strong> Parc National de la Boucle<br />
<strong>du</strong> Baoulé <strong>et</strong> de Réserves Adjacentes (OPNBB), chargée d’assurer leur gestion ;<br />
• Entre 1975 <strong>et</strong> 1981, d’importants travaux d’aménagement <strong>et</strong> de recherche furent entrepris<br />
dans la Réserve pour la mise en valeur des ressources naturelles ;<br />
• De 1977 à 1981, un Proj<strong>et</strong> de « Recherche pour l’Utilisation Rationnelle <strong>du</strong> Gibier au<br />
<strong>Sahel</strong> » (RURGS), sur un financement Néerlandais fut opérationnel ;<br />
• En août 1982, le Parc National <strong>du</strong> Baoulé <strong>et</strong> ses trois Réserves de Faune Adjacentes<br />
(Badinko, Fina <strong>et</strong> Kongosambougou) sont admis comme Réserve de Biosphère par le<br />
programme MAB « l’Homme <strong>et</strong> la Biosphère » de l’UNESCO. Elle devient une Réserve<br />
Nationale déclarée comme bien <strong>du</strong> « Patrimoine Mondial ». La RBBB reçoit ainsi<br />
l’attention <strong>du</strong> Gouvernement <strong>du</strong> Mali <strong>et</strong> des organisations internationales de conservation<br />
des ressources naturelles en général <strong>et</strong> fauniques en particulier ;<br />
• En 1991, l’OPNBB fut érigée en service rattaché à la Direction Nationale des Ressources<br />
Forestières Fauniques <strong>et</strong> Halieutiques (DNRFFH), par l’Ordonnance N°91/061 CTSP <strong>du</strong> 12<br />
septembre 1991 ;<br />
• Le document <strong>du</strong> Proj<strong>et</strong> MLI/91/014 Biodiversité est signé en mai 1993 ;<br />
• En 1994, la composante Baoulé <strong>du</strong> Programme Gestion des Ressources Naturelles (PGRN)<br />
démarre ;
• De 1993 à 1998, l’OPNBB fut chargée de l’exécution <strong>du</strong> Proj<strong>et</strong> MLI/91/014 intitulé<br />
« Gestion Améliorée des Ressources <strong>et</strong> de la Biodiversité de la Réserve de la Boucle <strong>du</strong><br />
Baoulé », financé conjointement par le Gouvernement de la République <strong>du</strong> Mali <strong>et</strong> le<br />
PNUD ;<br />
• Le 5 novembre 1999, le Plan d’Aménagement de la Réserve de Biosphère de la Boucle <strong>du</strong><br />
Baoulé a été approuvé par le Ministre chargé de l’Environnement. Il est le résultat d’une<br />
série d’études qui ont débuté il y a plusieurs années, dans le cadre de plusieurs proj<strong>et</strong>s<br />
(RURGS, FAO, PNUD/UNESCO) <strong>et</strong> dont l’exécution a été confié à l’OPNBB ;<br />
• En juill<strong>et</strong> 2001, l’UNESCO, fidèle à ses idéaux de recherches sur la compréhension <strong>du</strong><br />
fonctionnement des écosystèmes inscrit la Réserve de la Biosphère de la Boucle <strong>du</strong> Baoulé<br />
dans un Proj<strong>et</strong> Régional de recherche en Afrique de l’Ouest. L’intitulé <strong>du</strong> proj<strong>et</strong> est<br />
« Renforcement des Capacités Scientifiques <strong>et</strong> Techniques pour une Gestion Effective <strong>et</strong><br />
Durable de la Diversité Biologique dans les Réserves des Zones Arides d’Afrique de<br />
l’Ouest ». Il regroupe 6 pays qui sont : Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Mali, Niger,<br />
Sénégal. L’objectif <strong>du</strong> proj<strong>et</strong> est de conserver, utiliser <strong>et</strong> soutenir la biodiversité dans les<br />
pays membres.<br />
Dans le cadre <strong>du</strong> programme « Man And Biosphere » (MAB), il est prévu dans le statut de toutes<br />
les réserves de biosphère un zonage comportant trois composantes (cf. figure 32) <strong>et</strong> qui se<br />
caractérise comme suit :<br />
- une zone tampon qui est intermédiaire entre la zone de transition <strong>et</strong> la zone intégralement<br />
protégée. A l’intérieur de c<strong>et</strong>te zone sont permis les activités non dégradantes des<br />
ressources naturelles. Parmi ces activités, il faut citer le ramassage des bois morts, le<br />
passage des animaux domestiques, la chasse sportive sur autorisation <strong>et</strong> les activités de<br />
recherche scientifiques ;<br />
- la zone intégralement protégée à l’intérieur de laquelle aucune activité socioéconomique<br />
n’est permise. L’intervention humaine se résume à la recherche scientifique <strong>et</strong> aux travaux<br />
d’aménagement à des fins de conservation de la biodiversité.<br />
- une zone de transition où toutes les activités socioéconomiques sont permises de même<br />
que les habitations ;
5.2.3. Climat<br />
La Réserve de la Biosphère <strong>du</strong> Baoulé est couvert par les bioclimats soudanien Nord <strong>et</strong> soudanien<br />
Sud (PIRT, 1986). Le bioclimat soudanien Sud est caractérisé par une pluviométrie moyenne<br />
annuelle comprise entre 1100 mm <strong>et</strong> 750 mm. Le nombre de jours humide varie de 90 à 110<br />
jours. La longueur de la saison agricole oscille entre 110 <strong>et</strong> 150 jours. Dans c<strong>et</strong>te zone<br />
bioclimatique, l’agriculture pluviale est possible avec toutes les céréales <strong>et</strong> légumes de variétés<br />
semi tardives.<br />
Figure 32 : Carte de zonage <strong>du</strong> Baoulé<br />
Le bioclimat soudanien Nord se caractérise par une pluviométrie moyenne annuelle allant de 750<br />
mm à 550 mm. Le nombre de jours humides varie de 60 à 90. La longueur de la saison agricole
varie entre 110 <strong>et</strong> 80 jours. Comme spéculations cultivables, il faut les variétés de céréales <strong>et</strong><br />
légumes semi précoces.<br />
En plus de la description des zones bioclimatiques qui couvrent l’observatoire <strong>du</strong> Baoulé, il sera<br />
présenté les informations relatives à l’évolution de la pluviométrie, de la température <strong>et</strong> l’aridité.<br />
Ces données climatiques sont collectées au niveau des stations météorologiques de Kita de 1950<br />
à 2007 <strong>et</strong> de Kolokani pour la période allant de 19950 à 2003.<br />
5.2.3.1. Evolution de la pluviométrie dans l’observatoire <strong>du</strong> Baoulé<br />
Comme énoncé ci-dessus, les données pluviométriques disponibles ont été collectées dans les<br />
stations météorologiques de Kolokani <strong>et</strong> Kita. Le cercle de Kolokani se situe dans le bioclimat<br />
Soudanien Nord tandis que le cercle de Kita se situe dans le Soudanien sud.<br />
La figure 33 présente l’évolution sur 53 ans de la pluviométrie annuelle enregistrée à la station<br />
météorologique de Kolokani. Pour mieux cerner la tendance, l’évolution de la pluviométrie de<br />
1950 à 2003 a été comparée à la moyenne des 30 premières années (1950 à 1979). L’analyse des<br />
données montre que l’évolution de la pluviométrie est caractérisée par une oscillation en dent de<br />
scie. La moyenne pluviométrique calculée sur les 30 premières années est de 812 mm tandis que<br />
celle sur les 53 ans est de 751,78 mm. La tendance de la pluviométrie comparativement à la<br />
moyenne des 30 premières années perm<strong>et</strong> de distinguer 2 grandes périodes. Une première période<br />
considérée comme pluvieuse allant de 1950 à 1968 au cours de la quelle la pluviométrie annuelle<br />
est en général au dessus de la moyenne des 30 premières années. Une seconde période considérée<br />
comme sèche, allant de 1968 à 2003 où la pluviométrie est généralement au dessous de la<br />
moyenne des 30 premières années c'est à dire entre 1950 <strong>et</strong> 1979. A la station météorologique de<br />
Kolokani, l’année 1958 fut la plus arrosée avec 1225,9 mm contre seulement 507,10 mm en 2002<br />
considérée comme une année relativement sèche.<br />
La station de Kita, située plus au sud dans le bioclimat Soudanien Sud, la pluviométrie y est<br />
relativement plus importante qu’à la station de Kolokani. La figure 34 représente l’évolution sur<br />
58 ans de la pluviométrie annuelle à la station météorologique de Kita. La moyenne calculée sur<br />
les 30 premières années est de 1 071,2 mm tandis que la moyenne sur 58 ans est de 981,39 mm.<br />
La tendance de la pluviométrie comparativement à la moyenne des 30 premières années perm<strong>et</strong><br />
de distinguer 2 grandes périodes. Une première période considérée comme pluvieuse allant de<br />
1950 à 1968 au cours de la quelle la pluviométrie annuelle est en général au dessus de la
moyenne des 30 premières années. Une seconde période considérée comme sèche, allant de 1968<br />
à 2007 où la pluviométrie est généralement au dessous de la moyenne des 30 premières années. A<br />
la station météorologique de Kita l’année 1957 fut la plus pluvieuse avec 1 511 mm. En revanche<br />
l’année 1987 fut la moins pluvieuse avec seulement 660,8 mm.<br />
Il est important de signaler qu’au Mali, comme dans la plupart des pays sahéliens, deux grandes<br />
sécheresses ont marqué l’histoire. La première sécheresse qui a sérieusement affecté le <strong>Sahel</strong> est<br />
celle des années 1970 à 1974. Quant à la seconde sécheresse elle s’est manifestée en 1984. Les<br />
conséquences de ces deux grandes sécheresses au <strong>Sahel</strong> ont été la famine, la décimation des<br />
cheptels <strong>et</strong> les vagues de migration vers les centres urbains <strong>et</strong> vers l’Europe. Ces deux grandes<br />
sécheresses apparaissent clairement sur les courbes d’évolution de la pluviométrie dans toutes les<br />
stations météorologique au Mali.<br />
Hauteur pluie en mm<br />
1600<br />
1200<br />
800<br />
400<br />
0<br />
2003<br />
2001<br />
1999<br />
1997<br />
1995<br />
1993<br />
1991<br />
1988<br />
1986<br />
1984<br />
1982<br />
1980<br />
1978<br />
1976<br />
1974<br />
1972<br />
1970<br />
1968<br />
1966<br />
1964<br />
1962<br />
1960<br />
1958<br />
1956<br />
1954<br />
1952<br />
1950<br />
Années<br />
Pluviom<strong>et</strong>rie<br />
Moyenne 30 ans<br />
Figure 33 : Evolution de la pluviométrie de 1950 à 2003 dans la station de Kolokani<br />
dans l’observatoire <strong>du</strong> Baoulé
Hauteur pluie en mm<br />
1600<br />
1200<br />
800<br />
400<br />
0<br />
2002<br />
2000<br />
1998<br />
1996<br />
1994<br />
1992<br />
1990<br />
1988<br />
1986<br />
1984<br />
1982<br />
1980<br />
1978<br />
1976<br />
1974<br />
1972<br />
1970<br />
1968<br />
1966<br />
1964<br />
1962<br />
1960<br />
1958<br />
1956<br />
1954<br />
1952<br />
1950<br />
5.2.3.2. Evolution de la température<br />
Années<br />
Dans l’observatoire <strong>du</strong> Baoulé, les données de température disponibles ont été collectées à la<br />
station météorologique de Kita sur la période allant de 1950 à 2007, soit 58 ans (figure 35). Il<br />
s’agit de la moyenne annuelle des températures maxi <strong>et</strong> mini. La température moyenne calculée<br />
sur les 30 premières années est de 27,9 o C. La moyenne calculée sur les 58 ans est de 28,1 o C<br />
avec un écartype de 0,5 <strong>et</strong> un coefficient de variation égal à 1,9%.<br />
Pluie<br />
Moyenne 30 ans<br />
2006<br />
2004<br />
Figure 34 : Evolution de la pluviométrie de 1950 à 2007 dans la station de Kita<br />
dans l’observatoire <strong>du</strong> Baoulé<br />
L’évolution de la température de 1950 à 2007 est marquée par une oscillation autour de la<br />
moyenne calculée sur les 30 premières années. L’analyse de courbe montre que de 1950 à 1955,<br />
la température moyenne annuelle est relativement faible ; elle est en dessous de la moyenne<br />
calculée sur les 30 ans ; c'est-à-dire entre 1950 <strong>et</strong> 1979. De 1955 à 1970, il est observé une<br />
augmentation <strong>du</strong> niveau de la température suivi d’une baisse jusqu’en 1976. De 1976 à 2007,
malgré une oscillation autour de la moyenne sur 30 ans, la tendance est à la hausse ; ce qui<br />
corrobore avec les informations relatives au réchauffement global de la planète à cause <strong>du</strong><br />
changement climatique.<br />
5.2.3.3. L’aridité dans l’observatoire <strong>du</strong> Baoulé<br />
L’un des indicateurs <strong>du</strong> changement climatique est l’évolution de l’indice d’aridité. De ce fait, il<br />
a été calculé l’indice d’aridité de Martonne <strong>et</strong> son évolution sur la période comprise entre 1950 <strong>et</strong><br />
2007. La formule de c<strong>et</strong> indice est la suivante :<br />
I = P/(T+10)<br />
I : Indice de Martonne,<br />
P : Hauteur annuelle des précipitations en mm,<br />
T : Température moyenne annuelle en degrés centigrades.<br />
A partir de c<strong>et</strong> indice, les différents climats se classent comme suit :<br />
- climat hyper aride ou désertique : I < 5 ;<br />
- climat aride ou steppique : 5< I
Temperature en °C<br />
Indice de Martone<br />
30,0<br />
28,0<br />
26,0<br />
24,0<br />
1 950<br />
1 954<br />
1 958<br />
5.2.4. Caractéristiques agro écologiques de l’observatoire<br />
1 962<br />
1 966<br />
1 970<br />
1 974<br />
La Réserve Figure 36 de : biosphère Evolution de la l’indice Boucle d’aridité <strong>du</strong> Baoulé de Martone est située de dans 1950 la à 2007 région dans naturelle la station <strong>du</strong> de Plateau Kita<br />
dans l’observatoire <strong>du</strong> Baoulé<br />
Mandingue <strong>et</strong> est entièrement couverte par deux zones agro écologiques ; il s’agit <strong>du</strong> Wenia (PM-<br />
1 978<br />
1 982<br />
Années<br />
Temp MOY<br />
Moy 30 ans<br />
Figure 35 : Evolution de la température de 1950 à 2007 dans la station de Kita<br />
dans l’observatoire <strong>du</strong> Baoulé<br />
50,0<br />
40,0<br />
30,0<br />
20,0<br />
10,0<br />
-<br />
2006<br />
2004<br />
2002<br />
2000<br />
1998<br />
1996<br />
1994<br />
1992<br />
1990<br />
1988<br />
1986<br />
1984<br />
1982<br />
1980<br />
1978<br />
1976<br />
1974<br />
1972<br />
1970<br />
1968<br />
1966<br />
1964<br />
1962<br />
1960<br />
1958<br />
1956<br />
1954<br />
1952<br />
1950<br />
Années<br />
1 986<br />
1 990<br />
1 994<br />
1 998<br />
2 002<br />
Indice Martone<br />
Indice 10<br />
Indice 20<br />
2 006
5) <strong>et</strong> <strong>du</strong> Bélédougou (PM-6). Les caractéristiques en sols, végétation <strong>et</strong> eaux de chaque zone agro<br />
écologique seront décrites dans les lignes qui suivent.<br />
5.2.4.1. La zone agro écologique <strong>du</strong> Wenia (PM-5)<br />
La zone agro écologique <strong>du</strong> Wénia est limitée à l’Est par le plateau de Koutiala <strong>et</strong> le Haut Bani-<br />
Niger, à l’Ouest par le Gangaran (PM-3), au Sud par les Monts Mandingues (PM-4) <strong>et</strong> au Nord<br />
par le Bélédougou (PM-6). Elle est située dans le bioclimat Soudanien Sud.<br />
• Ressources en sols<br />
Constituées essentiellement par des sols moyennement profonds à profonds <strong>et</strong> bien drainés, les<br />
terres arables de la zone agro écologique <strong>du</strong> Wénia occupent 74% de c<strong>et</strong>te zone agro écologique.<br />
Les terres non arables constituent 22% <strong>du</strong> Wénia avec des sols à cuirasse subaffleurante ou des<br />
sols très peu profonds sur roche.<br />
• Ressources en végétation<br />
La végétation est caractérisée par des savanes arborées <strong>et</strong> arbustives par endroits. Sur les plaines<br />
cultivées, on y rencontre des savanes arborées à Vitellaria paradoxa. Dans les vieilles jachères, la<br />
végétation ligneuse est généralement représentée par Pterocarpus erinaceus, Isoberlinia doka,<br />
Combr<strong>et</strong>um spp., Parkia biglobosa, Vitellaria paradoxa, Khaya senegalensis <strong>et</strong> Terminalia spp.<br />
• Ressources en eaux<br />
Le Wenia est drainé par le Bafing <strong>et</strong> le Bakoye qui plus loin, confluent pour former le Sénégal.<br />
En outre, il est drainé par de nombreux cours d’eau temporaires. Les eaux souterraines sont<br />
reparties de manière discontinue dans les grès qui occupent la zone. Ces eaux sont captées à des<br />
profondeurs variables <strong>et</strong> se rechargent annuellement à partir des précipitations directes au rythme<br />
de 50 000 à 100 000m 3 par Km 2 .<br />
5.2.4.2. La zone agro écologique <strong>du</strong> Bélédougou (PM-6)<br />
Couvrant environ le tiers de la surface de la région naturelle <strong>du</strong> Plateau Mandingue, la zone<br />
agroécologique <strong>du</strong> Bélédougou est située à l’Ouest <strong>du</strong> Tyemandali (H-6), au Sud <strong>du</strong> Bas Kaarta<br />
(H-3), à l’Est <strong>du</strong> Haut Kaarta Occidental (H-4) <strong>et</strong> <strong>du</strong> Faladoudougou (PM-7) <strong>et</strong> au Nord <strong>du</strong> Wénia<br />
(PM-5). La zone connaît un climat de type Soudanien Nord avec toutefois une p<strong>et</strong>ite portion dans<br />
le Soudanien Sud.
• Ressources en sols<br />
Les catégories de terres arables, environ 54% <strong>du</strong> Bélédougou, sont composées pour l’essentiel<br />
des sols profonds, des plaines à matériaux limoneux fins <strong>et</strong> des sols moyennement à peu profonds<br />
des glacis en position intermédiaire. Les terres non arables représentent 44% de la zone. Elles se<br />
composent des sols peu profonds <strong>et</strong> très gravillonnaires des terrains sur cuirasses ferrugineuses.<br />
Les sols squel<strong>et</strong>tiques <strong>et</strong> les affleurements de roches <strong>et</strong> de cuirasses constituent les terres inaptes à<br />
toute utilisation agricole. Elles sont estimées à 2% de la zone agro écologique <strong>du</strong> Bélédougou.<br />
• Ressources en végétation<br />
Les terrains rocheux de l’Ouest <strong>du</strong> Bélédougou s’indivi<strong>du</strong>alisent par la présence de Bombax<br />
costatum. Ailleurs, les terrains cuirassés portent Combr<strong>et</strong>um glutinosum, Pterocarpus lucens <strong>et</strong><br />
Combr<strong>et</strong>um micranthum comme principales espèces ligneuses avec Loud<strong>et</strong>ia togoensis <strong>et</strong><br />
Andropogon pseudapricus au niveau <strong>du</strong> tapis herbacé.<br />
Dans les plaines, on note la dominance de Combr<strong>et</strong>um glutinosum <strong>et</strong> Bombax costatum avec un<br />
tapis graminéen à Schoenefeldia gracilis.<br />
Le potentiel fourrager de la zone agro écologique <strong>du</strong> Bélédougou est élevé.<br />
• Ressources en eaux<br />
Le Bélédougou appartient en grande partie au bassin versant <strong>du</strong> Sénégal <strong>et</strong> dans une moindre<br />
mesure à celui <strong>du</strong> Niger. Il est surtout sillonné par le Baoulé <strong>et</strong> une multitude de p<strong>et</strong>ites mares<br />
temporaires. Les eaux souterraines connaissent une extension sporadique, au gré des<br />
fracturations. Elles sont alimentées annuellement à partir des précipitations au rythme de 25 000 à<br />
50 000m 3 par Km 2 . Elles sont captées à des profondeurs excédant souvent des dizaines de mètres.<br />
5.2.5. Caractéristiques de la végétation<br />
Dans le cadre <strong>du</strong> Réseau National <strong>du</strong> Surveillance Environnementale (RNSE) réalisé avec l’appui<br />
<strong>du</strong> Service de Coopération <strong>et</strong> d’ Action Culturelle (SCAC) de la France, le Baoulé a été r<strong>et</strong>enu<br />
comme l’un des observatoires de ce réseau. Dans ce cadre, il a été effectué des observations <strong>et</strong><br />
mesures de la végétation sur une période de 2 ans (2002 à 2004) dans les Blocs de<br />
Kongosambougou <strong>et</strong> de Fina. Les caractéristiques de la végétation sont relatives à la typologie<br />
des formations, la structure par famille <strong>et</strong> origine bioclimatique des espèces ligneuses, leur<br />
diversité, leur structure <strong>et</strong> pro<strong>du</strong>ction.
5.2.5.1. Les types de formations végétales<br />
Les principaux types de formations rencontrées sont : les forêts claires, les savanes arborées <strong>et</strong><br />
boisées, les savanes arbustives, les galeries forestières <strong>et</strong> prairies hygrophiles, les savanes parcs <strong>et</strong><br />
jachères récentes (cf. figure 37).<br />
• Les forêts claires<br />
Les forêts claires sont les formations végétales caractéristiques des zones intégralement<br />
protégées. Elles sont rencontrées dans les trois blocs de la réserve qui sont le Badinko, Fina <strong>et</strong> le<br />
Kongosambougou. Elles sont diffuses mais beaucoup plus importantes dans le Bloc <strong>du</strong> Badinko<br />
que dans les deux autres. Ces formations sont caractérisées par une densité importante des<br />
ligneux appartenant aux espèces d’origine bioclimatique soudano guinéenne <strong>et</strong> guinéenne. La<br />
hauteur des arbres dominants dépasse les 12 mètres avec un recouvrement arboré qui varient<br />
entre 40 <strong>et</strong> 60%. Les couverts de la strate arbustive <strong>et</strong> herbacée sont moins importants. Les<br />
principales espèces rencontrées dans la strate arborée sont Afzelia africana, Khaya senegalensis,<br />
Daniellia oliveri, Isoberlinia doka, burkea africana <strong>et</strong> Pterocarpus erinaceus.<br />
• Les savanes arborées <strong>et</strong> boisées<br />
Les savanes boisées sont plus représentées dans l’extrême Nord <strong>du</strong> Bloc de Badinko dans des<br />
zones moins anthropisés d’accès difficile. Dans ces formations, sont couramment rencontrées au<br />
niveau de strate supérieure des espèces comme D<strong>et</strong>arium microcarpum, Terminalia laxiflora,<br />
Terminalia macroptera, Anogeissus leiocarpus <strong>et</strong> Afromorsia laxiflora. Au niveau de la strate<br />
arbustive, prédominent les espèces <strong>du</strong> genre Combr<strong>et</strong>um. Quant aux savanes arborées, elles ont<br />
une répartition lâche dans les trois Blocs <strong>et</strong> moins importantes que les forêts claires <strong>et</strong> les savanes<br />
arbustives. Les espèces rencontrées sont les mêmes que dans les savanes boisées mais avec une<br />
densité moins importante. Le recouvrement de la strate arborée dans ces formations peut varier<br />
entre 10 <strong>et</strong> 30%. La strate herbacée est importante <strong>et</strong> dominée par des graminées dont le couvert<br />
peut varier entre 50 <strong>et</strong> 80%.<br />
• Les savanes arbustives<br />
Dans l’observatoire <strong>du</strong> Baoulé, les savanes arbustives constituent le type de formation végétale<br />
dominant. Elles sont caractérisées par un recouvrement arboré faible qui dépasse rarement les<br />
5%. Elles sont généralement localisées sur des sols peu profonds, soumises aux passages<br />
réguliers des feux de brousse tous les ans <strong>et</strong> aux pâturages. Les principales espèces rencontrées
sont Combr<strong>et</strong>um glutinosum, Combr<strong>et</strong>um micranthum, Combr<strong>et</strong>um nigricans, Acacia<br />
macrostachya, Strychnos spinosa, Crossopterix febrifuga <strong>et</strong> Pteleopsis suberosa <strong>et</strong> Gardenia spp.<br />
Le couvert herbacé est relativement important <strong>et</strong> dominé par les annuelles comme Andropogon<br />
pseudapricus, Loud<strong>et</strong>ia togoensis, Schizachyrium exile, Dih<strong>et</strong>eropogon hagerupii, Pennis<strong>et</strong>um<br />
pedicellatum. Le recouvrement de la strate herbacée peut varier entre 40 à 60%.<br />
• Les galeries forestières <strong>et</strong> prairies hygrophiles<br />
Les galeries forestières sont les formations végétales rencontrées le long des cours d’eau. Elles<br />
sont caractérisées par la présence de grands arbres <strong>et</strong> des ligneux lianescents formant un couvert<br />
enchevêtré <strong>et</strong> relativement dense. Parmi les grands arbres rencontrés, il faut noter Khaya<br />
senegalensis, Eurythrophloem guinense, Vitex cuneata , Ficus spp., Albizzia spp., Celtis<br />
integrifolia <strong>et</strong> Mitragyna inermis. Quant aux lianes, il faut citer entre autres, Nauclea esculantus,<br />
Baissea multiflora, Landolphia senegalensis, Landolphia heudelotii, Acacia pinnata, <strong>et</strong>c. Dans ce<br />
type de formation le couvert herbacé est négligeable.<br />
Les prairies hygrophiles sont des formations végétales caractéristiques des sols presque hydro<br />
morphes. La végétation ligneuse est moins importante <strong>et</strong> les espèces généralement rencontrées<br />
sont Borassus eathiopium, Mitragyna inermis, Cordia myxa, Anogeissus leiocarpus,<br />
Oxytenanthera abyssinica. Le tapis herbacé relativement important est dominé par les espèces<br />
Imperata cylindrica, V<strong>et</strong>ivera spp., Rottbellia exaltata, Cyperus spp., Kyllinga spp.<br />
• Les savanes parcs <strong>et</strong> jachères récentes<br />
Les savanes parcs <strong>et</strong> jachères sont des formations végétales caractéristiques des milieux très<br />
artificialisés ou anthropisés. Elles regroupent les formations de champs <strong>et</strong> de jeunes jachères. Les<br />
ligneux rencontrés dans la strate supérieure sont des espèces à valeur socioéconomique<br />
importante <strong>et</strong> épargnés lors des défrichements pour la mise en culture. Parmi ces espèces, il faut<br />
citer Vitellaria paradoxa, Parkia biglobosa, Sclerocarya birrea, Lannea microcarpa, Borassus<br />
a<strong>et</strong>hiopium <strong>et</strong> Pterocarpus erinaceus, Tamarin<strong>du</strong>s indica <strong>et</strong> Adansonia digitata, <strong>et</strong>c. Ces<br />
formations sont illustrées ci-dessous pour une meilleure appréhension de leur typologie (cf.<br />
photos)
Image d’une savane boisée en saison sèche Un troupeau de bovin dans la zone<br />
Dans le Fina dans l’aire Centrale tampon de l’observatoire <strong>du</strong> Baoulé<br />
Figure 37 : Carte des unités paysagères de l’observatoire <strong>du</strong> Baoulé
5.2.5.2. Répartition des espèces ligneuses par familles <strong>et</strong> origine bioclimatique dans<br />
l’observatoire <strong>du</strong> Baoulé<br />
Dans l’observatoire <strong>du</strong> Baoulé, il a été effectué des relevés de végétation pour déterminer la<br />
structure par famille de la végétation ligneuse <strong>et</strong> leur répartition par selon leur origine<br />
bioclimatique. Ces données collectées dans les Blocs de Fina <strong>et</strong> Kongosambougou ont l’obj<strong>et</strong><br />
d’un poster qui a été présenté à la conférence internationale sur l’avenir des terres sèches à Tunis<br />
en juin 2006.<br />
Le tableau 17 bis <strong>rapp</strong>orte la diversité structurelle <strong>et</strong> le nombre d’espèces ligneuses par familles<br />
dans les Bolcs de Konsambougou <strong>et</strong> <strong>du</strong> Fina. Il a été recensé au total 35 familles pour les deux<br />
Blocs confon<strong>du</strong>s dont 30 familles dans le Fina <strong>et</strong> 32 dans le Kongosambougou. Les familles les<br />
plus représentées en nombre de taxons sont les Combr<strong>et</strong>acées suivies des Mimosacées <strong>et</strong> des<br />
Cesalpinacées. A la lecture <strong>du</strong> tableau, il existe 5 familles dans le Fina qui n’ont pas été<br />
recensées dans le Kongosambougou. Ces familles sont les Asclepiadacées, les Burseracées, les<br />
Chysolbalanacées, les Lamiacées <strong>et</strong> les Liliacées. En revanche, trois familles ont été recensées<br />
dans le Kongosambougou qui n’ont été aussi dans le Fina. Ces familles sont les Boraginacées, les<br />
Opiliacées <strong>et</strong> les Polygalacées.<br />
Concernant le nombre total d’espèces, il a été recensé 90 taxons dans le Bloc de Fina contre 71<br />
dans le Bloc de Kongosambougou.<br />
La figure 38 illustre la répartition des espèces ligneuses en fonction de leur origine bioclimatique<br />
<strong>et</strong> par type de sol dans les Blocs de Fina (fig. 38a) <strong>et</strong> de Kongosambougou (fig. 38b). Quelles que<br />
soit la zone d’étude, le type de sol, les espèces d’origine bioclimatique Soudano Guinéenne (SG)
sont plus représentées. En outre, dans le Bloc de Kongosambougou, la différence entre le nombre<br />
d’espèces d’origine Soudano Guinéenne <strong>et</strong> Soudanienne (S) n’est pas très marquée comme dans<br />
le Fina. Cependant, les deux zones d’étude ou Blocs, malgré leur appartenance aux bioclimats<br />
Soudano-Guinéen (Fina) <strong>et</strong> Soudanien (Kongosambougou), abritent à la fois des espèces<br />
d’origine Guinéenne (G) <strong>et</strong> Sahélo-Saharienne (SS) <strong>et</strong> cela indépendamment <strong>du</strong> type de sol.<br />
La figure 39 montre la répartition <strong>du</strong> nombre <strong>et</strong> fréquence relative des espèces ligneuses en<br />
fonction de leur origine bioclimatique. Le nombre d’espèces est plus élevé dans le Fina que dans<br />
le Kongosambougou quelle que soit leur origine bioclimatique. Cependant en terme de fréquence<br />
relative, les espèces d’origine des régions climatiques Soudanienne (S) <strong>et</strong> Sahélo-Saharienne (SS)<br />
sont plus représentées dans le Kongosambougou que dans le Fina.
Nombre d'especes ligneuses<br />
N o m n r e d ' e s p e c e s lig n e u s e s<br />
50<br />
40<br />
30<br />
20<br />
10<br />
0<br />
50<br />
40<br />
30<br />
20<br />
10<br />
0<br />
44<br />
a : FINA G SG<br />
43<br />
Limoneux Sableux Gravillonnaire<br />
20<br />
6<br />
Type de sol<br />
b : KONGOSAMBOUGOU<br />
19<br />
Limoneux Sableux Gravillonnaire<br />
Type de sol<br />
5<br />
28<br />
G SG<br />
S SS<br />
20<br />
S SS<br />
Figure 38 : Répartition des espèces ligneuses de l’observatoire <strong>du</strong> baoulé selon leur origine<br />
bioclimatique <strong>et</strong> par type sol (a : Fina ; b : Kongosambougou)<br />
5
Tableau 17bis : Nombre de familles <strong>et</strong> d’espèces ligneuses recensées dans les Blocs <strong>du</strong> Fina <strong>et</strong><br />
Kongosambougou de l’observatoire <strong>du</strong> Baoulé<br />
N o FAMILLES Soudano-<br />
Guineen (Fina);<br />
Nombre d’espèces<br />
Soudanien<br />
(Kongosambougou) ;<br />
Nombre d’espèces<br />
1 Ampelidacées 1 1<br />
2 Anacardiacées 4 4<br />
3 Annonacées 2 2<br />
4 Apocynacées 2 2<br />
5 Asclepiadacées 0 1<br />
6 Bignoniacées 1 1<br />
7 Bombacacées 2 1<br />
8 Boraginacées 1 0<br />
9 Burseracées 0 1<br />
10 Capparidacées 4 3<br />
11 Celastracées 1 1<br />
12 Cesalpinacées 11 6<br />
13 Chrysobalanacées 0 1<br />
14 Combr<strong>et</strong>acées 14 10<br />
15 Ebenacées 1 1<br />
16 Euphorbiacées 1 1<br />
17 Fabacees 5 4<br />
18 Hymenocardiacées 1 1<br />
19 Lamiacées 0 1<br />
20 Liliacées 0 1<br />
21 Logoniacées 1 1<br />
22 Meliacées 2 1<br />
23 Mimosacées 10 8<br />
24 Moracées 3 3<br />
25 Olacacées 1 1<br />
26 Opiliacées 1 0<br />
27 Palmées 1 1<br />
28 Poacées 1 1<br />
29 Polygalacées 1 0<br />
30 Rhamnacees 2 2<br />
31 Rubiacées 7 5<br />
32 Sapotacées 1 1<br />
33 Sterculiacées 2 1<br />
34 Tiliacées 4 2<br />
35 Verbenacées 2 1<br />
Nombre total de Familles 30 32<br />
Nombre total d'espèces 90 71
Nombre d'especes<br />
Frequence relative d'especes en %<br />
100<br />
80<br />
60<br />
40<br />
20<br />
0<br />
100,00<br />
80,00<br />
60,00<br />
40,00<br />
20,00<br />
0,00<br />
a: nombre espèces<br />
G SG S SS<br />
Zone climatique<br />
b : fréquence relative des espèces<br />
G SG S SS<br />
Zone climatique<br />
Fina Kongosam<br />
Fina Kongosam<br />
Légende : G = Guinéen ; SG = Soudano Guinéen ; S = Soudanien ; SS = Sahélo Saharienne<br />
Figure 39 : Répartition <strong>du</strong> nombre <strong>et</strong> fréquence relative des espèces ligneuses de l’observatoire <strong>du</strong><br />
Baoulé en fonction de leur origine bioclimatique
5.2.5.3. Evaluation de la diversité les ligneux dans l’observatoire <strong>du</strong> Baoulé<br />
Dans le cadre <strong>du</strong> Réseau National <strong>du</strong> Surveillance Environnementale (RNSE), il a été réalisé<br />
l’étude de la diversité de la végétation ligneuse dans les Blocs de Fina <strong>et</strong> Kongosambougou. Le<br />
choix de ces deux Blocs se justifie d’une part par leur accès plus facile <strong>et</strong> d’autre part<br />
représentativité <strong>du</strong> point de vue bioclimatique. En fait, la Réserve <strong>du</strong> Baoulé est couverte par<br />
deux zones Bioclimatiques qui sont le Soudano Guinéen <strong>et</strong> le Soudano Sahélien. Le Bloc de Fina<br />
se situe dans le Soudano Guinéen tandis que de Kongosambougou se situe dans le Soudano<br />
Sahélien.<br />
Pour mieux cerner les caractéristiques de la végétation ligneuse dans l’observatoire <strong>du</strong> Baoulé, il<br />
a été effectué un échantillonnage stratifié en fonction des zones bioclimatiques, <strong>du</strong> niveau<br />
d’anthropisation (zonage de la Réserve) <strong>et</strong> des types de sols dominants.<br />
Le tableau 18 <strong>rapp</strong>orte les résultats d’analyse de variance effectuée sur la diversité des ligneux<br />
dans les Blocs de Fina <strong>et</strong> de Kongosambougou. Il s’agit de l’indice de diversité de Shannon <strong>et</strong><br />
Weaver. Dans les deux blocs, le facteur sol <strong>et</strong> le facteur gradient d’anthropisation ont une<br />
interaction hautement significative au seuil de probabilité 5%. Après le test de Newman Keuls, il<br />
a été discriminé 3 groupes statistiquement homogènes dans le Bloc de Fina <strong>et</strong> 4 groupes dans le<br />
Bloc de Kongosambougou. Dans la Réserve de Fina, la diversité est beaucoup plus importante<br />
dans les zones intégralement protégées sur sols limoneux <strong>et</strong> sableux ; ils constituent le groupe A.<br />
La zone de transition sur sable constitue un groupe à part (B). Les sites sur gravillon dans la zone<br />
intégralement protégée <strong>et</strong> dans la zone de transition <strong>et</strong> tous les sites de la zone tampon sans<br />
distinction de type de sol constituent un groupe homogène (AB). Ces différents groupes<br />
homogènes sont perceptibles sur la figure 40.<br />
Dans le Réserve de Kongosambougou, la diversité la plus importante a été observée dans la zone<br />
intégralement protégée sur sol limoneux (A). Le second groupe (AB) est constitué des sites<br />
localisés dans les zones de transition <strong>et</strong> de tampon sur les sols gravillonnaire <strong>et</strong> limoneux. Les<br />
sites à faible diversité (C) sont situés sur les sols sableux <strong>et</strong> gravillonnaires. Le niveau faible de<br />
diversité observé sur sol gravillonnaire <strong>et</strong> sableux pourrait s’expliquer par le passage annuel <strong>et</strong><br />
régulier des feux de brousse suite aux dessèchements précoces <strong>du</strong> tapis herbacé.
Sites<br />
d’observation<br />
Tableau 18 : Variation de la diversité des ligneux dans les Blocs<br />
de Kongosambougou <strong>et</strong> de Fina dans l’observatoire <strong>du</strong> Baoulé<br />
Bloc de Kongosambougou<br />
Indice de diversité de Shannon<br />
Valeurs Groupes<br />
homogènes<br />
Bloc de Fina<br />
Indice de diversité de Shannon<br />
Valeurs Groupes<br />
homogènes<br />
ZTrG 1.69 AB 2.39 AB<br />
ZTrS 0.95 C 1.94 B<br />
ZTrL 1.52 AB 2.12 AB<br />
ZtaG 1.68 AB 2.25 AB<br />
ZtaS 0.59 C 2.22 AB<br />
ZtaL 1.33 BC 2.11 AB<br />
ZIPG 0.76 C 2.15 AB<br />
ZIPS 1.29 BC 2.61 A<br />
ZIPL 2.25 A 2.55 A<br />
Moy. générale 1.34 2.26<br />
Proba F1*F2 0,0013 0,0037<br />
Prob. F1 0,4113 0,0072<br />
Prob. F2 0,0012 0,9900<br />
Seuil signif 0,5 0,5<br />
Signification HS HS<br />
Légende : les nombres suivis de la même l<strong>et</strong>tre forment un groupe homogène<br />
S : significatif. /HS : hautement significatif ; ZTrG (zone de transition sol gravillonnaire) ;ZTrS (zone de transition<br />
sol sableux) ; ZTr L (zone de transition sol limoneux) ; ZtaG (zone Tampon Gravillionnaire) ; ZtaS (zone tampon<br />
sableux) ; ZtaL (zone tampon limoneux) <strong>et</strong> ZIPG (zone intégralement protégée gravillonnaire) ; ZIPS (zone<br />
intégralement protégée sableuse) ; ZIPL (zone intégralement protégée limoneuse).
Diversité (Shanon)<br />
1.8 2.0 2.2 2.4 2.6 2.8<br />
gravillon.protection<br />
limoneux.protection<br />
sableux.protection<br />
gravillon.tampon<br />
Figure 40 : Eff<strong>et</strong> <strong>du</strong> sol <strong>et</strong> des conditions de protection sur la variation de la diversité ligneuse<br />
(indice de Shannon) dans le Bloc <strong>du</strong> Fina de l’observatoire<br />
limoneux.tampon<br />
sableux.tampon<br />
gravillon.transition<br />
limoneux.transition<br />
sableux.transition
5.2.5.4. Structure de la végétation ligneuse dans l’observatoire <strong>du</strong> Baoulé<br />
• Variation <strong>du</strong> recouvrement global <strong>et</strong> la densité de la végétation ligneuse<br />
Dans la réserve de biosphère de la boucle <strong>du</strong> Baoulé, il a été évalué dans le cadre <strong>du</strong> Réseau<br />
National de Surveillance Environnementale, le recouvrement global de végétation ligneuse ainsi<br />
que la densité des arbres à l’hectare. Ces paramètres de la végétation sont des indicateurs<br />
biologiques pertinents de dégradation ou de conservation <strong>du</strong> milieu notamment dans une réserve<br />
de biosphère où le zonage est fait en fonction <strong>du</strong> degré d’anthropisation (Ballo, 2006).<br />
Le résultat de l’analyse de variance effectué sur ces deux paramètres dans la réserve de<br />
Kongosambougou est <strong>rapp</strong>orté dans le tableau 19. Le résultat de l’analyse de variance montre que<br />
les facteurs sol <strong>et</strong> condition de protection ont une interaction significative sur le recouvrement<br />
global de la strate ligneuse <strong>et</strong> sur la densité à l’hectare des arbres. A c<strong>et</strong> eff<strong>et</strong>, dans la réserve de<br />
Kongosambougou, les taux de recouvrement ligneux les plus importants ont été mesurés dans le<br />
bloc intégralement protégé sur sol limoneux (ZIPL) <strong>et</strong> dans la zone de transition sur sol sableux<br />
(ZTtr S) avec respectivement 42% <strong>et</strong> 45%. Cependant, entre ces deux sites, il n’existe pas de<br />
différence statistiquement significative ; de ce fait, ils constituent un groupe homogène (A).<br />
Concernant la densité des ligneux, elle demeure plus importante dans les zones intégralement<br />
protégées sur sol limoneux <strong>et</strong> dans les zones de transitions sur gravillon. Les densités faibles des<br />
ligneux sont observées en général dans les zones tampon sur les sols sableux <strong>et</strong> limoneux <strong>et</strong> dans<br />
les zones intégralement protégées sur gravillon. Ceci pourrait s’expliquer par la forte pression<br />
humaine dans les zones tampon sur sol limoneux <strong>et</strong> sableux qui sont les plus exploités à des fins<br />
agricoles. Tandis que sur les sols sur gravillon, la densité relativement faible des ligneux serait<br />
<strong>du</strong>e aux eff<strong>et</strong>s combinés <strong>du</strong> feu de brousse <strong>et</strong> <strong>du</strong> pâturage car la réserve <strong>du</strong> Baoulé est soumise à<br />
la transhumance des pasteurs.
Tableau 19 : Variation <strong>du</strong> recouvrement global <strong>et</strong> de la densité des ligneux<br />
dans la Réserve Kongosambougou<br />
Sites<br />
d’observation<br />
Recouvrement global (%) Densité de souches /ha<br />
Valeurs<br />
Groupes<br />
homogènes<br />
Valeurs Groupes<br />
homogènes<br />
ZTrG 28 AB 2128 A<br />
ZTrS 45 A 969 CD<br />
ZTrL 38 AB 1593 B<br />
ZtaG 36 AB 1185 BC<br />
ZtaS 24 AB 574 D<br />
ZtaL 23 AB 561 D<br />
ZIPG 16 B 446 D<br />
ZIPS 26 AB 586 D<br />
ZIPL 42 A 2039 A<br />
Moyenne<br />
générale<br />
30,59 1120,11<br />
Proba F1*F2 0,007 0,000<br />
Prob F1 0,1 0,000<br />
Prob F2 0,26 0,000<br />
Seuil signif 0,5 0,5<br />
Signification HS HS<br />
Légende : les nombres suivis de la même l<strong>et</strong>tre forment un groupe homogène<br />
S : significatif. /HS : hautement significatif ; ZTrG (zone de transition sol gravillonnaire) ;ZTrS (zone de transition sol sableux) ;<br />
ZTr L (zone de transition sol limoneux) ; ZtaG (zone Tampon Gravillionnaire) ; ZtaS (zone tampon sableux) ; ZtaL (zone tampon<br />
limoneux) <strong>et</strong> ZIPG (zone intégralement protégée gravillonnaire) ; ZIPS (zone intégralement protégée sableuse) ; ZIPL (zone<br />
intégralement protégée limoneuse).<br />
Dans la réserve de Madina, située plus au sud dans le bioclimat soudano guinéen, le résultat de<br />
l’analyse de variance n’a révélé aucune interaction significative entre le facteur sol <strong>et</strong> celui de la<br />
protection sur le recouvrement global de la végétation ligneuse <strong>et</strong> la densité des ligneux (cf.<br />
tableau 20). Le recouvrement global de la végétation ligneuse est influencé par les conditions de<br />
protection tandis que la densité est plutôt liée au facteur sol. De ce fait, le recouvrement des<br />
ligneux est plus important dans les zones tampon suivis des zones protégées intégralement <strong>et</strong><br />
faible dans les zones de transition. Ce taux de recouvrement beaucoup plus élevé dans les zones<br />
tampons s’explique par sa proximité à zone intégralement protégée mais aussi au village où
habite l’agent <strong>du</strong> service forestier chargé <strong>du</strong> contrôle <strong>et</strong> de la surveillance des forêts. Autrement<br />
dit, à cause de la présence <strong>du</strong> contrôleur forestier, les paysans ne prennent le risque d’intervenir<br />
dans c<strong>et</strong>te zone tampon où ses limites avec la zone intégralement protégée ne sont matérialisées.<br />
Concernant la densité, elle est plus importante sur sol limoneux que sur les deux autres types de<br />
sol (sable <strong>et</strong> gravillon) qui constituent un groupe homogène. La densité plus importante sur sol<br />
limoneux pourrait s’expliquer par leur situation topographique <strong>et</strong> leur potentiel de pro<strong>du</strong>ction<br />
plus élevé.<br />
Tableau 20 : Variation <strong>du</strong> recouvrement global <strong>et</strong> de la densité des ligneux<br />
Sites d’observations<br />
dans la Réserve <strong>du</strong> Fina<br />
Densité des pied/ha Recouvrement global<br />
Valeurs Groupes<br />
homogènes<br />
Sol gravillon 955 B<br />
Sol sableux 934 B<br />
Sol limoneux 1401 A<br />
Valeurs Groupes<br />
homogènes<br />
Zone transition 29,87 B<br />
Zone tampon 44,33 A<br />
Zone intégralement protégée 35,50 AB<br />
Moyenne générale 1098 36,57<br />
Proba sol*zone 0,28 0,75<br />
Prob. zone 0,8 0,012<br />
Prob. sol 0,003 0,08<br />
Seuil signif 0,5 0,5<br />
Signification HS S<br />
Légende : les nombres suivis de la même l<strong>et</strong>tre forment un groupe homogène<br />
S : significatif. /HS : hautement significatif ; ZTrG (zone de transition sol gravillonnaire) ;ZTrS (zone de transition sol sableux) ;<br />
ZTr L (zone de transition sol limoneux) ; ZtaG (zone Tampon Gravillionnaire) ; ZtaS (zone tampon sableux) ; ZtaL (zone tampon<br />
limoneux) <strong>et</strong> ZIPG (zone intégralement protégée gravillonnaire) ; ZIPS (zone intégralement protégée sableuse) ; ZIPL (zone<br />
intégralement protégée limoneuse).
• Variation des densités de régénérations<br />
Le tableau 21 <strong>rapp</strong>orte les résultats d’analyse de variance sur les densités de régénération des<br />
ligneux dans les Réserves de Fina <strong>et</strong> de Kongosambougou. Dans les deux réserves, l’interaction<br />
des facteurs sol <strong>et</strong> condition de protection est significative pour les densités de rej<strong>et</strong>s de souche <strong>et</strong><br />
de germination. Les densités de régénération sont en général plus importantes dans les zones<br />
tampon suivies des zones protégées intégralement <strong>et</strong> faible dans les zones de transition. C<strong>et</strong>te<br />
situation s’expliquerait par l’intensité relativement faible de la pression humaine dans ces deux<br />
zones comparativement à la zone de transition soumise à une surexploitation des ressources<br />
naturelles (sol <strong>et</strong> végétation).<br />
Tableau 21 : Variation des densités de régénérations des ligneux dans les réserves de Fina <strong>et</strong> <strong>du</strong><br />
Kongosambougou<br />
Sites<br />
d’observation<br />
Densité de rej<strong>et</strong>s<br />
de souche<br />
Réserve de Fina<br />
Densité de<br />
germination<br />
Réserve de Kongosambougou<br />
Densité de rej<strong>et</strong>s<br />
de souche<br />
Densité de<br />
germination<br />
ZTrG 3045 AB 1682 AB 15567 A 2217 AB<br />
ZTrS 1465 B 727 B 9555 B 1835 AB<br />
ZTrL 1962 B 867 B 8523 B 1771 AB<br />
ZtaG 1364 B 778 B 4829 C 536 B<br />
ZtaS 2255 AB 1657 AB 3211 CD 586 B<br />
ZtaL 3682 A 2625 A 892 D 497 B<br />
ZIPG 1580 B 1032 B 739 D 421 B<br />
ZIPS 1784 B 1134 B 1313 D 446 B<br />
ZIPL 2536 AB 1771 AB 10319 B 2548 A<br />
Moyenne générale 2186 1364 6105,33 1206,33<br />
Proba F1*F2 0,001 0,0009 0,000 0,012<br />
Prob F1 0,34 0,05 0,000 0,000<br />
Prob F2 0,015 0,02 0,01 0,12<br />
Seuil signif 0,5 0,5 0,5 0,5<br />
Signification HS HS HS S<br />
Légende : les nombres suivis de même l<strong>et</strong>tre forment un groupe homogène<br />
S : significatif<br />
HS : hautement significatif ; ZTrG (zone de transition sol gravillonnaire) ;ZTrS (zone de transition sol sableux) ; ZTr L (zone de<br />
transition sol limoneux) ; ZtaG (zone Tampon Gravillionnaire) ; ZtaS (zone tampon sableux) ; ZtaL (zone tampon limoneux) <strong>et</strong><br />
ZIPG (zone intégralement protégée gravillonnaire) ; ZIPS (zone intégralement protégée sableuse) ; ZIPL (zone intégralement<br />
protégée limoneuse).
5.2.5.5. Variation de pro<strong>du</strong>ction de bois <strong>et</strong> de stock de carbone dans les Réserves de Fina <strong>et</strong> de<br />
Kongosambougou<br />
Dans l’observatoire <strong>du</strong> Baoulé, il a été déterminé la pro<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> bois exprimée en m3 par<br />
hectare <strong>et</strong> la quantité de carbone stockée en tonne par hectare.<br />
Le tableau 22 <strong>rapp</strong>orte les résultats de l’analyse de variance réalisée sur les deux paramètres<br />
étudiés dans le Réserve de Kongosambougou. Le volume de bois pro<strong>du</strong>it est déterminé par<br />
l’interaction significative <strong>du</strong> facteur sol <strong>et</strong> <strong>du</strong> facteur protection. La pro<strong>du</strong>ction moyenne est de<br />
65,31 m 3 .ha- 1 <strong>et</strong> cela indépendamment des deux facteurs étudiés. La pro<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> bois est plus<br />
importante dans les zones intégralement protégées que dans les zones de transition <strong>et</strong> de tampon.<br />
Cependant, la plus forte pro<strong>du</strong>ction observée dans une zone de transition sur sol limoneux dans le<br />
terroir de Missira s’explique tout simplement part le fait que ce site dans une formation naturelle<br />
épargnée de toutes agressions humaines. De ce fait, il se présente comme une zone intégralement<br />
protégée.<br />
Sur la base de la pro<strong>du</strong>ction de bois obtenue, il a été déterminé la quantité de carbone stockée ou<br />
séquestrée. La relation entre le volume de bois en m3 <strong>et</strong> la quantité de carbone stockée en tonne<br />
est la suivante : 1m3 de bois = 0,25 tonne de carbone.<br />
Le tableau 23 <strong>rapp</strong>orte les résultats de l’analyse de variance réalisée sur la pro<strong>du</strong>ction de bois <strong>et</strong><br />
la quantité de carbone stockée dans le Réserve de Fina. L’analyse des données montre que dans la<br />
réserve de Fina, la pro<strong>du</strong>ction de bois est tributaire seulement <strong>du</strong> facteur sol. La pro<strong>du</strong>ction<br />
moyenne pour tout sol confon<strong>du</strong> est de 74,15 m 3 de bois par hectare. Les sols sableux présentent<br />
la plus forte pro<strong>du</strong>ction avec 96,66 m 3 .ha- 1 suivis des sols limoneux <strong>et</strong> faible sur les gravillons.<br />
C<strong>et</strong>te pro<strong>du</strong>ction a été évaluée en quantité de carbone stockée <strong>et</strong> <strong>rapp</strong>ortée à l’hectare. Dans la<br />
réserve de Fina, la quantité moyenne de carbone séquestrée est de 18,54t.ha-1 <strong>et</strong> cela sans<br />
distinction de type de sol.<br />
Par comparaison, la réserve de Fina est plus pro<strong>du</strong>ctive en volume de bois <strong>et</strong> de carbone stockée<br />
que la réserve <strong>du</strong> Kongosambougou. C<strong>et</strong>te différence de pro<strong>du</strong>ction est <strong>du</strong>e à l’eff<strong>et</strong> <strong>du</strong> climat<br />
plus favorable dans la première que dans la seconde.
Tableau 22 : Variation de la pro<strong>du</strong>ction de bois <strong>et</strong> la quantité de carbone séquestrée en fonction<br />
<strong>du</strong> type de sol <strong>et</strong> <strong>du</strong> gradient d’anthropisation dans la Réserve de Kongosambougou<br />
Sites d’observation Volume de bois en<br />
m3/ha<br />
Groupes homogènes Quantité de carbone<br />
séquestrée (t/ha)<br />
ZTrG 23,75 B 5,94<br />
ZTrS 59,44 B 14,86<br />
ZTrL 164,85 A 41,21<br />
ZtaG 49,31 B 12,33<br />
ZtaS 37,01 B 9,25<br />
ZtaL 51,5 B 12,88<br />
ZIPG 12,47 B 3,12<br />
ZIPS 83,78 AB 20,95<br />
ZIPL 105,69 AB 26,42<br />
Moyenne générale 65,31 16,33<br />
Prob F1*F2 0,04<br />
Prob F1 0,18<br />
Prob F2 0,000<br />
Seuil signif 0,5<br />
Signification S<br />
Légende : les nombres suivis de même l<strong>et</strong>tre forment un groupe homogène<br />
S : significatif<br />
HS : hautement significatif ; ZTrG (zone de transition sol gravillonnaire) ;ZTrS (zone de transition sol sableux) ; ZTr L (zone de<br />
transition sol limoneux) ; ZtaG (zone Tampon Gravillionnaire) ; ZtaS (zone tampon sableux) ; ZtaL (zone tampon limoneux) <strong>et</strong><br />
ZIPG (zone intégralement protégée gravillonnaire) ; ZIPS (zone intégralement protégée sableuse) ; ZIPL (zone intégralement<br />
protégée limoneuse).
Tableau 23 : Variation de la pro<strong>du</strong>ction de bois <strong>et</strong> la quantité de carbone séquestrée en fonction<br />
<strong>du</strong> type de sol <strong>et</strong> <strong>du</strong> gradient d’anthropisation dans la Réserve de Fina<br />
Volume de<br />
bois (m 3 )<br />
Groupes<br />
homogènes<br />
Quantité de<br />
carbone séquestrée<br />
Sol gravillon 53,21 B 13,30<br />
Sol sableux 96,66 A 24,17<br />
Sol limoneux 72,6 AB 18,15<br />
Zone transition<br />
Zone tampon<br />
Zone intégralement<br />
protégée<br />
Moyenne générale 74,15 18,54<br />
Proba sol*zone 0,14<br />
Prob zone 0,59<br />
Probsol 0,03<br />
Seuil signif 0,5<br />
Signification S<br />
5.2.6. Caractéristiques des sols<br />
Légende : les nombres suivis de même l<strong>et</strong>tre forment un groupe homogène<br />
S : significatif<br />
Dans l’observatoire <strong>du</strong> Baoulé, il a été établi dans le cadre de la présente étude la carte des sols<br />
(figure 41). L’analyse de la carte montre qu’il y a quatre types de sols qui sont :<br />
- les <strong>du</strong>nes aplanies ;<br />
- les plaines limoneuses ;<br />
- les terrains cuirassés ;<br />
- les terrains rocheux.<br />
Ces types de sols sont subdivisés en fonction de leur couleur, texture <strong>et</strong> compactage. Du point de<br />
vue couleur, on rencontre des sols jaunes, rouges, bruns <strong>et</strong> gris allant <strong>du</strong> foncé à très foncé. Du<br />
point de vue texture, on rencontre les sols à texture caillouteuse, sablo limoneuse, limono<br />
sableuse, sableuse, limoneuse <strong>et</strong> gravillonnaire. Quant au compactage, les sols peuvent être<br />
repartis en trois grands groupes : faible, modéré <strong>et</strong> fort. Concernant les analyses chimiques, le pH<br />
(variant entre 5,1- 6,7) <strong>et</strong> la fertilité ont des valeurs en général basses. De même, le phosphore <strong>et</strong>
le potassium ont des valeurs très faibles (RUGS, 1988a). Selon le proj<strong>et</strong> RURGS, les sols dans le<br />
Baoulé ont des profondeurs qui varient entre 20 cm à plus de 120 cm. Les drainages peuvent être<br />
classés comme suit : bien, moyen, mauvais <strong>et</strong> imparfait.<br />
Il ressort à la lecture de la carte des sols <strong>du</strong> Baoulé que les plaines limoneuses sont les plus<br />
représentées <strong>et</strong> occupent la partie centrale de l’observatoire depuis le Nord jusqu’au Sud. Les<br />
<strong>du</strong>nes aplanies sont uniquement localisées à l’extrême nord de la Réserve. Concernant les terrains<br />
rocheux <strong>et</strong> cuirassés, ils sont localisés à l’extrême Est <strong>et</strong> à l’Ouest de la Réserve <strong>du</strong> Baoulé.<br />
Selon le RURGS (1988a), l’aptitude des sols pour la pro<strong>du</strong>ction agricole est globalement faible<br />
dans le Baoulé surtout pour les cultures à cycle long. Ces cultures à cycle long ne peuvent être<br />
réalisées que dans l’extrême Sud de la Réserve où les sols présentent une aptitude modérée.<br />
Figure 41 : Carte des sols de l’observatoire <strong>du</strong> Baoulé
Dans le cadre de la surveillance écologique ou environnementale à long terme, s’il est important<br />
de cerner la dynamique des ressources naturelles, il est aussi nécessaire de comprendre les<br />
activités socio économiques des populations cibles. Ces activités <strong>et</strong> leurs modes de mise en<br />
œuvre sont des facteurs déterminants de l’état des ressources naturelles. L’analyse de ces<br />
données socioéconomiques fait l’obj<strong>et</strong> <strong>du</strong> chapitre suivant.<br />
5.2.7. Les caractéristiques socioéconomiques de l’observatoire <strong>du</strong> Baoulé<br />
Les caractéristiques socioéconomiques qui seront présentées concernent la population, les<br />
activités socioéconomiques <strong>et</strong> les infrastructures.<br />
5.2.7.1. Les données démographiques<br />
Au Mali, le recensement général de la population n’a commencé qu’en 1976 <strong>et</strong>, selon les textes, il<br />
doit continuer avec un pas de 10 ans. De ce fait, les données de la population dans l’observatoire<br />
de Baoulé sont relatives aux résultats des Recensements Globaux de la Population <strong>et</strong> de l’Habitat<br />
(RGPH) des années 1976, 1987 <strong>et</strong> 1998.<br />
Le tableau 24 <strong>rapp</strong>orte l’évolution de la population dans les trois communes de l’observatoire. A<br />
la lecture <strong>du</strong> tableau, quelle que soit l’année <strong>du</strong> recensement, la commune de Sébécoro1 demeure<br />
la plus peuplée suivie de celle de Madina <strong>et</strong> de Kotouba. Dans toutes les communes, la<br />
population a connu une évolution progressive sans distinction de sexe. Le taux d’accroissement le<br />
plus élevé est observé dans la commune de Kotouba suivi de Madina <strong>et</strong> demeure faible à<br />
Sébécoro1. A Kotouba, ce taux d’accroissement annuel varie entre 4,15 <strong>et</strong> 5,38% ; ce qui est au<br />
dessus de la moyenne nationale comprise entre 2 <strong>et</strong> 3 %. Dans la commune da Madina, le taux<br />
d’accroissement de la population a connu un bon significatif entre 1987 <strong>et</strong> 1998 avec une valeur<br />
de 5,37% contre seulement 1,54% entre 1976 <strong>et</strong> 1987. Ce taux spectaculaire d’accroissement de<br />
la population dans les deux communes pourrait s’expliquer par la migration des agriculteurs dans<br />
la Réserve <strong>du</strong> Baoulé à la recherche de nouvelles terres. Faut-il le <strong>rapp</strong>eler, que suite au<br />
déclassement d’une bonne partie <strong>du</strong> Parc comme corridor de passage des animaux ou zone de<br />
transition, il a suivi une prolifération des hameaux de culture dans ces localités. La figure 42<br />
illustre la prolifération des hameaux dans ces zones déclassées.
Parallèlement à l’augmentation de la population, il est observé aussi un accroissement <strong>du</strong> nombre<br />
de concessions <strong>et</strong> de ménages dans toutes les communes.<br />
Tableau 24 : Evolution de la population humaine <strong>et</strong> de l’habitat dans l’observatoire <strong>du</strong> Baoulé<br />
entre 1976 <strong>et</strong> 1998<br />
Kotouba<br />
Madina<br />
Sébécoro I<br />
Communes<br />
Années<br />
Effectifs<br />
1976 1987 1998 1976 1987 1998 1976 1987 1998<br />
d’hommes<br />
Effectifs de<br />
487 680 1131 3699 4197 6787 5234 6080 7279<br />
femmes<br />
Total<br />
514 778 1190 3585 4319 6760 5430 6349 7774<br />
personnes<br />
Taux annuel<br />
1001 1458 2321 7284 8516 13547 10664 12429 15053<br />
accroissement<br />
Nombre de<br />
4,15 5,38<br />
1,54 5,37 1,50 1,92<br />
concessions<br />
Nombre de<br />
82 117 178 733 695 1017 840 975 948<br />
ménages 207 240 363 1363 1326 2072 1735 1881 2058<br />
Figure 42 : proliferation des hameaux de culture dans les zones<br />
tampons de la réserve <strong>du</strong> Baoulé
Le tableau 25 <strong>rapp</strong>orte l’évolution de quelques paramètres sociodémographiques dans les trois<br />
communes de l’observatoire <strong>du</strong> Baoulé. A la lecture <strong>du</strong> tableau, il ressort que dans toutes les<br />
communes, le taux de masculinité en moyenne est inférieur à 50%. Ce qui signifie dans ces<br />
communes que les femmes sont plus nombreuses que les hommes. Toutefois, il a été observé une<br />
légère baisse de ce taux en 1987 <strong>et</strong> cela dans toutes les communes. C<strong>et</strong>te situation pourrait<br />
s’expliquer par le phénomène de migration suite à la grande sécheresse des années 1984 où les<br />
hommes sont les premiers concernés par ce flux. Quant au nombre moyen de personnes par<br />
ménage, la tendance est à la hausse dans toutes les communes. L’évolution de ce paramètre<br />
trouve son explication dans l’accroissement global de la population pendant c<strong>et</strong>te période.<br />
Tableau 25 : Evolution de quelques paramètres sociodémographiques dans les communes de<br />
l’observatoire <strong>du</strong> Baoulé<br />
Communes<br />
Kotouba<br />
Madina<br />
Sébécoro1<br />
Variables<br />
1976<br />
1987<br />
1998<br />
Nombre moyen de ménages 51,75 60,00 90,75<br />
Nombre moyen de concessions 20,50 29,25 44,50<br />
Moyenne <strong>du</strong> taux de masculinité 48,56 45,86 48,42<br />
Moyenne <strong>du</strong> <strong>rapp</strong>ort de masculinité 94,40 85,50 93,92<br />
Nombre moyen de pers/ménages 4,92 6,11 6,65<br />
Nombre moyen de ménages 123,91 120,55 188,36<br />
Nombre moyen de concessions 66,64 63,18 92,45<br />
Moyenne <strong>du</strong> taux de masculinité 50,27 49,35 49,88<br />
Moyenne <strong>du</strong> <strong>rapp</strong>ort de masculinité 101,37 97,91 99,65<br />
Nombre moyen de pers/ménages 5,39 6,29 6,69<br />
Nombre moyen de ménages 55,97 60,68 66,39<br />
Nombre moyen de concessions 27,10 31,45 30,58<br />
Moyenne <strong>du</strong> taux de masculinité 49,44 49,18 54,47<br />
Moyenne <strong>du</strong> <strong>rapp</strong>ort de masculinité 99,03 97,45 106,60<br />
Nombre moyen de pers/ménages 6,30 6,90 7,56<br />
La tendance de tous ces paramètres sociodémographiques à l’échelle de l’observatoire sont<br />
<strong>rapp</strong>ortés dans le tableau 26.
Tableau 26: Evolution de quelques paramètres socio démographiques de 1976 à 1998 dans<br />
l'observatoire <strong>du</strong> Baoulé<br />
Variables<br />
Moyenne <strong>du</strong> nombre de ménages<br />
Moyenne <strong>du</strong> nombre de concessions<br />
Moyenne de taux de masculinité<br />
Moyenne <strong>du</strong> <strong>rapp</strong>ort de masculinité<br />
Moyenne de personnes par ménage<br />
1976<br />
71,85<br />
35,98<br />
49,56<br />
99,19<br />
5,96<br />
1987<br />
74,93<br />
38,85<br />
48,93<br />
96,52<br />
6,69<br />
1998<br />
97,67<br />
46,59<br />
52,85<br />
103,84<br />
Toujours par <strong>rapp</strong>ort aux données population, il a été établi les pyramides des âges des trois<br />
communes (cf. figure 43). Ces pyramides ne concernent que les données <strong>du</strong> recensement de 1998.<br />
Comme son nom d’indique le pyramide d’âges montre la structure de la population en classe<br />
d’âges. Il est un bon indicateur socio démographique pour déterminer la vieillesse ou la jeunesse<br />
d’une population donnée.<br />
Au Mali, faut-il le <strong>rapp</strong>eler, la scolarisation concerne la tranche d’âge entre 5-7 ans en général.<br />
Cependant, dans les zones rurales, la scolarisation concerne la tranche d’âge allant de 7-9 ans.<br />
Ceci s’explique par l’éloignement des villages qui abritent les infrastructures scolaires aux<br />
villages environnement. Ces distances peuvent atteindre 5 à 7 kilomètres en moyenne. Dans ces<br />
conditions, il faut des enfants un peu plus âgés pour marcher ces distances. La population<br />
scolarisable dans les trois communes représente un effectif non négligeable <strong>et</strong> varie entre 16,24 <strong>et</strong><br />
18,36% (tableau 27). Quant à l’effectif de la population de moins de 25 ans, considérée comme<br />
très jeune, elle est supérieure à 60% dans toutes les communes. C<strong>et</strong>te tranche d’âge de la<br />
population est plus élevée dans la commune de Sébécoro1 suivie de Madina <strong>et</strong> de Kotouba. Il est<br />
important de signaler que dans toutes les communes, la population de moins de 50 ans est<br />
7,27
comprise entre 87 <strong>et</strong> 90% ; ce qui montre l’état jeune de la population totale dans ces communes.<br />
Quant à la population active, c'est-à-dire la tranche de 15-64 ans, elle est inférieure à 50% dans<br />
les communes de Madina <strong>et</strong> Sébécoro1 contrairement à Kotouba où elle de 52,39%. Cependant,<br />
force est de constater que la tranche d’âge de plus de 80 ans est très faible dans toutes les<br />
communes <strong>et</strong> varie entre 0,60 <strong>et</strong> 1,25% de l’effectif total.<br />
Tableau 27 : Variation des taux de quelques catégories d’âges dans les trois communes de<br />
l’observatoire <strong>du</strong> Baoulé<br />
Catégories de population<br />
Population de 5-9 ans (scolarisable)<br />
Population de 0-24 ans (très jeune)<br />
Population de 0-49 ans (jeune)<br />
Population de 15-64 ans (active)<br />
Madina<br />
17,68%<br />
65,43%<br />
89,01%<br />
48,48%<br />
Kotouba<br />
16,24%<br />
62,56%<br />
87,81%<br />
52,39%<br />
Sébécoro1<br />
18,36%<br />
67,43%<br />
89,41%<br />
46,78%<br />
Après les données relatives à la population, il est présenté dans le sous chapitre suivant les<br />
principales activités socioéconomiques menées dans l’observatoire <strong>du</strong> Baoulé.
a : Commune de Kot ouba<br />
>80 ans<br />
70-79 ans<br />
60-69 ans<br />
50-59 ans<br />
40-49 ans<br />
30-39 ans<br />
20-29 ans<br />
10-19 ans<br />
0-9 ans<br />
- 5 0 0 - 4 0 0 - 3 0 0 - 2 0 0 - 1 0 0 0 1 0 0 2 0 0 3 0 0 4 0 0 5 0 0<br />
N ombr e i ndi v i <strong>du</strong>s<br />
b : C o mmune d e M ad ina<br />
>80 ans<br />
70-79 ans<br />
60-69 ans<br />
50-59 ans<br />
40-49 ans<br />
30-39 ans<br />
20-29 ans<br />
10-19 ans<br />
0-9 ans<br />
Feminin<br />
Masculin<br />
- 4 000 - 3 000 - 2 000 - 1 000 0 1 000 2 000 3 000 4 000<br />
N o mbre d'indivi<strong>du</strong>s<br />
c : C o mmune de Sébéco ro 1<br />
>80 ans<br />
70-79 ans<br />
60-69 ans<br />
50-59 ans<br />
40-49 ans<br />
30-39 ans<br />
20-29 ans<br />
10-19 ans<br />
0-9 ans<br />
Feminin<br />
Masculin<br />
- 4 0 0 0 - 3 0 0 0 - 2 0 0 0 - 10 0 0 0 10 0 0 2 0 0 0 3 0 0 0 4 0 0 0<br />
Nombre d'indivi<strong>du</strong>s<br />
Feminin<br />
Masculin<br />
Figure 43 : Pyramides d’âges de la population des communes de Kotouba, Madina<br />
<strong>et</strong> Sébécoro1 dans l’observatoire <strong>du</strong> Baoulé
5.2.7.2. Les activités socioéconomiques<br />
Dans l’observatoire <strong>du</strong> Baoulé, les principales activités socioéconomiques sont relatives à<br />
l’agriculture, l’élevage, l’aménagement de la faune, la pêche.<br />
• Le secteur de l’agriculture<br />
L’agriculture est la principale activité socioéconomique dans l’observatoire <strong>du</strong> Baoulé. Dans le<br />
cadre de la caractérisation de c<strong>et</strong>te activité, il a été collecté des informations au niveau de la<br />
Cellule de Planification <strong>et</strong> de Statistique (CPS) <strong>du</strong> Ministère de l’Agriculture. Ces données,<br />
couvrant la période 1990 à 2006, concernent essentiellement sur les cultures vivrières qui sont le<br />
sorgho, le maïs, le mil, le riz <strong>et</strong> le fonio. Les quatre premières sont les plus importantes.<br />
Le tableau 28 <strong>rapp</strong>orte l’évolution de la superficie, de la pro<strong>du</strong>ction <strong>et</strong> <strong>du</strong> rendement de ces<br />
cultures dans le cercle de Kolokani. A la lecture <strong>du</strong> tableau, le sorgho apparaît comme la<br />
principale culture vivrière dans le cercle de Kolokani. Il est suivi <strong>du</strong> mil <strong>et</strong> <strong>du</strong> maïs <strong>et</strong> cela en<br />
terme de superficie, pro<strong>du</strong>ction <strong>et</strong> même le rendement. Par <strong>rapp</strong>ort à la superficie des<br />
spéculations, elle est caractérisée par une évolution en dent de scie dans le temps. Pour le sorgho,<br />
la pro<strong>du</strong>ction la plus élevée (maximale) a été obtenue lors de la campagne agricole 1993/1994<br />
avec 49266 tonnes. En revanche, la plus faible pro<strong>du</strong>ction (minimale) a été obtenue au cours de la<br />
campagne agricole 2004/2005. Concernant le mil <strong>et</strong> le maïs, les meilleures pro<strong>du</strong>ctions ont été<br />
réalisées pendant la campagne agricole 2005/2006. Par contre les pro<strong>du</strong>ctions minimales pour ces<br />
spéculations ont été obtenues respectivement en 2001/2002 <strong>et</strong> 2000/2001. Du point de vue<br />
rendement, le maïs demeure la meilleure spéculation avec 1 014,40 kg.ha- 1 . Contrairement au riz<br />
qui présente le plus faible rendement avec seulement 528,92 kg.ha- 1 .<br />
Le tableau 29 <strong>rapp</strong>orte l’évolution de la superficie, de la pro<strong>du</strong>ction <strong>et</strong> <strong>du</strong> rendement des<br />
principales cultures dans le cercle de Kita. A la lecture <strong>du</strong> tableau, on rencontre les mêmes<br />
cultures dans les deux localités de l’observatoire. Ceci s’explique par le fait que ces cultures<br />
constituent l’aliment de base des populations de ces localités comme partout ailleurs dans le<br />
<strong>Sahel</strong>. Pour toutes ces spéculations, les superficies sont très variables d’une année à l’autre.<br />
Concernant le maïs, il est observé une évolution progressive des superficies malgré son<br />
oscillation en dent de scie. C<strong>et</strong>te progression des superficies cultivées <strong>du</strong> maïs serait <strong>du</strong>e à<br />
l’intro<strong>du</strong>ction de la culture <strong>du</strong> coton dans le cercle de Kita où la rotation de ces deux cultures est<br />
beaucoup pratiquée. En ce qui concerne l’importance des cultures, le sorgho vient en tête, suivi
<strong>du</strong> maïs <strong>et</strong> <strong>du</strong> mil. Pour le sorgho, la pro<strong>du</strong>ction maximale a été obtenue pendant la campagne<br />
agricole 2003/2004 ; tandis que le minimum a été obtenu en 1990/1991. Pour le maïs, la<br />
pro<strong>du</strong>ction la plus élevée a été obtenue pendant la campagne 2005/2006. Par contre, la plus faible<br />
pro<strong>du</strong>ction a été observée au cours de la campagne 1990/1991. Pour le mil, la pro<strong>du</strong>ction<br />
maximale a été obtenue au cours de la campagne 1999/2000 <strong>et</strong> la plus faible en 1991/1992. Le<br />
rendement pour ces trois spéculations varie environ entre 900 <strong>et</strong> 1000 kg.ha-1 <strong>et</strong> à l’avantage <strong>du</strong><br />
maïs suivi <strong>du</strong> mil.<br />
Il est important de signaler que la pro<strong>du</strong>ction importante de ces spéculations observée de 2004 à<br />
maintenant dans la zone de Kita pourrait par la crise cotonnière. C<strong>et</strong>te crise a entraîné l’abandon<br />
<strong>du</strong> coton au profit des cultures céréalières qui ont affiché un prix encourageant dans les marchés<br />
ces derniers temps.<br />
Dans l’observatoire <strong>du</strong> Baoulé, l’élevage occupe le second rang après l’agriculture parmi les<br />
activités socioéconomiques y menées. Sous la pression de ces deux activités, le parc a fait l’obj<strong>et</strong><br />
d’un déclassement d’une bonne partie de zones tampon <strong>et</strong> intégralement protégée. Ces zones<br />
déclassées ont été attribuées soit à des fins agricoles <strong>et</strong> d’élevage (corridor de passage des<br />
animaux domestiques <strong>et</strong> parcelles fourragères). La figure 44 montre les limites des zones<br />
déclassées <strong>et</strong> leur nouvelle affectation.<br />
A c<strong>et</strong> eff<strong>et</strong>, l’une des activités qui constitue la vraie problématique de la Réserve de Biosphère de<br />
la Boucle <strong>du</strong> Baoulé (RBBB), <strong>du</strong> point de vue maintien de l’équilibre écologique <strong>et</strong> conservation<br />
de la biodiversité, reste la pratique de l’élevage transhumant. Dans le parc, l’élevage transhumant<br />
est pratiquée par trois grands groupes <strong>et</strong>hniques (peulhs, maures <strong>et</strong> diawambés). Ces <strong>et</strong>hnies<br />
pratiquent de façon séculaire la grande transhumance depuis la Mauritanie jusqu’à la frontière<br />
ente le Mali <strong>et</strong> la Guinée.<br />
Malgré la réglementation de la pratique, qui n’autorise pas une <strong>du</strong>rée de séjour de plus de trois<br />
jours pour un troupeau au même endroit, la transhumance à des conséquences néfastes sur<br />
l’équilibre <strong>et</strong> la biodiversité <strong>du</strong> Parc notamment sur les composantes faune <strong>et</strong> végétation.
Figure 44 : Carte de la Réserve de Biosphère de la Boucle <strong>du</strong> Baoulé avec les limites des zones déclassées
Tableau 28 : Evolution de la superficie, de la pro<strong>du</strong>ction <strong>et</strong> <strong>du</strong> rendement des principales cultures vivrières<br />
dans l’observatoire <strong>du</strong> Baoulé (cercle de Kolokani)<br />
Années<br />
Superficie (ha) Pro<strong>du</strong>ction (tonne) Rendement (kg/ha)<br />
Mil Sorgho Maïs Riz Mil Sorgho Maïs Riz Mil Sorgho Maïs Riz<br />
1990/1991 13264 46623 3602 164 7711 27355 2841 48 581 587 789 295<br />
1991/1992 4687 35712 4580 205 6886 47599 5081 131 1469 1333 1109 641<br />
1992/1993 8778 42653 2977 180 4787 25080 2995 85 545 588 1006 472<br />
1993/1994 14408 57437 4616 203 9503 49266 4716 105 660 858 1022 520<br />
1994/1995 16921 50851 5224 211 11620 42459 3941 102 687 835 754 482<br />
1995/1996 12450 44150 4389 230 10673 41460 3965 117 857 939 903 507<br />
1996/1997 9631 35606 4459 315 8980 34143 5714 178 932 959 1281 564<br />
1997/1998 9454 37104 5077 302 9653 35202 6372 210 1021 949 1255 696<br />
1998/1999 11136 43466 7729 340 12155 44868 10797 220 1092 1032 1397 646<br />
1999/2000 13082 49341 8794 324 10779 41665 9114 150 824 844 1036 462<br />
2000/2001 14103 55913 2823 341 10979 46598 2701 157 778 833 957 459<br />
2001/2002 6124 50219 6463 356 4314 37336 4050 209 704 743 627 587<br />
2002/2003 18920 58647 6785 193 14697 42430 5231 104 777 723 771 537<br />
2003/2004 22295 41952 5388 309 16278 36685 6579 144 730 874 1221 466<br />
2004/2005 15256 37116 3507 613 9542 24188 3270 368 625 652 932 600<br />
2005/2006 26785 43474 10748 25803 36867 12569 963 848 1169<br />
Moyenne 13 580,84 45 641,50 5 447,61 285,79 10 897,47 38 324,93 5 620,92 155,14 827,94 849,89 1 014,40 528,92<br />
Ecartype 5 725,48 7 552,45 2 178,95 112,68 5 057,38 7 748,30 2 906,73 76,72 232,08 182,89 216,40 99,35<br />
Cv 42,16 16,55 40,00 39,43 46,41 20,22 51,71 49,45 28,03 21,52 21,33 18,78<br />
Max 26 785,00 58 647,01 10 748,00 613,00 25 803,00 49 265,78 12 569,00 368,00 1 469,18 1 332,87 1 396,87 696,21<br />
Mini 4 687,27 35 606,32 2 822,76 164,48 4 314,00 24 188,00 2 700,93 48,49 545,38 586,73 626,63 294,81
Tableau 29 : Evolution de la superficie, de la pro<strong>du</strong>ction <strong>et</strong> <strong>du</strong> rendement des principales cultures vivrières<br />
dans l’observatoire <strong>du</strong> Baoulé (cercle de Kita)<br />
Années<br />
Superficie (ha) Pro<strong>du</strong>ction (tonne) Rendement (kg/ha)<br />
Mil Sorgho Maïs Riz Mil Sorgho Maïs Riz Mil Sorgho Maïs Riz<br />
1990/1991 1966 44223 8344 1440 866 12786 4969 138 441 289 596 96<br />
1991/1992 701 26857 8870 2732 552 29493 9037 2225 788 1098 1019 814<br />
1992/1993 2152 52579 8424 836 2883 46450 7270 566 1340 883 863 677<br />
1993/1994 2982 49537 7820 981 2364 44565 7322 683 793 900 936 697<br />
1994/1995 5156 68274 11529 3299 3313 56717 10027 896 643 831 870 272<br />
1995/1996 4198 55030 9532 2722 4236 49395 9863 1003 1009 898 1035 368<br />
1996/1997 5489 31046 6647 929 6328 31148 7839 907 1153 1003 1179 977<br />
1997/1998 5025 32771 6196 412 5331 33027 6820 275 1061 1008 1101 668<br />
1998/1999 5641 41992 6454 293 5924 40777 8068 155 1050 971 1250 529<br />
1999/2000 10907 40765 13726 1713 13086 43354 15559 688 1200 1064 1134 401<br />
2000/2001 2659 32664 5587 1535 2605 29831 5601 375 980 913 1003 244<br />
2001/2002 1813 37928 12727 2280 1077 28445 13087 1797 594 750 1028 788<br />
2002/2003 8464 58787 15812 1992 7544 41787 11897 840 891 711 752 422<br />
2003/2004 9004 52227 14768 388 8415 60081 14448 267 935 1150 978 688<br />
2004/2005 5176 15578 7053 703 3855 13919 5921 0 745 894 840 0<br />
2005/2006 8947 53615 15973 1341 8810 50499 20972 904 985 942 1313 674<br />
Moyenne 5 017,40 43 367,11 9 966,39 1 474,68 4 824,38 38 267,00 9 918,87 732,38 912,88 894,01 993,51 519,66<br />
Ecartype 3 004,01 13 572,14 3 594,09 920,57 3 410,18 13 676,74 4 316,39 596,74 236,48 199,00 184,99 274,70<br />
Cv 59,87 31,30 36,06 62,43 70,69 35,74 43,52 81,48 25,90 22,26 18,62 52,86<br />
Max 10 906,97 68 274,24 15 973,00 3 298,77 13 086,07 60 081,08 20 972,00 2 224,81 1 339,75 1 150,39 1 312,97 976,95<br />
Mini 700,99 15 578,00 5 586,61 292,95 552,49 12 785,55 4 969,17 - 440,59 289,11 595,54 -
• Le secteur de l’élevage<br />
Le cercle de Kita abrite une bonne partie de l’observatoire <strong>du</strong> Baoulé. A cause de la présence des<br />
zones tampons <strong>et</strong> de transition aux potentiels fourragers très importants, une bonne partie de<br />
l’effectif de ce cheptel y pâture. L’élevage occupe après l’agriculture le second rang des activités<br />
socioéconomiques dans le cercle.<br />
Le tableau 30 <strong>rapp</strong>orte l’évolution des effectifs des principales espèces animales. Les types<br />
d’animaux élevés sont les bovins, les ovins, les caprins, les asins <strong>et</strong> les équins. Cependant, il faut<br />
noter l’absence des camelins <strong>et</strong> des porcins. L’analyse des données montre que tous les types<br />
d’animaux croissent en effectif de 1991 à 2007. Les bovins sont les plus importants en nombre de<br />
1991 à 2006 suivis des ovins <strong>et</strong> des caprins. Cependant, au dernier recensement de 2007, les<br />
ovins viennent au premier rang avec 38% de l’effectif total suivis des bovins (34%) <strong>et</strong> des caprins<br />
(25%). Les asins <strong>et</strong> équins en 2007 représentent seulement respectivement 3% <strong>et</strong> 1% <strong>du</strong> cheptel.<br />
Tableau 30 : Evolution de l’effectif <strong>du</strong> cheptel dans le cercle de Kita<br />
Année<br />
BOVINS OVINS CAPRINS CAMELINS ASINS EQUINS PORCINS<br />
1991 101569 23045 42642 0 2883 503 0<br />
1992 105388 26396 45785 0 3178 560 0<br />
1993 109350 30235 49159 0 3503 623 0<br />
1994 113461 34632 52783 0 3861 693 0<br />
1995 117727 39668 56673 0 4256 771 0<br />
1996 122153 45437 60850 0 4692 858 0<br />
1997 126746 52045 65335 0 5171 954 0<br />
1998 131511 59614 70150 0 5700 1062 0<br />
1999 136456 68283 75320 0 6284 1181 0<br />
2000 141586 78213 80872 0 6926 1314 0<br />
2001 146910 89587 86832 0 7635 1462 0<br />
2002 152433 102616 93232 0 8416 1627 0<br />
2003 158164 117539 100104 0 9276 1810 0<br />
2004 164111 134632 107482 0 10225 2014 0<br />
2005 170281 154211 115403 0 11271 2241 0<br />
2006 176683 176637 123909 0 12424 2493 0<br />
2007 183326 202325 133042 0 13695 2774 0<br />
Taux en<br />
2007 34 38 25 0 3 1 0<br />
Le cercle de Kolokani abrite une partie de l’observatoire <strong>du</strong> Baoulé à travers la commune de<br />
Sébécoro 1. Il est aussi important de signaler que les transhumants en provenance de la
Mauritanie <strong>et</strong> de Nioro <strong>et</strong> Nara (deux cercles <strong>du</strong> Mali limitrophes à la Mauritanie) transitent par la<br />
commune de Sébécoro1 pour traverser la Réserve en direction de la frontière Mali-Guinée.<br />
Le tableau 31 <strong>rapp</strong>orte l’évolution des effectifs des types d’animaux élevés dans le cercle de<br />
Kolokani. A la différence des porcins rencontrés dans le cercle de Kolokani, ce sont les mêmes<br />
types d’animaux qu’on rencontre dans les deux cercles (Kita <strong>et</strong> Kolokani). L’analyse des données<br />
montre qu’à Kolokani tous les types d’animaux ont augmenté en effectif de 1991 à 2007. Les<br />
caprins sont les plus importants suivis des bovins <strong>et</strong> ovins cela quelle que soit l’année. Cependant<br />
en 2007, l’effectif des porcins a presque égalé celui des ovins avec 17% chacun. L’élevage des<br />
porcins dans le cercle de Kolokani constitue une activité génératrice de revenu. A c<strong>et</strong> eff<strong>et</strong>, dans<br />
le cercle de Kolokani, les conditions sont réunies sur le plan religieux <strong>et</strong> culturel pour promouvoir<br />
l’élevage porcin. Sa proximité de Bamako est un atout majeur pour l’écoulement de la viande<br />
porcine.<br />
Tableau 31 : Evolution de l’effectif <strong>du</strong> cheptel dans le cercle de Kolokani<br />
Année BOVINS OVINS CAPRINS CAMELINS ASINS EQUINS PORCINS<br />
1991 54363 42631 90876 0 9688 1193 933<br />
1992 55641 43645 93538 0 9885 1117 1212<br />
1993 56949 44683 96277 0 10086 1045 1575<br />
1994 58287 45745 99097 0 10291 979 2046<br />
1995 59657 46833 102000 0 10500 916 2658<br />
1996 61059 47947 104987 0 10714 858 3453<br />
1997 62495 49087 108062 0 10932 803 4485<br />
1998 63964 50254 111227 0 11154 752 5827<br />
1999 65467 51449 114485 0 11381 704 7570<br />
2000 67006 52673 117838 0 11612 659 9834<br />
2001 68581 53925 121290 0 11848 616 12776<br />
2002 70193 55208 124842 0 12089 577 16598<br />
2003 71843 56521 128499 0 12335 540 21563<br />
2004 73531 57865 132262 0 12586 506 28013<br />
2005 75260 59241 136136 0 12842 473 36392<br />
2006 77029 60650 140123 0 13103 443 47278<br />
2007 78839 62092 144227 0 13370 415 61420<br />
Taux en<br />
2007 22 17 40 0 4 0 17<br />
Les protéines animales sont un élément essentiel <strong>et</strong> largement apprécié dans l’alimentation<br />
humaine. La viande de gibier est une source traditionnelle de la protéine animale, en Afrique<br />
aussi bien qu’ailleurs. Bien que l’élevage fournisse une partie croissante de la protéine<br />
consommée, le gibier demeure une source importante <strong>et</strong> bien appréciée par l’homme (Roth <strong>et</strong> al ;
1981 ; Eltringham, 1984). Dans c<strong>et</strong>te perspective que le complexe de la Boucle <strong>du</strong> Baoulé a été<br />
classé depuis 1926 en Réserve de Chasse. Dans les années 1982, ce complexe a été érigé en<br />
Réserve <strong>du</strong> Bisophère avec comme objectif principal la conservation de la faune sauvage <strong>et</strong> de<br />
son habitat.<br />
Les informations relatives à la faune résultent de la recherche bibliographique à travers les<br />
<strong>rapp</strong>orts <strong>du</strong> proj<strong>et</strong> RURGS <strong>et</strong> les <strong>rapp</strong>orts annuels d’activités de l’Office <strong>du</strong> Parc National de la<br />
Boucle <strong>du</strong> Baoulé (OPNBB).<br />
• Les ressources fauniques<br />
Dans l’observatoire <strong>du</strong> Baoulé, il a été réalisé entre 1977 <strong>et</strong> 1981 dans le cadre <strong>du</strong> proj<strong>et</strong> «<br />
Recherche sue l’Utilisation Rationnelle <strong>du</strong> Gibier au <strong>Sahel</strong> » (RURGS, 1988b) des travaux de<br />
recherche sur la faune sauvage. Dans le présent <strong>rapp</strong>ort, les informations fournies sur les<br />
résultats de ces travaux sont relatives à la diversité spécifique (richesse) des grands mammifères,<br />
l’organisation sociale <strong>et</strong> capacité de charge écologique de quelques espèces dans les conditions<br />
des années normales <strong>et</strong> sèches.<br />
Le tableau 32 <strong>rapp</strong>orte la liste des espèces de grands mammifères recensés dans la Réserve. A la<br />
lecture <strong>du</strong> tableau, il ressort que le Baoulé dans le temps était richesse en faune sauvage. Au total,<br />
il a été recensé 38 espèces de grands mammifères parmi les quels certaines sont difficilement<br />
rencontrés ou considérés comme disparues. Ces espèces au nombre de 5 sont :<br />
- Loxodonta africana (Eléphant d’Afrique) ;<br />
- Giraffa camelopardalis (Girafe) ;<br />
- Sycerus caffer (Buffle d’Afrique) ;<br />
- Alcelaphus buselaphus (Bubale) <strong>et</strong><br />
- Taurotragus derbianus (Elant de Derby)
Tableau 32 : Liste des grands mammifères rencontrés dans la Réserve <strong>du</strong> Baoulé<br />
N° Nom Latin Nom français Observation<br />
1 Erinaceus albiventris Hérisson à ventre blanc<br />
2 Papio cynocephalus Babouin<br />
3 Cercopithecus patas Patas<br />
4 Cercopithecus sabeus Singe vert<br />
5 Galago senegalensis Galago <strong>du</strong> Sénégal<br />
6 Lepus capensis Lièvre commun<br />
7 Xerus erythropus Ecureuil fouisseur<br />
8 Hystrix cristata Porc-épic<br />
9 Vulpes pallida Renard pâle<br />
10 Canis a<strong>du</strong>stis Chacal à flancs rayés<br />
11 Canis aureus Chacal commun<br />
12 Mellivora capensis Ratel<br />
13 Viverra civ<strong>et</strong>ta Civ<strong>et</strong>te d'Afrique<br />
14 Gen<strong>et</strong>ta gen<strong>et</strong>ta Gen<strong>et</strong>te commune<br />
15 Herpestes ichneumon Mangouste ichneumon<br />
16 Mungos mungo Mangouste rayée<br />
17 Hyaena hyaena Hyène rayée<br />
18 Crocuta crocuta Hyène tach<strong>et</strong>ée<br />
19 Panthera leo Lion<br />
20 Panthera par<strong>du</strong>s Panthère<br />
21 Felis serval Serval<br />
22 Felis caracal Caracal<br />
23 Orycteropus afer Oryctérope<br />
24 Loxodonta africana Eléphant d'Afrique absent<br />
25 Procavia capensis Dama de rocher<br />
26 Phacochoerus a<strong>et</strong>hiopicus Phacochère<br />
27 Hippopotamus amphibius Hippopotame<br />
28 Giraffa camelopardalis Girafe absent<br />
29 Sycerus caffer Buffle d'Afrique absent<br />
30 Tragelaphus scriptus Guib harnaché<br />
31 Cephalophus rufilatus Céphalophe à flancs roux<br />
32 Sylvicapra grimmis Céphalophe de Grimm<br />
33 Re<strong>du</strong>nca re<strong>du</strong>nca Re<strong>du</strong>nca<br />
34 Kobus ellipsiprymnus Cob defassa<br />
35 Hipppotragus equinus Hippotrague<br />
36 Alcelaphus buselaphus Bubale absent<br />
37 Ourebia ourebi Ourébi<br />
38 Taurotragus derbianus Elant de Derby absent<br />
Le tableau 33 <strong>rapp</strong>orte l’organisation sociale <strong>et</strong> la capacité de charge écologique de quelques<br />
espèces en condition d’année normale <strong>et</strong> sèche. Faut-il le <strong>rapp</strong>eler, dans le cadre de l’exploitation<br />
de la faune sauvage, il est indispensable de prendre en compte un certain nombre d’aspect. A c<strong>et</strong><br />
eff<strong>et</strong>, le potentiel des espèces pour une utilisation rationnelle dépend largement <strong>du</strong> nombre qu’on<br />
a besoin par espèce pour une population. Ceci veut dire que la population, au niveau de la<br />
pro<strong>du</strong>ction optimale, soumise à une utilisation ne peut pas être en dessous <strong>du</strong> nombre de la<br />
population viable. Etant donné pour une espèce vivant en solitaire ou par paire, 200 indivi<strong>du</strong>s
constituent le minimum contre 400 indivi<strong>du</strong>s pour les espèces grégaires <strong>du</strong> point de vue<br />
exploitabilité (cf. tableau 32).<br />
Tableau 33 : Organisation sociale <strong>et</strong> capacité de charge écologique par espèce animale pour des<br />
années normales <strong>et</strong> sèches<br />
Années Années Organisation<br />
Nom scientifique Nom français normales sèches sociale<br />
quelques quelques<br />
Loxodonta africana<br />
Phacochoerus<br />
Eléphant<br />
centaines centaines grégaire<br />
a<strong>et</strong>hiopicus Phacochère 10 600 2 700 grégaire<br />
Hippopotamus amphibius Hippopotame
façon séculaire la grande transhumance depuis la Mauritanie jusqu’à la frontière entre le Mali <strong>et</strong><br />
la Guinée. La réglementation, n’autorise pas plus de trois jours pour un troupeau transhumant de<br />
séjourner au même endroit <strong>et</strong> cela uniquement les zones tampons. Malgré c<strong>et</strong>te disposition, ces<br />
zones sont devenus par endroit les pâturages permanents.<br />
Au phénomène de transhumance s’ajoute le feu de brousse qui est devenu un fléau incontrôlable<br />
dans la Réserve. Il décime chaque année environ 70% de la superficie des zones tampon <strong>et</strong><br />
intégralement protégées.<br />
Le déclassement d’une bonne partie <strong>du</strong> Parc au profit des zones agricoles a entraîné une<br />
prolifération des hameaux de culture ; ce qui constitue une autre menace pour la survie <strong>du</strong> Parc.<br />
Ces agriculteurs, en plus de leur activité principale, sont aussi les premiers braconniers qui<br />
chassent régulièrement dans la réserve. C<strong>et</strong>te pratique a contribué à la diminution de la faune<br />
notamment les grands mammifères <strong>et</strong> en conséquence la diversité faunique.<br />
• Les ressources halieutiques<br />
La Réserve de Biosphère de la Boucle <strong>du</strong> Baoulé (RBBB) qui constitue l’observatoire doit son<br />
nom à une rivière dénommée « Baoulé ». De ce fait, il est nécessaire de prendre en compte dans<br />
l’état de référence de c<strong>et</strong> observatoire, les ressources halieutiques de ce cours d’eau. A travers la<br />
faculté des sciences <strong>et</strong> techniques de l’université de Bamako, notamment le département de<br />
Biologie, il a été étudié la richesse spécifique des poissons qu’on rencontre dans le Baoulé à la<br />
suite des captures réalisées (cf. tableau 34). A la lecture <strong>du</strong> tableau, le Baoulé présente une<br />
diversité spécifique de poissons non négligeable. Il a été recensé au total 40 espèces dont les plus<br />
importantes, en terme de fréquence relative, sont : Leptocypris niloticus, Schilbe intermedius,<br />
Synodontis schall <strong>et</strong> Chrysichthys auratus. Les espèces rares dans ce cours d’eau sont<br />
Auchenoglanis occidentalis, Bagrus docmak, Malapterurus electricus <strong>et</strong> Synodontis court<strong>et</strong>i.
Tableau 34: Distribution d’abondance globale des espèces de poisson<br />
rencontrées dans la rivière <strong>du</strong> Baoulé<br />
Espèces Effectifs Fréquences<br />
Leptocypris niloticus 257 18,759<br />
Schilbe intermedius 224 16,350<br />
Synodontis schall 212 15,474<br />
Chrysichthys auratus 117 8,540<br />
Tilapia dag<strong>et</strong>i 89 6,496<br />
Brycinus nurse 69 5,036<br />
Labeo senegalenis 56 4,088<br />
Alestes dentex 45 3,285<br />
Brycinus leuciscus 39 2,847<br />
Sarotherodon galilaeus 37 2,701<br />
Aplocheilichthys normani 31 2,263<br />
Mormyrus rume 19 1,387<br />
Labeo coubie 18 1,314<br />
Marcusenius senegalensis 16 1,168<br />
Garra waterloti 13 0,949<br />
Raiamas senegalensis 13 0,949<br />
P<strong>et</strong>rocephalus bovei 12 0,876<br />
Hydrocinus forskalii 10 0,730<br />
Hemichromis bimaculatus 9 0,657<br />
Barbus pobeguini 8 0,584<br />
Barbus leonensis 8 0,584<br />
Synodontis ocellifer 8 0,584<br />
Brycinus macrolepidotus 7 0,511<br />
Synodontis violaceus 7 0,511<br />
Lepidarchus adonis 6 0,438<br />
Rhabdalestes septentrionalis 6 0,438<br />
Clarias anguillaris 6 0,438<br />
Synodontis clarias 6 0,438<br />
Hydrocinus brevis 3 0,219<br />
Hyperopisus bebe 3 0,219<br />
Lates niloticus 2 0,146<br />
Tilapia zillii 2 0,146<br />
Barbus macrops 2 0,146<br />
Barbus niokoloenis 2 0,146<br />
Labeo parvus 2 0,146<br />
Mormyrops anguilloïdes 2 0,146<br />
Auchenoglanis occidentalis 1 0,073<br />
Bagrus docmak 1 0,073<br />
Malapterurus electricus 1 0,073<br />
Synodontis court<strong>et</strong>i 1 0,073<br />
1370 100,000
On r<strong>et</strong>iendra de l’état de référence de l’observatoire <strong>du</strong> Baoulé que la faune sauvage notamment<br />
les grands mammifères sont rares suite à la forte pression humaine à travers le braconnage. La<br />
réserve dans son ensemble est fortement influencée par les phénomènes tels que le feu de brousse<br />
récurent <strong>et</strong> la transhumance avec tous ses corollaires. La prolifération des hameaux de culture<br />
dans les zones tampon souvent proches des zones intégralement protégées suscite des inquiétudes<br />
pour l’équilibre écologique voire la survie de la réserve.
5.3 <strong>Observatoire</strong> de Sikasso<br />
5.3.1. Situation géographique <strong>et</strong> administrative<br />
L’observatoire de Sikasso est constitué des sites de Koutiala <strong>et</strong> de Yanfolila, relèvant tous de la<br />
région de Sikasso. Celle-ci est la 3 ème région administrative <strong>du</strong> Mali <strong>et</strong> est située au sud <strong>du</strong><br />
territoire national entre le 12°30’ de latitude Nord <strong>et</strong> la frontière ivoirienne d’une part <strong>et</strong> 8°45’<br />
longitude Ouest <strong>et</strong> la frontière Burkinabé d’autre part. Elle est limitée au nord par la région de<br />
Ségou, au sud par la République de Côte d’Ivoire, à l’ouest par la République de Guinée, à l’est<br />
par la République <strong>du</strong> Burkina Faso <strong>et</strong> au nord-ouest par la région de Koulikoro. D’une superficie<br />
de 71 790 km² soit 5,8% <strong>du</strong> territoire national, la région de Sikasso compte 07 cercles (Sikasso,<br />
Bougouni, Kadiolo, Kolondiéba, Koutiala, Yanfolila <strong>et</strong> Yorosso), 03 communes urbaines<br />
(Sikasso, Bougouni, Koutiala), 144 communes rurales <strong>et</strong> 1 831 villages (AR 2006).<br />
Dans la région de Sikasso, l’observatoire <strong>du</strong> Dispositif National de surveillance<br />
Environnementale (DNSE) est constitué par les cercles de Koutiala au Nord <strong>et</strong> de Yanfolila plus<br />
au Sud. Dans chacun de ces cercles, il sera réalisé la surveillance environnementale dans une<br />
commune bien déterminée. De ce fait, dans le cercle de Koutiala, les activités seront dans la<br />
commune M’Pèssoba ; tandis que dans le cercle de Yanfolila, elles se dérouleront dans la<br />
commune de Gouanan.<br />
La commune de M’Pèssoba est située à l’extrême Nord <strong>du</strong> cercle de Koutila (cf. figure 45). Elle<br />
est limitée au Nord Est par la commune Zanna, à l’Est par les communes de Tao <strong>et</strong> Fakolo, au<br />
Sud par la commune de N’Golonia, au Sud-Ouest par la commune de N’Tossoni. A l’Ouest se<br />
trouve la commune de Karagouan <strong>et</strong> au Nord-Ouest la commune de Kafo-Fabo.<br />
La commune de Gouanan est située presque au centre <strong>du</strong> cercle de Yanfolila (cf. figure 46). Elle<br />
est limitée au l’Est par le cercle de Kolondièba, au Nord-Est par la commune de Djiguiya, au<br />
Nord par la commune de Wassoulou, à l’Ouest par la commune de Gouandiak <strong>et</strong> au Sud par la<br />
commune de Koussan.<br />
Il est important de signaler que la région de Sikasso au Mali demeure l’une des plus importantes<br />
<strong>du</strong> point de vue agriculture pluviale <strong>et</strong> cela à cause de sa situation bioclimatique. Elle est la seule<br />
région administrative qui n’a aucune partie de son territoire situé dans la zone Sahélienne.
Figure 45 : Carte communale de Koutiala (localisation de la commune de M’Pèssoba<br />
site1 de l’observatoire de Sikasso)
Figure 46 : Carte communale de Yanfolila (localisation de la commune de Gouanan<br />
site2 de l’observatoire de Sikasso)
5.3.2 Climat<br />
La région de Sikasso est la seule région <strong>du</strong> Mali située exclusivement dans la zone humide <strong>et</strong><br />
subhumide. Ainsi, elle occupe une zone comprise entre les isohyètes 750 mm au Nord <strong>et</strong> 1400<br />
mm au Sud. Elle est couverte par deux zones bioclimatiques à savoir la zone Soudanienne<br />
Sud <strong>et</strong> la zone Guinéenne Nord (PIRT 1986). Le cercle de Koutiala se situe dans le Soudanien<br />
Sud (SS) tandis que le cercle de Yanfolila se situe le Guinéen Nord (G N).<br />
5.3.2.1. Le bioclimat Soudanien Sud<br />
Il couvre le nord de la région de Sikasso entre les isohyètes 750mm au Nord <strong>et</strong> 1150 mm au<br />
Sud. Elle s’identifie par un climat de type subhumide. La zone soudanienne sud couvre la<br />
totalité des cercles de Koutiala, Yorosso, <strong>et</strong> le nord des cercles de Kolondiéba, Bougouni <strong>et</strong><br />
Yanfolila. La zone est caractérisée par 6 à 7 mois secs par an, une température moyenne<br />
annuelle élevée <strong>et</strong> un écart thermique moyen entre le mois le plus chaud <strong>et</strong> le mois le plus<br />
frais. Les données climatiques disponibles pour le site de M’Pèssoba de l’observatoire de<br />
Sikasso sont la pluviométrie <strong>et</strong> la température. Ces données ont été collectées dans la station<br />
météorologique de Koutiala <strong>et</strong> cela de 1950 à 2006. Sur la base de ces paramètres, il a été<br />
calculé l’indice d’aridité de Martone.<br />
• Evolution de la pluviométrie dans l’observatoire de Sikasso en zone Soudanienne<br />
Sud.<br />
Selon le PIRT (1986), la moyenne annuelle pluviométrique dans le bioclimat Soudanien Sud<br />
est comprise entre 750 <strong>et</strong> 1100 mm. Le nombre de jours humide varie de 90 à 110 jours. La<br />
longueur de la saison agricole oscille entre 110 <strong>et</strong> 150 jours. Dans c<strong>et</strong>te zone bioclimatique,<br />
l’agriculture pluviale est possible avec toutes les céréales <strong>et</strong> légumes de variétés semi tardives.<br />
La figure 47 illustre l’évolution de la pluviométrie annuelle entre 1950 <strong>et</strong> 2006 à la station<br />
météorologique de Koutiala qui couvre le site de M’Péssoba. L’évolution de la pluviométrie à la<br />
station de Koutiala est marquée trois périodes. La première période, allant de 1950 à 1954, est<br />
caractérisée par une pluviométrie annuelle supérieure à la moyenne calculée sur les 30 premières<br />
années qui est de 1006,52mm. La seconde période allant de 1954 à 1968 est marquée par une<br />
oscillation en dent de scie autour de la moyenne. C<strong>et</strong>te période peut être considérée comme celle des<br />
années normales. La troisième période, elle s’étend de 1968 à 2006, est caractérisée par un déficit<br />
pluviométrique où le cumul annuel reste en deçà de la moyenne calculée sur les 30 premières années.<br />
Cependant, au cours de c<strong>et</strong>te période, il a été enregistré en 1994 un cumul n<strong>et</strong>tement au dessus de c<strong>et</strong>te<br />
moyenne avec 1 358,4 mm. C<strong>et</strong>te année fut la seconde la plus pluvieuse après 1951 de 1950 à 2006.
hauteur de pluie en mm<br />
1600<br />
1400<br />
1200<br />
1000<br />
800<br />
600<br />
400<br />
200<br />
• Evolution de l’indice d’aridité de Martonne de l’observatoire de Sikasso en zone<br />
Soudanienne Sud.<br />
L’un des indicateurs <strong>du</strong> changement climatique est l’évolution de l’indice d’aridité. De ce fait,<br />
il a été calculé l’indice de Martonne <strong>et</strong> son évolution sur la période comprise entre 19950 <strong>et</strong><br />
2006 à Koutiala, site de l’observatoire DNSE de Sikasso. La formule de c<strong>et</strong> indice est la<br />
suivante :<br />
0<br />
1970<br />
1968<br />
1966<br />
1964<br />
1962<br />
1960<br />
1958<br />
1956<br />
1954<br />
1952<br />
1950<br />
I=P/(T+10)<br />
I : Indice de Martonne,<br />
P : Hauteur annuelle des précipitations en mm,<br />
T : Température moyenne annuelle en degrés centigrades.<br />
A partir de c<strong>et</strong> indice, les différents climats se classent comme suit :<br />
- climat hyper aride ou désertique : I < 5 ;<br />
- climat aride ou steppique : 5< I
- climat semi-aride : 10< I 20<br />
La figure 48 représente la tendance de c<strong>et</strong> indice. L’évolution de l’indice d’aridité à la station<br />
de Koutiala entre 1950 <strong>et</strong> 2006 peut être subdivisée en deux grandes périodes. Une première<br />
période allant de 1950 à 1966 où la valeur de l’indice est au dessus de la moyenne calculée<br />
sur les 30 premières années. La station de Koutiala pour c<strong>et</strong>te période appartient à la zone<br />
sub-humide. Une seconde période, comprise entre 1966 à 2006 soit 40 ans, où la valeur de<br />
l’indice oscille autour de la moyenne. C<strong>et</strong>te oscillation avec des valeurs indiciaires au dessous<br />
de 20 annonce l’installation d’un climat semi-aride. Ce phénomène est lié à la fois à la baisse<br />
de la pluviométrie <strong>et</strong> à l’augmentation progressive de la température moyenne.<br />
Ce phénomène d’aridité confirme le recul des isohyètes des zones climatiques au <strong>Sahel</strong> <strong>du</strong><br />
Nord vers le Sud. Ce recul des isohyètes est de l’ordre de 200 à 300 km selon Leroux (op.<br />
cit.). Au Mali, au cours des enquêtes terroirs sur le changement climatique auprès des<br />
personnes âgées qui constituent la mémoire <strong>du</strong> village, il a toujours été signalé ce recul sous<br />
forme de baisse inquiétante de la pluviométrie au <strong>Sahel</strong>.<br />
Indice Martone<br />
50<br />
40<br />
30<br />
20<br />
10<br />
0<br />
1950<br />
1953<br />
1956<br />
1959<br />
1962<br />
1965<br />
1968<br />
1971<br />
1974<br />
1977<br />
1980<br />
1983<br />
Années<br />
Indice Martone<br />
Indice 10<br />
Indice 20<br />
Figure 48 : Evolution de l’indice d’aridité de Martone entre 1950 <strong>et</strong> 2007 dans le Cercle de Koutiala<br />
1986<br />
1989<br />
1992<br />
1995<br />
1998<br />
2001<br />
2004<br />
2007
5.3.2.2. Le bioclimat Guinéen Nord<br />
Le bioclimat Guinéen Nord est caractérisé par une pluviométrie moyenne annuelle supérieure<br />
à 1100 mm. La longueur de la saison agricole est supérieure à 150 jours <strong>et</strong> le nombre de jours<br />
pluvieux supérieur à 110 jours. Dans c<strong>et</strong>te zone bioclimatique, l’agriculture pluviale est<br />
possible avec toutes les céréales <strong>et</strong> légumes de variétés tardives.<br />
C’est dans c<strong>et</strong>te zone bioclimatique que se situe le second site de l’observatoire de Sikasso. Il<br />
s’agit <strong>du</strong> cercle de Yanfolila notamment la commune de Gouanan. Les données climatiques<br />
collectées concernent la pluviométrie annuelle de la période allant de 1950 à 2002.<br />
Parallèlement, il a été aussi collecté les données de pluviométrie <strong>et</strong> de température de la<br />
station de situation <strong>et</strong> cela de fait que Yanfolila <strong>et</strong> Sikasso se trouve dans la même zone<br />
bioclimatique. Il a été calculé l’indice d’aridité de Martone pour la station de Sikasso où<br />
étaient seulement les données de température.<br />
• Evolution de la pluviométrie dans les stations de Yanfolila <strong>et</strong> de Sikasso<br />
La figure 49 illustre l’évolution de la pluviométrie dans la station de Yanfolila de 1950 à<br />
2002. L’évolution de la pluviométrie peut être subdivisée en deux grandes périodes. La<br />
première se situe entre 1950 <strong>et</strong> 1967 ; elle est considérée comme une période de pluviométrie<br />
favorable car les hauteurs annuelles sont presque toutes au dessus de la moyenne des 30<br />
premières années. La deuxième, allant de 1967 à 2002, peut être considérée comme période<br />
moins favorable car les cumuls annuels sont en général en dessous de la moyenne des 30<br />
premières années.<br />
La figure 50 représente l’évolution de l’indice d’aridité de Martone à la station de Sikasso où<br />
les données température étaient disponibles de 1950 à 2006. Il ressort de l’interprétation de la<br />
figure que la valeur de l’indice est supérieure à 20 <strong>et</strong> cela quelle que soit l’année. C<strong>et</strong>te<br />
tendance montre que Sikasso se situe toujours dans la zone sub-humide. Il est important de<br />
signaler à Yanfolila qu’à Sikasso, les conditions climatiques demeurent favorables. Dans ces<br />
mêmes localités, la pression humaine sur les ressources naturelles reste relativement faible.<br />
L’équilibre écologique reste encore stable. Cependant, dans ces dernières années, ces localités<br />
connaissent une forte influence des pasteurs en provenance <strong>du</strong> Nord <strong>du</strong> pays. Ceci mérite une<br />
attention particulière sur le maintien <strong>et</strong> la <strong>du</strong>rabilité de l’équilibre écologique.
indice de Martone<br />
Hauteur de pluie en mm<br />
45<br />
40<br />
35<br />
30<br />
25<br />
20<br />
15<br />
10<br />
5<br />
0<br />
2000<br />
1600<br />
1200<br />
800<br />
400<br />
0<br />
1950<br />
1953<br />
1956<br />
1959<br />
1962<br />
1965<br />
1968<br />
1971<br />
1974<br />
1977<br />
Années<br />
pluviom<strong>et</strong>rie<br />
moyenne 30 ans<br />
Figure 49 : Evolution de la pluviométrie entre 1950 <strong>et</strong> 2002 dans la station de Yanfolila,<br />
site2 de l’observatoire de Sikasso<br />
2006<br />
2004<br />
2002<br />
2000<br />
1998<br />
1996<br />
1994<br />
1992<br />
1990<br />
1988<br />
1986<br />
1984<br />
1982<br />
1980<br />
1978<br />
1976<br />
1974<br />
1972<br />
1970<br />
1968<br />
1966<br />
1964<br />
1962<br />
1960<br />
1958<br />
1956<br />
1954<br />
1952<br />
1950<br />
Années<br />
1980<br />
1983<br />
Indice Martone<br />
Indice 10<br />
Indice 20<br />
Figure 50 : Evolution de l’indice d’aridité de Martone entre 1950 <strong>et</strong> 2007<br />
dans le site 2 de l’observatoire de Sikasso<br />
1986<br />
1990<br />
1993<br />
1996<br />
1999<br />
2002
5.3.3 Caractéristiques agro écologiques de l’observatoire de Sikasso<br />
Selon le PIRT (1986), l’observatoire de Sikasso est couvert par 3 zones agro-écologiques qui<br />
sont :<br />
- le Haut Bani –Niger occidental (HBN1) ;<br />
- le Moyen Bani Oriental (PK2) ;<br />
- le Falo (PK4).<br />
5.3.3.1. Le Haut Bani –Niger occidental (HBN1)<br />
Situé au Sud des Monts mandingue, le Haut Bani Niger Occidental longe la frontière entre le<br />
Mali <strong>et</strong> la Guinée. Il englobe le Wassoulou. Le Climat est de type guinéen nord <strong>et</strong> soudanien<br />
sud. Les sols sont gravillonnaires, peu profonds. On r<strong>et</strong>rouve 70% de terres arables. La<br />
pression agricole est moyenne. Sur les terrains à cuirasse latéritique, on rencontre une savane<br />
arbustive à D<strong>et</strong>arium microcarpum, Combr<strong>et</strong>um glutinosm, Lannea microcarpa, Isoberlinia<br />
doka, Vitellaria paradoxa, avec un couvert graminéen à Andropogon gayanus. Le potentiel<br />
fourrager est très élevé. Le Haut Bani Niger Occidental occupe tout le cercle de Yanfolila,<br />
65% <strong>du</strong> cercle de Bougouni, <strong>et</strong> 10% de celui de Kolondiéba. C’est dans c<strong>et</strong>te zone agro<br />
écologique que se trouve le second site de l’observatoire de Sikasso.<br />
Dans c<strong>et</strong>te zone agro écologique, la pression agricole demeure faible, où la culture <strong>du</strong> coton<br />
est à son début d’extension <strong>et</strong> cela comparativement au premier site de l’observatoire situé<br />
dans le vieux bassin cotonnier.<br />
5.3.3.2. Le Moyen Bani Oriental (PK2)<br />
Il occupe le Centre-Est <strong>du</strong> Plateau de Koutiala. Le climat est de type soudanien sud. Les terres<br />
arables dominées par les sols de plaines limono-sableuses occupent 56% de la zone <strong>et</strong><br />
couvertes de savane à Vitellaria paradoxa, Parkia biglobosa, Bombax costatum. Le tapis<br />
herbacé comporte Andropogon gayanus <strong>et</strong> Andropogon pseudapricus. Le potentiel fourrager<br />
est élevé. Le PK2 occupe 74% <strong>du</strong> cercle de Yorosso, 70% de celui de Koutiala <strong>et</strong> 10% de<br />
celui de Sikasso.
5.3.3.3. Le Falo (PK4)<br />
La zone agro-écologique <strong>du</strong> Falo occupe le nord <strong>du</strong> Plateau de Koutiala. Le climat est <strong>du</strong> type<br />
soudanien sud. Les terres arables occupent 68 % de la zone, dominées par les plaines limono-<br />
sableuses. La densité de la population varie de 30 à 50 habitants/km², entraînant une pression<br />
agricole très élevée. La végétation se caractérise par la savane parc à Vitellaria paradoxa,<br />
Daniellia oliveri, Anona senegalensis, Sclerocarya birrea. Le tapis herbacé comporte<br />
Eragrostis tremula, Loud<strong>et</strong>ia togoensis. Le potentiel fourrager de la zone est élevé. Le Falo<br />
occupe 24% <strong>du</strong> cercle de Yorosso <strong>et</strong> 30% de celui de Koutiala.<br />
Les deux dernières zones agro écologiques se situent dans le vieux bassin cotonnier où la<br />
pression agricole est très forte avec une forte densité de population au km2.<br />
5.3.4. Caractéristiques de la végétation de l’observatoire de Sikasso<br />
Les caractéristiques de la végétation sont relatives aux cartes de végétation établies pour le<br />
cercle de Yanfolila <strong>et</strong> celui de Koutiala.<br />
5.3.4.1. Typologie des formations végétales dans le cercle de Koutiala,<br />
Dans le cercle de Koutiala, il a été établi la carte des unités paysagères (figure 51). Il a été<br />
déterminé au total 6 unités paysagères qui sont :<br />
- les steppes ;<br />
- les galeries forestières <strong>et</strong> prairie hygrophile ;<br />
- les savanes arborées ;<br />
- les savanes boisées ;<br />
- les forêts claires ;<br />
- les savanes parcs.<br />
Ces unités paysagères peuvent être regroupées en 4 types de formation végétale, qui sont<br />
décrites ci-dessous.<br />
• Les savanes parcs<br />
Elles sont représentées par la couleur jaune sur la carte <strong>et</strong> constituent une des principales<br />
formations dans le cercle de Koutiala. Du point de vue répartition, elles sont diffuses sur<br />
l’ensemble <strong>du</strong> cercle avec une prédominance dans les parties, nord, centre <strong>et</strong> ouest. Les<br />
principales espèces ligneuses rencontrées sont Vitellaria paradox, Sclerocarya birrea, Lannea<br />
microcaropa <strong>et</strong> Parkia biglobosa.
• Les savanes arborées<br />
Elles sont représentées par le vert clair <strong>et</strong> constituent l’une des principales formations<br />
végétales rencontrées dans le cercle. Comme les savanes parcs, elles sont diffuses <strong>et</strong> localisées<br />
beaucoup plus au nord-ouest, à l’Est, au sud <strong>et</strong> au centre. Dans ces formations les espèces<br />
ligneuses sont Terminalia spp., Vitellaria paradoxa, Daniellia oliveri, Combr<strong>et</strong>um spp.,<strong>et</strong><br />
Sclerocarya birrea.<br />
• Les forêts claires<br />
Ces formations représentées par le motif vert foncé sont localisées au sud-ouest <strong>du</strong> cercle.<br />
Elles sont dominées par Isoberlinia doka, Daniellia oliveri, Afzelia africana <strong>et</strong> Pterocarpus<br />
erinaceus.<br />
• Les galeries forestières<br />
Ces formations sont beaucoup moins représentées dans le cercle. Elles sont localisées au sud,<br />
au sud-ouest <strong>et</strong> à l’extrême nord. Les galeries forestières sont des formations typiques des<br />
cours d’eau. Les principales espèces rencontrées sont : Anogeissus leiocarpus, Isoberlinia<br />
heudelotii, Spomdias mombin, Khaya senegalensis, Vitex cuneata, Eurytrophloem guinnense<br />
<strong>et</strong> Ficus spp.<br />
5.3.4.2. Typologie des formations végétales dans le cercle de Yanfolila<br />
Comme à Koutiala, situé dans le soudanien sud, il a été aussi établi la carte des unités<br />
paysagères caractéristiques <strong>du</strong> cercle de Yanfolila (figure 52). Dans ce cercle, les formations<br />
rencontrées sont les mêmes qu’à Koutiala. Il ressort de l’interprétation de la carte que le<br />
secteur de Yanfolila est moins anthropisé que celui de Koutiala. Ceci se justifie par<br />
l’importance des forêts claires <strong>et</strong> de savanes boisées jusqu’ici épargnées de défrichements<br />
pour la mise en culture. Les savanes parcs qui constituent un indicateur de pression agricole<br />
sont beaucoup moins représentées. Elles sont localisées dans la partie sud-est <strong>et</strong> ne<br />
représentent pas 5% des formations. La présence <strong>du</strong> barrage de Sélingué en aval explique la<br />
présence <strong>du</strong> lac dans l’extrême nord. Il est important de noter la présence d’une galerie<br />
forestière qui divise longitudinalement le cercle en deux parties.
Figure 51 : Carte des unités paysagères <strong>du</strong> Cercle de Koutiala,<br />
site1 de l’observatoire DNSE de Sikasso
Figure 52 : Carte des unités paysagères <strong>du</strong> Cercle de Yanfolila,<br />
site2 de l’observatoire DNSE de Sikasso<br />
5.3.4.3. Composition, richesse floristique <strong>et</strong> pro<strong>du</strong>ction de la végétation ligneuse<br />
Dans l’observatoire de Sikasso, les données disponibles sur la composition floristique <strong>et</strong> la<br />
pro<strong>du</strong>ction ligneuse résultent des travaux réalisés sur la dynamique de la végétation des<br />
jachères. Ces travaux ont été réalisés dans le bioclimat Guinéen Nord notamment dans le<br />
cercle de Kolondièba. La physionomie de la végétation dans c<strong>et</strong>te localité est similaire à celle<br />
de la végétation de Yanfolila, deuxième site de l’observatoire de Sikasso.
• Composition floristique <strong>et</strong> diversité spécifique des ligneux<br />
Le tableau 35 (Annexe 1) <strong>rapp</strong>orte la composition <strong>et</strong> la richesse floristique de la végétation<br />
ligneuse dans le terroir de Bohi, en zone Guinéenne Nord. A la lecture <strong>du</strong> tableau, il a été<br />
recensé au total 83 espèces reparties entre 30 familles. La familles la plus représentée est celle<br />
des Combr<strong>et</strong>aceae avec 13 espèces suivie des Cesalpiniaceae avec 12 espèces, <strong>et</strong> des<br />
Mimosaceae <strong>et</strong> des Rubiaceae avec 7 espèces chacune.<br />
Concernant la répartition des familles dans les classes d’âge de jachères, les champs<br />
apparaissent comme les plus pauvres avec seulement 3 familles composées des Sapotaceae,<br />
des Mimosaceae <strong>et</strong> de Verbenaceae. Les espèces qui représentent ces familles sont : Vitellaria<br />
paradoxa, Parkia biglobosa <strong>et</strong> Gmelina arborea toutes des essences agrofor<strong>et</strong>ières. Les deux<br />
premières espèces locales au Mali sont des espèces intégralement protégées par le code<br />
forestier. La troisième espèce, exotique est couramment plantée dans les champs par les<br />
populations des Bohi.<br />
Les classes d’âge les plus riches en familles sont celles de plus de 20 ans suivies de 11-20 ans<br />
<strong>et</strong> de 5-10 ans avec dans l’ordre 26 familles, 25 familles <strong>et</strong> 24 familles. Concernant la richesse<br />
floristique, la jachère de plus de 20 ans est la plus riche en espèces avec 64 taxons suivis de<br />
celle de 11-20 ans avec 56 taxons <strong>et</strong> de 5-10 ans avec 54 taxons. Les champs demeurent les<br />
plus pauvres avec seulement 3 taxons (Kadri, 2007).<br />
Il a été aussi évalué l’évolution de la diversité spécifique à travers l’indice de diversité de<br />
Shannon-Weaver en fonction de l’âge des jachères. La figure 53 montre c<strong>et</strong>te évolution de la<br />
diversité spécifique ou alpha de la strate ligneuse des jachères dans le terroir de Bohi.<br />
La diversité croit avec l’âge de la jachère pour atteindre son maximum dans les classes d’âges<br />
de plus de 20 ans.
Valeur de l'indice<br />
6<br />
4<br />
2<br />
0<br />
Champs 1-2ans 3-4ans 5-10ans 11-20ans >20ans FN<br />
Age des jachères<br />
Figure 53 : Evolution de l’indice de diversité de Shannon <strong>et</strong> Weaver de la strate ligneuse<br />
en fonction de l’âge de jachères dans l’observatoire de Sikasso<br />
• Densité <strong>et</strong> pro<strong>du</strong>ction de la végétation ligneuse des jachères<br />
La figure 54 illustre l’évolution de la densité totale des ligneux dans les jachères sur le terroir<br />
de Bohi en zone Guinéenne Nord. Elle est caractérisée par une augmentation de la densité en<br />
fonction à l’âge d’abandon cultural jusqu’à plus de 20 ans pour régresser par la suite dans les<br />
formations naturelles (Kadri, op. cit.). La densité moyenne dans les champs est de 35 pieds à<br />
l’hectare tandis que les jachères de plus de 20 ans c<strong>et</strong>te densité est de 26425 pieds à l’hectare.<br />
Dans la formation naturelle, la densité s’élève à 7340 pieds à l’hectare. L’évolution<br />
progressive de la densité des ligneux à partir des jeunes jachères jusqu’à plus de 20ans<br />
pourrait s’expliquer par l’abondance de la germination <strong>et</strong> de la régénération par souche des<br />
ligneux.
Densité ha-1<br />
30000<br />
25000<br />
20000<br />
15000<br />
10000<br />
5000<br />
0<br />
Champs 1-2 ans 3-4 ans 5-10 ans 11-20 ans > 20 ans FN<br />
Age de jachères<br />
Figure 54 : Evolution de la densité totale des tiges ligneuses en fonction de l’âge des<br />
jachères, dans l’observatoire de Sikasso<br />
Un des paramètres importants dans le cadre de la surveillance environnementale pour les<br />
ligneux est la pro<strong>du</strong>ction de bois <strong>rapp</strong>orté en m3 par hectare. En zone Guinéenne Nord, il a été<br />
évalué la pro<strong>du</strong>ction <strong>et</strong> la pro<strong>du</strong>ctivité des jachères en bois afin de déterminer le quota<br />
d’exploitation. La figure 55 montre l’évolution de la pro<strong>du</strong>ction de bois des jachères dans le<br />
terroir de Bohi. La pro<strong>du</strong>ction de bois est corrélée avec l’âge de jachère. Toutefois les<br />
pro<strong>du</strong>ctions les plus élevées sont obtenues à partir de 11-20 ans de jachères avec un maximum<br />
dans les formations naturelles. Ceci s’explique par la présence de gros pieds dans les vieilles<br />
jachères <strong>et</strong> formations naturelles contrairement aux jeunes jachères où prédominent les jeunes<br />
pieds.<br />
Parallèlement il a été calculé la pro<strong>du</strong>ctivité en bois des jachères exprimée en mètre cube par<br />
l’hectare <strong>et</strong> par an (cf. figure 56). La pro<strong>du</strong>ctivité est un indicateur pertinent à prendre en<br />
compte dans l’exploitation des formations végétales. Elle perm<strong>et</strong> de déterminer le quota à<br />
exploiter sans comprom<strong>et</strong>tre le capital ligneux sur pieds <strong>et</strong> cela une gestion <strong>du</strong>rable des<br />
ressources ligneuses. La pro<strong>du</strong>ctivité est marquée par une augmentation progressive avec<br />
l’âge de la jachère pour atteindre pic à 11-20 ans pour régresser par la suite. C<strong>et</strong>te tendance<br />
explique une loi biologique où la pro<strong>du</strong>ction de biomasse croit avec l’âge jusqu’à un seuil<br />
pour diminuer après. En sylviculture, les vieux arbres à cause de leur faible pro<strong>du</strong>ctivité sont
qualifiés des vieilles écorces. Dans le cadre d’exploitation, ces suj<strong>et</strong>s doivent être exploités,<br />
car ils ne présentent aucun intérêt économique à être gardé sur pied.<br />
Pro<strong>du</strong>ction en m3<br />
500<br />
400<br />
300<br />
200<br />
100<br />
0<br />
Volume C00<br />
Volume C1.30<br />
champs 1-2 ans 3-4 ans 5-10 ans 11-20 ans > 20 ans FN<br />
Age des jachères<br />
Figure 55 : Evolution de la pro<strong>du</strong>ction de bois (m3/ha) en fonction de l’âge des jachères<br />
dans dans l’observatoire de Sikasso (dans le terroir de Bohi)
Pro<strong>du</strong>ctivite en m3/ha-1/an<br />
6<br />
4<br />
2<br />
0<br />
champs 1-2 ans 3-4 ans 5-10 ans 11-20 ans > 20 ans FN<br />
Age des jachères<br />
Figure 56 : Evolution de la pro<strong>du</strong>ctivité ligneuse en fonction de l’âge des jachères dans<br />
l’observatoire de Sikasso (dans le terroir de Bohi)<br />
5.3.5. Caractéristiques des sols de l’observatoire de Sikasso<br />
Dans l’observatoire de Sikasso, il a été décrit la géomorphologie <strong>et</strong> les types de sols<br />
rencontrés.<br />
5.3.5.1. La géomorphologie<br />
Sur le plan physiographique, la région de Sikasso comporte deux régions natruelles (PIRT<br />
1983). Une région naturelle est une entité qui se distingue par ses traits géologiques,<br />
géomorphologique, hydrologiques <strong>et</strong> bioclimatiques. Ce sont le Plateau de Koutiala <strong>et</strong> le Haut<br />
Bani Niger.<br />
• Le Plateau de Koutiala<br />
C’est un plateau gréseux d’altitude moyenne comprise entre 200 <strong>et</strong> 300m. Il s’étend entre le<br />
Plateau Mandingue à l’Ouest <strong>et</strong> la frontière Burkinabé à l’Est où il se confond avec le Plateau<br />
de Banfora. Les formations géologiques (précambrien supérieur) caractérisant la région sont<br />
de bas en haut :<br />
- une formation gréseuse inférieure (grès de base, grès inférieur, grès de Massigui-Faya<br />
avec épisode silto-péltique) ;
- une formation gréseuse avec intercalations schistes-dolomitiques (grès de Kignan,<br />
Sotuba, Sikasso) ;<br />
- les schistes de Toun, compacts, tendres de couleur variée ;<br />
- les grès de Koutiala : formation très éten<strong>du</strong>e très homogène de grès friables (200m<br />
d’épaisseur) lithologiquement on a des grès hétérogènes peu consolidées.<br />
Le Plateau de Koutiala présente un relief mollement on<strong>du</strong>lé constitué de glacis <strong>et</strong> collines<br />
séparées par des plaines. On rencontre quelques plateformes gréseuses autour de Sikasso <strong>et</strong> au<br />
nord de Koutiala. C’est dans c<strong>et</strong>te région naturelle que se situe le site 1 ou site de Koutiala de<br />
l’observatoire de Sikasso.<br />
• Le Haut Bani Niger<br />
Le Haut Bani Niger est situé à l’extrême sud de la région de Sikasso. Il est caractérisé par des<br />
terrains birrimiens constitués par :<br />
- des formations métamorphiques plissées où l’on distingue d’anciennes roches<br />
volcaniques apparentées aux dolérites (gabres, andésites, basaltes) <strong>et</strong> d’anciennes roches<br />
sédimentaires (schistes, micaschistes, granwackes grossiers localement diabasés,<br />
cipolins, gneiss, quartzites…) ;<br />
- des venues de granites post-tectoniques ou granites Bondougou se présentant sous forme<br />
de p<strong>et</strong>its massifs ronds ou ovoïdes situés à l’ouest <strong>du</strong> méridien 7°30 ; ils sont à contours<br />
discordants <strong>et</strong> ne sont pas écrasés. Ce sont des variétés à biotite ou à muscovite ;<br />
- des granites syntectoniques ou granites Baoulé affleurant largement dans la région.<br />
Leurs contours concordent avec la schistosité des terrains birrimiens. Ils présentent<br />
néanmoins des phénomènes d’écrasement plus ou moins intenses. Ce sont des granites à<br />
2 micas, des granites à biotite ou à amphibole ;<br />
- un cortège de leptinites, de granites orientés localement mignatitiques, de granites à 2<br />
micas, des gneiss <strong>et</strong> de mignatites le long <strong>du</strong> grand accident <strong>du</strong> Banifing de direction<br />
subméridienne (Nord-Sud) allant de Benzoua au Sud, près de Kolondiéba au Nord,<br />
jusqu’à l’intersection de la rivière Bagoé avec la route Bougouni-Sikasso <strong>et</strong> se confond<br />
pratiquement avec la partie rectiligne de la rivière Bagoé au Nord.<br />
Le Haut Bani Niger correspond dans la région de Sikasso au sol éburnéo-libérien caractérisé<br />
par une surface d’aplanissement d’altitude comprise entre 300 <strong>et</strong> 400 m avec le modélé<br />
tabulaire particulier aux pays latéritiques (bowé, butes témoins latéritiques, vallées larges à<br />
fond plat limités par les versants abrupts des bowés). La hauteur de commandement des buttes<br />
varie de quelques dizaines de mètres à 200m au maximum. Plus à l’Ouest, au Sud de
Bougouni, le long de la frontière Guinéenne, culmine le plus haut somm<strong>et</strong>, le Mont<br />
Mantankourou avec une altitude de 535 m près de Soloba.<br />
5.3.5.2. Les sols<br />
Dans ce chapitre, il est décrit les principales unités sils végétations rencontrées <strong>et</strong> le potentiel<br />
de pro<strong>du</strong>ction des types de sol.<br />
• Unité sol-végétation<br />
Il a été déterminé dans la région de Sikasso 7 groupes de sols par le Proj<strong>et</strong> Inventaire des<br />
Ressources Terrestres (PIRT, 1983). Chaque groupe de sol comporte plusieurs unités sol-<br />
végétation. Il a été dénombré au total 17 unités sols végétation dans la région. Les groupes de<br />
sols <strong>et</strong> leurs unités sol végétation sont <strong>rapp</strong>ortés dans le tableau 36. Une unité sol végétation<br />
est une entité comportant un type de sol <strong>et</strong> son groupement végétal caractéristique. Les<br />
groupes de sols sont :<br />
- les plaines sur matériaux limoneux fins (PL) ;<br />
- les plaines sur matériaux limono-sableux (PS)<br />
- les terrains sur cuirrasse latéritiques (TC) ;<br />
- les terrains hydromorphes faiblement innondés ou non innondés (TH) ;<br />
- les sols des terrains innondés (TI) ;<br />
- les sols des terrains rocheux (TR) ;<br />
- le groupe des terrains spéciaux (X)<br />
Ces groupes de sols ont fait l’obj<strong>et</strong> de cartographie sur les deux sites de l’observatoire de<br />
Sikasso dans le cadre de la présente étude.<br />
Le site de Koutiala, premier site de l’observatoire, est dominé par les terrains cuirassés (TC)<br />
suivis des plaines limoneuses <strong>du</strong> point de vue sol (figure 57). Les terrains cuirassés occupent<br />
environ 70% <strong>du</strong> cercle de Koutiala. Ils sont plus représentés au Sud <strong>et</strong> à l’Ouest <strong>et</strong> demeurent<br />
moins importants à l’Est. Quant aux plaines limoneuses à textures moyennes, une occupent<br />
environ 20-25% de la superficie <strong>du</strong> cercle de Koutiala. Elles sont principalement localisées au<br />
Nord. Ce sont ces plaines qui ont vraisemblablement abrité les premières cultures <strong>du</strong> coton<br />
dans le cercle ; de ce fait elles constituent le vieux bassin cotonier de la Compagnie Malienne<br />
Pour le Développement <strong>du</strong> Textile (CMDT).
Figure 57 : Carte des sols <strong>du</strong> Cercle de Koutiala, site1 de l’observatoire DNSE de Sikasso
Tableau 36 : Unités de sols végétation dans la région de Sikasso<br />
Groupe de<br />
sols<br />
Groupe de<br />
PL<br />
Unités Sols-végétation Sigles<br />
Plinthic haplustalfs/Sols ferrugineux léssivés à pseudogley ou<br />
tâches <strong>et</strong> concrétions à Vitellaria paradoxa Andropogon gayanus<br />
Plinthic haplustalfs/Sols ferrugineux léssivés à pseudogley ou<br />
tâches <strong>et</strong> concrétions à Vitellaria paradoxa Andropogon gayanus<br />
Oxic haplustults/Sols ferrugineux léssivés à concrétions à<br />
Vitellaria paradoxa <strong>et</strong> Daniellia oliveri<br />
Oxic haplustults/Sols ferralitiques faiblement saturés à Vitellaria<br />
paradoxa, Annona senegalensis<br />
Groupe PS Ultic haplustalfs /Sols ferrugioneux léssivés à Sclerocarya<br />
Groupe TC<br />
birrea <strong>et</strong> Pliostigma r<strong>et</strong>iculatum<br />
Typic cuirustalfs/Sols peu évolué d’érosion sur cuirasse à<br />
Combr<strong>et</strong>um glutinosum <strong>et</strong> Andropogon pseudapricus<br />
Mollic cuirorthents/Sosl minéraux bruts d’érosion sur cuirrase à<br />
Pterocarpsu erinaceus <strong>et</strong> Lannea microcarpa<br />
Typic cuirustults/Sols peu évolué d’érosion sur cuirasse,<br />
régosoloiques à Isoberlinia doka <strong>et</strong> Andropogon gayanus<br />
P<strong>et</strong>roferric haplustults/sols ferrugineux lessivés de colluvion sur<br />
cuirassse à Annona senegalensis <strong>et</strong> Andropogon gayanus<br />
Groupe TH Plinthic tropaqualfs/sols hydroporphes à gley <strong>et</strong> concrétions à<br />
Groupe TI<br />
Terminalia macroptera <strong>et</strong> Andropogon gayanus<br />
Typic tropaqualfs/Sols hydroporphes à gley à tendance vertiques<br />
à V<strong>et</strong>iveria nigritana <strong>et</strong> Panicum anabaptistum<br />
Typic haplaquepts/Sols peu évolués d’apport alluvial gleyifiés à<br />
V<strong>et</strong>iveria nigitana<br />
PL 9<br />
PL 10<br />
PL 11<br />
PL 13<br />
PS3<br />
TC4<br />
TC 5<br />
TC 6<br />
TC7<br />
TH7<br />
TI 3<br />
TI 4<br />
Lits majeurs d’innodation/agriculture de décrue TI 7<br />
Groupe TR Lithic haplustalfs/sols peu évolués d’apport colluvial sur grés <strong>et</strong><br />
quartzite à nCombr<strong>et</strong>um glutinosum <strong>et</strong> <strong>et</strong> Bombax costatum<br />
TR 7
Groupe X<br />
Lithic Ustropepts/Sols peu évolués d’apport colluvial sur grès <strong>et</strong><br />
quartzites à Terminalia macroptera <strong>et</strong> Dih<strong>et</strong>eropogon hagerupii<br />
TR 9<br />
Affleurement rocheux sans végétation X 5<br />
Surfaces permanentes d’eau libre sans végétation X6<br />
Le site de Yanfolila, deuxième site de l’observatoire, est quasiment dominé par les terrains<br />
cuirassés (figure 58). Dans ce groupe de sols prédominent les terrains cuirassés légèrement<br />
inclinés à surfaces aplanies <strong>et</strong> les terrains cuirassés à pentes latérisées. Ces deux types de sols<br />
représentent environ 90% de la superficie <strong>du</strong> cercle de Yanfolila. Le premier type présente<br />
une extension plus grande vers le Sud tandis que le second vers le Nord.<br />
Figure 58 : Carte des sols <strong>du</strong> Cercle de Yanfolila,<br />
site2 de l’observatoire DNSE de Sikasso
• Potentiel de pro<strong>du</strong>ction des sols<br />
Figure 58 : carte sol Yanfolila<br />
Le potentiel de pro<strong>du</strong>ction des unités sol végétation a été déterminé par le PIRT (op. cit.).<br />
Ainsi il a été défini 7 classes de potentiel à savoir :<br />
- Classe I = Potentiel de pro<strong>du</strong>ction très haut ;<br />
- Classe II = Potentiel de pro<strong>du</strong>ction haut ;<br />
- Classe III : Potentiel de pro<strong>du</strong>ction moyennement haut ;<br />
- Classe IV = moyen ;<br />
- Classe V = variable ;<br />
- Classe VI = faible ;<br />
- Classe VII = très faible ;<br />
- Classe VIII = insignifiant.<br />
Dans le tableau 37 sont <strong>rapp</strong>ortés les superficies couvertes par les unités sol-végétations <strong>et</strong><br />
leur potentiel de pro<strong>du</strong>ction dans la région de Sikasso. Du point de vue représentativité des<br />
sols dans la région de Sikasso, les Plaines Limoneuses (PL) sont les dominants avec 45%.<br />
Elles sont suivies par les Terrains sur Cuirasses (TC) qui occupent 37%. Les Terrains Inondés<br />
(TI) occupent le troisième rang avec 8% suivis des Terrains Rocheux (TR) avec 4% <strong>et</strong> des<br />
Terrains Hydromorphes (TH) avec 3%.<br />
Dans le tableau 38, il est <strong>rapp</strong>orté le potentiel de pro<strong>du</strong>ction de biomasse herbacée <strong>et</strong> la<br />
capacité de charge des unités sol-végétation. Les terrains inondés sont les plus pro<strong>du</strong>ctifs en<br />
biomasse herbacée. Leur potentiel est évalué entre 3 <strong>et</strong> 7 tonnes par hectare. Ils sont suivis des<br />
plaines limoneuses avec en moyenne 3 tonnes par hectare. Les plaines limono sableuses<br />
occupent le troisième rang avec une pro<strong>du</strong>ction moyenne de 2,5 tonnes par hectare. Quant aux<br />
terrains cuirassés, leur pro<strong>du</strong>ction est très variable, elle comprise entre 1,6-4,3 tonnes par<br />
hectare. Les sols les moins pro<strong>du</strong>ctifs sont les terrains hydromorphes <strong>et</strong> les terrains rocheux.<br />
Ils ont un potentiel de pro<strong>du</strong>ction très variable <strong>et</strong> compris entre 0,3-3 tonnes par hectare pour<br />
les Terrains Hydromorphes <strong>et</strong> 1,5-2,2 tonnes par hectare pour les Terrains Rocheux.
Tableau 37 : Superficie couverte par les unités sol-végétation dans la région de Sikasso<br />
Groupe<br />
de sols<br />
Groupe<br />
de PL<br />
Groupe<br />
PS<br />
Groupe<br />
TC<br />
Groupe<br />
TH<br />
Groupe<br />
TI<br />
Unités Sols-végétation Superficie dans<br />
Plinthic haplustalfs/Sols ferrugineux léssivés à<br />
pseudogley ou tâches <strong>et</strong> concrétions à Vitellaria<br />
paradoxa Andropogon gayanus (PL9)<br />
Plinthic haplustalfs/Sols ferrugineux léssivés à<br />
pseudogley ou tâches <strong>et</strong> concrétions à Vitellaria<br />
paradoxa Andropogon gayanus (PL10)<br />
Oxic haplustults/Sols ferrugineux léssivés à<br />
concrétions à Vitellaria paradoxa <strong>et</strong> Daniellia oliveri<br />
(PL11)<br />
Oxic haplustults/Sols ferralitiques faiblement saturés<br />
à Vitellaria paradoxa, Annona senegalensis (PL13)<br />
Ultic haplustalfs /Sols ferrugioneux léssivés à<br />
Sclerocarya birrea <strong>et</strong> Pliostigma r<strong>et</strong>iculatum (PS3)<br />
Typic cuirustalfs/Sols peu évolué d’érosion sur<br />
cuirasse à Combr<strong>et</strong>um glutinosum <strong>et</strong> Andropogon<br />
pseudapricus (TC4)<br />
Mollic cuirorthents/Sosl minéraux bruts d’érosion<br />
sur cuirrase à Pterocarpus erinaceus <strong>et</strong> Lannea<br />
microcarpa (TC5)<br />
Typic cuirustults/Sols peu évolué d’érosion sur<br />
cuirasse, régosoloiques à Isoberlinia doka <strong>et</strong><br />
Andropogon gayanus (TC6)<br />
P<strong>et</strong>roferric haplustults/sols ferrugineux lessivés de<br />
colluvion sur cuirassse à Annona senegalensis <strong>et</strong><br />
Andropogon gayanus (TC7)<br />
Plinthic tropaqualfs/sols hydroporphes à gley <strong>et</strong><br />
concrétions à Terminalia macroptera <strong>et</strong> Andropogon<br />
gayanus (TH7)<br />
Typic tropaqualfs/Sols hydroMorphes à gley à<br />
tendance vertiques à V<strong>et</strong>iveria nigritana <strong>et</strong> Panicum<br />
anabaptistum (TI3)<br />
Typic haplaquepts/Sols peu évolués d’apport alluvial<br />
gleyifiés à V<strong>et</strong>iveria nigitana (TI4)<br />
Lits majeurs d’innodation/agriculture de décrue<br />
(TI7)<br />
la région (ha)<br />
369817<br />
Potentiel de<br />
pro<strong>du</strong>ction<br />
II<br />
46 765 II<br />
869 190 I<br />
48 231 II<br />
41 562 IV<br />
298 915 IV<br />
1 562 022 VII<br />
1 489 664 III<br />
815 579 II<br />
81 750 VI<br />
250 882 V<br />
1 000 VIII<br />
200 IV<br />
Groupe Lithic haplustalfs/sols peu évolués d’apport colluvial 48 350 VI
TR<br />
Groupe<br />
sur grés <strong>et</strong> quartzite à nCombr<strong>et</strong>um glutinosum <strong>et</strong> <strong>et</strong><br />
Bombax costatum (TR7)<br />
Lithic Ustropepts/Sols peu évolués d’apport<br />
colluvial sur grès <strong>et</strong> quartzites à Terminalia<br />
macroptera <strong>et</strong> Dih<strong>et</strong>eropogon hagerupii (TR9)<br />
84 410 VII<br />
Affleurement rocheux sans végétation (X5) 19 250 VIII<br />
X Surfaces permanentes d’eau libre sans végétation<br />
(X6)<br />
3 900 VIII<br />
Tableau 38 : Potentiel de pro<strong>du</strong>ction de biomasse herbacée (t/ha) <strong>et</strong> capacité de charge<br />
(UBT/ha) des unités de sols végétation dans la région de Sikasso (Source PIRT 1983).<br />
Groupe Unités Sols-végétation Pro<strong>du</strong>ction<br />
PL<br />
Plinthic haplustalfs/Sols ferrugineux léssivés à pseudogley ou tâches<br />
<strong>et</strong> concrétions à Vitellaria paradoxa Andropogon gayanus<br />
Plinthic haplustalfs/Sols ferrugineux léssivés à pseudogley ou tâches<br />
<strong>et</strong> concrétions à Vitellaria paradoxa Andropogon gayanus<br />
Oxic haplustults/Sols ferrugineux léssivés à concrétions à Vitellaria<br />
paradoxa <strong>et</strong> Daniellia oliveri<br />
Oxic haplustults/Sols ferralitiques faiblement saturés à Vitellaria<br />
paradoxa, Annona senegalensis<br />
PS Ultic haplustalfs /Sols ferrugioneux léssivés à Sclerocarya birrea <strong>et</strong><br />
TC<br />
Pliostigma r<strong>et</strong>iculatum<br />
Typic cuirustalfs/Sols peu évolué d’érosion sur cuirasse à<br />
Combr<strong>et</strong>um glutinosum <strong>et</strong> Andropogon pseudapricus<br />
Mollic cuirorthents/Sosl minéraux bruts d’érosion sur cuirrase à<br />
Pterocarpsu erinaceus <strong>et</strong> Lannea microcarpa<br />
Typic cuirustults/Sols peu évolué d’érosion sur cuirasse,<br />
régosoloiques à Isoberlinia doka <strong>et</strong> Andropogon gayanus<br />
de biomasse<br />
herbacée<br />
(T/ha)<br />
Capcité<br />
de charge<br />
(UBT/ha)<br />
3,4-4,8 0,5- 0,7<br />
3.4- 4.8 0,5- 0,7<br />
3,1-4,3 0,46- 0,63<br />
2,5-3,4 0,37- 0,50<br />
2,5-3,2 0,37-0,46<br />
2,4-2,5 0,37-0,40<br />
1,6-2,2 0,23-0,32<br />
3,5-4,3 0,52-0,63<br />
P<strong>et</strong>roferric haplustults/sols ferrugineux lessivés de colluvion sur 2,1-4,3 0,31- 0,63
cuirassse à Annona senegalensis <strong>et</strong> Andropogon gayanus<br />
TH Plinthic tropaqualfs/sols hydromorphes à gley <strong>et</strong> concrétions à<br />
TI<br />
TR<br />
X<br />
Terminalia macroptera <strong>et</strong> Andropogon gayanus<br />
Typic tropaqualfs/Sols hydroporphes à gley à tendance vertiques à<br />
V<strong>et</strong>iveria nigritana <strong>et</strong> Panicum anabaptistum<br />
Typic haplaquepts/Sols peu évolués d’apport alluvial gleyifiés à<br />
V<strong>et</strong>iveria nigitana<br />
0,3-3,0 0,04-0,44<br />
3,0-15,0 0,44-2,19<br />
7,0-15,0 1,02- 2,19<br />
Lits majeurs d’innodation/agriculture de décrue --- ----<br />
Lithic haplustalfs/sols peu évolués d’apport colluvial sur grés <strong>et</strong><br />
quartzite à nCombr<strong>et</strong>um glutinosum <strong>et</strong> <strong>et</strong> Bombax costatum<br />
Lithic Ustropepts/Sols peu évolués d’apport colluvial sur grès <strong>et</strong><br />
quartzites à Terminalia macroptera <strong>et</strong> Dih<strong>et</strong>eropogon hagerupii<br />
1,5- 1,8 0,22 -0,27<br />
1,6-2,2 0,23- 0,32<br />
Affleurement rocheux sans végétation --- ---<br />
Surfaces permanentes d’eau libre sans végétation --- ---<br />
5.3.6. Caractéristiques socio-économiques<br />
Les données relatives à la socioéconomie concernent les résultats <strong>du</strong> Recensement Global de<br />
la Population <strong>et</strong> de l’Habitat (RGPH) pour les années 1976, 1987 <strong>et</strong> 1998 ; les activités<br />
socioéconomiques <strong>et</strong> les infrastructures. Cependant force est de constater que les données<br />
socioéconomiques disponibles ne sont que ponctuelles. Dans le cadre des activités futures <strong>du</strong><br />
DNSE ces informations seront fournies suivant des dates régulières pour leur suivi<br />
diachronique.<br />
5.3.6.1. Les données démographiques<br />
Dans l’observatoire de Sikasso, les données démographiques disponibles concernent les<br />
communes de M’Pèssoba dans le cercle de Koutiala <strong>et</strong> de Gouanan dans le cercle de<br />
Yanfolila. Il s’agit des deux communes r<strong>et</strong>enues comme sites de l’observatoire de Sikasso.<br />
Le tableau 39 <strong>rapp</strong>orte les résultats <strong>du</strong> recensement global de la population <strong>et</strong> de l’habitat dans<br />
les communes de M’Pèssoba <strong>et</strong> Gouanan de 1976, 1987 <strong>et</strong> de 1998. La population dans toutes<br />
les deux communes a connu une augmentation de 1976 à 1998. La commune de M’Pèssoba<br />
est plus peuplée que celle de Gouanan <strong>et</strong> cela quelle que soit l’année de recensement. Le taux<br />
d’accroissement est beaucoup plus important à M’Pèssoba qu’à Gouanan. A M’Pèssoba, il a
passé de 3,3% entre 1976 <strong>et</strong> 1987 à 4% entre 1987 <strong>et</strong> 1998. Dans la commune de Gouanan,<br />
ce taux a passé de 1,47% entre 1976 <strong>et</strong> 1987 à 2,68% entre 1987 <strong>et</strong> 1998.<br />
Dans les deux communes, il est observé une augmentation <strong>du</strong> nombre de ménages <strong>et</strong> de<br />
concessions. En ce qui concerne le nombre de ménages par concession, il est en augmentation<br />
dans la commune de Gouanan <strong>et</strong> en régression en M’Pèssoba comparativement au<br />
recensement de 1976. Ceci sous entend une nucléarisation des familles donc une sorte<br />
d’indivi<strong>du</strong>alisme dans la commune ; qui est <strong>du</strong> à la culture cotonnière. Du fait que le coton est<br />
une culture de rente, il provoque un effritement des familles à la recherche <strong>du</strong> bénéfice. En<br />
référence aux taux de masculinité <strong>et</strong> de <strong>rapp</strong>ort de masculinité, il faut aussi r<strong>et</strong>enir que quelle<br />
que soit la commune <strong>et</strong> l’année de recensement, la population masculine reste inférieure à<br />
celle féminine.<br />
Tableau 39 : Evolution de la population humaine <strong>et</strong> de l’habitat dans l’observatoire <strong>du</strong><br />
Sikasso entre 1976 <strong>et</strong> 1998<br />
Communes<br />
M’Pèssoba<br />
Gouanan<br />
Années 1976 1987 1998 1976 1987 1998<br />
Effectifs d’hommes 7209 10041 14255 5987 6962 9204<br />
Effectifs de femmes 8078 10766 15098 6453 7491 9559<br />
Total personnes 15 287 20 807 29 353 12 471 14 485 18 763<br />
Nombre de ménages 2912 3387 4372 1913 2243 2794<br />
Nombre de concessions 1453 2211 2500 890 1 011,0 1 186,0<br />
Taux de masculinité 47,0 48,5 47,7 48,27 48 49
Rapport de masculinité 89 95 92 94,69 93,59 94,79<br />
Nombre de<br />
ménages/concession 2,32 1,75 2,12 2,19 2,3 2,5<br />
Nombre de<br />
personnes/ménage 5,35 6,50 6,99 6,6 6,5 6,7<br />
Taux d’accroissement 3,3 4 1,47 2,68<br />
Selon la Direction Régionale de la Statistique, de l’Informatique, de l’Aménagement <strong>du</strong><br />
terroir <strong>et</strong> de la Population (DRSIAP) de Sikasso, la densité de la population dans le vieux<br />
bassin cotonnier (Koutiala) est passée de 22,9 habitants au km 2 à 53,7 habitants au km 2 entre<br />
1976 <strong>et</strong> 2006. Dans la zone d’extension cotonnière (Yanfolila), c<strong>et</strong>te densité est passée de 11<br />
habitants au km² à 22,8 habitants pour la même période.<br />
5.3.6.1. Les activités socioéconomiques<br />
Dans l’observatoire de Sikasso, l’agriculture demeure la principale activité socioéconomique,<br />
pratiquée conjointement avec l’élevage <strong>et</strong> le commerce. Le secteur primaire dans la région de<br />
Sikasso constitue une part non négligeable <strong>du</strong> Pro<strong>du</strong>it Local Brut. Le secteur primaire<br />
(ensemble des filières agro-sylvo-pastorales) en 2000 représentait 53 milliards de FCFA (AR<br />
2006). Le secteur in<strong>du</strong>striel a connu un essor à travers le développement de l’agriculture,<br />
notamment le coton <strong>et</strong> le secteur de l’or. Il faut ajouter à ces activités l’artisanat <strong>et</strong> le tourisme<br />
qui contribuent au développement socioéconomique de l’observatoire.<br />
• Le secteur de l’agriculture<br />
La région de Sikasso est la principale zone de culture cotonière au Mali <strong>et</strong> cela depuis les<br />
années 1950. C<strong>et</strong>te culture <strong>du</strong> coton constituait dans le temps la première rec<strong>et</strong>te d’exportation<br />
<strong>du</strong> pays. Cependant, elle connaît de sérieux problèmes depuis une décennie.<br />
Les tableaux 40 <strong>et</strong> 41 <strong>rapp</strong>ortent l’évolution de c<strong>et</strong>te pro<strong>du</strong>ction sur 4 ans dans les sites de<br />
l’observatoire de Sikasso. Les statistiques montrent que les superficies emblavées, la<br />
pro<strong>du</strong>ction <strong>et</strong> le rendement sont en n<strong>et</strong>te régression dans les deux sites. Dans le secteur de<br />
M’Pèssoba, entre 2003 <strong>et</strong> 2009, les superficies cultivées ont été ré<strong>du</strong>ites environ au quart (1/4)<br />
de même que la pro<strong>du</strong>ction. Ce recul de la pro<strong>du</strong>ction cotonnière est confirmé par le<br />
coefficient de variation calculé à partir de ces deux paramètres (cf. tableau 39).<br />
Tableau 40 : Evolution de la pro<strong>du</strong>ction cotonnière dans le secteur de<br />
M’Pèssoba dans l’observatoire de Sikasso
Localité<br />
Année<br />
Superficie<br />
(ha)<br />
Pro<strong>du</strong>ction<br />
(tonne)<br />
Rendement<br />
(kg/ha)<br />
M’Pessoba 2003/2004 20 158 23 444 1163<br />
M’Pessoba 2006/2007 15 040 13 587 903<br />
M’Pessoba 2007/2008 5 692 4 405 774<br />
M’Pessoba 2008/2009 6 885 7 300 1060<br />
Moyenne 11 943,75 12 184 975<br />
Ecartype 5 952,65 7 299,35 148,45<br />
CV 49,84 59,91 15,23<br />
Maxi 20158 23444 1163<br />
Mini 5692 4405 774<br />
Dans le secteur de Yanfolila, la tendance des paramètres étudiés est similaire à celle de<br />
M’Pèssoba. Les superficies cultivées <strong>et</strong> la pro<strong>du</strong>ction ont été ré<strong>du</strong>ites prèsqu’au tière (1/3)<br />
(tableau 40). La pro<strong>du</strong>ction en générale est plus importante dans le vieux bassin cotonnier<br />
(Koutiala) que dans la zone d’extension (Yanfolila). C<strong>et</strong>te pro<strong>du</strong>ction recule d’année en<br />
année, de 13 406 tonnes pour la campagne 2003/2004, elle a chuté jusqu’à 4 400 tonnes pour<br />
la campagne 2008/2009.<br />
Localité<br />
Tableau 41 : Evolution de la pro<strong>du</strong>ction cotonnière dans le secteur<br />
de Yanfolila dans l’observatoire de Sikasso<br />
Année<br />
Superficie<br />
(ha)<br />
Pro<strong>du</strong>ction<br />
(tonne)<br />
Rendement<br />
(kg/ha)
Yanfolila 2003/2004 14 334 13 406 935<br />
Yanfolila 2006/2007 14 666 13 107 894<br />
Yanfolila 2007/2008 11 144 7 769 697<br />
Yanfolila 2008/2009 5 087 4 400 865<br />
Moyenne 11 307,75 9670,5 847,75<br />
Ecartype 3 845,80 3 780,12 90,52<br />
CV 34,01 39,09 10,68<br />
Maxi 14666 13406 935<br />
Mini 5087 4400 697<br />
Parallèlement à la culture <strong>du</strong> coton, Sikasso est aussi une des principales régions pro<strong>du</strong>ctrices<br />
de céréales <strong>et</strong> de tubercules. Elle dispose de plaines <strong>et</strong> de vallées aménageables <strong>et</strong> plus de<br />
6 000 000 ha de terres favorables à l’agriculture. En plus d’une pluviométrie abondante, il<br />
existe 8 066 ha de bas-fonds <strong>et</strong> plaines aménagés sur un potentiel de 122 000 ha<br />
aménageables (DRA 2006). On y dénombre les bras de fleuve suivants : Sankarani, Bagoé,<br />
Baoulé, Banifing, Mono, Degou. Les ressources en eau souterraine sont importantes avec une<br />
capacité de recharge des formations aquifères de l’ordre de 200 000 m3/an/km². La<br />
pro<strong>du</strong>ction céréalière se répartit entre le maïs, le mil <strong>et</strong> le sorgho <strong>et</strong> le riz. La pro<strong>du</strong>ction<br />
moyenne céréalière de 2000 à 2004 est présentée dans le tableau 42. A l'issue de la campagne<br />
2005 – 2006, la superficie totale de ces cultures était de 634 615 ha avec un taux de<br />
progression de 18,35% sur 5 ans (DRA 2005). Outre ces cultures Sikasso constitue le centre<br />
d’approvisionnement <strong>du</strong> premier rang en pro<strong>du</strong>its horticoles (pomme de terre, patate douce,<br />
igname <strong>et</strong> manioc, agrumes <strong>et</strong> mangues, <strong>et</strong>c.).
Tableau 42 : Pro<strong>du</strong>ction annuelle moyenne céréalière de 2000 à 2004<br />
Spéculations<br />
Pro<strong>du</strong>ction<br />
En tonnes %<br />
Mil 127508 17<br />
Sorgho 202219 28<br />
Riz paddy 73115 10<br />
Maïs 321367 44<br />
Fonio 6090 1<br />
TOTAL 730299 100<br />
• Le secteur de l’élevage<br />
Les informations collectées concernent l’évolution <strong>du</strong> cheptel des exploitations agricoles de<br />
1988 à 1990 dans les villages suivis par l’Equipe Système de Pro<strong>du</strong>ction <strong>et</strong> de Gestion des<br />
Ressources Naturelles (ESPGRN) <strong>du</strong> Centre Régionale de Recherche Agronomique (CRRA)<br />
de Sikasso. Il s’agit de la répartition des types d’animaux en fonction de la typologie des<br />
exploitations. C<strong>et</strong>te typologie détermine le niveau de prospérité des exploitations qui va des<br />
plus riches (noté A) au plus pauvre (noté D).<br />
Le tableau 43 <strong>rapp</strong>orte l’évolution <strong>du</strong> cheptel par type d’exploitation agricole dans<br />
l’observatoire de Sikasso. Le cheptel des exploitations est essentiellement composé de bovins,<br />
ovins <strong>et</strong> caprins. L’essentiel <strong>du</strong> troupeau bovin appartient au chef d’exploitation avec<br />
quelques têtes pour certains membres <strong>du</strong> ménage. Les bovins constituent l’épargne de<br />
l’exploitation <strong>et</strong> sont essentiellement utilisés comme animaux de trait <strong>et</strong> dans la pro<strong>du</strong>ction de<br />
fumier. Les ovins/caprins sont en nombre plus ou moins variables suivants les types<br />
d’exploitation <strong>et</strong> en fonction des années. La variabilité de leur nombre d’une année à l’autre<br />
s’explique par le fait qu’ils sont le plus souvent ven<strong>du</strong>s en cas de nécessité pécuniaire, troqué<br />
contre les prestations de travail ou abattus lors de cérémonies socio - traditionnelles (Johan<br />
brons <strong>et</strong> al, 1994). La possession de bétail est assez différente d’un type d’exploitation<br />
agricole à l’autre. Les types A ont un cheptel (bovin <strong>et</strong> ovin-caprin) plus important que les<br />
types B qui à leur tour possède plus de bétail que les types C <strong>et</strong> D. le nombre de bovin des<br />
types A se situe en moyenne entre 27 <strong>et</strong> 38 têtes tandis que des types B fluctue entre 6 <strong>et</strong> 11<br />
têtes. Les exploitations de types C <strong>et</strong> D ont un cheptel beaucoup plus p<strong>et</strong>it (entre 1 <strong>et</strong> 9 têtes<br />
en moyenne) ou ne possèdent pratiquement pas d’animaux dans certains cas.
Tableau 43 : Evolution <strong>du</strong> cheptel par type d’exploitation agricole dans l’ensemble des<br />
zones de 1988 à 1998 (en nombre)<br />
Type Bétail 1988 1989 1990 1991 1992 1994 1995 1996 1997<br />
A<br />
B<br />
C<br />
D<br />
Bovins 38 36 29 27 29 30 30 31 28 28<br />
Ovins 40 29 23 20 18 11 11 9 12 14<br />
Caprins 20 13 10 8 8 7 7 9 8 8<br />
Porcins - - 33 22 23 8 - - - -<br />
Bovins 10 11 8 6 6 7 7 7 7 6<br />
Ovins 14 24 9 9 9 8 7 6 7 7<br />
Caprins 10 10 5 5 5 6 7 6 5 7<br />
Porcins - - 7 15 - - 4 - - -<br />
Bovins 21 9 3 2 3 4 1 8 2 2<br />
Ovins 4 - 1 5 - 3 4 4 8 1<br />
Caprins 8 6 5 6 - 3 4 6 4 4<br />
Porcins - - - - - - - 11 7 3<br />
Bovins 3 3 3 4 8 - - 2 3 1<br />
Ovins 3 2 2 3 3 3 4 3 5 5<br />
Caprins 7 6 4 7 7 3 3 4 4 5<br />
Porcins - - - - - - 1 - - -<br />
• Les ressources forestières<br />
1998<br />
Les ressources forestières occupe une place non négligeable dans l’économie de la région de<br />
Sikasso. L’Assemblée Régionale de Sikasso <strong>rapp</strong>orte que la filière de la foresterie a apporté<br />
1,9 milliards en 2000 à la Pro<strong>du</strong>ction Locale Brute. La région dispose 25 forêts classées, 2<br />
périmètres de reboisement <strong>et</strong> une réserve de faune (DRCN, 2005). Elles couvrent une<br />
superficie de 386 429,78 ha soit 5% de la superficie de la région (tableau 44). Dans le<br />
domaine protégé on note 103 307 ha de massifs forestiers appartenant à 81 marchés ruraux de<br />
bois <strong>et</strong> 1 859,40 ha de forêts communautaires.
Tableau 44 : Répartition par cercle des forêts classées dans la Région de Sikasso<br />
Cercles Nom des forêts Superficie en ha<br />
Kadiolo<br />
Kambergué 14 184<br />
Lougouani 9928<br />
Kolondiéba<br />
Sama 15 200<br />
Fatou 8 500<br />
Kobani 3 000<br />
Sokourani 13 600<br />
Sikasso<br />
Farako 14 583<br />
N’Golokouna 194,58<br />
Kaboila 410<br />
Zamblara 64,20<br />
Boukarila 13 700<br />
Koutiala<br />
Zangasso 5 130<br />
Koba 3 500<br />
M’Pessoba 2 700<br />
Bougouni<br />
Dialakoro 33 200<br />
Siankadougou 11 600<br />
Kékoro 52 000<br />
B. Baoulé 13 880<br />
Tyémédougoulou 28 640<br />
Niénendougou 40 640<br />
Yanfolila<br />
Sorondian 15 800<br />
Diangoumerala 57 500<br />
Kalana 3 700<br />
Djinétoumanina 16 180<br />
Yorosso Mahou 8 593<br />
TOTAL 25 386 426,78<br />
• Ressources fauniques<br />
La région de Sikasso dispose d’une ressource faunique notamment :<br />
- les réserves de faune de Siankabougou <strong>et</strong> de Yinnindougou dans le cercle de Bougouni<br />
<strong>et</strong> de Djangoumerila dans le cercle de Yanfolila ;<br />
- les Zones d’intérêt cynég<strong>et</strong>iques (ZIC) de Yinnindougou <strong>et</strong> de Banzana.<br />
La région connaît depuis deux à trois ans, d’importants mouvements d’éléphants. C’est ainsi<br />
que leur présence a été signalée dans plusieurs localités de la région comme Koutiala,<br />
Yorosso, Sikasso, <strong>et</strong> Bougouni.<br />
Dans le cadre de l’identification de sites pouvant abriter certains reptiles comme les<br />
crocodiles, les varans, les pythons <strong>et</strong>c. 210 crocodiles ont été inventoriés dans deux villages<br />
(Gongoro <strong>et</strong> Moron) de la commune de Kadiana (cercle de Kolondiéba).<br />
Le cercle de Yanfolila est une zone giboyeuse où l’on rencontre les hypotragues, les<br />
phacochères, les céphalophes, les bubales <strong>et</strong>c.
• Les ressources halieutiques<br />
La pêche est pratiquée au niveau des cours d’eau, des mares, des r<strong>et</strong>enues d’eau <strong>et</strong> des bas<br />
fonds <strong>et</strong> ne constitue pas une activité principale pour les populations. Les pêcheurs se<br />
repartissent en trois grands groupes : les pêcheurs professionnels venus des régions de Mopti<br />
<strong>et</strong> de Ségou, les pêcheurs semi professionnels <strong>et</strong> les amateurs. La pro<strong>du</strong>ction <strong>et</strong> le potentiel de<br />
ressources halieutiques ne sont pas bien connus.<br />
• Energie<br />
L’une des plus grosses contraintes <strong>du</strong> développement de la région reste encore la question<br />
d’énergie électrique. Une ville sur quatre dispose seulement d’une infrastructure d’énergie<br />
(Essentiellement de p<strong>et</strong>ites centrales thermiques à la puissance bien limitée).<br />
Il existe cependant des potentialités hydroélectriques avec le Barrage de Sélingué sur le<br />
Sankarani.<br />
• In<strong>du</strong>strie<br />
La région de Sikasso abrite actuellement environs 12 à 15% des unités in<strong>du</strong>strielles, des<br />
investissements <strong>et</strong> des emplois in<strong>du</strong>striels. Mais ces potentialités de la région sont à peine<br />
exploitées <strong>et</strong> l’in<strong>du</strong>strialisation se heurte aujourd’hui à l’épineux problème d’électricité.<br />
• Artisanat<br />
La région de Sikasso n’a pas une forte tradition artisanale, malgré de nombreux besoins, aussi<br />
bien en milieu urbain qu’au milieu rural. Il s’organise au tour de micros entreprises générant<br />
des ressources non négligeables.<br />
• Tourisme<br />
La région offre deux types de potentialités de développement touristique : d’une part la<br />
situation géographique qui rend propice la création d’infrastructures hôtelières dans les<br />
principales villes <strong>et</strong> d’autre part l’existence de nombreux sites d’intérêt culturel <strong>et</strong> naturel<br />
(tourisme cynégétique rend possible des aménagements touristiques).<br />
• Mines<br />
Le sous–sol de la Région de Sikasso recèle d’importants gisements d’or. Notamment la mine<br />
d’or de Kalana (cercle de Yanfolila) celle de Syama (cercle de Kadiolo) <strong>et</strong> celle de Morila<br />
(cercle de Bougouni ).<br />
• Le commerce<br />
IL est l’activité principale de la majeure partie de la population active urbaine. L’abondance<br />
des ressources, leur diversité <strong>et</strong> le besoin de les échanger ont crée des mouvements intenses<br />
entre pro<strong>du</strong>cteurs <strong>et</strong> ach<strong>et</strong>eurs. De ce fait, tous les centres importants de la région sont dotés
de marchés hebdomadaires. A cause de sa situation frontalière avec 3 pays (Côte-d’Ivoire,<br />
Guinée-Conakry, Burkina-faso), la région de Sikasso joue un rôle très important dans les<br />
échanges extérieurs <strong>du</strong> Mali. Elle exporte des pro<strong>du</strong>its agricoles, d'élevages <strong>et</strong> importe des<br />
pro<strong>du</strong>its alimentaires, des semences de pomme de terre, des matériaux de construction, des<br />
pro<strong>du</strong>its pharmaceutiques <strong>et</strong> équipements.<br />
La crise ivoirienne a négativement joué aussi bien sur l’importation que sur l’exportation.<br />
En 2003 les importations des marchandises de la Cote d’Ivoire vers la région sont évaluées à<br />
795 728 007 F CFA.<br />
La valeur des importations de la Cote d’Ivoire vers la région a chuté de 79% entre 2002 <strong>et</strong><br />
2003, en passant de 1 425 075 469 F à 795 728 007 F.<br />
La valeur des exportations de la région vers la Cote d’Ivoire est passée à son tour de 3 886<br />
358 250 en 2002 à 530 761 530 en 2003 ; soit plus de 630% de baisse.<br />
Le ralentissement <strong>du</strong> flux des échanges en raison de la crise ivoirienne a entraîné une baisse<br />
importante au niveau des rec<strong>et</strong>tes douanières dans la région. Ainsi les rec<strong>et</strong>tes douanières <strong>du</strong>es<br />
aux exportations sont passées de 113 714 784 878 FCFA en 2002 à 42 442 915 554 FCFA en<br />
2003 ; soit 168% de baisse.<br />
Ecart exportation : De 113 714 784 878 F en 2002 à 42 442 915 554 F en 2003 soit un<br />
manque à gagner 71 271 869 324 F pour la région.<br />
• Le tourisme<br />
La région de Sikasso dispose des grandes potentialités touristiques. De nombreux sites y ont<br />
été recensés. La modernisation de l’accroissement des infrastructures Hôtelières dans le cadre<br />
de la CAN 2002 <strong>et</strong> le dynamisme des agences de voyages ont donné un nouvel élan aux<br />
activités touristiques. Les lieux touristiques de la région de Sikasso sont : le Tata, la grotte de<br />
Missirikoro, la fosse commune, le Mamelon, les chutes de Farako <strong>et</strong> de Woroni. »<br />
5.3.6.2. Les infrastructures<br />
Les données collectées dans le domaine des infrastructures concernent la communication.<br />
• Réseaux de communication<br />
La région de Sikasso est désenclavée par des axes routiers bitumés reliant Sikasso aux autres<br />
villes <strong>du</strong> pays (Bamako, Ségou, <strong>et</strong> Mopti) d’une part <strong>et</strong> à l’extérieur (Burkina Faso, Côte<br />
d’Ivoire) d’autre part. Cependant le désenclavement intérieur constitue une contrainte dans<br />
certaines zones ayant de fortes potentialités de pro<strong>du</strong>ction : Yanfolila, Kolondiéba, Kadiolo.<br />
En ce qui concerne les télécommunications, il faut citer entre autres les réseaux SOTELMA,
Ikatel, Malitel qui couvrent partiellement la région. A cause de ces infrastructures, il a été mis<br />
en place fibre optique en 2005 dans la région. Il existe aussi des Radios privées FM qui<br />
assurent une couverture partielle de la région en information. Seuls l’ORTM, la Poste <strong>et</strong> les<br />
RAC couvrent totalement la région.<br />
La région de Sikasso dispose d’un réseau routier de 6 745 km dont 1 067 km bitumées <strong>et</strong> 5<br />
678 km de routes non bitumées. Le réseau routier est réparti en Routes Nationales (RN),<br />
Régionales (RR), locales (RL).<br />
Quant aux autres infrastructures telles que les écoles, les forages, les pharmacies, les centres<br />
de santé, les parcs de vaccination <strong>et</strong> autres feront l’obj<strong>et</strong> de collectes dans les activités futrues<br />
<strong>du</strong> nouveau dispositif DNSE.On r<strong>et</strong>iendra, dans le cadre <strong>du</strong> nouveau Dispositif National de<br />
Surveillance Environnementale (DNSE), que l’observatoire de Sikasso présente beaucoup<br />
d’opportunités à cause de sa situation particulière en zone sub-humide. Actuellement avec la<br />
crise que connait la filière coton, les paysans ont développé des stratégies d’adaptation qui<br />
consiste à diversifier les cultures qui sont promoteuses. Les données socioéconomiques dans<br />
c<strong>et</strong> observatoire nous éidifierons d’avantage sur ce processus.<br />
5.4 <strong>Observatoire</strong> <strong>du</strong> Delta Central <strong>du</strong> Niger<br />
L’observatoire <strong>du</strong> Delta Central <strong>du</strong> Niger se situe dans la région de Mopti <strong>et</strong> concerne la zone<br />
inondable.<br />
5.4.1. Situation géographique <strong>et</strong> administrative<br />
L’observatoire <strong>du</strong> Delta central <strong>du</strong> Niger est constitué des sites de Téninkou <strong>et</strong> de Youwarou,<br />
tous relevant de la région de Mopti. Mopti est la 5 ème région administrative <strong>du</strong> Mali <strong>et</strong> est<br />
située presque au centre <strong>du</strong> territoire national. La région de Mopti est limitée à l’Est <strong>et</strong> au<br />
Sud-Est par le Burkina-Faso, au Nord par la région de Tombouctou, à l’Ouest par la région de<br />
Ségou. La région de Mopti compte 08 cercles (Mopti, Bandiagara, Koro, Bankass, Douentza,<br />
Djenné, Téninkou <strong>et</strong> Youwarou).<br />
Dans la région de Mopti, l’observatoire <strong>du</strong> Dispositif National de surveillance<br />
Environnementale (DNSE) est constitué par les cercles de Téninkou <strong>et</strong> Youwarou, tous<br />
localisés dans la zone inondée. Dans chacun de ces cercles, il sera réalisé la surveillance<br />
environnementale dans une commune bien déterminée. De ce fait, dans le cercle de Téninkou,<br />
les activités seront dans la commune Togoro-Ko ; tandis que dans le cercle de Youwarou,<br />
elles se dérouleront dans la commune de Youwarou.
La commune de Togoro-ko est située à l’extrême Est <strong>du</strong> cercle (cf. figure 59). Elle est limitée<br />
au Nord par la commune de Toguere-C, à l’Ouest par les communes de Diondiori <strong>et</strong> Ouro-<br />
Ardo, au Sud-Ouest par la commune de Ouro-Guir.<br />
La commune de Youwarou est située presque au centre <strong>du</strong> cercle de Youwarou (cf. figure<br />
60). Elle est limitée au Nord par la région de Tombouctou, à l’Est par les communes de<br />
Dongo <strong>et</strong> Dirma, au Sud par les communes de Déboye <strong>et</strong> Bimbere-T, à l’Ouest par la<br />
commune de Farimaké.<br />
Il est important de signaler que la région de Mopti au Mali demeure l’une des plus<br />
importantes <strong>du</strong> point de vue élevage <strong>et</strong> pro<strong>du</strong>ction halieutique <strong>et</strong> cela à cause de la présence<br />
<strong>du</strong> Delta Intérieur <strong>du</strong> Niger. Aussi, la région de Mopti est l’un des plus grands centres de<br />
destination des touristes <strong>et</strong> cela à cause de la falaise de Bandiagara.
Figure 59 : Carte communale <strong>du</strong> cercle de Téninkou<br />
Figure 60 : Carte communale <strong>du</strong> cercle de Youwarou
5.4.2. Climat<br />
L’observatoire <strong>du</strong> Delta central <strong>du</strong> Niger se situe dans les bioclimats Soudanien Nord (site de<br />
Téninkou) <strong>et</strong> Sahélien Sud (site de Youwarou). Cependant, malgré c<strong>et</strong>te situation<br />
bioclimatique, sa localisation dans la zone inondée lui confère un statut particulier celui des<br />
zones humides. C<strong>et</strong>te situation fait <strong>du</strong> Delta Central <strong>du</strong> Niger le plus grand Site Ramsar de<br />
l’Afrique de l’Ouest.<br />
Les données météorologiques disponibles ne concernent que la station de Mopti situé dans le<br />
bioclimat Soudanien Nord<br />
Les caractéristiques des zones bioclimatiques couvrant l’observatoire sont décrites ci-dessous.<br />
5.4.2.1. Le bioclimat Sahélien Sud<br />
Le bioclimat Sahélien Sud (SH) est caractérisé par une pluviométrie moyenne annuelle<br />
comprise entre 550 <strong>et</strong> 350 mm. Le nombre de jours humides est de 60 jours au maximum.<br />
Quant à la longueur de la saison agricole, elle varie de 80 à 45 jours. Les variétés de cultures<br />
céréalières <strong>et</strong> légumineuses appropriées sont celles de variétés précoces (PIRT, 1986). Faut-il<br />
le <strong>rapp</strong>eler que c’est dans c<strong>et</strong>te zone bioclimatique que se situe le site de Youwarou, site<br />
numero1 de l’observatoire <strong>du</strong> Delta Central <strong>du</strong> Niger.<br />
5.4.2.2 Le bioclimat Soudanien Nord<br />
Le bioclimat Soudanien Nord (NS) est caractérisé par une pluviométrie moyenne annuelle<br />
comprise entre 750 <strong>et</strong> 550 mm. Le nombre de jours humides varie entre 90-60 jours. Quant à<br />
la longueur de la saison agricole, elle varie de 110- 80 jours. Les variétés de cultures<br />
céréalières <strong>et</strong> légumineuses appropriées sont celles de variétés semi-précoces (PIRT, 1986).<br />
C’est dans c<strong>et</strong>te zone bioclimatique que se situe le site de Téninkou, site numero2 de<br />
l’observatoire <strong>du</strong> Delta Central <strong>du</strong> Niger.<br />
A l’instar des autres observatoires, les données climatiques collectées, pour l’observatoire <strong>du</strong><br />
Delta Central <strong>du</strong> Niger, sont relatives à la pluviométrie <strong>et</strong> aux températures à la station<br />
météorologique de Mopti. Sur la base de ces données, il a été déterminé l’évolution de la<br />
pluviométrie <strong>et</strong> l’indice d’aridité de Martone.<br />
• Evolution de la pluviométrie dans l’observatoire<br />
La figure 61 illustre l’évolution de la pluviométrie dans la station de Mopti entre 1950 <strong>et</strong><br />
2006. Elle comporte trois phases. La première phase correspond à la période allant de 1950 à<br />
1960 où la pluviométrie annuelle est au dessus de la moyenne calculée sur les 30 premières
années. Elle est considérée comme une période favorable. La deuxième phase correspond à la<br />
période allant de 1960 à 1981où le cumul annuel oscille autour de la moyenne des 30<br />
premières années. C<strong>et</strong>te seconde période peut être considérée comme moyennent favorable.<br />
La troisième phase est comprise entre 1981 <strong>et</strong> 2006 où le cumul annuel est dans son ensemble<br />
en dessous de la moyenne calculée sur les 30 premières années. C<strong>et</strong>te dernière période peut<br />
être considérée comme déficitaire.<br />
• Evolution de l’indice d’aridité de Martone<br />
Sur la base des données pluviométrique <strong>et</strong> de température, il a été calculé l’indice d’aridité de<br />
Martonne. C<strong>et</strong> indice, lorsqu’il est supérieur à 20 le climat est considéré comme Sub-humide.<br />
Lorsqu’il est compris entre 10 <strong>et</strong> 20 le climat est <strong>du</strong> type semi-aride. Lorsqu’il est compris<br />
entre 5 <strong>et</strong> 10 le climat est aride ou steppique ; par contre en deçà de la valeur 5 le climat <strong>du</strong><br />
type désertique ou hyper aride.<br />
La figure 62 illustre l’évolution de l’indice de Martone entre 1950 <strong>et</strong> 2006 dans la station de<br />
Mopti. L’évolution de l’indice peut être subdivisée en deux grandes périodes. La première<br />
période s’étend de 1950 à 1971 où la valeur de l’indice est comprise entre 10 <strong>et</strong> 20. Ceci sous<br />
entend que le climat était <strong>du</strong> type semi-aride. Ceci confirme les caractéristiques climatiques<br />
de la station qui est effectivement <strong>du</strong> type semi-aride. La seconde période est comprise entre<br />
1971 <strong>et</strong> 2006 où la valeur de l’indice oscille autour de 10 avec souvent plusieurs années<br />
consécutives en deçà de c<strong>et</strong>te valeur. Ceci signifie que le climat tend vers le type aride ou<br />
steppique. Autrement dit, c<strong>et</strong>te tendance de l’indice de Martone est un indicateur de<br />
changement climatique dans la zone.
Indice d'aridite de Martone<br />
Hauteur de pluie en mm<br />
1200<br />
1000<br />
800<br />
600<br />
400<br />
200<br />
40,0<br />
35,0<br />
30,0<br />
25,0<br />
20,0<br />
15,0<br />
10,0<br />
5,0<br />
-<br />
0<br />
1950<br />
1954<br />
5.4.3. Caractéristiques agro écologiques de l’observatoire de Sikasso<br />
Selon le PIRT (1986) le Delta Central <strong>du</strong> Niger constitue une Région Naturelle qui a à son<br />
sein quatre ensembles bien distincts qui sont les zones agro écologiques. Il s’agit :<br />
- <strong>du</strong> Delta Vif noté D-1;<br />
2006<br />
2004<br />
2002<br />
2000<br />
1998<br />
1996<br />
1994<br />
1992<br />
1990<br />
1988<br />
1986<br />
1984<br />
1982<br />
1980<br />
1978<br />
1976<br />
1974<br />
1972<br />
1970<br />
1968<br />
1966<br />
1964<br />
1962<br />
1960<br />
1958<br />
1956<br />
1954<br />
1952<br />
1950<br />
1958<br />
1962<br />
1966<br />
1970<br />
Années<br />
1974<br />
1978<br />
Années<br />
1982<br />
standare10<br />
Indice Martone<br />
I standare 20<br />
Figure 62 : Evolution de l’indice d’aridité de Martone entre 1950 <strong>et</strong> 2007<br />
dans l’observatoire DNSE <strong>du</strong> Delta Central <strong>du</strong> Niger<br />
1986<br />
1990<br />
pluviom<strong>et</strong>rie<br />
moyenne 30 ans<br />
Figure 61 : Evolution de la pluviométrie entre 1950 <strong>et</strong> 2007 à la station de Mopti,<br />
dans l’observatoire DNSE <strong>du</strong> Delta Central <strong>du</strong> Niger<br />
1994<br />
1998<br />
2002<br />
2006
- <strong>du</strong> Moyen Bani-Niger noté D-2 ;<br />
- <strong>du</strong> Delta mort occidental noté D-3 ;<br />
- de la zone lacustre notée D-4.<br />
L’observatoire <strong>du</strong> Delta Central <strong>du</strong> Niger est couvert par les zones agroécologiques <strong>du</strong> Delta<br />
Vif <strong>et</strong> de la zone Lacustre.<br />
5.4.3.1. La zone agro écologique <strong>du</strong> delta vif (D-1)<br />
La zone est limitée au Nord par l’Erg de Bara, à l’Est par le glacis <strong>du</strong> Kounary, au Sud par<br />
l’erg noyé de Samaye <strong>et</strong> à l’Ouest par les hautes plaines de Dioura.<br />
Le Delta Vif se situe dans le Soudanien Nord. Cependant, les conditions morpho<br />
hydrologiques passées <strong>et</strong> actuelles <strong>du</strong> Delta Vif confèrent à c<strong>et</strong>te zone une position très<br />
spéciale qui fait que la classification bioclimatique devient discutable.<br />
• Ressources en sols<br />
Les terres non arables occupent 90% <strong>du</strong> delta Vif avec les terres humides dont l’aptitude à la<br />
pro<strong>du</strong>ction agricole est conditionnée à l’aménagement hydro agricole pour le contrôle de<br />
l’excès d’humidité.<br />
Les sols franchement inondée de façon saisonnière occupent à eux seuls 74% de la zone.<br />
• Ressources en végétation<br />
La flore deltaïque, dans sa composition, se distingue par le niveau <strong>et</strong> la <strong>du</strong>rée des inondations.<br />
Pour les sols effectivement inondés pendant une grande partie de l’année, on rencontre Voscia<br />
cuspidata, Echinichloa stagnina, Oryza longistaminata. Dans les parties les moins profondes,<br />
il y a Mimosa pigra.<br />
Les sols moins inondés portent V<strong>et</strong>ivera nigritana, Eragrostis barterii, Panicum anabaptistum<br />
<strong>et</strong> des ligneux comme Mitragyna inermis <strong>et</strong> Piliostigma r<strong>et</strong>iculatum. A ces terrains, il faut<br />
ajouter les régions à Oryza sativa.<br />
Le potentiel fourrager <strong>du</strong> Delta Vif est très élevé.<br />
• Les ressources en eaux<br />
Le Delta Vif appartient à la cuv<strong>et</strong>te lacustre dont elle constitue le centre. Elle est dans sa<br />
quasi-totalité inondée par les crues <strong>du</strong> Niger <strong>et</strong> <strong>du</strong> Bani <strong>et</strong> offre ainsi d’énormes possibilités<br />
hydro agricoles : périmètres irrigués de Ténenkou, Ké-Macina, Mopti, <strong>et</strong>c. Les eaux<br />
souterraines semblent être en connection hydraulique avec les eaux de surface. Partant elles<br />
sont mises en évidence à une faible profondeur, <strong>et</strong> outre c<strong>et</strong>te alimentation directe à partir des
surfaces en eau libre, elles reçoivent des précipitations annuellement <strong>et</strong> par km² allant de 0 à<br />
25 000 M3.<br />
5.4.3.2. La zone Lacustre ou D-4<br />
Elle est limitée à l’Ouest les Douanas, au Nord par le Berabich, à l’Est par le Ganderas <strong>et</strong> au<br />
Sud par le Delta Vif. La zone lacustre est située en zone Sahélienne-Sud.<br />
• Ressources en sols<br />
Les terres non arables occupent 95% de la zone. Elles sont constituées par les sols sableux<br />
<strong>du</strong>naires <strong>et</strong> les terres humides. Pour ces dernières (45%), leur utilisation agricole est<br />
conditionnée aux aménagements hydro agricoles.<br />
• Ressources en végétation<br />
Les cordons <strong>du</strong>naires sont à Hyphaene thebaïca avec Schoenefeldia gracilis, Aristida spp., <strong>et</strong><br />
Cenchrus biflorus au tapis herbacé.<br />
Les terres inondées sont à Echinochloa stagnina <strong>et</strong> Voscia cuspidata. Sur les levées alluviales,<br />
il y a Balanites aegyptiaca, Acacia seyal, Schoenefeldia gracilis <strong>et</strong> Cenchrus biflorus.<br />
La zone lacustre possède un potentiel fourrager élevé.<br />
• Ressources en eaux<br />
La zone lacustre est en grande partie inondée par les crues <strong>du</strong> Niger. Elle comporte beaucoup<br />
de lacs (ce qui leur a valu son nom Lacustre) <strong>et</strong> de mares temporaires. Des périmètres<br />
aménagés sont associés aux lacs de Kaboro, Dangha <strong>et</strong> à la mare de Soumpi. Les lacs Pô,<br />
Haribongo <strong>et</strong> Niangay sont asséchés depuis plus d’une décennie.<br />
Les eaux souterraines liées aux alluvions sont atteintes à une faible profondeur <strong>et</strong> reçoivent<br />
une alimentation faible à partir des précipitations directes (0 à 25 000 m3 par an <strong>et</strong> par Km²).<br />
Les conditions environnementales <strong>du</strong> Delta ne favorisent guère le développement de la<br />
végétation ligneuse <strong>et</strong> cela dans les zones inondées. De ce fait le milieu est seulement<br />
favorable à la végétation herbacée <strong>du</strong> type hygrophile.<br />
5.4.4. Les caractéristiques de la végétation<br />
Dans le cadre de la présente étude, il a été établi la carte des unités paysagères ou de<br />
végétation des deux sites de l’observatoire. C<strong>et</strong>te caractérisation de la végétation est effectuée<br />
à l’échelle des cercles (Téninkou <strong>et</strong> Youwarou).
5.4.4.1. Le site de Youwarou<br />
Dans le site 1 de l’observatoire <strong>du</strong> Delta, qui se résume au cercle de Youwarou, il a été<br />
cartographié 14 unités paysagères (figure 63). Ces unités peuvent être regroupées en 4<br />
groupes de formations végétales. Ce sont les formations hygrophiles, les formations<br />
steppiques, les savanes arbustives ou arborées <strong>et</strong> les zones de cultures ou savanes parcs.<br />
Les formations hygrophiles sont localisées au Sud-Est <strong>du</strong> cercle dans la zone inondée <strong>du</strong><br />
fleuve Niger <strong>et</strong> aux environs des lacs. Les espèces caractéristtiques sont V<strong>et</strong>iveria nigritiana,<br />
Oryza barthii, Oryza longistaminata, Panicum subalbi<strong>du</strong>m, Panicum anabatistum,<br />
Echinochloa stagnina (bourgou) <strong>et</strong> Vossia cuspidata.<br />
Les formations steppiques sont localisées dans le septentrion <strong>du</strong> cercle <strong>et</strong> constituent l’une des<br />
importantes en terme de superficie occupée. Les espèces caractéristiques sont Cenchrus<br />
biflorus, Chloris pricutii, Schoenefeldia gracilis dans le tapis herbacé tandis que dans la strate<br />
arbustive dominent Balanites aegyptiaca, Acacia senegal, Boscia senegalensis, <strong>et</strong> Ziziphus<br />
mauritiana.<br />
Les savanes arbustives ou arborées sont localisées à l’ouest <strong>du</strong> cercle, zone plus exondée.<br />
Elles constituent la seconde formation importante après les steppes. Les espèces dominantes<br />
sont : Mitragina inermis, Piliostigma r<strong>et</strong>iculatum, Dalbergia melanoxylon, Salvadora persica,<br />
Boscia senegalensis, Celtis integrifolia, Guiera senegalensis, Ziziphus mauritiana, Acacia<br />
seyal, Acacia nilotica <strong>et</strong> Leptadenia hastata.<br />
Les formations à savanes parcs ou zones de cultures sont localisées non loin des villages.<br />
Elles prédominent dans la partie Nord <strong>et</strong> sont diffuses dans les formations steppiques. Les<br />
espèces caractérsitiques sont Faidherbia albida, Tamarin<strong>du</strong>s indica, Ficus gnafalocarpa,<br />
Andira inermis <strong>et</strong> Celtis integrifolia.
5.4.4.2. Le site de Téninkou<br />
Le cercle de Téninkou constitue le second site de l’observatoire. A la différence <strong>du</strong> premier<br />
site, il est situé en grande partie dans la zone inondée (cf. figure 64). La cartographie de ce<br />
site <strong>du</strong> point de vue formations végétales a permis de distinguer 13 unités paysagères au total.<br />
Ces unités peuvent être regroupées en 3 types de formations qui sont : les formations<br />
hygrophiles, les savanes arbustives ou arborées <strong>et</strong> les zones de culture.<br />
Les formations hygrophiles occupent environ la moitié <strong>du</strong> cercle dans la partie Est <strong>et</strong> cela <strong>du</strong><br />
Nord au Sud. La partie Ouest est occupée par les savanes arbustives ou arborées dans les<br />
quelles sont diffuses les zones de cultures.<br />
Par <strong>rapp</strong>ort aux espèces caractéristiques, on rencontre les cortèges floristiques que le premier<br />
site.<br />
Figure 63 : Carte des unités paysagères de Youwarou, site1 de l’observatoire<br />
<strong>du</strong> DNSE <strong>du</strong> Delta Central <strong>du</strong> Niger
5.4.5. Les caractéristiques <strong>du</strong> sol<br />
Dans l’observatoire <strong>du</strong> Delta Central <strong>du</strong> Niger, il a été établi la carte de sol sur les deux sites.<br />
5.4.5.1. Le site de Youwarou<br />
Sur le site de Youwarou, l’analyse de la carte de sol perm<strong>et</strong> de distinguer 7 unités de sol qui<br />
peuvent être regroupées en 4 types (figure 65). Ces quatre types de sols sont : les <strong>du</strong>nes<br />
mortes, les terrains cuirassés, les terrains hydromorphes <strong>et</strong> les terrains inondées. Les terrains<br />
hydromorphes sont les plus représentés <strong>et</strong> occupent toute la partie Ouest <strong>du</strong> cercle. Les <strong>du</strong>nes<br />
mortes occupent le second rang <strong>et</strong> sont localisées à l’extrême nord. Quant aux terrains<br />
cuirassés, ils sont moins importants que les deux premiers types <strong>et</strong> sont localisés à l’extrême<br />
Est. Les terrains inondés occupent le troisième rang des types de sols dominants <strong>et</strong> sont<br />
localisés à l’extrême Sud.<br />
Figure 64 : Carte des unités paysagères de Teninkou, site2 de l’observatoire<br />
<strong>du</strong> DNSE <strong>du</strong> Delta Central <strong>du</strong> Niger
5.4.5.2. Le site de Téninkou<br />
La figure 66 illustre la carte le sol <strong>du</strong> cercle de Téninkou. L’analyse de la carte montre 13<br />
unités de sols. Toutes ces unités peuvent être classées en 5 groupes qui sont les <strong>du</strong>nes, les<br />
plaines limono sableuses ; les terrains cuirassés, les terrains hydromorphes <strong>et</strong> les terrains<br />
inondés. Les groupes les plus représentés sont les terrains inondés (TI) suivis des <strong>du</strong>nes <strong>et</strong> des<br />
plaines limono sableuses. Les terrains cuirassés sont moins représentés <strong>et</strong> sont localisés à<br />
l’extrême Nord-Ouest.<br />
Figure 65 : Carte des sols <strong>du</strong> Cercle de Youwarou, site1 de l’observatoire<br />
<strong>du</strong> DNSE <strong>du</strong> Delta Central <strong>du</strong> Niger<br />
Du point de vue localisation de ces groupes de sols, on observe que les terrains inondés<br />
occupent la partie Est <strong>du</strong> cercle <strong>et</strong> cela <strong>du</strong> Nord jusqu’au Sud. Les <strong>du</strong>nes <strong>et</strong> les plaines limono<br />
sableuses occupent la partie Ouest <strong>du</strong> cercle.
5.4.6. Les caractéristiques socioéconomiques<br />
Les données socio-économiques disponibles dans l’observatoire concernent la population<br />
humaine pour les dates de 1976, 1987 <strong>et</strong> 1998, les activités socioéconomiques <strong>et</strong> les<br />
infrastructures.<br />
Figure 66 : Carte des sols <strong>du</strong> Cercle de Teninkou, site2 de l’observatoire<br />
<strong>du</strong> DNSE <strong>du</strong> Delta Central <strong>du</strong> Niger<br />
5.4.6.1. Les caractéristiques de la population<br />
Le tableau 45 <strong>rapp</strong>orte l’évolution de la population humaine <strong>et</strong> de l’habitat dans les deux<br />
communes qui abritent les sites de l’observatoire <strong>du</strong> Delta Central <strong>du</strong> Niger de 1976 à 1998. A<br />
la lecture <strong>du</strong> tableau, il est observé une augmentation de tous les paramètres étudiés dans la<br />
commune de Togoro-Kotia. En revanche, dans la commune de Youwarou, tous ces<br />
paramètres sont en régression excepté le nombre de concession entre 1976 <strong>et</strong> 1987 pour<br />
croître en 1998. Il est important de signaler, le taux d’accroissement assez élevé dans la<br />
commune de Togoro-Kotia. C<strong>et</strong>te forte augmentation de la population pourrait s’expliquer par<br />
l’importance de l’activité de la pêche d’une part <strong>et</strong> la forte natalité d’autre part.<br />
La régression de la population à Youwarou entre 1976 <strong>et</strong> 1987 serait <strong>du</strong>e à la forte migration<br />
de la population après la grande sécheresse de 1984. La forte augmentation de la même<br />
population entre 1987 <strong>et</strong> 1998 serait <strong>du</strong>e au r<strong>et</strong>our de la population suite à l’amélioration des
conditions de vie. C<strong>et</strong>te population est constituée en majorité de bozo <strong>et</strong> de peuls éleveurs<br />
dont leur activité est liée à l’eau.<br />
En ce concerne le taux de masculinité <strong>et</strong> le <strong>rapp</strong>ort de masculinité, la tendance est presque la<br />
même que dans les autres observatoires.<br />
Tableau 45 : Evolution de la population humaine <strong>et</strong> de l’habitat dans l’observatoire <strong>du</strong> Delta<br />
Central <strong>du</strong> Niger entre 1976 <strong>et</strong> 1987<br />
Commune<br />
Togoro-kotia<br />
Youwarou<br />
Années 1976 1987 1998 1976 1987 1998<br />
Nombre de<br />
concession 641 990 1025 1671 1796 1959<br />
Nombre de<br />
ménage 1542 1936 2002 3174 2655 3315<br />
Effectif<br />
Homme 2687 4451 4652 5534 5452 8339<br />
Effectif Femme 2883 4594 5215 5942 5904 8890<br />
Population<br />
Totale 5570 9045 10067 11476 11356 17229<br />
Taux<br />
d'accroissement 5,67 1,03 - 0,10 4,70<br />
Taux de<br />
masculinité 48,24 49,21 48,20 48,22 48,01 48,4<br />
Rapport de<br />
masculinité 93,20 96,89 93,00 93,13 92,34 94<br />
5.4.6.2. Les activités socioéconomiques<br />
Les principales activités socioéconomiques sont l’agriculture, l’élevage <strong>et</strong> dans la pêche.<br />
• Le secteur de l’agriculture<br />
Les données disponibles dans le secteur de l’agriculture sont la superficie, la pro<strong>du</strong>ction <strong>et</strong> le<br />
rendement des principales cultures. Elles concernent les cercles de Youwarou <strong>et</strong> de Mopti.
Les cercles de Mopti <strong>et</strong> de Téninkou sont semblables <strong>du</strong> point de vue activités agricoles. Les<br />
données agricoles couvrent une période allant de 1990 à 2006 soit 16 campagnes agricoles.<br />
Dans le cercle de Youwarou, deux céréales sont principalement cultivées: le mil <strong>et</strong> le riz<br />
(tableau 46). Le mil est la culture la plus importante quelle que soit l’année <strong>et</strong> cela en terme de<br />
superficie <strong>et</strong> de pro<strong>du</strong>ction. C<strong>et</strong>te situation s’explique par le fait que le maximum de la<br />
superficie <strong>du</strong> cercle de Youwarou se trouve en zone exondée dans le bioclimat semi aride<br />
dominé par les types de sols sableux.<br />
Le tableau 47 <strong>rapp</strong>orte les données relatives à la culture céréalière dans le cercle de Mopti. A<br />
Mopti, le riz vient en tête des cultures céréalières <strong>et</strong> cela en terme de superficie, de pro<strong>du</strong>ction<br />
<strong>et</strong> même de rendement. Le riz est suivi <strong>du</strong> mil, <strong>du</strong> sorgho <strong>et</strong> <strong>du</strong> maïs <strong>et</strong> cela en terme de<br />
superficie <strong>et</strong> de pro<strong>du</strong>ction. Concernant le riz, la pro<strong>du</strong>ction reccord a été obtenue au cours de<br />
la campagne agricole 2001/2002 avec 80 734 tonnes contrairement à l’année 1997/1998 où la<br />
pro<strong>du</strong>ction est la plus faible avec 18 120 tonnes. En terme de rendement, l’année la plus<br />
favorable a été 1999/2000 avec 1 426 kg/ha <strong>et</strong> le plus faible rendement a été obtenu au cours<br />
de la campagne 1997/1998. C<strong>et</strong>te forte pro<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> riz dans le cercle de Mopti<br />
comparativement aux autres céréales s’explique par sa localisation en zone inondée.<br />
Tableau 46 : Evolution par spéculation des superficies, pro<strong>du</strong>ction <strong>et</strong> rendement de 1991 à<br />
2006 dans le cercle de Youwarou<br />
Mil Riz<br />
Superficie Pro<strong>du</strong>ction Rendement Superficie Pro<strong>du</strong>ction Rendement<br />
1990/1991 65825 22770 346 4586 5881 1282<br />
1991/1992 65391 29544 452 5899 8566 1452<br />
1992/1993 61748 24522 397 5205 7095 1363<br />
1993/1994 76529 24211 316 6794 6656 980<br />
1994/1995 79098 30093 380 9400 10735 1142<br />
1995/1996 74661 27625 370 9302 7093 763<br />
1996/1997 56351 28778 511 9346 11434 1223<br />
1997/1998 57081 25524 447 7908 4826 610<br />
1998/1999 57950 36869 636 9566 14054 1469<br />
1999/2000 50744 35125 692 5952 9226 1550<br />
2000/2001 71077 38637 544 9515 11329 1191<br />
2001/2002 91178 45358 497 15566 21503 1381<br />
2002/2003 83128 22609 272 9180 7131 777<br />
2003/2004 129982 55743 429 13206 19805 1500<br />
2004/2005 76452 26241 343 9952 9080 912
2005/2006 64481 22940 356 13565 11002 811<br />
Moyenne 72 604,75 31 036,83 436,80 9 058,93 10 338,50 1 150,41<br />
Ecartype 18 808,64 9 278,01 115,59 3 080,39 4 704,30 303,32<br />
Cv 25,91 29,89 26,46 34,00 45,50 26,37<br />
Max 129 982,00 55 743,32 692,21 15 565,94 21 502,71 1 549,96<br />
Mini 50 743,68 22 608,76 271,97 4 586,16 4 825,99 610,25<br />
Tableau 47 : Evolution par spéculation des superficies <strong>et</strong> pro<strong>du</strong>ctions de 1991 à 2006 dans le<br />
cercle de Mopti<br />
Superficies Pro<strong>du</strong>ctions<br />
Mil Sorgho Maïs Riz Mil Sorgho Maïs Riz<br />
1990/1991 23643 6280 2422 18717 10771 2921 555 22082<br />
1991/1992 23487 3915 1986 24074 13975 3629 625 32160<br />
1992/1993 22179 10990 1068 21242 11599 9272 1073 26638<br />
1993/1994 27487 7610 1370 27729 11452 5102 158 24992<br />
1994/1995 28410 2638 1389 38362 14234 2101 28 40304<br />
1995/1996 26817 2816 1321 37965 13067 2547 661 26632<br />
1996/1997 20240 2446 1367 38144 13612 2091 1041 42931<br />
1997/1998 20502 2509 648 32275 12073 1952 959 18120<br />
1998/1999 20815 2873 1283 39040 17439 3539 753 52765<br />
1999/2000 18226 6504 2172 24293 16615 7222 1599 34639<br />
2000/2001 25529 6340 1984 38833 18276 4630 1113 42538<br />
2001/2002 32749 6162 1768 63528 21455 6349 555 80734<br />
2002/2003 29858 4768 216 37466 10694 3100 113 26774<br />
2003/2004 46687 12151 658 53898 26367 7585 420 74360<br />
2004/2005 26241 2828 309 37206 10979 1228 166 23949<br />
2005/2006 24379 6950 10418 58772 12284 4495 4558 51451<br />
Moyenne 26 078,0 5 486,2 1 898,8 36 971,5 14 680,7 4 235,3 898,5 38 817,0<br />
Ecartype 6 718,5 2 993,8<br />
2 361,4 12 895,9 4 385,8 2 324,9 1 066,5 18 315,3<br />
Cv 25,8 54,6 124,4 34,9 29,9 54,9 118,7 47,2<br />
Max 46 686,6 12151,0 10 418,0 63 528,0 26 367,0 9 272,3 4 558,0 80 734,2
Mini 18 226,0 2 446,2 215,9 18 717,1 10 694,1 1 228,0 27,5 18 119,7<br />
• Le secteur de l’élevage<br />
L’élevage constitue un secteur très important dans la vie socioéconomique de la région de<br />
Mopti en général <strong>et</strong> dans le delta intérieur en particulier. L’importance de c<strong>et</strong>te activité<br />
s’explique par le potentiel fourrager disponible <strong>et</strong> l’existence de l’eau en permanence. Le<br />
Delta intérieur est une zone où converge le maximum de troupeaux de la région de Mopti <strong>et</strong><br />
ceux <strong>du</strong> Nord (Tombouctou, Kidal <strong>et</strong> Gao). La zone abrite le plus grand pâturage <strong>du</strong><br />
« Bourougou » au Mali. Les principaux types d’animaux élevés sont : les bovins, les ovins, les<br />
caprins, les asins, les équins <strong>et</strong> les camélins.<br />
Dans le cercle de Mopti, les bovins présentent l’effectif le plus important quelle que l’année<br />
de recensement (tableau 48). A la date <strong>du</strong> dernier recensement, ils représentent 57% <strong>du</strong><br />
cheptel, suivis des caprins avec 22% <strong>et</strong> des ovins 20%. Cependant, il est important de<br />
signaler que hors mis des bovins, l’effectif de tous les autres types animaux est en régression.<br />
Dans le cercle de Youwarou, le caprin est le type d’animal le plus important, suivi <strong>du</strong> bovin <strong>et</strong><br />
d’ovin. Contrairement au cercle de Mopti où les effectifs sont en régression excepté des<br />
bovins, tous les types d’animaux connaissent une augmentation de leur effectif (tableau 49).<br />
Tableau 48 : Evolution <strong>du</strong> cheptel dans le cercle de Mopti entre 1991 <strong>et</strong> 2007<br />
BOVINS OVINS CAPRINS CAMELINS ASINS EQUINS PORCINS<br />
1991 227610 148030 139316 322 21599 557 79<br />
1992 232600 145602 138281 311 20575 537 0<br />
1993 237698 143214 137253 299 19599 517 0<br />
1994 242909 140865 136233 289 18670 499 0<br />
1995 248234 138554 135221 279 17785 481 0<br />
1996 253676 136282 134216 269 16941 463 0<br />
1997 259237 134047 133219 259 16138 447 0<br />
1998 264919 131848 132229 250 15373 431 0<br />
1999 270727 129685 131246 241 14644 415 0<br />
2000 276661 127558 130271 232 13950 400 0<br />
2001 282726 125466 129303 224 13288 386 0<br />
2002 288924 123408 128342 216 12658 372 0<br />
2003 295258 121384 127388 208 12058 358 0
Taux<br />
2007<br />
2004 301730 119393 126441 201 11486 345 0<br />
2005 308344 117435 125502 194 10941 333 0<br />
2006 315104 115509 124569 187 10423 321 0<br />
2007 322011 113614 123643 180 9928 309 0<br />
56,52<br />
19,94 21,70 0,03<br />
1,74<br />
0,05 -<br />
Tableau 49 : Evolution <strong>du</strong> cheptel dans le cercle de Youwarou entre 1991 <strong>et</strong> 2007<br />
Taux<br />
2007<br />
BOVINS OVINS CAPRINS CAMELINS ASINS EQUINS PORCINS<br />
1991 89162 76606 90464 21 3976 229 6<br />
1992 95358 80485 96830 0 4733 215 0<br />
1993 101985 84560 103643 0 5635 202 0<br />
1994 109073 88842 110936 0 6708 189 0<br />
1995 116653 93341 118742 0 7986 178 0<br />
1996 124760 98067 127098 0 9507 167 0<br />
1997 133430 103033 136041 0 11318 157 0<br />
1998 142703 108250 145614 0 13474 147 0<br />
1999 152620 113732 155860 0 16041 138 0<br />
2000 163227 119491 166827 0 19097 129 0<br />
2001 174570 125541 178566 0 22734 121 0<br />
2002 186702 131898 191131 0 27065 114 0<br />
2003 199677 138577 204580 0 32220 107 0<br />
2004 213554 145594 218976 174 38357 100 0<br />
2005 228395 152966 234385 0 45664 94 0<br />
2006 244267 160712 250877 0 54362 88 0<br />
2007 261243 168849 268531 0 64717 83 0<br />
34,22<br />
• Le secteur de la pêche<br />
22,12 35,17 -<br />
8,48<br />
0,01 -<br />
La pêche est l’une des principales activités socioéconomiques dans l’observatoire. Elle est<br />
pratiquée presque par toutes les <strong>et</strong>hnies qui y vivent. Les informations fournies sur ce secteur<br />
ont comme principale source le TECSULT (2008). Le Delta Intérieur <strong>du</strong> Niger fourni plus de<br />
80% de la pro<strong>du</strong>ction nationale de poissons. C<strong>et</strong>te pro<strong>du</strong>ction poissons est estimée à 100 000<br />
tonnes/an. Cependant, elle est tributaire des conditions hydrologiques. En période de bonne<br />
hydrologie, les captures peuvent atteindre voire dépasser ce niveau de pro<strong>du</strong>ction. Toutefois,
en période défavorable, ces captures chutent <strong>et</strong> représentent parfois le tiers des valeurs<br />
obtenues en période favorable.<br />
De ce fait, lors de la campagne de 1969/1970, la pro<strong>du</strong>ction de poissons était de 87 000 tonnes<br />
dans le Delta Central <strong>du</strong> Niger <strong>et</strong> qui a chuté pour atteindre un plancher de 37 000 tonnes en<br />
1984/1985. Avec les conditions hydrologiques favorables de 1994/1995, elle est remontée<br />
pour atteindre les 100 000 tonnes. Actuellement la tendance est à la baisse compte tenu des<br />
perturbations climatiques qui ne favorisent pas une bonne hydrologie.<br />
Par ailleurs, aux lacs de barrages (Sélingué, Manantali), la pro<strong>du</strong>ction de poissons est estimée<br />
à 4 000 t/an en bonne campagne de pêche à Sélingué <strong>et</strong> à 1 300 t/an à Manantali. En 1991,<br />
dans le Delta Central, les prises annuelles par ménage de pêcheurs ont été estimées à 0,2 t/an<br />
pour les agro-pêcheurs, à 1,3 t/an pour les pêcheurs sédentaires <strong>et</strong> à 4,8 t/an pour les pêcheurs<br />
migrants. Sur les lacs de barrage, les prises y sont d'environ 5 <strong>et</strong> 10 t/an par ménage à<br />
Sélingué <strong>et</strong> à Manantali respectivement (SDPP, 1997).<br />
Dans l’observatoire, le poisson constitue la principale source de protéine d’origine animale<br />
loin devant la viande des ruminants. Chaque famille consommerait tous les jours <strong>du</strong> poisson<br />
ce qui n’est pas le cas pour la viande. De plus, les ménages de pêcheurs ne consomment que<br />
<strong>du</strong> poisson. Dans la période où le bétail rejoint les pâturages exondés (juin, juill<strong>et</strong> <strong>et</strong> août), le<br />
poisson devient la principale source de protéine d’origine animale disponible dans le Delta<br />
Central <strong>du</strong> Niger. Dans la zone, la consommation de poissons est estimée à environ 50<br />
kg/an/habitant.<br />
Pour l’essentiel, les marchés de gros de poissons sont localisés dans les chefs lieux de cercles.<br />
Les marchés de demi-grossistes se r<strong>et</strong>rouvent dans les zones de pro<strong>du</strong>ctions <strong>et</strong> les chefs lieux<br />
de cercle. Les marchés de détails se rencontrent dans les villages lors des foires<br />
hebdomadaires. Le poisson est essentiellement exporté à l’état transformé. Les exportations se<br />
font de la zone d’étude vers les pays voisins (Niger, Nigéria, Burkina Faso) <strong>et</strong> vers l’intérieur<br />
<strong>du</strong> Mali (Mopti, San, Ségou, Koutiala, Kayes, Bamako, Sikasso) en fonction de l’offre <strong>et</strong> de la<br />
demande. Les exportations de poissons vers le Niger, le Nigéria <strong>et</strong> le Burkina Faso, à partir de<br />
la zone d’étude, sont estimées entre 6 000 <strong>et</strong> 9 000 t/an (SDPP, 1997).<br />
Les contraintes liées à la commercialisation <strong>du</strong> poisson sont : le manque d’infrastructures <strong>et</strong><br />
d’équipements, l’enclavement des zones de pro<strong>du</strong>ction, le manque de chaîne de froid, les<br />
tracasseries routières <strong>et</strong> les taxes illicites ainsi que la non-certification des pro<strong>du</strong>its de pêches.
La structuration des prix de la pro<strong>du</strong>ction nationale est très variable d’une année à une autre,<br />
d’une région à une autre, <strong>et</strong> en fonction <strong>du</strong> type de pro<strong>du</strong>it. Dans les régions <strong>du</strong> nord, les prix<br />
moyens varient entre 1 000 <strong>et</strong> 2 000 Fcfa/kg de poisson frais, 600 <strong>et</strong> 1 000 Fcfa/kg de poisson<br />
transformé <strong>et</strong> entre 4 000 <strong>et</strong> 5 000 Fcfa/kg de poisson fermenté séché (DRP/Tombouctou,<br />
2005 ; DRP-Gao, 2006). La farine de poisson est ven<strong>du</strong>e à Mopti à 250 Fcfa/kg <strong>et</strong> le poisson<br />
brûlé à 400 Fcfa/kg.<br />
Selon les pêcheurs, les revenus générés par les activités de pêche sont en n<strong>et</strong>te diminution. Par<br />
exemple, de 2000 à 2003, un pêcheur pouvait pêcher 1 à 2 tonnes de poissons en trois mois de<br />
campagne <strong>et</strong> 25% de la pro<strong>du</strong>ction suffisaient à satisfaire tous les besoins <strong>du</strong> pêcheur. Les<br />
autres 75% étaient ven<strong>du</strong>s <strong>et</strong> servaient d’épargne. Depuis 2003, il est difficile de pêcher plus<br />
de 500 kg pendant la même période. Actuellement, pour une unité sociale de pêche (2<br />
personnes), les activités de pêche <strong>rapp</strong>ortent 200 000 à 300 000 Fcfa par campagne de pêche.<br />
Dans la même période, une pêche collective (20 à 30 personnes) <strong>rapp</strong>orte 2 à 3 millions Fcfa<br />
de gain brut. Après avoir payé les frais de campagne, il reste environ 150 000 à 250 000 Fcfa<br />
par ménage. Ces sommes tiennent compte de tous les pro<strong>du</strong>its de pêche ven<strong>du</strong>s (poisson frais,<br />
poisson transformé). Avec la ré<strong>du</strong>ction de leurs revenus, plusieurs pêcheurs ont dû diversifier<br />
leurs activités (agriculture, élevage, artisanat, <strong>et</strong>c.).<br />
Au terme de l’état de référence dans l’observatoire <strong>du</strong> Delta Central <strong>du</strong> Niger, on r<strong>et</strong>iendra<br />
qu’il dispose d’énormes potentialités en terme de ressources naturelles qui méritent un suivi<br />
rigoureux. Parmi ces potentialités, il faut noter entre autres, l’avifaune riche <strong>et</strong> diversifiée,<br />
notamment les oiseaux migrateurs, les poissons, le cheptel <strong>et</strong> la flore. Vu l’intensité<br />
d’exploitation de ces ressources, il est intéressant de disposer des statistiques fiables sur leur<br />
prélèvement, leur capacité à se régénérer.