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La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

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CHAPITRE II. — LA CONQUÊTE ROMAINE<br />

I. - LA CONQUÊTE ET L’ORGANISATION DE LA PROVINCE TRANSALPINE<br />

(154-58 AV. J.-C.)1<br />

[LES CELTES ET MARSEILLE] LES bons rapports établis entre les Celtes <strong>et</strong> les Grecs<br />

furent particulièrement avantageux pour Marseille. Les Celtes, devenus les<br />

maîtres de l’Espagne, débarrassèrent les Massaliotes de <strong>la</strong> concurrence<br />

carthaginoise <strong>et</strong> leur <strong>la</strong>issèrent le champ libre de Gibraltar aux Pyrénées. Ils<br />

s’interdirent toute extension vers le littoral méditerranéen, comme ils s’étaient<br />

abstenus antérieurement d’envahir le bassin du Rhône. Leur concours rendit<br />

possibles les voyages de Pythéas. L’invasion celtique en Italie n’eut pas des<br />

résultats moins heureux. Les Étrusques furent dépossédés des routes<br />

commerciales ouvertes entre le Rhin <strong>et</strong> l’Adriatique. Les trafiquants de Marseille<br />

s’en emparèrent. Leurs monnaies se répandirent dans <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ine du Pô, dans le<br />

Tyrol italien, dans le sud de <strong>la</strong> Suisse.<br />

On a vu comment c<strong>et</strong>te entente fut rompue dans le cours du IIIe siècle av. J.-C.2<br />

Elle fut rompue en Occident comme en Orient. Le bassin rhodanien fut envahi<br />

comme <strong>la</strong> Péninsule Hellénique. Un autre danger se levait pour les Massaliotes.<br />

Refoulés au Nord par l’invasion celtique, ils l’étaient au Sud par le réveil<br />

menaçant de <strong>la</strong> puissance carthaginoise. Leurs colonies en Espagne tombaient<br />

l’une après l’autre sous les coups d’Amilcar <strong>et</strong> d’Asdrubal (236-220). Pour<br />

surmonter ces difficultés, il leur fal<strong>la</strong>it plus que jamais l’appui de Rome. Ainsi se<br />

resserra entre les deux cités l’alliance qui devait aboutir finalement à <strong>la</strong> sujétion<br />

de <strong>la</strong> plus faible <strong>et</strong> à <strong>la</strong> conquête de <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong>.<br />

[LA DEUXIÈME GUERRE PUNIQUE] <strong>La</strong> deuxième guerre punique (218-201) mit à<br />

l’épreuve le dévouement de Marseille <strong>et</strong>, pour <strong>la</strong> première fois, appe<strong>la</strong><br />

sérieusement l’attention de Rome sur les Gaulois Transalpins.<br />

Parmi les raisons qui déterminèrent Annibal à prendre <strong>la</strong> voie de terre pour<br />

pénétrer en Italie, on doit compter l’hostilité de Marseille <strong>et</strong> <strong>la</strong> puissance de sa<br />

marine. Une défaite navale pouvait faire échouer l’entreprise à ses débuts. <strong>La</strong><br />

marche à travers <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong> <strong>et</strong> les Alpes lui parut, malgré les obstacles semés sur<br />

<strong>la</strong> route, le parti le plus sûr. Il franchit les Pyrénées au col de Perthus, dans l’été<br />

de 218, <strong>et</strong> suivit le littoral sans rencontrer de résistance, au milieu de<br />

popu<strong>la</strong>tions gagnées d’avance par l’or punique.<br />

Il n’en fut plus de même sur le Rhône. Il se trouvait là dans <strong>la</strong> zone où dominait<br />

l’influence de Marseille. Les Massaliotes avaient averti le Sénat. Ils reçurent dans<br />

leur port l’armée de Scipion pendant qu’à leur instigation un corps de Volsques<br />

1 SOURCES. Sur Annibal en <strong>Gaule</strong> <strong>et</strong> les rapports de Marseille <strong>et</strong> de Rome : Polybe, III, 40-45 <strong>et</strong> 95 ; XXXIII,<br />

4. Tite Live, XXI, 23-37. — Sur <strong>la</strong> conquête <strong>et</strong> l’administration de <strong>la</strong> province : Tite Live, Periochae, 60, 61, 103.<br />

Strabon, IV, 1, 11. Florus, III, 3. Dion Cassius, XXXVII, 34, 47, 48. Orose, V, 13.16. Cicéron, pro Fonteio. —<br />

Sur les Cimbres : César, Guerre des <strong>Gaule</strong>s, I, 7, 33, 40 ; II, 4, 29 ; VII, 77. Tite Live, Periochae, 63.68.<br />

Strabon, VII, 2, 1-3. Plutarque, Marius, 11-27.<br />

OUVRAGES À CONSULTER. Vaiss<strong>et</strong>te <strong>et</strong> Devic, Histoire générale du <strong>La</strong>nguedoc, nouvelle édit., I <strong>et</strong> II, 1874-<br />

1875. Dans le même ouvrage, Lebègue, Épigraphie de Narbonne, Fastes de <strong>la</strong> Narbonnaise, 1887. Herzog,<br />

Galliae Narbonensis historia, 1864. Desjardins, Géographie de <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong>, II. Hirschfeld, Notices du Corpus<br />

inscript. <strong>la</strong>tinar., XII. Jullian, Articles sur ce tome du Corpus dans le Journal des Savants, 1889. Hennebert,<br />

Histoire d’Annibal, I <strong>et</strong> II, 1870.1878. — Sur les Cimbres : Müllenhoff, Deutsche Alterthumskunde, II, 1887, p.<br />

112 <strong>et</strong> suiv.<br />

2 Liv. I, chap. II, § 3.

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