28.06.2013 Views

La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

C<strong>et</strong>te partie de <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong> était sa province, disait-il, comme l’autre celle de Rome.<br />

Il avait reculé pourtant jusque dans les p<strong>la</strong>ines de <strong>la</strong> Haute-Alsace, à portée de<br />

sa ligne de r<strong>et</strong>raite. <strong>La</strong> défaite qu’il y subit ne fut pas moins écrasante que celle<br />

des Helvètes. <strong>La</strong> poursuite ne s’arrêta qu’au Rhin (58).<br />

César s’était montré aux peuples gaulois comme un sauveur. Il avait reçu les<br />

félicitations de <strong>la</strong> plupart d’entre eux après l’expulsion des Helvètes. C’est à leur<br />

requête, sur leurs instantes prières, qu’il avait marché contre Arioviste. Quand ce<br />

fut fini, on commença à entrevoir ses véritables desseins. L’armée <strong>romaine</strong> était<br />

cantonnée dans le pays. Rien n’indiquait qu’elle se disposât à l’évacuer après<br />

l’avoir délivré. Comme les Séquanes, après leur appel aux Germains, les Gaulois<br />

n’avaient plus qu’à se débarrasser de leurs alliés.<br />

[LES DEUX PÉRIODES DE LA GUERRE (57-55 ET 54-52)] C’est alors que s’ouvre,<br />

à proprement parler, <strong>la</strong> guerre des <strong>Gaule</strong>s. Elle peut se diviser en deux périodes.<br />

<strong>La</strong> première, de 57 à 55 inclusivement, comprend trois ans de tentatives<br />

incohérentes, de soulèvements partiels. <strong>La</strong> seconde, de 54 à 52, est caractérisée<br />

par l’éveil progressif du sentiment national, par des insurrections de plus en plus<br />

vastes, par des efforts de plus en plus énergiques. Ce mouvement aboutit au<br />

grand é<strong>la</strong>n qui entraîne, sous l’impulsion de Vercingétorix, <strong>la</strong> majeure partie de <strong>la</strong><br />

<strong>Gaule</strong>.<br />

[PREMIÈRE CAMPAGNE CONTRE LES BELGES (57)] <strong>La</strong> guerre commença dans le<br />

Nord. Pendant que <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong> centrale, toute à <strong>la</strong> joie de <strong>la</strong> délivrance, se pliait<br />

sans trop de peine au nouvel état de choses, les nations du Belgium<br />

s’inquiétaient de voir les Romains à leurs portes. Elles passaient pour plus<br />

belliqueuses, plus jalouses de leur liberté, plus hostiles à l’étranger, plus<br />

réfractaires à <strong>la</strong> civilisation, <strong>et</strong> elles ne devaient rien au vainqueur des Helvètes<br />

<strong>et</strong> d’Arioviste. Une coalition se forma sous <strong>la</strong> direction des Suessions <strong>et</strong> mit sur<br />

pied des forces imposantes1. Le pays était hérissé d’obstacles, couvert de forêts,<br />

de marais <strong>et</strong> à peu prés inconnu. Mais les Rèmes offraient leurs services <strong>et</strong> se<br />

montraient prêts à guider l’envahisseur. L’armée des Belges était d’ailleurs plus<br />

formidable en apparence qu’en réalité, difficile à manœuvrer, à nourrir, à<br />

maintenir dans son unité. Pour détacher les Bellovaques il suffit d’une attaque<br />

menée contre leur pays. Pour désagréger l’armée entière il suffit de l’exemple<br />

donné par les Bellovaques. Les contingents se débandèrent sous prétexte d’aller<br />

défendre chacun ses foyers, <strong>et</strong> <strong>la</strong> grande coalition du Nord, dissoute presque<br />

sans combat, n’opposa aux Romains que des tronçons épars dont ils eurent<br />

aisément raison. Seuls les Nerviens, unis aux Véromanduens <strong>et</strong> aux Atrébates,<br />

firent une belle résistance. Ils s’étaient embusqués dans les bois, sur <strong>la</strong> rive<br />

droite de <strong>la</strong> Sambre, pendant que l’ennemi s’avançait sur <strong>la</strong> rive opposée. Leur<br />

é<strong>la</strong>n j<strong>et</strong>a le désordre dans les légions. Vaincus, après une bataille acharnée, ils se<br />

firent tuer jusqu’au dernier (57).<br />

[CAMPAGNE CONTRE LES VENÈTES (56)] César ne dissimu<strong>la</strong>it plus son intention<br />

d’asservir <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong>. Le Nord était soumis. Il se tourna vers l’Ouest. Déjà vers <strong>la</strong><br />

fin de 57 il avait envoyé sur <strong>la</strong> côte son lieutenant Crassus avec une légion. Il en<br />

avait installé trois autres plus en arrière, chez les Carnutes, les Andécaves, les<br />

Turons. L’occupation s’était accomplie sans coup férir, mais <strong>la</strong> révolte éc<strong>la</strong>ta tout<br />

1 Elles se montaient à 20.000 hommes d’après César, mais ce chiffre est évidemment exagéré. César nous dit<br />

que les Bellovaques fournirent 60.000 hommes <strong>et</strong> auraient pu en lever 100.000. Le département de l’Oise, qui<br />

était occupé par ce peuple, aurait donc été alors aussi peuplé qu’aujourd’hui <strong>et</strong> même davantage. Ce<strong>la</strong> est bien<br />

peu vraisemb<strong>la</strong>ble.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!