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La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

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devoir un corps de cavalerie levé dans c<strong>et</strong>te nation. Très peu se <strong>la</strong>issèrent<br />

séduire. Découragé par c<strong>et</strong> échec, il se j<strong>et</strong>a dans <strong>la</strong> forêt des Ardennes, erra<br />

quelque temps encore à travers bois, puis, voyant toutes les issues coupées, se<br />

tua. Le plus ardent à sa poursuite avait été son compatriote <strong>et</strong> ennemi personnel<br />

Julius Indus, officier romain, comme lui.<br />

Sacrovir fut plus heureux au début. Il s’empara d’Autun <strong>et</strong> commença par m<strong>et</strong>tre<br />

<strong>la</strong> main sur <strong>la</strong> jeunesse noble qui, dès c<strong>et</strong>te époque, affluait dans les écoles de <strong>la</strong><br />

capitale éduenne. Par ces otages, il comptait s’assurer l’appui ou <strong>la</strong> neutralité des<br />

plus illustres familles. Son armée était nombreuse, quarante mille hommes, mais<br />

dont les quatre cinquièmes n’étaient munis que d’épées <strong>et</strong> de coute<strong>la</strong>s. Entre<br />

c<strong>et</strong>te masse <strong>et</strong> les deux légions amenées par le légat Silius, <strong>la</strong> partie était trop<br />

inégale. C’est à peine s’il y eut combat. Sacrovir, entraîné par les fuyards, rentra<br />

dans <strong>la</strong> ville. Elle était fortifiée <strong>et</strong> capable de soutenir un siège. Les dispositions<br />

des habitants se manifestèrent trop c<strong>la</strong>irement pour qu’il osât s’arrêter à c<strong>et</strong>te<br />

idée. Il se rendit alors, avec quelques fidèles, dans une maison qu’il possédait<br />

aux environs, y mit le feu, <strong>et</strong> s’ensevelit dans le brasier, lui <strong>et</strong> les siens1. Tibère<br />

n’accepta aucun honneur pour c<strong>et</strong>te facile victoire. Mais le souvenir en fut<br />

rappelé sur un monument érigé en terre gauloise, l’arc de triomphe d’Orange.<br />

[LA GAULE DE CALIGULA À NÉRON] A Tibère succéda Caligu<strong>la</strong> (37-41). Il visita <strong>la</strong><br />

<strong>Gaule</strong> en 39. Son père Germanicus, son grand-père Drusus avaient gouverné<br />

autrefois ce pays. Ils y avaient <strong>la</strong>issé un grand souvenir, justifié par les bienfaits<br />

de leur administration <strong>et</strong> leurs victoires sur les Germains. Il ne tenait qu’à lui<br />

d’hériter de leur popu<strong>la</strong>rité <strong>et</strong> il s’y employa à sa manière. Il prit quelques<br />

bonnes mesures. Il institua des concours littéraires à Lyon, <strong>et</strong> surtout il fit<br />

construire à Boulogne ce phare colossal qui n’était pas, comme on l’a dit, un<br />

monument de son orgueil, mais une œuvre d’utilité publique au premier chef.<br />

Tout ce<strong>la</strong> malheureusement fut gâté par son manque de sérieux, par ses caprices<br />

cruels <strong>et</strong> puérils, par <strong>la</strong> folie dont il était dès lors visiblement atteint.<br />

C<strong>la</strong>ude (42-54) répara le mal. Né à Lyon, pendant que son père Drusus s’illustrait<br />

à <strong>la</strong> tête de l’armée du Rhin, il appartenait lui aussi à c<strong>et</strong>te glorieuse famille qui<br />

avait si bien mérité de <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong>, <strong>et</strong> il sut, mieux que Caligu<strong>la</strong>, en représenter <strong>la</strong><br />

tradition. L’aristocratie sénatoriale le traitait en rail<strong>la</strong>nt de Gaulois, <strong>et</strong> elle se<br />

scandalisa fort quand il proposa d’étendre à un plus grand nombre de ces<br />

provinciaux le droit de cité <strong>romaine</strong>. Nous verrons plus loin le discours qu’il<br />

prononça à c<strong>et</strong>te occasion2 <strong>et</strong> qui lui fait le plus grand honneur. Il doit<br />

recommander à <strong>notre</strong> sympathie <strong>et</strong> protéger contre d’injustes dédains c<strong>et</strong>te<br />

mémoire trop décriée. Ce fut C<strong>la</strong>ude qui, reprenant le programme de César, se<br />

décida à compléter l’annexion de <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong> par celle de <strong>la</strong> Br<strong>et</strong>agne <strong>et</strong> commença,<br />

en 43, <strong>la</strong> conquête de l’île, achevée plus tard, de 78 à 84, sous Domitien. Le<br />

règne de Néron (54-68) ouvrit une crise redoutable. Il ne vint pas en <strong>Gaule</strong><br />

comme Caligu<strong>la</strong>. Sa cruauté ne s’y fit sentir que de loin. Elle s’y manifesta<br />

surtout par les rapines dont il confia l’exécution à ses agents. Les Gaulois n’en<br />

furent pas moins les premiers dans l’Empire à secouer ce joug honteux.<br />

[LE SOULÈVEMENT CONTRE NÉRON. VINDEX] Ils se levèrent en mars 68 à <strong>la</strong> voix du<br />

gouverneur de <strong>la</strong> Lyonnaise, C. Julius Vindex. Vindex était Gaulois, Aquitain <strong>et</strong> de<br />

race royale. Il n’en fut que mieux écouté de ses compatriotes. Il ne dit rien<br />

1 C’était un rite gaulois. <strong>La</strong> maison du mort devenait quelquefois son bûcher funèbre. Perron, Les Tumulus de<br />

<strong>la</strong> vallée de <strong>la</strong> Saône supérieure, Revue archéologique, 1882.<br />

2 2e partie, livre I, chap. III, § I.

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