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La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

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ancien, les peuples, si haut que remontaient leurs souvenirs, n’avaient connu que<br />

<strong>la</strong> guerre, <strong>la</strong> guerre de ville à ville, de maison à maison, pour ainsi dire, sans<br />

trêve ni merci. En Occident, en Orient, le spectacle était le même, <strong>et</strong> pour les<br />

mêmes causes, car d’un côté comme de l’autre, c’était le régime de <strong>la</strong> cité, làbas<br />

rehaussé par l’éc<strong>la</strong>t d’une culture sécu<strong>la</strong>ire, ici tout primitif <strong>et</strong> grossier, mais<br />

partout également meurtrier <strong>et</strong> anarchique. Par Rome tout fut pacifié. Il y eut<br />

des troubles encore, des guerres civiles, mais somme toute rien de comparable<br />

aux désordres, aux misères d’autrefois <strong>et</strong>, dans les intervalles, de longues<br />

accalmies, un repos profond. L’histoire a vu des périodes plus glorieuses que<br />

celle des Antonins, un plus compl<strong>et</strong> déploiement, un épanouissement plus riche<br />

des énergies humaines. Elle n’en a point vu où les hommes aient vécu plus<br />

paisibles <strong>et</strong> plus heureux.<br />

[GOÛT DES GAULOIS POUR LA CIVILISATION] Avec <strong>la</strong> paix Rome apportait <strong>la</strong><br />

civilisation. Elle arrivait les mains pleines des trésors accumulés par une suite<br />

nombreuse de générations, l<strong>et</strong>tres, arts, sciences, philosophie, tout ce que <strong>la</strong><br />

Grèce avait produit <strong>et</strong> tout ce qu’elle-même y avait ajouté. Les Gaulois, dit Fustel<br />

de Cou<strong>la</strong>nges, eurent assez d’intelligence pour comprendre que <strong>la</strong> civilisation<br />

va<strong>la</strong>it mieux que <strong>la</strong> barbarie. Ce fut moins Rome que <strong>la</strong> civilisation elle-même qui<br />

les gagna à elle. Être Romain, à leurs yeux, ce n’était pas obéir à un maître<br />

étranger, c’était partager les mœurs, les études, les p<strong>la</strong>isirs de ce qu’on<br />

connaissait de plus cultivé <strong>et</strong> de plus noble dans l’humanité.<br />

IV. - LES INSURRECTIONS DU PREMIER SIÈCLE AP. J.-C.1<br />

[DU PEU DE GRAVITÉ DES INSURRECTIONS] LES causes qui devaient amener <strong>la</strong><br />

réconciliation de <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong> avec ses vainqueurs n’agirent pas tout de suite avec <strong>la</strong><br />

même efficacité sur tous les Gaulois. Il y eut des insurrections pendant près d’un<br />

siècle. Mais ces tentatives n’eurent pas <strong>la</strong> gravité qu’on leur a quelquefois<br />

attribuée. <strong>La</strong> haine de Rome <strong>et</strong> le désir de l’indépendance n’en furent pas<br />

toujours le mobile dominant. Enfin elles restèrent tout à fait partielles. <strong>La</strong> grande<br />

majorité de <strong>la</strong> nation ne s’y associa point <strong>et</strong> finalement les désavoua.<br />

[RÉVOLTES ANTÉRIEURES À 27 AV. J.-C.] Les premières révoltes éc<strong>la</strong>tèrent vers l’an<br />

38 av. J.-C. L’anarchie à <strong>la</strong>quelle le monde romain était en proie depuis <strong>la</strong> mort<br />

de César, en 44, avait encouragé les mécontents. Mais précisément l’anarchie<br />

touchait à son terme, car, depuis 40, Octave était le maître incontesté de<br />

l’Occident. C’est à lui que revint <strong>la</strong> mission de pacifier <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong>. Nous sommes<br />

mal renseignés sur tous ces mouvements, qui remplirent une période d’environ<br />

dix ans. Les historiens les mentionnent en quelques lignes. D’autres spectacles<br />

attirent alors leur attention. Il est à croire pourtant qu’ils auraient passé moins<br />

vite si l’œuvre de César avait été sérieusement compromise.<br />

Les insurrections se localisèrent aux deux extrémités du territoire, chez les<br />

Aquitains qui n’avaient jamais été bien soumis <strong>et</strong> qui pouvaient compter sur<br />

l’appui des Ibères Transpyrénéens, <strong>et</strong> chez les Belges, dont l’humeur belliqueuse<br />

1 SOURCES. Sur les insurrections antérieurement à 27 av. J.-C. : Appien, Guerres civiles, IV <strong>et</strong> V. Dion Cassius,<br />

XLVIII, XLIX, LI. Tibulle, Élégies, I, 7. Fastes triomphaux Capitolins dans le tome I du Corpus inscript. <strong>la</strong>tinar.<br />

— Sur les faits de date postérieure : Tacite, Annales <strong>et</strong> particulièrement III, 40-47, Histoires. Suétone, Les<br />

douze Césars. Plutarque, vies de Galba <strong>et</strong> d’Othon. Dion Cassius, LI-LXVI. Josèphe, Guerre des Juifs, II, 28 ; V,<br />

28, 33, 35, <strong>et</strong>c.<br />

OUVRAGES À CONSULTER. Amédée Thierry, Histoire des Gaulois, II. Fustel de Cou<strong>la</strong>nges, <strong>La</strong> <strong>Gaule</strong> <strong>romaine</strong>.<br />

Barthélemy, article cité, § 3. Histoires de Duruy, Schiller, Mommsen, citées plus loin, en tête de <strong>la</strong> deuxième<br />

partie. Mommsen, Der leïzte Kampf der römischen Republik, Hermes, 1878.

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