28.06.2013 Views

La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

par ces maximes. Ils n’étaient pas plus scrupuleux que leurs adversaires <strong>et</strong><br />

n’hésitèrent pas de leur côté à appeler les Germains, mais le danger germanique<br />

n’était pas alors le plus menaçant. Par <strong>la</strong> force des choses le beau rôle leur<br />

revint. Leur intérêt fut d’accord avec leur devoir <strong>et</strong> leur cause se confondit avec<br />

celle de <strong>la</strong> patrie.<br />

[CÈSAR ET LES PARTIS] César jugea bien <strong>la</strong> situation. Dans un passage où il<br />

énumère les causes qui amenèrent le soulèvement de 67, il signale l’hostilité des<br />

prétendants, convaincus que c’en était fait de leurs proj<strong>et</strong>s si les Romains<br />

arrivaient à prendre pied dans le ;pays. Et en eff<strong>et</strong> c’est parmi ces hommes qu’il<br />

rencontra ses plus redoutables ennemis, l’Éduen Dumnorix, le Trévire<br />

Indutiomar, l’Arverne Vercingétorix. Il ne renonçait pas à leur alliance de parti<br />

pris. Sa politique était trop souple, <strong>et</strong> les circonstances étaient trop variables<br />

pour comporter une règle absolue. Il sollicita <strong>et</strong> crut obtenir l’amitié de<br />

Vercingétorix. Il ne négligea rien pour s’attacher Ambiorix, le roi des Éburons. Il<br />

imposa aux Sénons <strong>et</strong> aux Carnutes les descendants de leurs vieilles dynasties,<br />

Cavarinus <strong>et</strong> Tasg<strong>et</strong>. Mais de tous ceux qui occupaient le trône ou aspiraient à y<br />

monter, ces deux furent les seuls qui lui demeurèrent fidèles jusqu’au bout.<br />

<strong>La</strong> monarchie paraissait aux Gaulois <strong>la</strong> forme nécessaire de <strong>la</strong> démocratie <strong>et</strong>,<br />

entre <strong>la</strong> démocratie <strong>et</strong> Rome, l’antipathie était invincible. Une prise d’armes<br />

coïncidait presque toujours avec une insurrection popu<strong>la</strong>ire, une défaite avec un<br />

r<strong>et</strong>our offensif de l’aristocratie. On a vu comment les Arvernes préludèrent au<br />

grand mouvement de 52. En 56 les Lexoviens, les Aulerques, les Éburovices<br />

commencèrent par massacrer le Sénat parce que, dans chacune de ces trois<br />

cités, il se refusait à voter <strong>la</strong> guerre. Lorsque les Romains l’avaient emporté, les<br />

nobles se présentaient devant le vainqueur. Ils rej<strong>et</strong>aient sur <strong>la</strong> multitude <strong>la</strong><br />

responsabilité de <strong>la</strong> défection, <strong>et</strong> le rétablissement de leur autorité ne leur<br />

paraissait pas ach<strong>et</strong>é trop cher au prix du désastre national.<br />

[GAULOIS AU SERVICE DES ROMAINS] César conquit <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong> avec l’aide des<br />

Gaulois. Ses légions, ses auxiliaires étaient recrutés, pour une <strong>la</strong>rge part, dans<br />

les provinces Cisalpine <strong>et</strong> Transalpine où il commandait <strong>et</strong> dont les habitants,<br />

accoutumés à servir dans les armées de Rome, ne se sentaient point solidaires<br />

des peuples de même race établis au loin, sur les bords de <strong>la</strong> Loire <strong>et</strong> de <strong>la</strong><br />

Seine. Mais ces derniers eux-mêmes lui fournissaient des contingents. Dans<br />

chacune de leurs cités il était assuré de trouver, parmi les personnages les plus<br />

considérés, des alliés <strong>et</strong> des agents. Ils maintenaient leur nation dans<br />

l’obéissance ou l’y ramenaient. Le Picton Duratius, le Nervien Vertisco, le Trévire<br />

Cingétorix étaient au milieu de leurs compatriotes les espions des Romains.<br />

L’Arverne Epasnact livra au vainqueur d’Uxellodunum, au bourreau de c<strong>et</strong>te ville<br />

héroïque, le Cadurque Luctérius qui l’avait défendue. Les champions de<br />

l’indépendance rencontraient des adversaires <strong>et</strong> des traîtres jusque parmi leurs<br />

proches. Cingétorix était le gendre d’Indutiomar. Divitiacus, le frère de<br />

Dumnorix, fut le guide <strong>et</strong> le confident de César. C’est l’oncle de Vercingétorix qui<br />

l’expulsa de Gergovie.<br />

[LES ARMÉES DÉMOCRATIQUES] Les armées opposées aux Romains étaient toutes<br />

démocratiques. César les traite avec beaucoup de mépris, comme un ramassis<br />

de vagabonds, de brigands, j<strong>et</strong>és dans les camps par l’horreur du travail <strong>et</strong> le<br />

goût du pil<strong>la</strong>ge. Certes il faut faire <strong>la</strong> part de <strong>la</strong> morgue patricienne <strong>et</strong> <strong>romaine</strong>. II<br />

faut songer aussi à <strong>la</strong> colère du grand capitaine auquel ces bandes ont tant de<br />

fois disputé <strong>la</strong> victoire. Pourtant il n’est pas douteux qu’il y eût quelque chose de<br />

vrai dans ces descriptions outrageantes. Ces masses tumultueuses, recrutées

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!