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La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

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s’abattre sur le Midi, comme aux jours de Marius <strong>et</strong> de Camille. Cæcina s’était<br />

fait nommer consul. Mais avec ses bracel<strong>et</strong>s <strong>et</strong> son collier d’or, revêtu de <strong>la</strong> saie<br />

<strong>et</strong> des braies aux couleurs bigarrées, il avait plutôt l’air d’un chef gaulois. Contre<br />

ces Barbares s’avançaient les prétoriens d’Othon <strong>et</strong> tout ce qu’il avait pu enrôler<br />

dans les villes <strong>la</strong>tines. Puis arrivèrent les Orientaux de Vespasien, les Égyptiens,<br />

les Syriens, les Ga<strong>la</strong>tes, les Cappadociens. Il semb<strong>la</strong>it que le monde se fût donné<br />

rendez-vous pour s’entr’égorger dans les p<strong>la</strong>ines du Pô.<br />

[LA MÊLÉE DES ARMÉES EN ITALIE] Les armées avaient un esprit de corps trop<br />

prononcé pour s’identifier avec les nations dont elles étaient issues. Mais les<br />

nations s’agitaient derrière les armées. Quatre empereurs se succédant en dixhuit<br />

mois, <strong>la</strong> guerre civile en Italie <strong>et</strong> à Rome, le Capitole en f<strong>la</strong>mmes, toutes ces<br />

catastrophes semb<strong>la</strong>ient annoncer <strong>la</strong> fin de l’Empire. Des mouvements<br />

séparatistes éc<strong>la</strong>tèrent, plus ou moins n<strong>et</strong>tement accusés, en Afrique, dans le<br />

Pont, dans l’Illyrie. Les Br<strong>et</strong>ons reprenaient <strong>la</strong> lutte. Les Juifs s’obstinaient dans<br />

leur résistance héroïque. Comment tout ce qui subsistait en <strong>Gaule</strong> de ferments<br />

de révolte ne se serait-il pas soulevé ?<br />

[LE SOULÈVEMENT DE MARICCUS] Vitellius passait à Lyon quand un Boïen, un<br />

paysan, nommé Mariccus, se mit à parcourir les cantons éduens, proc<strong>la</strong>mant qu’il<br />

était dieu <strong>et</strong> qu’il venait affranchir <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong>. Il ramassa dans les campagnes près<br />

de huit mille partisans, mais il fut battu, pris <strong>et</strong> livré par les habitants d’Autun,<br />

aidés seulement de quelques cohortes. Ainsi se trouva justifiée, pour <strong>la</strong> seconde<br />

fois, <strong>et</strong> plus complètement encore que lors de <strong>la</strong> rébellion de Sacrovir, <strong>la</strong> pensée<br />

prévoyante qui avait substitué à l’oppidum de Bibracte <strong>la</strong> ville toute <strong>romaine</strong>,<br />

installée sur les bords de l’Arroux.<br />

[LES COHORTES BATAVES] L’impulsion décisive vint d’ailleurs. L’harmonie était très<br />

imparfaite, dans les troupes de Vitellius, entre les légionnaires <strong>et</strong> les auxiliaires.<br />

Les premiers demeuraient fidèles à l’Empire, se bornant à lui imposer un<br />

empereur. Les autres étaient plus gaulois ou germains que romains. Non<br />

seulement ils se pliaient moins volontiers à <strong>la</strong> discipline, mais ils affectaient de se<br />

comporter, envers Rome, moins comme des suj<strong>et</strong>s que comme des alliés. De<br />

tous ces corps le plus nombreux, le plus vail<strong>la</strong>nt <strong>et</strong> le plus difficile à manier était<br />

celui des Bataves. Les Bataves, bien que rattachés à <strong>la</strong> province de Belgique,<br />

étaient de purs Germains. Ils avaient une situation privilégiée, ne payant que<br />

l’impôt du sang, le payant d’ailleurs très <strong>la</strong>rgement, ce qui n’était pas pour<br />

aliéner un peuple belliqueux, mais soumis de ce fait, de <strong>la</strong> part des recruteurs, à<br />

mille vexations. De là une irritation qui, s’ajoutant à leur turbulence ordinaire,<br />

amenait des rixes fréquentes. Vitellius leur fournit un nouveau grief en les<br />

renvoyant dans leur pays, au moment où l’Italie s’ouvrait devant eux avec ses<br />

richesses. Il supprimait par c<strong>et</strong>te mesure une cause de désordre tout prés de lui,<br />

mais il activait les événements qui se préparaient au loin, en Germanie <strong>et</strong>, par<br />

contrecoup, en <strong>Gaule</strong>.<br />

[CIVILIS] Les soldats bataves arrivaient à point pour servir les desseins d’un de<br />

leurs compatriotes. Julius Civilis était un de ces chefs de nationalité germanique,<br />

mal convertis à <strong>la</strong> civilisation <strong>et</strong> demeurés au fond des Barbares, avec le titre de<br />

citoyen <strong>et</strong> d’officier romain. Il commença par exploiter les discordes dont il était<br />

témoin <strong>et</strong> affecta de prendre le parti de Vespasien contre les garnisons rhénanes,<br />

toutes dévouées à Vitellius. Il put ainsi, sans rompre avec Rome, affaiblir par une<br />

suite de combats ce qu’elle conservait de forces sur c<strong>et</strong>te frontière. Tâche<br />

d’autant plus aisée que les effectifs étaient fort réduits depuis que le gros des<br />

troupes avait quitté son poste pour aller franchir les Alpes. Quand Vespasien l’eut

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