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La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

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sont les principaux citoyens. Ce sont eux qui livrent des otages à César, qui<br />

répondent devant lui des dispositions de leur peuple. Le princeps n’est sans<br />

doute que le plus éminent d’entre eux, mais c<strong>et</strong>te prééminence était consacrée<br />

officiellement <strong>et</strong> devenait l’obj<strong>et</strong> de compétitions très vives. Il pouvait être<br />

général en chef. C’est le cas de Cingétorix chez les Trévires <strong>et</strong> de Sedulius chez<br />

les Lémovices. Mais il ne l’était pas nécessairement. Vertiscus, le princeps des<br />

Rèmes, ne commande que <strong>la</strong> cavalerie.<br />

[LE SÉNAT] <strong>La</strong> source du pouvoir réside dans le Sénat. Il nomme les magistrats,<br />

décide de <strong>la</strong> paix <strong>et</strong> de <strong>la</strong> guerre, a <strong>la</strong> haute main sur <strong>la</strong> direction des affaires. Le<br />

nombre des sénateurs pouvait être assez élevé. Il était de six cents chez les<br />

Nerviens. On ignore comment ils étaient recrutés. Chez les Éduens il était interdit<br />

à deux membres d’une même famille de siéger ensemble dans c<strong>et</strong>te assemblée,<br />

comme aussi de figurer en même temps dans les magistratures. On voit par là<br />

que le Sénat était <strong>la</strong> représentation de <strong>la</strong> noblesse tout entière. Il est probable<br />

que chaque famille noble y avait sa p<strong>la</strong>ce marquée.<br />

Des règlements, qui témoignent de <strong>la</strong> rudesse des mœurs, assuraient le maintien<br />

de l’ordre dans les délibérations. Un officier public, l’épée à <strong>la</strong> main, était chargé<br />

d’imposer silence aux perturbateurs. Les séances ne se tenaient pas dans un<br />

édifice. Les Gaulois en eussent construit difficilement d’assez spacieux. Elles<br />

avaient lieu en plein air ou sous un léger abri, dans un endroit consacré <strong>et</strong><br />

approprié à c<strong>et</strong> usage. On a cru découvrir à Bibracte l’emp<strong>la</strong>cement affecté aux<br />

réunions du Sénat éduen. C’est une esp<strong>la</strong>nade entourée de vallées profondes. Le<br />

sol y est régu<strong>la</strong>risé de main d’homme sur une longueur de 90 mètres <strong>et</strong> une<br />

<strong>la</strong>rgeur de 150. Au centre se dresse une p<strong>la</strong>te-forme rocheuse de 4 mètres de<br />

haut sur 9 de <strong>la</strong>rge. <strong>La</strong> tradition y a fait prêcher saint Martin. L’historien a le droit<br />

de supposer qu’elle servit de tribune à Vercingétorix. Des hangars élevés à<br />

distance logeaient les équipages des chefs convoqués pour ce jour à l’oppidum.<br />

[L’IMPÔT] Les Gaulois avaient un impôt direct (tributum) dont le poids se faisait<br />

sentir particulièrement à <strong>la</strong> plèbe. Ils avaient aussi des impôts indirects que<br />

César appelle portoria <strong>et</strong> vectigalia. Les portoria sont les droits de péage, de<br />

douane. Les Vénètes, par exemple, percevaient des droits sur les navires entrés<br />

dans leurs ports. Les peup<strong>la</strong>des alpestres, quand elles ne détroussaient pas les<br />

marchands qui traversaient leurs montagnes, les soum<strong>et</strong>taient à des taxes très<br />

lourdes. Le mot vectigal a un sens plus étendu. Il se dit des impôts indirects en<br />

général, <strong>et</strong> plus particulièrement de <strong>la</strong> redevance pour l’exploitation des terres<br />

publiques. Ces impôts étaient affermés par les riches, par les nobles, comme à<br />

Rome. Les plus puissants se faisaient adjuger l’entreprise à vil prix <strong>et</strong> y<br />

trouvaient une source de gros bénéfices. L’Éduen Dumnorix espéra amasser par<br />

ce moyen les fonds nécessaires à <strong>la</strong> réalisation de ses proj<strong>et</strong>s ambitieux.<br />

[ARMÉE ET JUSTICE] <strong>La</strong> cité n’avait point d’armée permanente. En cas de guerre<br />

on convoquait ce que César appelle le concilium armatum, l’assemblée armée.<br />

Tous les hommes valides étaient tenus d’y venir en armes, mais on fixait les<br />

contingents de manière à se ménager des réserves. <strong>La</strong> cavalerie était fort belle.<br />

L’infanterie, recrutée dans <strong>la</strong> plèbe <strong>et</strong> munie d’un armement léger, présentait un<br />

aspect moins formidable. Ce qui manquait surtout, c’était <strong>la</strong> discipline, <strong>la</strong> science<br />

militaire. <strong>La</strong> distribution était régionale <strong>et</strong> féodale en même temps. On s’était<br />

préoccupé pourtant d’assurer l’unité du commandement par l’institution, non<br />

seulement d’un général en chef, mais aussi d’un officier préposé spécialement à<br />

<strong>la</strong> cavalerie.

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