La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...
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Les Bellovaques demandèrent à combattre pour leur propre compte. Les<br />
Nerviens, les Morins, les Médiomatriques, les Helvètes n’entrèrent en ligne que<br />
vers <strong>la</strong> fin de <strong>la</strong> guerre. L’Aquitaine, ibérique <strong>et</strong> non gauloise, ne sortit pas de son<br />
abstention. Ce fut <strong>la</strong> Celtique proprement dite qui donna, avec ses ressources à<br />
peu près intactes, <strong>la</strong> majeure partie de <strong>la</strong> Celtique d’abord, <strong>et</strong> bientôt <strong>la</strong> Celtique<br />
tout entière.<br />
[PLAN DE VERCINGÉTORIX] Vercingétorix ne se faisait pas illusion. Il savait tout ce<br />
qui couvait, sous c<strong>et</strong> accord apparent, de suspicions, de rancunes, de jalousies.<br />
Mais il était décidé à briser tous les obstacles. Il fixa les contingents, s’assura<br />
l’obéissance par des otages <strong>et</strong> l’imposa par des suppliées. Les hésitants, les<br />
tièdes furent traités avec <strong>la</strong> même rigueur que les adversaires déc<strong>la</strong>rés. Son p<strong>la</strong>n<br />
était simple <strong>et</strong> bien conçu. Pendant qu’il <strong>la</strong>nçait le Cadurque Luctérius sur <strong>la</strong><br />
Province, dans <strong>la</strong> direction de Narbonne, afin d’inquiéter les Romains dans leur<br />
base d’opérations <strong>et</strong>, s’il était possible, de réveiller chez leurs suj<strong>et</strong>s le désir de<br />
l’indépendance, il al<strong>la</strong>it lui même, avec le gros de ses forces, se poster dans le<br />
pays des Bituriges Cubes. Il comptait — ce qui ne tarda pas — entraîner ces<br />
derniers <strong>et</strong> agir du même coup sur les Éduens dont ils dépendaient. Il fermait<br />
ainsi le cercle qui séparait César de ses légions.<br />
[IL EST DÉJOUÉ PAR CÉSAR] César, c<strong>et</strong>te fois, fut surpris. Rassuré par le calme où<br />
se préparait, dans un secr<strong>et</strong> merveilleusement gardé, l’explosion prochaine, il<br />
était parti pour l’Italie, <strong>la</strong>issant ses troupes dans le Nord, sur le théâtre de <strong>la</strong><br />
dernière campagne. Il comprit tout de suite qu’il fal<strong>la</strong>it les rejoindre à tout prix.<br />
S’il n’avait pas mesuré exactement <strong>la</strong> force de résistance dont les Gaulois étaient<br />
capables, il avait pénétré du moins, <strong>et</strong> de longue date, les causes de leur<br />
faiblesse. Il savait comment le faisceau de leurs forces pouvait être rompu. Aussi<br />
prompt à agir qu’à concevoir, il repasse les Alpes en plein hiver, ramasse en<br />
courant ses dépôts, ses recrues, renforce en toute hâte les garnisons de <strong>la</strong><br />
Province, franchit les Cévennes par des chemins affreux, obstrués de neiges <strong>et</strong><br />
de g<strong>la</strong>ces, débouche par <strong>la</strong> vallée de l’Allier <strong>et</strong> tombe, comme <strong>la</strong> foudre, au milieu<br />
de l’Auvergne, dégarnie de ses défenseurs. Vercingétorix dut répondre à l’appel<br />
de ses compatriotes. En les abandonnant il eût fait le jeu de ses adversaires <strong>et</strong><br />
relevé, dans son propre pays, le parti romain. Ce fut son malheur, durant toute<br />
c<strong>et</strong>te guerre, d’avoir à compter, dans ses combinaisons stratégiques, avec<br />
d’autres intérêts que ceux de <strong>la</strong> défense nationale. Pendant qu’il recule vers le<br />
Sud, César se dérobe. Son attaque n’avait été qu’une feinte. <strong>La</strong> brèche était<br />
ouverte maintenant entre lui <strong>et</strong> son armée. Escorté de quelques cavaliers, il<br />
remonte les vallées du Rhône <strong>et</strong> de <strong>la</strong> Saône, traverse à bride abattue les pays<br />
des Éduens <strong>et</strong> des Lingons, <strong>et</strong> reparaît bientôt dans les environs de Sens, avec<br />
ses dix légions concentrées sous sa main. Le particu<strong>la</strong>risme des Arvernes,<br />
justifiant son calcul, avait fait échouer le p<strong>la</strong>n qui, strictement suivi, eût pu être<br />
le salut.<br />
[NOUVEAU PLAN DE VERCINGÉTORIX] Vercingétorix revint sur ses pas. Il mit le<br />
siège devant l’oppidum de Gorgobina (Saint-Parize-le-Châtel ? Nièvre) qui dépendait<br />
des Éduens. Mais il ne put ni prendre c<strong>et</strong>te p<strong>la</strong>ce ni empêcher César d’emporter<br />
successivement les trois villes de Vel<strong>la</strong>unodunum, sur le territoire des Sénons, de<br />
Genabum (Orléans) sur celui des Carnutes, de Noviodunum (Sancerre ?) sur celui<br />
des Bituriges. Il essuya même, sous les murs de Noviodunum, un grave échec.<br />
Instruit par tous ces mécomptes, convaincu qu’il ne viendrait pas à bout d’un<br />
pareil ennemi dans une bataille rangée, il adopta une tactique nouvelle. En un<br />
seul jour vingt villes des Bituriges furent livrées aux f<strong>la</strong>mmes. César s’avançait<br />
au milieu de c<strong>et</strong>te dévastation, cherchant en vain à se ravitailler, tandis que les