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La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

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[GUERRE CONTRE LES ARVERNES] Le détail de ces guerres est mal connu. Fulvius<br />

F<strong>la</strong>ccus battit en 125 les Ligures de <strong>la</strong> côte, les Salluviens, les Voconces. Son<br />

successeur, Sextius Calvinus, acheva <strong>la</strong> défaite de ces peuples en 124. Mais les<br />

Voconces étaient les voisins des Allobroges. Les Allobroges étaient eux-mêmes<br />

les clients des Arvernes, dont les sentiments hostiles à Rome s’étaient<br />

manifestés déjà, lors de <strong>la</strong> deuxième guerre punique, par les secours fournis à<br />

Asdrubal en 207. Contre tous ces ennemis le Sénat chercha des alliés. Il en<br />

trouva naturellement chez les rivaux des Arvernes. C’est alors que furent<br />

échangées, pour <strong>la</strong> première fois, avec les Éduens, ces promesses d’amitié qui<br />

devaient être si funestes à l’indépendance de <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong>1. Soutenus par c<strong>et</strong> appui,<br />

les généraux romains se résolurent à l’attaque. L’asile accordé par les Allobroges<br />

au roi Voconce, leurs déprédations sur le territoire des Éduens servirent de<br />

prétextes. C’était l’époque où <strong>la</strong> puissance des Arvernes avait atteint son apogée.<br />

Leur roi Bituit franchit le Rhône avec une très forte armée. Le Sénat, de son<br />

côté, expédia, à l’aide du consu<strong>la</strong>ire Domitius Ahenobarbus, Q. Fabius Maximus,<br />

le consul de l’année, le p<strong>et</strong>it-fils du vainqueur de Pydna. Les légions n’en étaient<br />

pas moins fort inférieures en nombre, mais on vit, dés ce premier choc, ce que<br />

pouvaient <strong>la</strong> discipline <strong>et</strong> <strong>la</strong> tactique. Les batailles de Vindalium, au confluent de<br />

<strong>la</strong> Sorgue <strong>et</strong> du Rhône, <strong>et</strong> de l’Isara, au confluent du même fleuve <strong>et</strong> de l’Isère,<br />

aboutirent à l’écrasement des Gaulois (121). Bituit, dont on s’empara par<br />

trahison, fut transporté à Rome. Il figura dans le cortège triomphal, sur son char<br />

d’argent, avec ses armes bril<strong>la</strong>ntes <strong>et</strong> multicolores, tel qu’il avait paru dans les<br />

combats.<br />

[ORGANISATION DE LA PROVINCE TRANSALPINE] Une province, dite de <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong><br />

transalpine, fut formée, à quelle date, on ne sait au juste, mais très<br />

certainement peu après les victoires de Domitius <strong>et</strong> de Fabius. Les Arvernes<br />

restèrent en dehors, mais on réduisit en sujétion plusieurs des peuples qui, à<br />

titre de clients, avaient combattu dans leurs rangs, les Allobroges, les Helviens,<br />

les Arécomiques. Il en fut de même des Voconces, des Salluviens, des Ligures.<br />

Ces acquisitions, bien que considérables, ne parurent pas suffisantes. Le but<br />

essentiel de <strong>la</strong> guerre était manqué si les communications avec l’Espagne<br />

n’étaient assurées une bonne fois jusqu’aux Pyrénées. Le premier soin de<br />

Domitius, resté en <strong>Gaule</strong> comme proconsul après le départ de Fabius, avait été<br />

de reconstruire plus solidement <strong>la</strong> route suivie par Annibal, entre le col de<br />

Perthus <strong>et</strong> <strong>la</strong> ville d’Arles. Elle prit à partir de ce moment le nom de voie<br />

Domitienne qu’elle devait garder. Il s’agissait maintenant de <strong>la</strong> couvrir sur son<br />

f<strong>la</strong>nc droit, du seul côté où elle parfit encore menacée. Telle fut <strong>la</strong> raison qui<br />

décida l’annexion des Volsques Tectosages <strong>et</strong> d’une partie des Rutknes. <strong>La</strong><br />

frontière, reculée ainsi à l’Ouest, revenait de là vers les Cévennes pour rejoindre<br />

le Rhône à son confluent avec <strong>la</strong> Saône <strong>et</strong> le remonter jusqu’à sa sortie du<br />

Léman. Elle suivait ensuite <strong>la</strong> ligne des Alpes jusqu’au Var <strong>et</strong> à <strong>la</strong> mer. On<br />

comprend d’ailleurs que le tracé en fût mal réglé dans c<strong>et</strong>te dernière région. Les<br />

hautes vallées alpestres, sur l’un <strong>et</strong> l’autre versant, étaient à peine explorées. <strong>La</strong><br />

plupart n’avaient pas reçu <strong>et</strong> ne devaient pas recevoir de sitôt <strong>la</strong> visite des<br />

soldats romains.<br />

1 Les Éduens reçurent alors le titre de frères <strong>et</strong> consanguins du peuple romain (fratres consanguineique populi<br />

romani), titre que le Sénat leur reconnut à diverses reprises <strong>et</strong> dont ils se paraient encore à <strong>la</strong> fin du IIIe siècle<br />

ap. J.-C. Ce titre représentait, dans le droit public gaulois, une forme d’alliance particulièrement étroite <strong>et</strong><br />

solennelle. Ce fut de <strong>la</strong> part de Rome une habile concession aux usages celtiques. Hirschfeld, Die Häduer und<br />

Arverner unter römischer Herrschaft, Sitzungsberichte de l’Académie de Berlin, 1897.

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