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La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

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entre les mains des vainqueurs. Il se contenta donc d’adresser à <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong>, par<br />

l’entremise de ses émissaires, des exhortations dont l’accent pathétique nous<br />

touche encore à travers le résumé de César, puis il ne songea plus qu’à se<br />

défendre contre les travaux où se déployait <strong>la</strong> science des ingénieurs romains.<br />

[ÉCHEC DE L’ARMÉE DE SECOURS] Ce fut moins un siège qu’un blocus. César<br />

remua des masses de terre énormes, non pour attaquer, mais pour se couvrir<br />

lui-même contre les attaques, contre les sorties des assiégés <strong>et</strong> contre les<br />

assauts de l’armée du dehors. Il attendait ainsi que <strong>la</strong> famine fit son œuvre. Bien<br />

que Vercingétorix n’eût pas, il s’en faut, les 80.000 hommes que lui donnent les<br />

Commentaires, les vivres étaient à peu prés épuisés au bout de trente ou<br />

quarante jours, <strong>et</strong> déjà l’Arverne Critognatus, évoquant les souvenirs atroces de<br />

<strong>la</strong> guerre des Cimbres, proposait de manger de <strong>la</strong> chair humaine quand l’armée<br />

de secours parut enfin.<br />

Elle était fort nombreuse, mais destinée, faute de direction, à un échec certain.<br />

Les Éduens n’avaient pas osé s’adjuger le commandement à titre exclusif, mais<br />

ils avaient réussi à le diviser, le partageant entre l’Arverne Vercassivel<strong>la</strong>unus <strong>et</strong><br />

l’Atrébate Commius, l’un <strong>et</strong> l’autre animés d’une haine ardente contre l’étranger,<br />

<strong>et</strong> les deux principaux représentants de leur noblesse, Éporédorix <strong>et</strong> Viridomar,<br />

personnages à double face, traîtres à <strong>la</strong> cause des Gaulois comme ils l’avaient<br />

été naguère à celle des Romains. Ces quatre généraux étaient en outre<br />

dépendants d’un conseil de guerre, composé des députés des cités. II arriva ce<br />

qu’on pouvait prévoir : l’attaque, conduite sans ensemble <strong>et</strong>, de <strong>la</strong> part de<br />

quelques chefs, avec une mollesse évidente, échoua à trois reprises malgré <strong>la</strong><br />

bravoure des soldats. On put remarquer l’inaction d’Éporédorix <strong>et</strong> de Viridomar<br />

pendant que Vercassivel<strong>la</strong>unus s’épuisait en efforts désespérés. Trois jours de<br />

combats malheureux, mais où tout le monde n’avait pas donné, ce fut assez pour<br />

juger <strong>la</strong> partie perdue sans r<strong>et</strong>our, <strong>et</strong> ce formidable armement, au lieu de se<br />

reconstituer plus loin pour reprendre <strong>la</strong> lutte, s’évanouit <strong>et</strong> se dispersa aux<br />

quatre coins de <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong> (septembre 52).<br />

[CAPITULATION. FIN DE VERCINGÉTORIX] Quand Vercingétorix eut vu disparaître<br />

l’armée en qui reposait son dernier espoir, il réunit ses compagnons <strong>et</strong> leur offrit<br />

de s’immoler comme une victime expiatoire, soit qu’ils voulussent eux-mêmes le<br />

m<strong>et</strong>tre à mort pour donner satisfaction à l’ennemi, soit qu’ils préférassent le<br />

livrer vivant à <strong>la</strong> vengeance des Romains. César ne dit rien de l’accueil fait à<br />

c<strong>et</strong>te proposition. Il nous apprend seulement qu’aux négociateurs envoyés pour<br />

traiter de <strong>la</strong> reddition, il répondit en exigeant <strong>la</strong> livraison des armes <strong>et</strong> des chefs.<br />

Il ne dit rien non plus de ce qui se passa entre lui <strong>et</strong> le glorieux vaincu. D’autres<br />

historiens nous ont raconté <strong>la</strong> scène avec des divergences notables. Plutarque<br />

nous montre Vercingétorix, monté sur son cheval de bataille, revêtu d’un<br />

costume de parade, accourant au galop dans c<strong>et</strong> équipage devant le tribunal de<br />

César, puis lui rem<strong>et</strong>tant ses armes <strong>et</strong> s’asseyant mu<strong>et</strong> à ses pieds. Suivant Dion<br />

Cassius, il aurait, dans l’attitude du suppliant, invoqué une ancienne amitié.<br />

Suivant Florus, il se serait borné à ces mots : Tu as en ta présence un vail<strong>la</strong>nt,<br />

toi qui es le plus vail<strong>la</strong>nt de tous. Il fut emmené à Rome <strong>et</strong> j<strong>et</strong>é dans une prison<br />

où il <strong>la</strong>nguit six années. On l’en tira en 46 pour orner le triomphe de son<br />

vainqueur, devenu le maître du monde, après quoi sa tête rou<strong>la</strong> sous <strong>la</strong> hache.<br />

[CAMPAGNE DE 51. FIN DE LA RÉSISTANCE] <strong>La</strong> chute d’Alésia marqua, non <strong>la</strong> fin de<br />

<strong>la</strong> guerre, mais celle de <strong>la</strong> patrie gauloise. <strong>La</strong> campagne de l’an 51 ressemble à<br />

celles de 57, 56 <strong>et</strong> 55. Ce fut une série d’expéditions toutes locales. Les Éduens,<br />

les Arvernes avaient mis bas les armes. Quelques cités cependant restaient

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