La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...
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à coup au commencement de 56, depuis l’embouchure de <strong>la</strong> Loire jusqu’à celle<br />
de <strong>la</strong> Seine.<br />
Elle avait son centre chez les Vénètes, dans le Morbihan. C’est contre eux que fut<br />
dirigée l’attaque principale. Les opérations sur terre n’aboutissaient pas. Les<br />
villes situées sur des écueils rocheux étaient ravitaillées par mer <strong>et</strong> inabordables<br />
autrement qu’à marée basse. Il fal<strong>la</strong>it, pour les prendre d’assaut, les rattacher au<br />
continent par deux digues parallèles dont <strong>la</strong> masse écartât les eaux amenées par<br />
le reflux, <strong>et</strong> ce travail une fois achevé, on s’apercevait qu’il l’était en pure perte,<br />
car les assiégés s’embarquaient aussitôt pour se r<strong>et</strong>irer dans une ville voisine <strong>et</strong><br />
y renouveler leur résistance. <strong>La</strong> guerre menaçait de s’éterniser si une action<br />
navale n’y venait m<strong>et</strong>tre un terme. César n’avait pas de flotte. Il en improvisa<br />
une avec le concours des peuples maritimes au sud de <strong>la</strong> Loire. Elle était<br />
inférieure à celle des Vénètes en nombre <strong>et</strong> en qualité, mais d’ingénieuses<br />
inventions rendirent l’avantage aux Romains. Pour immobiliser les vaisseaux<br />
ennemis on imagina un système de faux qui, manœuvrées habilement, au bout<br />
de longues perches, coupaient les cordages <strong>et</strong> empêchaient l’usage de <strong>la</strong> voile.<br />
Le bâtiment ainsi désemparé était cerné <strong>et</strong> les légionnaires, montant à<br />
l’abordage, r<strong>et</strong>rouvaient leur supériorité en combattant comme sur terre ferme.<br />
Les Vénètes, vaincus par ce moyen dans une grande bataille, firent leur<br />
soumission (56).<br />
[RIGUEURS DE CÉSAR] César fut cruel. Sa cruauté était calculée, comme sa<br />
clémence. Il avait renvoyé les Helvètes dans leur pays, à condition qu’ils fissent<br />
face aux Germains. Il avait, sur <strong>la</strong> prière des Éduens <strong>et</strong> des Rèmes, fait grâce<br />
aux Bellovaques <strong>et</strong> aux Suessions, vou<strong>la</strong>nt montrer par là ce que les peuples<br />
fidèles pouvaient pour leurs amis. II avait pardonné aux Nerviens, dont il croyait<br />
les forces à jamais brisées. Mais il avait vendu à l’encan les Aduatiques,<br />
coupables de l’avoir attaqué traîtreusement après une capitu<strong>la</strong>tion simulée. Il fut<br />
impitoyable envers les Vénètes, auxquels il reprochait d’avoir arrêté les officiers<br />
députés par Crassus. <strong>La</strong> popu<strong>la</strong>tion subit le sort des Aduatiques <strong>et</strong> le Sénat fut<br />
tout entier mis à mort.<br />
[SOUMISSION DE LA GAULE (66)] Il compléta sa victoire en promenant l’aigle sur<br />
tous les points qui n’avaient pas reçu encore sa visite. Il chargea Sabinus de<br />
réduire les États côtiers de <strong>la</strong> Manche. Lui-même il r<strong>et</strong>ourna dans le Belgium<br />
re<strong>la</strong>ncer au fond de leurs marais, le long de <strong>la</strong> mer du Nord, les Morins <strong>et</strong> les<br />
Ménapiens. Une bril<strong>la</strong>nte campagne de Crassus dans l’Aquitaine amena <strong>la</strong><br />
soumission de <strong>la</strong> plupart des peuples situés entre <strong>la</strong> Garonne <strong>et</strong> les Pyrénées. En<br />
même temps il se préoccupait d’ouvrir de nouvelles <strong>et</strong> plus rapides<br />
communications avec l’Italie par le Saint-Bernard <strong>et</strong> le Simplon. Ces expéditions<br />
avaient rempli <strong>la</strong> fin de l’année 56. Il en méditait, pour l’année suivante, deux<br />
autres qui devaient porter au comble le prestige de ses armes.<br />
[LES DEUX EXPÉDITIONS AU DELÀ DU RHIN (55 À 53)] Le péril germanique n’avait<br />
jamais cessé d’être présent à sa pensée. Il s’était dép<strong>la</strong>cé maintenant <strong>et</strong> reporté<br />
sur le cours inférieur du Rhin, d’autant plus pressant qu’entre les popu<strong>la</strong>tions<br />
mé<strong>la</strong>ngées du Belgium <strong>et</strong> les Germains l’entente était plus facile. Plus d’une fois<br />
déjà, dans les années précédentes, on avait vu ces derniers accourir à l’appel de<br />
leurs voisins. Dans l’hiver de 56 à 55 les Usipètes <strong>et</strong> les Teuctères se répandirent<br />
sur les territoires des Ménapiens. D’autres bandes se montrèrent plus avant,<br />
dans le pays des Éburons <strong>et</strong> des Suessions, sur <strong>la</strong> Meuse <strong>et</strong> sur l’Oise. César<br />
résolut de frapper un grand coup. Il ne se borna pas à rej<strong>et</strong>er les agresseurs de<br />
l’autre côté du Rhin. Il voulut franchir le fleuve même <strong>et</strong> prouver à ces ennemis