La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...
La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...
La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
autonomie militaire <strong>et</strong> politique. Ils faisaient partie d’une ligue dont l’État<br />
dominant était le chef. Les Éduens étaient c<strong>et</strong> État pour les Bituriges Cubes, les<br />
Sénons, les Parisiens.<br />
Quand plusieurs cités préparaient une entreprise commune, elles nommaient des<br />
députés qui se réunissaient en congrès. Les cités belges firent ainsi en 57, quand<br />
il s’agit de repousser les Romains. Toutes les cités gauloises, ou à peu près, se<br />
firent représenter au congrès tenu à Bibracte, en 52, par Vercingétorix. Ce sont<br />
là des rapprochements accidentels qu’il ne faut pas confondre avec les<br />
fédérations proprement dites.<br />
[LA QUESTION DE L’HÉGÉMONIE] Le peuple qui arrivait à grouper autour de lui le<br />
plus grand nombre de clients exerçait l’hégémonie. C<strong>et</strong>te question de<br />
l’hégémonie, non moins que le conflit entre l’aristocratie <strong>et</strong> <strong>la</strong> démocratie,<br />
troub<strong>la</strong>it <strong>et</strong> divisait <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong>.<br />
[LES SUESSIONS ET LES RÈMES] Les peuples qui pouvaient aspirer à l’hégémonie<br />
n’étaient pas très nombreux. Dans le Belgium, les Trévires <strong>et</strong> les Nerviens<br />
étaient des puissances de premier ordre qui disposaient d’une clientèle<br />
considérable, les Trévires surtout, qui commandaient à un peuple comme les<br />
Éburons. Niais <strong>la</strong> suprématie avait longtemps appartenu, elle appartint jusqu’à<br />
l’apparition des Romains aux Suessions. L’avenir leur paraissait réservé. Leur roi<br />
Divitiacus avait été le plus grand potentat de <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong>. Il avait étendu son<br />
autorité jusqu’en Br<strong>et</strong>agne. Son successeur, médiat ou immédiat, Galba, fut mis<br />
à <strong>la</strong> tête de <strong>la</strong> coalition des cités belges, en 57. Les intrigues de César <strong>et</strong> le<br />
prestige de Rome détachèrent de ce faisceau <strong>la</strong> nation des Rèmes. Ils avaient été<br />
jusque-là dans <strong>la</strong> clientèle des Suessions. Ils avaient obéi aux mêmes lois, au<br />
même roi. Leur défection renversa les rôles. Ce furent les Suessions qui<br />
désormais passèrent au rang de clients.<br />
[LES ARVERNES] Le Belgium formait un monde à part. Il n’en fut pas moins<br />
pendant quelque temps suj<strong>et</strong> des Arvernes qui étaient alors, au IIe siècle av. J.-<br />
C., le premier État de <strong>la</strong> Celtique. <strong>La</strong> puissance de leur royauté éga<strong>la</strong>it l’éc<strong>la</strong>t<br />
dont elle aimait à s’entourer. Nous avons nommé les peuples qui leur étaient<br />
soumis au temps de César, les Cadurques, les Gabales, les Vel<strong>la</strong>ves. Ce n’étaient<br />
que les débris d’une confédération plus vaste où étaient entrés, avec les<br />
Rutènes, les Volsques, les Helviens, les Allobroges, <strong>la</strong> plupart des États gaulois<br />
depuis les Pyrénées jusqu’à l’Océan <strong>et</strong> au Rhin. Telles sont les limites assignées<br />
par Strabon à l’empire des Arvernes. C<strong>et</strong>te domination s’était écroulée après <strong>la</strong><br />
victoire des Romains en 121, mais elle avait <strong>la</strong>issé un souvenir profond dont<br />
Vercingétorix voulut refaire une réalité.<br />
[LES ÉDUENS] Les Éduens furent les rivaux des Arvernes <strong>et</strong>, dans une certaine<br />
mesure, leurs héritiers. Ils partageaient avec eux, au premier siècle av. J.-C.,<br />
l’hégémonie de <strong>la</strong> Celtique. Appuyés sur le massif du Morvan, comme les<br />
Arvernes sur le P<strong>la</strong>teau Central, au point de jonction des vallées de <strong>la</strong> Loire, de <strong>la</strong><br />
Seine, de <strong>la</strong> Saône, ils tenaient le premier de ces fleuves par les Bituriges Cubes,<br />
le second par les Sénons <strong>et</strong> les Parisiens. Ils touchaient par les Ségusiaves au<br />
Rhône <strong>et</strong> aux Cévennes. Ils avaient réussi à étendre leur influence sur le Belgium<br />
en obtenant, au détriment des Suessions, l’alliance des Bellovaques. Mais ils<br />
étaient serrés sur leurs f<strong>la</strong>ncs par les Séquanes, demeurés fidèles aux Arvernes<br />
<strong>et</strong>, plus au Sud, ils étaient menacés par les Helvètes.<br />
[FAIBLESSE DE LA GAULE] Que serait-il sorti à <strong>la</strong> longue de ces compétitions ? Par<br />
<strong>la</strong> voie de <strong>la</strong> clientèle, <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong> s’acheminait vers l’unité. Elle avait été réalisée un