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La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

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Verginius <strong>et</strong> <strong>la</strong>issant à tous l’idée d’un homme également grand par le caractère<br />

<strong>et</strong> les talents (68).<br />

[GALBA EN GAULE. PROCLAMATION DE VITELLIUS] Il avait désespéré trop vite. Un<br />

mois après on apprit <strong>la</strong> fin de Néron. Galba se mit en route pour l’Italie. Il<br />

traversa <strong>la</strong> Narbonnaise, prodiguant les récompenses à ses partisans <strong>et</strong><br />

n’épargnant aucune rigueur à ses adversaires, étendant les privilèges <strong>et</strong><br />

réduisant les charges des villes qui s’étaient prononcées en sa faveur, frappant<br />

les autres de peines variées, supprimant leurs libertés, confisquant leurs<br />

revenus, aggravant leurs impôts, muti<strong>la</strong>nt leur territoire, ne recu<strong>la</strong>nt même pas<br />

devant les supplices. C<strong>et</strong>te politique odieuse <strong>et</strong> non moins ma<strong>la</strong>droite rendit plus<br />

aigu le dissentiment entre les deux portions de <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong>. Elles n’avaient jamais<br />

été complètement soudées. Les Belges avaient fait bande à part, le plus souvent,<br />

dans <strong>la</strong> guerre de l’indépendance. Leur civilisation était en r<strong>et</strong>ard sur celle des<br />

Celtes proprement dits. Des rivalités, des haines, qu’on avait cru apaisées, se<br />

ranimèrent. Ce fut de part <strong>et</strong> d’autre un échange d’injures <strong>et</strong> de défis. Une<br />

dernière mesure acheva d’exaspérer l’armée. Galba crut faire merveille, pour sa<br />

sûr<strong>et</strong>é, en rappe<strong>la</strong>nt Verginius. Il ne savait pas que <strong>la</strong> loyauté de c<strong>et</strong> excellent<br />

citoyen était sa meilleure garantie contre le mauvais vouloir des soldats.<br />

Verginius s’était à peine éloigné qu’ils saluèrent empereur le légat de <strong>la</strong><br />

Germanie inférieure, A. Vitellius, <strong>et</strong> tout de suite ils résolurent de se porter sur <strong>la</strong><br />

capitale avec le prétendant de leur choix (3 janvier 69).<br />

[MARCHE DE L’ARMÉE DE GERMANIE À TRAVERS LA GAULE] <strong>La</strong> terreur se répandit<br />

chez les partisans de Galba <strong>et</strong> chez tous ceux qui avaient adhéré au mouvement<br />

de Vindex. Leurs compatriotes étaient nombreux dans les légions du Rhin,<br />

recrutées dès lors pour une <strong>la</strong>rge part parmi les Gaulois du Centre <strong>et</strong> du Midi.<br />

Mais à côté des légions il y avait les auxiliaires belges <strong>et</strong> germains. C’étaient les<br />

plus riches contrées de <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong> qui s’offraient à leurs coups. Les instincts<br />

héréditaires se réveillèrent devant c<strong>et</strong>te proie. Les légionnaires eux-mêmes se<br />

<strong>la</strong>issèrent gagner à ces fureurs, à ces convoitises. Depuis longtemps le soldat<br />

romain ne connaissait d’autre patrie que le drapeau.<br />

<strong>La</strong> résistance était fort heureusement impossible. Un événement survint sur ces<br />

entrefaites qui <strong>la</strong> rendit sans obj<strong>et</strong>. Galba, tué à Rome, fut remp<strong>la</strong>cé par Othon<br />

(15 janvier 69). Compromis pour Galba, les Gaulois ne se soucièrent pas de l’être<br />

pour son meurtrier. Il est vrai qu’Othon c’était l’Italie, Rome, le Sénat. A ce titre,<br />

<strong>et</strong> bien qu’il apparût comme une nouvelle incarnation de Néron, il rencontrait de<br />

secrètes sympathies chez les plus romains des Gaulois. Ce fut le cas notamment<br />

dans <strong>la</strong> Narbonnaise, c<strong>et</strong>te autre Italie. Niais Othon était loin, <strong>et</strong> Vitellius<br />

approchait menaçant. On s’inclina. <strong>La</strong> <strong>Gaule</strong> fut sauvée ainsi d’une dévastation<br />

totale. Elle n’en fut pas moins horriblement foulée. Les Vitelliens s’étaient<br />

partagés en deux corps. Le plus important, sous le commandement de Fabius<br />

Valens, devait descendre <strong>la</strong> vallée de <strong>la</strong> Saône <strong>et</strong> du Rhône. Un massacre atroce<br />

signa<strong>la</strong> ses premiers pas chez les Médiomatriques, à Divodurum (M<strong>et</strong>z). <strong>La</strong><br />

capitale des Allobroges, l’opulente colonie de Vienne, ne dut sa grâce qu’à<br />

l’immensité de sa rançon. <strong>La</strong> ville de Luc, chez les Voconces, n’écarta l’incendie<br />

qu’au même prix. Pendant ce temps, Alliénus Cæcina, à <strong>la</strong> tête de <strong>la</strong> deuxième<br />

colonne, traversait le territoire des Helvètes. Seuls, ils firent mine de disputer le<br />

passage. Il en profita pour m<strong>et</strong>tre tout à feu <strong>et</strong> à sang.<br />

[L’EMPIRE EN DISSOLUTION] L’épouvante gagna l’Italie. Jamais armée <strong>romaine</strong> ne<br />

s’était présentée avec c<strong>et</strong>te physionomie étrange. Le recrutement régional<br />

commençait à porter ses fruits. C’étaient des Celtes, des Teutons qui venaient

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