28.06.2013 Views

La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

aux proportions d’un caisson. Tantôt, au contraire, le thème architectural s’est<br />

développé. Il a donné naissance à l’allée couverte, qui n’est autre chose que le<br />

dolmen se répétant lui-même, en ligne droite, en cercle, en branches <strong>la</strong>térales.<br />

On notera <strong>la</strong> physionomie particulière de l’allée couverte dans le bassin de Paris.<br />

Au lieu d’être construite à ciel ouvert pour se dissimuler ensuite sous un tertre<br />

artificiel, elle est creusée en tranchée sur <strong>la</strong> pente des coteaux <strong>et</strong> s’enfonce dans<br />

le sol. Elle offre ainsi quelque ressemb<strong>la</strong>nce avec les grottes de <strong>la</strong> Champagne.<br />

Mais l’appareil dolménique se r<strong>et</strong>rouve dans les blocs qui soutiennent les parois<br />

<strong>et</strong> ceux qui sont posés en travers, au-dessus.<br />

[DOLMENS DU MORBIHAN] Les dolmens du Morbihan mériteraient une description.<br />

Le Mané-Lud, sur <strong>la</strong> <strong>la</strong>nde de Lokmariaker, non loin du menhir de ce nom, peut<br />

servir de type. Sur un p<strong>la</strong>teau rocheux s’élève un tertre haut de 5 mètres, <strong>la</strong>rge<br />

de 30, long de 80. Au centre se cache <strong>la</strong> chambre sépulcrale. Les morts qu’elle a<br />

reçus sont peu nombreux. A l’extrémité occidentale du tertre sont p<strong>la</strong>cées deux<br />

rangées de menhirs, dont quelques-uns supportaient le squel<strong>et</strong>te d’une tête de<br />

cheval. Entre c<strong>et</strong>te avenue <strong>et</strong> le caveau, des tas de charbons <strong>et</strong> d’os d’animaux<br />

rappe<strong>la</strong>ient un sacrifice ou un repas funèbre. Le tout était enfoui sous un tumulus<br />

qui, par conséquent, ne recouvrait pas seulement une sépulture, mais le théâtre<br />

entier de funérailles illustres.<br />

[LES CONSTRUCTEURS DES DOLMENS] Pour élever ces tombes fastueuses il a fallu<br />

un grand nombre de bras au service de quelques chefs. Les dolmens nous<br />

donnent donc l’idée d’une société fortement aristocratique ? Quelle société ? On<br />

a pensé d’abord aux Celtes. Mais l’aire occupée par ces constructions est loin de<br />

coïncider avec celle qu’on doit assigner à <strong>la</strong> famille celtique. <strong>La</strong> même objection<br />

vaut contre l’attribution aux Ligures <strong>et</strong> aux Ibères, <strong>et</strong> derrière ces peuples on ne<br />

voit plus que <strong>la</strong> masse innommée des générations antérieures à l’histoire.<br />

[LA CARTE DES DOLMENS] Les dolmens sont rares dans l’est <strong>et</strong> le nord de <strong>la</strong><br />

France. Très nombreux dans le centre <strong>et</strong> dans l’ouest, ils y forment deux groupes<br />

principaux, l’un dans les départements du Morbihan, du Finistère, des Côtes-du-<br />

Nord, l’autre dans ceux de l’Hérault, du Gard, de <strong>la</strong> Lozère, de l’Ardèche, du Lot,<br />

de l’Aveyron, ce deuxième groupe moins intéressant que le premier, c’est-à-dire<br />

moins riche en monuments importants. Mais les dolmens ne se limitent pas à<br />

<strong>notre</strong> pays. Leur dispersion à travers le monde est peut-être ce qu’ils offrent de<br />

plus curieux. Ils ne se trouvent point partout, comme on l’a dit quelquefois. Leur<br />

domaine parait au contraire assez bien déterminé, quoique très vaste <strong>et</strong><br />

bizarrement coupé par d’immenses intervalles. Dans <strong>la</strong> Méditerranée il se borne<br />

à <strong>la</strong> Corse. Il se prolonge, au delà des Pyrénées, sur <strong>la</strong> Péninsule Hispanique, le<br />

Maroc, l’Algérie, <strong>la</strong> Tunisie. Ni <strong>la</strong> Tripolitaine ni l’Égypte n’en font partie, mais il<br />

comprend, en Asie, le Caucase, le nord de <strong>la</strong> Perse, <strong>la</strong> Palestine <strong>et</strong> l’Inde. Les<br />

dolmens abondent dans les Iles Britanniques, <strong>la</strong> Hol<strong>la</strong>nde, le Danemark, <strong>la</strong> Suède<br />

méridionale <strong>et</strong> l’Allemagne du Nord. Ils manquent dans <strong>la</strong> vallée du Danube,<br />

dans l’Italie, dans <strong>la</strong> Grèce, dans l’Asie Mineure.<br />

Il n’en est pas de ces monuments comme des types plus simples de l’architecture<br />

mégalithique, les menhirs, les cromlechs, qui ne sont pas moins universellement<br />

répandus mais dont l’idée a pu venir spontanément aux divers peuples. Le<br />

caractère plus complexe des dolmens suppose une origine commune dont le<br />

mystère n’est pas près d’être éc<strong>la</strong>irci. Tout ce qu’on peut dire, pour le moment -<br />

<strong>et</strong> le fait a son importance - c’est que l’Europe est <strong>la</strong> seule partie du monde où se<br />

rencontre le dolmen à matériel néolithique exclusif. Les monuments simi<strong>la</strong>ires de<br />

l’Afrique <strong>et</strong> de l’Asie appartiennent à une civilisation plus avancée.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!