La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...
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d’armes fut réprimée par C. Calpurnius Piso (66-64). Ici se p<strong>la</strong>ce un épisode bien<br />
connu qui se rattache à un des grands faits de l’histoire intérieure de Rome. Les<br />
Allobroges, dégoûtés de <strong>la</strong> guerre, avaient envoyé au Sénat une députation qui<br />
n’avait pu obtenir une réponse favorable. C’était le moment où se tramait <strong>la</strong><br />
conspiration de Catilina. Les conjurés cherchaient des alliés. Ils pensèrent en<br />
trouver chez les Gaulois, se confièrent aux députés éconduits <strong>et</strong> furent dénoncés<br />
(63). Les représentants des Allobroges avaient espéré servir par c<strong>et</strong>te trahison<br />
les intérêts de leur nation. Ils durent se contenter de récompenses exclusivement<br />
personnelles. Un soulèvement s’ensuivit en 61 <strong>et</strong> aboutit au même échec que les<br />
tentatives précédentes.<br />
[LE GOUVERNEMENT DE CÉSAR] Les choses en étaient là quand parut l’homme qui<br />
devait compléter l’asservissement de <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong>, mais en même temps lui ouvrir<br />
les voies de <strong>la</strong> civilisation. Le 1er janvier 58, C. Julius Cæsar entra en possession<br />
d’un gouvernement qui comprenait, avec l’Illyrie, les deux provinces gauloises de<br />
<strong>la</strong> Cisalpine <strong>et</strong> de <strong>la</strong> Transalpine.<br />
II. - LES CAMPAGNES DE CÉSAR (58-50 AV. J.-C.)1<br />
[LE DANGER POUR LA DOMINATION ROMAINE] LA conquête de César fut une œuvre<br />
d’ambition personnelle, mais aussi un acte de sage politique, <strong>et</strong>, sinon pour<br />
Rome, du moins pour les possessions <strong>romaine</strong>s en <strong>Gaule</strong>, une mesure de<br />
préservation <strong>et</strong> de salut. L’invasion germanique, un instant enrayée par <strong>la</strong> défaite<br />
des Cimbres <strong>et</strong> des Teutons, avait repris son cours. Les nations celtiques,<br />
paralysées par leurs dissensions, se montraient impuissantes à lutter contre ce<br />
torrent. Il menaçait, après les avoir submergées, de les emporter à leur tour<br />
pour les j<strong>et</strong>er, pêle-mêle avec leurs vainqueurs, sur les frontières de <strong>la</strong> Province.<br />
Une intervention s’imposait. Le temps était venu pour <strong>la</strong> domination <strong>romaine</strong> de<br />
s’avancer jusqu’au Rhin ou de reculer jusqu’aux Alpes.<br />
[ARIOVISTE] Des Gaulois avaient attiré ce fléau sur <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong>. <strong>La</strong> chute de<br />
l’hégémonie arverne avait fait tomber les Séquanes sous <strong>la</strong> suprématie des<br />
Éduens. <strong>La</strong> tyrannie des Éduens avait poussé les Séquanes à implorer le secours<br />
d’Arioviste. C’était un de ces chefs qui erraient à travers <strong>la</strong> Germanie, en quête<br />
d’aventures <strong>et</strong> de pil<strong>la</strong>ge. En deux batailles, les Éduens se trouvèrent réduits à<br />
merci, mais les Séquanes n’avaient fait que changer de maîtres, <strong>et</strong> le joug<br />
nouveau leur faisait regr<strong>et</strong>ter l’ancien. De mercenaire, Arioviste était devenu<br />
souverain. Les quelques milliers de guerriers qu’il avait amenés s’étaient<br />
multipliés dans des proportions énormes. Harudes, Marcomans, Triboques,<br />
Vangions, Némétes, Suèves, accouraient comme à une curée. Il distribuait des<br />
terres, levait des tributs, exigeait des otages. Il appartenait à Rome de défendre<br />
ses alliés. Il y al<strong>la</strong>it de sa sécurité <strong>et</strong> de son honneur. Mais c’est en vain que<br />
l’Éduen Divitiacus al<strong>la</strong> invoquer les engagements contractés avec sa nation. Il ne<br />
rapporta de sa mission que de vagues promesses. Pendant ce temps le Sénat<br />
1 SOURCES. César, Guerre des <strong>Gaule</strong>s. Cf. les Vies de César par Suétone <strong>et</strong> Plutarque, Dion Cassius, XXXIX <strong>et</strong><br />
XL, <strong>et</strong> Florus, III, 11.<br />
OUVRAGES À CONSULTER. Duc d’Aumale, Alésia. Études sur <strong>la</strong> septième campagne de César, 1859. De Saulcy,<br />
Les campagnes de Jules César dans les <strong>Gaule</strong>s, 1862. Napoléon III, Histoire de Jules César, II, 1888. Réville,<br />
Vercingétorix, Revue des Deux Mondes, 1877. Stoffel, Guerre de César <strong>et</strong> d’Arioviste, 1890. Desjardins,<br />
Géographie de <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong>, II. Fustel de Cou<strong>la</strong>nges, <strong>La</strong> <strong>Gaule</strong> <strong>romaine</strong>, 1891. Rice Holmes, Caesar’s conquest of<br />
Gaul, 1899. Les identifications topographiques sont rendues très difficiles par le vague du récit de César. Les<br />
fouilles ordonnées par Napoléon III ont tranché <strong>la</strong> question d’Alésia en faveur d’Alise-Sainte-Reine dans <strong>la</strong><br />
Bourgogne. Voir Barthélemy, Alésia. Son véritable emp<strong>la</strong>cement, Revue des questions historiques, 1887.