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La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

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elle, dans sa capitale, à Durocorturum (Reims), pour y décider de <strong>la</strong> conduite à<br />

suivre. Il n’entrait pas dans les habitudes des Romains de tolérer des assemblées<br />

de ce genre, <strong>et</strong> le seul fait que celle-ci ait pu avoir lieu témoigne assez de<br />

l’impuissance où ils étaient réduits momentanément. Mais <strong>la</strong> liberté même de<br />

c<strong>et</strong>te délibération nous en garantit <strong>la</strong> sincérité. Le Trévire Julius Valentinus se<br />

prononça pour <strong>la</strong> résistance. Le Rémois<br />

Julius Aupex lui répondit. Il montra les peuples incapables de s’entendre <strong>et</strong> se<br />

disputant d’avance le prix de <strong>la</strong> victoire. On app<strong>la</strong>udit aux paroles généreuses de<br />

Valentinus, mais on se rangea à l’avis d’Aupex. Une proc<strong>la</strong>mation fut adressée<br />

aux Trévires pour leur enjoindre, au nom de <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong> entière, de déposer les<br />

armes.<br />

[RENTRÉE EN GAULE D’UNE ARMÉE ROMAINE. LA POLITIQUE DE ROME] Bientôt arriva,<br />

à <strong>la</strong> tête d’une puissante armée, le nouveau gouverneur de <strong>la</strong> Germanie<br />

inférieure, Q. P<strong>et</strong>ilius Cerealis. Dans les discours qu’il tint aux Gaulois, il exposa,<br />

en termes élevés, les avantages de <strong>la</strong> domination <strong>romaine</strong>. Nous sommes entrés,<br />

leur dit-il, dans votre pays à <strong>la</strong> requête de vos ancêtres, <strong>la</strong>ssés de leurs discordes<br />

<strong>et</strong> devenus, grâce à elles, <strong>la</strong> proie des Germains. Depuis ce temps nous montons<br />

<strong>la</strong> garde sur le Rhin, non pour protéger l’Italie, mais pour empêcher un nouvel<br />

Arioviste de venir régner sur vous. Le danger n’est point passé. Vos voisins sont<br />

restés les mêmes. Ils sont pauvres <strong>et</strong> vous êtes riches. Si nous exigeons de vous<br />

le service militaire, si nous vous imposons des tributs, c’est pour vous assurer <strong>la</strong><br />

paix. Espérez-vous donc n’avoir plus de troupes à livrer <strong>et</strong> à entr<strong>et</strong>enir quand<br />

vous devrez seuls pourvoir à votre défense ? Ou bien vous figurez-vous que<br />

Civilis <strong>et</strong> ses Bataves vous seront des amis plus stars que leurs pères ne l’ont été<br />

aux vôtres ? Nous avons eu de mauvais empereurs <strong>et</strong> nous en avons souffert<br />

plus que vous, car nous étions près <strong>et</strong> vous êtes loin. Nous en avons eu de bons<br />

<strong>et</strong> vous avez profité d’eux, comme nous, malgré <strong>la</strong> distance. Qui vous dit que<br />

vous trouverez dans C<strong>la</strong>ssicus <strong>et</strong> dans Tutor des maîtres plus doux ? Sachez<br />

subir les maux inévitables, comme on subit les fléaux de <strong>la</strong> nature. Sachez<br />

supporter vos charges en raison des compensations qui y sont attachées. Notre<br />

cité n’est pas une cité fermée. Nous m<strong>et</strong>tons en commun les biens qu’elle nous<br />

procure. Que de fois ne vous a-t-on pas vus commander nos légions, gouverner<br />

nos provinces, celles-ci <strong>et</strong> les autres ! Aimez donc, respectez c<strong>et</strong>te ville qui se<br />

donne également aux vainqueurs <strong>et</strong> aux vaincus. Qu’arriverait-il, grands dieux !<br />

si elle venait à succomber ! <strong>La</strong> guerre aussitôt serait déchaînée entre les nations.<br />

Huit cents ans de fortune <strong>et</strong> de conduite ont élevé c<strong>et</strong> édifice : qui l’ébranlerait<br />

serait écrasé de sa chute. <strong>La</strong> sagesse des actes répondit à celle des paroles. Il<br />

renvoya chez eux les Gaulois qui s’étaient armés pour le maintien de l’empire <strong>et</strong><br />

les invita à vaquer à leurs travaux, l’armée <strong>romaine</strong> étant là qui devait suffire à<br />

sa tâche.<br />

[SOUMISSION DES TRÉVIRES. FIN DE LA GUERRE CONTRE CIVILIS] Il n’avait eu qu’à<br />

se montrer pour faire rentrer dans le devoir les légions coupables. Les Trévires<br />

pourtant, malgré l’injonction du congrès de Reims, persistaient dans <strong>la</strong> lutte. Il<br />

occupa leur capitale après avoir dispersé les bandes des insurgés <strong>et</strong> refusa le<br />

pil<strong>la</strong>ge à ses soldats. Pendant ce temps C<strong>la</strong>ssicus <strong>et</strong> Tutor se traînaient à <strong>la</strong><br />

remorque de Civilis. <strong>La</strong> guerre continuait, avec des alternances de succès <strong>et</strong> de<br />

revers. Mais ce n’était plus qu’une guerre entre Romains <strong>et</strong> Germains. Au milieu<br />

des Barbares les Gaulois échappés au désastre étaient comme égarés. Civilis finit<br />

par se <strong>la</strong>sser. Il tenta <strong>la</strong> loyauté de Cerealis en l’invitant à relever pour son<br />

compte c<strong>et</strong> empire des <strong>Gaule</strong>s qui avait été le rêve illusoire de C<strong>la</strong>ssicus, de<br />

Tutor <strong>et</strong> de Sabinus. Quant à lui, il offrait de se contenter de <strong>la</strong> Germanie. Ses

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