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La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

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pourtant qui pût ressembler à un appel contre <strong>la</strong> domination <strong>romaine</strong>. Il se<br />

contenta de r<strong>et</strong>racer les crimes de Néron <strong>et</strong> ses ignominies. Les aspirations à<br />

l’indépendance furent pour quelque chose sans doute dans l’adhésion qu’il<br />

rencontra. Il est difficile de le nier quand on pense à ce qui s’est passé un an plus<br />

tard. Mais s’il connut ces sentiments <strong>et</strong> si peut-être il en profita, il ne les<br />

partageait point <strong>et</strong> se garda de les encourager. Il vou<strong>la</strong>it, non <strong>la</strong> chute de Rome,<br />

mais celle du tyran <strong>et</strong>, avec lui, de <strong>la</strong> tyrannie. Il n’al<strong>la</strong>it pas jusqu’à souhaiter <strong>la</strong><br />

suppression de <strong>la</strong> monarchie. Il entendait seulement qu’elle frit contenue dans<br />

certaines limites, c’est-à-dire subordonnée au Sénat. Il écrivit dans ce sens à ses<br />

collègues des provinces voisines. Le mieux désigné pour présider à <strong>la</strong> révolution<br />

était Sulpicius Galba, légat de l’Espagne citérieure. Ses opinions étaient les<br />

mêmes que celles de Vindex. Il ne refusait pas l’empire, mais il lui répugnait d’en<br />

être redevable à une insurrection militaire <strong>et</strong>, pour commencer, il s’intitu<strong>la</strong><br />

modestement lieutenant du Sénat <strong>et</strong> du peuple romain.<br />

[LA GALLE PARTAGÉE EN DEUX CAMPS] <strong>La</strong> <strong>Gaule</strong> se partagea en deux camps. Les<br />

cités du Sud, de l’Ouest, du Centre se rallièrent à Vindex. Le gouverneur de <strong>la</strong><br />

Lyonnaise n’avait pas de troupes sous ses ordres. Elles levèrent à leurs frais <strong>et</strong><br />

mirent à sa disposition une armée de cent mille hommes. Vienne déc<strong>la</strong>ra <strong>la</strong><br />

guerre à Lyon. Les Lyonnais en eff<strong>et</strong> tenaient pour Néron. Ils lui savaient gré<br />

d’avoir rebâti leur ville ruinée par un incendie. Surtout ils n’oubliaient pas ce<br />

qu’ils devaient à Rome, à <strong>la</strong> monarchie, à <strong>la</strong> maison des Jules <strong>et</strong> des C<strong>la</strong>udes.<br />

Postée, comme une sentinelle d’avant-garde, aux confins de l’ancienne Province<br />

<strong>et</strong> des contrées nouvellement acquises à l’Empire, élevée par <strong>la</strong> faveur d’Auguste<br />

au rang de capitale des <strong>Gaule</strong>s, <strong>la</strong> colonie de P<strong>la</strong>ncus restait fidèle à son rôle <strong>et</strong> à<br />

son origine. Elle se méfiait d’un mouvement oh les ennemis du prince régnant<br />

dissimu<strong>la</strong>ient mal leurs tendances vaguement républicaines ou séparatistes.<br />

L’hostilité n’était pas moins vive chez les peuples du Nord-Est, les Lingons, les<br />

Rames, les Trévires. Non qu’ils fussent particulièrement dévoués à l’Empereur.<br />

Mais ils suivaient le sentiment de l’armée cantonnée sur leur territoire ou dans<br />

leur voisinage <strong>et</strong> à <strong>la</strong>quelle ils fournissaient une bonne part de ses recrues. Par là<br />

s’était établie une solidarité étroite entre les popu<strong>la</strong>tions militaire <strong>et</strong> civile.<br />

L’armée non plus n’était nullement inféodée à Néron. Mais elle repoussait un<br />

empereur imposé par les légions d’Espagne, moins nombreuses, moins vail<strong>la</strong>ntes<br />

<strong>et</strong> moins illustres que celles du Rhin. Encore moins était-elle disposée à abdiquer<br />

devant les milices gauloises conduites par Vindex.<br />

[BATAILLE DE BESANÇON. MORT DE VINDEX] L’officier le plus en vue était L.<br />

Verginius Rufus, commandant dans <strong>la</strong> Germanie supérieure. Il ne dépendait que<br />

de lui de s’emparer de l’empire, mais il aima mieux rester dans <strong>la</strong> légalité, en<br />

attendant qu’il fût délié de son serment par le Sénat. Au fond son idéal politique<br />

ne différait pas de celui de Vindex. Ils étaient faits pour s’entendre. Des passions<br />

auxquelles ils étaient étrangers ne le permirent pas. Pour comp<strong>la</strong>ire à ses<br />

soldats, Verginius dut marcher contre les rebelles. Il entra sur le territoire des<br />

Séquanes <strong>et</strong> mit le siège devant Besançon. Vindex accourut, <strong>et</strong>, au lieu de<br />

combattre, demanda une entrevue, qui lui fut accordée. Rien ne transpira de ce<br />

qui s’était passé dans c<strong>et</strong>te conférence. On sut seulement que les deux généraux<br />

s’étaient séparés en bons termes. L’accord était donc conclu ou bien près de<br />

l’être, quand une fatale méprise déchaîna le plus violent combat. Les Gaulois<br />

s’étaient crus autorisés à occuper <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce. Les légions se crurent attaquées <strong>et</strong><br />

coururent aux armes. L’armée improvisée par les cités n’était pas taillée pour<br />

c<strong>et</strong>te lutte. Vingt mille Gaulois restèrent sur le champ de bataille. Vindex vit sa<br />

cause perdue, le tyran raffermi. Il se tua sur les cadavres des siens, pleuré de

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