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La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

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<strong>et</strong>ranchements. On essaya d’abord de <strong>la</strong> même ruse qui avait réussi avec son<br />

collègue. Mais on avait affaire à un autre homme. Il se refusa à tout pourparler<br />

<strong>et</strong>, par sa défense héroïque, permit à César de le dégager.<br />

[TENTATIVES DE SOULÈVEMENT GÉNÉRAL ET RÉPRESSION (54)] Il était temps. Le<br />

désastre de Sabinus avait fait tressaillir toute <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong>. Les Carnutes, les Sénons<br />

étaient en pleine insurrection. Ils avaient chassé ou mis à mort les chefs imposés<br />

par <strong>la</strong> faction <strong>romaine</strong>. Les émissaires al<strong>la</strong>ient d’un côté à l’autre nouant les fils<br />

du complot. Tous les peuples étaient ébranlés, sauf les anciens alliés, les Éduens<br />

<strong>et</strong> les Rèmes.<br />

César vit le danger. Il porta son armée à dix légions <strong>et</strong>, pour <strong>la</strong> première fois,<br />

malgré les intérêts qui l’appe<strong>la</strong>ient en Italie, se décida à passer l’hiver de ce côté<br />

des Alpes. Par les négociations ou <strong>la</strong> terreur il réussit à prévenir un soulèvement<br />

général. Les Belges seuls prirent les armes <strong>et</strong> furent horriblement foulés. Deux<br />

hommes avaient été l’âme de <strong>la</strong> révolte, le Trévire Indutiomar <strong>et</strong> l’Éburon<br />

Ambiorix. Le premier tomba sur le champ de bataille. L’autre se déroba à <strong>la</strong><br />

poursuite, attendant dans une r<strong>et</strong>raite ignorée des jours meilleurs. Les Carnutes<br />

<strong>et</strong> les Sénons se rendirent sans combat, mais le chef de ces derniers, Acco, fut<br />

livré au bourreau (53).<br />

[VERCINGÉTORIX] Ce qui avait manqué aux Gaulois dans c<strong>et</strong>te tentative, c’était,<br />

non le désir de l’union, mais l’homme capable de <strong>la</strong> réaliser <strong>et</strong> d’organiser sur un<br />

p<strong>la</strong>n d’ensemble <strong>la</strong> guerre de délivrance. <strong>La</strong> fortune ne leur refusa pas c<strong>et</strong>te<br />

dernière chance de salut. Elle leur donna Vercingétorix.<br />

On a vu ses origines1. Issu d’une des plus nobles familles arvernes, il appartenait<br />

par sa naissance au parti démocratique <strong>et</strong> national <strong>et</strong> était désigné, dans son<br />

pays du moins, pour en devenir le chef. César essaya de se l’attacher <strong>et</strong> lui<br />

conféra le titre d’ami. II commença donc par se montrer favorable aux Romains.<br />

D’autres, parmi leurs ennemis les plus acharnés, l’Éburon Ambiorix, l’Atrébate<br />

Commius, avaient débuté ainsi. De ses vrais sentiments à c<strong>et</strong>te époque nous ne<br />

savons rien. S’ils étaient dès lors ce qu’ils furent depuis, on comprend qu’il les ait<br />

dissimulés. Les hommes qui avaient immolé son père étaient au pouvoir, <strong>et</strong> luimême,<br />

malgré sa jeunesse, était suspect. Ce qui est évident, c’est qu’il n’attendit<br />

pas jusqu’à <strong>la</strong> dernière heure pour se faire connaître des siens <strong>et</strong> au loin.<br />

L’entreprise dont il prit <strong>la</strong> tête fut préparée de longue main. L’accord des<br />

résolutions, <strong>la</strong> ponctualité de l’exécution, tout y dénote une pensée unique <strong>et</strong> une<br />

autorité unanimement acceptée.<br />

[SOULÈVEMENT GÉNÉRAL (52)] Le signal partit, comme il était convenu, du pays<br />

des Carnutes. Le premier acte du drame fut le massacre des négociants romains<br />

établis à Genabum (Orléans). Des crieurs postés de distance en distance<br />

transmirent <strong>la</strong> nouvelle le soir même jusque dans les montagnes de l’Auvergne.<br />

Avec les Arvernes se levèrent les Sénons, les Parisiens, les Aulerques, les<br />

Lémovices, les Turons, les Andécaves, les Pictons <strong>et</strong> tous les peuples habitant le<br />

long des côtes de l’Océan. Au Sud les Cadurques donnèrent l’exemple à leurs<br />

voisins, les Nitiobriges, les Gabales <strong>et</strong> ceux des Rutènes qui étaient restés en<br />

dehors de <strong>la</strong> Province <strong>romaine</strong>. Le Belgium épuisé <strong>et</strong> d’ailleurs peu disposé à faire<br />

cause commune avec les peuples du Centre, se prononça moins vite <strong>et</strong> l’adhésion<br />

n’y fut pas unanime. Les Rèmes <strong>et</strong> les Lingons restèrent fidèles à l’alliance de<br />

Rome. Les Trévires prétextèrent de <strong>la</strong> distance <strong>et</strong> des attaques des Germains.<br />

1 Chap. I, § 5.

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